Make me wanna die (ikaar+mairead)

Invité

Until every star in the sky dies

Ikaar & Mairead

Cinq heures de décalages. Quand les nuits sont agitées, on peut dire qu’elles sont piquantes. Je retrouve le froid du Maine. Mon jet coupe les moteurs. J’ai l’impression que cela fait une éternité que je ne suis pas venue ici. J’avais besoin de recul. La mort de mon père et ma grossesse. Ce nouveau pouvoir que je ne contrôle pas plus que ça. Tout est justement hors de contrôle, moi qui aime tout gérer, je me sens littéralement prise au piège d’un dessein qui ne me plaît pas. Je me demande encore comment j’en suis arrivée-là.

Au Pays de Galles, j’ai coupé toute communication avec le monde extérieur. Pas de portable, pas de wifi, rien. Je me retrouvais avec moi-même. Avec les souvenirs de ma famille, mon passé. J’ai passé les trois quarts du temps à lire de vieux ouvrages. J’ai trouvé des journaux intimes sur le passé de ma famille, l’un de nos ancêtres étaient aussi un dieu, il raconte comment doucement la folie s’est installée en lui, comment le dieu a pris tout contrôle sur lui. Mon père a vécu la même chose. Je sais que ce n’est pas une fatalité mais cela m’effraie. Je ne veux pas disparaître au profil d’un déesse gauloise.

Je tente de ne pas y penser. Je mets ma valise dans le coffre de ma voiture et je démarre. A mes côtés j’ai un paquet un peu spécial. Une vieille bouteille de whisky Gallois, l’un des premiers à être fabriqué dans le pays. Un Penderyn qui doit avoir bien 50 ans d’âge. La bouteille ne réparera pas mes erreurs, je le sais. Peut-être qu’elle colmatera un certain temps, peut-être qu’elle m’offrira un sourire.

Je me gare devant le bar. Comme d’habitude mal… mais j’avoue que c’est toujours le dernier de mes soucis. J’entre dans la pièce. Elle est vide, ce qui m’étonne habituellement, le bar est toujours plus ou moins fréquentée. Il doit y avoir une raison. Je cherche quelqu’un mais je ne trouve personne. Etonnant, ils doivent être à l’étage. Je m’apprête à aller rejoindre l’escalier qui monte jusqu’à chez Ikaar quand je tombe sur lui. Je m’arrête juste à temps avant de lui rentrer dedans. Il a l’air fatigué. « - Hey… Salut… » Je n’arrive pas vraiment à sourire, j’essaie pourtant. Je recule de quelques pas pour qu’on reste dans le bar. Je tends alors mon pauvre cadeau, qui n’est rien en comparaison à ce que je lui fais vivre. « - Il doit avoir 50 ans au moins, elle était à mon père… » J’espère que ma tentative de pardon sera acceptée… j’ai tout de même peu d’espoir.

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