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Halfway out of time - asbjörn (nsfw)

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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Sam 23 Fév - 14:48


HALFWAY OUT OF TIME
FT. ASBJÖRN ϟ ARIEL

You got my heartbeat trippin’, all the way to your door. You got the love I’m missing everyday, so am I asking too much? Keep reading my mind. Show me how you work with your lips, with your hands and your heart, there’s no need for words, take a chance now. Put your body on mine. Tip toe on the line. I know I need you so why don’t you keep moving your lips when I don’t wanna listen. Baby don’t talk ‘cause I like it when you don’t say nothing. Nothing at all


Maybe you're the sun and I'm the moon and we were never meant to collide but wouldn't it be spectacular if we did ?

Il a ce sourire niais accroché aux lèvres depuis qu'ils sont partis. Celui qui irradie sur tout son visage, jusque dans le fond de ses yeux qui pétillent d'une allégresse presque enfantine. Celui qu'il se retient de voir éclore pour de bon, à serrer les lèvres du mieux qu'il peut, planquer ses quenottes et ne pas avoir l'air plus bête qu'il peut l'être. Il lui grignote déjà tout le visage, s'étire d'un bout à l'autre de la bouille, pas vraiment certain de pouvoir faire pire. On ne l'a jamais invité à partir comme ça. Juste le temps d'un week-end c'est rien, mais pour lui c'est long. Quitter le Red Lantern, Arcadia, laisser sa vie en arrière et s'imaginer être quelqu'un d'autre le temps d'une douce parenthèse. C'est Pretty Woman qu'il a l'impression d'être, sauf que elle aussi c'est une pute. Juste Pretty alors, ça lui suffit. Ariel qui se retient aussi de coller son nez contre la vitre teintée de la bagnole pour regarder dehors. Les surprises, il les aime autant qu'il les déteste. Elles sont rares celles qui lui font vraiment plaisir, il ne l'a pas dit à l'homme qui l'accompagne, qu'il n'aime pas ça, de ne pas savoir où il va, ce qui l'attend. Il a seulement accepté, pris au dépourvu par la demande, incapable de lui résister non plus. Peut-être qu'il a viré groupie en cours de route, il n'en sait rien. Ne sait pas vraiment quand ça a commencé à prendre cette tournure-là entre eux en fait. Ce qui est partit d'une simple interview, confidences intimes sur voix de velours, en pleine nuit. Presque l'impression d'être seul avec le musicien, bassiste leader d'un groupe qu'il ne connaissait pas avant de se renseigner un peu sur son invité de la nuit. Jolie gueule, faux airs de viking à l'exotisme bizarre, l'homme est beau, il l'a pensé très fort quand il l'a vu.

Il te rappelle personne ? Non que sa mauvaise foi a hurlé, personne, juste lui, Teddy. Ca lui va pas quand on le regarde, tellement pas en rapport avec ce qu'il dégage, cette aura brute qui attire irrémédiablement vers lui. Comme un aimant, et Ariel qui s'est laissé avoir. Accepte de boire un verre le lendemain, juste comme ça, même s'il ne boit pas. De le revoir un peu plus tard, comme ça. Dans un café, au studio pour écouter un morceau en pleine gestation, se laisser charmer au point de jouer les chanteurs juste le temps d'un rythme entraînant. Et les regards qui changent, les sourires qui embrasent et charment, à sentir ces foutus papillons dans son ventre. Tout foutre en l'air, lui liquéfier le cœur. S'affoler plus fort quand enfin la ligne a été franchi, en barrière qui explose lorsque leurs lèvres se sont trouvées. Baiser trop chaste en avant-goût des autres qui ont suivis, prémices de ces nuits fauves à s’abîmer les corps et retracer du bout de la langue les lignes des tatouages recouvrant la carne.

Qu'est-ce que tu fais Ariel ? Aucune idée mais il le fait. Sort de la bagnole au moteur qui ne fait pas de bruit et se laisse entraîner, main au creux des reins dans le hall d'un hôtel hors de prix où s'organise l’événement servant de prétexte à leur escapade. Le sourire s'agrandit encore, se crispe un peu. Il se sent con dans ce décor, avec ses godasses à grosses semelles, son pantalon lamé trop brillant, body rouge tout en transparence et échancrure qu'il se félicite d'avoir planqué sous une chemise banale à carreaux, elle-même coincée sous sa veste qu'il agrippe d'une main. Suite réservée, évidemment, une chambre classique c'est tellement banal. Sans trop savoir à quoi s'attendre, il se retient de couiner une fois dans la piaule. Petit salon moderne en nuance de noir et gris, et lui planté en plein milieu qui se penche pour jeter timidement un œil vers la pièce attenante. Le lit démesurément grand, et pas de miroir à proximité pour mâter. Rien. Normal, presque trop pour lui.

« - Met-toi à l'aise, ça ne devrait pas être trop long. »
Caresse sur la joue, doigts contre sa nuque et ils s'embrassent, à se péter le cœur. Comme si il était le seul, et il aime ça Ariel. Sourit encore quand sa rock-star s'en va,  il se touche les lèvres du bout des doigts, les joues roses d'une gamine en plein dans la tourmente de son premier crush. Bras ballants le temps d'une seconde et il couine enfin. Virevolte comme une ballerine, sautille presque. Changement de rôle, il est Anastasia dans son hôtel parisien, chaloupe dans le décor à l'inspecter sans vraiment le faire. Ses doigts qui frôlent, touchent, effleurent tout ce qui passe à leur portée. C'est beau. Son cœur qui bat à tout rompre alors qu'il continu son exploration, jette un œil au-dehors, s'en fout en fin de compte de la vue. Ils ne sont pas venus pour faire du tourisme, peut-être un peu mais lui ce qu'il entend visiter, c'est la chambre, Teddy dans son entier. Et s'envoyer en l'air dans tous les coins possibles et incongrus. Le lit déjà, à ronronner de plaisir quand il y pose son derrière tant il est moelleux. Croise les guiboles, prend la pose d'un mannequin de magasine. Une autre, juste pour le plaisir, et il se lève. Ouvre machinalement les tiroirs des tables de nuits. Rien, juste une Bible, pas de capotes. Mauvais point. Dommage. Il hausse une épaule, Teddy a dû prévoir. Et si c'est pas le cas, lui en a dans son sac à dos. Toujours couvert. Défaut professionnel qu'ils diront les cons. Juste prudent et pas fou qu'il répondra.

Ouvre une porte pour se retrouver dans la suite d’à côté, s’y glisse sans gêne quand il aperçoit la basse de Teddy à côté de ses affaires. Chacun sa chambre, pourquoi pas. Hausse une épaule et s’en va récupérer son sac pour retourner dans son palais personnel. Vire ses godasses et sa veste qu’il balance, théâtral dans le geste, négligé dans les doigts et le vêtement qui se roule en boule sur la moquette foulée de ses chaussettes multicolores. Anastasia qui ronronne alors contre la couette immaculée, se tortille avec ce sensuel faussement candide, s’étire, féline. Presque capable de s’endormir dans l’instant si seulement des coups ne venaient pas de vriller le délicieux silence. Room service, certainement, Ariel qui se lève et va ouvrir en toute innocence. Anastasia qui se retrouve face à Raspoutine, le sourire radieux disparaît d’un seul coup, envolé. Choqué, un peu, figé sur le pas de la porte sans savoir quoi faire ni quoi dire. Il ne sait plus comment se termine le film.
Bien, c’est un dessin animé, ça se termine toujours bien. Et l'affreux connard repart bredouille. C’est ça, alors il ne réfléchit pas vraiment, dans un vilain réflexe qui lui court-circuite le cerveau, Ariel referme la porte. Brusque dans le geste, à ressentir le choc du contact remonter le long de son bras jusque dans son épaule. Battant qui s’immobilise en pleine course, bloqué par le visiteur.
Merde.


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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Dim 24 Fév - 18:11

Le forcené dans sa poitrine rate un battement. Plusieurs même, avant de repartir à un rythme effréné dans sa cage thoracique, comme pour rattraper le temps perdu à rester figé. Sagement assis au bar, il en a le vertige. Presque à tomber de sa chaise, comme le pauvre ivrogne qu’il n’est pourtant pas. Le sang qui se glace, puis qui bouillonne à haute fusion. Chaud, froid. Frissons à faire claquer les dents, fièvre de cheval. Il repère sa silhouette là, au milieu d’autres énergumènes. A moitié masqué par une armoire à glace, recouverte de poils et de tatouages. Chute de reins qu’il reconnaitrait honteusement entre mille, prise d’assaut par les paluches du grand singe. En terrain manifestement conquis, l’immense main déborde du bassin, prend ses aises. S’approprie ce qui ne devrait appartenir qu’au nordique, à personne d’autre. Recule ensuite avoir récupéré les clefs de la chambre, pour le laisser admirer furtivement le visage de son compagnon. Les boucles de feu qui encadrent les traits faussement enfantins. Le sourire jusqu’aux oreilles, comme un gosse prêt à déballer ses cadeaux de Noël. Et le tueur ignore ce qui lui fait le plus mal. La jalousie primaire, celle qui gronde et grouille sous la chair. Ou la joie pure qui irradie du visage, comme il ne l’y a plus vue depuis une éternité. Qui parait réelle et sincère. Il ne peut pas voir le fond des yeux d’où il est mais n’en a pas besoin. Le devine dans la gestuelle, les légers sautillements sur place. Il rayonne, il pétille. Il profite. Loin de lui et de son ombre néfaste. Ne se doute pas que le malfrat séjourne dans le même hôtel pour le week-end, en mission meurtrière pour la Bratva.

Il en a le cœur éclaté, Asbjörn. Fusillé à bout portant. Saigné à blanc par une vision injuste, intolérable, insupportable. Il en tremble sans réussir à se contenir, s’arrêter. Pétrifié par l’atrocité de la scène, la passion doucereuse qui en dégouline. Parce qu’il a pas le droit, son frère, de s’en tirer sans lui. De trouver un type avec qui refaire sa vie, et filer le parfait amour. L’infâme égoïste n’est pas capable de lui rendre sa liberté, alors que des deux, l’argentin serait le plus à même de s’en sortir. Il l’imagine aisément se contenter d’une existence plus paisible, sans la crasse et les horreurs du Red Lantern. Sans qu’il soit dans les parages pour le ruiner et l’asservir dans tous les sens du terme. Le tyran sait qu’il pourrait se sevrer de l’attirance ignoble qui les lie, l’oublier dans des bras plus dignes. Mais c’est sa faute s’ils en sont là, à se détruire. C’est lui qui a fait naître l’immonde graine, s’est échinée à la faire germer pour qu’elle éclose entre ses cuisses. Lui qui a fait le premier pas, l’a provoqué jusqu’à ce qu’il cède à leur déviance contre-nature. Alors il est hors de question d’abandonner le cadet à son idylle naissante, de renoncer. De seulement prendre le risque de le perdre. Il s’y refuse. Laisse passer quelques minutes de flottement avant de suivre les traces. Le tueur a ses sources. La jolie standardiste qu’il charme à chaque virée en ville, tout en s’abstenant de la sauter, pour qu’elle continue à être réceptive. Ne réalise pas l’enflure qu’il peut être. Le bagagiste qu’il arrose de billets verts en échange d’informations précieuses.

Chemin frayé dans le palace, le décor somptueux. Client comme les autres, le proxénète fait illusion dans son costume gris anthracite, sa montre hors de prix au poignet. Dans son élément ici autant que quand il évolue dans les bas-fonds. La nausée monte à mesure que les étages défilent sur le panneau lumineux de l’ascenseur. Haut-le-cœur abominables qui lui brûlent les entrailles. A s’en arracher l’estomac avec ses propres ongles. La mâchoire serrée, les épaules raides, il n’hésite qu’une fois devant la porte. Dans une position délicate, il se sait sur la sellette. Quelques mois plus tôt, il n’aurait pas hésité une seule seconde. Il serait rentré de force, aurait sans doute tenté de défoncer la porte. Ne se serait pas privé pour massacrer son amant au passage, avant de trainer le môme dehors par la peau des fesses. Mais il n’a plus le droit à l’erreur ni aux esclandres de colère. N’a récolté que des œillades polaires depuis l’épisode de la cave et un rejet épidermique après avoir tenté un rapprochement. Contraint de se montrer civilisé, les phalanges se contentent de toquer le bois. Plusieurs coups nerveux, impatients. Attente qui lui parait démesurément longue avant que la tête rousse n’apparaisse. L’air radieux scotché aux lèvres disparait aussitôt, inflige une nouvelle blessure à son palpitant strié.

Réflexe dégueulasse qu’il voit venir, propulse le corps vers l’avant pour faire obstacle. Mauvaise idée. Brutalité fauve, il se moque royalement de lui abimer l’épaule. Bouscule et entre sans y avoir été invité, s’impose au milieu de la pièce. « - Voyons, c’est comme ça qu’on accueille son ainé ? Où sont passées tes manières ? » Siffle-t-il, faussement espiègle. Amusement factice pour enrober l’irritation palpable. Les sphères d’acier qui évitent de se plonger dans les siennes par peur de tanguer, de perdre pied. Détailler plutôt les lieux, et la rétine qui tombe sur le lit géant, à lui filer violemment la gerbe. « - Belle suite, il s’est pas foutu de ta gueule. Il est au courant que tu vaux pas si cher ? » Les derniers mots sont crachés sans filtre et il se décide enfin à reposer son regard acéré sur lui. Garde ses distances par mesure de sécurité. S’efforce de limiter les tentations de lui faire embrasser le mur et d’y presser son crâne comme un vulgaire citron. Il ferait pas de la bonne limonade de toute façon. « - Où il est ? » Menace sourde qui vibre dans le timbre. S’il est soulagé de ne pas les avoir trouvés à poil, déjà occupés à batifoler dans les moindres recoins, il se doute que ce n’est que partie remise. Que son partenaire n’est nécessairement pas loin. Surpris qu’Ariel soit encore assez fou pour mettre en danger l’un de ses amants de la sorte. A croire que lui faire dévorer l’un d’eux n’avait pas suffit à calmer ses ardeurs.
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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Mer 27 Fév - 19:51



Expulsé de son petit nuage à grands coups de pied au cul, grosses godasses qui démolissent tout. En chute libre sans parachute et l’atterrissage qui fait mal pour couronner le tout. Complètement déconnecté le temps de plusieurs battements de cœur déments, à s’étouffer dans son incompréhension, Ariel est en pilote automatique. Referme la porte sans réfléchir plus que ça, persuadé d’avoir une chance d’y parvenir pour tourner le verrou, la petite chaînette de sécurité et faire comme si de rien n’était. Ejecter Raspoutine hors de son doux rêve et y retourner sans inquiétude. C’est ça, et tu y crois vraiment ? Il y a cru à ces savoureux moments d’insouciance, ces quelques jours loin de tout, juste lui et Teddy. Toucher du doigt la normalité d’une relation sans heurt ni crasse. Juste un homme comme les autres, avec son copain du moment. Se bercer d’utopies lui qui se sait interdit de ce genre de chose. Pas fait pour les relations qui durent, celles qui importent vraiment se comptent sur les doigts d’une main. Le premier amour, celui de la jeunesse qui se découvre et qui s’est éclaté en bain de sang sur le plancher. L’autre, celui de toute une vie qui vient de fracasser sa bulle de bonheur naïf d’un seul coup de canif. A lui arracher la poitrine dans l’audace de son intrusion, en terrain conquis même à des kilomètres de leur enfer personnel. Non. Non, non et non. Qu’il se martèle le crâne, les doigts agrippés à la porte, il se bouffe les lèvres de ses quenottes sans savoir quoi faire. Fermer déjà, ce serait un bon début. Prendre ses chaussettes multicolores et détaler comme un lapin dans le couloir. Pour faire quoi ? Aucune idée, chercher Teddy. La sécurité, hurler au scandale, au danger et se faire protéger de la seule menace qu’il ne pourra jamais vraiment éradiquer parce qu’il la cherche constamment. La provoque même sans le vouloir.

Alors il ferme la porte, doucement, sans un bruit, pour compenser le remue-ménage de son ouverture et se faire oublier des éventuels voisins. Personne doit se trouver là, l’étage quasiment réservé pour le groupe, les autres doivent être en bas, là où tout l’hôtel converge, sauf lui. Il y serait descendu, quand l’ennui lui aurait gratté la poitrine. Bien rapidement, incapable qu’il est de rester oisif trop longtemps, petite pile électrique qu’il est Ariel, il serait descendu avec des étoiles plein les yeux et son beau sourire collé aux lèvres. Pour se niquer la rétine à contempler son musicien d’un œil de groupie énamourée. C’était le plan, à défaut c’est son frère qu’il ose à peine regarder, le ciel de ses yeux couvert de nuages assombrissant l’allégresse. Il a peur soudain le cadet, pris au piège dans un espace affreusement réduit qui lui avait paru gigantesque à son arrivée. Pourquoi ? Pourquoi il faut toujours que tout foire comme ça ? Karma is a bitch chéri. C’est ça, il paie pour tout ce qu’il a fait, pour avoir été un fils indigne, pour être gay, pour être une pute, pour aimer à en crever le pauvre type qui lui éclate son moment d’éclat sans la moindre gêne. Les mains s’occupent et viennent refermer les boutons de la chemise, un à un, pour recouvrir la transparence carmine de ce qu’il porte en seconde peau contre la sienne. Etouffe toutes les envies qui lui passent par la tête dans un raclement de gorge nerveux. Pleurer et hurler à l’injustice. Le frapper, pousser le corps et l’envoyer dans le décor, qu’il traverse la vitre et s’écrase en contre-bas pour se libérer, enfin, de cette dévotion malsaine. Péter les barrières qu’il a lui-même érigé et tomber à ses pieds. Souffle l’argentin, les doigts grattant la nuque puis jouant dans les boucles, l’air renfrogné collé sur la figure au gré des paroles qui emplissent le silence pourtant si serein de la chambre.

« - Et toi, on t’a jamais appris à attendre d’être invité à entrer avant de le faire ? Ca évite de se comporter comme une brute. » Mauvais dans le crachat qu’il lance, d’une voix où perce encore le soleil mort de son allégresse fanée. « - A Arcadia, dans la cave, je les ai oubliées là-bas. » Sourire de petit con, à en dévoiler les quenottes sans gêne alors qu’il revient dans le salon, distance de sécurité avec l’intrus, c’est dos au mur qu’il se colle. Posté stratégiquement près du téléphone posé là, les doigts contre ses reins, prêts à agir. Juste au cas où qu’il se dit tout en sachant pertinemment qu’il n’aura pas le temps de faire quoi que ce soit si les nerfs du scandinave décident de prendre le relais à la parole. Lui éclater la tête contre le mur, sanctifier son corps à coups de godasses et non à coups de reins. Et il ricane sous l’injure, renifle le malaise qui lui étreint le cœur le temps d’un battement. Pour Teddy il n’est pas une pute, juste lui, l’illusion de ce qu’il aurait pu être s’il n’avait jamais mis les pieds dans le bordel à la lumière rouge. Comme s’il allait lui dire ce genre de chose, et puis quoi encore ? « - Pour lui, je ne suis pas à vendre. Tout n’est pas question d’argent, c’est gratuit quand les sentiments entrent en jeu, tu sais. » Il est cruel Ariel, et là où il s’échine à blesser l’autre, c’est lui qu’il détruit aussi. Enfonce les lames dans sa propre carne pour mieux les sentir jouer dans ses entrailles. Tracer les lignes du manque au fond de l’âme, ne laisser que des champs de ruines une fois la folie du moment passée. Celle de Le détester, souffler les braises pour alimenter le feu d’une haine presque éteinte pourtant. Rancunier c’est un fait, sur une durée plus longue que toutes ses autres crises de nerfs faussement enfantines. Sur le déclin pourtant, il s’en rend compte maintenant que les regards se heurtent et se soutiennent.

« - Pas ici. Il est occupé. » Perspicace dis donc, tu crois qu’il avait pas remarqué qu’il était pas là ? Pas envie d’en dire plus. Encore moins d’imaginer ce que l’assassin pourrait faire de son amant. Ce qu’il pourrait l’obliger à faire, comme il l’a contraint à détruire Will. Frissons d’horreur contre la peau, les traits se crispent sous le coup d’une terreur haineuse et il inspire, se redresse contre le mur pour se donner un peu plus de consistance face au géant. « - Tu t’envoies la réceptionniste je parie, pour quelle lâche le numéro de la chambre aussi facilement… T’es vraiment dégueulasse. » Peut parler mais ce n’est pas de lui dont il est question, à cracher son dégout dans un ricanement mauvais. « - Pourquoi t’es là ? Tu me suis maintenant ? J’ai prévenu que je m’absentais pour quelques jours, fallait le dire si ça te posait problème. » Hausse une épaule, désinvolte en façade quand derrière une tornade est en train de tout démolir. Soutient les pupilles glacées du mieux qu’il peut, de toute son audace insolente mais il suffirait d’un rien pour qu’il regarde ailleurs. Mal à l’aise, à se grignoter la joue pour s’occuper. La douleur pour oublier l’état de ses nerfs. En parfaite compote.
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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Dim 3 Mar - 14:44

Le timbre vibrant de rancœur et l’insolence placardée au visage mutin. Le cadet remue la poussière, puéril, corrosif. S’assure pratiquement à chaque échange depuis des mois qu’il n’oublie surtout pas. La cave, sa vengeance, le carnage. La brutalité avec laquelle il a fait ployer ses défenses. Souvenirs morbides sans cesse invoqués pour éviter qu’ils ne tombent aux oubliettes. A en éclipser que l'oupyr ne l’avait pas volé, que lui aussi aurait encore de lourds griefs à lui reprocher. La trahison reste là, ancrée profondément dans la chair, greffée aux veines. Se mélange au cruor honteux, propulsée par ses ventricules cardiaques. Désemparé, il s’échine à la réduire au silence, en assourdit les échos macabres. Il se retrouve à court d’idées pour arranger la situation pourtant, voit l’espoir s’étioler à chaque œillade assassine du môme. Il a tout essayé, le scandinave. Lui laisser du temps, de l’espace. Lui épargner ses manies de tyran chez eux et dans la maison close. Serrer les dents en apprenant que l’enjôleur ne s’était pas gêné pour tripoter celui qu’il avait toujours considéré comme un second frère, à le faire venir entre ses doigts. Esquisser un rapprochement pour noyer la rancune, la muer en ondulations langoureuses contre la peau. Pour n’en récolter que du vide et voir s’étendre la fracture. Le retrouver là, à jouer les amoureux transis avec un autre. La nausée qui remonte, ronge la trachée de ses relents acides. Malaise écrasant qui s’accentue quand le captif referme sa chemise, reflets carmins qui hypnotisent les rétines malgré elles. Lingerie fine qu’il a dû choisir avec soin pour se mettre en valeur. Alimenter la convoitise. Inciter à déballer le cadeau sulfureux et dévoiler les formes affriolantes.

« - J’ai frappé à la porte. Si t’avais pas cherché à me la claquer à la gueule, j’aurais fait l’effort de rester civilisé. » Il le gronde, le clame sans se démonter. Estime déployer assez d’efforts pour garder son calme, sans devoir accepter en plus d’être jeté dehors comme un malpropre. « - T’en as pas marre de ressasser ça en boucle ? T’as récolté ce que t’as semé, j’ai pas sévi pour le plaisir. » La mâchoire se crispe, dangereusement. Les nerfs en pelote, prêts à lâcher. Irrité d’encaisser les reproches à sens unique. Il ne supporte plus que la brouille s’éternise, ne s’imaginait pas que l’argentin tiendrait si longtemps. Inaptes à se retrouver, à laisser la dévotion malsaine reprendre le dessus. Caprice qui semble prendre une tournure définitive, quand tout indique qu’Ariel l’a remplacé. Ne crève plus autant de la séparation. Et il l’achève, le gamin cruel. N’hésite pas à le basculer dans la tombe qu'il a lui-même creusée, et à recouvrir le cadavre de terre. Quand les sentiments entrent en jeu. La diatribe affreuse tourne en boucle dans la caboche, la détresse dégueule du palpitant écarlate. Milliards de lames enfoncées simultanément dans la carne affable. Douleur à couper le souffle. Il en blêmit violemment sous la surprise, ne parvient pas à recomposer son masque impassible suffisamment rapidement. Plus en mesure de donner le change après une telle bassesse. Même en fouillant dans ses prunelles azurées, il n’arrive pas à déterminer dans quelle mesure le rouquin est sérieux. S’il énonce une vérité atroce ou s’il cherche seulement à déclencher une réaction, à le blesser jusqu’à la moelle.

« - Donc il n’est pas au courant. » Ricane pour reprendre un semblant de contenance, masquer le chagrin qui déborde. Seul moyen de défense dont il dispose, saccager la vision idéalisée qu’il peut entretenir de son nouvel amant. « - Tu crois qu’il va réagir comment en l’apprenant ? Qu’il va t’emmener loin de tout ça en bon chevalier servant, continuer de te regarder comme avant, ne pas être répugné ? Tu veux parier ? » Crachats hargneux, teigneux. Le proférer pour s’en persuader. Se convaincre qu’aucun homme à peu près sain n’accepterait un passé si sordide. Un être aussi souillé. D’avoir été berné par une putain, d’avoir cru être le seul quand les lippes dévoraient des immondices à foison. Que la croupe se livrait aux pires déviances quand ils n’étaient pas ensemble. Un client averti aurait peiné à le tolérer, alors son chanteur de pacotille, ignorant de la décadence dans laquelle il se vautre ? Il n’a que ça pour se rassurer, Asbjörn. La certitude que personne ne pourra jamais l’aimer autant que lui, épouser la moindre de ses tares sans faiblir, sans faillir. Qu’il n’a plus le droit à son happy end mièvre, pas si facilement. Pas s’il n’y est pas protagoniste, relégué au rang de bourreau vaincu. Condamné à errer avec lui dans l’empire d’ombre et de souffrance qu’ils ont forgé. L’infâme dont le frère a posé les fondations. Audace affolante et sensualité déroutante en bord de cils, au creux des reins. Damnés dans leur propre enfer, les carcasses enfumées par le désir et le manque. Dédales interminables dont ils ne peuvent plus s’échapper. Fournaise dont il ne le laissera surtout pas s’extirper.

Se raccrocher à tout et n’importe quoi pour ne pas sombrer, aux bribes de jalousie mal placées en particulier. Cautériser la plaie béante, sans parvenir à déloger la lame profondément enfoncée. « - Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Je suis peut être dégueulasse mais tu viens de remporter la palme, juste à l’instant. » Le libertin ne le nargue pas, mais ne dément pas pour autant. N’empêche pas l’imagination nocive de tourner à plein régime. Ce n’est pas l’envie qui lui manque d’exagérer le flirt presque innocent, de lui rendre l’offense. L’ego hurle dans ses tympans, réclame justice. Mais même en essayant très fort, il ne parviendrait pas à rendre ses intonations si crédibles, il en est convaincu. Avoue sans réellement le vouloir combien sa tirade ignoble l’a touché. « - Crois-le ou non, tout ne tourne pas autour de ton petit monde. Je suis là pour une cible à éliminer. Je pensais pas te trouver ici, à te pavaner dans un hôtel de luxe pour vivre ta romance à l’eau de rose. » Mépris glacial qu’il accompagne d’un geste large, désignant le corps entier. Créneau manqué pour piéger sa victime, sa mission funeste vient de prendre un sérieux coup dans l’aile mais le tueur s’en moque. Obnubilé par Lui, et Lui uniquement en cet instant.

Manège subtil des billes claires qui dévient vers le téléphone, roulent furtivement dans leurs orbites. Nervosité palpable que le monstre repère, distingue dans les phalanges planquées derrière les hanches. Fait naitre un rictus mauvais sur les lèvres, l’enjoint à s'avancer. Ruine la distance de sécurité en se contentant toutefois de l’effleurer. Aucun contact physique entre les enveloppes fébriles, juste son souffle pour caresser les traits qu’il surplombe. Le trouble pour gratter les entrailles, faire flamber les braises. L’épave tangue dans l’embrun des pupilles fraternelles, s’y amarre au risque d’être disloquée par les vagues. Se rassérène de la proximité imposée, des effluves entêtants qui inondent les narines. La main gauche du géant s’appose contre le mur, près des boucles incendiaires. Premier barreau de la prison qu’il s’évertue à construire. Me touche plus. N’essaie même pas. Rejet cuisant qui reste en mémoire, le dissuade farouchement d’aller plus loin. « - Appelle-le, vas-y. T’attends quoi ? Mets à l’épreuve ses sentiments, puisque t’es si sûr de toi. Essaie pour voir. » Bravade pour déguiser la menace. Qu’il ose seulement l’appeler, le mettre dans la position de celui qui n’a plus rien à perdre. Pousse le vice jusqu’à décrocher le combiné pour lui tendre, l’oreille suspendue à la tonalité lancinante.  
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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Mer 6 Mar - 19:50



Sonne faux. L’aura monstrueuse qui étend son emprise dans la suite. Le timbre de voix, la sienne, celle du frère, qui trébuchent sur les cailloux qu’ils ont semés l’un l’autre. L’ombre du géniteur assassiné plane au-dessus des têtes, en mauvais fantôme qui se marre de son rire grinçant en contemplant les dégâts qu’il cause encore au sein de sa fratrie explosée. Viciée. Ce grondement de fin du monde qui fait écho à ce tumulte qu’il a dans la poitrine. Son cœur en lambeaux qui ne sait plus sur quel accord jouer sa partition. L’aimer à le haïr, sautiller d’un point à l’autre sans savoir sur lequel s’arrêter pour de bon. Se protéger avec tout ce qu’il trouve, sa chemise qu’il referme comme une porte interdisant l’accès à l’amant mis de côté. Le téléphone en bouée qu’il lorgne dans l’infime latence accompagnant chaque battement de cils. A se dire que s’il hurle suffisamment fort, au cas où la situation dégénèrerait, quelqu’un viendrait. N’importe qui. Renifle à en cracher son dédain, le sourire grinçant collé aux lèvres, crispées dans une esquisse tordue qui lui donne plus l’air de croquer de bon cœur dans un citron à l’acidité trop élevée que de réellement sourire. Face à Asbjörn, il ne sait plus comment faire pour rallumer le soleil dans la courbe de ses lippes. Il l’a en fond de cœur, en rayons faiblards perçant la chair. Au crépuscule de ses yeux en ciel d’orage, en pépites qui crépitent parfois quand il se perd dans la contemplation de cet autre, lorsque le manque se fait mordant. Juste une éclaircie poussée, le temps de lever la tête et de s’accrocher dans les pupilles fraternelles. A peine le temps de la voir qu’elle disparaît déjà pour ne laisser que du vide.

« - T’es pas mon père jusqu’à preuve du contraire, t’avais pas à agir comme tu l’as fait. Dans quel monde tu vis pour séquestrer quelqu’un et espérer qu’il te sautera au cou la prochaine fois que tu lui ouvriras les bras ? J’ai mes tords, je vais pas dire le contraire, mais je t’aurais jamais fait un truc pareil. » T’en sais rien, tu ferais quoi, s’il tuait ta mère ? Coup d’horreur dans le ventre, il devient pâle sous l’injure qu’il se souffle à lui-même. N’imagine même pas le drame tant il viendrait tout fracasser. Il le tuerait, sans hésiter pour venger sa mère. Et s’ouvrirait la gorge ensuite, en tracé parfait sur la cicatrice déjà présente. Parce que vivre en lui faisant la gueule, il en est capable Ariel. Mais vivre sans Lui, c’est impossible. Et il la voit, la perdition sur le visage de l’aîné lorsque l’injure claque dans l’air. Fier de lui avoir fait mal comme lui peut souffrir, d’avoir frappé là où le coup est le plus dur à encaisser. Ca t’apprendra. « - J’en sais rien. Il comprendra que ça me dégoûte, et peut-être qu’il sera suffisamment attaché pour me tirer de cette merde. Lui qui s’en fout de vos jeux de gangs. Et si c’est pas le cas, tant pis, j’aurais eu l’impression d’être normal pendant quelques semaines. » Epaules qu’il lève, moue de gosse effaçant brièvement le rictus amer qui revient lui tordre la bouche. Pas prêt de parier, parce qu’il sait que personne ne parie sur les vieux canassons. Trop bousillé, trop utilisé, trop sale. Vieux sex toy pas bien lavé qu’on se passe quand l’envie prend aux tripes. Il en serre les dents, ravale son dégoût et sa détresse, tapote nerveusement des doigts contre le mur. « - Rien, c’était juste un constat. Une dans chaque port comme on dit. C’est bien, tu perds pas ton temps. Et ça avance ? La cible à éliminer ? Tu laisses pas filer de précieuses minutes à rester planté là ? Si ça se trouve elle s’est déjà tirée… Pouf… Oups, mauvais boulot Asbjörn, c’est pas bien. » Moqueur à en crever, une main sort de l’ombre et les doigts s’ouvrent comme pour relâcher une poignée de poussière, les bagues qui s’entrechoquent et tintent comme la claque que l’on donne à un gosse quand il a déçu. « - Au moins lui me fait voir le monde au lieu de me garder en cage. » Conclusion morne lâchée dans un crachat mauvais qui s’écrase à ses pieds. Allusion au temps révolu où Arcadia était laissée derrière pour qu’ils puissent se perdre dans leur passion interdite sans gêne. S’aimer au grand jour et plus uniquement dans le noir.

La distance éclate comme une bulle dont le pop discret résonne comme une sirène d’alarme dans son crâne. Petit corps fébrile qui se redresse encore à s’enfoncer fesses et omoplates dans le mur. Tous les muscles qui se crispent sous le joug de la trouille, de la colère et de l’envie. Son propre rictus aspiré par celui venu se poser sur la bouche fraternelle. Affreusement petit Ariel, à se dresser presque instinctivement sur la pointe des orteils pour se faire faussement plus grand. Regard perdu accroché à celui qui l’écrase, magnétisé. Et sursaute, bêtement, lorsque la pogne vient se poser contre le mur. Dans un battement de paupières paniqué, la peur du coup qu’il redoute depuis que le scandinave est entré comme un boulet de canon dans son petit rêve de douceur. « - Pour faire quoi ? Tu veux le féliciter et on termine tout ça tous les trois au lit ? Pour que tu l’assassines ? M’oblige à le dévorer ? Ou d’autres trucs tordus dont tu as le secret. » Froideur de banquise qui se craquèle, sa voix qui flanche. En doux mélange de haine et de rancune, saupoudré d’un peu du sel de sa frayeur. Trop près, même s’il a la fausse assurance qu’il ne tentera pas de le toucher, ça martèle dans sa poitrine. Accélère doucement la respiration au souffle troublé, le môme qui lève le menton, défie le tyran quand le téléphone vient graviter dans son espace.

« - Pourquoi tu fais ça ? Ca t’amuse de me pourrir la vie comme ça, de tout foutre en l’air quand j’ai enfin l’impression de m’en sortir ? Si t’es jaloux à ce point, mais fait ce qu’il faut pour être le seul au lieu d’appliquer la seule chose que tu connaisses le mieux, tout massacrer. » Prouve-moi que tu tiens vraiment à moi et que ce n’est pas dû uniquement à de la jalousie, crétin. A vouloir le lui balancer à la figure, mais rien ne vient. Les mots enfoncés au fond de la gorge serrée, terrassés par les autres qui poussent les quenottes pour continuer d’enfoncer les clous dans le cercueil de leur petite histoire vouée à se casser la gueule depuis son commencement. « - Tu ne m’aimes pas Björn, je suis juste ta chose et tu supportes pas quand d’autres m’utilisent, comme les gosses avec leur jouet. C’est pathologique, je t’intéresse que quand un autre me tourne autour, sinon c’est sans importance. » Presque vrai, l’horrible constat. Persuadé de n’être rien de plus qu’un pion que l’on déplace quand il est utile de le faire. A se faire mal tout seul, prendre en boomerang les horreurs qu’il balance à la gueule du frère avec cette aisance détestable depuis des mois. Il n’y a plus que ça, quand les mots deviennent des maux pour l’empêcher de dire tout simplement que ça suffit. Massacre qui dure depuis trop longtemps et qui doit cesser avant qu’il ne soit trop tard. Il est déjà cassé Ariel, abîmé dans les profondeurs de son être, et ça le tue, de voir que l’amant ne se rend compte de rien. L’abandonne, croit bien faire en lui offrant de l’espace alors qu’il ne demande qu’à se retrouver prisonnier entre celui de ses bras. A vouloir lui hurler au visage qu’il fait tout à l’envers, s’y prend comme un pied, avouer tout bonnement qu’il est déjà pardonné.

« - Continues de penser à ton cul, je m’occupe du mien, et tout ira bien. » Tais-toi Ariel, fait quelque chose, mais surtout arrête de parler. Main qui délaisse le creux des reins, s’élève entre les corps et s’apprête à se saisir du combiné. Sonnerie qui fait bondir l’éponge qu’il a dans la poitrine jusque dans sa gorge. Latence folle qui lui vrille les tympans avant qu’il ne se décide à attraper le téléphone et décrocher. Sans un regard au géant qui le surplombe encore, le rayon de soleil revenu se coller malgré lui sur ses traits fond comme une vulgaire flaque de neige. Teddy qui s’excuse. Teddy qui doit rester en bas, trop de journalistes, trop de gens qui veulent les voir. Mais il viendra. Promis. D’accord qu’il répond tout simplement, vidé. Et repose le combiné sur sa base, passe presque sous le bras tendu avant de revenir à sa position initiale. « - Sois rassuré, il ne pourra pas remonter avant un bon moment, boulot oblige. C’est pas ce soir qu’on brûlera les draps. » Soupire las aux empreintes presque effacées des lames acérées qu’il lui offre depuis le drame. Venin des sous-entendus viciés qu’il lui jette sans vraiment le regarder. Brisé Ariel, par un seul coup de fil. Dépité comme un gosse, l’enfantine innocence collée au visage pour un frivole instant de désespoir. Anastasia sans son Dimitri qui ne bougera pas son cul pour la sauver de l’affreux Raspoutine. Karma pourri qui continu de lui coller son majeur en pleine figure tout en ricanant. Il vient d’atterrir, de se manger le sol, et ça fait affreusement mal.
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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Dim 10 Mar - 20:44

T’avais pas à agir comme tu l’as fait. Sans doute pas, et pourtant le tyran est convaincu qu’il devait le punir. Qu’il ne pouvait pas laisser passer ses traitrises sans réagir. Il doute que la police parvienne à rassembler des preuves et que la justice soit en mesure de l’écrouer après son crime parfait. Les loups n’ont pas fait grand cas de la révélation macabre. Le pakhan lui-même semble plus enclin à retracer la ligne de ses fesses avec sa langue qu’à venger la mémoire de l’illustre mafieux. Et Wolfgang davantage préoccupé par les caprices de son entrejambe. « - Non et heureusement pour toi. Il t’aurait éviscéré du nombril au menton, en t’admirant te vider de ton sang dans cette cave s’il avait été à ma place. » Qu’il énonce en mimant le geste. Spasme d’horreur qui lui lacère l’échine en imaginant la scène, et qu’il feint d’ignorer. Il sait que le patriarche lui aurait réservé un sort bien plus atroce encore, si les rôles avaient été inversés. Toujours plus sévère et affreux avec le gosse. A le bercer près du mur pour l'obliger à obéir ou à lui cracher les pires insanités. A vouloir le faire rentrer de force dans un moule trop étroit pour lui. Lui faire embrasser une destinée qui n’avait jamais été la sienne. « - Je vis dans le même monde que le tien visiblement, puisque c’est ce que tu attendais de moi quand tu es revenu d’Argentine. J’ai été plus que clément après toutes tes trahisons. » Les dents serrées à s’en éclater la mâchoire. Il campe sur ses positions, refuse de s’excuser. D’admettre qu’il a peut être été trop loin. Les reproches tournent en boucle, d’un côté comme de l’autre. A en avoir la migraine, terrassé par son incapacité à oublier. Vieux disque rayé.

Les muscles se crispent alors que le rouquin persiste et signe. Se pose en victime. Il a désespérément attendu, l’ainé, qu’il revienne sur sa terrible décision. L’ignoble pari. Il s’est senti mourir la première fois qu’un client a posé ses sales pattes sur lui, s’est affalé sur son corps jusqu’à l’onctueuse délivrance. Et encore un peu plus à chaque échange honoré, en les écoutant chanter ses louanges, ne pas tarir d’éloges sur ses performances. Le misérable organe dans sa poitrine s’est ratatiné en voyant le gamin fébrile des débuts prendre peu à peu de l’assurance. Se comporter en diva, se pavaner dans des tenues toujours plus échancrées. Aller à la rencontre du chaland sans attendre qu’on lui tombe dessus dans un coin sombre. Aguicher les sens à l’excès pour faire tourner les têtes et chavirer les reins. Il a brillamment réussi sa période d’essai, s’est imposé au fil des années comme l’un des favoris. Celui que les enflures s’arrachent, réclament. Celui pour lequel ils se damneraient. Lui y compris. Pacte avec le diable scellé sans sourciller. Signé de leur cruor vicié. « - T’inquiète donc pas pour ma cible. Et arrête ta fixation sur la réceptionniste, c’est ridicule. » Presque à lui concéder la vérité. Qu’il ne se passe rien entre eux, qu’il s’en moque. Royalement. « - Pour quelqu’un que ça dégoûte, t’en mets du cœur à l’ouvrage. Et tu trouves même le moyen de faire des heures supp’. Tu comptes l’expliquer comment au juste ? Lui raconter que tu as une conscience professionnelle exacerbée ? » Aboie-t-il, les rétines brillantes de rage. La bile qui déborde pour vomir son courroux. Le palpitant piégé entre deux vagues meurtrières, prêt à se disloquer violemment contre les récifs.

« - Tu peux lui faire avaler toutes les histoires que tu veux, mais tu me la fais pas à moi. T’aimes ça au fond. Etre le centre de l’attention. Te faire baiser à outrance. » La voix qui tranche dans le vif, comme un couperet. Grossière, teigneuse, mauvaise. Plus facile de le mépriser que de voir son mal-être. Que d’admettre qu’il l'a jeté en pâture aux fauves au lieu de s’évertuer à le protéger comme le frère qu’il aurait dû rester. L’amant qu’il aurait voulu être. Il s’en est persuadé, que le cadet se plait dans son métier, en dépit de ses protestations véhémentes. En est d’autant plus convaincu depuis qu’il a vu défiler des images obscènes sur son écran. « - Tu te l’es construite tout seul ta cage, t’en as forgé chaque barreau et t’as fait semblant d’égarer la clef ensuite. T’as beau t’être choisi un prénom de princesse, t’en es pas une Ariel, et t’as certainement pas besoin qu’on te sauve. » A ses yeux, l’argentin surpasse le cliché de la demoiselle en détresse. Celle qui n’attend qu’un homme pour être sauvée, et n’existe que par lui. Sans doute car dans ce genre d’histoire, il n’aurait l’étoffe que du monstre. Du dragon dont on doit transpercer la panse pour délivrer la belle de ses griffes acérées. Qui finit toujours vaincu, qu’importe la quantité de feu crachée.

Il ignore ce qu’il attend en se rapprochant, en le défiant. Probablement qu’il revienne sur ses paroles, les prétendus sentiments. Qu’il admette que le musicien ne représente qu’un pauvre pansement apposé sur une plaie béante, qu’il continue d’être le seul à compter. Mais l’aveu ne vient pas. Et les mots ne sont que des lames de rasoir infiltrées sous la carne pour le tailler en pièces. Ya l’envie d’abandonner qui se propage, là au fond des tripes. Renoncer car c’est ce qu’il semble vouloir, le môme, et qu’il tient suffisamment à lui pour le laisser partir. Le sourire sincère qui éclot et fane sur les lèvres l’achève. Plante le poignard en plein dans la cage thoracique, lui inflige une douleur aussi vive que celle ressentie plus tôt dans le hall de l’hôtel. Le souffle coupé, pratiquement en apnée, il sent sa volonté s’envoler. Les pulsions de carnage s’amoindrir au creux des entrailles. Boule de chagrin qui prend cruellement de l’ampleur dans sa gorge. Tombe sur les épaules du géant comme une chape de plomb pour mieux l’écraser. Il ne cherche même plus à s’en cacher, devant l’air malheureux qu’Il affiche.

La paluche aplatie contre le mur s’en décolle lentement, vient se visser contre sa nuque. S’immisce dans les boucles vermeilles, s’y attarde avec une douceur qui lui est quasiment étrangère. Pulpe des doigts pour contraindre les azurs à se relever vers lui. Capte les frissons d’anxiété qui ravagent la fine carcasse et accentuent sa propre peine. Silence qui plane un moment avant qu'il ne retrouve enfin l'usage de sa voix. Rocailleuse, ébréchée. Dénuée de venin et d'artifices. « - T’y crois à ce ramassis de conneries ? Tu peux m’expliquer quand quelqu’un ne te tourne pas autour exactement ? Je te partage constamment. Elle est sans cesse entre les mains de quelqu’un d’autre ma ‘chose’, à se faire tordre et pervertir de toutes les manières possibles. Si t’étais un jouet pour moi, je t’aurais jeté depuis longtemps. » Jalousie féroce qui n’est que le symptôme d’une maladie incurable. Dévotion sans limite qui le bouffe, le ronge et contamine le moindre amas de chair. Dégueulasse si elle était vécue ailleurs qu’à l’ombre des regards. Pas faite pour endurer l’aversion au grand jour. « - Tu peux continuer à chercher et à te leurrer autant que tu voudras. Personne ne t’aimera jamais autant que moi. T’es vraiment prêt à troquer ça contre quelques semaines de normalité ? » Murmures honteux qui lui tailladent l’abdomen, égratignent rudement sa fierté. Ses phalanges s’agrippent plus fort aux mèches de feu, tirent la silhouette vers l’avant pour qu’elle se redresse. Son souffle vient caresser sa mâchoire, en effleurer le bord. Manège suave qui s’échoue contre les tempes. Baiser apposé contre la peau tendre avant de se retirer. De s’éloigner et d’imposer à nouveau un écart entre les deux enveloppes. « - Qui je suis pour t’en empêcher ? » Il le marmonne en suédois, pour lui plus que pour le roux. Mélange flagrant de dépit et d’animosité. Son frère, crétin. Un pas de plus en arrière et il se déplace vers la porte, s’extirpe à l’extérieur en regrettant aussitôt son élan de noblesse. Stupide. Venu de nulle part. Peut être du dieu marin dont il n’est plus digne depuis une éternité.  
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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Mer 13 Mar - 20:28



Silence en réponse, l’argentin qui serre les quenottes à en avoir mal à la mâchoire. Bouffe sa langue pour ravaler sa haine et sa rancœur. Envers le frère et le père. Les deux monstres de sa vie qui continuent d’en faire un enfer même quand l’un des deux est six pieds sous terre. Et les traits se bousillent d’un profond dégoût quand le scandinave recommence, pointe de nouveau du doigt les déviances de son monde pour les enrober d’un miel qui a un goût affreusement dégueulasse pour lui. « - Arrête-ça, t’as pas le droit de dire des choses pareilles. Tu l’aimes ton boulot toi ? Ca te plaît à ce point de tuer des inconnus juste parce que leur nom est venu se poser sur ta liste ? » Injustice dans ce qu’il se prend en pleine figure, incapable de vraiment répliquer ou d’avoir l’air convaincant puisqu’il continue de s’enliser dans son parjure. A se dire qu’il n’a pas le choix, continue ou crève, c’est ce qu’il se répète à chaque fois qu’il passe sous la lanterne écarlate. Il s’étiole au fil des paroles assassines, se décompose tout en essayant de conserver le masque qu’il porte depuis son retour. Les sourcils se froncent pourtant, creusent le front de sillons mauvais, le coin des lèvres s’affaissent dans un savant mélange de peine et de colère. « - J’aurais aimé pourtant tu vois, être une vraie princesse et que quelqu’un me sauve avant que ça n’aille trop loin. Que tu le fasses et que tu sois ce que tu devrais être pour moi, pas juste mon proxénète. Même ça, t’as pas été capable de le faire parce que tu t’écrasais trop devant lui et qu’il te tenait par les couilles. » Lâche sa bile d'un ton éteint, Ariel en pleine tempête. Paumé sur un océan de détresse, il ne peut même pas se raccrocher à Teddy, bouée inutile qui le laisse honteusement tomber après lui avoir fait miroiter monts et merveilles. T’es qu’une pute, une passade pour le temps où il est en ville, tu croyais quoi ? Que ça irait encore un peu et que tout s’arrêterait en douceur quand le musicien quitterait Arcadia pour ne plus y revenir avant un moment.

Il renifle, réalise qu’il admire ses chaussettes sans même se souvenir d’avoir baissé la tête. Relève le menton et se bousille la rétine dans celle du frère. « - T’aurais dû me sortir de là Björn, merde, t’étais un adulte toi, tu aurais pu agir mais t’as préféré rester spectateur. J’ai forgé ma cage mais tu m’as fournis l’acier pour le faire. » Vérité fébrile qu’il lâche d’une traitre, à manquer d’air sur la fin. Tous les deux responsables de sa déchéance. Tous les deux responsables de leur misère. Et il sursaute lorsque la main se détache du mur, vient s’approprier sa nuque à en faire courir des frissons de trouille le long de son échine. Hurle l’alarme, s’éloigner avant que l’envie de cogner ne revienne passer dans la tête du géant. « - Fais pas ça… Me touche pas, je te l’ai… » Fin de phrase engluée sur sa langue, ses mots qui se font torpiller par ceux de l'aîné. Ariel qui se décompose, les lèvres ouvertes sur des crachats qui ne viennent plus. Sa haine soufflée, envolée, l'ignoble cadet qui renoue doucement avec celui qu'il était avant que tout ne s'effondre. La candeur en fond des yeux, ceux qui se bousillent dans les azurs fraternels, cherchent la blague mais n'y trouvent rien. Contemplent seulement la blessure dans les profondeurs de l'âme, celle qu'ils partagent et qui les détruit tous les deux. Même plus la force de se raidir sous les assauts des phalanges, il arrête de respirer sous les caresses qui brûlent sa peau, lèvres entêtantes contre la tempe et retient un râle de frustration quand tout s'arrête. Eberlué à le regarder partir comme ça, sur des mots qui sonnent comme la fin qu'il a tant cherché à provoquer en  jouant au con. Comment tu peux me dis des trucs pareils et te barrer comme ça ? La question tourne sans fin dans sa tête, lui qui reste contre son morceau de mur, immobile, choqué. Totalement perdu, un gouffre dans la poitrine, le cœur qui s'y casse la gueule, et bat si fort qu'il résonne dans tout son corps. Personne ne t’aimera jamais autant que moi. Déclaration que le gamin fleur bleue attend sans vraiment l'espérer depuis le début de leur relation taboue. Et maintenant qu'elle lui tombe dessus, il ne sait pas quoi faire. Paumé, totalement, parce que ça ne lui est jamais arrivé une chose pareille.

Secondes en minutes à l'air d'éternité, les cils bougent en premier. Battent le vide pour faire s'effacer le rien qu'il a devant les yeux. Inspire à la manière de ceux qui sont restés trop longtemps sous l'eau et il se détache du mur. Fait un pas en avant, s'arrête, hésite en se grattant la nuque. Souffle et abdique, dit merde à sa raison, attrape la carte magnétique et sort de sa chambre. Détale en chaussettes sur la moquette jusqu'à l’ascenseur qui est en train de se fermer. Il n'anticipe pas vraiment l'impact Ariel, se prend la porte sans grâce, le pied qui se glisse entre pour empêcher la fermeture totale, à soupirer sa douleur et sa paume qui s'écrase contre le lourd battant dans le claquement de ses bagues en un fracas de fin du monde. Serpent qui se glisse à l'intérieur malgré le peu d’espace qu'il peut avoir pour le faire, attend qu'elle se referme pour enfoncer son doigt dans le bouton stop, et aplatir en final à sa scène dramatique ratée, ses deux paumes sur le torse du géant et le pousser jusqu'à le faire buter contre la paroi. « - T'as pas honte de me lancer des trucs pareils et te barrer comme un lâche ensuite ? » Petite voix fébrile d'un môme qui s'est cassé la figure, sans confiance en lui, totalement perdu dans sa propre tête. Il n'a pas cet air niais qu'il avait en entrant aux côtés de Teddy, pas ce sourire béat non plus. Visage faussement enfantin qui ne reflète rien de tout ça, en apparence fermé. C'est plus subtil, plus fort. Il rayonne, de l'intérieur. D'un soleil éclatant comme au tout début, quand ça a commencé à dévier entre eux. Jusque dans le fond de ses yeux au bleu plus brûlant que d'habitude. Les reins en bouillie et les papillons dans le ventre, plus vrai qu'il ne l'a jamais été depuis longtemps.

« - Tu comprends toujours pas qu’avec les autres, c’est un acte ? Faut que je te le répète encore ? Jamais sincère. C’est pas ceux qui me sautent que j’ai dans la tête et qui me permettent de supporter tout ça. »
Et il tape le torse du plat de ses mains pour faire entrer l'évidence dans le cœur qui doit se trouver en-dessous. Petit silence et un sourire pensif sur les lèvres, juste le temps d'une seconde de flottement. « - J’en pinçais déjà pour toi quand j’étais gamin, à vouloir que tu me remarques, tout le temps, à t’admirer bêtement. T’avais ta vie, ça servait à rien alors je pensais que ça passerait. Pendant un temps oui, et c’est revenu, en pire. » Hausse les épaules et les doigts se crispent contre le tissu. Le froissent avant de venir s’agripper au col de la veste. « - C’est inutile d’assassiner tout le monde pour que je t’appartienne ou te revienne. C’est déjà le cas. J’ai abandonné ma mère, pour toi, ça te suffit pas ? » Et il devrait le savoir, Asbjörn, que pour lui c’est s’arracher le cœur quand il est question de la seule femme de sa vie. Bousculade dans sa caboche, il ne sait plus ce qu’il doit faire. Encore trop troublé par les mots inattendus, alors il se hisse sur la pointe des pieds et vient déposer ses lèvres au coin de celles de son aîné. Gêné, affreusement timide.

« - Dis-moi d'arrêter si ça peut te soulager,  ça ne me rendra pas plus digne mais je le ferais... » Qu’il murmure dans un soupir contre la mâchoire qu’il dessine, glisse sa bouche venimeuse au gré des lignes jusqu’à se perdre contre la gorge, sentir le sang qui y palpite, la crispation dans son ventre. L’ignorer dans un soupir et enfouir son visage dans la chaleur du cou. Ses doigts plaqués entre leurs deux corps, le tenir plus fort par peur qu’il se tire. Pas habitué à ce genre de déclaration, trop fragile pour les supporter, ça se devine dans son attitude. Fébrile qui jure avec tout ce qu’il est devenu. « - Je suis désolé. » Pour quoi ? Un peu tout peut-être, il n’en sait rien mais c’est sorti sans qu’il ne le veuille vraiment, venu du fond du cœur dans sa langue maternelle. La conclusion à ces mois de guerre froide absurde, il dépose les armes aux pieds du tyran. Pas fait pour faire la guerre Ariel, pas aussi longtemps.

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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Dim 17 Mar - 20:17

L’envie de retourner en arrière qui le prend aux tripes à peine la porte refermée. La poitrine compressée par le manque d’air, ravagée par le chagrin. Il lui faut se faire violence pour ne pas y retourner, ne pas piétiner ses nobles résolutions. Il réalise difficilement ce qu’il vient de décider, en tremble. La nécessité de faire demi-tour lui crame les poumons. Pas l’habitude d’abdiquer, de renoncer. Surtout pas à Lui. Plutôt la sale manie de resserrer ses griffes acérées autour du môme, pour le garder jalousement auprès de lui. Oiseau aux plumes pourtant trop brillantes et lumineuses pour être enfermé, pour endurer l’obscurité. Liberté qu’il aurait dû lui rendre depuis longtemps, au lieu de la restreindre toujours plus. Se répéter que c’est la meilleure chose à faire, qu’il n’a rien de mieux à lui offrir. Et tant pis pour lui s’il en crève. Si le manque torpille sa cage thoracique, arrache des larmes de sang à l’organe rabougri. Malheureux qui pèse des tonnes, gorgé de profonds remords. Détresse lancinante qui dégouline à l’intérieur, n’en finit plus de creuser des sillons écarlates. Pauvre vieux qui espère encore malgré lui, se dirige piteusement vers l’ascenseur avec l’espoir infime de voir le rouquin sortir. Le dissuader d’en finir avec leur déviance malsaine, le retenir. Mais il n’y a que le silence pour venir bourdonner contre ses tempes. Néant aux faux airs de vacarme qui se répercute avec rage entre ses deux tympans. Le couloir désert qui lui semble affreusement étroit, comme si les murs se rapprochaient pour l’écraser. Réduire son inutile carcasse en bouillie.

Un lourd soupir pour se donner du courage, presser le bouton menant à son étage. Même plus la force de tuer sa cible, juste celle de se rouler en boule quelque part en attendant que la souffrance passe. Que la douleur devienne un peu moins intolérable. Dans un état presque second, il n’entend pas la folle cavalcade. Reste interdit quand l’argentin se faufile dans le faible espace, se cogne épaules et bagues entre les blocs d’acier. N’ose pas moufter, saisi par la trouille de rêver éveillé. De voir son esprit malade lui jouer un sale tour. Main aplatie avec vigueur contre son torse qui aide à lui remettre les idées en place. L’extirpe de la torpeur dans laquelle il s’est muré. Il ne résiste pas, asservi à la volonté du gosse. Rapport de force inversé, à se faire pratiquement tout petit. Le palpitant qui s’accélère, cogne avec une ardeur démesurée ses barreaux de chair. « - C’est pas ce que tu voulais ? » Qu’il lâche toutefois, s’étrangle avec sa salive. Sincèrement étonné par le revirement soudain. A le croire trop englué dans sa rancœur pour vouloir de lui. Les rétines littéralement happées par les azurs enivrants. Ceux qui le dévorent comme ils ne l’ont plus fait à ce point depuis des mois voire des années. Hypnotisé par les promesses infinies du bleu éclatant. Poupée de chiffon qui ne bronche plus, abasourdie par la déclaration en miroir de la sienne. La respiration coupée, suspendue à ses mots. A lui faire regretter amèrement de ne pas avoir été capable d’affronter les foudres du géniteur pour leur assurer un avenir différent. Sans l’ombre de la mort, les relents crades de la débauche.

L’amertume qui persiste néanmoins, reste calée en travers de la gorge. Ecchymoses qui meurtrissent le palpitant, l’empêchent de croire totalement aux belles paroles. Pas quand dans la caboche, tournent en boucle les images d'Ariel et de son amant, sereins et souriants. Mielleux à en être écœurants. « - Un acte avec tes clients peut être, mais avec ce type ? Si c’était du cinéma, tu devrais vraiment songer à te reconvertir. C’était pas ce petit jeu que tu vends aux rustres pour les séduire. C’était pas anodin. » Qu’il accuse, gronde, tout en laissant ses immenses paluches entourer la taille de guêpe alors que le cadet attrape son col, le tire vers l’avant. Le tyran l’emprisonne dans son étreinte pour qu’il n’interprète pas ses propos comme un rejet. S’accrocher aux hanches et sentir l’enclume sur ses épaules s’envoler, devenir plus légère. Terriblement soulagé. « - Je te laisserais y retourner tu sais, si j’étais certain de ton retour. » Souffle en réponse, un oui c’est suffisant coincé en bord de lippes. Vouloir se différencier du géniteur qui prenait un malin plaisir à séparer la mère et son fils. « - Si je pouvais avoir confiance. » Foi en l’autre morcelée, fissurée. Travail d’orfèvre à mener pour lui redonner l’aspect solide qu’elle avait autrefois. Mensonges qu’il ne lui reproche toutefois pas en cet instant, en dépit des apparences. Souligne seulement qu’Il n’a pas forcément à choisir définitivement. Qu’ils pourraient reconstruire les ruines fumantes ensemble et repartir sur de meilleures bases.

Baiser éphémère quasiment trop chaste pour eux. Ailes de papillon calcinées avant d’avoir pu s’épanouir. Chaleur réconfortante qui se distille dans le ventre, détend le moindre de ses muscles. Murmure timide qui le crispe légèrement, irrite les nerfs à cause de la formulation. Sans le vouloir, le damné lui donne l’impression d’un sacrifice, un cadeau qu’il consent à lui faire pour apaiser les conflits. Tiraillé entre l’ego hurlant et le besoin viscéral de faire la paix après l’orage. Effleurements suaves qui le rendent fou, avide d’en avoir plus. Ses bras renforcent l’étau autour des cuisses, s’approprient les fesses sublimes. D’autorité, le géant hisse la silhouette enjôleuse à son niveau, enjoint les jambes à venir l’entourer et les phalanges à s’enrouler fermement autour de sa nuque. Recule légèrement son visage pour sonder les prunelles claires, leur insuffler toute sa dévotion. « - Je suis désolé aussi. C’est moi qui ne te mérite pas. » Aveu fébrile en espagnol, il fait l’effort d’écraser sa fierté. Rechigne à lui laisser endosser tous les torts. Son frère n'a pas à se rendre digne de lui. C'est le proxénète qui ne l'est pas. « - J’aurais voulu que ça vienne de toi Ivar. J’en crève depuis le premier pas que t’as posé au Red Lantern. J’arrive plus à le supporter. » Admet-t-il, une pointe de colère dans la voix. Dirigée autant contre lui-même qu’envers le prostitué. « - N’y reviens pas. » Il finit par le cracher, saisit au vol l’occasion. La bouche sulfureuse n’attend pas la confirmation, scelle le pacte contre la sienne. Mélange lascif des salives alors que sa langue vient chercher sa compagne, s’y emmêle, vorace. Les phalanges audacieuses s’amourachent du postérieur possédé à l’excès, s’y attardent à s’en brûler les paumes. Sensuel dans ses gestes, plus hargneux à mesure que la proximité s’intensifie. Fiévreux au contact de l’épiderme, les reins qui s’enflamment de le sentir enfin s’abandonner. Serpents aguicheurs qui remontent vers l’abdomen, se coulent sous la chemise, à l’abri contre le tissu carmin. Sans rompre le corps à corps d’un millimètre, le nordique se déplace, transporte son koala bien accroché. Tâtonne à l’aveugle les boutons pour les libérer de la cage de fer. S’en échapper pour le plaquer contre le mur en face, sans se soucier d’être surpris. Seuls au monde alors que ses doigts s’appliquent à tourmenter ses flancs, dévalent contre les guiboles sans daigner rompre la distance affolante. Lippes affamées qui ne consentent à s’éloigner que furtivement. « - Va chercher tes affaires. » Il l’ordonne dans un soupir, sans réussir à s’écarter. Caresses des charnues qui reprennent d’assaut sa mâchoire, frôlent la ligne de sa joue. Divaguent vers la chaleur étouffante de son cou, mordillent la peau frêle du lobe de son oreille. S’applique à marquer sa propriété. A faire frémir de désir le captif.

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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Mer 27 Mar - 19:44



Ce qu’il voulait, naïvement, c’est que tout s’arrête. Les valises qu’il n’a pas défait, laissées là dans un coin de sa chambre parce qu’il avait dans l’idée de se tirer à nouveau, retourner en Argentine et ne plus revenir. Elles sont restées puis se font défaites finalement, pour trôner dans la chambre, vides, juste au cas où. Il a voulu voir disparaître l’attirance en s’entêtant à faire la gueule bêtement. Se noyer dans sa haine et sa rancœur pour voir étouffer la dévotion. Stratagème douteux d’un esprit en pleine perdition qui a fonctionné au début, dans les premiers jours, premières semaines, Ariel a cru s’être enfin libéré de sa douloureuse obsession. Ne considérait l’homme que comme son frère et rien de plus. Poussé en avant par sa liberté retrouvée, il s’est laissé charmer par les promesses offertes par d’autres. Teddy en maître de son univers pendant quelques temps avant de se rendre compte qu’il manquait quelque chose. Incomplet même avec un immense sourire collé aux lèvres. Et c’est revenu, le frère qui redevient bien plus que ça quand sa rancœur s’est totalement dissipée pour le laisser orphelin, privé de sa haine et de sa rage, il ne lui restait plus rien que sa solitude. L’ignoble attitude qu’il a fait durer, encore et encore. Supplice qu’il était incapable d’achever, par fierté, par bêtise. Et maintenant qu’il se tient là, face au géant, les doigts agrippés à la veste pour l’empêcher de s’éloigner, il réalise à quel point c’était stupide. Alors il secoue la tête, rejette en bloc ce qui peut sortir des lèvres de l’aîné.  

A brûler de son regard celui du scandinave, il a l’esquisse sur les lèvres d’un sourire malhabile trahissant le malaise qui lui broie le cœur. Bat des cils et regarde un instant ailleurs en se mordillant la lèvre, trouille soudaine de se faire rejeter comme il a pu le faire lui lors de la tentative de rapprochement de l’amant abhorré. Les mots lui font mal, font hésiter ses doigts, le cœur en charpie torpillé par les regrets. Le temps perdu, les illusions déçues, celles qu’il expulse dans un soupir hoquetant au contact des pognes qui s’approprient ses hanches. Foudroie la poitrine, l’éclair embrase le ventre et fait s’affoler la mécanique cassée entre ses côtes. « - Non c’est vrai, c’était différent avec lui, j’y croyais. Bêtement. J’en avais besoin pour ne pas me casser totalement la figure. J’étais persuadé que c’était foutu pour nous, qu’après ce que tu m’avais fait, je ne pourrais plus te considérer autrement que de la façon dont je le voyais lui. Et qu’après ça, j’avais achevé de tout détruire en te rejetant. C’était stupide… » Il avoue, honnête dans un soupir penaud, les doigts serrant plus fort le tissu gris. Les traits se crispent, figés par la peine, la déception. Les remords, ceux d’avoir tout brisé entre eux, sans confiance, tout se casse la gueule. Plus rien n’a vraiment de sens. Ce sera marcher sur des œufs à longueur de temps et redouter de faire un nouvel écart. Trop secret Ariel, son manque de confiance en lui qui déteint sur les autres et le pousse à se taire. Et il s’en veut, de toutes les erreurs qu’il a pu faire dans sa vie, ravale ses excuses en se mordant la langue et les pupilles qui se baissent pour se concentrer sur ses phalanges. « - Je sais, ça reviendra peut-être, mais ça prendra du temps. Ne m’enferme pas, c’est tout. Sans raison de fuir, je rentrerais. » Fronce les sourcils et relève le nez, secoue doucement le géant. « - Viens avec moi la prochaine fois, tu seras certain de me voir rentrer comme ça. » Souffle-t-il contre la gorge qu’il effleure, timide du bout des lèvres.

Soupire lorsque les mains dérivent et le contraignent à quitter le sol. Sans se faire prier plus que ça pour ceinturer la taille de ses guiboles, un bras s’enroule autour des épaules et son autre main s’accroche à la nuque. Effleure la peau et vient se perdre dans les mèches blondes. L’aveu lui fait mal parce qu’il n’a aucun sens, dans sa tête il reste le plus dégueulasse des deux. Celui que plus personne ne voudrait parce qu’il est usé, appartient à tous sans aucune chance de se réapproprier son propre corps. Ca l’embête mais il ne dit rien Ariel, s’abreuve des mots en silence, papillonne des cils au gré des paroles qui lui effleure le visage. N’y reviens pas. D’accord. Tout son être l’enregistre et le hurle, s’allège soudainement d’un poids lourd dont il n’avait pas vraiment l’impression d’en souffrir. Sa réponse se meurt dans un hoquet contre la langue qui lui détruit la sienne, le pousse à s’accrocher plus fort, pression du corps contre celui de l’aîné. Ses cuisses qui s’enroulent un peu plus et les doigts qui s’improvisent explorateurs d’une forêt blonde, glissent contre la mâchoire, s’approprient la pommette, le touchent comme s’ils ne l’avaient jamais fait avant ce moment. La fièvre le consume, fait s’embraser son propre corps au gré des attentions, ces mains sulfureuses qui s’emparent de ses courbes sans pudeur parce qu’elles leur appartiennent. Lascif en bord de hanches, il se fait félin contre le géant, le bassin qui ondule dans une invitation sensuelle. Couine son contentement au contact des pognes sur ses flancs. Il a chaud, manque d’air mais refuse de s’éloigner, se bousille la bouche contre sa meilleure partenaire de crime, glisse sa main sous la chemise pour explorer le torse. Souffle d’un inconfort fébrile lorsque son dos bute contre le mur, réalise alors qu’ils ont quittés l’ascenseur pour se retrouver dans le couloir. Tiré de sa transe par les mots qui percutent son cerveau mis en déroute, Ariel rouvre lentement les yeux, tend le cou pour l’inciter à continuer tout en s’accrochant à nouveau aux épaules.  

« - Ce n’était pas aussi simple que ça, reculer c’était comme avouer mes faiblesses. Je ne pouvais pas être faible. Tu sais que je resterais sale, même en arrêtant ? La pute sera toujours là, quelque part et ils le verront… » Murmure fébrile aux vibratos d’une tension qui lui bousille le ventre. De la peine dans le timbre, il n’y peut rien, c’est ancré en lui à présent. Le bassin gigote alors, ses mains posées contre les joues de son frère, il peint sa bouche d’une ferveur mutine, délie ses jambes pour toucher terre et se libère de l’étreinte. Anastasia virevolte à nouveau dans le couloir en revenant vers sa chambre, légère en récupérant ses affaires. Veste sous le bras, chaussures dans la main et son sac sur l’épaule, il fait un détour par la suite de Teddy et se sent bête une fois devant le bloc-notes estampillé aux armoiries de l’hôtel. Qu’est-ce que ce je lui dis ? Improvise. Il n’a jamais largué personne de sa vie, se sent bête de le faire dans un tel contexte, l’impression de s’être foutu de la gueule du rockeur accrochée aux tripes. Balance une raison bidon pour justifier son départ et s’excuse, ça suffira. Sort de la suite du bassiste et vient rejoindre Asbjörn, sans un mot. Attend l’ascenseur à ses côtés, sa main libre vient chercher celle du géant, glisse sa paume contre la sienne et les doigts s’enlacent. Sourire fébrile sur les lèvres, celui qu’il se retient de faire exploser pour de bon.

« - Je viens de larguer une rock star... » Qu’il souffle finalement comme un môme une fois arrivé devant la porte de la chambre, dans l’attente qu’elle s’ouvre pour s’y glisser. Pose veste et godasses dans un coin, son sac au pied du lit et va jeter un regard par la fenêtre. « - Tu repars quand ? » Fausse curiosité comme une obligation de faire la conversation alors qu’il s’en fout. Qu’ils restent là une nuit ou plusieurs, aucune différence pour lui. Défait distraitement les boutons de sa chemise pour la jeter sur le lit trop blanc à son goût tout en revenant se poster devant son frère. Petites mains insolentes qui se glissent sous la veste, le long des épaules pour la faire glisser jusque sur la moquette. Le relais pris par ses doigts qui s’attaquent à la chemise, bouton par bouton. Lentement. Des horizons de promesses torrides dans le fond de ses yeux, le bleu pétillant d’une allégresse nouvelle. Dernier bouton qui saute, la chemise tirée hors du pantalon et ses mains se plaquent contre les flancs, musculature à le faire pâlir de jalousie qu’il redécouvre tout en parsemant de baisers brûlant la gorge et le torse qui s’offrent à lui. En roue libre, à sentir son cœur qui explose à chaque battement dans sa poitrine. L’impression étrange d’être revenu huit ans en arrière, l’assurance en plus qui le rend moins gauche. Gêné encore un peu, le temps de vraiment réaliser ce qui lui arrive. De se convaincre qu’il ne revit pas un énième fantasme de réconciliation qu’il a tant de fois joué dans sa tête à la dérive.
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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Mar 2 Avr - 20:02

Le palpitant dégringole, sombre au fond de sa poitrine. Vérité crue qu’il a provoquée mais qui n’en fait pas moins mal. A se dire qu’il pourrait finir par s’en sortir, le môme. Se laisser berner par ses propres illusions jusqu’à ce qu’elles n’en soient plus. Réussir à s’attacher suffisamment à quelqu’un d’autre pour rendre la perte plus tolérable, voire négligeable. C’était stupide. C’était sans doute la seule chose saine à faire, justement. Il n’en dit rien pourtant, peu enclin à souligner l’évidence. Pas assez fou non plus pour risquer encore de s’effacer et l’abandonner au profit du chevalier servant. Elan de noblesse qu’il n’arrivera plus à reproduire, la première fois était inespérée. Manque flagrant de volonté. Lui ne tente plus de se leurrer. Banalité d’une existence tranquille qu’il a entretenue pendant des années, avant de la voir se faire réduire en cendres. Bonheur fragile dont il n’était pas assez conscient, à enchainer les heures au travail. A incarner un spectateur presque passif de son quotidien. Alors après avoir tout perdu une première fois, il mesure sa chance de voir le rouquin revenir vers lui, lui pardonner ses offenses. Abandonner les chimères de son idylle naissante pour retourner vendre son âme au diable à ses côtés. Et si le suédois ne lui montre pas entièrement, rechigne à démordre de tout, il lui en est infiniment reconnaissant. Il sait que personne d’autre n’arriverait à subir le pire comme lui, pour ne retenir à la fin que le meilleur de ce qu’il est. Gamin solaire capable de le rendre à nouveau vivant. De faire fondre d’un regard l’armure de givre qu'il a érigée.

Ne m’enferme pas, c’est tout. Cri du cœur qui rajoute une énième couche de culpabilité. Capable d’être un bourreau à l’image de Lars alors qu’il s’est juré de protéger à tout prix le cadet, quand il a empêché leur père de lui asséner le coup fatal. La vision est restée claire, nette dans sa mémoire. Il le revoit comme si c’était hier, le corps disloqué, en sang sur le plancher. Puis relié à d’affreuses machines, bruyantes à lui filer la migraine, cloué sur son lit d’hôpital. Il n’y a plus que son frère qui compte depuis qu’il l'a récupéré à terre, barbouillé d’ecchymoses et d’hémoglobine. Il n’y a que lui depuis pour chasser les pulsions morbides, pour l’extirper de son cocon de violence et de meurtres. Eclipser ses idées noires et l’entrainer dans son univers coloré. Les opposés qui s’attirent, s’embrasent au contact de l’autre. Combustion spontanée. Etreinte fiévreuse qui le libère d’un poids, à en oublier le reste du monde. Parcourir la peau à n’en plus finir, le myocarde qui s’emballe et les reins qui se calcinent. Proximité affolante loin d’être suffisante, à souffrir du moindre espace entre les enveloppes.

Ordre qu’il lance sans parvenir pour autant à relâcher son étreinte. Parsème le cou de baisers volages tout en sentant ses muscles se crisper quand la désagréable sentence perce ses tympans. Il préfère ne pas y songer, mettre des œillères pour éviter de s’y confronter. Pas assez naïf pour croire qu’ils ne passeront pas par des phases difficiles, à vouloir crever les yeux des enflures qui le saliront de leurs œillades bovines. « - Tu crois pas que ça aurait été plutôt le contraire, de refuser que tous ces rustres te passent dessus et de te soumettre à leurs fantasmes crades ? » Pointe de reproche dans le timbre qu’il n’arrive pas à contrôler. Défi sordide qui fait toujours courir des frissons d’inconfort sur ses membres, ravive les escarbilles de colère. « - Je m’en moque, ce sera toujours mieux que de te savoir avec eux. Ils finiront bien par saisir qu’ils ne peuvent plus t’acheter. De gré ou de force. » Gronde la menace furieuse au creux de l’oreille, scellée sans avoir été débattue. Jalousie déplacée qui reprend ses aises, ronge ses nerfs. Renforce la tension contre les hanches graciles. Le tyran les serre à faire rougir l’opale sous le tissu protecteur, marque férocement son territoire. Uniquement attendri par la tendresse déposée sur ses lippes, celle qui l’enjoint à le libérer de sa prison de chair.

Se faire violence pour éviter de le suivre, l’attendre sagement dans le couloir. Restes de confiance qu’il déploie douloureusement, s’efforce de prendre sur lui pour arriver un jour à ne plus douter. Il parvient même à offrir à l’argentin un sourire sincère quand il le rejoint. A attendre l’ascenseur comme deux gosses impatients, et ne pas se faire prier pour enlacer les doigts fins. Impulsion à l’allure de merci muet, gratitude qu’il exprime au plus jeune par ce simple geste. « - Il s’en remettra, t’inquiète pas pour lui. » Il le grogne en passant la carte de la chambre dans son réceptacle, pour déverrouiller l’entrée. Pousse la porte et laisse passer son amant en premier. En profite pour dévorer la silhouette enjôleuse à distance, azurs bouillants qui ne masquent pas leur désir étouffant. Poupée de chiffon qui ne bronche pas alors que son marionnettiste tire les ficelles, retire sa veste et défait les boutons de sa chemise. Les phalanges calleuses agrippent ses cuisses, s’en amourachent quand le manège suave gagne en ampleur contre son torse. « - J’avais prévu de rester deux ou trois jours… » Qu’il répond entre deux soupirs de plaisir. L’une de ses paluches remonte vers sa nuque, attrape les boucles de feu. L’incite à poursuivre ses attentions grisantes, continuer de tracer des sillons incandescents contre le thorax. L’autre divague, tâtonne à l’aveugle vers la fermeture du pantalon brillant. S’applique ensuite à faire chuter le vêtement encombrant à ses pieds, puis à se débarrasser du sien. Se penche pour diminuer la différence de taille, se bousille le dos pour se faire plus petit. Bouche esseulée qui ne tarde pas à retrouver sa compagne délicieuse, y imprime sa dévotion avec une lascivité exacerbée. Râle qui se meurt contre sa langue sulfureuse, cannibales qui s’épousent avec hargne.

La respiration saccadée, il contraint Ivar à reculer avec lui, jusqu’à atteindre le matelas duveteux. S’assoit sur les draps de soie et positionne d’autorité la frêle carcasse de part et d’autre de ses longues jambes. Enfin à sa hauteur, les rétines claires s’amarrent à leurs jumelles, achèvent de signer l’armistice. « - Mais on a tout notre temps. » Il le susurre avec douceur, réplique à double sens plus sérieuse qu’il n’y parait. Tout leur temps pour se ré-apprivoiser, recoller les morceaux. Réapprendre à lui faire confiance. Réellement convaincu d’y parvenir en cet instant, alors qu’il se noie dans les océans du môme, prêt à se laisser dériver. A lâcher enfin prise. Quitte à voir les promesses chancelantes se faire effacer par les vagues, même en rêvant de les graver dans le marbre. Les mains corruptrices dévalent son échine, s’emparent des fesses sublimées par le body carmin. Rapprochent le bassin aguicheur du sien dans une ondulation langoureuse. Prunelles d’un bleu électrique qui détaillent l’étoffe transparente, analysent rapidement comment la retirer. Viennent finalement se faufiler contre l’entrejambe, et bataillent légèrement pour faire sauter les pressions. Poignets qui se contorsionnent pour le délivrer de son carcan moulant. « - C’est presque pire qu’une ceinture de chasteté ce truc. » Il le grommelle quand les attaches cèdent, plus espiègle que contrarié par la difficulté. « - Tu devrais en porter constamment. » Souffle-t-il, à moitié sur le ton de la plaisanterie. Possessivité malsaine qui couve, trop invasive pour être domptée.
Ses lèvres frôlent les siennes sans s’y lier, accentuent la frustration brûlante. Les canines qui mordent sa lippe inférieure, la martyrisent et recueillent les perles écarlates contre sa langue affamée. Les tripes qui se tordent d'anticipation.
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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Dim 7 Avr - 17:02



Tu crois pas que ça aurait été plutôt le contraire, le petit assemblage de mots torpille son crâne depuis qu’il lui a martelé les tympans. Peut-être, il n’en sait rien. Revenir sur son défi ridicule, il y a pensé mais n’a jamais pu s’y résoudre. Trouvant dans l’ordure le moyen de faire comprendre au géniteur que les faiblesses du bâtard deviendraient ses forces. Stupide, certainement, comme bien souvent. Il n’était qu’un gosse à l’époque, l’est toujours un peu au fond, catapulté directement sur la case de l’âge adulte pour se prendre dans la gueule le plus ignoble, et sentir les pauvres restes de son innocence mourir pour de bon. Assemblage parfait de souffrance, ce qu’il est depuis qu’il a quitté Buenos Aires, pour la première fois depuis tant d’années, Ariel a l’impression qu’elle a disparu. Ou du moins s’est atténuée, lui offre de quoi respirer sans avoir la sensation de se casser de l’intérieur. C’est une autre asphyxie qui le prend à la gorge mais celle-là pour rien au monde il ne voudrait la voir disparaître. Les soupirs de plaisir de l’amant retrouvé lui retournent le cerveau, embrasent son cœur et le poussent à ne pas s’arrêter. Estampiller de baisers brûlants la peau s’offrant à lui, poussé en avant par les phalanges dans ses bouclettes. Joue des hanches pour aider les doigts à le libérer de son pantalon, danse savante des corps qui ne se détachent pas en plein effeuillage. Ses petites mains continuant de parcourir l’abdomen, impriment la tension musculaire sous la pulpe des doigts, curieuses avides de tout ressentir, tout toucher. Pour mieux venir s’agripper au cou une fois le gouffre qui les sépare réduit par l’aîné. Ce qu’il la déteste cette différence de taille. Petit blondinet déjà pas très grand qui a lorgné avec envie les hauteurs de son frère à son arrivée, persuadé qu’il serait comme lui, au-dessus de tous, protégé. Pour comprendre des années plus tard que non, toute la soupe du monde n’y changerait rien, il restait moyen. Facile à écrabouiller, petit morceau de rancœur qu’il balance du côté de sa mère, pas très grande elle aussi. Sans vraiment parvenir à lui en vouloir trop longtemps, au fond il ne saurait pas quoi en faire, d’un corps aussi grand.

« - Deux ou trois jours… Pour faire durer le plaisir ? » Petits frissons contre l’échine, de plaisir et de gêne. L’assassin et sa sombre mission laissée de côté en sous-entendu. Il préfère ça Ariel, que le suédois s’occupe de lui plutôt que de rajouter du sang sur ses mains déjà trop rouges. « - Tout notre temps, comme avant… On devrait oublier de rentrer, partir quelque part, juste toi et moi. Se faire oublier. Recommencer, ailleurs. » Qu’il murmure entre deux baisers furieux, resserre ses guiboles contre les cuisses et ses mains qui emprisonnent le visage, pour faire s’entrechoquer les regards, le bleu fiévreux de ses yeux irradiant d’un contentement qu’il ne cherche pas à cacher. Un peu d’espoir aussi, à se dire que ce serait tellement plus facile de tout plaquer, loin d’Arcadia où ils pourraient être comme tous les autres. Tranquilles. i Il le sait et soupire contre les lèvres fraternelles, les hanches dansant au gré des caresses sur sa peau. Laisse s’échapper le cristal d’un éclat de rire devant les difficultés rencontrées pour le déshabiller.

« - Quand on ne sait pas y faire, un peu… Tu manques d’entraînement, c’est tout. » Mutin qu’il est, effleure le nez du sien puis se penche en arrière pour se débarrasser du dernier morceau de tissu épousant la chair. A suffoquer sous les intentions qui lui flattent l’entre cuisse, bouche enjôleuse qui le rend ivre d’envie. L’oupyr qui s’agite au baiser mordant, le sang englue le palais, à lui faire lâcher un feulement fauve, les quenottes qui claquent sous l’offense. Petit morceau de faim en fond de ventre, sa langue vient chercher le liquide écarlate pour s’offrir un amuse-bouche qui le fait chavirer. Ses doigts s’accrochent aux mâchoires, paupières closes et bassin qui s’agite, gémissements timides qu’il dissimule au mieux en baissant la tête. Le torturé relève le nez pour se perdre encore une fois dans la contemplation dévote de traits qu’il connait à s’en bousiller le cœur. T’es beau, pensée météore dans le crâne, il s’entend prononcer les mots. Soufflés dans un soupir de plaisir traitre, les yeux perdus dans ceux du frère, il a le rouge de la honte qui lui grimpe aux joues. Merde. Alors il se mordille la lèvre, abandonne le visage pour venir agripper brusquement le poignet qui lui fait chavirer le ventre pour tout arrêter avant de céder. Refuse d’abdiquer, l’enjôleur libère l’amant de sa présence.

Paume qu’il plaque doucement contre le torse, intime au géant de reculer, s’allonger sur le satin pour s’offrir tout le loisir de le dominer. Effleurements et caresses, les mains se perdent le long des bras, phalanges enjôleuses enroulées autour des poignets afin de les amener à se poser sur les oreillers. Le souffle en démolition revient se heurter contre les lèvres, celles qu’il capture dans un élan de fureur à la tendresse mal contenue. Ariel oscille, entre la catin et l’amant vrai, sulfureux aux relents miraculeux de douceur. Ondule du bassin près des hanches contre lesquelles il se presse, peau fraîche s’échaudant au contact de la chair divine. Sous la ferveur de ses baisers, il enferme du mieux qu’il peut les poignets dans une seule main, laisse l’autre tâtonner contre le matelas, le dévaler et l’entraîner dans le geste. Se détacher le temps d’un soupir, farfouille dans le sac et revient se mettre en place. Sourire de beau diable sur les lèvres carmines, malice pétillant dans le fond des yeux. Le gamin mutin qui se coule à nouveau contre les lignes gravées en contraire pour s’épouser parfaitement. Revient se heurter à la bouche ensorceleuse afin de détourner l’attention et entraver les poignets. Menottes à la fourrure écarlate qui se referment en un cliquetis sur la victime toute désignée, petit regain de confiance qui lui murmure des insanités aux oreilles. En profiter, dans tous les sens du terme, de cette trêve qu’il entend savourer autant qu’il peut.

« - Tout à moi… » Qu’il ronronne, cherche la bouche sans s’y lier cette fois, les doigts emprisonnant la mâchoire. Honteusement jaloux Ariel, il l’avoue dans ce pauvre souffle. Presse à nouveau ses hanches, l’ardeur emprisonnée entre les corps qui le rend fébrile. A s’en mordre la lèvre, et se noyer dans les azurs polaires braqués sur lui. Permission de se faire maître de l’instant qu’il demande en silence. Parce qu’il l’a sacralisé dès le premier instant, son frère. Corps sanctuaire où prendre ses aises sans autorisation relève de l’affront.
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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Jeu 11 Avr - 21:48

Se faire oublier. Recommencer, ailleurs. Utopie aux airs de supplique qui tire sur la corde sensible. Une part de lui pourrait se laisser bercer par ses chimères. Accepter de tout perdre pour qu’ils puissent se retrouver. Ensemble, seuls. Eloignés des relents de mort et d’horreur. De la débauche crade de la lanterne rouge. A l’abri du jugement des autres. Sans avoir à trembler qu’on découvre leur lien infect, contre-nature. Celui qu’il s’efforce d’ignorer alors que les bouches se lient toujours plus furieusement, toujours plus avidement. Tremblements de plaisir trop violents et imposants pour se faire supplanter par les restes de dégoût. Ceux qui mordent sournoisement les tripes, légers pincements sans rien de commun toutefois avec les ulcères des premiers temps. Juste une pointe de culpabilité qui s’enfonce dans le torse, quand il saccage l’argentin de ses coups de reins. A se dire qu’il aurait dû résister aux avances, se montrer responsable. Se contenter de veiller sur lui et de rester dans son rôle d’ainé. « - Comme ça, sur un coup de tête, sans s’y être préparés ? Ils nous retrouveraient deux fois plus vite. On passerait notre temps à fuir, à se cacher. » Le ton se veut catégorique sans être tranchant, équilibre précaire pour ne pas gâcher l’intermède. Mafia tyrannique qui ne tolère pas les traitres, en aucun cas. Qui traque, sans relâche, les lâches qui osent s’en détourner. Se retrancher derrière l’excuse de la Bratva, pour ne pas admettre qu’il n’est pas prêt à tout quitter. A renoncer si facilement à ses ambitions, sa richesse, son empire décadent. Trop enlisé dans ses vices pour retourner en arrière. Conscient que ses vieux démons ne tarderaient pas à revenir à la charge. Et si en cet instant, sa mission macabre représente bien le cadet de ses soucis, il sait qu’il en a besoin. De tuer des cibles comme un automate, se vider la tête en devenant un monstre. Seul moyen trouvé pour ne plus souffrir autant de la perte terrible de sa fille. Il n’ose pas anticiper les dégâts, s’il n’avait plus ça. S’il avait du temps pour cogiter, réfléchir. Il n’y a que son frère pour croire qu’il pourrait reprendre une vie normale. Pour discerner une infime lueur d’espoir dans l’épaisse obscurité.

Se fondre dans l’étreinte lascive à l’extrême pour oublier les dilemmes. Ne plus laisser la réalité lugubre revenir à la charge, interférer. Charogne qui n’a plus le droit de cité. « - On va y remédier. » Qu’il murmure, taquin, contre les lèvres rougies.
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Halfway out of time - asbjörn (nsfw) - Sam 13 Avr - 20:03



Bercé d’illusions le cadet, depuis le début. Elles sont toujours là, quelque part avec les petites miettes de son innocence, les éclats fébriles enfoncés au cœur pour le rendre naïf parfois. Y croire de toute la ferveur de son âme, celle qu’il transmet à ses intentions salaces, s’y abîme la bouche et la langue dans toute l’expertise de son monde dégueulasse. Et contenter l’unique qui le mérite, se liquéfier à l’entendre soupirer, les doigts agrippés dans ses cheveux pour l’empêcher de s’éloigner. J’en ai pas l’intention. Certainement pas, ça se vérifie dans les caresses et les baisers qu’il dispense comme des bonbons jetés le soir d’Halloween. Toute l’hérésie de leur relation pourrie qu’il sublime de tout son éclat. S’octroie des droits et les faits cliqueter dans le silence, mutin à crever. L’insolent domine et ne bronche pas lorsque le captif tente de se défaire, ne montre rien mais dans sa poitrine un sursaut de panique vient de lui broyer le cœur. Et si j’avais fait une connerie ? Tout foutu en l’air par excès de zèle, confiance en lui un peu trop grande qui casse tout. Il frissonne, les quenottes qui grincent sous la force du malaise lui étreignant la poitrine avant de se détendre. Moquerie pour cacher l’inconfort qu’il devine sous les mots. Ariel hausse une épaule, une moue de gosse sur les lippes.

« - Non, je les utilise c’est tout. Arrête de râler. » Se tirer, il n’y pense même pas. L’abandonner là dans une position de faiblesse franchement ridicule et se marrer rien qu’en imaginant la tronche de la femme de chambre qui le trouverait là. Ca l’amuse, un peu, mais il n’a pas l’intention de le faire. Teddy est devenu un de ces éphémères qui flottent dans le coin le plus ignoble de sa caboche. Le Styx de ces amants de passage sans importance, leurs âmes en tourbillon de rien sur lequel il vogue sans leur accorder un regard. Il se redresse, félin, cœur battant dans l’attente de cette délivrance qui ne vient pas. A se dire qu’il a fait une connerie, se sentir bête d’avoir peut-être tout gâché. Petits grelots de frissons dégringolant l’échine, vibrent au gré du timbre adoré.

« - Je pourrais, ça m’avait manqué… » Qu’il souffle après un long silence. A se bousiller les rétines dans la contemplation du tableau s’offrant à lui. Au point d’avoir l’impression de ne faire que ça, le couver du regard. Amoureux transi au myocarde qui se dégueule dans le fond bleu de ses yeux trop brûlants. Les paumes posées délicatement contre le torse, il s’y appuie un peu lorsque se cambre ses reins, à soupirer toute sa frustration sous l’ondulation des hanches fraternelles. Ivre d’un désir qui le dévore tout entier, comme Il est le seul à savoir l’attiser. Se consumer que pour Lui, et ne plus feindre le plaisir avec tous ces autres qui le débectent, l’idée fait son chemin jusque dans les méandres de son crâne. Le charme et le laisse pensif un instant. Allégresse et candeur fébrile en gravures nouvelles sur les traits parfois trop sombres pour un être comme lui. Permission silencieuse offerte dans les corps qui se frôlent, l’étau qui lui fait chavirer la poitrine à le faire se pencher brusquement pour écraser ses lèvres contre celles de son ainé. Plaquer ses mains sur le visage et y enfoncer ses doigts dans la ferveur de l’instant au doux relent de fureur. Machinerie bancale entre les côtes affolée par la promesse délivrée sans rechigner, et il embrasse, encore et encore. S’abîme la bouche à en avoir mal aux lèvres avant de se détacher.



Merde qu’est-ce que j’ai fait ? Il a cédé. A cette tentation que représente Asbjörn depuis qu’il est devenu monstrueux. A le sentir battre dans ses veines, plus intime encore que ce qu’ils viennent de faire. Les clés tintent entre ses doigts lorsqu’il libère son captif, se coule contre lui tout en appuyant un mouchoir sur les entailles qu’il a laissé à la naissance du cou. « - Je suis désolé, j’ai pas pu résister… » J’en avais envie… Aveu aux notes d’excuse fébrile, il se mordille la lèvre tout en posant sa tête sur la poitrine de son amant, un bras entourant le torse pour faire se serrer les corps l’un contre l’autre. Laisse alors retomber le silence dans la chambre, océan de tranquillité aux vagues de leurs respirations encore dérangées. Bercé par les battements encore fous du cœur pulsant contre son oreille.

« - Moi je suis sûr qu’on y arriverait. A les semer tous ces cons et se faire oublier à la fin. » Il y croit, un peu. Se persuade que ce serait le mieux pour eux. La seule chance de ne plus sentir l’horreur les prendre à la gorge après chaque moment passé ensemble. Il ne dit rien Ariel mais ça se gueule dans son étreinte, les trois mots qui font mal mais qui se cognent dans son crâne dès qu’il pense à son frère. Amour transgressant les règles, au point le plus haut sur l’échelle de la dévotion. Celui qu’il n’avouera jamais à haute voix mais qui se beugle dans tout ce qu’il est. Transcendé en présence de l’aîné, en semi-automatique lorsqu’il n’est plus dans son orbite. A y croire de tout son être, de tous les morceaux restants de son âme, que la trêve qu'ils viennent de signer va perdurer. Au moins plus longtemps que toutes les précédentes, il s'abreuve de ses espoirs. Parce qu'il abandonne la pute dans la fange, loin derrière eux. New York en renaissance pour revenir à Arcadia dans la peau d'un autre, celui qu'il aurait dû être avant de se retrouver le cul pris dans la mélasse de tous les vices du monde. Catapulté de nouveau sur son petit nuage de bonheur, l'enfant triste en souvenir maussade qui n'a pas sa place dans sa bulle. A se dire qu'elle ne pourra pas exploser cette fois, ignorer le petit pincement qui perdure dans sa poitrine. Quoi qu'il fasse, il est toujours là.
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