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try to try again (diaz caballero)

 :: abandonnés
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try to try again (diaz caballero) - Ven 8 Mar - 7:55


try to try again
And there's a part of me wishing that you were standing here with me


Laisse tomber. Elle entend sa voix, elle l'imagine presque ricaner à son oreille, et pourtant elle se refuse à une telle chose. Un nouveau regard jeté sur le téléphone, aucun nouveau message, avant de le jeter sur le lit. Ça fait plusieurs semaines déjà qu'elle n'a pas eu de ses nouvelles, que ses messages sont restés sans réponse. Pas même un appel, rien, si ce n'est le silence absolu, l'abandon total. Couchée sur son lit, le regard perdu sur le plafond, elle reste ainsi immobile, comme incapable de ne serait-ce que se lever. Et elle sent la Valkyrie tenter de se faire réconfort, en vain. Si leur entente est parfaite, si les rôles sont échangés dans une fluidité qui pourrait rendre n'importe quelle créature folle de jalousie, l'impitoyable guerrière ne peut comprendre ce que l'humaine ressent, elle ne peut compatir à une peine dont elle a décidé de se couper depuis fort longtemps, depuis aussi longtemps qu'elle puisse s'en souvenir même si sa mémoire se limite à cette existence. Et si elle aussi les ressent, elle ne peut les interpréter comme Historia le fait. Il fallait bien quelque chose pour les différencier, hormis leurs caractères aux antipodes l'un de l'autre. Pourquoi elle fait ça ? Elle aimerait bien comprendre, la mortelle, mais aucune réponse satisfaisante ne lui vient à l'esprit. Seulement du vide, rempli uniquement d'une tristesse qu'elle peine à cacher. Ce n'est pas elle le roc du duo, ce n'est pas elle qui est capable de masquer tout signe d'émotion, ce n'est pas elle qui est capable de se séparer du monde au point de ne plus rien ressentir. Ce n'est pas elle qui parvient à oublier les coups durs à une vitesse folle. Et c'est elle qui tient la lumière, qui se refuse à la laisser à la Valkyrie, quand bien même cela l'aiderait à aller mieux. Comme à chaque fois qu'elle se retrouve dans cette situation. Aujourd'hui, elle ne sait pas ce qu'elle pourrait faire sans cette aide divine, sans ce soutien constant, sans cette épaule constamment présente pour la soulager du poids de sa propre existence. Mais si elle est capable de la défendre, si elle est capable de prendre les coups à sa place et réduire à néant toute menace sur son existence, elle est bien incapable de l'aider face aux douleurs les plus atroces, celles qui semblent absorber jusqu'à la joie de vivre dans un trou noir immortel, attendant dans un coin le moment propice pour apparaître et aspirer son âme dans le néant. Elle n'a rien fait pour mériter un tel traitement, elle n'a rien fait pour passer en si peu de temps du statut de meilleure amie, à celui d'une simple fille comme les autres, tout juste bonne à être vue de temps en temps, quand elle est d'humeur à s'envoyer en l'air. Et même si elle déteste ça, elle accepte ces moments, elle accepte de ne pas savoir combien de temps tout ça va durer, combien de temps lui faudra-t-il pour se lasser de la blonde. Si seulement tout était aussi simple qu'avant, si seulement tout pouvait revenir comme ça l'était il y a quelques années encore, quand elles étaient inséparables, quand on ne pouvait quasiment pas voir l'une sans voir l'autre juste derrière, ou à côté. Un temps passé, devenu souvenirs nostalgiques pour elle.

N'y va pas. A peine l'idée apparaît-elle dans l'esprit de l'humaine que la divine créature s'y engouffre, l'attrape en plein vol pour mieux tenter de l'écraser au sol, de la noyer sans aucune retenue ni remord. Mais elle n'y parvient pas, l'humaine résiste, la sauve d'une mort inéluctable. Cette fois, elle ne se laisserait pas dicter son comportement, elle ne se laisserait pas souffler ce qui semble être la meilleure chose à faire. Et elle ne veut pas attendre que la brune vienne vers elle, elle ne peut pas s'impatienter dans son coin à attendre un signe de vie, quelque chose pour lui donner l'illusion que leur relation existe toujours, quelque part, et qu'elle peut redevenir ce qu'elle fut jadis en un claquement de doigts.L'utopisme de la mortelle heurte le froid réalisme de la Valkyrie, manque de se briser face à sa solidité, chancelle mais finit par se relever, prêt à en découdre une nouvelle fois. J'y vais. répond-t-elle à la créature, ne lui laissant plus d'autre opportunité que d'obéir à ses volontés, que se faire petite dans un coin de sa tête en attendant que l'orage passe. Car elle le sait pertinemment, que rien de bon ne peut réellement sortir d'une telle confrontation, surtout quand celle-ci se déroule dans le quartier des latinos, dans ce quartier tenu d'une main de maître par la Calavera. Ce qu'elle pourrait donner, pour que Diaz redevienne celle qu'elle a toujours été, celle qu'elle n'aurait jamais du cesser d'être...

La veste posée sur ses épaules, elle quitte enfin l'appartement malgré les réticences toujours aussi virulentes de son alter-ego. Mais elle ne se désiste pas, maintient ses positions face à la Valkyrie qui tente de s'approprier la lumière, tente de l'empêcher de faire une connerie qu'elle pourrait très vite regretter. Sans comprendre que les jeux sont déjà faits, qu'elle ne peut désormais plus la faire changer d'avis à ce propos. Dans la fraîcheur de ce mois de mars, alors que les premières lueurs du jour apparaissent pour rendre à cette ville son activité naturelle, c'est à pied qu'elle se dirige vers le quartier ennemi, qu'elle se jette dans la gueule du loup, qu'elle se lance dans un trop vaste océan pour y récupérer sa bouée. Sans réellement savoir si celle-ci lui permettra réellement de résister à la noyade, sans réellement savoir si les quelques visites qu'elle lui accorde sont le fruit des restes de leur relation, ou un simple moyen de s'assurer qu'elle ne soit pas simplement cataloguée comme ennemie, les secrets qu'elles ont pu partager des années durant exposés au grand jour, offerts sur un plateau d'argent au grosses pontes du Royaume. Des doutes plein l'estomac, la Valkyrie devenue silencieuse par dépit, elle avale les derniers mètres la séparant de l'appartement de la brune. Un premier coup de sonnette, suivi rapidement d'un second, et seulement le silence pour y répondre. Le désespoir pointe le bout de son nez, et déjà elle s'imagine condamnée à ne la voir que lorsque cette dernière en éprouve le désir, son pouvoir de contrôle totalement abandonné entre les mains de Diaz. Relation qui lui semble être devenue à sens unique, avec une dominante et une dominée. Alors elle tente la dernière option qui s'offre à elle, sort son portable pour l'appeler, sans réellement s'attendre à une réponse. Mais avec cet espoir toujours vivace que tout ce qu'elle imagine n'est que pure spéculation, rêves pessimistes venus envahir son esprit, brouiller ses pensées.
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try to try again (diaz caballero) - Ven 15 Mar - 0:13


Souffle craquelé et cœur fatigué.
Battements dans les oreilles et poumons dans la gorge.
Une Diaz en vrac et un Xochi électrique.
Et y'a le sac de courses qui s'bat contre les jambes agitées. Le plastique qui menace de craquer, de claquer entre les doigts tremblants. Et la monstrueuse s'enfuit. Course poursuite sur les pavés défoncés, chasse imaginaire ou réel péril prêt à lui croquer la couenne, Diaz prend pas le temps de s'arrêter pour y réfléchir. Elle est rapide maintenant la Bélizienne, elle file vite maintenant qu'elle sert de foyer au croco. Et l'indignation de Xochi face à cette initiative lâche lui pète dans la caboche. C'est lui le chasseur, c'est lui qui fait détaler. C'est lui l'abomination qui fait vriller les cœurs, qui fait claquer les supplications et use les jambes. Et l'voilà coincé dans une fuite contre un danger qu'il préférerait affronter. Mais l'humeur de son hôte se heurte à sa volonté d'acier. Elle a pas envie de risquer sa vie aujourd'hui. Et les quelques regards osés jetés en arrière lui assure que la distance veut pas s'creuser. Que la menace n'est pas surestimée. Fantôme ou silhouette de chair et de sang sur ses talons égale ses nouveaux talents de galop. Mais l'endurance s'épuise, la fatigue rattrape la mortelle alors que la sonnerie de son portable vient rythmer ses derniers pas. Un rire reste bloqué dans le gosier face à la musique épique choisie pour accompagner sa course.

Elle vire brusquement dans l'allée devant chez elle. Dans l'élan, sa main attrape déjà celle de la blonde plantée sur le chemin. Xochi a l'temps de claquer des crocs dans son crâne mais c'est trop tard le claquement de porte scelle la décision de l'humaine. L'ennemie est incrustée chez eux, au plus près des canines de l'alligator de feu. Au plus près de la rage du monstrueux pas bien muselé. Mais ce n'est pas ce qui l'inquiète tout de suite. L'nez de Diaz est déjà collé à la fenêtre, le souffle encore de travers s'écrase contre le verre, les prunelles balayent l'extérieur. Y'a quelques passants sur le trottoir d'en face, mais aucun signe de son attaquant.

Le plastique craque et pommes et boites de conserves roulent sur le parquet sans déranger la sentinelle toujours paralysée à son poste. Persuasion folle que le danger rode encore dans l'coin. Certitude venue encrasser ses mécanismes de politesse. « On est seules ? » Elle peut pas s'fier à ses rétines truquées par sa cervelle détraquée. Mais elle s'détourne un instant de la vitre. Visiblement y'a personne dehors. Soit elle a réussi à semer son poursuivant, soit il s'agissait encore d'une hallucination. Un mirage encore trop convaincant. Des illusions qui ne se contentent plus de faire figuration. Ça suffit pas à la convaincre. Diaz, elle est encore assurée qu'elle ne fuyait pas une ombre sortie de son crâne fêlé.

« Qu'est ce que tu fais ici ? » Elle vient crever. Xochi souffle, Xochi grince. Il piétine et son impatience agace Diaz. Mais l'irritation pointe pas sur le chiot d'écailles. Mais bien contre sa meilleure amie devenue adversaire naturelle. Elle arrive pas à s'en détacher Diaz. Elle a jamais su. Et pourtant cette nouvelle haine innée submerge parfois le reste. Et l'envie orageuse du monstre de croquer de la valkyrie n'arrange rien. Ça s'mêle à ses propres humeurs, ça lui tord le ventre. Si elle bénit l’éclipse, elle en veut au monde d'avoir grignoté son lien doré avec Historia. « J'pensais pourtant que les silences seraient clairs. » L'absence déchirante plutôt que le désir enflammé de l'éventrer. Parce que ça la tue Diaz, de la détester autant que de l'aimer. Parce que ça l’écœure d'avoir ce souhait macabre planté dans le palpitant. Parce que ça la bouffe de la considérer comme une ennemie. Et ça la fruste. Vraiment. De s'éloigner au lieu d'enfiler la robe d'ignorante.
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