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Trolley ragequit (Thea)

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Trolley ragequit (Thea) - Mar 9 Avr - 1:22


Not to be mundane, but I saw god on sale at Wallmart
Ici il y a tout ce qu'un homme peut désirer et plus encore, même ce dont il n'a pas besoin. Emballé dans du plastique, aligné dans des boîtes en carton par milliers. Des aluminiums colorés, les logos qui attirent l'œil des cabrioles de petites mascottes mignonnes pour plaire aux enfants. Les boîtes de céréales des grenades prêtes à exploser leur diabète à la tête des bambins, le shrapnel sucré planté dans leurs entrailles. Éclairés aux néons éblouissants, tous des rats de laboratoire qui se faufilent en pagaille entre les allées de ce joyeux labyrinthe. Squeak squeak, chéri t'as oublié le ketchup. Squeak squeak, pense à racheter de la bière. Squeak squeak, maman je veux un transformers. Il a envie de vomir aussitôt les portes automatiques passées, une pathologie qu'il appelle la nausée des supermarchés. La migraine du contact forcé avec la masse humaine, l'envie de commander des pizzas à vie et finir fat Jörgie plutôt que de devoir subir ça de manière hebdomadaire. Le dégoût acide au fond de la gorge, les mains fermement vissées sur le caddie qui vire légèrement sur la droite et qu'il conduit comme une mamie sur le périph. Une clope éteinte plantée entre les lèvres, le regard mort d'une mouette qui a avalé du polystyrène de travers et compris son erreur que trop tard. Vociférations à teneur satanique qu'il déballe sur sa barbe, la face pourtant neutre d'un flegme à toute épreuve. Peintures de guerre crasseuse sur les joues, encore en uniforme de travail tâché, la fermeture éclair cassée de la combinaison baillant sur un t-shirt sombre à col rond. Troué bien sûr, comme tout ce qu'il possède, jusqu'à l’habit de chair lui-même criblé. Un cocon de parjure social, à la queue leu leu de ses semblables qui le couvrent de regards méprisants. C'est la chenille qui redémarre, l'incessant cercle d'infamie pour celui qui a protégé sa patrie tout ça pour en récolter ses ordures. La gloire bien vite oubliée au fond d'une poubelle, les médailles ne se recyclent pas.

Errer entre les rayons, remplir le chariot de victuailles. Le mode d'emploi est simple, mais c'est sans compter sur le masochisme du samedi. Le jour maudit où tout Arcadia vide ses maisons de retraite et ses garderies. Il a beau avoir privilégié le début de soirée, la foule se presse toujours autant avec ferveur au temple de la consommation. Quelques jeunes qui portents des packs de bière, carburant de leur soirée à venir. Des couples aussi, qui se chamaillent sur la recette de leur dîner pendant que leurs gosses renversent les étalages. Au final ça lui donne des flashback de guerre tout ça : devoir être sur le qui vive constant pour éviter d'être acculé par l'ennemi dans une allée bouchée, ou encore savoir se jeter sur la dernière promotion comme si sa vie en dépendait. Sauf qu'ici il risque au mieux des coups de sac à main et se prendre le caddie d'un autre dans les côtes. Mais cela ne rends pas l'expérience moins traumatisante pour quelqu'un comme lui qui n'a jamais vraiment été adapté à la vie civile. Il serre les dents au milieu du carnage. Il sait qu'il en a pour une heure alors qu'il n'a presque rien à acheter. Déjà facilement sujet à la colère lorsque sa voiture reste coincée dans les embouteillages, il doit bien s'avouer un trolley road rage alors que son chariot est au ralenti derrière celui d'une personne âgée. Fucking marvellous.

Pianotant de ses doigts sur le métal, le filtre de sa clope mordu entre ses dents. Un mouvement furtif qui attire son attention, il doit baisser la tête pour comprendre qu'un gosse est en train de tirer sur la couture de son uniforme d'éboueur. Excuse you? « J'ai… perdu… ma… maman… » Que le gosse chiale en reniflant la goutte de morve qui lui pend au nez. Il lui faut un moment pour considérer l'enfant, cligner des yeux plusieurs fois avant de retirer sa clope machouillée de sa bouche pour cracher un « Tu m'as prit pour la police des causes perdues gamin ? Dégage. » d'un ton glacé. L'enfant tout aussi choqué cligne à son tour des yeux et siffle un hoquet annonciateur. Don't you fucking dare. Avant de se mettre à brailler de plus belle en plein milieu du magasin. « Putain de gosse. » Qu'il lâche en observant perplexe la machine à larmes de crocodiles, incapable de savoir sur quel bouton appuyer ou s'il faut lui enlever les piles. Il reste planté là, cigarette en l'air, avant que la maman perdue en question ne déboule pour soulever son mioche du sol non sans lui jeter un regard horrifié. « Vous devriez avoir honte ! » Qu'elle feule et il commence vraiment à se croire dans la jungle. Honte de quoi qu'il se dit, c'est pas lui qui a perdu son enfant dans un supermarché. Il repense un instant à sa propre mère, comment elle lui faisait jurer de lui tenir la main et de rester dans le chariot quand elle faisait les courses. Il regarde le gosse traumatisé dans les yeux alors qu'il s'éloigne aux bras de la femme jusqu'à ce qu'ils ne disparaissent. Il n'a pas été comme lui, il ne pense pas. Ce n'est qu'une mémoire vite oubliée. Un gosse de perdu dix de retrouvés.

Alors qu'il fait un pas en arrière pour reprendre ses courses et son chariot, un choc brusque le frappe dans les reins. Un instant d'égarement a suffit pour le jeter en pâture à la savane du supermarché. Le quignon de clope qui lui saute des mains, le regard blasé qui se lève au ciel. Un « Putain de merde. » échappé alors qu'il se retourne pour faire face au propriétaire du caddie qui lui est rentré dedans.
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