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There is no “I” in Us [FREE]

 :: abandonnés
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There is no “I” in Us [FREE] - Ven 9 Nov - 8:33

    *Musique frénétique.
    Lumières psychédéliques.
    Ici nul chant. Nulle parole. Du bruit plus que de la sonorité. Du boucan pour fuir ce qui ne peut l’être.
    Je devrais probablement M’en offusquer. Toi - qui tente de me semer dans l’ombre. Toi - qui t’efforce de jouer la sourde oreille à Mes silencieux supplices. Toi – qui ne peut t’empêcher de croire que tout ceci relève encore de
    TON choix.
    Douce utopie d’une vie qui ne t’appartient déjà plus.
    Je fais l’amour à l’Ombre.
    Je donne naissance à tes supplices.
    Je
    SUIS ton unique choix.

    Si ce soir tu danses … c’est bien grâce à Moi.

    Plus fort bordel ! Faites la taire ! Faites la brûler ! Si je pensais sincèrement que cela pouvait être efficace, ni une ni deux je me plante une aiguille dans les veines et je te renvoie là d’où tu viens. Un seul coup. Sec. violent. Attentat à la veine jugulaire. One way ticket to hell.
    Une nuit. C’est tout ce que je te demande. La journée, je m’en moque bien. Fais de moi ce que tu veux. Analyse mes patients. Avale leurs paroles. Crache leur ton venin. Fais les tourner en bourrique. Balance-les par la fenêtre du dix-septième étage. Franchement, je – m’en – balance ! Fais ce qu’il te plait, même si tu n’as clairement pas – plus – besoin de mon accord tacite pour en arriver là.

    *Gloussement insonore.
    Écho d’un ricanement sinistre.
    Défaut professionnel très chère?

    Ferme-là !
    Va voir ailleurs si j’y suis !
    Fais tes bagages et prend la porte ! Sors-la de ses gonds si l’envie t’en dit. Fracasse-la à la hache comme l’aurait fait Jack Nicholson. Des dégâts, un peu plus un peu moins, on n’est vraiment plus à ça près. Prends ce qui te plait. Écrase tout le reste sur ton passage. Laisse-moi ramper à même le sol. Je finirai bien par retrouver ce sac miteux qui me sert de trousse de secours lors de tes débandades.

    *Ô de si vilains mots qui ricochent dans une si jolie tête.
    Tu devrais te mordre l’intérieur de la joue avant de Me balancer de tels inepties …  

    Hors de question! Tu aimes trop le goût de mon sang !

    *Tu Me connais bien Ma chère Brónach … du moins, c’est ce que tu aimes à croire …

    Qu’est-ce que tu vas faire? Jouer à la pétanque à l’intérieur de mon crâne ? J’encastrerai mon front dans le premier mur venu ! Me lécher l’intérieur des globes oculaires ? Je les enfoncerai de mes propres pouces s’il le faut ! Me voler une partie de mon autonomie ? Comme si ça suffirait à me faire plier !

    *Tuut tuut tuut … tant de véhémence … tant de haine … à quoi bon? All resistance is futile … remember?

    Qu’est-ce que tu vas …

    *Chuuuuut … tout va bien se passer, tu verras.

    Faux ! Je ne vois plus rien. Je ne sens plus rien. Et en même temps, je sens TOUT. Je vis tout. Son incursion dans mes veines. Son souffle glacial dans ma nuque. Son rictus narquois dans mes viscères. Elle sourit. Elle rit. Je le sais. Je le SENS. Mes boyaux se tordent. Mes muscles se crispent. Mon corps tout entier n’est autre qu’un pantin maladroitement emboité. Je ne suis plus maître de mes propres mouvements. De nous deux, c’est clairement moi la prisonnière.
    Quand je vais à gauche, elle me court-circuite vers la droite. Non par obligation, mais bien par pur fruit de contradiction. Ce que je veux, elle l’exige. Ce que je lui refuse, elle ne prend par la force. Physique. Mentale. Elle ordonne. Je m’exécute.
    Elle se moque. Elle jubile. Elle juge. Elle jauge. Elle s’amuse de mon état.
    J’en ai ma claque ! Je la repousse. Je me rebelle. Elle rit plus fort. Je calle mes mains contre mes oreilles. Tellement fort que j’ai comme l’impression de compresser une pastèque trop mûre. Dans mon crâne ricoche le mot écho. Il n’en est rien. Elle s’en fout éperdument. Elle accepte plus que volontiers un jeu qu’elle est seule à apprécier. Elle y va de plus belle. Je retiens de justesse cri de douleur. Tant bien que mal je me faufile entre les corps en mouvement. Personne ne me porte la moindre attention. On me bouscule parfois. Je rends la pareille. Je n’ai pas le temps de m’excuser et je le prends encore moins. Ma tête est sur le point d’exploser. Je me demande vaguement par quel heureux miracle je tiens encore debout. Le suis-je seulement ? Debout je parle.
    Peu importe au final.

    *Hush little baby, don’t say a word …

    J’accélère la cadence. Je commence à voir flou. Subtil mélange d’une migraine podérante et de la danse frénétique des gyrophares de discothèques au plafond. Là-haut tout se mêle et s’entremêle. Mes pensées se croisent et s’entrechoquent. Mes neurones perdent leurs connexions autant que leur connectivité. Tout part littéralement en cacahuètes. Et à travers ce brouillard épaississant, je l’entends qui se marre telle une baleine épileptique.

    *Mama is gonna buy you a mocking bird …

    Sa voix est irritation. Elle me vrille les tympans de l’intérieur. Mon parcours du combattant est brouillon. Je perds de la vitesse. La porte de sortie me semble tellement, tellement lointaine. Je me cogne plus que de raisons à des corps en mouvement. Ironie du sort, c’est eux qui m’empêchent de me vautrer lamentablement au sol. Allez courage Bró, t’y es presque !

    *And if that bird ain’t gonna sing …

    Moquerie. Duperie. Crissement. Éclaboussure. Je suis en sueur. L’image même d’une pauvre junkie en manque. Ça pique. Ça pue. Ça suinte. Depuis toutes les pores de mon être. Je me sens sale. Violentée. Violée.

    *Mama is gonna buy you a diamond ring …

    - « TA GUEULE ! »

    Que je hurle tandis que je bouscule vers l’extérieur. Je ne me rappelle même pas avoir trouvé la porte. OSEF … non ?
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There is no “I” in Us [FREE] - Mar 27 Nov - 0:16

Une fois n’est pas coutume, tu parviens tant bien que mal à garder ton calme. Exploit non négligeable compte tenu de l’attitude exécrable de ton interlocuteur. Son mépris ne fait aucun doute, bien qu’il te tourne le dos. D’ailleurs, sa maquilleuse personnelle ne semble pas beaucoup plus à l’aise que toi. « J’en prends note. Pour revenir à Owl Pharaoh, on sent une certaine… maturité dans cet album. Les thèmes que tu abordes sont plus variés, moins axés turn-up et entertainment. Je pense notamment à thirteen, qui est un morceau très sombre, très dur. Couplet unique, pas de refrain, tu ne nous avais pas habitué à ce genre de son ». Te répondre immédiatement ne faisant pas partie de ses priorités, le voilà qui porte -encore- son verre de lean à ses lèvres. Le geste est volontairement nonchalant, s’inscrivant dans le même esprit que la casquette, les inscriptions faciales ou les innombrables bagues. Tu avais beau savoir que signer au Arcadia Times relèverait davantage du taf alimentaire que du journalisme d’investigation, tu n’avais pas prévu d’interviewer de tels détritus. Yoroi Candreva, de son nom d’artiste Oggi9 représente tout ce qui ne va pas dans le hip-hop actuel. Pour l’afficionados du genre que tu es, donner une tribune à cet individu est un crève-cœur. « Nan, la maturité a toujours été là. Tu sais chérie, j’ai vécu des choses qui te font grandir plus vite que les autres… des trucs qui s’expliquent pas. C’est ce que j’essaie de dire dans thirteen, mais qu’est-ce que tu veux, les gens comprennent pas… suffit d’entendre les questions que tu me poses pour comprendre que je suis trop loin pour cette industrie. C’est ça la vérité ». Autant pour tes compétences professionnelles. Tu essaie de te calmer comme tu peux, griffonnant sa déplorable réponse dans ton cahier histoire de faire baisser la pression. Chérie, comment a-t-il osé. Même dans le scénario fantaisiste dans lequel tu serais attirée par ce bouseux, il s’agirait sans doute du pire move possible. « Quoi qu’il en soit, après deux semaines d’exploitation, l’album se vend très bien, même si les critiques sont assez divis… ». « Mais j’emmerde les critiques, je baise les pseudo journalistes rap qui ne connaissent rien sorti du top 20 iTunes. Je lis pas les journaux, je regarde pas leurs émissions, c’est du vent pour moi ». A ce stade de l’interview, tu as abandonné l’idée de sortir un papier convenable. Tu changes dés lors d’approche : autant retranscrire mot-à-mot la pensée du génie. Celle-ci étant jonchée de punchlines et autres perles intellectuelles, le lecteur pourra peut-être comprendre l’ampleur de ton supplice. Prise au second degré, cette entrevue fera peut-être parler. « Ok Maya, tu peux t’en aller. Je vais pas tarder à descendre pour le showcase. J’espère qu’ils sont chauds ! ». Vu les dégaines d’abrutis finis que tu as croisé dans la boîte avant de te rendre dans l’arrière-salle, tu estimes qu’il y a de bonnes chances pour que son souhait soit exaucé. Son public étant à son image, ils devraient pouvoir s’accorder le temps d’une heure et demi de trap bas-de-gamme et de refrains moisis. « Ça marche, je pense que ce sera le mot de la fin. Merci de m’avoir accordé cette interview. Mets le feu à ce shit ! ». Un peu d’hypocrisie bien calibrée n’a jamais fait de mal à personne. Ce débile étant malheureusement bankable, surtout à Arcadia, tu n’as pas l’intention de le froisser.

Cela étant, considérant que ton supplice es terminé, tu réunis tes affaires avant de lever pour emboîter le pas à la maquilleuse. Moment choisi par Oggi9 pour enfin te faire face, confortablement installé sur son siège, te toisant comme la star internationale qu’il n’est pas. Et son regard en dit long. Tu soupires bruyamment alors qu’il ouvre la bouche. « J’espère que tu l’as pas mal pris quand j’ai parlé de tes questions ». Tu ne l’attendais pas, le voici quand même  : sourire de fuckboi enclenché. « Genre… niveau musique c’est pas ça, mais t’es vraiment pas mal. J’aime les filles dans ton genre ». Il fond littéralement sur toi, mais tu n’es pas un lapin de trois semaines. Tu as déjà atteint la porte de la loge, fuyant le loup sur tes travers. « Pétasse va, je serai sur le parking dans deux heures si tu redescends sur terre ». Tu as le temps d’entendre sa brillante saillie d’au revoir avant que la porte en se claque derrière toi. Tu dois te mordre la lèvre pour te retenir de l’arroser d’insultes. Pour éviter l’ulcère, tu te permets malgré tout d’abattre ton poing dans la porte, y laissant un trou béant que tu ne prends pas la peine d’évaluer. Plus vite tu mettras de la distance entre toi et cet « immonde fils de pute », mieux tu te porteras.

De nouveau dans la boîte, tu traverses le dancefloor en ligne droite sans te soucier du nombre de personnes sur ton passage. Tu bouscules et tu décales nombre de déchets jusqu’à atteindre la sortie, blunt aux lèvres, sous le regard habitué du sorteur. Tu as à peine posé le pied sur le parking que tu l’allumes, réconfort quasi vital après une telle épreuve. Les premières taffes de weed t’arrachent un soupir de soulagement tandis que tu renverses ta tête en arrière, appuyée contre le mur. « TA GUEULE ! ». Tu tournes négligemment la tête pour apercevoir l’auteure de l’interjection. Une meuf seule, plutôt jolie, un peu vieille que toi. L’air complètement à côté de ses pompes mais pas vraiment éméchée. Le gorille à l’entrée fait mine de dire quelque chose, mais tu es plus rapide que lui. « C’est pas trop tôt, je t’ai cherchée partout ». Tu la prends par les épaules pour la traîner un peu plus loin, au calme. « Sauf erreur de ma part, y’avait personne avec toi quand t’as gueulé. Tu serais pas un peu cinglée ? ». Franc sourire, pas de jugement. Tu lui tends ton joint, conformément à ta conviction profonde selon laquelle peu de tourments résistent à l’action du THC.  
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There is no “I” in Us [FREE] - Lun 3 Déc - 13:44

    Les mots sortent de ma bouche. Enfin je crois.
    Faut laisser croire les béguines à ce qu’il parait. Je pense alors. Même si ce verbe ne fait clairement plus partie de mon vocabulaire de base depuis un certain temps. Depuis un temps certain. Encore une fois, tout est décousu. Flou. Brouillon. Abstrait aussi. J’ignore carrément où on en est dans la ligne du temps. Ici et maintenant, OK. Mais c’est où ici ? On est quand maintenant ? Ma tête ne m’appartient plus. Ou du moins son contenu. Pour autant que ce dernier soit encore tangible et non pas la bouilli épaisse que j’imagine plus qu’aisément me dégouliner depuis les orifices auriculaires.

    *Oh comme c’est ragoûtant …

    Et La revoilà qui remet ça. Ni une ni deux je me braque sur mon idée première. Je vais balancer de tout mon soul ma voûte crânienne dans le premier mur qui croise ma route. Toréro avant l’heure. Ou plutôt le taureau juste avant de l’embrocher. Si seulement je pouvais. L’embrocher je parle.

    *Comme t’es mignonne …

    S’en est trop. Dans un élan de je-ne-sais-pas-trop-quoi, je ferme les yeux et je fonce en ligne. Enfin … c’était le plan. Jusqu’à ce qu’une force tierce me saisisse par les épaules et m’entraîne à sa suite, manquant de peu de me vautrer au sol de par mon équilibre précaire. Je me prends les pieds les uns dans les autres et me rattrape tant bien que mal à un support aléatoire qui traîne dans le coin, j’ai nommé la benne à ordures. Ça fait un boucan du tonnerre. Plus encore que tout ce qui se tramait dans l’enceinte de la discothèque. Je me sens comme le lendemain d’une bonne grosse gueule de bois tandis que le fils du voisin joue de la batterie pour les nuls …
    Je cligne plusieurs fois des paupières dans l’espoir, certes vain, d’y voir plus clair. Pour ne serait-ce que déterminer les contours de mon autoproclamée sauveuse. J’en déduis que c’est une entité féminine de par la tonalité de sa voix. Oui parce à ce stade du ras-le-bol céleste, c’est clair que je n’ai pas pigé la moitié du quart de sa première phrase.
    La suite commence doucement à se frayer un chemin jusqu’à mon cortex cérébrale.

    - « Je tapais la discut’ avec Ma ... »

    Les premiers mots sortent un peu en mode « pilote automatique ». Six. C’est le nombre qui s’échappent avant que je ne reprenne le contrôle de la situation et commence à me ressaisir un tant soit peu.

    - « conscience. »

    Que je termine tout en chopant d’une main déjà vachement moins tremblante le shpin qu’elle me tend. Certaines vérités ne sont pas bonnes à avouer. Il me faut d’abord évaluer la situation. Déterminer le qui, du pourquoi, du comment. Friend or foe ? Ici ou maintenant ? Vous voyez, au final on en revient toujours aux mêmes questions de base.
    La pulpe de mes lèvres vient envelopper le tube légèrement humidifié par mon prédécesseur. Mes connexions nerveuses n’ont pas besoin de plus pour s’éveiller à quelque instinct primaire, voire primordiale. Je sens l’inspiration profonde qui gorge mes poumons de ces toxines naturelles. Je ne suis pas maître de cette intensité. Je suis une victime volontaire. Un peu comme un dommage collatéral. Je me moque bien des conséquences d’un tel acte. Il faut savoir assumer dans la vie. Et dans l’état actuel des choses, je suis prête à signer pas mal de pactes – de mon sang s’il le faut – pour me débarrasser, ne serait-ce que temporairement, de cette saloperie de …

    *Surveillez votre langage mademoiselle.

    CONSCIENCE donc …
    Je lui rends sa clope magique tandis que je m’affale dos premier contre le container, les yeux clos, la nuque légèrement courbée vers l’arrière. J’exhale len-te-ment les restes de fumée, pour autant qu’il y en ait encore à expirer vu le parcours de combattant qu’elle vient de se ramasser dans les dents.
    J’ai toujours la tête coincée entre deux cymbales. Sauf que là elle me semble tout à coup bien plus légère. Je me surprends à esquiver un sourire à l’idée qu’elle pourrait s’envoler, mes épaules pour dernier rempart avant la chute. Elle aurait pu écoper de pire. Ou de mieux. C’est selon.

    - « Chacun sa folie. »

    Est-il que la mienne à un nom. Et pas nécessairement celui qu’on trouve dans les manuels de psy. Enfin si, je pourrais m’auto-stigmatiser d’un terme qui parle plus à la population. Plusieurs mêmes. Termes, je veux dire. Mais je ne Lui ferai en aucun cas le plaisir de l’affubler d’un petit surnom qu’Elle pourrait erronément interpréter comme étant affectueux.

    *Quelle flagrante preuve de mauvaise foi très chère.

    À qui le dis-Tu.

    - « La mienne n’est heureusement pas contagieuse. »

    Que je balance accompagné d’un ersatz de sourire. J’ai la tête en mode explosion imminente. Implosion même. J’ai le corps en vrac. Je me demande vaguement comment je fais pour toujours être debout. Le suis-je d’ailleurs ? C’est une question qui mérite réflexion. Pourtant je repousse à plus tard. Flânons encore un instant sur ce nuage de shit avant la descente en enfer Dalton-Terror-Style.

    - « La musique t’a fait fuir ? »

    Je tente, tant bien que mal, de lancer la discut’. Je n’ai pas envie de me taper une étiquette d’opportuniste de passage. Une taf’ et ça repart. Ça fait limite écho à une ancienne pub pour des barres chocolatées dont il est inutile de citer le nom.
    Puis il faut meubler le silence. Pas qu’il m’est dérangeant. Pas qu’il est vraiment question de silence dans un endroit pareil. C’est que je SAIS qu’Elle va remettre ça incessamment sous peu. Plus tôt que tard d’ailleurs. Il est plus que probable qu’un ou une inconnu/e finisse par me ramener à l’appart. Dans le scénario idéal, il en va de soi. Alors autant engager les présentations d’entrée de jeu, non ?

    *And if that diamond ring turns to brass ...
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There is no “I” in Us [FREE] - Jeu 27 Déc - 0:00

Une fois n’est pas coutume, il semblerait que tu sois tombée sur une jeune femme encore plus paumée que toi. Ce qui n’est pas une mince affaire compte tenu du flot ininterrompu de bizarreries qui s’abattent sur toi depuis quelques mois. Entre l’apparition de souvenirs qui ne t’appartiennent pas et l’acquisition d’une force de catcheuse du jour au lendemain, l’inexplicable jonche ton quotidien avec une régularité peu commune. Tu ne peux donc qu’acquiescer lorsque elle affirme que chacun est exposé à sa propre forme de folie. Si l’homme est le produit de son environnement, ce dont tu es convaincue, il suffit d’allumer le journal télévisé pour s’en convaincre. C’est sans doute pour distendre cette réalité morose que tu fumes. « Si tu veux mon avis, les vrais tarés sont encore à l’intérieur ». Réserver une table et payer des consommations hors de prix pour assister au concert d’un déchet de l’envergure d’Oggi9 est un symptôme majeur de déséquilibre mental. La taffe qui accompagne cette pensée est plus longue que les autres, comme si tu voulais ensevelir le souvenir de cet interview sous ces vapeurs. Dire que tu t’es portée volontaire pour la rédaction de cet article, y voyant l’occasion de rompre avec les sempiternelles actualités auxquelles tu es préposée. Qu’on se le dise, on ne t’y reprendra plus.

Quoi qu’il en soit, cet épisode est désormais de l’histoire ancienne. Le reste de la nuit t’appartient, et il semblerait que la fortune ait décidé que tu ne la passeras pas seule. Si ton interlocutrice paraît perturbée, ces dernières minutes semblent l’avoir apaisée. Pour la première fois, tu t’autorises donc un regard plus insistant. En la voyant sortir précipitamment, sans se soucier des obstacles rencontrés sur son passage, tu as vaguement conclu à une quelconque crise ou à un taux d’alcoolémie trop élevé. Or, votre brève conversation a d’ores et déjà balayé ces deux hypothèses. Quel que soit son problème, tu es prête à parier qu’il n’a rien de commun. « Presque. La musique n’est pas terrible, mais le musicien… enfin, le mec qui fait du bruit est exécrable. Tu peux me croire sur parole, je viens de passer une heure avec lui. De loin le pire moment de ma semaine ». Les mots sont déjà sortis de ta bouche lorsque tu réalises que nuire à la réputation d’un artiste dont tu viens d’assurer la promo n’est pas un comportement tout à fait professionnel. D’un autre côté, le fait d’insulter une journaliste parce qu’elle refuse de baiser avec toi peut également être considéré comme un impair. Un point partout, balle au centre, et tu restes déontologiquement intacte. « Tu te sens mieux ou j’en roule un autre ? J’ai lu quelque part que la beuh apaisait les dingues ». Tu ne parviens pas à réprimer un petit rire auto-satisfait, fière de ta vanne. Cela dit, la fatigue induite par cette heure tardive a sans doute permis à ce pétard de te péter un peu plus que d’habitude. Ce n’est pas pour te déplaire. Après tout, c’est le week-end pour tout le monde.

Tes doigts s’emparent machinalement d’une cigarette avant de l’allumer.  « Au fait, comment tu t’appelles ? Moi c’est Alice ».Tu perçois soudain les vibrations induites par le vacarme assourdissant de la boîte. Tes obligations professionnelles étant désormais remplies, qu’est-ce qui t’empêche d’aller prendre un verre à l’intérieur ? Pour peu que tu parviennes à éviter Oggi9, la perspective de te faire offrir l’un ou l’autre cocktail t’attire de plus en plus à mesure que les secondes s’égrènent. «  Ça te dirait d’y retourner ? Le showcase n'en a plus pour longtemps, et je suis certaine qu'on aura pas à mettre la main à la poche ». Clin d’œil appuyé. Non pas que tu sois une femme vénale. Mais en partant du principe que ces types gaspilleront dans tous les cas leur argent, autant que vous en profitiez un peu. Et puis il y a cette fille. Elle dégage quelque chose de particulier, une aura indicible que tu ne saurais définir. Tu n’en as pas besoin. Ton instinct te trompe rarement en ce qui s’agit des gens, et il te murmure à l’oreille que cette meuf n’est pas les genre de personnes avec lesquelles on s’ennuie.
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There is no “I” in Us [FREE] - Mar 23 Avr - 14:58

    Tandis que ma bouche exprime une pensée qui n’est clairement pas mienne – merci l’autopilotage – mes sens semblent enfin se rendre compte qu’il y a eu un quack dans l’histoire. Mon ouïe chope un relent de musique pas trop imbuvable. Mes yeux me confirment qu’il s’agit bien d’une jeune femme qui se tient à mes côtés et propose de partager son repas avec une inconnue. Et mon odorat se fait une joie de me rappeler à l’ordre en me faisant signe que c’est une benne à ordures qui me tient actuellement lieu de perchoir. J’aurais préféré éviter qu’ils s’y mettent tous en même temps, mais bon … ce n’est pas comme si c’était moi qui décidais, n’est-ce pas Germaine ?

    *Plait-il ?


    Comment trop qu’Elle se la joue Sainte-Nitouche Celle-là ! Tu devrais rebrancher ton câble CHÉRIE, ton auréole a cessé de briller. Puis déboutonne Ta chemise tant que T’y es, Tu risques fort de T’étouffer. À moins que Tes chevilles ne cèdent en premier vue la flagrance que Tu viens de leur balancer.

    * Si ton monologue a pour but de Me faire sortir de Mes gonds, tu te fourres le doigt dans l’œil et bien profond petite fille.


    Je devine Tes lèvres bouger, but all I hear is blah blah blah. Me vient à l’esprit l’image d’une chaussette dépareillée glissée nonchalamment sur une main et qui mime un canard québécois. Je m’esclaffe face à l’hilarité d’une telle conversation aussi caduque et déjantée. Au moins je peux toujours mettre cela sur le compte de la beuh et ses émanations salvatrices. D’ailleurs c’est le moment que choisi mon interlocutrice pour prendre la température. Est-ce que je me sens mieux ? Est-ce seulement possible tant que j’ai un squatteur à domicile ? Est-ce que j’en veux plus ? Inutile d’abuser des bonnes choses voyons, cela risque d’empiéter sur le terrain de la saveur par extension. Les dingues ? Je glousse davantage à cette déclaration pseudo-scientifique tout droit sortie de la cuisse de Jupiter. Je ne sais pas vers quoi vont ses préférences littéraires, mais si ça aidait d’une manière ou d’une autre (durablement on s’entend bien) les patients de l’aile psychiatrique, je leur signe directos et les deux mains jointes leur fichue prescription médicale. Qui plus est, avec les saisies des flics, y’a franchement moyen de se fournir pour pas cher. J’en toucherais peut-être un mot au dirlo. Suffit de retrouver l’article qui démontre cette théorie et de rajouter quelques statistiques bidons. Piece of cake. Fingers in the nose. D’accord … mais le nez de qui au final?

    - « Brónach. »

    Le mot glisse hors de mes lèvres bien avant que le point d’interrogation de la question première ait atteint mes quelques neurones encore en fonction. Je suis presque étonnée que mon cerveau se rappelle de cette information de première nécessité. Presque. Au pire je n’avais qu’à sortir ma carte d’identité pour vérifier. Pour autant que je l’ai toujours sur moi celle-là. Note pour plus tard : vérifier le contenu des poches. Toutes les poches.

    - « Mais tu peux m’appeler Bró. »

    Ou MacDo, ou cocotte, ou cacahuète. As you wish. On n’est vraiment plus à ça près. À la réflexion, j’aurais peut-être mieux fait d’abuser d’un nom d’emprunt. Pour une fois que l’occasion se présente. Ce n’est pas vraiment comme si j’avais un prénom banal qui rentre par une oreille et sort aussitôt par l’autre. C’est plutôt l’inverse. Limite elle ne va pas s’en rappeler, mais bel et bien du fait qu’il sort de l’ordinaire et qu’elle a été trop polie que pour me demander de répéter. Then again, où est le problème ? Cela aurait fait davantage de dégâts si je m’étais présentée en tant que docteur M. Oui oui, comme dans James Bond. Avec les relents de vieillesse et les gadgets en moins. Et un subtil sous-entendu quant au terme précédemment utilisé. Ce qui implique que j’aurais dû rajouter que sur papier je suis psy. Pas certaine que cela mette mon plus beau profil en valeur. Alors zappons les présentations à ne plus en finir, veux-tu ALICE ? On était où déjà ?

    *Les effets néfastes des substances illicites sur ta capacité à raisonner.


    Ah oui, exact, les parasites internes et leur vermifuge.

    * …


    - « Et comment que ça me dirait! »

    Je ne suis clairement pas habituée à un langage aussi … vulgaire ? Banale ? Bancale ? L’alien qui se trémousse dans ma poitrine n’a pas tort pour une fois. Comme quoi, l’exception confirme la règle. J’ignore ce qu’elle a fourré dans sa clope magique, mais ça déchire grave. Même s’il convient de prendre en compte mon état de fatigue générale, l’omniprésence d’un invité surprise et la dose de stress habituel. Ce dernier fait autant dans le cliché que dans la valeur sûre. Accessoirement, je pourrai toujours plaider la folie passagère. La contamination virale de la part d’un des patients. Le burn-out. Le bore-out. Le ras-la-casquette. Le bad trip. Au final, il y a tellement d’options à cocher que cela en devient hilarant. Car voilà bien que je me remets à glousser une nouvelle fois. Je cale ma main droite contre ma bouche et ravale tant bien que mal le son d’otarie qui tente de s’en extirper. De ma main libre j’attrape un des poignets de la dénommée Alice et l’attire à ma suite, direction les entrailles de ce monstre moderne.

    Nous zigzaguons entre les corps en mouvement telles de vrais pros du labyrinthe de Dédale. On nous effleure. On nous touche. Mais jamais assez longtemps que pour prêter à confusion. Malgré mes sens en mode total libertinage, je trouve que je m’en sors plutôt pas mal. Comme si j’avais fait ça toute ma vie. Il ne faut pas exagérer non plus. J’ai été exagérément sage ces trois dernières années. Trop même. Il est grand temps de prendre sa revanche et de remettre les pendules à l’heure !

    Notre folle course psychédélique prend fin à l’approche du bar où j’arrive à nous dégoter deux emplacements l’un à côté de l’autre. Il faut se serrer un peu, mais ce n’est pas non plus comme si on était fort épaisses. La musique a monté d’un cran après le changement de DJ, ce qui m’oblige (genre …) à coller ma bouche à proximité de l’oreille de mon autoproclamée interlocutrice pour me faire comprendre. À moins qu’elle sache lire sur les lèvres ? Mais comme je n’ai ni l’envie ni la patience de tester cette théorie …

    - « Y’a un mec un peu chelou qui semble fixer ton dos comme s’il était tartiné de crème chantilly. »

    Il transpire l’assurance et le mauvais aftershave. Il tente de la jouer cool. Devant (et derrière) lui la foule s’écarte à l’image de Moïse. Enfin … autant que faire se peut dans un espace aussi restreint.
    De mon côté, je reste collée à mon Alice attitrée et lui décrit à ma manière le beauf qui se prépare à lancer une première offensive.

    - « On dirait un cafard qui s’est fait barbouiller la face d’un feutre indélébile. Même la casquette et l’amas de bagues ne peuvent plus rien pour sa réputation. »

    Ceci explique peut-être, si pas probablement, le clin d’œil biblique. Toute autre coïncidence est purement fortuite.

    - « Tu t’occupes de la première tournée. »

    Que je lui colle au creux du cou. Ce n’est pas une question. Elle n’a qu’à le voir comme un test. Ou un pari. Le bizutage de première nécessité. L’entretien d’embauche en postulant pour s’affilier à une confrérie estudiantine. Les lambda lambda epsilon. Ou pii. Tout dépend de son affinité envers les maths et/ou les enseignants. Mais laissons les petits détails pour plus tard.
    Voilà que notre Don Juan des bacs à sable entre en scène.
    Action !

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