Os iusti meditabitur sapientiam

††Silence, entre les murs de l'église, bientôt elle va fermer ses portes et restent sur les bancs de prière ceux qui après une journée de travail se sentent le besoin de se retrouver au plus près de dieu. Assis, Carter, préoccupé par les derniers événements, il cherche à se ressourcer, il cherche le chemin que Dieu lui montrera. Carter inspire, lentement, délie ses mains et se laisse simplement contempler la croix. Son âme est toujours plus légère quand il se trouve ici, lui donne l'impression d'avoir la protection et la vérité de son côté. Un havre de paix au milieu de toute la pourriture de la ville, cet endroit doit rester préservé de ces démons. C'est une promesse. Carter se lève, l'appréhension toujours dans le coeur quand il sait qu'il va retrouver le vague brouhaha de la ville et les regards insistants sur sa personne. Entre menaces et moqueries sur ses dires, mais aussi avec la crainte de ne pas rentrer chez lui entier si l'une de ces créatures lui tombe dessus. Il sort de la rangée de bancs, rejoint l'allée centrale et prend la direction de la sortie en silence, respecte les prières des autres fidèles.

C'est au fil de ses pas, son regard sur lève sur une silhouette qui a pris place vers le fond. Un visage connu, bien connu puisqu'il le considère presque comme son fils. Pensée à Elias, qu'il ne remplace pas, mais depuis son accident Carter a ressenti le besoin de se rapprocher de Karl et de le paterner. Sous son aile, au sein des Vox populi, il était évident qu'il les rejoigne. Un sourire, Carter fait signe à Karl qu'il l'attend à l'extérieur et le laisse terminer tranquillement s'il était en train de prier. Puis il pousse la porte, se retrouve sur le parvis, températures froides de la nuit, il observe les néons alentours, au loin dans la rue on entend les ivrognes chanter. Carter se rend vers sa voiture garée sur le parking de l'église, laisse la portière ouverte et s'installe pour attraper son téléphone. Coup de fil à l'épouse qui a dû prendre le relais de l'assistante de vie d'Elias a la maison après être rentrée du travail. Le dialogue est froid, sans fond, il prend des nouvelles de son fils, de sa fille et lui dit qu'il va bientôt rentrer. Discours habituels, parfois il se demande pourquoi il téléphone à elle et pourquoi il n'appelle pas directement sa fille.

Il raccroche quand Karl revient jusqu'à lui, Carter se lève, referme la portière de sa voiture et lui adresse un sourire. « Karl, comment tu vas ?» Il a des nouvelles à lui apporter au niveau des Vox populi, il espère que ces dernières lui feront plaisir, de constater qu'ils ne font pas semblant.