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Swift as the coursing river (Anja)

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Swift as the coursing river (Anja) - Jeu 2 Mai - 23:31


swift as the coursing river


Les talons claquent sur les dalles irrégulières de la longue salle consacrée à l'entraînement au tir, dans les égouts où le Royaume a élu domicile. Instructrice de tir pour l'occasion, Sinead Reed a les mains dans les poches de son jean et un casque anti-bruit autour du cou, ses cheveux roux bouclés attachés en un chignon grossier. Arrivée au niveau des cibles immobiles, elle tire un coup sec sur les feuilles accrochées aux silhouettes en métal et étudie les résultats des tirs en revenant tranquillement vers une autre rouquine, plus jeune mais pas moins douée qu'elle. Un coup d'œil par dessus les feuilles pour dévisager une des dernières recrues dont elle a assuré l'entrée dans An Riocht, et la mine sérieuse qu'elle affichait s'étire en un rictus satisfait, suivi par une moue franchement feinte : « C'est pas mal. », commente-t-elle en tendant les trois feuilles à Anja. « Bon, bien sûr, y a un facteur chance qui est non-négligeable mais on va partir du principe que les huit mois passés ont eu leur utilité. », concède-t-elle avec un clin d'œil. Elle pose le casque anti-bruit sur la table bancale où trônent des boîtes de munitions éventrées et interroge calmement : « Comment tu te sens, avec une arme en main, tiens ? »



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Swift as the coursing river (Anja) - Ven 3 Mai - 11:27


swift as the coursing river

Le souffle arrêté, ses doigts serrés sur la poignée du glock entre ses mains, le trèfle à quatre feuilles du Royaume se concentra sur sa cible avant d'actionner la détente. L'écho du coup de feu retentit dans les égouts dans lesquels les celtes avaient établi leur stand de tir privatisé. Gardant l'arme pointée vers les armatures de fer sur lesquels étaient accrochées les feuilles poinçonnées, la rouquine tira la culasse en arrière afin de s'assurer qu'elle avait vidé l'arme de toutes ses munitions avant de glisser le fanion de sécurité dans la chambre. Une fois l'arme déposée en sûreté sur la planche devant elle, Anja fit glisser son casque anti-bruit autour de son cou et observa son instructrice de tir s'avancer vers les cibles pour récupérer et inspecter ses résultats. La demoiselle leva un sourcil en quête d'une indication de la part de Sinead et laissa échapper un reniflement amusé à sa moue factice. « Qui te dit que j'ai pas simplement arrangé la trajectoire des balles ? » souleva-t-elle d'un air espiègle à la mention du facteur chance. Malheureusement, elle ne maîtrisait pas assez son autre don pour parvenir à de tels résultats, ne pouvant au mieux que faire tressaillir le projectile. « Depuis le temps, heureusement que j'arrive à toucher un gars qui reste sagement immobile. » souffla-t-elle en attrapant les trois feuilles pour inspecter ses tirs à son tour, relevant la tête à la question de la duchesse. « Honnêtement ? Je me sens bien. Je dis pas que je suis encore parfaitement à l'aise et j'aurais sans doute pas dit la même chose il y a quelques années mais, ouais, je me sens bien. Moins leprechaun en détresse et plus leprechaun qui en jette. » L'air mutin, elle adressa un sourcil arqué évocateur à son instructrice, bien qu'elle ne tardât pas à tempérer ses propos. « Enfin, tant que ma cible court pas trop vite. »

 


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Swift as the coursing river (Anja) - Mar 7 Mai - 15:28


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Elle sourit doucement à la remarque espiègle d'Anja. La duchesse semble satisfaite de cette recrue, qui ne fait que perfectionner ses capacités, autant au tir qu'au corps à corps. Ce qui lui plaît aussi, c'est qu'Anja reste aussi mordante qu'au départ, lorsqu'elles se sont rencontrées début septembre dernier à Boston. Hiérarchie respectée, mais humour toujours persistant. Ça la rassure. Que la crise du Royaume n'ait pas coupé son sifflet à la rouquine face à elle. Sinead l'écoute attentivement, s'intéressant tant à ce qui est dit qu'aux non-dits et sous-entendus. « Le plus dur, déjà, c'était d'apprendre à appuyer sur la gâchette, hein. » Elle en est persuadée lorsqu'elle l'affirme, donner une arme ne revient pas à faire des soldats immédiatement.
« Quant à les choper en vol, j'imagine qu'il va falloir que tu apprennes à contrôler ce don dont tu te vantes. », clin d’œil complice. Sinead n'a pas ce genre de capacités à contrôler les balles, elle n'a rien d'un dieu armurier qui pourrait courber les balles à sa volonté. Mais elle sait que les leprechauns en sont capables, et elle est curieuse de voir Anja arrivée à contrôler cette spécialité. « Ou alors on va tirer au pigeon, mais je suis pas sure que ce soit autorisé. » Une réflexion sur la marge de manœuvre à laquelle elles font face à un moment où la ville respire un peu, dans une période de maigre accalmie, dans une guerre des gangs qui couve encore. « Techniquement, tu ne devrais pas souvent avoir besoin de sortir ton flingue, mais c'est toujours mieux de savoir s'en servir, hein. »
 


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Swift as the coursing river (Anja) - Mer 8 Mai - 17:12


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@sinead reed

Un hochement de tête silencieux alors que la rouquine se mordit l'intérieur de la joue, son regard absent retombant à nouveau sur l'arme posée devant elle. Sinead avait soulevé une évidence à laquelle elle n'avait pourtant que très peu pensé, trop occupée à apprendre tout ce qui précédait et suivait l'enclenchement de la gâchette pour se préoccuper du moment précis où son index appuyait sur la détente. Mais la remarque de la duchesse lui fit s'interroger sur sa capacité à faire de même face à une personne réelle. Tirer sur des morceaux de papier semblait si frustrant à la longue qu'elle en oubliait parfois ce pour quoi elle devait le faire. Des entailles dans ces cibles inertes ne coulent aucun  sang et de leurs blessures ne découlent aucune autre conséquence que d'être jetés avec les autres déchets. Pas de veuve éplorée, pas de gamin orphelin, pas d'esprit vengeur. Lors de ses acquits de conscience, elle se demandait toujours si elle serait capable de tirer sur quelqu'un, en en connaissant les conséquences et sa vie ou celle d'un autre étant en jeu. Elle n'avait jamais pu y répondre avec certitude. Du cran, elle en avait mais plus pour ouvrir sa gueule qu'autre chose. Tuer, c'était différent. Mais elle supposait que personne ne pouvait répondre à cette question sûre d'elle avant que le pire n'arrive. « Et j'ai pas eu une petite étoile quand j'ai réussi à le faire ? Je me sens trompée. » Une fausse moue indignée déforma ses traits alors qu'elle releva les yeux vers son institutrice, suivie d'un léger sourire railleur à l'image de Sin lui accolant une gomme sur le front pour chaque cible touchée en son centre.

« J'y travaille. Enfin, pour l'instant, je me concentre sur des petits objets qui sortent pas d'un canon à pleine vitesse, hein. Mais on sait jamais, peut-être que bientôt j'aurais même plus besoin de viser. Elle eut un court instant de réflexion, à imaginer les dégâts – pas ceux espérés – qu'elle pourrait causer en agissant de la sorte et se ravisa, avant que son sourire n'ait le temps de s'estomper de son visage. Mais je le ferai quand même, en ton honneur. »

Un rire franc, mais quelque peu étouffé, s'échappa de la gorge du leprechaun qui balança doucement sa tête en arrière, ses cheveux roux frôlant ses omoplates, à la mention de la chasse au gibier contrastant avec les égouts – plus sûrs, plus confidentiels – où était le stand de tir. Son air rieur s'effaça cependant, à la remarque suivante de l'autre rousse. « Ouais, c'est toujours mieux. répéta-t-elle en observant sans vraiment grand intérêt les murs de pierre du coin de l’œil avant de concentrer à nouveau son attention sur la duchesse. Surtout en ce moment. Puis plus on est à savoir s'en servir, mieux c'est. » Surtout en ce moment. voulu-t-elle ressortir, en ne pensant non plus à l'agitation dans les rues mais à celle habitant le Royaume depuis la disparition de Fiona qui semblait avoir emporté avec elle – métaphoriquement ou non – certains de ses sujets, leurs rangs semblant s'être amoindris depuis. « Et un porte-bonheur k.o., ça a pas grand intérêt, pas vrai ? » ironisa-t-elle avec une lueur espiègle dans le regard. « Merci pour ces leçons, Sin. Tu vas me dire que c'est que ton taf, mais t'aurais pu reléguer l'entraînement des recrues à quelqu'un d'autre maintenant que t'as été promue. »

 




HJ:
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Swift as the coursing river (Anja) - Dim 12 Mai - 21:59


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Elle est facile à vivre, Anja. En tout cas, de ce que voit Sinead lorsqu'elle l'entraîne. Avec la guerre des gangs, les tensions au sein du Royaume, et ainsi de suite, la nouvelle Duchesse a poursuivi ce qu'elle avait débuté après le recrutement de la leprechaun, en septembre, à savoir la former. Au moins, elles se connaissent, à force. Elles ne sont pas extrêmement proches, mais Sinead sait assez bien comment s'y prendre pour pousser le reflet roux à se dépasser. Elle rit doucement, l'instructrice improvisée quand l'élève se plaint de ne pas avoir eu sa gommette brillante, et elle fait une note mentale, de trouver des autocollants métallisés pour l'anniversaire de Dragović. Reed est fière de sa recrue, elle ne le dira pas trop fort, ni trop souvent, mais l'évolution d'Anja, elle ne l'avait pas vraiment vue venir aussi vite. Mais ça a l'air de rentrer plutôt efficacement. Et ça la rassure, aussi, parce qu'elle sait qu'au loin, les gros nuages s'amoncellent, et elle sera toujours plus sereine de savoir les rangs du Royaume bien pourvus en porte-bonheurs capables de tenir un flingue. « Et laisser un autre que moi récolter les lauriers, la première fois que tu nous sauveras les miches ?! Plutôt crever ! », s'offusque-t-elle faussement, tout en ayant d'abord vérifié qu'un djinn de sa connaissance ne s'était pas matérialisé dans les parages. Bon, en vrai, les égouts des Docks ne craignaient pas vraiment d'infiltration ou d'espionnage : l'odeur suffisait déjà à dissuader les gens de venir fouiller ici, surtout qu'on supposait que les Irlandais, avec leurs billets verts plein les poches, avaient quand même un sens de l'esthétique, de l'hygiène et des convenances.

Elle hésite un instant. L'usage voudrait qu'elle lui refasse tirer une série de balles, pour vérifier que c'est bien la visée qui est désormais maîtrisée. Elle s'approche d'une armoire métallique fixée foireusement dans le mur de pierre à l'entrée du stand de tir, et commence à fouiller et à déplacer les boîtes de munitions, pour finalement trouver son bonheur avec une exclamation satisfaite. « je savais bien qu'on en avait un quelque part ! » Brandissant une bande de tissu sombre, elle revient vers Anja et lui demande, écho à leur première rencontre : « tu te sens chanceuse aujourd'hui ? » une lueur dans ses yeux indique qu'elle a une idée derrière la tête, pour sûr. Quant à savoir si c'est une bonne idée... il suffit de tester ?
 


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Swift as the coursing river (Anja) - Mar 14 Mai - 22:27


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@sinead reed

Un rire franc franchit de nouveau les lèvres du leprechaun alors que la déesse balayait son remerciement d’une plaisanterie. Malgré son nouveau rang, le ton restait léger entre les deux femmes, rendant leurs sessions d’entraînement d’autant plus appréciables que les visages renfrognés grouillaient à la surface. Leur sauver les miches, elle aimerait bien. Ne serait-ce que pour redorer son blason terni par cet échec amer qu’était la mort de leur reine quelques mois à peine après qu’elle soit recrutée pour leur porter chance. Ce à quoi elle avait échoué, lamentablement, bien que personne ne lui ait tenu rigueur, du moins pas publiquement. Va savoir si elle aurait pu y changer quoi que ce soit, ses dons faisant pâle figure face aux caprices divins. « On s’y remet ? » demanda-t-elle alors qu’elle suivit du regard celle à qui elle devait sa place ici, dans ces égouts malodorants mais surtout dans le Royaume aux opportunités nombreuses. Elle l’observa fouiller dans le meuble de seconde main et un sourcil interrogateur se leva à l’entente de l’interjection satisfaite de son instructrice de tir, une exclamation exagérée pour qu’elle n’ait que trouvé une autre boîte de munitions. Non, sa trouvaille était toute autre et, ironiquement, bien moins rassurante qu’un carton de cartouches.

Les lèvres de la recrue se pincèrent tandis que ses yeux se plissèrent à la vue de l’étoffe sombre entre les mains de Sinead. Heck no. Mais ses lèvres restèrent pourtant closes, bien que son air consterné parla de lui-même. Elle ravala sa réaction initiale pour contrefaire une mine suggestive et facétieuse. « Déjà les jeux coquins ? Avant même notre premier rendez-vous, les manières se perdent. » s’offensa-t-elle faussement, la lippe malicieuse et l’air évocateur. Une façade pour lui donner un semblant de contenance, qu’elle savait peu convaincante. Son sourire s’affaissa lentement alors que ses yeux soucieux retombèrent sur le bout de tissu, le leprechaun secouant faiblement la tête en laissant échapper un râle déconcerté avant de s’humecter les lèvres silencieusement. Elle reprit toutefois son courage à deux mains, littéralement, en attrapant l’arme jusqu’à alors déposée sur la tablette devant elle. « Tant que tu restes derrière moi et que tu t’amuses pas à tenter le diable plus que ça, on va voir ce que j’ai en réserve... » Sa mine se fit plus rassurante, le leprechaun maintenant quelque peu amusé – et intrigué – par la proposition de son instructrice, une fois passé l’air interdit. Elle retira le fanion de sécurité du canon et chargea l’arme tant qu’elle pouvait encore voir ce qu’elle faisait. Gardant l’arme pointée devant elle, elle tendit sa main libre vers Sinead afin d’attraper le bandeau, un sourire espiègle adressé à la duchesse. « Mais il doit bien m’en rester un peu. »

 


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