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Fable ☾☾☾ Indiana

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Fable ☾☾☾ Indiana - Dim 2 Juin - 17:01


Dans les airs, y'a la pollution qui engourdit tout les sens. Les retours des beaux jours aussi, le printemps qui vient sans que ça se voit encore, le gris du ciel qu'est trop présent, qu'est trop pesant. Et Soledad qui cherche encore, toujours, après celui contre qui il a utilisé son pouvoir en premier. Yo se souvient encore trop exactement de toutes les craintes de l'enfoiré dans avoir le souvenir exact de son visage. C'était le souci avec cette situations, de s'être fait frapper de plein fouet par la réalité irréelle. Celle qui fait son quotidien mais qui sans ça, il n'aurait jamais cru possible. Mais le voici à courir après une chimère pourtant, à devoir sortir de jour parce que l'information glanée récemment lui indique la route d'un type qu'aime trop les rayons du soleil pour s'en cacher. Alors Soledad, il est armé de sa casquette et de ses interrogations. À savoir quel coin éviter en ce jour, grâce à Dickson. Ce grand frère qui croit en lui, en son histoire, en son innocence. Et sans ça, il tiendrait sans doute pas, l'homme derrière la teigne. Il évolue dans ce monde trop grand, évite les rues trop fréquentés par les malfrats et ainsi par les flics aussi. Celles trop sujettes aux contrôles alors qu'il n'a rien pour faire illusion. La barbe qu'il a pu laisser pousser en partie n'aide pas grandement à cause de sa taille qui le trahit. Et les cheveux qu'ont poussé aussi, qu'ont pris le large alors qu'autrefois fallait qu'ils soient comme les sponsors les voulaient. Les boucles qu'ont pris place sur le front pour le cacher en bonne partie. C'est bizarre comme sensation mais ça lui va aussi. Même s'il a hâte de tout couper, tout raser.

D'autant plus quand il trouve le type qu'il faut, qu'il lui aggripe le bras pour le retenir, sans se douter de ce qu'il va se passer, des situations qui en découleront. Et alors qu'ils parlent, une semble se préciser. Il dit qu'il cherche un type, donne sans doute de détails, parce que le regard en face change. Qu'il plissé le regard et semble deviner de qui il s'agit. Mais Soledad, il a que sa hargne comme arme et fer de lance. Il fonce dans le tas et quand la lame est sortie de l'autre côté, il recule d'un pas, vivement, pour éviter un premier coup. Alors, dans son poitrail, tout s'agite. L'affolement prend place, la panique s'installe. Et avec elle, comme toujours, y'a Moros. Et alors qu'il avise le second coup advenir pour de planter dans sa chair, tout s'arrête. Temps suspendu alors que soudainement, les poumons s'emplissent d'un liquide poisseux qu'il n'identifie pas tout de suite. Seulement quand ça sort d'entre les lèvres de l'autre, dans la vision. Moros est en train de le noyer dans son propre sang, a percé les poumons d'avec ses propres côtes ou autre chose encore peut-être. Et ça lui brûle bien assez vite la trachée, la douleur est immonde et il lui faut se tenir pour pas s'effondrer, alors que la lame tombe par terre, que l'autre suffoque en vrai aussi, parce que la cervelle n'est pas capable de faire front à l'illusion. Le corps s'affaisse, alors que Soledad tente d'y survivre. Que de ses propres lèvres, y'a le liquide rougeâtre qui s'écoule. Qu'il tousse ce sang que l'autre craint. Il est déboussolé, ne sait s'il doit rester pour tenter de poursuivre son interrogatoire. Ça pourrait mal finir. Finalement il se plie à moitié, pour cracher le sang que Moros a pu lui imposer, une main qui vient serrer le tissu de son poitrail, pour tenter de gratter la douleur, de l'écorcher de ses doigts pour la faire disparaitre. Mais ça marche jamais.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Dim 2 Juin - 19:11

Depuis la conférence de presse, c’est le bazar dans le service, ils veulent des résultats, des résultats, des résultats. Alors on nous envoie partout dans la ville, traquer le moindre malfrat, parce que, faut remplir les cellules de la racaille arcadienne, et avec un peu de chance, attraper les mecs et les nanas des gangs qui gangrènent la ville. C’est ça qu’il attend le maire et il en a rien à foutre de ce que ça pourrait lui coûter, des heures supp’ qu’on devra se taper, de la fatigue qu’on va traîner. Des bavures qui vont en découler.

Jeune recrue qui m’accompagne pour la deuxième fois cette semaine. Sortie y’a peu de l’école de police, elle a reçu son affectation avec joie, parce que ce qu’elle voulait c’était aller dans une ville qui bouge. Une ville où elle aurait l’impression d’faire quelque chose de vraiment utile. J’ai tout de suite brisé ses rêves de p’tite fille. D’ici son année obligatoire elle aura demandé sa mutation, parce que c’est ce qui se passe, par ici. Les p’tits jeunes se pointent et sont dégoûtés. Parce qu’ils s’imaginent pas à quel point la criminalité est ancrée dans cette foutue ville. Mais en attendant c’est moi qui me l’a coltine.

Et le chef nous a gâté. Siren alley, pour sa deuxième sortie. Entre les putes importées par les russes qui squattent les trottoirs dès que le soleil se couche sur la ville, les mecs baraqués, bercés à la vodka depuis leur tendre enfance qui te répondent dans des langues que tu captes pas forcément et les insultes qui font rire les pauvres gus du coin. Les gens du coin sont pas si mauvais que ça non plus, quand il s’agit de tenir un commerce, ou de simplement d’habiter là parce que c’est pas cher. Mais ici comme ailleurs, y’a comme un accord tacite. Dès que la police se pointe ils deviennent des carpes. Regardent du coin d’l’oeil, se méfient, pourraient presque supplier qu’on leur adresse pas la parole parce que. La Bratva. Et l’immigration aussi.

Elle, elle a les yeux plissés, concentrée qu’elle est, dans son uniforme même pas usé. L’insigne sur le poitrail, fièrement. Ça m’fait chier. Lopez, vire-moi cet air d’ta tronche, on prépare pas une parade militaire à la con. Elle hoche la tête, mais ça reste quand même. Mais avec cette façon d’toiser les habitants elle risque d’nous mettre dans la merde. J’lui attrape la joue pour la pincer, avec mes doigts gantés. Et si tu peux pas t’en empêcher r’garde par terre. C’t’une putain d’patrouille. On se montre, on se balade le dos offert à tous les dingues du coin, pour rassurer le citoyen qui fait que pleurer et insulter les flics devant leur tv. Ouais, c’est exactement pour ça qu’on fait ça. Pour regagner un peu de popularité auprès des gens. « Des résultats, des résultats, des résultats .» Ben ouais, on les verra à la prochaine élection. Mais pas dans les rues ou à la prison.

Nana attifée comme un 4 juillet d’vant nous, qui glousse au bras d’un gars. C’t’un peu tôt, encore, pour une passe dans une ruelle. Mais Lopez mord directement. Elle interpelle les deux, d’son air d’molosse de porcelaine. Je me passe la main sur l’visage. Putain d’bleue. Elle d’mande les papiers de m’dame, ceux d’monsieur. Qui tirent la tronche et qui l’agressent d’mots abruptes. Mais elle se démonte pas. Au contraire. « Bon, c’est soit vous me montrez vos papiers, soit on peut vous amener au poste avec mon collègue et ce sera beaucoup moins drôle pour vous. » Je souffle, alors qu’un attroupement se forme autour de nous. Et j’les entends déjà causer de délit d’faciès ou j’sais pas quelle connerie. Mauvais pressentiment. J’ai les poils qui se hérissent sur mes bras. J’retire un d’mes gants pour choper Lopez par l’épaule, j’lui frôle l’cou et ça tarde pas. J’la sens entre mes côtes s’infiltrer. Ça dure moins d’une seconde. Mais j’trouve l’temps de hurler : COUTEAU ! Et ça fait sursauter quelqu’un, cling significatif à la droite de la recrue. Notre couple se casse, Lopez s’est retournée : VOUS, LA ! Dans mes oreilles qui bourdonnent alors qu’j’essaie d’reprendre mon souffle. Mais elle est déjà partie. La foule s’écarte pour les laisser partir de leur côté. J’en capte un autre à ma gauche.

Putain va falloir courir.

Pas un geste! que je baragouine, plus pour suivre la procédure que par réelle conviction qu’ça marche. Non, les criminels veulent TOUJOURS COURIR. Et moi j’fume beaucoup trop, j’sais. Alors évidemment, nous voilà parti. Abandonnant Lopez à son agresseur, enfin, celui qui lui aurait planté son jolie couteau dans les côtes. Putain j’espère qu’elle a ramassé l’canif’. J’suis sûr que non. J’soupire. Mais j’continue, parce que l’mien est droit d’vant et s’il se casse c’est qu’il avait lui aussi l’intention d’offrir à elle ou à moi un nouveau trou dans l’corps.

Trois minutes de course poursuite sa mère, mes poumons, plus tard.

On tourne à droite, les yeux rivés sur ses épaules, j’sais pas jusqu’où on va courir, comme ça. Jusqu’à une discussion plus ou moins animée, dans les ruelles. Ça interpelle mon suspect qui s’arrête. J’ai juste le temps d’arriver, d’voir deux silhouettes s’frôler. Et l’monde tourner à l’envers pour eux deux. Et pour moi. Nouvelle chair de poule, raideur dans la nuque. Il s’passe un truc. Et même mon suspect l’sait. Terreur sur son visage à lui alors qui fait qu’assister au spectacle. Deux mecs qui s’écroulent. Qui crachent du sang, après être entré en collision. J’sais pas. J’ai pas bien vu. Pas bien compris. Et puis.

Mon suspect se barre, abandonnant derrière lui son joli couteau à lui aussi – sacré festival d’armes blanches, semblerait qu’il avait voulu tenter un contre un à l’abri des regards contre moi. La place était déjà juste occupée. Et là il a visiblement changé d’avis. J’m’approche des deux corps étendus, laissant tombé l’autre gars. Police ! J’annonce, encore pour des histoires de procédure. Je dégage le couteau qui semble avoir été utilisé de la semelle. Une main dégantée qui hésite à vérifier les constantes de l’agresseur, mais l’visage qui essaie d’savoir pourquoi l’autre gars…




Carmenita ? J’lance, alors, sans plan a, plan b, plan « normalement il faudrait appeler les secours avec le talkie ». En train d’gerber du sang d’vant moi, t’es là. J’oublie pas un visage et y’avait peu d’chance que j’oublie l’mec qui a failli s’installer en une heure maximum dans ma piaule. Merde. Merde. Merde. J’pose ma main sur ton épaule. Même tronche, pas même superbe c’la dit. En même temps vu l’sang sur ton menton. J’tente même pas de dire, que ça va aller ou j’en sais rien, parce que ça a pas l'air d'aller. D’mon autre main j’récupère le talkie pour commencer « Central, ici Walker, vous m’recevez ? » Et il faudrait qu’je passe les menottes à l’autre gars, aussi, qu’j’appelle Lopez pour lui d’mander si elle s’en sort, ou au moins essayer d’la retrouver dans tout c’merdier.
Foutue journée.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Dim 2 Juin - 21:36


Il a de la chance dans son malheur, Soledad. Parce que l'autre, il a rien qui traine dans son sang, le même qu'il crache et qu'il sait pas être pas le sien. Ça aurait pu être pire, oui. Sauf qu'il en prend pas conscience, qu'il se dit trop de choses, que l'hybride le frappe de plein fouet, comme un contre coup supplémentaire à tout ce pouvoir qui lui coule dans les veines désormais. Qui se colle à sa chair pour mieux la détruire. Et il appréhendé tellement la suite, tellement tout ce qui pourrait être pire encore. Mais en attendant, il a la vision troublé par tout ce spectacle sanglant, par ce que les poumons vomissent au travers de sa bouche. Mais déjà, ils se dégorgent et enfin, il prend conscience qu'il y a quelqu'un d'autre. Les oreilles qu'accepter l'idée, alors que les prunelles se révèlent vers l'arrivant. Et Soledad qui sait qu'il va devoir se faire subir pire encore, pour chasser la main sur son épaule, pour pouvoir s'enfuir pour de bon de cette scène, abandonner l'idée d'avoir des informations à ce jour. Et quand il rencontre l'autre paire de yeux, il ne le remet pas tout de suite, lui. Parce que la situation est merdique, parce qu'il est pas prêt à le revoir. Qu'il s'était jamais fait à l'idée parce qu'il avait même pas songé ça possible. Et pourtant il était là, le fameux Sam. Et quand il comprend, l'autre appelle déjà les renforts, apparemment. Et il a qu'un seul réflexe, alors. De chasser la main de son épaule d'une des siennes. Bordel de... ! Le contact est direct, sur cette peau dénudée. Qu'il garde dans la sienne, dans l'espoir que ça le perturbera le flic. Et il profite de la diversion faite - sans comprendre comment - pour arracher le talkie de sa base, tout en se détournant. Désolé Sammy... Qu'il murmure dans sa marée rouge, avant de se détourner pour tenter de partir en courant, après avoir lâché les doigts. Désolé qu'il était de l'empêcher de faire son boulot correctement. Mais il pouvait pas échouer en se sentant si près du but.

Alors, il court pour sa liberté.
Alors, il court pour sa vie.

Et pour la vérité aussi.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Dim 2 Juin - 23:25


J’avais pas encore compris à quel point cette journée était destinée à être merdique. P't’être que les planètes étaient alignées, que c’est pour ça que tous les évènements s’étaient enchaînés comme ça, qu'à chaque nouvelle contrariété fallait qu’une autre me tombe sur la tronche. L'fond, du fond, du fond, du fond du gouffre. Sauf que je m'y attendais pas, ou pas comme ça et toute façon, à part les moments électriques, les désastres annoncés... Les prémonitions sensorielles elles tombent comme ça, suffit d’un contact, aléatoire j’aimerai. Une fois sur deux. Parfois deux fois sur trois. Pour ça que je suis ganté. Mais je m'attendais pas à ce déferlement de sensations.

Plié en deux. L'impression d’avoir un truc gluant dans les poumons, un truc dégueulasse, qui me coupe la chique, le souffle. La vie. Pendant une seconde. Comme si j'crevais, ouais, c'est ça, c’est la mort que j'sens. Elle s'infiltre dans la moindre parcelle de mes bronches, et j'meurs. J'meurs. Pour de bon.

Walker, Walker, ici central ? Répondez !

J'meurs.

***
Tout est flou. Autour de moi. Des collègues qui peuvent pas réellement comprendre. Ils ont cherché sur mon torse sur mon corps entier une plaie quelque chose qui justifierait le sang, les preuves indiquent un blessé. Mais y'a juste moi. Et l'autre gars, celui qu'était étendu sur le sol. Les yeux exorbités qu'est pas capable d'expliquer quoi que ce soit. Sauf les empreintes sur le couteau. Il me fixe, depuis le box d'en face. C’était la sienne. Que j'avais entrevu. Un flashback sensationnel de son passé. De son présent. De son futur. Qu’est-ce que j’en sais putain. Mais c’était à lui.

C’était sa mort.

Alors il fait que hocher la tête aux questions-affirmations de mes collègues. Le médecin urgentiste prend ma tension, me demande comme je me sens. J'ai pas l’air d’aller très bien. Mais je m’en remettrai. Ou mon cœur p't'être pas. Mais c’est pas la première. Pas la dernière. Prémonition mortelle, des sensations d’une mort. Quand je frôle un cadavre et qu’il a décidé de me refiler ses dernières impressions marquées dans sa chair putréfiée. Il faudrait qu’on vous fasse un check up. On vous a déjà fait un électrocardiogramme ?    Je tourne la tête pendant qu’il enlève le brassard. Pas le temps. J'ai un rapport à faire. Tout va bien, j'ai juste pris un coup dans le buste. Et je m’y attendais pas. Je commence à m’agiter. Il essaie d'me retenir. Écoutez. J'promets d'aller voir mon toubib' ce soir. Il me regarde, pas vraiment crédule. Faut signer une décharge. Vous sortez malgré le désaccord du médecin. Et je hoche la tête. Je signe tout ce que vous voulez les gars. Mais j’ai une ruelle à arpenter. Un mec chiant à retrouver.


Walker ! Lopez. Qu’a l'air de péter la forme. Tu sors déjà ? Tu vas bien ? Je suis sincèrement désolée ! Si je ne les avais pas interpellé comme ça… Je secoue la tête. Manquait plus que ça. Tout va bien, Lopez, tu m'excuseras mais j'ai pas d’épaule à te prêter pendant que tu chiales j’ai un rapport à faire. Elle se raidit, mais hoche la tête, les yeux brillants. Ça peut attendre demain… et même après-demain. Perspicace. Mais ce que j’ai à faire ça peut pas attendre.

***


Première nuit. D'retour sur les lieux. À chercher après toi. Mais à croire que t’as disparu dans une autre dimension. Que t'as plus rien à m'dire ce soir. Alors que tu m’avais habitué à plus de répondant. J'sais pas.


Juste deux heures de sommeil c'soir. Mais j’finirai bien par t'retrouver.

***

Tout le monde parle de l’arrestation de Lopez. Et de la mienne. Même si les gens se gourent complètement. Que c’était pas ce mec là que je poursuivais. Mais faudrait que j’explique des choses et d’autres. Notamment pourquoi j’étais pas blessé, mais pourquoi y'avait quand même du sang par terre. Pourquoi aucun de nous était vraiment blessé. Mais choqué.

J’ai pas la tronche du mec qui a envie de se vanter. Ou de papoter. Cernes sous les yeux.  

T'aurais pas du reprendre, Walker… Ils disent que t'es parti contre l'avis médical et que- Pas d'humeur. Pas d'humeur. Putain. Lopez. J'suis sorti d'ton utérus ? Non ? Donc tu me lâches. T'as compris ? Et sans un r'gard en arrière je retrouve mon bureau pour taper mon foutu rapport. Qui collera parfaitement à celui de ma coéquipière. Si demain elle demande pas un autre binôme.

***


J'retente ma chance ce soir. Et t’as intérêt à t'montrer cette fois. Ouais. T’as putain d’intérêt.



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Fable ☾☾☾ Indiana - Dim 2 Juin - 23:55


Il a pu se barrer, sans trop de remords pour le flic. Il n'a même pas pris le temps de le détailler en uniforme, d'apprécier de nouveau les courbes de son visage, de visualiser son air. Y'a juste eu sa fuite, un peu particulière, tant ça pouvait le brûler à l'intérieur. Et la tête qui tournait, le trop plein d'informations en son dedans qui l'étouffe tout autant que le sang. Alors quand il parvient enfin à s'arrêter, ses jambes lâchent et il se sent terriblement mal. Il use du bas de son t-shirt pour s'essuyer le sang, pour recouvrir au mieux ses esprits. Et quand il y parvient, il se traîne à une cabine public pour y composer le numéro de Dickson, celui qu'il a pu lui confier. Pour se pincer le nez, pour murmurer une fois qu'il a décroché. Pardon, faux numéro. Et de raccrocher, après avoir dit ce code qu'ils ont pu établir entre eux. Pour prévenir. Ça va pas, Dick.

[...]

Il lui a fallu du repos, avant de pouvoir ressortir. Parce qu'il a ce truc qui le tue à petit feu. Qui lui fait vivre trop de choses horribles pour que ce soit pas le cas. Il en est persuadé, que ça va le faire crever tout aussi salement un jour. Sauf qu'il sait plus ce qu'il craint le plus lui-même. Parfois, dans le miroir de la salle de bain, il est à hésiter. À se regarder et tenter de lancer le pouvoir de Moros contre lui-même. Pour être fixé. Mais rien ne vient et la frustration s'empare de lui. Alors il retourne s'allonger sagement, la rage dans les trippes et il songe à ce qu'il fera, une fois libérés de cette peur souvenaire, de ce quotidien étouffant où son arme est aussi efficace sur les autres que sur lui. Mais pour ça, faut ressortir. Et quand ça ne lui fait plus mal dans le portail, qu'il a totalement effacé le goût du sang de sa bouche, il est enfin à retourner dehors. De nuit, cette fois, pour laisser Dickson et son chat de gouttière en paix. La discrétion est de mise pour lui, alors qu'il va devoir tenter de retrouver la trace du type de la ruelle. Et bien assez vite, il revient dans le quartier des russes, erre sans avoir trop l'air d'un parasite, la gueule souvent féroce parce que c'est bien là sa seule façon de survivre. Et quand il se sent en sécurité, ironiquement, il peut commencer à interroger les gens. En sachant que les policiers viendront pas s'aventurer ici la nuit. Ou pas en service, pas avec les beaux uniformes. Peut-être que certains iront juste aux putes qu'ils arrêtent le jour, parce qu'elles étaient jolies et qu'ils ont ce besoin primaire qui leur compresse la cervelle et le pantalon. La silhouette de Soledad qui se distingue sous les néons, parce que comme toujours il dépasse la plupart des gens. Et avec la bouche sans plus la moindre trace de sang dedans, il pose des questions. Les bonnes, celles qu'il faut pas non plus. Qu'importe, tant qu'il a des réponses.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Lun 3 Juin - 20:05


J’ai essayé de retourner ça dans tous les sens. Pendant que je cherchais après perdu, après le jamais vraiment trouvé. Quand j’étais déjà en train d'éructer. De pas t’voir, de pas t’attraper. De sentir que peu importe les efforts consentis ça me filait encore entre les doigts. Je me suis demandé, pourquoi. Pourquoi c’était sa mort. Pourquoi c’était sa mort, entre tes doigts. Parce que ça venait de toi, de ce contact sur mon poignet. Et t'avais l’air d’en avoir bavé juste avant que j'intervienne. Mais c’était pas toi. Malgré le sang. Malgré la douleur qui éclatait sur ton visage. C’était pas le tienne.
Je l'ai vu dans ses yeux. C’était sa mort.

Toujours marqué par la douleur, par cette horrible sensation. Même si c’était pas moi qui clamsait pour de bon. Toi t’as détalé, malgré tout ça. Parce que tu savais que ça allait passer. Que c’était pas ta fin, alors pas besoin de filer à l’hôpital où les médecins posent trop de questions. Veulent trop fouiner dans ce qui les regarde pas. Alors j’ai cherché puis la seule solution que j’ai trouvé c’était que t’étais comme moi. Un truc comme ça. Ou p't’être que je suis à côté de la plaque. Que y’a d'autres explications. J’en sais rien. J'en sais foutrement rien.

Et dans les néons de Siren Alley je me crève les rétines, j'me crève la voix à demander si les autochtones ont pas vu un géant traîner. J'expose ma gueule, encore, même si généralement les gens font pas le lien entre l’uniforme et le gars en dessous. Jamais. C’est le seul truc qu’ils voient, eux. L’insigne et l'uniforme. Les curieux sont pas tellement bien accueilli, j'ai évité les putes, en me disant que tu serais pas d’humeur à batifoler. Enfin, j’ai pas non plus de garantie que tu traînes dans le coin.

Mais c’est ma seule piste.

***


Et miracle. Je te vois. Quand j’y croyais plus vraiment. Ta silhouette, se découpe dans la lumière éclatée du quartier. Je me frotte la tronche, histoire d’être sûr que t'es bien là et que c’est pas une hallucination de mon cerveau usé, l'odeur du cuir me fait froncer les sourcils. Mais pas de doute. Les grandes perches, ça court pas les rues. J'accélère l'allure, les sourcils froncés, la gueule pas tellement d’humeur à flirter, au cas où t’aurais l'impression que j'viens pour te vanner. J’agrippe ton blouson, pour te claquer contre le mur. Pour te remercier de l'énième crise que je me suis tapé, la perte de connaissance, la prémonition pourrie, aussi.

Oops. Désolé. Pas parce que j’y suis pas allé de main morte. T’as pas idée du temps que j’ai passé à te chercher. Mais toi aussi tu m’as claqué de vieilles excuses à la con. Et maintenant que t’es là, je sais pas trop par où commencer, par quoi terminer. Je relâche pas ton blouson pour autant. Faut qu’on discute, Carmen. Peu importe le nom. Le prénom. Des basketteurs de ta carrure c’est pas non plus extraordinaire. Et des équipes et y'en a trop. Le genre de discussion que les flics ou les toubibs ont pas besoin d’entendre. Je raffermis ma prise et je me rapproche. Donc. Tu tentes rien. Que ce soit pour poser tes paluches sur moi. Ou encore d’essayer de prendre la poudre d'escampette. Et crois moi, crois moi que si je suis pas un grand joggeur, j'ai encore de la force dans les bras. Sans parler des techniques policières. Enfin bon. Après t'es sportif, donc s’il faut lutter je suis pas non plus certain de l’emporter.

Je rapproche ma tronche pour murmurer à l’oreille : Tu sais quoi ? J'ai même pas envie de te laisser choisir. Je te chope un poignet, je passe mon autre main dans ma poche arrière. Et d’un geste expert j’y enfile un bracelet, l'genre qu’on trouve dans les boutiques du coin ouvertes tard le soir. Évidemment j'te filerai pas les clefs. L’autre je l’enfile à mon propre poignet. La moumoute orange criarde jure pas tellement avec ton teint. J'esquisse un sourire mauvais. Parce que j’aimerai bien te voir essayer de les enlever. De venir me titiller la peau avec tes doigts et d'me voir m'tortiller sur le sol pendant que tu traîneras un poids mort. Tu devineras jamais où je l'ai caché. La clef.



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Fable ☾☾☾ Indiana - Lun 3 Juin - 20:42


Y'a la tempête qui s'abat sur la petite barque. Le vent qui claque et le dos qui lance, la pique qui transperce l'esprit et la divinité prête à réagir, à détruire cette vague qui vient. Et quand il identifie l'étranger venu pour le confronter, il hésite à user directement de son don, Moros. Parce que c'est une connaissance de l'humain et que de voir sa tête, sans l'uniforme, ça calme la panique que la pointe de douleur a pu créer. Pourtant, il manque de souffle, l'hybris qui titille que de trop la raison. Et une main qui vient s'accrocher directement en retour au col d'Indiana, comme pour tenter de garder dans une certaine mesure un simili de contrôle. Oh, fallait pas se donner toute cette peine. Qu'il crache avec une certaine hargne, l'air tout aussi mauvais que le vis-à-vis, l'ego titillé en plus de tout le reste. Tu me veux quoi ? Gueule froncée, yeux vissés dans ceux qui le fustigent. Soledad est curieux sans trop l'être, le souvenir trop vivace de l'uniforme en tête. Aux dernières nouvelles, t'es flic pourtant. Et il se doute bien qu'il a pas dû démissionner en deux jours à peine. Les paroles d'Indiana lui donnent tout de suite envie de transgresser les règles, juste pour voir ce qu'il en sera. Alors il sourit, avec cet air défiant, qui se brise un peu quand sur le poignet y'a un truc qui le serre et qu'il baisse les yeux pour voir ce qu'il en est. Et au moins, ça a le mérite d'être doux, comme contact, même si ça lui rappelle des mauvais souvenirs et qu'il en a gardé des bleus pendant un moment, des menottes qu'il avait autour du poignet la dernière. Alors il darde de nouveau son regard sur l'autre, sur ses foutus billes bleus qu'ont plus rien de séduisantes à cet instant. Oh, t'aurais dû le dire dès le premier soir pour les menottes, on aurait réalisé l'fantasme directement sans avoir besoin de se revoir pour ça...

Et il inverse la tendance, se décroche du mur pour se coller à l'autre corps, pour l'y fiche à la place. L'y maintenir, sans chercher à le toucher parce qu'il en sait rien de ce que ça pourrait vouloir dire en fait, les deux mains à son col aussi à l'autre maintenant. Tu me veux quoi, Sam ? Il demande encore, espère les réponses désormais, avant de regarder autour, de se dire qu'ils sont exposés. Alors il grogne, n'a aucune envie d'attirer ainsi l'attention. Tu fais chier. Râle justifié sans doute, alors qu'il le tire désormais pour conclure cette affaire impromptue bien plus loin. Pour s'éviter d'être catégorisé par certains comme potentiellement une taupe ou un vendu. C'est pas tout à fait faux, ceci dit, mais autant pas confirmer les choses encore, parce qu'il a besoin de remettre les pieds dans ce quartier pour un moment encore sans doute. Et il le relâche enfin, sans pouvoir rester à distance. Pour un type qui veut pas que je le touche, t'as pris sacrément court. C'est qu'il commence déjà à aboyer, le roquet. Et qu'il se gêne pas, en plus, pour rester plus proche encore dans ce cas, pour le toiser. Vas-y, cause avant que tu m'épuises et que j'aille chercher les clefs jusqu'à dans ton cul si nécessaire.... Parce que Soledad, il n'a pas grande patience et qu'elle est déjà bien érodée à présent. Au moins sont-ils sur un point d'égalité à ce niveau.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Mar 4 Juin - 0:46


Le coup des menottes ? Du pur génie, parce que maintenant, t'es obligé de rester dans mon sillage, jusqu’à ce que je t'en libère. Que tu disparaisses plus comme tu l’as déjà si bien fait il y a quelques nuits. J’aurais pas survécu à une autre insomnie. Mais t’as pas envie de le reconnaître, non, à la place t'inverse nos places, ma main suit docilement la tienne quand tu te fixes au col de mon propre blouson. Tu rigoles plus tellement maintenant. Mais moi non plus j’ai pas hyper rigolé. Alors voilà, c’est mérité. Pas plus intimidé que ça je fixe tes pupilles, sans rien dire. Parce qu’il s’agit pas de se parler, mais de se comprendre, puis toujours de s’affronter, mais ça, c’est pas une nouveauté.

T'abdique le premier, cette fois. Ça me ferait presque sourire, presque si la situation était différente. Le contexte tout aussi différents. Et ils sont partis où les pauvres ivrognes qui se sont envoyés en l’air ? Partis trop loin. Et ils étaient de meilleures compagnie que nous à cet instant précis. Tu me décolles du mur, gentiment, en soupirant. Sans doute que t’as capté qu’on pouvait pas jouer à ça l’éternité. Face contre ma face, tu me parles de la distance instaurée entre nous. Je rétorque rapidement :


C’est pour plus que tu te perdes dans les supermarchés. Mais t'enchaîne direct sur des suppositions quant à la cachette de cette clef, mais tu sais, je dirai rien de rien là-dessus on sait jamais ce que tu pourrais retirer de ma tête. Viens, on marche un peu. Histoire de pas stagner et se donner des airs de conspirateurs.

Je tourne à la prochaine pour tomber sur un joli banc de poissons, toutes venues de l'est. Fait un peu semblant de les mater elles, te gêne pas. Et j’ai pas de crainte que qui que ce soit comprenne ce qu’on va se dire à la dérobée, à cette distance. J'viens te parler de la mort de ton petit copain. Et j’insiste sur le mot mort, pour que tu comprennes que je parle pas de celle de ton chien ou de ton chat. Moche. Et foutrement douloureux. Il a du souffrir, quand ça a envahi ses bronches. Comme s’il se noyait de l’intérieur. Pas d’échappatoire possible. De la douleur à crever. . Et un frisson me parcours l’échine parce que je me croyais mort. Parce que j’ai cru que ça m'arrivait à moi, jusqu’à ce que ma conscience abdique. Tu l’as vu, toi aussi ? L’espoir m'éraillait la voix plus sûrement que n’importe quelle putain d’autre émotion. L'espoir ouais. L’espoir de comprendre ce que je suis. Et c’est pour ça. C’était dans tes doigts. T’avais sa mort sur tes doigts et tu me l'as refilé en stéréo cette fois-là, tu piges ?

Dis-moi que tu comprends. Et que je suis pas dingue. Dis-moi une connerie, n’importe quoi. Mais dis-moi que toi aussi. Que tu sais pas pourquoi, mais que ça t'arrive à toi. Comme à moi. Dis-moi que je suis pas devenu cinglé.

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Fable ☾☾☾ Indiana - Mar 4 Juin - 7:44


L'intention est trop délicate pour te ressembler, honey. Le ton dégouline de mielleux acide, comme s'il était incapable de cacher son ressenti à cet instant, Soledad. Grognant quand il faut bouger, se disant qu'ils ont tout sauf l'air discrets avec ce foutu simili de fausse fourrure orange. Et il peut pas s'empêcher d'avoir un éclat de rire en entendant Indiana, relevant le poignet cerclé et l'autre avec au passage. Désolé mais je crois que j'ai rarement eu l'air aussi gay qu'à cet instant, alors la discrétion, tu peux te la foutre ailleurs. Il est de mauvaise humeur, le garçon. Le poil brossé à l'envers. Et ça empire à l'évocation du sujet. Y'a le sang de Soledad qui se glace, qui le fait fixer le flic et qui se sent soudainement pris dans un réel traquenard. Il allait pour lui cracher dessus, lui interdire de parler ainsi de Mike, de qualifier le tout de "moche", simplement. L'envie de se défendre, avant que la suite ne le laisse perplexe. Alors il a l'air perdu et encore plus en colère. Sauf que ça colle pas à Mike, ce qu'il peut lui décrire. Et ça met un temps à monter à la cervelle, ça l'essouffle presque, quand il arrive à situer de qui il lui parle. Alors il s'est arrêté, incapable de parler, de marcher. L'air grave, à fixer Indiana, le coeur battant. Pas pour sa jolie gueule, non. Plus pour tout ce qu'il peut représenter, à cet instant. Pour tout ce qu'il vient de décrire, pour l'avoir entendu détailler ce qu'il a pu ressentir lui-même, en moindre. Et le regard se fait coulant sur Indiana, avant de reprendre la marche, sans rien lorgnant, sur les environs. Y'a rien dans mes doigts. Il a un doute, d'un seul coup, parce qu'il ne se souvient plus s'il a déjà touché quelqu'un après avoir subi ça.

Sa pogne vient attraper à moitié la main d'Indiana, des doigts sur un bout de paume, les autres sur le poignet sous la menotte. Et il l'entraîne vers un des motels de la rue, les tempes qui battent fortement. Sans doute que ça sonnerait bien cavalier, s'il avait pas cet air-là qu'Indiana lui a jamais vu, sur le visage. Soledad débourse quelques dollars, pour louer une chambre quelques heures. Pas de prise de nom, pas de question, tout se fait aussi simplement que quelques dollars contre une clef. Et il se rend à l'étage, traînant Indiana dans son sillage, avant de trouver refuge dans la piaule. De se tourner vers lui, la langue prête à être déliée désormais. Quoique, d'abord, il plaque ses paumes contre Indiana, après l'avoir coincé contre la porte. Sans un mot, cherchant un potentiel micro, le regard dans le sien, avant de finir les mains dans son dos, sans rien trouver de ce qu'il pouvait chercher. Alors elles reviennent à l'avant, dans un sourire mauvais, comme pour dire que c'était juste pour l'emmerder là. Je fais plus que le voir. Qu'il murmure enfin, proche d'Indiana. Je le vis avec eux. C'est dit du bout des lèvres, imagine que l'autre comprendra, vu qu'il l'a vu cracher du sang. S'il a bien eu la même vision, en fait. Mais j'ai pas besoin de toucher pour ça... Alors, il a rien dans les doigts, Sol.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Mar 4 Juin - 20:30

Tu t’arrêtes pour me regarder. Des prunelles qui disent rien. Puis qui disent tout en même temps. Je suis pas fou. En tout cas t’as pas éclaté de rire. Tu m’as rien balancé de salé. Non. Toi tu te contentes de me fixer. Avant de claquer que t’as rien dans les doigts. Moi je me gratte le crâne, p't'être que t’as pas compris, que j’ai mal expliqué. J’en sais rien. Mais y'a pas l’étincelle de compréhension qui se fait. Ça me fatigue, j'en sais rien. P't'être que j’avais trop d’attente.

Mais je dis rien. Je me contente de suivre, abandonnant derrière nous toutes les nénettes du quartier plus ou moins déçue j’en suis persuadé. Pas de fric cette fois. En même temps le fer d'occasion autour de nos poignets devaient déjà les renseigner. Mais bon. On rentre dans un hôtel, le genre qui se fout des clients, de leurs activités. Juste du fric qui faut donner à l’avance. C’est à toi de l'allonger, d’ailleurs, le fric. J’ai même pas proposé. Toute façon je suis plus sûr de rien. C’était p't'être juste une coïncidence. J’en sais rien. Toute cette histoire je l’ai p’t’être rêvé.

On entre dans la piaule. Pas d'quoi grimper aux rideaux, le papier peint semble défraîchie et puis. T'entres dans mon champ de vision. Pour me tripoter. Ça te fait marrer. Sans doute. Mon poignet suit le tien, moi je te fixe, écartant mon autre bras pour te laisser fouiller, faire ta vie. Parce que j’aurais pas moufté avant si j’avais un micro sur moi. J'en sais rien. Mais bon tu le savais aussi. Parce que t’as ce sourire sur la trogne. Je hausse les épaules et me permets de rajouter : Difficile d’être aussi irrésistible. En me maudissant quand même de participer à ça, parce que j’étais pas venu pour ça.

Puis la conversation dérive sur le sujet principal. Tu fais des révélations que j'attendais plus mais qui me rendent perplexe. Glauque aussi. Parce que pour la vivre, si t’en es jusqu’à cracher le sang qui devraient être dans leur poumon. Et ça a l'air d’être plus maîtrisé que moi. Mais je comprends que c’est différent. T'es pas le même genre que moi. Je hoche la tête finalement, partiellement déçu. Partiellement content. Au moins je sais qu’il existe des trucs que le monde devrait pas pouvoir maîtriser.

J’enlève mon gant, finalement, pour vérifier. L'index qui frôle l’un de tes doigts de nos poignets liés. Pas de vision morbide de ma mort ou de la tienne. Juste une sensation de froid encore le long de mon échine. Qui disparaît bien vite. Et donc. Tu vis la mort de certaines personnes. Et ça arrive comme ça ? Ou… Tu la provoques ? Je hoche la tête pour moi, en me disant que cette fois là, t’as choisi de te protéger comme ça. Je relâche ton doigt pour couper le contact un peu. Alors ça devait être moi. Pas tes doigts. Je soupire, finalement, parce que la déception est quand même là. Et comme t’as bien voulu partager un petit peu de secret, j'estime que je peux bien le faire moi aussi.
J'enlève mon autre gant. C’est dans mes doigts. Ma paume, ma peau, dans mon crâne et jusque dans mes tripes. Je lève ma main libre pour la poser contre ta tempe, jusqu’à trouver tes cheveux. Concentré parce que c’est pas immédiat. Pour une fois. Faut que je cherche. Sans trop savoir quoi chercher. Je ferme les yeux. Le poids sur mes épaules s'alourdit, soudainement. Et sous mes doigts déferlement de sensations. Tu lui frottait sa barbe. Pas la mienne, j’en suis persuadé. Ça sentait la vanille, le chocolat. Goût sucré sur ma langue. Je grimace. Des cookies. Mon rythme cardiaque s’accélère, pas une surprise, mais je maintiens. Un éclat de rire. Ça me chatouille l’oreille. C’est blond. Coiffé en arrière. Et plus j’y appose ma main, plus elles déferlent sans s’arrêter. Des sensations qui se répètent. Des cookies. Encore. La peau blanche, des yeux… Mais la vision passe, aussi rapidement quelle est venue. Lutin. Sol ? Lutin. Le bruit d’une arme à feu. Et avant que la douleur s’invite. Ou pendant. Je sais pas trop. Je relâche ton visage, te traîner avec moi dans la salle de bain pour éviter la gerbe, forcer ma cervelle à abandonner les sensations, le cœur toujours battant à trois cent à l'heure. Je passe de l’eau sur la tronche et je dis finalement. Elle est dans mes chaussettes. Celle de droite. Je crache une bile amère. La clef. J'espère qu'ils ont un mini-bar. Histoire de rentabiliser ma soirée, au moins.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Mar 4 Juin - 21:21


Maintenant persuadé d'être seuls, Soledad se confesse, offre un bout de vérité à Indiana, chercher dans son regard une réponse qui ne vient pas encore. Il l'observe retirer un gant, venir toucher un doigt, semblant y chercher ce qu'il a pu y trouver la dernière fois. Et il hausse les épaules face à la question, pas bien sûr de l'information pour le coup. J'en sais trop rien. Je crois que c'est comme... Un mécanisme que je maîtrise pas. Pas encore ? Parce qu'il est vrai qu'il l'a toujours utilisé comme une défense, dans un moment désespéré, quand la situation exigeait d'en payer le tribu pour en réchapper. Jamais comme une attaque, quand bien même il aurait pu vouloir l'infliger déjà une fois peut-être, volontairement. Mais ça n'était jamais arrivé encore, peut-être le jour où il trouvera l'enfoiré qu'il cherche, à qui il fera vivre mille morts avant de consentir à le livrer à la police. Prêt à supporter l'idée de sentir encore la Mort lui lécher la nuque, sans se douter que plus il utiliserait, plus ça serait l'inviter à la déchiqueter pour s'inviter pour de bon en sa colonne vertébrale, pour la briser jusqu'à épuisement. Et quand Indiana se confie, qu'il dit que c'était dans les siens de doigts, Soledad ne comprend pas encore. Appréhende alors la main qui s'élève jusqu'à lui, la fixe quelques secondes, avant de ne plus distinguer les doigts, de juste les sentir entre ses mèches. Il en revient à ce visage qui semble partir ailleurs, les paupières fermées qu'il observe comme s'il avait l'espoir de pouvoir les percer pour lire dans les prunelles de ce type qui, après quelques secondes, parle enfin. Et le tableau qui défile tend de plus en plus Soledad, tant il a pu le connaître par coeur, que le portrait de Mike se fait sous ses yeux. Arrête... Et le surnom qu'il pouvait lui donner sonne comme du verre brisé, sous les semelles d'un tueur en fuite. Et il se sent s’émietter, se demande jusqu'à où il peut capter les choses. Un coup de feu. Qui résonne aussi bien dans une cervelle que dans l'autre. Le souvenir trop vivace de Mike abattu, de l'arme qui se braque à son tour sur lui, de ce coeur en charpie, de la mort qui survient soudainement dans une supplique, dans laquelle avait pu se mêler de la rage. Arrête !

Et il allait pour briser le contact, quand Indiana le fait de lui-même, l'entraîne en forçant férocement sur le lien qui les unis, pour se perdre dans la minuscule salle d'eau. Et il a très envie de le frapper, à cet instant. Mais la peur de se faire mal aux doigts s'il y va trop fort le paralyse et il se maudit, lui et ce truc en lui, qui l'empêche d'abattre son poing. Et quand il entend là où se trouve la clef, il est pas franchement surpris. Il avait parié sur ça ou vraiment simplement une poche. Il grogne et se baisse pour venir lui remonter le jean, glisser ses doigts entre la chair et la chaussette, pour récupérer ladite clef. Tout ça pour me foutre à genou devant toi... Qu'il grogne encore, comme toute défense, pour pas revenir sur ce qu'il a pu se passer, pour cacher ce machin émietté dans le médiastin. L'attitude fermée, alors qu'il remonte, pour venir défaire sa seule menotte, avant d'hésiter. Et finalement, il garde les deux attachés, vient à planquer dans son boxer d'un mouvement rapide la clef. On a pas fini de discuter. Qu'il décide finalement, se doutant bien que l'emplacement dissuadera pas l'autre, mais que ça fera le café le temps de. Comment t'as perçu tout ça ? Comment ? Tu fais parti des divinités, là ? La conversation avec son frère qui refait surface, qui semble correspondre au type qu'il fixe. Lutin. Le coeur loupe un battement et il vient à le plaquer contre le mur d'une main contre une épaule, s'en foutant bien de son air blême et de la douleur qui peut déjà le transpercer à l'autre. Qu'est-ce que t'as vu, exactement ? Mâchoire serrée, regard mauvais. L'espoir en dedans aussi, de cette mélasse noire. L'idée que peut-être, il a pu percevoir le visage du tueur, des détails après lesquelles il court depuis quelques temps. Alors, en effet... Ils ont pas fini de parler encore.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Mar 4 Juin - 22:14

Lutin. Quel surnom à la con, vraiment. Et ça tourne dans ma tête comme un disque raillé. Lutin. Éclat de rire et bang. Toujours le bruit de l’arme. Pas d’odeur de poudre. Pas non plus de sensation de recule, d’une quelconque arme dans la main. Juste ça. La douleur. La peine. La douleur encore. Mais pas celle d’une arme.

C’était pas toi. Le tireur. Mais quelle foutue importance.

Tu m’embrouilles, tu m’embrouilles, putain. Il me faut un verre ou deux pour les oublier. Alors je te laisse récupérer la clef, attendre la libération, parce que tu vois maintenant, j’ai des réponses. Et t’en a eu aussi. On est quitte, maintenant.

Je perds ma concentration, la main sur le cœur comme pour le forcer à se calme. Un jour ça va vraiment me tuer faut croire. C’est vrai. J'essaie de rattraper le lavabo quand je me sens partir. Mais semblerait qu’on soit toujours attaché. Et tu me parles de divinité. Je capte pas. C’est pas Jésus mon prénom, désolé. Je referme le robinet. Enfin non. Lutin. Mais quel surnom à la con. Et puis c’est pas minuscule un lutin ? Mais pas le temps de poser la question.

Tu m'épingles encore contre le mur. Putain je suis quoi ? Un papillon de nuit ? Je râle, alors que toi t’as décidé de la jouer mauvais flic. Ça me fait marrer. Parce que t’es plutôt une caricature, et parce que j'ai envie de remplacer le rire débile dans mes oreilles. Je t'ai dit ce que j’ai vu. Ce que j'ai entendu, ce que j’ai senti, ce que j'ai goûté. Je t’ai tout dit. J'inspire, doucement, enfin j'essaie. Parce que t’as pas l’air de me laisser reprendre le court de ma vie. Des trucs que toi t’as vu, t’as entendu, ce que t’as senti et goûté, Lutin. Alors faut être précis . Je me dégage l’épaule ou en tout cas j’essaie. Mais très franchement je pète pas vraiment la forme. J’ai trop forcé pour l'esbroufe et tout ça. Ou parce que je suis trop naze pour expliquer. Et à moins que toi tu sois Jésus. Ou dieu. Tout puissant etc. J'ai rien d’autre à te dire. Ou alors pas sans la présence d’une bouteille de whisky.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Mar 4 Juin - 22:34


Y'a une infime possibilité d'avancer et il la saisit à bras le corps. Épingle, ouais, afin de tenter de mieux entrevoir le tableau, de rajouter la photo d'Indiana à celui-ci, le reliant d'un fil invisible au reste. Même s'il était pas là, ce soir-là... C'était tout comme, désormais. Mais il a toujours été impulsif, Soledad, ne réfléchis pas à tout ce que ça peut impliquer, son attitude. L’agressivité comme arme, toujours, pour mieux protéger ses barrières, pour que personne défonce le tout à grand coup de mots. Et la poigne se fait plus rude encore, quand Indiana utilise encore ce foutu surnom. Va te faire foutre, Sammy... Qu'il murmure, après ce nouveau "lutin" qu'il lui interdit d'utiliser encore, du regard. Pas de la bouche, parce qu'il saurait que trop bien qu'il l'utiliserait d'autant plus. Est-ce que t'as vu le visage du tireur ?? Qu'il demande alors, bien plus précisément, les lèvres pincées avant de rouler des yeux, la hargne dans le creux du bide, plus que jamais. T'auras tout le whisky qu'il te faut après. Répond, glandu. Mais Soledad, il a pas assez regardé l'agresseur. N'a que des souvenirs éparses de ce moment-là, des détails qui concerne la tenue, l'attitude. Un tatouage. Il était surtout à regarder l'arme, le bras qui le tenait, à voir Mike s'effondrer, à se dire que c'était pas vrai, avant que les flots viennent à envahir la scène, à noyer le crime dans un trop plein d'eau qu'a tué le mec en retour, pendant quelques secondes. Alors il le relâche, finalement, quand il a pas ce qu'il lui faut. Que tout le trahit encore, de sa seule faute. La mine basse, plus que cette espèce de colère qui bouffe ses traits, ses expressions. Plus que ça, pour tenir debout encore. Alors il retourne chercher la clef, défaire les menottes et laisser le tout traîner là, s'éloignant pour se poser en silence sur le coin d'un lit. Lorgnant sur la pièce après quelques instants, à pas remarquer la quelconque présence d'alcool. Trop cheap, tout ça. Alors il se relève, finalement, crache quelques mots. J'reviens... Et il sort, emportant la clef de la chambre, sans se soucier de si finalement le flic se barrera, le temps de son absence. Et quand il revient, ça serait du pareil au même, avec ou sans lui. Même s'il est plus là, l'autre brun... Il aura toujours la compagnie de deux bouteilles pour l'accompagner. C'est toujours mieux que d'être seul. Autrement, qu'une seule, l'autre laissée à l'espèce de programme de lecture aléatoire. Ça fait combien de temps que tu sais faire ça ? Qu'il demande alors. Ou peut-être bien qu'il parlera dans le vide, en hommage à Mike, avant de boire. Lui aussi, il a des choses à oublier.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Mar 4 Juin - 23:32


Encore des mots d’amour, putain, je vais finir par croire que tu m'aimes bien. Mais je te laisse passer ta petite crise de nerf, de toute façon, je peux rien y faire. Tu cherches des réponses que j’ai pas. Sur une personne que je connais pas. Qu’est-ce que je pouvais y faire ? Mais tu finis par comprendre, que je peux pas t’aider. Ou j’en sais rien.

Puis finalement, tu lâches l’affaire. T’accepte même de nous détacher, en retirant la clef d’une cachette plutôt ingénieuse. Fallait pas te donner autant de peine j'serai venu la chercher. Mais t’as plus envie de rire. Ou parler. Je m’écarte de la porte pour te laisser sortir, j'attends que tu te casses pour refermer la porte et m’y appuyer. Je me gratte l’arrière du crâne, la fatigue accumulée depuis que toute cette histoire a démarré. T’es pas comme moi, finalement. T'es différent. Et t’as des théories super bizarre. Et je me dis que mes propres réparties manquaient de panache plus tôt. Je me dis que j’ai foiré un truc ou deux ce soir. Forcément.

Tu te casses. En baragouinant un truc, que j’entends pas vraiment. Mais comme t’as enlevé nos menottes, j’imagine que c’est pour disparaître au pays des merveilles. Encore. Sauf que cette fois je suivrai pas le lapin de Pâques.


Je traîne ma carcasse sur le lit, finalement, je me dis que je peux toujours me prendre les heures que t’as payé pour moi pour pieuter un peu. Je m'assois et j’enlève mes pompes, mon froc, de quoi prendre une douche rapide. De quoi faire partir toutes les sensations incrustées dans ma peau. Les tiennes, première fois que je provoquais mon pouvoir aussi longtemps. Mais très franchement, je m’y risquerai plus avant longtemps.

Quand tu reviens je suis déjà en train de réenfiler quelques fringues. L'eau était froide alors j’y suis pas resté très longtemps. Je te regarde arriver. Et je capte aussi que t’as de quoi tenir le reste de la nuit. Ou au moins une ou deux heures. T'es le meilleur, Carmen. Gravement, sans plus utiliser l’autre qui me reste encore en tête mais qui appartient aussi à la peine ressentie précédemment.

Long silence.

Moi je dirai que tu cherches un flic en service au moins depuis… que les Spice Girls sont devenues célèbres. Le beretta 92, c’était une arme de flic. Ou alors un mec sacrement sarcastique. J’en sais rien. Je tends la main pour récupérer une bouteille, parce que j’ai soif. Et que je l'ai ouvert - ma gueule, même sans avoir bu une petite gorgée. Et. Ça fait trop longtemps que je sais plus compter les années. C’est juste… De pire en pire. L’alcool ça aide. Ça aide à brouiller tous ces trucs. Je me lève finalement, en me disant que le whisky viendra pas jusqu’à moi tout seul, puis je te l'enlève des mains pour boire une gorgée finalement avant de retourner sur le lit. Alors. Tu t'appelles Sol. C'est un peu débile comme nom.   Trois petite lettre pour une grande perché comme toi. C'est con quand même.

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Fable ☾☾☾ Indiana - Mar 4 Juin - 23:51


Froncement de sourcils, en voyant la scène, quand il rentre. Hésite à faire un commentaire, pendant une seconde ou deux. J'ai raté la meilleure partie de la soirée. Qu'il déclare finalement, avant de poser un bout d'épaule contre un mur, laissant la seconde bouteille à l'autre, quelque part, peut-être même dans une des mains du flic. Il veut juste se poser, plus réfléchir au reste, fatigué de tout ça, de la colère qui l'a animé et qui s'est calmé dans l'air frais de cette nuit entamée. Il relève les yeux, néanmoins, face aux informations. Beretta 92. Information prise mentalement, hoche simplement comme pour dire merci sans jamais savoir le faire. Beretta, 92. Il décortique, s'imprègne de l'information jusqu'à ne faire plus qu'un avec. Et puis finalement, se tortiller pour sortir un papier de sa poche, ainsi qu'un mini-bic, pour noter sur celui-ci, avec le reste des informations qu'il a déjà sur son papier. Quelques noms qu'il a pu glaner dont le fameux qui craint son propre sang, des informations sur des lieux, deux adresses auprès desquelles il a pu roder sans rien y dénicher. Il range le papier après avoir noté "berretta 92, arme de flic" rapidement. De nouveau en poche, le précieux sésame. Pourquoi de pire en pire ? Qu'est-ce qui rend le tout pire ? Tu peux pas le maîtriser ? On m'a dit que... Que ça pouvait s'apprendre. Il hausse les épaules, ne donnera pas le nom de sa source, surtout pas à un autre policier qui pourrait foutre dans la merde son frère. Et il boit une gorgée, réfléchit quelques instants avant de retirer ses godasses, pour venir se poser près d'Indiana, plongeant l'arrière du crâne contre le moelleux d'un oreiller qu'a déjà connu trop de têtes auparavant pour être encore réellement très efficace. ... C'est Soledad, moi. Et t'es pas mieux Walker... Pas dû être facile à l'école, hein, Texas ranger ? C'est de bas niveau mais il fera mieux la prochaine fois. C'est à dire en somme dans peu de temps. Le rageux se met finalement sur un flanc, tourné vers l'autre, un coude planté dans le matelas pour maintenir sa tête et prendre une nouvelle gorgée. Du coup, t'es alcoolique en fait, à force ? Ou en devenir ?
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Fable ☾☾☾ Indiana - Mer 5 Juin - 0:35


La tension est retombée, ça se ressent dans la pièce, ça se ressent sur ma tronche aussi. Faut croire que la désillusion de chacun est passée. Ou acceptée. Même si tu dis des trucs plus énigmatiques que le Dalaï lama. Comme si t’en connaissais beaucoup plus que moi alors que ça fait trop d’année que je me coltine cette malédiction. Et que t’as l’air le plus paumé de l'histoire. Ce qui m’énerve sans m’énerver. Parce que ça veut simplement dire que je sais pas où chercher mes informations. J'enfonce ma tête dans l’oreiller, un peu plus quand tu m'imites. Le lit grince comme s’il avait 87 ans, ça me fait marrer, d’imaginer plus ou moins nos voisins d’en dessous. Dans ce coin clairement, on vient pas pour dormir.

J’accueille ta vanne et ton prénom avec esprit puis je rétorque :   Et encore t’as pas entendu le prénom. Une façon d’insinuer que tu le connais pas et que j’ai pas encore l’intention de te le livrer. Je tourne la tête après avoir bu doucement une nouvelle rasade d’alcool et déclamer avec conviction : Je suis pas alcoolique.  Pas encore. Je picole quand j’ai pas envie de sursauter à chaque fois que je touche quelqu’un. Sinon je porte des gants, t’as bien vu. Je sais même pas où j’ai balancé les deux d’ailleurs. Mais c’est pas grave. Avant l’éclipse et le gros orage là c’était moins envahissant. Mais j’essaie de trouver une solution ou deux avant que mon foie lâche.

Je me tourne pour te regarder. Pour me dire que t’as toujours la même tronche de l’innocence que la première fois qu’on s'est rencontré. Que malgré la tronche que tu tirais quand je t’ai retrouvé. Le sang te va pas au teint. Non, certainement pas sur ces traits là. Je chuchote comme si c’était une confidence, mais j’imagine que c’est pas la première fois non plus que ça t’arrive. Que d’autres mots d’encouragement ou je ne sais quelle tentative vaseuse serait mal perçue dans tous les cas.

T’as envie de me faire d’autres confidence sur l’oreiller ? Je finis par demander, posant la bouteille sur le sol, pour pas trop faire pilier bar. Parce que j’ai rien capté du délire sur les divinité.

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Fable ☾☾☾ Indiana - Mer 5 Juin - 1:15


Je pourrais vite l'apprendre si j'voulais. Par un tas de moyens, dont le plus simple serait d'appeler au commissariat et faire mine de pas se souvenir du prénom de ce fameux Walker. Ou passer par Dickson, aussi. Puis finalement, il pose une question qui pourrait sonner presque fatidique, au vu de ce moment particulier, de l'alcool qui coule désormais dans les veines. Et ça le fait quelque peu sourire, cette réponse, après un geste pareil. Il regarde son propre alcool et le referme, pour le laisser filer à côté de lui, pour pas s'enchaîner à la bouteille. Et là tu bois pour quoi, alors ? Il provoque, titille. Sait exactement ce qu'il voudrait comme réponse, à cet instant. Sait aussi qu'il ne l'aura pas, sans savoir s'empêcher d'aller l'approcher du bout de ses doigts maladroits. Les imaginaires, qui se perdent entre les fils qui composent les vies de chacun. Il lorgne encore sur l'autre, s'imagine un tas de choses. Sûr que la cirrhose, c'est pas très sexy. Et ça serait du gâchis, hein. Qu'il se retient de rajouter, assez de perches tendues pour le moment, il préfère se perdre dans ses prunelles, à se demander ce qu'il fout encore là, une nouvelle fois. Comme un rappel violent de la dernière fois, dans l'appartement d'Indiana. La différence étant qu'il veut pas bouger, là tout de suite. Parce que le garder dans son champ de vision, c'est s'assurer de repousser le moment où il fera ses recherches. Et le sourire s'approfondit, sur le coin des lèvres. Mais l'orange fluo, si... Il le dit sur le même ton, du bout d'un souffle, pensée pour cette paire de menottes qui visiblement lui allait bien, d'après la flicaille. Une inspiration, avant de laisser sa tête retomber dans l'oreiller, de garder entre ses bras sa propre bouteille, la gardant là tel un doudou terriblement frais, qui le revigore à sa manière. On est trop habillés pour ça, Sammy. Il se marre à le dire, avant que ça retombe, qu'il plonge ses prunelles vers quelques doigts à Indiana. Et il vient à la chercher, cette pogne qui traîne dans le sillage, d'avec le drap par-dessus sa peau pour empêcher le contact direct. Et il se concentre sur les doigts, sur la paume, sur cet ensemble pour tenter d'y déceler quelque chose. Elles ont rien d'anormales. La conclusion qui tombe, après avoir examiné le tout, d'en arriver à cette foutue vérité. Alors il se tait encore quelques instants, après l'avoir relâché, se met sur le dos pour réfléchir au sens de tout ce bordel. T'arrives à dormir ? La question qui le hante, soudainement. Parce que son propre sommeil est en général chaotique. Troué de partout, la méfiance qui a tout bout de temps rend la chose difficile. En plus des cauchemars qui s'invitent, des douleurs fantômes qui reviennent frapper de plein fouet, d'à force de les avoir trop vécu. Sans alcool, sans rien. T'y arrives ? Qu'est-ce qu'ils s'en foutent, de savoir ça ? Et surtout, pourquoi Soledad croit qu'il pourrait le comprendre rien qu'un peu ?
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Fable ☾☾☾ Indiana - Mer 5 Juin - 13:28

Je me voile sans doute la face. Parce que bon, commencer par une bière de bon matin, c’est limite, un peu. J’sais bien. Vraiment. Mais je me console en me disant que ça dépend encore. Ouais, ça dépend le moment, l’instant, le bazar dans mon crâne, les trucs que j’ai envie de zapper, les p’tits secrets des autres qui pourrissent dans ma chair. Mais ça semble te convenir, plus ou moins, ce petit arrangement de réalité, alors bon, j’en dis pas plus. J’me contente d’attraper toutes les répliques au passage qui me permettent de m’ancrer un peu plus dans la réalité. De rire quand tes phrases me le permettent. Et j’te laisse le soin d’examiner ma main si ça te fait plaisir, la paume offerte, parce que de toute façon j’ai plus rien d’autres à te donner, vraiment. Patiemment j’attends le verdict, en essayant de me concentrer sur autre chose que le drap, parce que j’ai pas envie de connaître tous les couples qui se sont entortillés dedans ou encore d’autres infos débiles, qui me donnent pas de sueur, qui font juste chier, tout simplement. Alors je fixe tes cils, la pointe de ton nez, j’écoute ta respiration, ce genre de trucs qui se passent maintenant, là encore pour dégager ton passé de ma cervelle.

Et puis finalement, sur un ton presque professionnel, tu déclares que mes mains ont pas l’air anormales. Merci docteur. Dis-moi un truc que je sais pas, encore. Je lève la main, pour agiter mes doigts. Aussi semblable que les tiens je suis sûr. Mais tu t’arrêtes pas là, t’as décidé de continuer la consultation. Est-ce que je dors bien ? Je sais pas. C’est quoi bien dormir, de toute façon ? Mais j’ai même pas besoin de te frôler pour savoir que quand tu fermes les yeux, c’est pas pour faire de jolis rêve. En même temps, vu les visions terrifiantes que tu te tapes. Sans particulièrement compatir, parce que j’ai capté que tout ce que tu ressentais était différent. Que s’il fallait faire le concours du plus misérable… Bah. Je sais pas. C’est juste merdique, comme sensations, comme expériences. Moi j’en connais des chiantes, surtout, quand je m’amuse pas à poser le doigt sur un macchabée. Ou quand je m’amuse pas à te toucher après que t’aies utilisé ton … don, pouvoir, truc. Enfin non. Parfois, y’a des moments, où je me sens obligé, où je sais qu’il faut que j’force une prémonition. Parce que ça me hérisse la nuque et qui faut que je le fasse, sinon. Ouais. Ça aussi, ça fout en l’air. J’suppose que non. Mais. On est chanceux c’soir. On a de l’alcool, d’ici cinq gorgée on se baise, alors bon, l’épuisement sera suffisamment là pour empêcher le cerveau de faire des siennes. Je suppose. C’est pas une science très exacte, l’abus d’excès. Et ça me fait rigoler, même si dans le fond y’a rien de marrant. Juste l’aveu pitoyable que y’a une certaine impuissance dans tout ce qu’on vit et que c’est comme ça. Mais que ça fait grave chier.

Tu pourras garder les menottes en souvenir, mon ange, t’en fais pas. Je dis, me rappelant de ce truc que t’as balancé quelque part et qui m’a coûté un peu de fric quand même pour que ce soit suffisamment solide. Dans l’optique où t’aurais eu l’idée de forcer dessus je sais pas. Puis je redeviens sérieux pour dire : J’en ai jamais parlé à qui que ce soit avant toi. Et maintenant que j’ai l’assurance de pas être cinglé, je me dis que ça donne plus de réalité à tout ça. Enfin. Presque. J’ai bien testé la moitié des médiums de la ville. Mais tous des charlatant. Qui se sont bien pissés dessus après que je leur ai sorti le grand jeu. Et ça me fait marrer. Mais c’est pas exactement la même chose que de s’entendre dire « ouais, j’ai des espèces de prémonitions sensorielles. » Donc, j’compte sur toi pour pas en parler. Même si c’est un peu con, dans le fond, on se connaît pas tant que ça, alors la confiance, je l’ai juste dans la certitude que tu peux comprendre c’que ça fait de pas savoir c’qu’on est vraiment. J’sais pas. Je lève la main, encore pour poser mes doigts contre ta nuque. Et retrouver l’habituelle sensation de froid. Enfin, l’habituelle. Je sais que ça aussi, c’est pas normal. Parce que t’es pas forcément froid. C’est p’t’être juste un indice sur ce que t’es. Mais plus d’odeur, plus de voix étrangère dans ma tête, pas de sensation plus étrange que ça. T’es juste froid. Et ce genre de chose, ça tue pas. Ça rend pas cinglé. C’est reposant. Que je finis par concéder. Parce que c’est vrai.
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Fable ☾☾☾ Indiana - Mer 5 Juin - 15:36


Le terrain est glissant, Soledad regrette déjà de l'avoir emprunté. Il est pas fait pour ce genre de conversations, les sérieuses, pleines d'un fond de vérité acide. Et le parasité remercierait presque Indiana d'alléger le tout, alors qu'un sourire vient à naître sur ses lèvres, quand il évoque ce qui devrait advenir. Se marre même un peu avec. Amen. Une injure à sa manière, levant sa propre bouteille avant de la reposer contre lui, sans en prendre une gorgée. Et il tourne la tête vers lui, à l'évocation des menottes, plisse le regard. Trop aimable honey, vrai qu'elles jurent sur toi, tu fais bien de me les laisser. Et se tourner finalement totalement pour se remettre sur le ventre, fausse bougeotte, le besoin simplement de pas rester statique, pour pas s'endormir là. Les prunelles qui reviennent se balader sur l'autre occupant du lit. Oh, quel privilège. Et il se moque encore à sa manière, fait une levée de sourcils équivoques, avant de secouer doucement la tête, posant une joue contre un flanc de bouteille. Tu veux que je répète ça à qui ? Et tu voudrais le dire à qui, pour moi, hein ? C'est qu'ils auraient juste l'air de deux tarés, dans le fond, s'ils venaient à évoquer ça au commun des mortels. Et il se voit mal en parler à Dickson, cachotterie nécessaire pour pas se faire passer un sacré savon, parce qu'il a passé depuis fort longtemps l'âge où il pouvait supporter ça.

D'autant plus quand les doigts reviennent se balader, qu'ils semblent simplement percevoir Moros en sommeil, replié tout au fond de Soledad, sans avoir à se soucier de tout cela pour l'heure. Les affaires d'Hommes ça ne l'intéresse pas quand elles ne mettent pas en danger l'hôte. Alors il est juste là, logé le long de son échine, à y sommeiller sans volonté de la broyer encore. Ça, je l'ai toujours été. Et c'est aussi vrai que le jour se lève pour mieux se coucher quelques heures plus tard. Il n'a jamais été un modèle de chaleur, de réconfort, jamais l'éclat de rire qu'on conservera en mémoire, plutôt les mots cisaillant les autres, morsure vivace pour qu'aucun ne s'attache jamais plus que de raison. La pierre qui recouvre trop efficacement, à peine effritée encore par ce soir, par les confessions. Sans doute aidée même, par l'alcool, comme parfaite excuse pour justifier quoi que ce soit de ce qui pourrait arriver encore. Pouvoir rejeter ses propres faiblesses sur pareil stigmate, sans honte aucune, pour continuer ce qu'il pouvait bien faire sans frémir. Accepter sans le faire, se faire passif et attaquant dans le même temps. Fataliste avant l'heure.

Au fait... Évite les recherches sur moi. Demande singulière, qu'il sait être difficile d'avance, parce qu'il va vouloir trouver des réponses encore sans doute, Indiana. 'Fin, comme tu veux en soi. Mais c'est plus... Il hausse les épaules, l'air de s'en fiche dans le fond. Je te raconterais tout moi-même, si on est amenés à se revoir encore. Et il n'attend pas de réponse, a posé ça là sans avoir eu besoin de s'égratigner l'ego. C'est juste mis là, Indiana en fera ce qu'il veut et Soledad saura bien assez vite s'il l'a fait, parce que s'ils se revoient il saura tout de suite. Il a déjà remarqué qu'il a rien du menteur, Indiana, et que ça lui plaît assez pour se le souligner. Et l'homme se décide de provoquer le destin, d'une simple remarque, dite sans même plus regarder Indiana. C'est long, cinq gorgées. Parce que dans le fond, il ne veut pas être reposant, Soledad. Que ça sonne trop positif, ce genre de choses, que ça l'effraie depuis toujours. Qu'il faut aboyer, sans cesse, pour jamais trembler. Ne restera que les cendres de tout ce qu'il aurait pu dire encore, qu'il balayera au pied des montagnes dans lesquelles il a pris place, pour toujours qu'il s'est promis.

Ils semblent assez d'accords
pour cesser de parler, enfin.


Pas besoin des cinq gorgées.
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