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enjoy the silence (brumi)

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enjoy the silence (brumi) - Ven 7 Juin - 1:08



- Tu ne veux pas me lire mon horoscope dis, c’est tout petit, j’n’y vois rien, j’n’ai plus quinze ans comme toi, moi!

Le plateau dans une seule main, Bran convulsait d’avance de voir davantage de monde débarquer. Ils fonçaient s’asseoir sur les banquettes, se fondaient à l’intérieur comme des nems trop chauds. A l’heure où le soleil se couche les vieilles du deuxième étage de l’immeuble d’à côté viennent se parfumer de raviolis vapeur, c’est les petites lunettes sur leur nez qui leur donnent des airs de chouettes contrariées. La voix monocorde de la jeune Yamamoto remue au dessus des les bols de soupe à moitié vides.

- Aujourd’hui faites attention à la couleur de vos vêtements car ils influeront sur votre humeur, une rencontre anodine contrariera vos plans… Ecoutez j’ai vraiment d’autres clients à servir. Vous ne devriez pas écouter ces bêtises, venez plutôt voir Chiaki et elle vous donnera d’bons conseils.

Après un clin d’oeil appuyé, elle faisait un demi-quart de tour et on entendait râler aux tables voisines, certains jouaient au mah jong, les petites pièces en céramique claquaient sur les tables contreplaquées de fausses estampes, on applaudissait pour dire au revoir, quand le bouillon de crevettes arrivait avec quelques céleris en bonus. Vraiment ils vivaient des plus lamentables plaisirs ce qui ne les empêchaient pas de tous ressembler à des cafards attablés dans le poisseux restaurant à cette période de l’année.

Bran s’enfonça dans les cuisines et baragouina quelques phrases bancales dans un japonais approximatif avant de tirer les clopes de la poche centrale de son tablier, elle se plantait au fond à côté des poubelles, appuyant sur la cigarette sans pour autant l’allumer, elle se plantait entre les dents de la gamine.
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enjoy the silence (brumi) - Mar 11 Juin - 19:19

Soudain, Fumi stoppe sa marche. La rue est calme, propice à la torsion rapide. Un quart de seconde, son nez s'est allongé jusqu'à muter en truffe, ses yeux se sont étirés jusqu'aux oreilles ; une déformation plus qu'une métamorphose, qui se produit jusqu'à l'intérieur de son nez, affiné par ses sens de monstre. Fumi hume l'air du jour de façon succincte, précise, comme une voile prenant une brise venant du large. Un clignement des paupières, et le masque disparaît ; le filet lui, reste ancré sur les muqueuses de la renarde, s'invite jusqu'à ses poumons où il dévoile tous ses arômes.

La maison est dans la rue adjacente ; et derrière elle, enveloppée de nicotine et de goudron, la silhouette de jade et d'ongles incrustés de paillettes. Fumi s'est imprégnée si fort de l'odeur de sa peau, en se prélassant sans invitation sur son futon, qu'elle la repère au-delà des fritures de gyoza et de la vapeur fraîche du tofu. Elle prend le temps de resserrer sa queue de cheval, basse sur sa nuque, et lisse sa longue jupe avant de reprendre sa route ; cette fois sans escale, si ce n'est un léger pas de côté quand un passant la croise en manquant de l'effleurer. Depuis quelques jours, Fumi a des frissons à l'idée du simple contact -quand elle raffole habituellement des paumes sur les épaules, des pressions encourageantes dans le dos ; à l'entrée du restaurant, elle s'efface de nouveau pour rester hors du chemin de clients repus, et enfin, elle entre.

L'intérieur est digne de l'extérieur vieilli, où s'entremêlent plusieurs générations d'indigènes et d'immigrés. Fumi se glisse à une table étroite contre le mur, et attend, patiemment, qu'elle fasse son apparition.

C'est une nouvelle obsession ; une parmi tant d'autres, qui se meut, qui respire, qui vit. Après tant d'années à subir ses propres lubies, la renarde est rodée aux processus de l'addiction -pourtant toutes particulières, et chaque nouvelle est vécue comme la première, qu'elles se fanent en quelques jours ou durent sur plus de deux siècles.
Alors quand elle l'aperçoit, derrière les tissus teints qui masquent l'ouverture sur la cuisine, Fumi a un sourire qui arque ses lèvres ; quand la main de la gamine repousse l'étoffe, que son visage maussade se tourne vers la salle après une invective en japonais venant des cuisiniers, le sourire grimpe jusqu'à ses yeux, qu'il souffle en deux lunes de bonheur.

Fumi lève vers le plafond une main volontaire, comme une première de classe désireuse d'attirer l'attention de son institutrice avant qu'elle lui échappe. Qu'elle attrape la première commande, avant les autres ; elle la voit, s'avance, et le visage de la renarde s'ouvre comme un coquillage quand la métisse baisse sur elle ses grands yeux. « Bonjour », fait-elle avant toute chose, ses paumes posées sur la table, dans un anglais rôdé par les années d'exil -et les nombreux masques étrangers qu'elle aura empruntés, depuis. « Je vais prendre le set de tempura, avec vos udon. » Est-ce qu'elle s'est fait une permanente, depuis l'autre jour ? Fumi l'observe, sans chercher à s'imposer, profitant de sa proximité pour appréhender les petits détails de sa vision d'humaine.
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enjoy the silence (brumi) - Sam 15 Juin - 22:48


L’enfant était une sorte de bourbe, mélange de Bangkok et d’un Japon laissé tel quels entre les mauvaises idoles dans des cartons honteux. Aussi, âpre était le goût des feuilles roulées sans vergogne par Bran dans sa chambre, quelque part autour de quatre heures du matin. Fébrile elle avait descendu ce vice à l’unité et elle n’était pas à l’âge où l’on disait que c’était tant pis pour les poumons, en soulignant que les non fumeurs avaient développé autant de cellules cancérigènes que les abonnés aux bureaux d’Arcadia. Elle était à l’âge où l’on s’en fichait tout court mais où les aînés savaient nous faire ravaler notre jeune fierté.

Sans animosité Bran regarde la bestiole au poil frisé, le dos courbé sur la poubelle, prêt à sauter. C’est comme si elle lui disait des yeux « vas-y » avant de prendre une bouffée, la voilà qui décampe. On l’interpelle, elle réceptionne et renvoie la balle dans un anglais courroucé, les bras levés elle entre dans les cuisines, plante son mégot dans une coupelle, on lui dit de ne pas faire sa petite riche, elle montre du doigt ses mèches de cheveux brûlées à l’ammoniac, le cri en silence de celle qui peut bien au moins tenter d’imiter les personnes de sa génération.

- T’as l’air ridicule Bran!
- Bah moins que toi! Bran tend les bras vers la charlotte règlementaire, les fumées de cuisson montent et ils rigolent pendant que la fille aux mèches feuilles mortes ou quelque chose du genre trempe ses mains dans l’eau.

Les assiettes déjà sur les bras elle s’élance, faisant un demi-cercle magistral pour éviter le regard de celui qui cherche à la faire l’appeler Papa depuis quelques semaines, ses ovales roulent si fort qu’ils manquent de se planter dans son squelette pour ne jamais revenir. Bran est soulagée d’être imbibée par les odeurs de sauce soja de la salle, c’est une histoire de slalom jusque la prochaine butte.

- Bonsoir. Bienvenue chez Yamamoto. Sous les cils tièdes à cause des fours, Yamamoto clique plusieurs fois sur son stylo, elle attrape comme un ronronnement les enchaînements souples de la cliente, si elle était plus observatrice, elle dirait:  C’est votre première fois non? Néanmoins quand le museau irrité par les recettes copiées-collées de Bran se lève, elle froisse d’un spasme le papier de son bloc-note. Tempura; Udon mhmh… Vous vouliez un accompagnement en particulier? La serveuse tangue histoire de revenir bien droit, c’est comme si elle avait suivi le cours d’un ruisseau pour suivre l’eau bien claire au bout et qu’elle refusait de dévier pour une raison qui lui échappait férocement.
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enjoy the silence (brumi) - Lun 17 Juin - 19:12

Yamamoto. Le nom résonne familièrement à ses oreilles, écho des kanji léchés que Fumi a lus juste avant d'entrer dans le petit restaurant. Elle en a connu, des Yamamoto -une branche du clan, en particulier, dont la réputation hantait le pays encore deux siècles plus tôt. Avec l'arrivée du monde moderne, Fumi ne serait pas étonnée de savoir qu'il s'agit là des descendants directs de cette lignée crainte -elle se rappelle encore les souffles apeurés de Toru, en décrivant le carnage des nogitsune près de Chiba. En ces temps troublés, on retrouvait les enfants de prestigieux shogun à perdre leurs maigres salaires d'employés lambda au pachinko -les Yamamoto récurant des marmites en fonte de l'autre côté du Pacifique ne lui apparaissait ainsi ni improbable, ni embarrassant outre-mesure.

Fumi l'observe poliment, retroussant l'ourlet de son sourire en la voyant griffonner, changer de jambe, et lui adresser ce même regard maussade qu'elle semble réserver aux êtres humains. Dans l'intimité de sa chambre, Yamamoto Junior semblait plus encline à se laisser apprivoiser par un chat inconnu. Après avoir côtoyé nombre d'êtres des deux races, Fumi ne peut que comprendre ce désarroi affiché à la figure du monde. « Un accompagnement ? » reprend-elle, et elle redresse la tête, piquée à la curiosité. C'est que, sauf en cas d'envie impérieuse de kebab ou de spaghetti vongole, la renarde cuisine généralement chez elle -ce restaurant japonais est le premier qu'elle visite depuis sa première nuit à Arcadia, il y a plus de dix ans. « Qu'est-ce que vous avez ? » reprend-elle, et avant que la serveuse ait pu répondre, piquée par une idée qui accroche une autre étoile dans ses yeux : « Est-ce que vous auriez de l'umeshu ? » Sa langue râpe contre l'intérieur de ses dents, à l'idée de siffler un verre de cette liqueur divine -est-ce qu'ils en auraient faite maison ? Même industrielle, Fumi serait comblée ; frappée d'une lubie microscopique, sur sa lubie du moment -la liqueur sur le visage boudeur de la jeune fille.

Quitte à se faire plaisir, autant le faire jusqu'au bout.
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enjoy the silence (brumi) - Sam 22 Juin - 15:21


Alcool de prune. Un de ces goûts, d’après la vieille bavarde constamment accrochée à son escalier, qui rappelle le pays. Elle a marché une fois dans les rizières après avoir regardé ses glaçons fondre plongés dans l’umeshu, et la nuit tombait petit à petit dans les vagues chaudes de la boisson. L’odeur lui revenait en tête, les troupeaux hagards habituels ne vivaient que par le saké, ils s’installaient là en cercle, commençaient à chuchoter, jusqu’aux braillements en caleçon une fois qu’ils finissaient ivres sur les banquettes. Bran n’avait rien contre le saké, d’ailleurs le saké pouvait lui remplir les joues de brûlures temporaires quand c’était nécessaire, sa consommation de saké atteignait des plafonds… Les vapeurs remontaient et endommageaient ses neurones, rompaient les connexions, le saké avait sa part de sacré, peut-être, si ça se trouve, au final.

- Oui on a ça. Autre chose? L’épaisseur noire de ses cheveux, pensait-elle sans raison, un chat aurait pu y passer les griffes et descendre, sur une longueur indécente, si ça se trouve jusqu’au noyau d’Arcadia sinon pas celui de la terre. Bran évitait de buter dans les pupilles de la cliente mais elle n’en voyait pas le fond, comme la plupart des fonctionnaires lubriques attablés tout près de la table où se tient l’étrangère se surprennent quand leurs noyaux de litchi cognent contre le cul de la bouteille. Elle aurait pu la trouver sur une des imitations de paravents de son escroc de cousin, l’habit en lin sur le dos, les détails des motifs et bien sûr, il ne lui aurait pas fait justice.

Une de ses tantes se serait empressée de lister les plats à part et numéros infinis servant à faire gonfler le portefeuille du restaurant plus qu’à remplir les gosiers des clients mais Bran n’était pas une de ces âmes en charpie, prêtes à se pâmer pour une commande de plus, et puis elles empilaient déjà les remarques concernant Bran, alors ça ne changeait pas grand chose. Sa main libre dégagea les descentes décolorées de son épaule.
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enjoy the silence (brumi) - Mer 26 Juin - 16:23

Les pupilles de Fumi suivent ses gestes, accompagnant le mouvement des mèches ondulées lorsqu'elles passent par-dessus son épaule, son souffle fatigué, le battement tranquille de son cœur -ces derniers, c'est par les yeux noirs qu'elle les observe, remuant son pied légèrement, sous la table, comme un chat ronronnant au creux d'une couverture douillette. Fumi se dit parfois que ce sont ces obsessions fulgurantes, temporaires ou chroniques, qui la tiennent en vie ; cycliques, elles lui relancent le cœur lorsque ce dernier commence à montrer des signes de lassitude, et la reprennent avant qu'il ne rende son ultime battement. Alors elle ne cherche plus à les contenir -seulement celles qui pourraient constituer une menace à ses santés, physique, mentale, spirituelle. Après tout l'âge lui pèse, et chacune de ses lubies pourrait être la dernière. « Non, merci. » La renarde esquisse un sourire, s'abreuvant de banalités qui, à la lumière cassée de la serveuse, revêtent des atours de délice. Même le japonais volubile de la table voisine, martelé de coupes de saké et d'exclamations graves, ajoute au décor où elle trône.

Lorsqu'elle s'éloigne, le regard de Fumi enveloppe son dos, un bref instant -assez pour s'y lover avec ses yeux de chat, et tendre une patte joueuse vers les cheveux colorés. On s'agite en cuisine, des plats sortent -un couple de loupiots qui accueille les bols avec un « chouettos » apparemment revenu à la mode. La photographe suit le ballet pressé des serveurs avec intérêt, découvrant dans leurs traits des similitudes équivoques -leur comportement de meute lorsqu'ils confrontent sa serveuse, en la croisant à l'entrée de la cuisine, puis à la caisse, indique qu'elle n'en fait pas entièrement partie. De la même famille sans doute, des frères et sœurs séparés par les vagues de l'existence, des cousins forcés par la crise, la tradition, la facilité, à travailler -et vivre- ensemble.

Elle redresse imperceptiblement la tête lorsqu'elle revient, arborant ce même sourire, et accueille les plats presque religieusement. « Merci », fait-elle, puis ses yeux dégringolent jusqu'à la ceinture d'où dépasse un fil rouge. Si le Destin s'en mêle, alors -Fumi se penche légèrement, et saisit entre ses doigts, délicate comme pour amortir le sans-gêne du geste, le bijou en jade. « Vous êtes taïwanaise ? » demande-t-elle en relevant les yeux, relâchant alors le porte-bonheur, avec un sourire. « Si ce n'est pas indiscret. » Après tout, elle n'est pas au courant qu'elles ont, déjà, partagé l'intimité d'un futon.
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enjoy the silence (brumi) - Jeu 27 Juin - 22:19


Bran aimait les créatures des profondeurs. Les poissons en bandes, les tortues et leurs slaloms, ça ne l’intéressait pas. Mais parfois, elle se plantait au milieu de la salle du restaurant, là où la poutre principale empêche les clients de circuler, et elle imagine. Elle imagine une méduse colossale, aussi bleu lagon que sur son écran de veille, là-haut dans sa chambre, le néant autour et les mangeurs de rouleaux de printemps tenant leurs baguettes à bout de souffle pendant que les tentacules, devenues létales les frôlent. Des absences qu’elle ne compte plus dans son océan improvisé aux abysses paralysantes pour elle comme pour le reste de la famille. Elle est ingrate, elle ne sait pas se tenir, elle donne un choc quand elle vous touche parce qu’elle n’a pas arrêté de frotter les ballons gratuits du fast-food des européens contre ses cheveux de feu. Et longue à la détente, Bran les dévisage avec indifférence, comme si elle était, la tête dans un bocal pour poisson rouge, coincée sous l’eau. La cliente vidait toute l’encre de la cartouche, ne laissait qu’un rouleau translucide, une sensation de vrai, sentir l’écume sous ses doigts, voir les bulles se former sous la pression. Elle défaisait son vide, d’un claquement de doigt, Bran s’était éloignée d’elle, barbouillée.

Et pendant qu’ils parlaient tous si bruyamment, elle n’était plus si agacée, si amère, elle se surprenait à penser que leur accent était enregistré dans une petite boîte, qu’ils aimaient en faire tourner le bidule pour l’écouter en boucle: dans une brèche inattendue, peu crédule, elle appréciait leur compagnie.
Ensuite, hurlant dans ses oreilles, la table cinq, la table cinq! Bran revenait, son éclair sur la figure éclatait de lumière, elle était maintenant les bras tous maigres mais étonnamment solides, chargée de trois plateaux ronds et elle fit un cercle parfait dans la salle en comptant les bouteilles vides, à moitié vides, remplies au tiers. Elle fit ça bien deux fois avant d’avoir la bonne commande.

Arrivée à la buveuse d’umeshu, Bran revivait le passage à vide, - De rien, pouvait observer les fonds marins en laissant quelques bulles de silence sortir, à peine l’articulation d’un quart de sourire se faisait-elle voir qu’elle s’enfonçait entre les vagues et la prenait à la poitrine.

L’anxiété.

Du choc entre le symbole accroché à la sangle du pantalon et le rouge du fil, et le lien immédiat qu’elle fait, ses cheveux de jais, les mains coulées dans du lait, la commissure heureuse, le sentiment de plénitude. Elle mettait les plateaux, à présent vides les uns au dessus des autres. Trois, elle comptait, sachant pertinemment qu’il y en avait trois. Trois, trois plateaux. -…Mon père. Elle sent le bibelot qui se traîne contre sa cuisse. Et si, un peu, mais vous êtes nouvelle alors… bon.
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