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(artyel) les hauts de hurlevent.

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(artyel) les hauts de hurlevent. - Sam 23 Fév - 2:09



(thomeo)
les hauts de hurlevent.

Le Roi s’avance en terrain connu, le bordel est territoire conquis, les innombrables créatures qui le peuplent n’osent relever les yeux vers les siens, comme doucement soumises dès la première contraction de leurs poumons. L’épaisse fumée de sa cigarette enveloppe l’odeur rustre qui imbibe déjà les murs, pénétrant jusqu’à la moelle même des briques. Nul ne remue, comme prenant seulement conscience des fils accrochés à leurs membres, jolis pantins  de bois, soudainement maladroits, qu’ils secouent un peu lorsque la nuit devient trop noire. Ses visites se font plus rares depuis que la marâtre s’est évaporée, l’ombre en a rattrapé une autre, brume sur brume, cendre sur cendre. Il connaît pourtant toutes les filles, il a la mémoire des visages, des langues, de leurs bouches éteintes et mordues par la sauvagerie des bœufs s’infiltrant entre leurs cuisses. Elles ont le tragique d’héroïnes grecques, condamnées à mourir au début même de la pièce. Les noires reliques de son enfance parisienne le force à les admirer toujours un peu plus, ces actrices de l’intime, ces filles qui ne deviendront jamais dames. Il est né dans la même partition de gémissements et d'odeur ocre grimpant dans les rideaux, il est né dans cette misère d’amour et de sexualité, lové entre des seins étrangers en geignant pour sa mère. Dès lors, comment ne pas se sentir comme chez lui ? Reçu comme un dieu, il s’est fait prince nouvellement couronné, il s’est fait monstre sur un trône de chair et de sang. En bon patriarche, il veille toujours à étendre ses visites. Ses lèvres ne se fatiguent cependant jamais en vain, nul ordre ou prière n’échappe à sa vigilance d’ogre affamé, il ne quitte le bureau qu’aux hautes heures de la nuit, dans la beauté qu’est le chaos de ces couloirs dépouillés. Même les clients s’endorment lorsque l’aurore se ranime, diablesse. Lui monte pourtant gravit les escaliers, atteint la porte désirée, entre sans toquer. Le matin a rattrapé son existentiel ennui, éteint la caresse de la nuit. L’aube lutte pour filtrer à travers les rideaux tirés, il la nargue du bout de l’index, glissant le long du tissu drapé. « Je sais que tu ne dors pas, Ariel. » Lance-t-il d’une voix se confondant tout à fait avec la brise salée s'infiltrant entre les draps, juste avant l'aurore. « Tu es jeune mais pas assez fou pour te risquer à la léthargie en ma potentielle présence. » Gracieusement, dans le crépitement significatif d’une flamme jaillissant d’un briquet, il s’installe un bord du lit : le diable au chevet de l’enfant. « Il n’y rien de plus appétissant qu’un oisillon endormi. » Et la lueur éclaire ses deux yeux noirs veillant sur la catin étendue ; s’il ne parlait que de jeux-d’entrecuisses alors l’échange serait bien moins distrayant : le léviathan a le goût du sang et des âmes attendries avant d'être dévorées.  
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(artyel) les hauts de hurlevent. - Dim 24 Fév - 20:06



Veiller tard et dire merde à l'aurore. Celle qui se fait indésirable, faussement éloignée du cocon fébrile de la chambre. Celle qui filtre sans gêne à travers les rideaux tirés à la hâte, lueur écarlate embaumant la petite pièce. Fils du soleil incapable de pleinement le bouder. Môme à la peur du noir qui circule encore dans les veines même alors qu'il frôle les trois décennies d'existence. Soirée folle aux relents de vice encore accrochés à la peau malgré le temps passé sous la douche, embaume sa piaule de la fumée capiteuse du bois sacré qui se consume lentement dans son écrin posé sur la table de nuit. Les bras enlaçant l'oreiller, visage enfoncé dans le moelleux pour s'enliser dans l'abandon total qu'il offre au sommeil, le calme étrange qui règne dans le bordel est un baume au cœur. Ce moment où rien ne bouge, tout semble suspendu, figé dans un entre-deux bizarre, une torpeur molle pour les corps utilisés et usés. Sans vraiment être capable de pleinement se laisser aller aux bras de Morphée, il n'y a que chez lui qu'il dort comme une masse. Pas le temps de rentrer, il est tombé comme un sac, rompu. Alors les cils battent l'oreiller lorsque les mots virevoltent à ses oreilles. Menace qui affole le cœur avant d'apposer un visage sur le timbre. Prostitué qui remue sous le drap, creuse ses reins dans une esquisse féline d'un étirement morne. Tourne le visage en direction de la voix.
« - Mon roi. » Qu'il ronronne, le timbre encore empêtré de sommeil. Pas à son avantage l'argentin, glisse les doigts dans ses boucles en désordre pour les remettre en place du mieux qu'il peut.

« - Quel honneur que vous me faites en vous tenant là. » Fausse impression d'être la Belle au bois dormant. Sauf que ce son prince charmant ne paie pas pour lui rouler des pelles. Vrai, mais tant pis. Bâillement difficilement retenu qu’il étouffe au mieux avant de se retourner, se redresser et s’assoir dans le lit face à son visiteur. Drap tiré sur le corps dénudé dans une fausse pudeur qui pousse à se planquer dans l’étoffe. « - Parce que tu trouves que je ressemble à un piaf ? » Voix qui vibre d’un léger rire qu’il conserve dans le fond de sa gorge, pas du matin Ariel, encore moins quand il n’a que quelques heures de sommeil dans les pattes. Vouvoiement, oublie pas... Merde. Il fait un effort parce que l’homme qui joue les aurores n’est pas n’importe qui. Parce qu’il ploie l’échine face au monstre, ne bronche que sur demande, pour le plaisir de l’autre. Doigts qui se frottent les yeux et le bras se tend en direction d’Artyom. Les phalanges délicatement disposées dans un appel de partage bizarre, attendent l’autorisation de venir cueillir la cigarette à la manière d’un de ces fameux oisillons qui réclame la pitance du bec de sa mère.

« - Debout aux aurores, quelque chose vous préoccupe ? » Questionne avec douceur, se doute qu’il n’obtiendra pas de réponse mais il s’en fout. Les jambes se replient sous le drap, genoux contre le torse et lui qui y pose son menton, esquisse parfaite de l’innocence. Fausse à s’écailler dans le vernis de ses yeux pétillants.
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(artyel) les hauts de hurlevent. - Lun 17 Juin - 21:23



(thomeo)
les hauts de hurlevent.

Tout autour de lui lui appartient. Des murs craquelant sous la force du vent matinal au grain de poussière s’échappant des barreaux du lit, du tapis salis par les pas des âmes errantes à l’enfant endormi dans le Styx. Il donne l’impression que le monde n’est qu’une immense sphère qu’il fait passer entre ses doigts. Ainsi, lorsque le vent glacial pénètre dans la pièce, par la fenêtre qu’il a grande ouverte, ébouriffant la peau chaudement endormie de son oisillon, il semble qu’il ne s’agit que de la traînée de son passage, des cris quelques damnés accrochés à ses chevilles. L’autre s’éveille sans grogner tout à fait, le russe sait qu’il aurait suffit d’un autre visage pour qu’il le fasse, il a l’habitude que ses interlocuteurs répondent avec les dents serrées. Pas de quoi se plaindre, seulement obtempérer. La catin a cet air d’enfant tiré de Morphée, ce quelque chose d’un peu perdu, distinguant à peine la forme sombre installée au bout de sa paillasse. C’est ce diamant d’innocence, même mimée, qu’Artyom convoite. Entre ses lèvres serrées la sèche se meurt, dégueulant encore sa fumée grisâtre, embaumant la pièce. Le gosse hasarde un tutoiement, Artyom ne tique pas. Il va se reprendre, il le sait, ils se reprennent toujours. Sa soif l’empêche tout à fait de gronder. Une étrange accalmie semble, et seulement semble, rasséréner ses nerfs à vifs. C’est le sang russe, aussi bleu que glacé. Tout le distingue de ces crétins d’Italiens. « J’ai dit oisillon, pas piaf, Ariel. » Le reprend-t-il, comme un professeur d’école, ôtant délicatement la veste de son costume. « Tu remarqueras que la différence réside dans l’âge. L’oisillon n’a aucun garantie de devenir piaf un jour, comme tu dis. » L’argot fait tâche de sa langue souple, parfaitement maîtrisée, son accent russe est d’acier près de la langue d Shakespeare, pourtant une musique s’en dégage. Qui sait si l’enfant aura un jour le moindre intérêt à ses yeux, en vieillissant ? Certainement que non, il s’en détournera dès les premières rides. Véritable loi de la nature. Ses doigts quittent les draps pour venir délicatement saisir la cigarette, qu’il vient placer entre les siens, tendus, frôlant légèrement majeur et index à la peau embrasée. Cueilli au creux du lit, il est cuit comme à la broche, d’une délicatesse presque hypnotisante. Ariel se risque à une question. C’était vanité que de chercher à percer les méandres de l’esprit d’Artyom, voire même de simplement chercher à s’y hisser. Le démon n’y répond pas, ouvrant lentement ses boutons de manchette, avant de saisir par la cheville, moulée par la couette, le  petit curieux. Il le tire jusqu’à lui, immobile, tandis qu’il reprend sa cigarette. Voir les yeux du brun passer de la curiosité pétillante à la surprise inquiète lui provoquerait presque des frissons. « Est-ce pour cela que je paye, suka, un interrogatoire ? » Il a pourtant souvent eu des conversations bien plus longues avec cette garce sans importance. Artyom ne pratiquait pas beaucoup d’hommes, même pour son bon plaisir. Lorsqu’il s’agissait de sexe, les femmes avaient un arcane bien plus stimulant à détruire. Ariel était pourtant devenu un vrai habitué des draps d’Artyom, sans que le sang n’eut encore coulé. Du moins jamais autant qu’avec ses poupées brisées. « L’avenir appartient à ceux qui ne dorment jamais. Je te l’ai déjà dit. » Le voilà qu’il souffle en plantant ses deux lucarnes sans couleur dans les siennes : dernière vision avant la petite mort.
 
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(artyel) les hauts de hurlevent. - Mer 19 Juin - 20:02



Etrange impression que d’être là, empêtré dans ses draps avec à ses pieds la silhouette du seigneur de son prétendu clan. Honneur bizarre qui fait battre le petit cœur un peu plus fort, Ariel mal à l’aise dans sa posture joue des orteils sous le tissus immaculé, les crispe et les détend au rythme régulier de sa respiration. Calme ses nerfs comme il peut, la gorge sèche de ceux qui viennent de quitter le sommeil, à plisser les yeux dans la clarté fanée baignant la chambre. Frissons contre l’échine sous l’air frais s’y engouffrant la chair de poule court sans gêne sur son bras tendu vers son roi de misère. « - Les deux sont pareils, plein de plumes, ça siffle et ça chie sur la tête des gens… » Qu’il souffle avec la délicatesse d’un môme boudeur. Timbre de voix enroulé dans les notes chantantes d’un éclat de rire qu’il retient et qui vient exploser dans le bleu encore ensommeillé de ses grands yeux.

Les sourcils se froncent, dans le battement fugace des cils, l’air se renfrogne et le regard se pose plus bas, sur la veste que vient de retirer son client de marque. « - Je n’ai donc aucune garantie de durer ici ? Ce n’est pas comme si c’était nouveau, vivre vieux, ça n’a jamais été fait pour moi. » A peine un murmure qu’il lâche, douloureusement pensif. Ses doigts s’agitent dans le vide qu’ils implorent et enfin la cigarette s’y glisse dans un frôlement qui électrise autant qu’il dérange. Pas fait pour ça Ariel, celui que l’on veut mais que l’on ne peut plus avoir. Ces prix qui escaladent dans l’espoir d’obtenir la primeur de retourner dans son lit et lui qui se dérobe à chaque fois. Incapable d’y répondre, il préfère encore passer pour une pute capricieuse et les rendre tous dingues plutôt que de recommencer le cycle infernal du défilé d’imbéciles entre ses cuisses. Pourtant, il sent que la donne va changer. A cette main agrippant sa cheville pour l’attirer jusqu’au corps auquel elle se rattache. Soupire de surprise en morsure contre les lèvres, ses dents se serrent sur le filtre qu’il mâchouille sans le vouloir, tire dessus et se brûle les poumons de cendres. Celle qu’il recrache par le nez à la manière d’un dragon enrhumé, souffle le reste dans une expiration fébrile une fois débarrassé du cylindre quasiment consumé.

« - Non, bien sûr… C’était juste pour faire la conversation… » Tu penses vraiment qu’il a envie de te faire la conversation cette fois ? Une part de lui l’espère, que ce réveil impromptue n’apporte pas avec lui la promesse d’un sensuel qui lui noue le cœur et la gorge rien que d’y penser. Lueur de panique dans les pupilles rivées sur le visage sévère du russe, à lui rappeler son propre père. Dans les traits austères, la froideur du regard au bleu délavé. De nouveaux frissons lui grignotent la nuque, petits morceaux de crainte en débris de verre contre lesquels il se roule presque avec allégresse. Ariel se redresse un peu, ramène son pied vers lui et s’agenouille finalement sur le matelas, le drap glissant pour dévoiler la chair et ceinturer les hanches, les protéger dans l’illusion d’une pudeur qui n’a plus lieu d’être entre eux depuis longtemps.

« - C’est vrai, je suis épuisé, vous n’avez pas choisi le meilleur moment… Peut-être quelqu’un d’autre sera plus à même de vous contenter ? » Il hausse une épaule, candide dans le fond du geste. Factice parce qu’il sait, Ariel, que c’est lui que l’homme veut. Personne d’autre. Gamin bien souvent trop adulte, à connaître les vices les plus ignobles du monde pour en être l’un des instigateurs. Une pute sans talent, ça ne dure jamais, lui est encore là alors… Assurément tu en as, du talent. Combien tu vas le faire payer, lui, pour ton dépucelage fantasmé ? Mâchouille sa langue mais ne répond pas, il calcule, cherche ce qu’il pourra dire ou faire pour retarder l’échéance. Espère passer au travers, encore un jour de plus.  
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