AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

under the water ♦ nerissa

 :: abandonnés
Invité
Anonymous
under the water  ♦ nerissa Empty
under the water ♦ nerissa - Mar 23 Avr - 11:55

under the water
EXORDIUM.
Inspiration, respiration. Sifflante celle-là. Le réveil qui l'avait arraché de son lit, le matin même, avait sonné son glas. C'était une journée comme une autre pourtant, l'homme aurait pu croire que le dernier jour dans la piètre existence d'un individu tel que lui aurait été décoré de quelques étranges et funestes présages. Mais, le destin devait sans doute de régaler de sa propre brutalité et rien n'aurait pu laisser transparaître les désastreux instants qui mèneraient à sa propre perte. Pourtant, il y avait eut des signes, des avertissements, qu'il avait poursuivi sans précautions. Étendu sur le béton glacial d'un quelconque hangar des docks, il était en train de crever. Cette pensée prédominait désormais avec celle de, peut-être, espérait-t-il de ses dernières forces, revoir les malheureux moments de sa vie, et la revoir surtout. Qu'avait-t-elle, pensé, ressenti, avant son trépas ? C'était une question qui l'avait harcelé des jours, des semaines durant. De la solitude ? De la détresse ? De la déception ? La carcasse saccagée. Les poumons écrasés, les côtes brisées, il n'avait désormais plus à imaginer.

Les types l'avaient traîtreusement approché. Sur les docks, il avait entraperçu une marque, leur marque, celle du gang, ceux qui s'étaient mis une bonne partie de la police dans leur poche grâce à de généreux cachets offerts entre deux portes. Le quartier était pourri, il le savait, sa femme le savait. C'était pour ça qu'on lui avait offert une promenade chez les poissons. C'était pour ça qu'il avait rugit vengeance, tirant habilement les ficelles de quelque uns de anciens collègues de son épouse, amenant au sang versé. Le gang avait pris un sacré coup. Rien de majeur, il subsistait toujours et était passé à autre chose mais au moins le vent avait tourné : de nouveaux chefs, les anciens au placard ou six pieds sous terre, tout dépendait. Mais, il y en avait un qui avait préféré se faire oublier, un, le seul surement, qui avait des doutes quand au rôle du veuf éploré tenu par Ozymandias.

Après tout ces années, il n'avait pas eut de mal à le reconnaître. Un peu plus grisonnant sans doute. C'était un dieu quelconque au milieu d'une mafia mortel. Il avait mis sur le compte de sa nature le fait qu'il l'avait pisté. Ses sbires lui étaient tombés dessus et l'avait amené à l'écart, dans les entrailles d'un hangar abandonné, au bout des docks. Le matin était encore jeune et personne ne s'aventurait dans le coin. Ils avaient dû s'en assurer. Quand au reste, il était flou. Seule la douleur ressortait encore, les coups résonnant entre les murs de la bâtisse vide.

Les poings, la lame, les bottes, et le coup de feu - adroit. Une dizaine de minutes, un quart d'heure. susurra une voix. L'expérience du terrain lui en avait fait voir des blessures, en recevoir quelques mêmes. Dans les yeux des medic, il y avait parfois la résolution, le savoir que la fin était proche. Certains signes ne trompaient pas. Un sourire sanglant, une cigarette écrasée sous un talon. Le boss était parti, disparu du champ de vision tremblotant de leur victime. Puis le silence. Le monde avait-t-il disparu autour de lui ? Ou n'avait-t-il pas daigné assister à ses derniers instants ? Une fantaisie de ce dieu sans doute. Oui surement. Il tenta de ramper : sans succès. Alors, il bascula sur son dos, le regard rivé au plafond, adressant un sourire à quelque entité invisible et imaginaire. Mmm. Il eut chaud, puis froid, avant de basculer dans une semi-inconscience.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
under the water  ♦ nerissa Empty
under the water ♦ nerissa - Mar 23 Avr - 19:19

under the water ★ ozymandias & nerissa
  Éternelle fuite en avant, inlassable course contre le temps ; elle n'avait jamais su faire autrement que de fuir, toujours, toujours plus loin. Fuir les ombres qui s'accrochaient à ses pas, fuir les fantômes qui hantaient ses rêves, fuir les pensées et la réalité. Une autre nuit sans sommeil, heures suffocantes dans la prison de son propre esprit ; et elle s'était sentie étouffer, la fille des océans, avait laissé le bambin endormi pour s'échapper, le temps d'une parenthèse volée, pour respirer.
L'âme rebelle, l'âme indomptable, de celles que nul ne saurait faire plier ; l'âme fracassée, pourtant, l'âme écrouée sous le trouble et le chagrin. La perte était plaie à vif dans son cœur mis à mal, et elle n'était plus que voilier ballotté par les flots, incapable de retrouver son chemin écrit en lignes de lumière dans les cartes du ciel. Jetée à corps perdu dans le business et la vengeance, avec l'ambition futile que le sang de ceux qui lui avaient arraché Aksel parvienne à laver la peine qui la consumait. Contrat après contrat, dans une tentative désespérée d'oublier.
Ses pas l'avaient entraînée là où était sa place ; et les doigts carmin de l'aurore qui s'étiraient sur la surface ondulante de l'océan étaient baume céleste sur son âme déchirée. Traits de lumière qui dansaient sur l'écran de ses paupières closes, alors qu'elle se noie dans le parfum des embruns si familiers, viciés dans l'air des docks de la ville, réconfortants, pourtant. L'écho d'une autre vie, de mille vies, de son essence même ; et un bref instant, elle se sent en paix.
Les océans étaient infinis, et ses propres vies l'étaient également ; elle vivrait pour voir s'enflammer l'astre solaire une seconde foie, vivrait pour le voir s'éteindre. Il n'était pas de fin à son histoire ; elle survivrait toujours, se relèverait toujours.
Un bref bip dans sa poche pour l'ancrer dans la réalité et l'arracher à ses pensées ; et elle grommelle, l'incarnation, se détache de la vue du rivage pour arpenter les docks, mains enfoncées dans les poches. Un colis à déposer, babiole millénaire sur laquelle elle avait fait main basse, simple échange loin des regards, dans le théâtre des hangars désaffectés.
Un pas la détourne de sa destination, pourtant ; le pied qui glisse sur une tâche rubis au sol, et l'instinct qui s'éveille, brusquement. Une brève hésitation pour la retenir, dans la crainte de se mêler de machinations qui la dépassaient, de risquer l'existence de sa fille en perdant la sienne ; mais elle s'écarte du hangar qu'elle poursuivait, s'élance vers celui devant lequel elle se tient — l'idée tenace que sa fille serait fière, qu'elle devait se montrer digne.
Un corps qui baigne dans son ichor répandu pour faire écho à ses craintes ; et elle reconnaît le visage figé dans un sourire douloureux, identifie l'homme emporté dans les limbes de l'inconscience ; et elle porte ses mains à sa bouche devant l'étendue des blessures, la fille des océans — de celles qui en avaient trop infligées pour ne pas craindre. Brusquement, c'est Aksel qu'elle voit, Aksel qu'elle n'avait su sauver. Un écho du marché passé, un écho de la méfiance et des rires ; et elle maudit l'étoile obscure qui condamne ses jours, et fourrage dans son sac sans délicatesse aucune. Ses doigts poisseux de sang qui se referment sur une bouteille d'eau qu'elle ouvre à grand peine, alors que les lèvres forment une flopée de jurons fleuris. Les paupières se referment, un instant, alors que les doigts scintillent et que l'eau se fait prisme de lumière, ruisselle pour insuffler la vie dans les tissus troués par la balle ; et elle se plie, brusquement, alors que s'ancre dans sa chair la morsure du coup de feu dont il avait été victime, et elle grogne, plus animale que véritablement humaine.
Une plaie, dans le désastre qu'était devenu le corps fracassé. C'était insuffisant, et l'eau se faisait mirage ; un regard désespéré vers le lointain, vers les flots qui scintillent, et bientôt, c'est sa main qui part, gifle les joues avec répétition, une satisfaction latente. 'Je t'interdis de crever ici, Kydd. Alors tu ouvres les yeux tout de suite, enfoiré.' Et elle plie, la fille du désert, glisse le bras du photographe autour de ses épaules pour le soutenir, le traîner jusqu'à la nappe brillante, et elle vacille sous le poids soudain. 'Je peux pas te porter, Kydd. J'ai besoin que tu m'aides à sauver ta peau. Alors sois l'emmerdeur que tu es d'habitude et bouge.'
Un pas vers l'eau.
Un pas vers la vie.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
under the water  ♦ nerissa Empty
under the water ♦ nerissa - Dim 5 Mai - 10:41

under the water
EXORDIUM.
Un bref éclat, qu'il ne savait pas trop s'il l'avait rêvé ou réellement aperçu, le ramena à la réalité. Un souffle imaginaire le faisait basculé entre conscience et inconscience, de vie à trépas. L'endolorissement qui dévorait la moindre parcelle de son corps paraissait de plus en plus irréelle. Peut-être ne s'agissait-t-il que d'une rêverie estival vers laquelle le dieu, allongé sur une des plaines d’émeraude de la vieille Eire, à des siècles là, s'échappait. Tremblants, le bout de ses doigts s'élevèrent jusqu'à effleurer l'une des plaies qui avaient fleuri sur son torse avant de retomber mollement le long de son flanc. La Mort se laisserait peut-être bernée, pensa-t-il fiévreusement, une piètre tentative d'humour intérieure tandis qu'un peu de ses sens lui revenait. Quelques mensonges ou baratin lui offrirait peut-être une troisième chance. Un mince rictus déforma ses lèvres et de nouveau, il sombra.

Puis, soudainement, quelques secondes plus tard (ou peut-être étaient-ce des minutes ou des heures), une voix parvint à ses oreilles. Humaine,, oui, mais des mots impossibles à identifier. Ses bourreaux étaient-t-ils revenus achever leur besogne ? Le narguaient-t-ils de quelques vérités ou insultes ? Son imagination travaillait peut-être à combler le manque des proches ou d'un quelconque contact humain lors de ses derniers instants, bien loin d'être ceux - tant envié - du vieil homme au fond de son lit, entouré par quelques membres de sa lignée. Il crevait seul et sa conscience ne le tolérait pas. Pourtant, les sons émis par l'inconnu avaient l'intonation indescriptible de la réalité (comment pouvait-il de tout manière, la définir dans un pareille moment). De nouveau arraché aux douceurs de l'évanouissement, quelques phrases, entrecoupées quoique tout de même compréhensibles, l'atteignirent enfin, déchirant le funèbre cocon invisible qu'il avait lui même tissé lorsqu'il se résout à y passer. Il voulait gueuler à la voix de partir, de le laisser ici ou alors de l'accompagner s'il s'agissait de quelque esprit venant d'outre tombe. Quelque soit sa résolution, il ne pouvait laisser échapper qu'un vague gargouillis; le menteur était enfin muet.  

'Je t'interdis ... crever ..., Kydd. Alors ... ouvres ... yeux ... , enfoiré.' Un instant durant il osa espérer que c'était elle, l'épouse qui avait elle-même trépassé. Non. Mais la voix était familière, déterminée, et les traits flous du visage à qui elle appartenait lui rappelait bien quelque chose. Une des innombrables victimes de ses baratins mensongers. Pas victime. Non. Le fil de ses pensées se déchira de nouveau. Il sourit béatement. Une belle femme. Surement. Mort. Vivre. Le contact le ramena à la raison et plus particulièrement auprès d'elle. Alors, il se décida enfin : il voulait vivre.

La charpente de l'homme en avait pris des coups, ressentit des souffrances, aiguës, ou sourdes. Mais, rien n'était comparable à cette douleur qui le traversait subitement par vagues, tantôt légère, tantôt puissante et incapacitante. Le voilà le problème : il ne peut s'arracher à la mort, vaporeuse et omnipotente, qui l'agrippe soudainement. Parce qu'il va crever non ? Non, non, non... le mot résonne dans son crâne, à travers l'atroce migraine qui pointe le bout de son nez. 'Bouge.' Lentement, malgré l'insoutenable douleur, il cèda devant l'étrange encouragement. Un long râle passa ses lèvres tandis que ses muscles commençaient à s'activer. Des lumières dansaient devant ses yeux mais il passa outre. Enfin, ce fut la délivrance et le corps quitta pour le domaine terrestre pour celui de l'aquatique. Que l'eau soit son salut était d'une étrange poésie.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
under the water  ♦ nerissa Empty
under the water ♦ nerissa - Dim 12 Mai - 22:07

under the water ★ ozymandias & nerissa
  Divine, protectrice des hommes et des échoués, mère de toute vie sous-marine, égide de vagues et de nacre pour veiller sur les pêcheurs et les navires ballotés par les flots. C'est l'instinct millénaire qui prend le dessus, réflexe de l'âme qui ne saurait laisser perdre l'homme mourant lorsque la mortelle n'est qu'égoïste consciente que le sauvetage dessert ses intérêts vénaux, expose le cours même de ses jours à la revanche des coupables. Elle vacille, la déesse, pourtant, muscles brûlants, mis à mal par l'effort fourni, dents serrées dans la tentative désespérée de préserver le dernier souffle de l'homme qu'elle supporte de toutes ses forces. Ses iris glissent vers le visage inconscient qui dodeline près de son épaule, un regard inquiet dont elle le couve, dans l'espoir inconscient qu'il ouvre les yeux et vive.
Rien de plus qu'un fou égaré sur ses quais, un étranger venu traîner là où il n'appartenait pas, un fouineur qui avait su lui arracher un rire lorsqu'elle naviguait à l'aveugle, perdue dans un océan de ténèbres, noyée dans le deuil et le chagrin. Un brin de lumière dans l'obscurité — un brin de lumière qu'elle ne parvient pas à laisser mourir.
Les paumes maculées de son sang, la poitrine brûlante de la souffrance qu'elle lui avait arrachée pour s'en faire hôte, le souffle court de l'effort fourni, elle avance, pas après pas, éprouvant chemin de croix pour un homme dont elle sait si peu ; éprouvant chemin de croix qu'elle n'avait pas su faire pour celui qui avait réellement compté, pour celui qu'elle avait perdu.
Le corps fatigué, agité de tremblements sporadiques, elle manque un pas, ne parvient à peine à maintenir son équilibre, ne parvient qu'à peine à s'empêcher de renoncer. Les chimères dansent dans son esprit, pourtant, et les Furies agitent les troubles et le doute, déchirent la fragile volonté de leurs griffes impitoyables. A quoi bon? Il est probablement déjà mort.
Elle se fige, un instant, interrompt sa marche de pénitence, paupières fermées dans le renoncement.
Une voix s'élève pourtant, écho de clarté dans la brume de ses pensées. Ta fille serait si fière. Les paupières se rouvrent brusquement, semblent un instant trouver un éclat émeraude pour parer l'homme — et un râle qui s'échappe des lèvres mourantes, sa force qui se mêle à la sienne.
Et ils avancent, ensemble, se soutiennent mutuellement, entité bicéphale qui se découpe sur l'horizon alors que l'océan s'approche.
Océan de vie, océan salvateur, océan rédempteur dans lequel elle le plonge sans ménagement, dans lequel elle s'immerge à sa suite, maintient l'homme à la surface. Et elle grommelle, lâche un juron, se morigène de ce qu'elle s'apprête à faire, de ce qu'elle envisage.
Le nécessaire.
La carcasse mortelle, chair tendre et fragile hurle à la souffrance qu'elle va faire sienne, se refuge à la seule idée de laisser couler le pouvoir sacrificiel entre ses doigts — mais elle n'est pas humaine, ne l'a jamais été ; c'est l'eau salée qui coule dans ses veines, c'est le feu de l'olympe qui embrase son âme millénaire. Alors elle renonce, s'abandonne, ne fait qu'une avec l'océan et l'homme, et elle hurle alors que l'eau bouillonne de lumière et que les maux quittent le corps de l'homme pour se fondre en elle, cri de défi adressé à la face du monde.
Le corps en feu, le corps déchiré, elle plie sous les coups de l'Ordre des Choses, roue d'équilibre pour préserver la balance ; une âme pour une âme, une vie pour une vie. Un hoquet de souffrance qui lui échappe, sa carcasse persuadée de plaies qui ne sont que fantômes, reflet de celles qui s'effacent de l'homme.
La poitrine suffocante, elle manque s'évanouir, ne se raccroche qu'à peine aux bribes de réalité et de conscience auxquelles elle a accès, alors que la lumière faiblit et que le lien se rompt. Les paupières papillonnent, voudraient dériver dans l'oubli, s'abandonner au sommeil, se tailler un linceul des vagues dans lesquelles elle rêve de somnoler.
Attirés par une force qui dépasse sa simple volonté, ses doigts trouvent ceux de l'homme, s'y entremêlent, comme pour s'empêcher de dériver, y insufflent une pression légère. 'Kydd. Il faut qu'on sorte de là.' Une vague poussée communiquée par l'océan pour les hisser vers les quais, molle tentative pour drainer un peu plus ses forces. Elle valse au bord du gouffre, la déesse, le corps fracassé, flamme d'Hestia vacillante, entrevoit déjà les portes infernales dans un mirage épuisé. Un coup d'épaule, dans un sursaut de volonté, et elle repousse le corps miraculé sur les quais, ne s'y hisse qu'à peine. La joue appuyée sur le bitume sale, les iris flous tournés vers le visage de l'homme, elle voudrait rire jaune, ne parvient qu'à laisser s'échapper un souffle de voix. 'C'est la dernière fois que je fais ça pour toi, Kydd.'


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
under the water  ♦ nerissa Empty
under the water ♦ nerissa - Lun 10 Juin - 12:09

under the water
EXORDIUM.
Pendant un instant, il lui semble vivre milles morts, échos des vies antérieures du dieu. Mais, celle-ci ne viendra pas s'ajouter à la longue lignée de trépas connue par l'âme qui l'habite. Pas immédiatement en tout cas. Il accueille l'eau détentrice de vie avec un calme nécessaire, obligé par son propre état. Quelques bruits parviennent à ses oreilles, il ne sait plus si ceux-ci, ainsi que les autres stimulis qui l'atteignent, sont fruit de la réalité ou juste des rêves fragiles qui s'emparent de son esprit.  

La force lui revient. Le corps tremble, vit une naissance nouvelle par cette presque-résurrection causée par une quelconque divinité. Il la  sent contre lui, leurs corps étaient le reflet de celui de l'autre pendant quelques secondes, une minute, une heure. Nerissa Enfin l'esprit a fait sens de cette belle silhouette, cette aide insoupçonnée qui le ramène dans le monde des vivants. La force aqueuse glisse sur les chairs meurtries. Elle efface délicatement les affres de l'agression, de cette tentative d'assassinat qui paraît désormais si éloignée. De nouvelles paroles viennent à ses oereilles. L'esprit ne comprend pas mais le corps répond tout de même. Il fait travailler ses muscles encore paralysé, tente d'accompagner, d'aider le mouvement de sa sauveuse. Les flots les guident de nouveau sur le sol, la terre, ils chutent doucement sur les quais.

La déesse n'abandonne pas son sauvetage à mi-chemin. Il se sent poussé une dernière fois. Tout son corps est parcouru d'un soudain tremblent. La guérison prend racine sur son corps encore maladroit et abîmé il y a quelques minutes à peine. Ses sens et sa raison reviennent à lui. Il n'est pas intacte, vague copie de ce qu'il était la veille, mais il est sauf et se remettra rapidement. Il ferme les paupières mais se refuse au sommeil salvateur. Ozymandias se hisse tant bien que mal sur son coude, grimaçant. Prés de lui, il y a cette femme. Nerissa. Le prénom revient, délicat dans son esprit.

« Nerissa ?. » articule-t-il enfin, la bouche pâteuse. Habituellement, c'est le nom qu'il aurait prononcé. A vrai dire, jamais le prénom de la dame ne s'est échappé de ses lèvres. Il note  la familiarité mal venue et l'indélicatesse du premier mot prononcé. Le nom est encore embrouillé comme si ce moment proche les avait rapproché. Il grimace à l'idée. Par réflexe, la main se pose sur l'épaule. Il ne rompt pas le contact. Tant pis. « Merci. » parvient-t-il à sortir enfin. Un mot. Tout simple. Mais y a pas besoin de plus. Une lueur de reconnaissance brûle au fond de son regard. Il n'y a pas de place pour les rétorques malignes, il aurait bien assez le temps quand il ira mieux. Mais là, la jeune femme lui a quand même empêché de creuser alors il peut bien s'y plier.  


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
under the water  ♦ nerissa Empty
under the water ♦ nerissa - Dim 30 Juin - 22:44

under the water ★ ozymandias & nerissa
  Poumons brûlants, poumons en feu ; chaque souffle de vie est souffrance, langue de flammes qui consume sa poitrine à chaque inspiration. Un prix à payer, et elle en paie chaque centime ; la nature n'était qu'équilibre, fragiles balances que nul ne devait ébranler — et la vie se payait par la vie, la salvation par la douleur. Un don de soi, un don de tout, pour préserver l'existence et fermer les portes d'Hadès à celui qui s'y présentait ; et le miracle la faisait vaciller, et déjà, elle se voit sombrer, lutte pour rester consciente. Ironie cruelle, ironie comique ; et elle voudrait rire, si chaque souffle n'était pas devenu telle souffrance. Kydd, à qui elle avait tout donné, tout sacrifié ; rien de plus qu'un étranger, un poids qui venait trop souvent l'embarrasser, une existence qui s'entremêlait à la sienne sans qu'elle ne puisse lutter — un innocent, aussi, une existence à laquelle elle n'avait pas toléré de voir mettre un point final. Lors du jugement dernier, il serait probablement de ceux qui emprunteraient le chemin des cieux ; elle-même n'en avait plus droit, les mains déjà trop lavées du sang d'innocents, et peut-être retrouverait-elle alors la présence du seul être qui avait compté, du seul être qu'elle avait perdu. Paupières closes douloureusement alors que son visage danse dans ses souvenirs, écho de ses mots et de leurs instants, et elle voudrait suffoquer ; parce qu'elle n'a pas su sauver Aksel, elle a sauvé Kydd, et le manque la dévore.
Son prénom s'échappe de ses lèvres, et elle sait qu'il vivra ; une mélodie étonnante que les arabesques et les déliés de son patronyme dans sa bouche, au goût peu familier, doux, pourtant. Et un contact sur son épaule, frôlement léger qui lui rappelle qu'elle est en vie, qu'il l'est aussi ; et c'est un rire amer qui lui échappe, alors que ses doigts viennent trouver les siens, s'accrocher à leur contact. 'Merci.' Ses iris viennent se plonger les océans de ses yeux, et elle incline le menton dans un signe de compréhension empreint de gravité, sa joue brûlante contre le bitume crasseux. 'Tu m'en devras une, Kydd.' Un rire sans joie, échappé comme un oiseau moqueur, et elle tousse, se recroqueville dans l'épuisement qui consume chacun de ses muscles, l'énergie drainée pour le préserver lui. 'A l'avenir, évite de te vider de ton sang dans des entrepôts douteux. Je ne serai pas toujours là.'
Et le sourire presque tendre qui s'efface, brusquement, alors qu'elle réalise la portée de son geste ; le visage, durci dans une façade de marbre lorsqu'elle comprend l'étendue de l'erreur commise. Il n'était pas de guérisons miraculeuses, dans les mondes et compréhensions mortelles ; il était du privilège des démiurges que d'offrir leurs miracles au monde, et, dans le miracle accompli, c'était sa nature qu'elle dévoilait — et si Kydd était de nombreuses choses, il n'était idiot, et sa salvation risquait de signer sa chute. Et les iris se font acier, alors que l'océan gronde dans son dos, un écho rageur de la froideur dans laquelle elle se fond. 'Ce qui s'est produit restera entre nous. Si jamais ma fille était mise en danger, je te ferai payer au centuple ce dont je t'ai sauvé aujourd'hui. Ne me le fais pas regretter.' Et la menace s'effondre, anéantie par une quinte de toux dévastatrice, et c'est une flopée de jurons qui s'échappe de ses lèvres, alors qu'elle se laisse faiblement retomber. Un soupir, et elle repose les iris sur ce visage qu'elle avait trop souvent rêvé de redessiner de ses poings, si loin des traits paisibles qu'il arborait alors qu'il dérivait sur les eaux du Styx, si proche d'une mort rédemptrice. 'Qui t'es-tu encore mis à dos, Kydd? Puisque ce n'était pas moi, qui t'ai saigné dans cet entrepôt. Qui me fait de la concurrence?'

Revenir en haut Aller en bas
under the water ♦ nerissa -

Revenir en haut Aller en bas

under the water ♦ nerissa

 :: abandonnés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Sauter vers: