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Let me adore you - Luvannah

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Let me adore you - Luvannah - Mar 3 Déc - 4:13

Si Savannah était une ado cliché, elle gribouillerait des pages entières, elle emploierait sa plus belle calligraphie pour écrire son nom, avec un petit cœur à la place du point au sommet du "J". Elle essaierait sûrement aussi de voir ce que donnerait leurs noms combinés, comme dans ces films qui se passent dans les lycées et dans lesquels on donne des surnoms aux couples. Et puis peut-être même qu'elle oserait, d'une pointe de stylo timide, presque tremblante, rédiger le nom qu'elle pourrait avoir.

Imaginez. Madame Savannah Gédéon. Ou bien alors. Monsieur Lucjan Boudreaux. Après tout, le XXIème siècle est arrivé avec ses nombreux progrès et on ne va pas se mentir, elle trouve que cette seconde option sonne beaucoup mieux.
Le problème c'est qu'il y a déjà une madame Gédéon. Elle serait aujourd'hui sûrement très à l'aise parmi ses congénère, dans un potager, mais il n'en reste pas moins qu'elle existe, et ce depuis un nombre d'années conséquent durant lesquels l'amour que lui porte monsieur Gédéon n'a jamais semblé se faner ne serait-ce qu'un peu.

Mais Savannah n'a pas quinze ans, ne les a plus du moins et la douce obsession qu'elle nourrissait à l'égard de Lucjan s'est muée en une tendresse infinie, une amitié profonde que rien ni personne ne saurait briser. Du moins c'est ce qu'elle se répète en faisant brûler sur la flamme d'une bougie un post-it rose sur lequel, une fois abandonné dans le cendrier en inox, on croirait distinguer en plissant les yeux, le haut de ce qui ressemble à un petit cœur à moitié consumé.  
Qui a dit qu'il était important de nouer et entretenir des relations saines ?

Respiration.
Soupire.
Sourire.

Mais aujourd'hui est un grand jour.
Aujourd'hui c'est jour de fête.
Aujourd'hui c'est la Saint Lulu selon la bible rédigée par Savannah 1ère en l'an de grâce 2000. A l'orée du nouveau millénaire et à défaut d'avoir connu le bug tant redouté, le monde a gagné sans le savoir un canonisé de plus à ajouter au chapelet de ceux qu'il possède déjà et un nouvel ouvrage religieux qui pourrait lui aussi être ajouté à un chapelet d'autres ouvrages en tout point semblables dans l'idée. Bon, la bible en question n'a jamais vraiment été écrite et la canonisation a été faite ante-mortem et de façon non officielle, mais tout de même, un peu de respect pour les religions du tout venant. Ne sommes nous pas à Arcadia, la ville la plus proche de l'image qu'on pourrait se faire d'un Olympe moderne après tout ?

Qu'a-t-il fait pour mériter un tel traitement ?
Savannah vous répondrait dans un petit rire que le simple fait qu'il soit né mérite d'être une fête de tous les diables, mais que malheureusement, le jour était déjà réservé par son anniversaire. Étrange n'est-ce pas ?
Alors, elle a choisit le jour où l'homme lui a sauvé la vie. Ou du moins a sauvé sa peau d'un peu plus de cicatrices et quelques neurones d'une mort prématurée sous l'effet de la fièvre qui la dévorait depuis plusieurs jours. Une simple varicelle.
Mais imaginez une enfant de douze ans, guérit d'un mal affreux, par quelque chose qui paraissait aussi simple qu'une apposition des mains. Si elle avait pu le déclarer Divin plutôt que Saint, elle l'aurait fait sans le moindre doute.

Alors aujourd'hui, et depuis plus d'une décennie, la Saint Lulu est fêtée en grandes pompes. Volonté de mademoiselle Boudreaux, l'intraitable relou qu'il est préférable d'exaucer quand elle est prise de lubies du genre. Plus encore depuis qu'elle est prête à se servir de son trône pour appuyer ses envies.

Mais soyez rassurés, la Saint-Lulu est confidentielle, faut pas déconner. Il est d'ailleurs précisé dans la bible imaginaire qu'il s'agit d'un jour de communion et de tête sacré -à moins que la porteuse et créatrice du culte n'en décide autrement, évidemment.

«LUUUUULUUUUUUUUU ?? ! ! !»

Trente ans vous dites ?
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Lucjan Gédéon
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Let me adore you - Luvannah - Jeu 5 Déc - 8:49


Il était en route vers l’hôpital. Comme tous les matins. De tous les jours. De toutes les semaines. Le dos un peu courbé. Le visage un peu triste. Les idées un peu ailleurs. Un peu de tout. Et beaucoup de peu. Deux ans déjà qu’il répétait sans cesse le même trajet. Qu’il empruntait systématiquement les mêmes ruelles. Qu’il croisait parfois les mêmes têtes. Il avait tenté de diversifier sa routine en partant plus tard, puis plus tôt. En prenant la deuxième à gauche, plutôt que la troisième à droite. En passant saluer le boulanger ou déposer un courrier imaginaire dans une boite aux lettres qui l’était devenue tout autant avec la digitalisation. La seule constante avait été le sourire affiché aux coins de ses lèvres mélancoliques en passant la porte de sa chambre. Même si elle ne le regardait jamais. Même si elle ne lui avait plus parlé depuis ce funeste jour. Même si tous les spécialistes possibles et imaginables s’efforçaient de lui bourrer le crâne avec des données scientifiques et lui tendaient la main vers une porte de sortie, il savait qu’elle l’entendait. Qu’elle le percevait. Il ne pouvait tout simplement pas en être autrement. Si le jour où elle se réveillerait de son état, il n’arrivait plus à lui sourire … il s’en voudrait tout le reste de sa vie, du moins ce qu’il en resterait.

Cela faisait quelques semaines déjà qu’il arpentait le même horaire, le même parcours, le même le même le même. Aujourd’hui, pour une raison qui lui échappait peut-être (ou qu’il préférait ne pas approfondir outre mesure) il avait décidé de court-circuiter le système, de déroger à la règle (même si cette dernière n’était que de son propre ressort). Il était parti un peu plus tard, s’attardant pour une broutille dans une pièce de la maison qui n’avait clairement pas besoin de son attention. Se rasant de plus près après avoir laissé libre court à la rébellion du poil pendant trois jours de négligence calculée. Il avait même décidé de bifurquer à travers une petite ruelle à première vue peu accueillante, mais de fait quasi laissée à l’abandon.

Pourquoi celle-là plutôt qu’une autre ? Pourquoi aujourd’hui plutôt que demain ? Pourquoi ci, pourquoi là … était-ce seulement important ? Le résultat en restait sensiblement pareil … sans tout ce chamboulement des habitudes (et on sait qu’elles sont tenaces dans leur entêtement), Lucjan ne se serait jamais trouvé à cet endroit et ce moment bien précis et il ne l’aurait ni entendu, et certainement pas trouvé.
Minuscule petite boule de poils tremblante de tout son soul, humide jusqu’au ventre si proche du sol de par la taille rudimentaire de ses pattes de chiot.

Avec sa taille de géant, même en s’accroupissant sa silhouette avait plongé la petite forme apeurée dans l’ombre. Il lui avait doucement tendu la main afin de le rassurer, lui susurrant par la même occasion de mots simples et apaisants. Il avait fallu moins de deux minutes pour que l’animal accepte de se laisser approcher. Sa petite queue frétillante collée entre les pattes arrière et ses oreilles plaquées dans le cou comme dans une tentative désespérée et désespérante d’inspirer la pitié. Le chiot, qui s’avère être une femelle au vu du collier rose à strass et paillettes, manque de se faire pipi dessus quand les deux grandes mains viennent l’éplucher du sol. Peu importe qu’elle soit sale et détrempée, il la fourre à l’intérieur de sa veste tout contre son cœur. Rythme mélodieux. Calme. Serein. Ce n’est probablement qu’une impression, mais on dirait bien qu’elle grelotte un peu moins.

Il se redresse et part en sens inverse de sa destination d’origine. L’hôpital attendra. Amina comprendra.

Cette petite demoiselle devait très certainement appartenir à une princesse (ou un prince, inutile de faire dans les préjugés faciles) tout autant paniqué(e) à l’idée d’avoir perdu son nouveau compagnon. Lucjan n’était pas dans le réseau de l’information. Loin de là même. Lui son domaine c’était la guérison. C’était l’apaisant. À ce niveau-là, il assurait grave – même avec les animaux. S’il avait trouvé son/sa propriétaire, il aurait volontiers proposé son aide pour retrouver le chiot perdu. Mais là en occurrence … la barrière linguistique était toute aussi contraignante que l’âge présumé de la victime. Le croisé chihuahua ne devait pas avoir plus de cinq mois de vie à son compteur. Clairement pas suffisant que pour se remémorer le plan de la ville et encore moins le détour faramineux pour retourner à son domicile.

En une dizaine de minutes à peine, il avait rejoint le cœur de l’île. Cela ne manquait pas d’informateurs dans le coin et le bouche-à-oreille finirait bien par aboutir à un début de piste quelconque.
Il n’avait cependant pas eu l’occasion d’aborder quiconque que déjà un cri strident vient percer l’air et se lover presque amoureusement dans sa nuque. Lorsqu’il se retourne vers l’origine du chant, son visage mime un sourire similaire à celui qui l’accueille.

- « Mademoiselle Boudreaux, quelle plaisante surprise. »

Ils étaient en pleine place publique. Il y avait des règles à respecter. Des étiquettes à coller. Tout un baratin politico-absurde auquel il se forçait de se plier, ne serait-ce que pour éviter quelconque débordement émotionnel. Savannah avait acquis un titre. Ni l’un ni l’autre ne pouvait y échapper. Il était là la dure loi de la réalité.

- « Je vous cherchais. »

Le destin et le hasard – ou peut-être une subtile combinaison des deux – avaient toujours trouvé des astuces sinueuses pour que leurs chemins se croisent. Une sorte de … force divine. Aujourd’hui ne faisait guère exception à la règle. Cette fructueuse succession de circonstances atténuantes. Cette condition sine qua none. Ce détour dans la ruelle. Cette première rencontre. Cette deuxième évidence. Quelle douce et parfaitement risible ironie du sort arcadien.

- « J’ai besoin de vous. »

Déclaration dangereuse.

- « Et elle aussi. »

Lorsqu’il ouvre le pan gauche de sa veste, là où se cache son cœur, apparait une minuscule petite tête blanche aux taches auburn et aux grands yeux globuleux.



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Let me adore you - Luvannah - Sam 7 Déc - 4:26

Toute personne un minimum informée dirait sans hésiter que chasser le Lucjan n'est pas chose compliquée. Parce que pour chasser le Lucjan et pour être certain à mille pourcents de le capturer, il suffit de faire le pied de grue non loin des portes automatiques grinçantes de l'hôpital qui à chaque ouverture libèrent toujours plus d'effluves écœurantes d'antiseptique. C'est en peu comme partir à la chasse au champignons, en principe quand on a le bon coin de forêt ça roule tout seul -même si, en chipotant un peu, le champignon pourrait également être Amina... Enfin.
Savannah avait frissonné bien une dizaine de fois rien qu'à l'idée de se lancer dans cette mission, incapable de réprimer des hauts le cœur à l'idée de respirer l'odeur de la mort à peine camouflée pendant dieu seul sait combien de minutes, peut-être même d'heures et bien que son idée initiale avait été de cueillir le thaumaturge avant qu'il n'ait le temps de mettre le moindre orteil dans les couloirs blancs et déprimants, elle avait trainé. Racontant d'abord des histoires à un Philibert endormi, lui relatant les exploits de son copain Lulu Le Grand, elle avait ensuite passé un temps considérable le nez presque collé à son miroir mal éclairé pour peaufiner son maquillage puis à choisir ses bijoux et enfin vérifier l'accord des vêtements du jour. Elle avait tellement traîné que lorsque le cadrant de sa montre était apparu devant ses yeux elle avait un peu paniqué : si elle manquait l'occasion de capturer l'animal à l'aide de la technique habituelle, elle risquait de le perdre pour la journée et adieu Saint-Lulu dûment fêtée.
Inconcevable.

C'est pour cela qu'elle hurle quasiment son bonheur et le surnom affectueux de l'homme aux mains magiques en plein milieux de l'île tandis qu'elle se rapproche à toute vitesse pour être sûre de l'intercepter. On pourrait presque lui prêter des airs de rapace fondant en piqué sur sa proie alors que ses talons vertigineux battent quasiment la mesure d'un morceau de techno contre l'asphalte pour le rattraper au plus vite.
Dans la manœuvre, elle ne peut évidemment pas s'empêcher de lui sourire, un sourire sincère, un sourire que lui seul a le talent de faire naitre sur ses lèvres peintes aujourd'hui en rouge vif, un sourire qui a déjà rendu jaloux plusieurs de ses partenaires alors même que rien d'exclusif ne les liaient. Il se fane bien un peu cela dit quand il l'accueil avec sa manière bien à lui de lui rappeler les règles, l'étiquette et cela lui fait même lever les yeux au ciel et croiser les bras alors qu'elle s'est enfin arrêtée en face de lui. Elle se reprend donc, réenfilant la peau de Mère qu'elle n'aurait pas du quitter en ces lieux.

« Je suis ravie également Lucjan, excusez la façon cavalière dont je vous ai alpagué, je voulais être certaine de retenir votre attention avant que vous ne disparaissiez de la manière dont vous seul avez le secret. »

Elle hausse légèrement un sourcil, lui demandant par ce simple geste si elle vient de se rattraper correctement. Bien sûr, elle en fait volontairement un peu trop, mais en plus du sourire unique et de nombreuses autres choses, il lui donne souvent incroyablement envie de l'asticoter. Comme si elle cherchait en permanence à lui redonner vie, à le tirer des griffes de la mélancolie et de la tristesse qui retiennent son âme comme s'il s'agissait du plus précieux des trésors.
Son second sourcil ne tarde pas à rejoindre le premier au milieu de son front pour manifester la surprise que lui provoque une telle déclaration. Surprise qu'elle appuie par un laconique.

« Tiens donc ? »

Elle se rapproche un peu plus de lui, frôlant dangereusement les limites de son espace personnel, sa curiosité a été bien trop piquée pour qu'elle ne change de sujet et évoque celui qui l'a amenée à presque lui courir dessus.
A l'affirmation suivante, son sourire dévoile maintenant ses dents, se parant d'une légère impression carnassière et ses bras retombent le long de son corps comme pour faire vaguement diversion auprès de paires d'yeux et d'oreilles trop intéressées par leur conversation. Profitant de la proximité qu'elle vient juste d'instaurer, elle baisse d'un ton pour lui souffler, un gloussement au fond de la gorge.

« Tu t'es enfin décidé à me réclamer un baiser c'est ça ? »

Finalement elle se recule lorsqu'une troisième personne se retrouve impliquée par ses paroles et elle se retient d'éclater de rire lorsque ses yeux rencontrent ceux du misérable petit être blotti tout contre sa poitrine. Incrédule, son regard alterne entre les deux paires d'iris qui lui font face et elle finit par secouer la tête.

« Que veux-tu que j'en fasse ? Que je le donne à Philibert pour son quatre heure ?»

Ses doigts se tendent en direction de la petite chose qui se ratatine encore un peu plus, sûrement largement éprouvée de vivre en une seule journée plus d'aventures que depuis qu'elle est sortie des entrailles de sa mère. Elle appuie doucement sur sa truffe du bout de son index sans vraiment de raison, si ce n'est peut-être pour s'assurer que son ami ne lui fait pas une blague.

« Son collier est tellement petit que je pourrais même pas le refourguer en tant que bracelet. C'est dommage d'ailleurs parce que je suis sûre qu'il pourrait plaire. »

Finalement elle se penche un peu et vient gratouiller doucement le sommet de la tête du chiot tétanisé. Au bout de quelques secondes elle reporte son attention sur le visage si harmonieux qui se trouve au dessus d'elle et ajoute encore, son sourire revenant de plus belle bien que cette fois teinté de plus de malice.

« A qui l'avez-vous volé monsieur Gédéon ? Voyons, pauvre animal, vous voyez bien que vous nous l'avez traumatisé. Vous mériteriez une punition. »

Elle rigole, elle rigole, mais elle n'a pas encore tout à fait compris ce qu'il attendait d'elle. Le culte qu'elle lui porte brouille certainement un peu trop ses neurones, les faisant, de fait, perdre en efficacité.
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Let me adore you - Luvannah - Jeu 12 Déc - 8:21


Sa verve impitoyable ne déforme en rien son sourire à lui. Il l’accentue même davantage. Une infime sinuosité à peine. Mais il sait fort bien Savannah capable non seulement de la capter, mais également de l’interpréter à sa juste saveur. Derrière une porte close, le discours et l’apostrophe étaient loin de cette convenance prémâchée. Par contre en place publique, il était autant de son rôle que de son devoir de la recadrer afin de maintenir l’ordre précaire des choses. Tout autour les rapaces et autres charognards du genre se tapissaient dans l’ombre. À la moindre occasion ils fondraient sur cette proie facile pour clamer sienne le trophée à déposer au pied du trône de l’Alpha. Ce qu’ils avaient, parfois, tendance à oublier c’était le statut officiel de l’objet de toute leur convoitise. Et elle aussi d’ailleurs. Lucjan n’était pas là pour la protéger. Ni même pour la guider. Il lui avait uniquement proposé de parcourir un bout de chemin ensemble. Et si c’est ce titre qu’elle convoitait, en tant qu’ami (et parfois confident) il prenait à cœur de l’aider à le conserver. Même si aider était un bien grand et vilain mot. Savannah Boudreaux n’avait pas besoin D’AIDE. Et encore moins de la sienne. Surtout pas de la sienne. Après tout … n’était-il pas le mari de celle qu’elle avait éhonteusement détrônée? N’était-il pas fourbe d’oser ainsi s’approcher d’elle et cela à la vue de tous ? N’était-ce pas là une déclaration ouverte à la provocation en duel ?
Ah, les bruits de couloir et les mauvaises langues allaient pouvoir se délecter d’une telle altercation. Et pour cela, ni Savannah ni lui-même n’avaient à entretenir les ragots. Mais qu’est-ce qu’il pouvait être plaisant et complaisant de le faire. Alors pourquoi donc s’en priver ?
Dans d’autres circonstances, il aurait même pu pousser le vice jusqu’à lui effleurer le bras ou l’épaule. De profiter de la situation de ce rapprochement et ce murmure adressé à sa seule personne pour relancer le débat. Pour faire enfler les enchères et donner au public matière à tergiverser. Il savait la jeune demoiselle parfaitement à même de se contrôler. Tout autant que de calculer les trois prochains coups de cette partie d’échecs grandeur nature. Mais gardons ces vilainies pour une autre occasion plus propice au divertissement. Là en occurrence, une âme en peine en cherchait une qui devait fort probablement dériver vers la perdition.

Lorsque l’identité du troisième protagoniste est révélée, il note le sourire caché au fond de ses prunelles. Le léger plissement des lèvres pour empêcher le rire de s’en extraire. Elle se mord l’intérieur de la joue. Il le sait.
Elle reprend rapidement contenance et implique le plus valeureux (*hum) des chevaliers à la discussion. Il est vrai que Philibert n’en aurait fait qu’une bouchée. Soit en posant son imposant postérieur sur la frêle silhouette de la bête, soit en lui crachant son non-moins-réputé cri de terreur à la truffe. L’un comme l’autre, l’animal aurait fini chez un comportementaliste canin jusqu’à la fin de sa misérable petite vie d’être inférieure dans la pyramide féodale. Philibert le Grand a miaulé, vous pouvez disposer.

Savannah se penche quelque peu vers l’avant et vient enfoncer le nez humide de la créature sans nom comme pour vérifier si elle pouic. L’animal tremble de plus et se colle davantage encore (était-ce seulement possible) contre la chemise désormais sale et trempé de son autoproclamé sauveur. L’émotion se tasse néanmoins quelque peu lorsque quelques gratouilles crâniennes viennent conclure une trêve.

Elle sourit en s’amusant de la situation. De tous les Enfants de l’île, Lucjan devient bien être l’énergumène par excellence pour lui ramener un tel casse-tête chinois. Il avait pensé l’appel à l’aide suffisamment clair, mais les bouteilles à la mer n’avaient jamais été son grand fort. En d’autres circonstances il aurait entamé les démarches seul, mais là il ne s’agissait pas unique de sa petite (…) personne. Il y a deux ans de cela … non, il n’avait pas besoin de se plonger dans cette direction. Pas ici. Pas maintenant.

- « Le choix de la punition sera vôtre dès lors notre quête prendra fin très chère. »

De son bras libre il brasse le vent et mime la docilité de la servitude. Lui aussi rajoutait volontiers un amas de fioritures parfaitement infectes et dispensables. Il était là comme une joute verbale des temps anciens. Deux seigneurs de guerre avec une affinité particulière pour la taquinerie sans pour autant disposer des troupes nécessaires à lancer un assaut. Quand bien même, il serait là non seulement moins plaisant mais d’autant moins sujet à une véritable prouesse de diplomatie.

- « Acceptez-vous de m’accompagner dans mon périple voyage vers le Saint Graal ? »

Et il lui tend son coude libre, toujours à travers cette imitation parlante de la parodie humaine, avant de la gratifier d’un clin d’œil complice. En se rapprochant quelque peu et d’une voix qui se veut plus murmure il rajoute :

- « L’enfant qui a égaré cet animal fait partie des Tiens. Ça te dirait de passer pour une héroïne auprès de la nouvelle génération ? »

Elle allait devoir endosser cette lourde cape encore un certain nombre d’années – du moins si tel était son aspiration. Et Lucjan avait cru comprendre que ce rôle lui tenait effectivement suffisamment à cœur que pour s’octroyer le bénéfice du doute.
Ni l’un ni l’autre n’étaient sans ignorer certaines réalités quant à sa nomination. Elle avait beau avoir des fidèles dans son sillage, il n’en demeurait pas moins que ses ennemis étaient au moins si nombreux. Et que ceux-ci se cachaient très souvent parmi les brebis même de la bergerie. L’hostilité de Jamal à son encontre n’était une surprise pour personne. Mais qu’en était-il des autres ?

- « Par où commençons-nous ? »

Le thaumaturge n’était pas très bon pisteur. Chacun ses qualités. Chacun son terrain de jeu. Et le sien n’englobait carrément pas ce degré de compétences.



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Let me adore you - Luvannah - Mer 18 Déc - 21:42

Les pupilles brillent subtilement d'excitation bien que la réponse qu'il lui accorde ne tienne que du jeu et de l'exagération. Sa bouche s'entrouvre à peine le temps d'une inspiration avant de se refermer aussi sec pour réprimer de justesse une nouvelle répartie déplacée qui lui brûle pourtant les lèvres et les entrailles. Chaque instant en sa présence tient autant du plaisir pur que de la torture sournoise et la ligne sur laquelle elle navigue est tellement fine et dangereuse que la moindre hésitation, le moindre bafouillage pourrait lui être fatal. Fort heureusement, elle aime l'adrénaline et les jeux délicats, alors elle apprécie cette sensation qui la fait se sentir un peu plus vivante encore.
Son addiction au thaumaturge doit sûrement être, au moins partiellement, entretenue par ce désir de continuer à ressentir encore cette excitation mêlée de pression.

La courbette lui arrache un éclat de rire spontané aussi joyeux qu'enfantin alors qu'elle s'accroche au coude tendu en redressant le dos bien comme il faut et levant le menton haut. Puis, une fois l'hilarité chassée, elle joint ses pieds en claquant légèrement des talons à la manière d'un militaire et retrouve le regard le plus hautain de tout son répertoire.

« Monsieur, je vous suivrais jusqu'au bout du monde si tel est votre souhait et que cela nous permet de trouver cette si précieuse relique. »

Au cas où un doute subsisterait éventuellement, le champ lexical de la journée semble clairement tourner autour du sacré.

La messe basse la fait frissonner et bien que la substance du message soit relativement agréable à envisager, il y a tout de même plus de chances qu'il faille blâmer le souffle qui vient s'écraser sur sa peau en une délicieuse brûlure, pour le garde à vous capillaire sur ses bras. Trois secondes à peine et pourtant elle sent encore l'empreinte des mots sur sa joue. Il semblerait que tout puisse devenir érotique quand vous avez la bonne personne sous la main.
Un raclement de gorge plus tard elle hoche légèrement la tête en serrant ses doigts sur le bras auquel elle serait presque pendue si elle n'était pas encore aussi raide, pour lui faire comprendre qu'elle est plutôt d'accord avec son raisonnement.

« Par où commençons-nous ? »
« Désolée de te décevoir, mais je parle pas le chien, tu le sais, ça hein ?»

Détachée de lui à regret, elle scrute les alentours en tournant doucement sur elle même jusqu'à repérer une paire d'yeux qui se détourne à peine trop tard du duo -couple ?- hérétique qu'ils forment au milieu de cette place.

«Par ici, Gédéon !»

Et elle le tire par le coude sans trop de ménagement dans la direction du guetteur indiscret qui comme par magie préfère se recroqueviller contre le mur qui le soutient, à l'instar du chiot contre la poitrine masculine, plutôt que de fuir en galopant. Ce petit ira loin à n'en point douter s'il continue de respecter ses ainés et surtout sa Mère.
Arrivée devant ce qui s'avère être un gamin de 10 ans tout au plus, Savannah s'accroupie et bats des cils.

«Dis-moi, qu'est-ce que tu regardais avec tant d'insistance ?»
«Rien m'dame, juste j'surveillais qu'personne venait vous... Faire les poches...?»

Le ton est tellement peu assuré que le mensonge ne passerait même pas auprès de la personne la plus crédule du quartier, mais Savannah lui accorde malgré tout une ébauche de sourire qui se veut encourageant.

«Je te remercie mon grand, mais la prochaine fois, ne t'embête pas, je sais m'occuper de mes poches et je suis sûre que monsieur Gédéon derrière moi sait en faire autant !»
« D'accord m'dame !»
«Mais tu sais comment tu peux m'aider ?»

Les yeux du gamin s'illuminent légèrement, alors qu'il se décolle un peu du mur sous l'effet de l'excitation. Probablement qu'être choisi par la Matriarche en personne pour exécuter une tâche est quelque chose qui lui plait. Savannah elle-même se souvient parfaitement du tout premier jour où elle a rencontré la régnante qui lui a cédé son trône et le sentiment de fierté que cela lui avait provoqué. Elle se surprend même à tapoter la tête du guetteur comme elle le ferait avec un petit animal docile alors qu'il sautille presque d'une jambe sur l'autre en attendant qu'on lui confie sa mission.

« Tu sais qui traine de le quartier de...»
Un regard en arrière, en direction du géant
«Lucjan, tu l'as trouvée où ta terreur ? »

Oui, bon, dans l'entrain, elle a oublié de lui poser la question en amont.
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