« Deep into that darkness peering, long I stood there, wondering, fearing, doubting, dreaming dreams no mortal ever dared to dream before. »
Depuis ce mystérieux courrier, il avait cherché Isak, il avait cherché. C’était frénétique, cette petite était perdue dans ce vaste monde et qui sait s’il pourrait un jour la retrouver. Un pincement au cœur, c’était douloureux. De vieux souvenirs remontaient à la surface de ses pensées, comme des poissons morts, c’était pourtant beau à voir. Un sourire cristallin. Isak étouffa une respiration qui trahissait ses émotions. Il avait recommencé à chercher. Chercher sans arrêter. Essayant d’oublier ces images qui ne voulaient pas arrêter de passer en boucle dans ses songes. Il avait fini par s’assommer avec une bouteille de whisky.
Des nuits blanches, il en avait passées, des nuits à se défoncer les yeux sur son petit écran, attendant peut-être une réponse manuscrite. Il s’était risqué à utiliser ses contacts pour retrouver sa trace. Mais il a d’abord essayé de se la jouer correctement. À quoi bon demander à ces gens d’avoir des renseignements sur une aiguille dans une meule de foin ? Il avait réussi à obtenir un numéro pour l’adresse de l’envoyeur. Il s’était risqué à appeler mais la personne au bout du fil n’avait aucune réponse à lui donner.
Il s’était alors risqué à demander des renseignements, quelque chose qui pourrait l’aider à trouver sa trace. En faisant ce qu’il faisait de mieux, fouiner, il finit par trouver un filon, minuscule. La petite n’était plus si petite que ça. La petite était d’ailleurs potentiellement à Arcadia.
Il avait atterri ce soir-là, dans les ruelles blafardes et maussades. Le sol était humide, malgré la saison. L’air chaud arpentait les briques, les pavés, Isak avançait doucement. Son pressentiment était si fort qu’il lui déchirerait presque la poitrine et laisserait ses lambeaux tomber sur le sol, comme un ivrogne vomirait ses restes. Un bourdonnement dans les oreilles, insoutenables.
Il déboucha sur un bien drôle de spectacle. Des gens affluaient, certaines criaient, d’autres s’échangeaient de l’argent. Isak en avait déjà entendu parler, de ce genre d’endroits, de ce qu’on y faisait. Il savait où il était, il ne savait pas pourquoi, en revanche. Il détailla les gens. Il chercha ce qu’il l’avait amené ici. On lui a dit qu’il trouverait quelque chose ici, mais quoi ? Les doutes et les questions se bousculaient dans sa tête, pourtant cet insoutenable bruit de fond continuait de résonner, c’était fort, son cœur battait plus fort. Quoiqu’il puisse y avoir ici, il espérait ne pas avoir de mauvaise surprise. Il espérait vraiment très fort. Tout ce chemin, et ses recherches pour quelque chose d’inaccessible, il s’en voudrait. Et il ne savait pas s’il pourrait se relever, cette fois-ci.
(c) DΛNDELION
Spoiler:
@molly oak totalement désolée pour le retard j'espère que ça te convient!
Ce soir rien n'allait. Ils s'étaient engueulés. Encore une fois. Alors que le corps de Molly se déplace en grandes enjambées dans le pénombre, clope pendant au bout des lèvres. La Dame mord sa lèvre entre ses dents en suivant le mouvement. Cela fait trop de fois qu'ils se disputent la gamine et l'Autre. Trop de fois en trop peu de temps. Équilibre qui se casse la gueule un peu plus chaque jour. La colère qui ne cesse de grandir. L'Autre est trop à fleur de peau. Il n'aime pas sentir la bouclée s'échapper de son contrôle, devenir plus indépendante. Et la voir traîner avec la mafia mexicaine n'arrange rien.. C'est lui le protecteur, et il n'arrive pas à comprendre que d'autres peuvent prendre ce rôle. Ils veulent la poignarder dans le dos, la briser, profiter de ses pouvoirs qu'ils ont découvert il y a peu. Ou plutôt que la gamine a découvert. En plus maintenant elle essaye d'apprendre par elle-même à se protéger.. Un grognement émerge de la gorge délicate. Un grondement trop grave. Non Il ne veut pas se faire remplacer, retourner au néant. L'Autre l'a sauvé tant de fois Molly..
Alors les voilà dans les rues, ruelles. On regarde avec étonnement un petit brin de femme se déplacer sans peur apparente. Mais on l'accoste pas. Ça non. Certains commencent à la connaître dans le coin. D'autres ont l'instinct de survie qui est là. Cette gamine qui traîne dans les rues, qui se déchaîne lors des combats. Les mâchoires serrées, les dents apparentes quand elle frappe. L'émail prête à exploser sous la tension. Rit presque quand des poings percutent son corps frêle. Trop grande sa gueule quand elle se fout de la tête des combattants, balance des piques. Pas un brin de peur en elle. Juste une colère, une force est là en son sein. Quelque chose de sombre, presque malsain. La lueur dans ses yeux bruns n'est pas naturelles. Folie latente, rage brûlante..
Alors c'est Lui qui a le contrôle ce soir. Les lèvres fines serrées autour de la clope, le corps de Molly fend la foule. C'est devenu son élément ici. A tous les trois. Cette foule qui ne les impressionne presque plus. La fumée qui se dégage des gorges, des différents cônes allumés, plus ou moins légales. L'odeur de la sueur et celle du sang. Les cris, les rires qui semblent obstruer leur oreilles . Et les gueules qui semblent si laide. Elles se déforment, deviennent presque inhumaine. Bande de hyènes qui s'amusent de la violence et de la douleur.
Ce soir l'Autre trouve un combat rapidement. On aime le laisser se battre. Gamine à l'allure de chien errant. Là avec le mec qui tente de retenir le sang de son nez qui ne cesse de couler, elle rit. Les gouttes ont éclaboussés son minois. Un rictus étire ses lèvres et l'Autre se vente dans le corps de Molly qui ne réagit pas. Ou peut être que elle aussi est comblée par cette violence... Ou est-ce autre chose ? Il a cessé de frapper le malheureux mais espère bien trouver quelqu'un d'autre pour s'amuser.. Puis quelque chose attire son attention. Un gueule pas déformée, encore civilisée. Des yeux un peu perdu.. Qu'est-ce que fout ce touriste ici pense l'Autre en s'allumant une énième clope.
j'espère que ça te convient! 
