Au soleil déclinant, la féline referme derrière elle l’entrée de sa boutique. Désespérément vide, depuis l’épidémie qui a ravagé la ville et la mise en quarantaine de leur île adorée. Les Enfants Terribles payent une fois de plus le prix des marginaux ; ici les malades sont soignés mais pour l’heure, les murs restent clos. Dehors, la guerre des clans fait rage et l’on n’attend plus qu’un signe du chaos pour retenir son souffle. La divine est inquiète, sans cesse sur ses gardes, et les affaires qui peinent à décoller sont loin d’en être la cause principale.
Sur la place animée, la silhouette déambule et les chaînes à ses chevilles préviennent partout son arrivée. Les pieds-nus effleurant terre et sable ne choquent personne tellement elle est connue ; figure emblématique de son quartier, presque reine de sa poubelle arcadienne au beau milieu de ses déchets, elle est ici chez elle, en plein coeur de Babel. Et les yeux noirs se perdent sur chacun des visages, chacun des étals en quête d’une nouvelle agréable qui pourrait la soulager. La laisser penser que la guerre et la quarantaine n’ont pas totalement ruiné l’économie du gang et qu’il est prêt à se remettre en selle.
Étrange d’ailleurs que les prunelles finissent par se poser sur lui. L’Agneau qui se traîne au beau milieu des loups, admirant les bâtisses peut-être ou bien les papillons. Elle en ricanerait presque à l’apercevoir ainsi, tant il lui paraît chaque fois un peu plus innocent. Pourtant, elle se contente d’un sourire séducteur que d’autres jalouseraient ; « Bonsoir Amir. Comment vas-tu ? » La voix est chaude - caresse que l’on dépose du bout des lèvres, et l’égyptienne contourne l’architecte comme un félin tourne autour de sa proie.
D’un signe de tête, elle fait comprendre à un commerçant du coin qu’ils occuperont deux sièges à la terrasse de son établissement. « Tu te joins à moi j’espère ? » Supplique au goût de miel qui file alors qu’elle le regarde par dessus son épaule.
Amir. Il en a passé des jours sur l’île, contaminé et coincé lui aussi. Et ses talents qui pourraient faire économiser beaucoup d’argent aux Enfants Terribles, Sahar ne les as pas oubliés. « Un thé ? », insiste-t-elle en croisant ses jambes nues sous la table qu’on leur a préparé.
BLAZE : Ptite Louve FACE : Rami Malek DOLLARS : 2387 SACRIFICES : 97 PORTRAIT : ANNEES : 37 ans CŒUR : Célibataire - Hétéro... Ne s'est encore jamais lié véritablement. RÉINCARNATION : Thot . Dieu lunaire, protecteur des Scribes, des guérisseurs, des mathématiciens. patron du Savoir. TALENT(S) : Partage de connaissance (actif) / Thaumaturge (inactif) / Clarté lunaire (inactif) // Animorphose, babouin hamadryas (faculté active) FACTION : Enfants Terribles OCCUPATION : Maître architecte, tuteur d'apprentissage. GENÈSE : Novum. Stade 2 acquis. Il sait qu'il est une Déité, devine laquelle. Devra apprendre à maîtriser ses nouvelles facultés. RUNNING GUN BLUES :
arabian nights. ) amir - Mar 29 Oct - 0:26
Une maladie étrange, des symptômes inquiétants.. Et une mise en quarantaine obligeant l'Architecte à revoir ses plans et à demeurer en cette île isolée de la ville pour y être soigné, après avoir apporté lui même son aide au gré des onguents et quelques tisanes médicinales dont il connaissait l'usage.. Mieux valait connaître ces remèdes naturels, quand on déambulait dans le désert... Nul secours ne pourrait s'y trouver, autre que les soins que l'on se prodiguait seul... Amir avait l'habitude de toujours avoir sur lui un pot d'onguent mêlant cire d'abeille et huiles végétales.. Il connaissait les plantes servant à purifier l'air, à ouvrir les bronches et aider à respirer...
Il voyait bien alors que les moyens à dispositions étaient maigres... Il aurait pu partir avant d'être lui même contaminé, s'il l'avait voulu.. Mais il était resté, solidaire, apportant ses connaissances aux autres, partageant son savoir aux curieux intéressés s'improvisant guérisseur.. Tant qu'il put, avant de tomber lui même malade.. Ou du moins que quelqu'un lui dise qu'il l'était, car à part ses migraines s'intensifiant au delà du supportable.. Lui ne ressentait pas vraiment la maladie... Tout juste une aggravation de ses douleurs de tête, causée, de son avis, par le surmenage et la fatigue... Il avait fallu l'autorité de certains ayant une bonne autorité pour qu'il l'accepte et se laisse soigner. La convalescence fut assez longue, trop à son goût quand il fallut attendre un vaccin et qu'il fonctionne ensuite.
Depuis qu'il allait mieux, il profitait de promenades journalières, s'éternisant un peu dans cet endroit qu'il rechignait à quitter... Et ce jour là ne fit pas exception quand il fut salué par Sahar, alors qu'il semblait admirer les façades... Tout en les évaluant de son expérience... L'île toute entière nécessiterait bien un ravalement de façade... Et l'hiver venait.. Non, il ne pouvait laisser ces personnes ainsi alors que les températures rafraîchissaient. Une manière de les remercier de l'avoir soigné? Peut-être.
"-Bonsoir, Sahar. Mieux. Capable de réfléchir, c'est que ça va bien mieux à présent..."
Doux sourire répondant au sien quand il lui répond. Ca lui avait presque manqué, de concevoir des plans, d'imaginer des installations et aménagements. Mais avec le pic de l'épidémie et ce qu'il en subissait, pendant un temps son esprit avait été vidé sous l'apport de douleurs.. Mais les pensées, les traits de crayons, tout cela revenait. A son plus grand plaisir..
"-Avec plaisir". L'invitation de la jeune femme n'en ai pas vraiment une. Il est ici depuis assez longtemps maintenant pour voir entre les lignes, et reconnaître l'autorité naturelle de son interlocutrice. Alors il quitte son poste d'observation, venant la rejoindre pour venir s'asseoir face à elle, appréciant l'air du soir et la quiétude de la place.
"-Volontiers pour un thé. Est-ce que tous les malades se remettent bien? Je visualisais les bâtiments alentours.. Un bon nombre auraient besoin d'un petit coup de rénovation... Personne ne vient les entretenir? Avec la convalescence d'une belle partie de votre population et les températures s'abaissant avec l'hiver qui vient.. Il serait temps d'y remédier non? Je pourrais peut-être.."
Et le voilà reparti à parler plus qu'il ne le faudrait sans doute, tout prêt qu'il est à aider et améliorer l'ordinaire.. Non décidement il rechigne à partir ainsi, comme si quelque chose le retenait en ces lieux..
"-Je pourrais jeter un oeil aux structures les plus vétustes et les rendre plus sûres, si l'on me le permet. Voir apprendre aux volontaires les rudiments de la menuiserie etc... Pas que je veuille m’immiscer dans la vie de votre communauté... Mais laisser des bâtiments ainsi se détériorer faute d'entretien.. J'ai horreur de cela.. Et.."
Tente-t-il de se justifier, ou d'éclaircir ses pensée, parlant ainsi à la jeune femme lui faisant face. Peut-être, il n'en sait rien lui même... Il se tait un instant quand leurs consommations leur sont servies, remerciant le serveur d'un sourire, attendant qu'il reparte pour continuer.
"-Je n'ai pas été d'une grande aide en soignant par les plantes, je pense... Moins que ce qu'on a fait pour moi en me permettant de vaincre le virus... Je pourrais ainsi.. Remercier ceux qui m'ont ainsi aidé, en leur apportant mon aide, si cela serait accepté, évidemment.."
La chose étant dite, il devint silencieux, dégustant le précieux breuvage au doux parfum, attendant de voir ce qu'il découlera de cette discussion en apparence anodine. Il pressentait qu'il y avait autre chose, derrière cette conversation... Mais quoi?
Installée à leur table, la divine contemple l’invité avec une lueur amusée dans le regard. Dans son décor habituel, Amir a tout d’une bouffée d’oxygène. Sa gentillesse et sa candeur à toute épreuve n’ont pas cessé de l’étonner au cours des derniers mois. L’amadouer était peut-être trop facile, mais c’était là l’occasion inespérée de le rallier au clan avec douceur. Pour une fois que la ruse et la violence pouvaient être mises de côté dans une telle entreprise, elle n’allait pas s’en plaindre.
« Je suis contente de voir que tu vas mieux ». Charmeuse, la féline tend la main pour enjoindre son hôte à s’asseoir juste en face. Autour d’elle, les matous s’agglutinent, et certains se pavanent en frôlant ses jambes nues. « Tous se sont remis. L’antidote a été efficace pour tout le monde, comme ils l’avaient promis ». Si lui était tombé malade, le virus ne l’avait pas épargnée non plus. Des jours durant après avoir oeuvré au chevet des patients en compagnie de l’égyptien, elle s’était trouvée mal, prise de nausées violentes et de poussées de fièvre étourdissantes. Trois semaines alitée, à penser que la mort allait bientôt la prendre, elle avait cru devenir folle. Tous avaient envisagé la fin de la faction et de leur île au cours de cette période… jusqu’au remède miracle, qui laissait beaucoup de sceptiques à son sujet. Sahar faisait partie des premiers à s’interroger à propos de l’épidémie et de son vaccin sorti de nulle part. Le cas du malade qui s’en était mystérieusement remis sans avoir mis un seul pied sous les tentes continuait de l’intriguer, mais elle gardait pour l’heure ses suspicions pour elle.
« Les irlandais nous ont aidés à retaper des bâtiments. Mais cette île est restée longtemps à l’abandon et il y a toujours des travaux à faire. On a bien avancé, mais la main d’oeuvre et les moyens nous manquent pour tout remettre à neuf ». Les lèvres écarlates s’étirent en un sourire à demi carnassier. Elle n’avait rien à demander, rien à insinuer et pas la moindre stratégie à mettre en place pour voir son interlocuteur proposer ses talents dans chacun des domaines. Il n’y avait pas de jeu, pas de malice ni de promesse à faire pour profiter des compétences de l’égyptien et de son empathie. Il était parfait à tout point de vue, et la féline songeait qu’ainsi, il serait tout aussi facile de faire de lui un Enfant des Terribles.
« Ton aide serait précieuse » ; elle minaude, les agates arrimées à leurs jumelles divines, tandis qu’on leur porte les thés. Encore fumants, les liquides à la menthe épicés répandent autour d’eux leurs effluves. « شكرا* », elle remercie le serveur en arabe, et choisit d’accueillir l’un des greffiers sur ses genoux. Magnifique spécimen aux yeux d’ambre, la fourrure aussi noire que l’ébène, le matou sobrement baptisé “Nuit”. « Tu sais que tu es chez toi, ici », renchérit l’antiquaire, en reportant son attention sur l’architecte. « Nous n’oublierons pas tout ce que tu as fait pour Wild Island et pour ses habitants durant l’épidémie. Tu peux rester autant que tu le souhaites, c’est toujours un plaisir de t’avoir parmi nous ». Des compliments toujours, bien qu’il n’y ait pas besoin de le flatter pour le voir se jeter dans la gueule du lion. Au fond, si les Terribles voulaient pouvoir profiter des aptitudes de l’égyptien, ils seraient là aussi pour le soutenir et pour lui garantir leur protection. Il pouvait tout à fait intégrer le clan et s’y aménager une place confortable sous la coupe de Benhadi. Si cette dernière le voulait dans ses rangs à tout prix, la contrepartie ne serait pas désagréable pour quelqu’un comme lui.
« Je serais honorée d’accepter ta proposition » ; les lippes posées sur le bord de la tasse, elle le couve d’une oeillade malicieuse. Le vent s’invite alors dans ses cheveux défaits, dérange le noir charbon et emporte avec lui son parfum de vanille. « Tu aurais du temps à consacrer à toutes ces causes, vraiment ? »
Et tandis que le chat sur ses jambes réclame son attention, la divine fixe son hôte un peu plus intensément. Ses yeux sont incapables de voir son aura, mais son instinct la conforte dans son souhait de croire aux paroles de l’hougan. Plus âgé qu’elle et plus puissant, lui pouvait savoir qu’Amir faisait partie des foudroyés. Qu’un Dieu d’Egypte s’était invité sous sa carne, et qu’il était de leur devoir de ramener à eux cette brebis égarée. « C’est ليل** », les doigts effleurant son poitrail, la divine choisit alors de présenter l’animal à son convive. « Tu aimes les animaux, Amir ? »
BLAZE : Ptite Louve FACE : Rami Malek DOLLARS : 2387 SACRIFICES : 97 PORTRAIT : ANNEES : 37 ans CŒUR : Célibataire - Hétéro... Ne s'est encore jamais lié véritablement. RÉINCARNATION : Thot . Dieu lunaire, protecteur des Scribes, des guérisseurs, des mathématiciens. patron du Savoir. TALENT(S) : Partage de connaissance (actif) / Thaumaturge (inactif) / Clarté lunaire (inactif) // Animorphose, babouin hamadryas (faculté active) FACTION : Enfants Terribles OCCUPATION : Maître architecte, tuteur d'apprentissage. GENÈSE : Novum. Stade 2 acquis. Il sait qu'il est une Déité, devine laquelle. Devra apprendre à maîtriser ses nouvelles facultés. RUNNING GUN BLUES :
arabian nights. ) amir - Ven 13 Déc - 23:52
L'air frais du soir apaisait l'Egyptien qui retrouvait ses forces et sa raison.. Des semaines durant à ^tre coincé par la quarantaine, ne pouvant se résoudre à partir quand il en était encore temps... Non, il avait préféré relever ses manches et venir au chevet des malades, quitte à lui même être contaminé à force de les soigner... Sans songer que seuls certains individus portant en eux une essence divine ou affiliée étaient atteints... Plusieurs semaines à endurer des migraines à s'en taper la tête contre les murs pourvu que cela cesse.. Jusqu'au jour où l'on informa les malades qu'un vaccin avait été trouvé, et qu'ils iraient rapidement mieux... Les douleurs s'en étaient allées, son état s'améliorant au fur et à mesure qu'il pu retrouver l'appétit, et faire de l'exercice. Il avait pu suivre le rétablissement de ces autres dont il s'était rapprochés... Et qu'il rechignait maintenant à quitter, quand il pouvait bien les laisser là... Le pouvait-il seulement? S'il était égoïste et aveugle, sans doute... Mais il voyait le délabrement des demeures, la vétusté dans laquelle les îliens vivaient... Leur apporter aide et confort pour résister décemment à l'hiver lui paraissait une juste compensation aux soins qu'il avait reçu, plus efficace que ceux qu'ils avait tenté lui même de fournir aux autres...
Alors quand Sahar lui demande de ses nouvelles... Il en profite pour lui faire par de ses réflexions des derniers jours, proposant son aide pour sécuriser les demeures les plus fragiles, améliorer l'ordinaire, voire enseigner aux volontaires à consolider eux même leurs maisons et autres bâtiments... La proposition semble trouver écho en son interlocutrice qui le lui confirme de vive voix... Ici chez lui.. Sans doute s'y est-il déjà fait son nid, en effet, vu la difficulté qu'il en a d'imaginer quitter ces lieux et la population qu'il a apprit à connaître au fil de la maladie... Les félins autour de la jeune femme tentent de réclamer l'attention de cette dernière, qui consent ou invite un magnifique matou au pelage d'ébène et au regard ambré à venir sur ses genoux... Il est majestueux, Amir le reconnais... Et voir tous ces félins autour de la jeune femme lui rappelle certains souvenirs des fouilles effectuées parfois avec son père Egyptologue... Elle lui faisait l'effet d'une Déesse, ainsi accompagné de ses familiers... Il était loin de se douter qu'elle était réellement Bastet entourée de sa cour... Un sourire amusé pointa sur ses lippes, pourtant, tant il ne pouvait effacer cette impression de son esprit... Pourtant il voyait comme un manteau colorer autour de la jeune femme... Un contour de couleur... Mais il n'osait dire mot là dessus... L'aurait-on qualifié de fou? Déjà que d'aucuns ne semblaient comprendre sa peur des orages... Mieux valait ne pas forcément croire ce que ses yeux semblaient lui indiquer, non?...
"-Je suis formateur, Sahar. Et Maître-Architecte. Je saurais mener de front la réfection des structures autant que former les volontaires... Au contraire, les travaux iront d'autant plus vite, au fur et à mesure que les compétences seront partagées et l'expérience acquise.. J'aime bien avoir des apprentis à qui transmettre.. Puis.. Vous aurez ainsi plusieurs personnes expérimentées pour les travaux ici, sur l'ile, de cette manière... Et indépendant pour les travaux, sans devoir compter sur autrui..."
Il déguste son thé avec plaisir, tout en observant le ballet des chats allant et venant, certains ronronnant, quand d'autres sont alanguis et affalés au sol ou sur les murets...
"-Je les apprécie oui. Tant pour leur compagnie que leur aide.. Et remonter leur histoire est un plaisir que j'ai depuis enfant.. Mon père est Egyptologue, il veille durant les fouilles à ce que les sépultures anciennes ne soient pas profanées, quand il le peut... Et m'a toujours contait les origines de certaines espèces, ou mythes liés aux animaux.. Voir l'évolution de telle ou telle espèce à travers les âges est passionnant.. Quand des animaux autrefois aimés sont maintenant craint ou l'inverse avec l'évolution des croyances.. Ou le mélange des races pour en créer d'autres... Ces chats semblent être souverains, ici... Ils ont suffisamment de gibiers pour se nourrir? Ou ils sont nourris par la population, je n'en vois aucun de maigres ou au poil terne et hirsute.."
Il ne sait pas vraiment que ses paroles peuvent trouver d'autres sens que ce qu'il découle de ses lèvres, et parlant, il porte ses doigts à son pendentif ne le quittant jamais depuis qu'il en a fait l'acquisition.. Dénommé "Pendule", il serait lié au Dieu Scribe, Thot.. Mais il ignore comment ou si cela est vrai.. Juste qu'il est effectivement parfois représenté dans certains dessins retrouvés, de ce que son père lui a indiqué, quand il a posé la question, voulant en savoir plus sur la symbolique ou l'authenticité de l'objet.. Peut-être était-ce faux, mais il aimait ses lignes et sa forme...
"-Nuit.. Ce nom lui va parfaitement, avec son pelage d'encre.. Il semble sacrément t'apprécier, comme tous ses congénères qui vaquent autour de toi... Ils te suivent tout le temps?"
Sourire en coin, question innocente... Oui, il se plait en ces lieux.. Sans doute pourrait-il envisager de déménager ses bureaux, qui sait...
En contemplant son vis-à-vis, la mambo redécouvre ses traits. La gentillesse, la bienveillance - mais aussi la naïveté, débordent de ses yeux gris-bleu et de son sourire persistant. Il semble calme et généreux ; clément et serviable ; et la jeunesse que dépeint son visage est d’une rareté certaine en ces lieux misérables. C’est qu’il a l’air d’un ange tombé du Paradis, parmi tous les sujets de Wild Island. Vierge de tout, épargné par la vie, quand tous les autres exhibent tous leurs stigmates avec fierté, symboles des épreuves traversées. Il est trop propre, Amir. Trop propre et trop gentil. Il détonne au milieu de tous les autres, qu’ils soient simples filous ou meurtriers. Il est trop bien pour eux sans doute, mais peu importe. Ici, on ne le regarde déjà plus comme un ovni ou bien un étranger ; tous les enfants de l’île ont déjà commencé à l’accepter. Tous se sont déjà habitués à sa présence, et ont compris qu’il était protégé des Rois. Il n’y avait plus qu’à officialiser en lui donnant un rôle et un statut, ce qu’elle venait justement de lui offrir...
« Bien. Il te faudra un endroit bien à toi, et des ateliers, j’imagine ». Sans le montrer, elle se réjouit de sa victoire, aussi accessible fut-elle. « Un chez toi sera plus agréable qu’une chambre d’hôtel, n’est-ce pas ? ». En faire un résident de l’île, c’était la première étape à franchir. S’il se chargeait d’en loger des centaines, ensuite, elle n’aurait aucun mal à convaincre le Conseil. L’avoir à leur service, prêt même à former la main-d’oeuvre, leur permettrait de s’affranchir de l’aide de leurs alliés, et de ne plus rien leur devoir. « Je m’occuperai de te trouver tout ça », elle promet, et ses yeux couleur nuit dévient sur les félins rassemblés autour d’elle.
Tandis qu’elle écoute les récits de l’Egyptien, à propos justement de son enfance et leur pays commun, la divine cherche encore un moyen de lui évoquer sa récurrence. Attentive, elle note les références, et remarque le pendentif à son cou. Elle reconnaît le bijou associé à Thot, et se souvient des paroles de l’Ancien. Sans aucun doute, le dieu lunaire est celui qui l’habite. « On les respecte. On les nourrit parfois, ou bien on laisse faire la nature ». Ses doigts parcourent toujours l’épaisse fourrure ébène tandis qu’elle lui répond, mystérieuse, évasive. « Toujours ». Un sourire fin étire ses lèvres alors qu’elle observe tour à tour les félins et son hôte. « C’est le prix à payer pour les comprendre ». Et les prunelles captent les siennes, la voix appuyant sur le mot.
Elle reporte son attention sur le matou quand ce dernier s’agite, et s’approche aussitôt de son convive. L’esprit se vide pour atteindre la bête, se concentrer sur ses instincts, ses pensées, ses projets. L’espace d’un instant, l’égyptienne semble ailleurs, focalisée sur l’animal, avec lequel elle communique. L’exercice achevé, la divine se redresse vers Amir et lui sert un sourire amusé. « Il y a quelque chose dans ta poche qui l’intéresse ». Probablement des restes de nourriture, il suffisait de miettes. L’information reste incomplète mais pas moins intrigante. Alors la mambo guette la réaction de l’architecte.
« Ca ne te rappelle rien ? Des légendes de notre pays ». Premier indice livré dans un écrin - car il s’agit bel et bien d’une faculté qu’elle maîtrise, la féline s’attarde de nouveau sur le pendule à son cou. « Et ce bijou ? Tu connais son histoire ? ». Une dernière gorgée de son thé qu’elle finit.
BLAZE : Ptite Louve FACE : Rami Malek DOLLARS : 2387 SACRIFICES : 97 PORTRAIT : ANNEES : 37 ans CŒUR : Célibataire - Hétéro... Ne s'est encore jamais lié véritablement. RÉINCARNATION : Thot . Dieu lunaire, protecteur des Scribes, des guérisseurs, des mathématiciens. patron du Savoir. TALENT(S) : Partage de connaissance (actif) / Thaumaturge (inactif) / Clarté lunaire (inactif) // Animorphose, babouin hamadryas (faculté active) FACTION : Enfants Terribles OCCUPATION : Maître architecte, tuteur d'apprentissage. GENÈSE : Novum. Stade 2 acquis. Il sait qu'il est une Déité, devine laquelle. Devra apprendre à maîtriser ses nouvelles facultés. RUNNING GUN BLUES :
arabian nights. ) amir - Sam 7 Mar - 15:47
Il se sent chez lui sur cette île, l'Egyptien. Et s'il est remis de sa convalescence dû à cet étrange virus qui lui laisse des questionnements en tête, il n'a guère envie de retrouver ses bureaux ou ses projets laissés en suspends. Pas quand il voit la vétusté de ces logis et autes structures qu'on laisse plus ou moins à l'abandon... Pourtant l'hiver approche, et il refuse de laisser cet état de délabrement perdurer.. Non... Il revoit les campements d'archéologie, durant les fouilles auxquelles participait son père, qu'il suivait lui même parfois.. Lui l'architecte qui adorait remonter ainsi le temps, tentant alors de percer de ses observations, les mystères de ces savoirs d'antan.. Il en avait acquis quelques uns, bien d'autres lui échappaient encore... Il n'en finissait pas d'apprendre, et celui lui plaisait....
Alors quand Sahar lui proposa de converser autour d'un thé, il ne refusa pas, allant à lui rapporter cette répugnance à les quitter, et à proposer son aide, son savoir pour tenter de réhabiliter les demeures, restaurer ce qui pouvait l'être, construire ce qui pouvait manquer à la population de Wild Island... Proposition qui fut acceptée, et complétée par la féline.. Elle semblait avoir les mêmes objectifs, ayant simplement été devancée par Amir..
"-Je peux rapidement revendre mes précédents locaux en ville, cela pourrait être utile, d'avoir une cagnotte ainsi constituée pour les matériaux nécessaire.. Et je n'aurais pas besoin de différents emplacements, je pense. Il y a bien assez à faire ici pour que je m'éparpille ailleurs. Mes concurrents seront ravis que je leur laisse la place en ville."
Sourire en coin appuyant ses propos, le jeune homme porte son attention à l'attroupement de chats suivant son interlocutrice. Depuis qu'il était en ces lieux, à chaque fois qu'il avait pu apercevoir l'Egyptienne, elle était entourée de félins. Il s'en était étonné au début mais y était habitué désormais... La conversation dévie un peu, elle lui présente l'un des chats qui grimpant sur les genoux de Sahar réclame des caresses et de l'attention. Lui se remémore des histoires d'enfances, son père lui contant les origines de découvertes.. Mémoire vivace d'un passé longtemps enfoui et récemment redécouvert, bien que parfois inexact ou incomplet...
"-Un avantage qu'il y ait autant de félins par ici, l'on ne risque pas d'avoir une invasion de rongeurs parmi les stocks d'aliments ou autre..."
Ce "on" qu'il utilise sans y penser... Déjà il se projette, ne se considère plus comme étranger. Non, il est des leurs, chez lui.. Son regard se porte sur "Nuit" qui s'agitant vient vers lui. Amir lève son regard vers Sahar l'informant de ce que recherche le félin au pelage d'encre.. Sa poche?
Le voilà fouillant ses poches, en sortant un morceau de viande séché qu'il tend à l'animal l'ayant senti, visiblement.
"-Un en-cas, pour les moment de creux. Quand je travaille sur mes plans, j'en oublie parfois de m'arrêter pour prendre un vrai repas. Les lanières de viandes séchées sont une vieille habitude. Ca se périme moins que des aliments frais.."
Et vient une question.. Qui fait référence aux légendes d'Egypte... Amir observe la jeune femme, l'aura coloré dansant sous ses yeux, chatoyant et inratable... Il savait que certains individus avaient un tel phénomène autour d'eux. De diverses teintes... Non humains? C'était ce qu'il avait cru entendre, des rumeurs rapportées, des bribes parfois... Et ce virus n'attaquant qu'une partie de la population, en général portant cet halo mystérieux.. Alors pourquoi lui avait-il était atteint? Il l'ignorait ou bien ne voulait creuser.....
Il réfléchie à la question.. Chat, halo étrange... Croyances oubliées... Son regard papillonna alors que les pièces du puzzle, les indices de l'énigme se faisaient logique... Non.. A moins que...
"-Les chats sont liés à Bastet, ou Bast.. Mais.. Es-tu en train de me dire.. Alors cet étrange halo de lumière t'entourant.. Ca signifie que.."
Son esprit peine à faire le point, ou à croire. Il est heureux qu'il soit assit, quand il lui semblait se noyer en cet instant... Des Dieux se mêlant au commun des mortels, lui simple Architecte côtoyant l'une d'elle ou plusieurs, à ce qu'il en savait.. C'était un peu trop.. Pourtant la voilà poussant un peu plus loin ses questionnements, cette fois ci sur lui et ce qu'il porte au cou.. Non... Pourtant quelque chose semble s'agiter au fond de lui.. Une impression, une conviction..
"-Il est nommé "pendule. Lié vraisemblablement à Thot, Dieu des Scribe et du Savoir, entre autres nominations.. J'ignore s'il est authentique. Mon père pense que oui.. Mais son histoire semble être perdu, j'ignore ses fonctions ou son utilité... Mais.. Pourquoi cette question?"
Il retire le pendentif de son cou, et fouillant dans une petite besace à sa ceinture en sort son calame et le petit babouin qui ne le quittent jamais, mettant le tout sur la table, entre eux deux... Cette impression encore, se faisant tenace...
"'-J'ai trouvé ces objets dans des brocantes ou des vides greniers, et ne m'en sépare plus, depuis... Tous sont lié à un seul Dieu, Thot... Mais je ne peux pas.. J'ai été frappé par la foudre en 2017 durant l'énorme orage cette année là.. Certains m'ont regardés bizarrement quand il a fallu que je me remette du virus, ils semblaient penser que c'était lié au fait que je l'attrape.. Mais.."
L'Egyptien a du mal à réfléchir, comme si son esprit se mettait en pause, en cet instant. Ne serait-il plus simple mortel, plus un simple humain comme les autres? Mais.. De là à imaginer quoi... Etre un Dieu? Non.. Ca semblait inconcevable.. Pourtant...
"-Dois-je comprendre que la foudre, le virus.. Ces objets sont tous liés? Pour ce que j'en sais, je suis simplement Amir, non? Je le saurais si.. Disons un Dieu venait à entrer en moi non ? Ca me paraît.. un peu gros, pour ma raison.. Es-tu en train de me dire que je serais.. Ou plutôt que je suis Thot?!
La réflexion fait lentement son chemin, et la divine admire le raisonnement de son comparse d’un oeil amusé. Il n’est pas le premier auquel elle se voit révéler le secret des lignées ancestrales. Mais ces privilégiés ne sont pas pour autant nombreux et ces instants sont toujours importants, nimbés d’une aura quasi mystique, quand la conscience endormie jusqu’alors s’éveille et prend vie.
Amir a beau être innocent, il n’en est pas moins malin et cultivé. Déjà, il devine qui elle est, et comprend, en étalant ses objets, où elle voulait en venir. Ses souvenirs exposés un à un sur la table du café représentent tous son Entité. Le Dieu-Ibis du Savoir et du Langage, Thot, comme le lui a dit l’Ancien. « Tu les as conservés parce que tu te sens lié à eux. Il y a quelque chose en toi qui sommeille et te raccroche à leur valeur et à leur symbolisme ». Elle appuie sur ses dires, insiste sur son cheminement. La Vérité n’est plus qu’à quelques connexions pour l’architecte. Une fois lancé, il relie sans mal les éléments à sa portée et n’a plus besoin d’elle. Rien n’est laissé au hasard ; pas même l’orage qu’il parvient à identifier comme la source de sa possession. C’est la raison pour laquelle son aura lui est encore difficile à percevoir. Réincarné par la Tempête et non pas à seize ans comme elle et la plupart de ses semblables, Amir n’est pas une récurrence comme elle en a toujours côtoyées. La Providence et non le Sang a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui ; moitié humain, moitié divin, une brebis égarée qu’elle n’est pas loin de ramener près du troupeau…
Elle écoute, sourit avec une lueur éveillée dans le regard et capte les prunelles azur pour ne plus les lâcher. Il sait. Ou plutôt, il a compris tout ce qu’il fallait. Un concept un peu dur à avaler qu’il ne tardera pas à accepter si tout va bien… « Tu finiras par en être certain. Son nom résonnera en toi et ce sera l’évidence. Crois-moi ». Nul besoin d’en dire plus puisqu’il a fait tout le travail. Ne pas nier revient à confirmer, et lui remettre définitivement les clefs de sa propre conscience. Par la même occasion, elle se dévoile en tant que soeur de celui qui l’habite, et proche d’un autre temps ; divine, comme lui.
« Ca n’a pas l’air si difficile à accepter », elle se permet d’ajouter en poursuivant nonchalamment les caresses aux félins lovés sur ses genoux. Bastet et sa cour sont aux premières loges pour accueillir ses réactions, et s’il y a quelque chose qui n’a pas échappé à son observation, c’est bien que l’architecte n’est pas si étonné qu’il pourrait l’être. « Tout ça fait sens, n’est-ce pas ? » Peut-être même que sa lucidité s’éveille à l’instant même où ils se parlent et que l’identité du Dieu s’impose. « Bastet. Tu ne t’es pas trompé sur moi. Tu en sais beaucoup plus que tu ne le crois ». Elle se penche au dessus de la table, regarde tout autour d’elle et poursuit à mi-voix. « Et si je te disais que nous ne sommes pas seuls ? ».
La compréhension de certains éléments jusque là non identifiés se fait doucement mais sûrement dans l'esprit de l'Architecte. Sahar le guide dans cette entreprise des plus importantes, elle le questionne, le guide pour qu'enfin les pièces du puzzles qui sont en ses mains ne fassent qu'un tout cohérent et entier. C'est presque trop pour son esprit encore trop mortel. Une migraine lui vrille le crâne, et se masser les tempes n'y changera rien... Trop de savoirs accumulés en si peu de temps. Une connaissance d'un stade supérieur à ce qu'il avait jusque là toujours imaginé... Pourtant.. Pourtant il y croyait. Quelque chose en lui tressaillait dans les profondeurs de son êtres. Ses reliques trouvées dans des vides-greniers.. Sa compréhension de l'Architecture, des plans etc qu'il voyait d'une nouvelle acuité depuis la Foudre.... Il y croyait oui... Ne lui restait qu'à l'accepter pleinement.. Le pourrait-il seulement?
Ces objets ont attirés mon regard, oui... Mais les fouilles dans lesquelles j'accompagnais parfois mon Père m'ont toujours intéressés par l'Histoire redécouverte... Ce n'est pas nouveau, comme passion et intéressement... Mais je répugnais à les laisser à d'autres mains, en effet...
Les pièces s'assemblent oui. Y croire... Y croire véritablement est un peu plus délicat.. Mais le cheminement était en place. Seule la conviction se devait d'être elle aussi de mise... Il avait confiance en sa vis à vis. Elle ne le mènerait pas en bateau. Il sentait confusément la véracité de ses propos et de ce qu'elle affirmait...
"-C'est .. Oui. Je.. Alors.. Il.. Thot.. Il a quoi... Pris possession de moi? Je me sens toujours aussi mortel et humain, pourtant.. Avec des migraines bien plus tenaces suite à l'Orage...Avec une acuité visuelle différente, une compréhension comme améliorée des plans et structure... Tout ça me viendrait de lui? J'imagine que ce n'est pas les seules choses dont il est capable... Ca fait un peu trop à assimiler, je crois, d'un seul coup... Mais ça explique beaucoup de choses, en même temps..."
Amir fixait son interlocutrice, tout en réfléchissant, comme en introspection... Toutes ces bribes d'informations se réunissaient, comme nourrissant ce que la Foudre avait accroché à lui... Plus simple mortel, mais bien plus... Il tenta de laisser ses doutes de côtés, de voir tout cela sous un autre jour... Senti quelque chose... Pourquoi ne pas y croire, après tout...
"-Je me suis toujours passionné pour les Anciennes Croyances. mon père Égyptologue m'a transmis sa passion de l'ancien temps. Déchiffrer ces langues perdues, redécouvrir les histoires contaient sur les Temples et les manuscrits vénérables... Jusqu'à présent.. Ce n'était que théorique... Mais cela aide à l'accepter et à mieux l'appréhender. Cela ne m'est pas si inconnu...."
Sourire maladroit naissant à ses lèvres, alors qu'elle lui confirme tout cela, et lui pose une nouvelle question, poussant un peu plus ses raisonnements..
"-Pas seuls? Parles-tu des auras colorées que je vois de temps en temps? Auras, halo... J'ignore comment le nommer. Mais quelque chose entoure certaines personnes.. Dont toi. Tu es entourée de jaune, d'or... J'ai dû voir d'autres couleurs en ville, ou même ici en soignant les victimes du virus... Est-ce que la couleur est liée à la nature des individus qui en sont parés? Ca m'est perceptible depuis la Foudre... Je pensais au début que c'était un effet ayant peut être abîmé mes yeux... C'est plutôt cette nature divine dont tu parles qui se réveille?
Encore une fois l'esprit humain tente de saisir des informations de quelque chose qui le dépasse. Il s'y accroche pourtant, voulant savoir, comprendre. Y croire véritablement, sans plus de doutes. Il connaissait les Ecrits parlant de Thot, oui... Des croyances y étant liées... Et de ce dont il se souvenait.. Ils étaient bien différents l'un de l'autre..
Donc.. Si la Foudre me frappant a accrocher l'essence du Dieu Thot en moi... Il se passe quoi ensuite? Il prend des forces? Je.. Qu'est-ce qu'il se passe, ensuite? Je cesse d'être un simple mortel Architecte? Il prendra la place de mon esprit? On cohabitera? C'est... On se croirait dans de la science fiction... Mais c'est bien réel, tout ça.. Désolé... Les connaissances sont là. Je ne les rejette pas.. Mais tout ça est .. Un peu trop, je crois. Il faut que je l'assimile, je pense.. Et me connaissant, ça va passer par des recherches pour mieux cerner ce qui y est lié.. Entre autre..
Elle a connu des initiés plus réfractaires. Amir, lui, raisonne comme elle s’y attendait. Il parle - beaucoup - et réagit avec ces traits qui le caractérisent ; de la douceur, et de l’humilité. Il réfléchit, analyse les indices, relie les expériences ; il examine la situation comme le ferait un architecte, au fond. Observant les données, coordonnant les mesures et les chiffres… jusqu’à ce qu’un plan parfait s’accorde à son esprit. La Mambo s’en amuse, et se réjouit même de le voir si vif. « Nous sommes nombreux, à Arcadia. Les auras que tu vois - le terme est juste par ailleurs - sont le signe que l’individu cohabite avec une puissance supérieure. Les couleurs changent en fonction de son type, ou de son panthéon ». Pour le moment, elle se retient de l’assommer avec un excédent d’information. Les créatures, les monstres et les héros, les teintes correspondantes lui seraient évoquées plus tard ; elle l’imaginait même prendre des notes. « L’or est propre aux divinités égyptiennes. L’émeraude, comme tu as dû en voir quelques fois par ici, est la couleur des celtes. Evidemment, il y en a d’autres. Et tu peux les voir parce que tu as un dieu en toi. Pas parce que tu as besoin de lunettes ». Plaisanterie faite, la divine s’interrompt pour passer une autre commande. Deux thés bien chauds remplacent alors les précédents, et des pâtisseries orientales sont posées entre eux deux sur la table. « Sers-toi », elle intime, les orbes fichées dans les siennes.
« Tu es toujours Amir. Mais maintenant, il y a Thot avec toi. Tu n’as pas encore ses souvenirs, ça viendra. Son savoir ne t’est pas encore accessible ; du moins pas tout à fait. Il peut te faire ressentir certaines choses. Faire passer ses envies pour les tiennes. Influencer ton instinct. Ca restera extrêmement subtil jusqu’à ce que vous ayez parcouru un long chemin ensemble ». Et à ces mots, elle marque une pause. Les questions s’amoncellent, il veut en savoir trop. Il n’y a pas une heure qu’ils sont attablés là à parler de leurs dieux et déjà, ses connaissances à elle arrivent à leur limite. Son degré de conscience n’a pas encore atteint celui qui éclaire les Anciens. Elle sait la théorie, ignore ce qu’il adviendra d’elle une fois que la Féline aura retrouvé sa superbe. De même qu’elle ne saurait lui dire qui d’Amir ou de Thot aura le dernier mot un jour. « Personne ne peut le dire. Parfois, il arrive que nos dieux nous effacent. D’autres fois, nous prenons le dessus, ou nous cohabitons ». Maigre sourire qui s’accroche à ses lèvres écarlates, elle se veut rassurante ; « Tu n’en es pas encore là. Mais pour la plupart d’entre nous, c’est la troisième option qui prévaut sur les autres ». Vérité effrayante, pour laquelle elle n'affiche aucune crainte. « Ne t’inquiète pas de ça. Je crois que vous êtes faits pour vous entendre ». L’assurance qu’elle dégage est tellement convaincante que l’atmosphère s’apaise.
« Ca fait beaucoup pour une seule fois, j’entends. Prends tout le temps qu’il te faut. Si tu as des questions, je serais toujours là. Et les recherches peuvent t’aider mais ne t’y perd pas trop ». Elle lui sert un sourire amusé tout en sachant que le conseil ne sera pas suivi. Sa personnalité se rassure par les livres et par les connaissances ; mais ces derniers sont bien pauvres en ce qui les concerne, démiurges d’un temps oublié.
« Je crois qu’il était important d’évoquer cette particularité que nous partageons tous les deux. Ne la vois pas comme un fardeau. C’est une bénédiction ». Les lippes plongées de nouveau dans la boisson fumante, elle dévisage finalement l’architecte en laissant entrevoir l'inquiétude sur son minois charmeur. « J’espère toutefois que ça ne te fera pas revenir sur ta décision... Tu as toujours envie de travailler ici ? »
La discussion se poursuit, et avec elle vient un semblant de compréhension alors que l'Architecte raisonne à haute voix, pose des questions et commence à entrevoir un schéma cohérent dans les bribes jusque là collectées. Tout se met en place en un puzzle étrange, à la fois hors de sa portée, mais qu'il ne rejette pas pour autant. Cela viendra bien assez vite... Savoir que sa vision n'est pas abîmée le rassure, lui qui en a besoin pour son domaine d'expertise.. Cela lui ouvre d'autant plus le champs des possibles..
"-Or pour l'Egypte, émeraude pour les celtes... Oui, il me semble en avoir aperçu, en effet. Et les autres couleurs à apprendre au fur et à mesure que les occasions se présenteront, donc. Les.. Mortels? les personnes ordinaires.. Ne perçoivent rien de tout cela, si je te suis bien?
Leurs tasses vides sont remplacées par d'autres au breuvage chaud, des pâtisseries les accompagnant. Amir suit l'injonction de la féline et goûte aux biscuits, réfléchissant.. Tentant de ne pas tout rejeter un bloc. Une migraine tenace s'installe sous ce flot d'informations recueillies.. Il ne peut qu'en laisser le courant s'écouler, et non pas y faire barrage.. Cette idée de ne plus être seulement lui même, mais héberger en quelque sorte un dieu en lui l'effraie, il tente de se projeter, pose des questions. Trop vite, trop loin. Il doit laisser le temps faire son oeuvre. Il ne peut rien faire contre, de toute manière... Sahar malgré tout lui donne quelques pistes, le rassure. Il s'apaise quelque peu à ses paroles.
"-Ma famille a toujours pris soin des Lieux Anciens et Sacrés. Encore maintenant, qu'on les profane pour la redécouverte de la science et de l'histoire... C'est pénible. Voir des défunts exhumés et exhibés dans des musées, qu'on s'extasie sur leur conservation en les sortant de leurs tombeaux... Ca ne viendrait pas à l'idée des peuples actuels d'en faire de même avec les leurs... Ca crierait à la profanation, à l'irrespect des morts.. Redécouvrir les Temples, et autres monuments, oui. Mais toucher aux tombeaux, même moi, ça m'est difficile à accepter. Les savoirs anciens nous donne du fil à retordre.. Quand je vois la technique employée pour certains ouvrages d'envergure.. J'ignore si l'on s'entendra, comme tu le dis... On verra en temps voulu, je suppose. Pour le moment.. Me faire à l'idée qu'il est là, et qu'il se renforce.. C'est déjà pas mal..
Sourire en coin appuyant ses propos. Il ne peut qu'apprendre à l'accepter, et lui qui a toujours soif d'apprendre... Avoir cette occasion inouïe d'apprendre du Dieu du Savoir lui même... C'était inestimable.. D'ici là ... Le servir en quelque sorte? Continuer sur sa lancée, s'instruire, apprendre aux autres, respecter les anciens lieux de son pays natal... Et voir où tout cela le mènera.. Il savait qu'il pourrait s'instruire sur les déités, les panthéons auprès des autres dieux. A défaut de converser aussi librement avec son Père.. Le mêler à tout cela.. Sur le plan théorique, peut-être.. A voir..
"-Je ne te ferais pas faux bond. Evidemment que je viens exercer et aider ici. Vous avez bien plus besoin de mon aide que d'autres. Arcadia ne manque pas d'Architectes compétents pouvant prendre le relais pour des chantiers plus prestigieux ou autre.. Et merci, de m'avoir aiguillé et ouvert les yeux. Et puis... quel explorateur des temps anciens ne rêverait pas d'apprendre de telles sources? Si j'ai encore du mal à le concevoir.. C'est un honneur que d'avoir ainsi été choisi, si l'on peut appeler cela ainsi. Si j'en suis un peu inquiet.. Je suis avant tout curieux de voir comment cela se passera.
Manège imperceptible aux regards alentours, la mambo mord sa lèvre inférieure. Elle sait que de nouvelles réponses entraîneront de nouvelles questions, toujours. A elle de ne pas dévier de trop dans ses discours et de bien réfléchir à ce qu’ils contiendront. « Les mortels n’ont pas d’aura. Rien. C’est aussi simple de les reconnaître ». Pour le moment, elle tait ses connaissances sur les prophètes, puis sur les monstres et les héros. Plus tard, quand elle le jugerait opportun, elle reviendrait elle-même à lui pour lui enseigner ces choses indispensables. Le cours serait dense cette fois et il n’aurait plus le droit à l’oubli. « D’ici quelques semaines, je t’apprendrai de nouvelles choses », lui promet-elle à voix basse ; « Le temps que tu sois plus à l’aise ».
Un soupir accompagne son haussement d’épaules quand l’architecte évoque le Savoir et les tombes profanées. Pour être totalement honnête, elle n’y a jamais vraiment songé. Etant donné sa profession, des critiques de sa part sur ces pratiques seraient plutôt déplacées ; elle les encourage même en revendant des objets rares, et ce dans un but bien moins noble que celui de l’Histoire et ou des Sciences. Elle évite le sujet, et pioche à son tour dans le plat disposé devant eux. « Quoiqu’il en soit, essaie de ne pas aborder ta nature avec n’importe qui ». Un conseil avisé, soufflé avec une pointe de sévérité dans le regard. « Tout le monde ne pourra pas comprendre ni t’accepter tel que tu es. C’est la rançon de notre chance. Le plus possible, il faudra garder ce secret précieusement pour éviter de te mettre en danger. De nous mettre en danger ». Pour le connaître un peu, elle sait qu’il n’est pas imprudent ; mais la Féline n’est jamais avare d’avertissement, surtout en ce qui concerne la sécurité des siens.
Entourée de sa cour, elle écoute les derniers mots d’Amir avec la plus grande attention. Soulagée qu’il ne revienne pas sur les décisions prises, elle a pour lui un geste tendre ; une main qui s’avance doucement et vient soudain frôler la sienne, mélange de réconfort et de remerciement. « Bien. Tu m’en vois ravie. Tu nous a déjà beaucoup aidés et je sais que tu nous rendras de grands services encore. Bien sûr, on va pouvoir te rendre la pareille ».
C’est ce moment un peu intime que l’on choisit pour écourter leur discussion. Venu les interrompre, un membre des Enfants Terribles se penche à l’oreille de la brune et lui murmure quelques mots. L’annonce de la nouvelle lui procure un frisson qu’elle réprime alors que son coeur rate un battement. A l’extérieur pourtant, son expression reste inchangée.
« Je suis désolée, Amir. Une urgence. Je vais devoir te laisser ». Les félins se dispersent autour d’elle quand elle se lève et tend sa main pour le saluer. « C’est pour moi. Servez-lui tout ce qu’il demande » ; ordre donné au garçon de café, elle se tourne à nouveau en direction de l’architecte. « On se revoit dans quelques jours ? Je te contacterai ». D’ici là, elle aurait déjà préparé son arrivée, il n’aurait plus qu’à s’installer et à aménager les lieux et ses projets de la façon qu’il voudrait. « A très vite ».
Dernier sourire, et la voilà qui disparaît.
La journée n’allait peut-être pas se terminer aussi bien qu’elle avait commencé, mais le rapprochement d’Amir et des ET n’en restait pas moins une victoire à fêter.
On ne cessait jamais d'apprendre. Cela était d'autant plus vrai pour l'Egyptien qui se passionnait autant pour les nouvelles technologies que l'homme concevait, que la redécouverte et le déchiffrage des techniques anciennes et qui perduraient dans le temps. Comment des hommes, sans ces connaissances sophistiquées des jours actuels, arrivaient à suivre la Course du Soleil, à faire en sorte que tel endroit d'un édifice soit éclairé par l'astre solaire ou la lune à tel moment de l'année ou du jour.... Ils suivaient les étoiles avec attention.. Mais pas seulement.
Et Amir, féru d'archéologie à la redécouverte des Temples et autres édifices ayant résisté au Temps et aux divers Climat ne se reposerait jamais sur ses lauriers. Tant de choses restaient à acquérir, à manipuler, à tester. Il était certes qualifié pour être tuteur... Il n'en restait pas moins, à son avis, un éternel apprenti... Alors apprendre que ces déités anciennes qui furent oubliées le temps passant, et seulement effleurées par les fouilles et déchiffrages des écrits d'alors... Etaient bel et bien présentes... C'était vraiment.. Il n'arrivait pas à vraiment définir l'impact que cela avait en lui. Mais ses yeux s'allumèrent de cet éclat particulier, quand il travaillait sur un plan précis et délicat, qu'il s'appropriait une ancienne technique ou comprenait le cheminement des anciens architectes...
Non, il ne réfutait pas ce que lui disais Sahar. Trop d'éléments menaient à cela. Il n'en mesurait peut être pas toute la portée, mais il l'acceptait. Et cet état des faits amenait son lot de questions. Beaucoup d'interrogations. Trop sans doute. Mais la féline l'aiguilla comme elle le pouvait, le réfrénant quelque peu sans doucher son énergie. Non... Juste être patient. Les réponses lui viendraient au fur et à mesure qu'il cheminerait sur cette voie qui était la sienne depuis un fameux orage... Foudroyé . Plus seulement simple mortel... Mais abritant l'essence fragilisée, affaiblie d'un Dieu... Et pas n'importe lequel, au vu de ces pièces du puzzle en sa possession... Mais Thot. Dieu du Savoir, de la connaissance, de la lune... Amir avait pu lire un certain nombre de parchemin à sa gloire, relatant les fêtes, les offrandes, ses attributions... Que tout soit exact... Que ces déités qui furent écartées soient encore et toujours présentes... Tangibles et foulant le sol mortel comme les humains lambdas... Sacrée nouvelle...
"- Les mortels n'ont rien de particuliers, les déités, des auras les entourant de diverses couleurs... Hmm facile à retenir, en effet."
Amir sentait que tout cela était bien plus complexe. Mais balbutiant sur cette Voie, il faisait pleinement confiance en son interlocutrice à ce sujet. Si elle jugeait opportun qu'il attende pour en savoir plus, alors il patienterait. Aussi simple que cela.
"-Ca fait déjà beaucoup à digérer, effectivement. Même si j'endosse le rôle d'enseignant pour mon domaine.. Je ne cesserais jamais d'être moi-même élève... Et tout cela est une sacrée leçon. Je patienterais donc."
Il évoqua son Père, la redécouverte des tombeaux, des Temples, des demeures, parfois. La profanation, ou ce qu'il considérait comme tel, des sarcophages et caveaux... Il reprend son sérieux, le premier choc est passé. Et le voilà se projetant un peu plus, trop au vu des circonstances...
"-Même avec des individus dont je vois une aura distincte de déité...Je ne suis pas certain de l'aborder. Je vois ton aura, mais je ne vois rien autour de moi. Pourtant.. Ce ne devrait pas être le cas? Si je posais des questions... Sans doute m'enverrait-on promener, je pense.."
Il sourit, comprenant les enjeux de cette prudence. Cela lui paraît couler de source, que se taire était la chose à faire. En dehors de ce cercle de déités, qui étaient sans doute au courant de l'existence d'autres semblables... Et quand elle s'enquit de ses projets à venir.. Il la rassura. Il s'était engagé, ce n'était pas cette nouvelle, aussi impressionnante soit-elle qui le ferait changer d'avis. Bien au contraire. Mais leur moment d'instruction prend fin, quand on vient parler à Sahar qui bien vite, s'excuse auprès d'Amir. Des affaires prenantes, assurément, requièrent toute son attention..
"-Bien sûr. J'espère que ce n'est pas trop grave. Merci.. Pour tout."
Pour la conversation, cette attention à son égard. Pour cette aide à mieux comprendre ce qui lui arrivait... De lui avoir offert un foyer où il se sentait chez lui... Son sourire un peu inquiet attestait de l'attention qu'il avait pour cette communauté qu'il avait en quelque sorte adopté. Il espérait vraiment que rien de vraiment grave ne se produirait.
"-Oui, avec plaisir. A bientôt Sahar."
L'invitation donnée, la voilà s'en allant vers d'autres sujets d'occupations. Et lui, resté seul à cette table, termine son thé, pioche dans l'assiette de sablés et autres pâtisserie en cherchant un contact dans son téléphone avec l'intention d'appeler l'un de ses collaborateurs dans la ville pour l'informer qu'il se séparait de son cabinet là-bas pour s'installer ailleurs... Les négociations ne devraient pas être des plus difficiles.. Et une fois la tasse vide et l'assiette ne contenant que quelques miettes, il s'apprêta à reprendre le chemin de ses pénates, glissant la chaise sous la table, puis débarrassant, ramenant tasse et assiette au comptoir en un geste machinal. Si cela pouvait aider les serveurs et leur faire grappiller quelques minutes sur le service, il en était content.
Les remerciant, le voilà se détournant à son tour, l'esprit en ébullition, vers son logement de ces dernières semaines. Les temps à venir seraient des plus exaltants. C'était certain.
