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Remembrance

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Remembrance - Dim 13 Oct - 17:42

Remembrance

It's the nature of time that the old ways must give in


Le tonnerre grondait ce soir. Il était encore lointain, mais ronflait bruyamment, se rapprochant d'Arcadia avec toute sa fureur, toute sa colère et sa rage. Il revenait vers son maître, reconnaissait celui qui autrefois les engendrait, celui qui maîtrisait leur furie pour imposer l'ordre sur les géants, d'Asgaard à Jötunheim, de Midgard à Nidavellir... J'abritais l'âme d'un des dieux les plus anciens de l'histoire de l'humanité. Thor, Thunar, Donar, il avait été vénéré dans toute l'Europe du Nord, en Germanie, en Poméranie, jusqu'en Islande et même ici en Amérique durant la colonisation nordique. Pendant des milliers d'années, il avait protégé les hommes des cataclysmes et des caprices des monstres de cette Terre. J'étais à la fois attristé de ne plus pouvoir accomplir tout ce que je faisais... tout ce dont il était capable du temps de sa toute-puissance. Mais d'un autre côté, j'étais soulagé de voir les éléments venir me rendre hommage de cette manière.

Avec une tempête d'une telle intensité qui arrivait depuis la mer, je ne pouvais pas rester à l'intérieur. Je quittai mon appartement dès que les premières gouttes se mirent à tomber, savourant chacune d'entre elle sur ma peau. Chaque éclair faisait apparaître un flamboiement de bonheur dans mes yeux, et chaque coup de tonnerre faisait bondir de joie mon coeur. Je sentais l'eau couler le long de ma peau, inonder ma barbe et mes cheveux, purger mon corps et mon âme de la souillure de cette ville.

Un orage comme celui-ci, c'était une occasion pour rendre visite à la gamine. Je me rendis jusqu'au fournisseur d'alcool que je connaissais, y pris deux bouteilles d'hydromel avant de filer jusqu'au quartier industriel. Je traversai les rues d'un pas assuré, sans la moindre protection contre les hallebardes qui tombaient du ciel. D'un côté, je voulais prendre mon temps pour profiter au maximum de la pluie. Mais d'un autre je ne voulais pas non plus faire trop atteindre la jeune femme.

En une demi-heure, j'étais en bas de l'immeuble. Je rentrais grâce à une petite vieille qui venait se réfugier chez elle face à cette pluie battante. Je gravis les marches à toute vitesse et toquai à la porte sans plus attendre, lançant.

Le Père Noël est arrivé en avance !



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Remembrance - Dim 13 Oct - 20:45

Lune n'avait pas besoin de voir pour sentir le ciel devenir lourd et gris. Tout dans l'air laisser entrevoir la colère qui allait bientôt se décharger sur cette odieuse ville pleine de vice. Arcadia allait pleurer, hurler. Ses larmes viendront s'écouler jusque dans le caniveau, ses grondements ferait frémir de peur les enfants. Déjà, Lune frissonnait d'excitation. L'ancienne prophétesse se penche à sa fenêtre, grande ouverte, laissant le vent qui précède l'orage venir s'engouffrer dans son sombre salon. Elle hume l'air, ses yeux blancs rivés vers le ciel nuageux. Et vient la première zébrure, accompagné quelques instants plus tard, d'un grondement sourd qui fait trembler la terre.

Elle avait compté chaque coup de tonnerre, était resté à sa fenêtre, le visage fouetté par le vent et la nuit. Pour elle ce n'était pas inconfortable, c'était juste un compte à rebours avant son arrivée à lui. Un coup de tonnerre, c'était comme un pas, celui d'un géant qui s'apprêtait à venir fouler le sol profane du district industriel, là où la pauvreté et la noirceur était sans équivalent dans cette horrible ville. Lune avait attendu, les mains crispées si fort sur le bord de la fenêtre que ses jointures avaient finies par devenir plus blanches encore. Jusqu'à ce que la voix grave derrière la porte annonce enfin sa venue.

Thor était là. Espiègle et sans délicatesse mais il était là. Toujours. Comme une enfant durant un matin de noël, l'albinos traverse son salon, les bras tendu, tâtant le vide devant elle jusqu'à trouver la porte. Elle déverrouille le loquet, abaisse la poignée et avant même de saluer son ami, bondit tel un fauve, pleine d'enthousiasme et d'une joie qu'elle ne prenait plus la peine de dissimulé, pour mieux lui tomber dans les bras.

« Te voilà ! »


Geint-elle à son oreille, riant aux éclats alors que ses petits bras fébrile se resserre autour du cou de l'ours mal léché qu'était Hadrien. Lune ferme les yeux, pressant sa joue contre son épaule si large et hume l'odeur du cuir qu'il porte. Qu'il était bon de le sentir contre elle, de le savoir présent et fidèle. Il était toujours discret, eux deux ne communiquaient jamais en dehors de ces rares visites mais chacune d'entre elles étaient toujours synonyme d'une forte complicité. Alors que Lune touche à nouveau le sol, ses petits pieds nus piétine le parquet. Elle s'écarte, laissant le colosse entrer dans l'appartement.

« Entre, entre ! Tu es ici chez toi ! Installes toi mon ami et dis-moi tout ce que tu as fait et vu depuis ta dernière visite ! »

Elle rejoint le salon, dépose son séant sur le siège, dos à la fenêtre toujours ouverte et plisse les pans de sa robe blanche qui lui donnait des airs de poupée vivante. Elle n'a toujours pas cessé de sourire.

« Tu as ramené à boire ? »
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Remembrance - Lun 14 Oct - 9:46

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It's the nature of time that the old ways must give in


L'enthousiasme de la jeune femme était contagieux, et je la réceptionnai dans mes bras à l'atterrissage. Elle était si fine que j'aurais pu la briser en deux d'une simple pression. Mais c'était là la dernière de mes intentions. Avec elle, c'était souvenirs et discussions longues et prolongées jusqu'à tard dans la nuit, ou tôt le matin.

Elle me libéra le passage, m'invitant à rentrer tout en m'enjoignant à lui raconter tout ce que j'avais vécu depuis notre dernière entrevue. Je souris, soulevai les bouteilles en les faisant tinter entre elles pour qu'elle puisse les entendre tout en lâchant, d'un ton joyeux.

On va peut-être ouvrir ça d'abord.

Elle s'étonna, ou bien voulut se rassurer, de la présence de liquide en ma compagnie. J'étais persuadé qu'elle feignait cette surprise. A chaque fois que je venais ici, je ramenai quelque chose à boire. Et à chaque fois, ladite chose ne survivait pas la soirée.

Hydromel danois ! Je te dis pas la galère que ça a été d'en trouver ici. C'est pour ça que l'Europe me manque ! lâchai-je en exagérant grandement mon désespoir.

Après avoir enlevé mon blouson trempé et mes chaussures dégoulinantes, je me rendis rapidement dans la cuisine, attrapai le tire-bouchon et ouvris la première bouteille. Je remplis deux verres d'un geste expert et les apportai dans le salon. J'en passai un à la jeune femme et lui demandai.

Avant tout, comment tu vas toi ?

J'en avais des choses à dire. Mais la principale, c'était tellement gros que je voulais faire durer le suspense. Il fallait que je tourne autour du pot pendant un moment avant de l'annoncer.

Bah, la vie continue... Le boulot, les bières, les bagarres de bar que j'enchaîne à un rythme beaucoup trop alarmant... Mais nous aurons toute la soirée pour parler de ça. Commençons par toi. Que racontes-tu ? Le boulot ça va ? La recherche de colocataire avance ?

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Remembrance - Jeu 17 Oct - 15:16

Pourquoi avait-elle posé cette question stupide ? Évidemment qu'il avait ramené à boire. Comme si Thor allait venir les mains vide. Il ne serait pas digne de lui-même si c'était le cas. Alors en silence, Lune reste dans son fauteuil, jambes croisées élégamment pendant que son père de substitution s'occupait de présenter avec fierté les boissons dont il en offrit une, à sa protéger.

« Hydromel Danois ? Tu pourrais être plus précis tout de même, je te rappelle que je ne vois pas l'étiquette. »

Ironisae-t-elle sur sa propre condition alors que ses doigts se refermaient sur la bouteille offerte et ouverte. Lentement, Lune approche son nez du goulot, humant l'odeur de l'alcool, cherchant à capter toutes les nuances de la fragrance qui s'en échappait.

« Une merveille. »

Susurre t-elle du bout des lèvres avant de reculer le visage. La jeune femme soupir et s'enfonce dans son fauteuil, calant son dos contre le dossier moelleux alors que ses immenses yeux blancs restent dardés sur le vide. Comment allait-elle ? En voilà une question aussi stupide que la sienne. Lune ne répondait jamais à celle-ci et ce, peut importe de qui elle venait. Elle détestait parler de la façon dont elle allait ou n'allait pas, au moins pour éviter d'avoir à se justifier. Au vu de ses déboires et de sa situation, inutile de s'imaginer qu'elle vivait sur un nuage avec des angelots qui jouaient de la harpe. Son cœur était noir, son esprit tout autant. Tel était Lune et personne ne pourrait changer ça. Pas même Hadrien. Alors la jeune femme reste là, l'ombre d'un rictus sur les lèvres et reste silencieuse, se refusant à répondre à la question.

« Oui, la vie continue Hadrien, choix de mot judicieux. Je suis ravie d'entendre que tu passe du bon temps. Enfin, je crois... »

Elle lève la bouteille, le saluant d'un signe de tête et la porte à ses lèvres teintes d'une couleur prune, presque noir et avale la boisson à grandes gorgées. C'était bon, frais. Elle n'était pas du genre, en présence du grand Thor, à jouer les midinette avec une  tasse de thé. Non, elle buvait. Elle y allait avec le cœur et le gosier grand ouvert. Un soupir, elle inspire, reprenant son souffle avant de presser son crane contre le dossier, dodelinant de la tête alors que ses lèvres se tordent cette fois en une moue peu convaincu.

« Les choses avancent... J'ai trouvé quelqu'un... »
Elle laisse planer le mystère un instant, tapotant la bouteille du bout des ongles. « Après avoir été forcé d'affronter une bande de dégénérés plus tordus et idiots les un que les autres, j'ai enfin trouvé un colocataire qui devrait faire l'affaire. » Elle se penche, sourire au coin des lèvres. « c'est un lieutenant de police avec qui j'ai déjà eu l'occasion de travailler à plusieurs reprises. C'est un homme intelligent mais froid et distant... Bref, une sorte de moi mais en plus aimable. C'est sans doute là ce qui fait son charme, d'ailleurs. » Ses paupières se ferment à demi avant que ses cils ne papillonnent. « Il s'appelle Aedan Fitz et il emménagera ici sous peu. Il te faudra t'habituer à sa présence... père. »

Le rire qui s'échappe de sa bouche est sinistre, sournois. Elle se lève de son assise, contournant la table basse pour venir s'asseoir près d'Hadrien, collant sa hanche à la sienne. D'un geste lent, elle vient taper sa bouteille contre la sienne, trinquant simplement.

« N'es-tu pas heureux pour moi ? Je fais enfin un effort pour briser ma solitude... »
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Remembrance - Dim 20 Oct - 15:41

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It's the nature of time that the old ways must give in



J'écoutai les mots de la jeune femme. Avec elle, je savais que je pouvais m'ouvrir moi aussi. Je pouvais faire tomber la carapace résistante, l'armure inébranlable que j'avais forgé par des années de solitude, de dur labeur et d'endurcissement militaire. Avec elle, j'osai briser la glace en fait. Je détestai cette expression, trop de mauvais jeux de mots avaient été fait dessus. Mais pourtant, elle s'appliquait à merveille à la situation.

Viking Blod. L'une des meilleures marques qu'on peut trouver à Copenhague.

Lorsqu'elle porta la bouteille à ses lèvres, je voulus l'arrêter. Un hydromel comme celui-ci ne se buvait pas ainsi. Il se dégustait, se savourait. Mais c'était déjà trop tard et plusieurs gorgées du vin divin s'étaient déjà engouffrées dans sa gorge. Tant pis. Je fis de même, bien que j'en avalais moins d'un coup. L'hydromel, c'était traître car sucré. On ne sentait pas l'alcool monter et on pouvait se retrouver à perdre trois jours de sa semaine sans s'en rendre compte si on ne faisait pas attention.

Elle me raconta ensuite les nouvelles concernant la recherche de son colocataire. Un flic ? Bien ça. Au moins, ça lui éviterait les ennuis, du moins je l'espérais.

Fitz ? Je le connais celui-là. Il m'a déjà fait plusieurs sermons après mes derniers... incidents.

Sa dernière remarque me déstabilisa un peu. Etait-ce un reproche ? Envers qui ? Une demande d'encouragement ? Je trinquai en retour à la suite de son geste, pris une gorgée d'hydromel et déclarai.

Bien sûr que j'suis content pour toi. C'est une excellente chose que tu puisses avoir quelqu'un ici. Un larbin à tes ordres, c'était ce que tu voulais non ?

Je lâchai un petit rire suite à cette remarque. Mais il sonna jaune à mes oreilles. Il ne dura d'ailleurs pas longtemps et je me rembrunis, mon regard se portant à la fenêtre, contemplant les trombes d'eau qui se déversaient des cieux.

Ce sont des temps sombres qui s'annoncent j'ai l'impression...

Si je venais à donner dans l'énigmatique en plus, c'était que quelque chose n'allait vraiment pas...
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Remembrance - Mer 23 Oct - 19:59

Copenhague. Cela lui rappelait cruellement qu'elle n'avait jamais quitté la ville. Elle n'avait jamais vu du pays et ne verrais jamais le monde. Pincement au cœur, Lune se livre à une nouvelle descente pour faire passer l'amertume de ses idées. Voyager était un luxe qu'elle ne pouvait plus s'offrir désormais. Pourquoi après tout ? Elle ne verrait rien de la beauté des villes du reste du monde. Elle reste contre Hadrien, pensive jusqu'à ce qu'il dise connaître le lieutenant de police qui ferait bientôt office de colocataire. La jeune femme arque un sourcil, abaissant sa boisson.

« Des sermons ? J'aurais pensé que le lieutenant Fitz était plutôt du genre à te coller au trou pour un jour ou deux... »

En voilà quelque chose de suspect. Aedan faisait sont boulot avec beaucoup trop de zèle. C'était quelque chose qu'elle avait toujours aimé chez lui, cette façon qu'il avait de se plonger dans le travail pour oublier tout le reste. Le reste... elle ignorait de quoi il s'agissait mais c'était une évidence pour elle. Tout simplement parce qu'elle faisait la même chose, tout en s'offrant quelques travers au passage.

« Il est vrai que... » comment Lune dans un haussement d'épaules. « Que je cherchais un possible larbin pour me tenir compagnie mais... » elle pince les lèvres. « Mais lui ce n'est pas pareil. Le lieutenant Fitz a toujours été gentil avec moi, il me respect vraiment. » Elle met un coup de coude à Hadrien, fronçant les sourcils. « Et je t'interdis de lui faire le coup du papa ours quand il sera là, c'est clair ? Je compte sur toi pour l'accueillir comme il se doit ! Bref, contentes-toi de lui apporter une bière. »

Hadrien n'était pas du genre courbette et Thor encore moins. Un rire soufflé échappe à la jeune femme qui se cale un peu plus contre son père de cœur avant de venir poser sa bouteille sur la table basse. Dehors, l'orage continue de gronder, crache une pluie diluvienne dans les rues. La fin d'été sonnait avec un air sinistre. Et pas seulement lui car le bourru à ses côtés semblait d'une humeur tout aussi joyeusement.

« Qu'est-ce qui t’arrive, tout d'un coup ? Tu essayes de me saper le morale, ou quoi ? » Taquine Lune. Mais elle réalise vite que quelque chose semble vraiment tourmenter son père adoptif. Voilà qui n'envisageait rien de bon. « Père.. ? est-ce que tout va bien...? » demande la jeune femme, soucieuse. « Il y a quelque chose dont tu aimerais me parler ? Tu peux, tu le sait. »

Entre deux grondement de tonnerre, Lune soupir et se penche, s'allongeant sur le canapé et posant sa tête sur les jambes du Dieu nordique. Son regard blanc se perd au loin, sa petite main se glisse dans celle grand et large du bûcheron.

« Arcadia va t-elle nous tomber sur la tête, dis moi... ? »
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Remembrance - Jeu 24 Oct - 15:27

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Je souris à sa remarque sur le lieutenant de police. Oui, j'avais fini en dégrisement beaucoup de fois depuis que j'étais arrivé à Arcadia, et oui, il n'avait pas forcément été étranger à cette situation. Mais je ne voulais pas l'inquiéter, ni lui montrer trop de mes côtés sombres. Elle était ma seule attache proche d'une famille que j'avais dans cette ville, et j'étais celle qui l'empêchait de sombrer complètement dans les ténèbres.

Ses mots suivants me firent hausser un sourcil. Serait-elle... ? Non... La petite Lune, qui ne s'attachait à personne et qui avait toujours tendance à envoyer les gens chier, même lorsqu'ils pesaient cent kilos de plus qu'elle, apprécierait fondamentalement quelqu'un ? La fin de la phrase acheva de consolider mes croyances. Lorsqu'elle parla du papa ours, je ne pus me retenir et ris à gorge déployée.

Evidemment que je vais lui faire le coup de l'ours ! Je l'accueillerai dignement ne t'inquiète pas. Faudra juste que je remette la main sur ma hache au boulot. Ou alors la tronçonneuse...

J'allais avoir droit à un véritable sermon pour ça. Mais c'était quelque chose à quoi j'étais préparé. Elle m'avait adopté comme un père de substitution, il allait falloir qu'elle accepte le fait que j'allais pas la lâcher même après ses trente ans. Par Asgaard ! Même en fauteuil roulant à quatre-vingts piges, elle devrait supporter mes remarques !

Cependant, si elle ne voyait pas ma mine s'assombrir, elle comprit très bien que quelque chose n'allait pas. Et effectivement, mon esprit était tourmenté par différentes pensées et souvenirs des derniers temps, ma mélancolie de l'Europe, ma quête particulièrement infructueuse...

J'suis pas gaulois. Arcadia ne nous tombera pas sur la tête, c'est tout ce que je peux affirmer. Mais cette ville est un nid de vipères, un pot pourri où la corruption semble s'accumuler.

Je repris une rasade d'hydromel avant de poursuivre.

J'ai voulu en rencontrer. De mes frères et soeurs... Mais certains sont loyaux envers leurs propres oppresseurs, d'autres trop enfouis dans leurs privilèges nauséabonds pour vouloir en sortir. Les derniers ont oublié l'honneur, la fierté et le respect que nous avions avant... J'en viens à me poser beaucoup de questions.

Je restai un temps en silence, ressassant mes interrogations dans ma tête. Etaient-elles autre chose que des simples produits de mon mouron de ces derniers jours ? Ou bien avaient-elles un réel fondement ?

Suis-je le seul à ne pas m'opposer à ce qu'il y a en moi ? A l'avoir déjà assimilé, assumé qui j'étais, à quel héritage j'appartenais et la dignité que je devais en tirer ?

Et ce n'était que les premières d'une liste longue et pesante... Rabat-joie niveau vingt !

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Remembrance - Jeu 24 Oct - 17:39

Le pauvre lieutenant Fitz n'était pas au bout de ses peines. Lune n'en était pourtant pas offusqué, elle savait comment Hadrien allait agir et pourquoi. Et ces deux là semblaient avoir déjà une histoire, il n'était alors impensable d'imaginer le bûcheron tenter de faire du mal à l'agent de police, sauf si celui-ci avait l'idiotie de faire quelque chose de répréhensible. Mais Lune avait confiance, étrangement. Certes peu bavard, peu souriant mais toujours avenant, Aedan n'avait par conséquent jamais donné à l'albinos une réelle raison de se méfier. Dans le cadre du travail, tout du moins.

« Je t'ai dit que la hache était interdire à la maison, père. »


Déjà parce que ce n'était pas hygiénique et ensuite, parce que le lieu regorgeait déjà de chose assez étrange comme cela. A commencé par ceux qui foulait son sol dans des vas et viens incessant. Hadrien, Lucjan, Ariel... cet endroit en avait bien trop vu. Alors que le tonerre gronde une fois de plus, un chat dénué de poil passe comme une fusée au travers du salon pour aller se faufiler sous un meuble en feulant. Tiens, en voilà une autre de ces bizarrerie. Pauvre Minuit, elle n'avait jamais aimé l'orage. Elle n'aimait pas grand chose à dire vrai, Lune savait déjà que la futur cohabitation avec Aedan allait être houleuse rien qu'à cause chat qui avait pour sale habitude d'attaquer tout ceux qu'elle ne connaissait pas. Oh elle avait bien essayer avec Hadrien. Essayé oui, mais pas longtemps. Un grondement de voix, un coup de botte au derrière et plus jamais elle n'avait lever les griffes sur lui, se contentant de le fuir dans la peste en lui jetant des regards mauvais.

« Quelle misère... »

Mais l'heure n'est plus à parler de cette colocation qui se rapproche de jour en jour. Hadrien à bien plus inquiétant en tête. L'astre se redresse, émettant un claquement de langue agacé quand le bûcheron fait mention de ses comparses divins. La jeune femme se lève du canapé, repoussant ses longs cheveux trop blancs et siffle durement, perdant sa tendresse. La petite fille à son papa se change en véritable démon aux yeux morts et menaçant.

« À quoi est-ce que tu t'attendais, au juste ? » elle croise les bras, comme si tout cela était une évidence. Pour elle, ça l'était. « Tes petits frères et sœurs, tes amis, confrères où je ne sais comment tu les appelles... Cela fait un moment qu'ils se sont approprié la ville. Et le mot est faible ! Combien de mafias comptons-nous ici, hm ? »

La jeune femme pivote, laissant retomber les bras. Elle ne peut voir le faciès bourru d'Hadrien mais lui offre une expression de colère. Fougueuse petite mortelle...

« Tu ne les feras pas changer d'avis, Père. Je peux te l'assurer. Ce qu'ils ont construit ici, ils n'ont aucune raison de l'abandonner et certainement pas pour les belles paroles d'un Dieu utopiste. »

Finalement elle se détourne de lui, marchant jusqu'à la fenêtre et y prendre appuie. Elle inspire longuement l'air frais chargé en électricité, la pluie qui fouette son visage et fait voler ses cheveux de manière chaotique.

« Tu es naïf si tu crois le contraire. » Lui reproche-t-elle. Lune secoue doucement la tête, enfonçant ses ongles sur les bords de la fenêtre si fort, que ses jointures deviennent plus blanches encore. Finalement ça voit s'élève encore, froid, austère, comme on aurait chanté une sombre prophétie. « Ce que tu ne peux convertir ou conquérir, détruis-le. » Son nez se fronce dans une expression de mépris. « Conseil d'ancienne Juge, Père. Ce sera là, le seul que je te donnerais. N’ai pas la stupidité de minimiser mon avertissement, tout le monde ne bénéficies pas de mes rares instants de sagesse, aussi cruelle puisse te paraître la-dite sagesse. »
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Remembrance - Ven 25 Oct - 10:13

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J'avais touché là une corde sensible. Je savais que sa rancoeur, sa colère et son mépris du divin étaient grands. Mais j'oubliais toujours à quel point. Pourtant ses yeux blancs devraient me le rappeler à chaque fois. Elle avait été jusque là pour s'éloigner de ce monde que j'embrassais pleinement.

Mais c'était aussi là un de nos gros points de désaccord. L'un de ceux qui transformaient les conversations en discussion entre murs opposés, qui ne bougeraient pas face aux arguments de l'autre. Elle avait perdu tout espoir, ne désirait plus rien de ce monde. J'en étais chargé et je voulais m'en faire le parangon. Deux visions extrêmes qui pourraient nous mener à notre perte si nous ne faisions pas attention.

Face à sa colère sourde envers les dieux, je me levai à mon tour, la dominant de toute ma grandeur. Plusieurs éclairs zébrèrent le ciel et les coups de tonnerre suivirent, éclatant au même rythme que les battements de mon coeur. Ma voix tonna, tel le grondement céleste.

Je ne suis pas de ceux qui baissent les bras ! Je ne suis pas de ceux qui fuient le combat quand il se présente. Je n'abandonnerai pas les miens dans une voix qui les condamne à n'être que des parodies de ce qu'ils pourraient être !

Je posai la bouteille sur la table, un peu trop brusquement à mon goût, et poursuivis.

Je suis sans doute naïf je sais. Mais je viens d'une terre où les mots dignité, honneur et altruisme ont encore un sens. Et je ne compte pas abandonner ces valeurs à la première difficulté.

Je repensai à la vieille Europe. Elle avait ses défauts, ses déboires et ses problèmes en effet. En revanche, ceux que j'avais rencontré là-bas, les créatures, héros et dieux qui s'y trouvaient eux, savaient encore faire la distinction entre le bien et la facilité. Oh Lune, tu détesterais tellement Julie si tu la rencontrai. Elle était encore pire que moi parce qu'elle croyait encore aux lois en tout temps, même lorsque celles-ci se révélaient inefficaces.

Je pris un plaid qui traînait par là et vint le poser sur les épaules de la jeune femme. Pas question qu'elle ne tombât malade à cause de ce temps cataclysmique. D'une voix plus calme, je repris.

Mais tu as raison sur un point. Ils ne m'écouteront pas si je viens juste leur parler comme ça, comme un type qui croit avoir la meilleure idée au monde. Ce sont les actions qui les convaincront.

J'allais devoir me mettre au travail si je voulais leur montrer à tous qu'en aidant les autres, on pouvait profiter du même pouvoir qu'en les oppressant.

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Remembrance - Ven 25 Oct - 13:48

La voix s'élève, accompagne l'orage avec fougue et puissance. Hadrien et son Dieu ne sont pas enclin à céder dans ce débat ? Mais qu'attendait-ils aussi, en présence de Lune ? Elle n'avait plus ni yeux, ni pouvoir, mais en sont âme, elle était et resterait une Juge et sa vision de la justice resterait... implacable.

« Ce sont déjà des parodies, Père ! C'est la voie qu'ils ont choisis délibérément ! Les mafias existent depuis longtemps à Arcadia et les Dieux les ont investies en toutes connaissances de causes ! Ils sont choisis le trafique de pouvoir, d'influence, entre autre chose ! Un jour ils leur faudra payer pour leurs crimes ! Personne n'est au dessus des lois, mortelles ou cosmiques ! »

Hurla la femme à son tour dans une colère évidente. Lune n'avait jamais été du genre à baisser les bras non plus mais elle était sans doute plus encline çà cracher sa colère qu'à faire une réelle justice. Mais Arcadia était rongé à un tel niveau que le seul moyen de purification était et resterait, le feu, la destruction. C'était une terrible vérité que très peu acceptait de voir et d'entendre.

« Oui tu viens d'une terre où les mots dignité, honneur et altruisme ont un sens... » répète t-elle avant d'avoir un rictus narquois. « Comme d'autres de tes frères et sœurs... et regarde le résultat. Tu n'es plus à Midgard, Père. Ici tu es dans la fange que les Dieux laissent sur leurs passages ! Par chance, je te l'accorde, tous ne sont pas comme ça. » Elle le toise avec férocité et mépris. « Mais je te remercie de penser que je suis dénuée de dignité et d'honneur, quand à mon altruisme, je commence à regretter amèrement d'en avoir encore, quand je t'entends. »

la colère devient une rage indéfinissable dans son cœur. Hadrien devrait mieux la connaître. Il y avait des gens qu'elle aimait, qu'elle aidait. L'exemple d'Ariel était encore le meilleur. Si Hadrien avait vu l'état des cuisses de sa fille ou même de son ventre... la façon dont elle s'offrait, subissant morsure après morsure simplement pour qu'un ami puisse continuer de vivre, offrant son sang pour que jamais il ne meurt de faim. Ou encre cette autre Juge, Nesryn... Proie du destin et traquée par les mafias qui ne lui laissait aucun répit. Et d'autres encore, des noms qui seront sur les lèvres du grand Thor, qu'un souffle qu'il ne retiendrait pas. Des visages inconnus. Lune pouvait être bien des choses, particulièrement sombres oui... Mais comme tout humains, sa noirceur ne naissait pas sans une once de lumière. Et cette lumière, elle l'avait encore et c'était sans doute ce qui la faisait le plus souffrir. Une lumière appelée conscience. Alors quand le dieu se rapproche pour lui mettre le plaid sur les épaules, cherchant à la protéger du froid et de la pluie, la femme fronce les sourcils, cherchant à repousser les lourdes mains, y mettant des tapes.

« Tu ne comprends rien à rien, idiot que tu es ! »
beugle t-elle, comme une enfant colérique. « Même tes actions ni changerons rien ! Tu ne peux défaire des décennies de corruption à toi tout seul ! Tu es peut-être Thor, dieu du tonnerre et protecteur des Hommes, mais ici tu n'es qu'une descente de lit divine sur les épaules d'un corps mortel ! Tu n'as pas le pouvoir qu'il faut pour battre et convaincre ces gens ! Si tu t'obstine, tu y laissera la vie ! Et pire encore, tu le fera sans n'avoir aider personne. Tu ne laissera qu'une lueur de désespoir supplémentaire pour assombrir un peu plus cette ville ! »

Dans un geste rageur, Lune retire le plaid, le roule en boule lui balance au visage. Plus furieuse que jamais, elle contourne son paternel, les larmes aux yeux. Cette conversation l'excédait au plus au point. Oui elle était désabusée mais elle avait parfois l'impression d'être la seule à voir les choses comme elle étaient. La petite crevette se penche vers la table basse, la saisissant et brutalement la retourne sous la colère, envoyant valser les livres, l'hydromel, les décorations.

« Tu crèveras ! Tu crèveras comme ceux qui ont essayé avant toi ! Et tu me laissera seule dans ce monde pourris que je déteste tant !!!!!! »
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Remembrance - Lun 28 Oct - 9:54

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It's the nature of time that the old ways must give in



Les mots de Lune me blessèrent. Ils frappèrent en plein coeur, telle une vérité que je ne voulais admettre. Elle avait raison, nous n'étions plus que des caricatures de nous-mêmes. Peu d'entre nous méritaient l'héritage divin que nous avions obtenus, peut-être pas même moi. Mais je refusais d'abandonner tous les miens alors que certains pouvaient encore être sauvés. Et elle non plus je ne pouvais pas l'abandonner.

Je n'ai jamais dit que tu n'avais pas... la colère bouillonna en moi, mais je la contins de toutes mes forces. Il y en a encore qui peuvent être rachetés, qui se montrent dignes dans l'adversité. Mais nous sommes dispersés. Seuls, nous ne pouvons rien faire et c'est pour ça qu'il faut qu'on se rassemble, qu'on s'unisse. Plus nous serons à montrer qu'il existe un autre chemin que celui de la corruption, plus le peuple saura que cette voie existe. C'est un cercle vertueux que nous pouvons mettre en branle.

Elle s'emporta, m'insultant d'idiot et me reprochant que je ne changerai rien à la face du monde. Que j'allais y rester, comme une sombre merde dans un bas-côté sordide. Elle voulut me jeter le plaid que j'avais posé sur ses épaules au visage, mais me manqua d'un bon mètre. Je l'attrapai au vol avant de le poser sur ma tête comme si elle avait réussi à m'atteindre. Elle envoya ensuite valser la table, renversant tout ce qui se trouvait dessus. Une pointe de tristesse et un ouragan de colère m'envahir en voyant mes précieuses trouvailles mielleuses éclatées au sol. Pourtant, ma voix ne s'éleva pas. Elle resta calme, posée, et surtout glaciale.

Oui. Oui je vais mourir. Comme beaucoup d'autres. Comme Luther King. Comme Jeanne d'Arc. Comme beaucoup d'autres de ceux qui, avec succès ou non, ont tenté d'améliorer ce monde. Mais je t'interdis de dire que je ne t'aide pas.

J'avais pas prévu du tout de faire ça aujourd'hui. Ça devait même être une surprise, des vacances dans un moment de joie et de détente. Mais si elle voulait quitter cet enfer, il lui fallait une porte de sortie. Je sortis un petit trousseau de clés d'une de mes poches, ainsi qu'un petit mot en braille que j'avais fait faire il y a une semaine. Je posai le tout sur une commode et déclarai

C'étaient les clés de mon appartement à Copenhague. Il m'appartient toujours, mais j'peux plus vraiment y mettre les pieds à cause de ce que j'ai fait. Le quartier est tranquille, mais assez loin du centre-ville. Enfin, y'a le métro pas loin donc ça va. Je t'ai aussi mis le numéro de Julie, une amie en Europe. Si t'as besoin d'un coup de main, pour des papiers ou juste pour pouvoir compter sur quelqu'un, hésite pas. Bon, tu pourras pas la supporter, elle était déjà un peu maman poule avec moi. Mais c'est toujours ça. Et, avant que tu poses la question, j'ai déjà prévu de te léguer tout ce que j'avais. T'auras ainsi assez d'argent pour te casser d'ici une fois que je serai mort.

Je marquai un temps d'arrêt après cette révélation assez lourde. Je m'engageai dans quelque chose de difficile, une voie particulièrement dangereuse, je le savais. Et elle avait raison. Ceux qui essayaient de renverser un système établi, de bouleverser l'ordre des choses finissaient souvent suicidés de douze balles dans le dos. Mais j'allais quand même le faire. J'avais prêté serment.

Je ne vivrais pas caché derrière ma peur. Si je dois mourir, ce sera comme j'ai vécu : en guerrier. Fordi noget er værd at kæmpe for.

Traduction du danois:
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Remembrance - Mar 29 Oct - 13:57

Les paroles de Hadrien étaient pleines d'espoir et de naïveté, tout ce dont Lune était dénué. Elle reste là, au milieu du salon, entouré des débris de porcelaine, d'hydromel qui imprégnait le tapis, de livres en pagaye. Le désordre, aussi mince soit-il, n'était que le reflet chaotique de ses propres émotions. Elle tenait tête face à l'adversité elle aussi, mais avait une façon bien sombre de le faire. Elle se sentait noircir de l'intérieur un peu plus chaque jours, au point où la bonté de son père de cœur, devenait un poison pour elle, dès qu'elle y était confronté.

« Tu veux mourir en martyr, c'est ça ton idée de génie ? »

Luther King, Jeanne d'Arc... Quelle blague. Le premier avait été assassiner et l'autre avait fini brûlée sur un bûcher. Accablée par tant de bêtises, Lune plaque une main sur son visage. En cet instant, elle aurait voulu s'arracher le cœur pour ne pas avoir à subir ce débat une minute de plus. L'histoire toute entière avait apprit aux gens qu'on ne pouvait pas défier les Dieux, ni leur tenir tête et encore moins négocier avec eux. Qu'espérait-il ? Même avec sa nature divine, il y avait peu de chance qu'à lui seul il parvienne à un tel exploit. C'était ridicule mais Hadrien semblait prêt à tout pour son objectif. Rien ne changerait le fait que s'il mourrait, il la laisserait seule. Cette idée lui était insupportable. Alors quand le bruit de clés qui s'entrechoque lui vient au oreilles, la jeune femme relève le visage, expression crispée sur son teint de porcelaine, ses yeux pâles rivés vers la position du bûcheron.

Elle l'écoute en silence,bras croisés sur la poitrine, le poing contre les lèvres. Lune a une furieuse envie de mordre, de frapper. Jusqu'au sang. Elle avait toujours rêver de voyager... Mais accompagné. Accompagné de gens qu'elle aimait, à commencer par lui. Pour rien au monde Lune n'aurait voulu mettre un pied à Copenhague ou où que ce soit d'autre sans Hadrien. Mais lui, ne comprendrais pas l'importance de cela. Il préférait mourir au combat, faire de jolies phrase en Danois. Lentement elle s'approche de lui, serrant les dents. Une seconde s'écoule, peut-être deux avant que sa main ne se lève et ne vienne s'abattre avec force contre la joue velu du guerrier.

« Va en enfer. »

Lu crache t-elle au visage, les larmes aux yeux. Elle ne cautionnait pas ses actes, ses mots. C'était un abandon pure et simple caché sous les traits d'un héroïsme sans intérêt. Les larmes perlant sur ses joues, la femme déglutit avant de siffler une dernière fois, ivre de chagrin et de déception.

« Sors de chez moi. Si tu préfère mourir pour ton ego de guerrier et une paix que personne ne verra jamais plutôt que de vivre pour moi, alors tu n'as rien à faire ici. »

Son bras s'étend vers l'arrière, doigt pointé vers la porte d'entrée alors que sa voix s'élève soudaine, autoritaire, violente, un ton sans appel.

« DEHORS !!!! »
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Remembrance - Mar 29 Oct - 22:03

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It's the nature of time that the old ways must give in



Un véritable dialogue de sourds. Elle ne voulait pas comprendre ce que je voulais faire passer, et je ne comptais pas bouger de mes positions. Nous étions vraiment deux murs en train de discuter. Mais d'un autre côté, elle avait voulu attacher tant d'importance à ma personne dans sa vie. Bon, c'était de très mauvaise foi comme réflexion vu que j'avais fait la même chose de mon côté.

Elle n'apprécia pas vraiment le cadeau que je laissai derrière moi. En même temps, ce n'était pas exactement ce qu'on pouvait appeler un bon moment pour faire ce genre de legs. Mais en même temps, il n'y en avait pas. Ce n'était pas comme si je pouvais me payer un retour à la maison sans passer par la case prison à vie après tout ce qui s'y était passé.

La gifle résonna dans l'appartement et dans ma tête. Physiquement, je ne ressentis quasiment rien. J'avais déjà pris bien plus violent et pernicieux au cours de mon existence. Mais elle me blessa intérieurement. Oh Lune... Tu prenais tellement tout au pied de la lettre. Tu ne voulais pas comprendre un traître mot de ce que je disais. En fait, tu avais voulu te braquer de base, comme une adolescente en colère qui sait qu'elle a tort mais qui refuse de l'admettre. Tu voulais me faire avouer que j'avais tort. Tu voulais avoir raison à tout prix sans accepter l'idée qu'on pouvait penser différemment. Tout le monde n'avait pas perdu espoir, et je comptais bien te le prouver.

Elle m'ordonna de partir, ce que je fis. Je n'allais pas lui imposer mon insupportable présence une minute de plus. Je ne voulais pas qu'elle souffre après tout. Je m'assurai cependant de bien laisser les clés et le numéro de téléphone, qu'elle ait cette sécurité en cas de besoin. Au moment de franchir la porte, je me retournai une dernière fois cependant et déclarai.

Je n'ai jamais dit que mourir en martyr était mon objectif. Je dis que je préfère me battre pour t'en offrir un meilleur. Tu mérites bien mieux que tout ça. La différence est subtile, mais existante.

Il n'était pas question de mon ego. Ça n'avait jamais été le cas. Où était l'ego dans la volonté d'aider tout le monde ? Je me plantai peut-être, mais ce qui compterait en fin de compte, c'était les résultats, et non les intentions derrière. Je saluai la jeune femme avant de m'en aller et dévalai les escaliers quatre à quatre avant de quitter l'immeuble.

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