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Until we set sail again

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Until we set sail again - Mer 9 Oct - 16:24

RUntil we set sail again

Je prendrais 10 fois la mer pour défaire l'ennemi, et 20 pour aider un allié



Le Carmine. Qu'est-ce que c'était que cet endroit ? Un bar oui évidemment, et aussi un night-club. Par Asgaard je détestais les boîtes de nuit. Tout cette fausseté, ce paraître et cet apparat dans le seul but d'impressionner des hordes de bouffons inutiles qu'on ne reverrait jamais. Se mettre minable dans cet unique but, sans rien derrière. Fêter, encore fêter, jusqu'à perdre le sens même du mot fête. Un des signes de la décadence de cette période, génération et civilisation.

Mais je n'étais ni là pour m'amuser, ni pour faire une critique constructive de la société. Non. J'étais là pour quelqu'un en particulier. La récurrence de Ràn. Une des nôtres. Une nordique. On m'avait expliqué qu'elle travaillait ici. Alors je tentai ma chance. De toute façon, il fallait que j'en rencontre le plus possible. Si je voulais recréer Asgaard, il me fallait du peuple. Beaucoup de peuple.

Ma tactique d'approche fut la même que d'habitude. A peine entré, je me dirigeai vers le comptoir. Il n'était pas trop tard, à peine 18 heures. Il n'y aurait sans doute pas trop de monde. Si elle travaillait ici, y aller à un horaire peu fréquenté serait sans doute mieux pour la rencontrer et permettre ainsi une véritable conversation. Je ne savais pas grand chose d'elle, si ce n'était son nom. Ça devrait être suffisant, du moins je l'espérais.

Installé au bar, faisant tâche parmi les quelques clients déjà présent, un homme vint me demander ce que je voulais boire.

Vous avez de l'hydromel ?
Euh... de quoi ?
Mettez-moi une bière, ce s'ra parfait.


Je bus quelques gorgées avant d'interpeller une nouvelle fois le serveur et de lui demandai s'il connaissait ma cible, et surtout si elle était là. Une fois qu'il eut répondu, je lui dis vouloir lui parler, invoquant le prétexte des vieilles connaissances familiales. Ce fut visiblement suffisant pour qu'il s'éloigne de son bar pour aller dans une pièce réservée au personnel. Plus qu'à espérer qu'il ne ramène pas la sécurité. Mais y'avait aucune raison pour ça.

La Mère des Vagues... Ça ne pouvait que bien se passer.

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Until we set sail again - Ven 11 Oct - 16:55

AMBIANCE MUSICALE.
And I was shaking at the knees
Could I come again please Yeah the ladies were too kind You've been, thunderstruck

Mes cours à la piscine se sont terminés tôt aujourd’hui puisqu’un gamin a vomi dans le grand bassin. Pour des raisons sanitaires, on fait plus barboter la populace dans une eau où il y a des morceaux de pâtes qui flottent. Bon par contre, l’urine et les crachats, on s’en fout royalement. Ne parlons même de la dernière mode de faire le number 2 à la piscine municipale cet été. On en avait eu des codes rouges… Au moins, les pâtes qui flottent, c’était presque plaisant à voir et puis surtout, ce n’est pas moi qui ai dû aller à la pêche. Franchement, ça m’a fait plaisir.

J’ai eu le temps de prendre tranquillement ma douche dans le vestiaire du personnel de la piscine avant de venir au Carmine. J’aurais pu rentrer chez moi pour prendre ma douche, mais mon esprit de radinerie m’a convaincu qu’en me douchant là-bas, je faisais des économies sur ma facture d’eau et d’électricité. Et puis, de toute façon, c’était prévu que je vienne directement après le boulot à la piscine, donc… En arrivant un peu avant 18 h, le lieu est presque désert. Il n’y a que les amateurs d’apéro dans le noir qui viennent siroter un truc à cette heure. Je me dirige vers la salle du personnel pour poser mes affaires. J’en profite pour m’asseoir et sortir mon ordinateur. Ce soir, je suis serveuse, mais je dois aussi mixer. J’ai préparé d’avance plusieurs sets, mais cela ne m’empêche pas de revenir dessus pour les enrichir. Et puis, j’ai composé des petites choses ces derniers temps. Qui sait, je vais peut-être réussir à trouver le mixte qui mettra en valeur la composition ?

Un énorme casque sur les oreilles, bougeant la tête, je suis dans mon monde, au milieu de cette mer métaphorique que je crée avec la musique à défaut de me retrouver en permanence dans le véritable océan. Le cul vissé sur ma chaise, mon bassin ondule, mes pieds tapes des mesures, des contre temps, ma tête et mes épaules bougent selon les rythmes. Je suis tellement dans mon monde que je n’entends même pas un de mes collègues entrer et je sursaute quand il me tape sur l’épaule : « Putain de bordel de merde ! Tu ne peux pas frapper, non ? » Certes, il n’a pas vraiment à cogner, ce n’est pas comme si je suis chez moi, mais je me sens con d’avoir sursauté de cette manière et je lui en veux d’avoir donné une fessée à mon palpitant qui du coup a décidé de se lancer dans un galop dans ma poitrine. Fait chier ! Faut que je me calme, parce que quand mon cœur bat trop vite, ma température peut monter d’un coup : hybris de mes deux ! Je jette à mon collègue un regard qui sous-entend que s’il ne me dit pas vite pourquoi il me dérange, l’un de nous deux va voir son cadavre finir dans la poubelle derrière la boîte de nuit. Le con n’a pas peur. Faut dire qu’on se connaît maintenant aussi, et même si j’ai souvent voulu lui défoncé sa gueule, c’est plus souvent lui qui m’empêche d’aller d’enfoncer celle des autres et de m’attirer des ennuis plus gros que moi.  

Il finit par me dire que quelqu’un me demande. De la famille ? C’est quoi encore ces conneries ? La seule famille qu’il me reste c’est quatre poissons-clown et ça m’étonneraient qu’ils soient au bar en train prendre un verre. Je fronce les sourcils puis lève les yeux aux ciels. Dans quelle merde je me suis encore fourré ? Ou plutôt, qui veut encore me foutre dans une merde noire ? En reportant mon regard sur l’écran de mon ordinateur, je dis à mon collègue : « Toute ma famille est morte. Il s’est trompé de personne. Dis-lui d’aller voir ailleurs si j’y suis. » Il hoche les épaules et ressort, mais je ne sais pas pourquoi, quelques choses me dit qu’avec ma chance légendaire pour me foutre dans la mouise, mon collègue allait revenir rapidement. Trois, deux un... Bingo ! « Ouai, ouai. Je suis sûre qu’il insiste. » Sur mes deux jambes, je balance ma tignasse blond platine par-dessus mon épaule pour les envoyer dans mon dos et soupire avant de quitter la salle du personnel pour aller voir qui a décidé de me faire chier ce soir. Mon collègue retourne à son poste, et moi je reste dans l’embrasure de la porte afin d’observer à une certaine distance celui qui a demandé à me voir. Jamais vu la tronche de ma vie, par contre l’aura que je vois m’indique que comme moi, il est une divinité nordique. Quand il parlait de famille, il voulait peut-être parler de ma divinité... Je la sonde pour voir si elle ressent un je ne sais quoi. Peut-être qu’avec toutes ces conneries mystiques même si je n’arrive pas à déterminer qui est le vieux barbu, elle le saura peut-être au fond de ses tripes. Ouais... Bon. Que dalle. Pas de sentiment d’animosité. Pas de sentiment de joie non plus. Franchement, elle ne m’aide pas du tout, celle-là, et elle a l’air de bien s’en foutre.

Avec tout ce qui se passe en ville ces dernières années : la tempête, les meurtres, cette mystérieuse maladie, les cadavres en croix devant la mairie, j’ai encore moins envie de me lier avec des inconnus, mais ma curiosité est souvent plus forte. Surtout, qu’il fait vraiment tache dans cet environnement. On dirait un métaleux qui n’hésite pas à cracher sur d’autres types de musique que la sacro-sainte trinité Metallica — Iron Maiden — Mötley Crüe. Et encore… Peut-être que c’est même un gros puriste et estime que Metallica est mort après Kill 'Em All ou qu’il les déteste tout simplement. Il jure avec le lieu, mais on n’est pas non plus assorti si on ne compte pas nos longs cheveux blonds. Je suis le moins vêtu possible sans pour autant être à poil : un crop-top en dentelle rouge et aéré, un mini short blanc. Aller ! C’est vrai qu’on se rejoint sur les choix des bottes plus rock, mais de là à faire de nous des gens de la même famille parce qu’on a le même goût pour les chaussures, y’a qu’un pas à faire pour basculer dans la télénovela mexicaine. Ce qui serait un comble pour des divinités nordiques.

Je m’avance jusqu’à lui et pose mes mains à plat sur la paillasse derrière le bar en posant sur lui un regard interrogateur : « Ben alors Tonton Mytho, ça fait vraiment longtemps que je ne t’ai pas vu. Jamais en fait. » Je le lève les sourcils et baisse la tête pour le regarder par en dessous et rajoute : « Ta maman ne t’a pas dit qu’il ne faut pas mentir ? » Alors qu’est-ce qu’il me veut le métaleux ? J’essaie de me triturer les méninges pour voir si je l’ai déjà vu quelques parts. Mais… Que dalle ! Inconnu au bataillon ! D’un coup j’avale quand même ma salive avec difficulté quand une idée me frappe. Bordel ! Pour la première fois de ma vie, j’espère presque que ma mère ne m’ait jamais menti quant au destin tragique de mon père soi-disant tué par une mafia rivale. Il ne manquerait plus que ce mec qui dit être de la famille soit en réalité mon paternel. Je prends les devants : « En parlant de maman... J’espère que toi tu n'as pas trop connu intimement la mienne… Parce que si tu es de la famille, il y’a que cette possibilité-là. »

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Until we set sail again - Ven 11 Oct - 17:33

RUntil we set sail again

Je prendrais 10 fois la mer pour défaire l'ennemi, et 20 pour aider un allié



Je sirotai ma bière tout en supportant la musique du coin. En même temps, vu l'endroit, fallait pas s'attendre à ce qu'ils passent du AC/DC ici. J'aurais p'tet pu espérer un peu de Core. Enfin, à Rome, fallait faire comme les romains que disait le dicton. Aussi je prenais mon mal en patience. D'autant que certains morceaux se révélaient parfois supportables, voire même agréables. Je me surpris à plus d'une reprise de battre le rythme de mon pied. Tant mieux dans le fond. Mais je savais ma patience limitée, et si l'objet de ma visite ne se présentait pas rapidement, j'allais très vite la perde.

Mais elle finit par se montrer. Derrière le zinc, elle s'imposa, maîtresse des lieux à défaut d'en être le seul et unique capitaine. Elle se montra immédiatement réticente, voire hostile oserai-je dire. Étrangement, avant même que je ne puisse en placer une, elle me demanda si j'avais connu sa mère. Ah ! Euh... Non, mais question dérangeante. Je réussis, au prix d'un effort non négligeable, à ne pas paraître surpris face à la question. Je grognai un instant, repris une gorgée de bière avant de lui répondre.

Salut gamine.

Pour la réincarnation d'une déesse au moins quatre fois plus ancienne que la divinité que j'étais, ça me faisait bizarre d'avoir affaire à une personne plus jeune que moi. Mais au moins, j'étais rassuré de voir que je ne m'étais pas planté. Son aura bleutée rayonnait autour d'elle sans doute comme la mienne à ses yeux.

J'vais commencer par répondre à ta question. Non j'ai pas connu ta mère. Sauf si elle était Russe, vivait à Moscou et maniait aussi bien la poêle à frire que le couteau de chasse.

J'attrapai quelques cacahuètes qui traînaient dans un bol non loin et les engloutit d'une traite avant de reprendre.

Moi, c'est Hadrien. Mais tu peux m'appeler Thor si tu le veux. 'Parait que je lui ressemble.

Je lui tendis la main, avec sincérité et sympathie. Libre à elle de l'accepter ou non. Puis je lui laissai un peu de temps pour digérer l'information, reprenant une gorgée de bière sans la quitter des yeux. Elle avait visiblement su s'en sortir sans trop se souiller. Du moins je l'espérai. Plus je passai de temps dans cette ville, plus je la ressentais comme un abîme qui aspirait tout ce qu'il y avait de bon en nous. Je priai chaque jour pour ne pas chuter, pour ne pas me faire aspirer par ce gouffre de noirceur et de vilenie. Et, comme pour tout, dès lors qu'on savait qu'on n'était pas seul, s'en tenir éloigné était plus facile.

Comment tu vas Ràn ?

Cette question simple, comme si deux amis de longue date se retrouvaient après des années passées loin l'un de l'autre, pouvait déstabiliser n'importe qui, moi le premier. C'était exactement ce pourquoi je l'employais. Je remarquai alors une chose. Pour quelqu'un qui voulait rassembler le panthéon nordique, je n'avais jamais établi de plan avant d'aller rencontrer quelqu'un. D'un côté ça me rassurait. Au moins je restais fidèle à moi-même. Direct et bourrin.



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Until we set sail again - Dim 20 Oct - 10:28

AMBIANCE MUSICALE.
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Ma question semble un moment le déstabiliser. Tant mieux, ça lui apprendra à se pointer la bouche en cœur pour presque exiger de me voir. Je ne suis pas à la disposition du monde ! Même si elle est insignifiante pour la grande majorité des gens qui habite cette ville, j’ai une vie qui m’appartient et que je compte mener comme je l’entends, même si je n’accomplis jamais rien de bien grand. Récurrence ou pas, je reste une fille qui est née dans un environnement gangréné par la violence, l’alcool et le sexe, mais j’ai envie d’être heureuse. Déesse ou pas, j’ai vécu dans la misère, dans un appartement petit et crasseux à la sortie du quartier slave, un pied dedans, un pied dehors, mais j’ai envie de laisser tout ça dernier moi maintenant. Pouvoir ou pas pouvoir, je suis obligée de me démerder pour gagner ma vie, mais je ne compte pas écraser le monde pour m’en sortir. Et puis, être un dieu, comme le barbu et moi, ça n’empêche pas de se faire descendre. On entend bien ce qui se dit dans les bas-fonds de cette foutue ville. Je préfère rester loin de tout ce charivari et faire mon beurre dans mon coin.

Il me salut. Ca me chiffon pas qu’il m’appelle gamine, vu qu’il pourrait être mon père. J’ai presque envie de croiser les doigts pour qu’il me dise qu’il ne l’était pas ceci dit. J’ai enregistré depuis ma plus tendre enfance que je n’en avais pas, je n’ai pas besoin qu’on vienne détruire le peu de certitudes que j’ai dans la vie : je suis une gamine sans père, née d’une mère fuckée par l’alcool et je ne sais quel autre trafic de merde. Le fait qu’elle connaisse le patron d’un bordel ne m’avait même pas plus choqué que ça… Bref ! Voilà qu’il commence à me répondre… Suspense… Roulement de tambours. OK. Il n’a pas connu ma mère, mais je reste quand même méfiante et lui réponds du tac au tac : « Russe, non. Mais elle avait un sacré coup de poêle à frire et un couteau de cuisine. Tu as peut-être confondu… »

Il engloutit une poignée de cacahuète avant de se présenter. Le nom de sa personne et son nom de divinité. Eh ben ! Si Thor avait été mon Daddy, j’aurai presque pu me sentir importante dis donc ! Je le regarde avec insistance, puis je suis du regard sa main qui se tend vers moi au-dessus du comptoir. Je prends quelques seconds pour regarder de nouveau son visage. Qu’est-ce qu’il me veut la divinité de la météo là ? Je finis par saisir sa main en lui répondant : « Ouai. Il y’a de la ressemblance avec lui si on prend les représentations des vieux schnocks. Mais pour moi, Thor c’est le mec des Avengers. Plus sexy, si tu veux mon avis. » Moi, cassante ? À peine !

En le voyant boire sa bière, je me dis que prendre un verre ne me ferait pas de mal à moi non plus. Y’a qu’une règle au Carmine : on a le droit de boire ce qu’on veut, alcool ou soft, par contre on a interdiction de finir carpette. Il faut qu’on assure notre service sans faire de faute. C’est à nous de gérer nos consommations prises ou offertes par les clients. D’ailleurs, je me saisit d’un verre tube en hauteur, me penche pour le remplir de quelques glaçons et d’une cannette de Red bull et attrape une bouteille pour me servir une dose de 4 cl de vodka avant de la compléter avec l’énergie drink. « Je le mets sur ta note : mon temps n’est pas gratuit. » Lui dis-je pendant que je faisais couler le liquide doré dans le verre.

Je suis en train la canette quand il le nom de Ràn sort de sa bouche. Je me fige… Ràn… Elle s’agite. Elle s’agite vraiment. Tempétueuse, elle reporte son regard sur le métaleux. Je sens qu’autrefois, le ciel se serait obscurci pendant cet échange de regard. Elle a pris pendant un moment le contrôle. Franchement, ça me dérange rarement quand ça arrive : elle ou moi, on est presque pareille, au final. On s’est bien trouvé. Elle retourne en arrière-plan et je reprends le contrôle, le regard toujours dur. Pourquoi ? Parce qu’en fait, je ne savais pas qui était ma divinité et là, dans une discussion de comptoir on me la nomme comme si de rien n’était… Ràn, déesse de la mère, Reine du royaume de mort noyé, femme d’Aegir. C’est pour ça que grand blond m’aide de temps en temps ? Ce n’est pas lui le mari ? Je ne sais pas… Il y a plein de trucs qui se bousculent dans ma tête. Des choses qui s’expliquent, d’autres qui deviennent encore plus nébuleuses. Je ne sais même pas si je dois me réjouir d’être une mama du panthéon nordique… Et moi qui pensais que j’étais une de Vague, un truc insignifiant… Me voilà tout à coup affublé d’un mari divin, de neuf filles et d’un petit fils pote avec le Barbu qui me fait face. Certes... ce n’est pas aussi simple que ça dans les affaires de récurrences. Tout ça me tombe sur le coin du museau alors que je ne suis pas pas prête.

Je crois que je suis en colère qu’on m’apprenne qui je suis comme ça et je lui fais savoir : « Comment je vais ? Je me serais bien passé d’apprendre qui je suis de cette manière. Tu vois, j’attendais un peu de le découvrir toute seule. La quête de soi et toutes ces conneries de développement personnel… » Je porte mon verre de vodka énergisé jusqu’à mes lèvres et en bois d’une traite plus de la moitié. Le verre toujours entre les mains je le toise. « Que veux Thor à Ràn ? » Elle observe à travers mes yeux. Elle n’est pas hostile, mais déjà de base, Ràn n’est pas une divinité très calme.

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Until we set sail again - Lun 21 Oct - 18:59

Until we set sail again

Je prendrais 10 fois la mer pour défaire l'ennemi, et 20 pour aider un allié



La gamine m'impressionnait. Elle savait rester de marbre et solide comme un roc au milieu de la tempête. En même temps, à quoi m'attendais-je ? Arcadia semble tellement pourrie que je devrais être habitué à voir des gens capable de se gérer eux-mêmes. Mais la féminité européenne, la douceur romantique du Vieux Monde me manquait par moment. Dans un monde où tous étaient forts, tu ne pouvais pas t'autoriser le moindre moment de faiblesse.

Je réagis à chacune de ses remarques, le plus souvent amusé. Je la sentis rassurée lorsque je lui confirmai que je n'étais pas son géniteur. Ah ça non gamine. Cette femme-là, elle n'aurait pas engendré d'une crevette comme toi. Mais plutôt d'un rhinocéros si j'en jugeais par nos carrures respectives.

A la mention des Avengers et des succès des films, je souris et ne pus m'empêcher de répliquer.

T'aurais dû me voir dans ma vingtaine alors. Je faisais pâlir tout le monde quand j'entrais dans un bar.

Elle se servit ensuite un verre, un cocktail bien que je ne susse pas vraiment duquel il s'agissait. Bah, en même temps, je m'en foutais comme de ma première paire de chaussettes. Enfin, ça c'était jusqu'au moment où elle m'annonça que ledit cocktail se retrouvait sur ma note. Bah, jouons le jeu. On était ici pour faire de la diplomatie, pas pour déclencher un nouveau combat. J'en avais marre d'ailleurs des bagarres de bar. Non, en fait j'en avais marre de ne plus être accepté dans les bars à causes des bagarres dans lesquelles je m'étais retrouvé impliqué.

Tu aurais pu demander, je t'aurais invité avec plaisir.

Surtout parce que la moitié de mon salaire passait, après le loyer, dans la consommation d'alcool et l'invitation d'autres personnes à ladite consommation.

En revanche, je ne m'attendais pas à sa troisième réaction. Moi qui la croyait résistante comme le marbre, la voilà qui présentait quelques fractures. Merde... J'avais fait une connerie là. Elle me reprocha d'avoir révélé quelque chose qu'elle aurait voulu découvrir par elle-même. La boulette...

Désolé je... j'étais persuadé que tu étais au courant...

Ça allait faire quelques verres de plus sur la note...

Elle me demanda ce que je lui voulais. Excellente question cette fois-ci. Droit au but, pas de tergiversations, rien... Au moins comme ça on serait fixé. Je pris une inspiration, appréhendant cette exercice difficile aux trop nombreux échecs qu'était la négociation et le ralliement de partisans. Je finis mon verre d'une traite avant de lui en redemander un poliment et de lui répondre.

Je... Comment présenter ça... Je nous cherche. Les héritiers du panthéon scandinave. J'ai appris qu'il y en avait quelques uns ici, à Arcadia. Mais une partie sont sous le joug des Slaves, une autre collabore avec eux, et plusieurs des derniers ne valent pas forcément mieux... J'essaie... Une pointe de faiblesse se fit sentir dans ma voix. J'essaie de nous rassembler. De nous unir, pour que nous devenions ce que nous aurions toujours dû être. Pas des oppresseurs mais une source d'espoir pour l'humanité.

On était au niveau Avengers/20 du romantisme là. Fallait juste espérer qu'elle ne soit pas une autre personne pour qui le prochain n'était qu'un nom sur une liste de personne à écarter de sa propre route.

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Until we set sail again - Lun 11 Nov - 18:13

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Même si je joue les connasses puissance mille, le barbu reste quand plutôt sympathique. Il doit vraiment vouloir me demander quelque chose pour supporter mes piques et ma mauvaise humeur.
Quand je lui parle du seul Thor que je connais, je le vois sourire. S’il traine avec pas mal de récurrences, il a dû déjà entendre ce genre de blague. Il prend même finalement assez bien ce que je viens de lui dire, ironisant sur son physique lorsqu’il était jeune. Je fais une petite moue, peu convaincu parce qu’il avance cependant. De toute façon, je n’allais pas dire non plus qu’il était moche. Il fallait de tout pour faire un monde et il en fallait aussi pour tous les goûts. Je suis certaine qu’il doit faire tomber un certain nombre de donzelles à ses pieds quand il en a envie. Ça doit juste être des donzelles d’un certain type, pas la meuf superficielle du coin.

Je me sers mon verre, lui indique que c’est pour lui et cette fois il réagit de manière un peu plus grognonne. Lui demander ? Ça n’aurait pas été drôle si je l’avais fait. Et puis, tout le principe de mettre ce verre sur sa note était justement de le faire chier. Si j’avais demandé et qu’il avait accepté de m’en payer un, je me serais sentie bien moins fière de moi !

Par contre, plus ça va et plus j’ai envie de lui faire payer cher au barbu. Ce qu’il venait de me révéler était un peu arrivé comme un cheveu sur la soupe. Je ne pensais vraiment pas que j’aurais appris mon identité divine entre le fromage et le désert comme on dit. Et là en l’occurrence entre la vodka-redbull et la bière de monsieur. Il s’excuse et je laisse échapper un soupir exaspéré en réponse. Y’a des choses que je connais pas des récurrences, mais il vrai que souvent les plus vieilles semblent savoir avec qui elle traité de manière générale.

Bon… Et bien c’est fait. Maintenant, il faut que je commence à m’y faire. Je porte mon verre à mes lèvres et le fixe en attendant qu’il me révèle ce qu’il veut de moi. Il semble hésiter, mais finit par dire qu’il veut rassembler les descendants de divinités scandinaves, comme moi donc. Il a raison, il y a pas mal de divinités nordiques ici, même si ceux du panthéon latin sont quand même plus nombreux. Il parle également de la mafia slave qui en avait recruté une bonne partie. J’ai toujours préféré jouer les autruches par rapport à cette réalité. Je soupçonnais ma mère d’en faire partie et elle a très mal fini. Je soupçonne aussi ce grand gars blond qui possède un bordel de ne pas être tout blanc non plus. Après tout, il avait dit connaitre ma mère… Ensemble, il ne devait pas jouer au bridge. Par contre, je lève un sourcil quand il parle de ceux qui ne valent pas mieux… Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Est-ce qu’il est en train de me mettre dans ce tas là ? Je passe ma langue sur ma lèvre inférieure avant de la mordre en lui montrant bien ce que je pensais de sa dernière phrase.

Il continue de parler, laissant tout à coup transparaitre une certaine fatigue comme s’il est en train d’accomplir les 12 travaux d’Hercule, ce qui est quand même un comble pour une récurrence de Thor. Nous rassembler ? Je laisse échapper un petit rire. C’est cool de ne pas vouloir être des oppresseurs et de vouloir retrouver en quelque sorte son "âme" de divinité. Sauf que je n’ai jamais oppressé personne personnellement. J’ai d’ailleurs plus été la victime qu’autre chose. Je reprends une gorgée de mon verre et lâche avec ironie : « Ouai, en gros : Avengers rassemblement quoi… » Je me redresse un peu et envoie mes longs cheveux dans mon dos et croise les bras : « C’est mignon ton idée là, mais je ne vois pas comment tu vas convaincre les gens de la mafia ou ceux qui ne valent pas forcément mieux qu’eux croire en ton monde de bisounours. Je pense que je fais partie de ceux qui ne valent pas mieux, c’est ça ? Je ne vois pas ce que ton truc peut m’apporter du coup… Parce que c’est mignon de ne pas se placer comme oppresseur, mais j’n’en ai jamais été une il me semble, et je crois que je ne dois rien à l’humanité vue comment elle m’a traité depuis ma naissance dans cette ville de merde. » Bon, après, les dieux et les créatures ne l’avaient pas mieux traité, mais au moins, parfois, il semble y avoir un peu plus d’entraide entre les récurrences quand elles ne sont pas de mafia rivale. Même si chacun a ses tares, ces hybris et ses emmerdes, au moins on peut se comprendre entre gens de la même « espèce ».

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Until we set sail again - Lun 11 Nov - 19:56

Until we set sail again

Je prendrais 10 fois la mer pour défaire l'ennemi, et 20 pour aider un allié



Les mots de la petite étaient vrais. Tous, sauf peut-être pour la partie sur le fait qu'elle ne valait rien. Bien au contraire. Elle avait réussi à rester en dehors de ce merdier sans se souiller. Et rien que ça, c'était ce qu'il y avait de plus honorable. Mais merde pourquoi devais-je être le seul à penser aux autres avant ma propre personne ? Lune avait peut-être raison. Je choisissais une voie complexe et sans doute bien au-delà de mes moyens. Mais je ne comptais pas abandonner si facilement.

Je pris une longue gorgée de ma bière, ravivant un peu plus la passion qui s'épanouissait au fond de mon coeur. C'était ce qui me motivait. Le problème avec ça, c'était que la passion, ça ne motivait plus personne de nos jours. Tout le monde se gavait de faux-semblants pondus par des services marketing à longueur de journée. Et dès lors que quelqu'un se présentait en croyant en quelque chose, on le traitait de fou ou de menteur. Putain que je haïssais cette société.

Je pris une inspiration, posai mon verre sur le comptoir et claquai de la langue avant de déclarer.

Tu serais de ceux qui ne valent pas mieux, je n'aurais même pas daigné bougé mon cul de vieux con jusqu'ici. Au contraire. Du peu que j'en ai entendu, j'admire ton parcours. T'as réussi à rester en dehors de tout ça, à t'en sortir par toi même sans avoir à les rabaisser. Combien peuvent s'en vanter ici ? Trop peu, si tu veux mon avis.

Je plantai mes yeux dans les siens avec toute la sincérité dont mon regard était capable de transporter. Je poussai un nouveau soupir et repris mon discours, laissant cette fois-ci le coeur parler plutôt que d'inutiles arguments. De toute façon, vu comment j'étais parti, ça ne pouvait pas aggraver la situation.

Un monde de bisounours ? Pourquoi tout le monde compare tous ceux qui ont un minimum d'espoir à ça ? Depuis quand espoir et naïveté sont devenus la même chose ? Je sais que ça ne se fera pas sans verser un peu de sueur et de sang. On va se faire traîner dans le boue. On va se faire défoncer la tronche et on rendra les coups, ça je peux te le garantir. Ça n'aura rien d'un truc de bisounours.

Je me levai de ma chaise.

Traite moi de fou ou de vieux con, je m'en bats les steaks. Mais je crois encore aux histoires et aux légendes. Celles qui ont bercé aussi bien les enfants d'hier que d'aujourd'hui. Celle où des gens simples acceptaient de se mettre au service des autres, avec comme seul objectif le bien commun. Je crois encore aux petits gestes qui te rendent une journée merdique un peu plus lumineuse. Je crois encore en la bonté, en l'espoir et en la fraternité. Je crois encore qu'on peut empêcher une saloperie d'arriver si on sait un tant soit peu se mettre à la place de l'autre. Je crois encore qu'un homme seul peut permettre à des dizaines d'autres de croire en des lendemains meilleurs. Mais je crois surtout qu'à plusieurs, on peut passer des dizaines aux centaines.

Mon coeur battait de plus en plus fort à mesure que j'avançai dans ma tirade. Je devais vraiment être un grand malade. Rien que ce discours me vaudrait sans doute la moquerie de beaucoup. Mais si il touchait ne serait-ce qu'une seule personne, alors j'aurais gagné.

Alors oui, ce monde est pourri. La corruption se répand comme une maladie vénérienne dans une orgie romaine. Mais si on reste assis à se dire que c'est foutu et qu'on traite tous ceux qui veulent faire quelque chose de putain de bisounours, alors c'est sûr, rien ne changera ! Le monde n'a pas été tendre avec toi, je l'entends. Mais si personne se bouge le cul, il ne le sera pas avec les prochains. Alors je te pose la question dans l'autre sens. Qu'est-ce que tu peux apporter aux autres ?

Je me calmai un instant, laissant mon coeur ralentir, avant de conclure.

L'humanité t'a traité comme de la merde. Au lieu de lui rendre la pareille, essaie de la prendre à contre-pied. Tu seras déçu, parfois. Tu seras surprise, souvent. Tu en seras fier, tous les putains de jours.

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