C'est le petit matin. L'humidité avait laissé place à un froid sec qui mord le moindre bout de chair à découvert. Or cette nuit là, Molly, ma Dame en avait laissé des bouts à découverts. Il fallait remplir les placards, et même si elles auraient pu demander à Jan du boulot quelques part, la méfiance était de nouveau là. Le besoin d'indépendance aussi.. Alors elles ont remis ce petit rituel en place, revêtant les talons trop hauts, la jupe trop court aux bas noircissant la peau, recouvert d'un manteau ayant vu de jour meilleur. Tissu masculin qui caché les trésors que l'on pouvait trouvé, signature de la belle dans la rue.. Cette fois-ci, comme les autres fois depuis le pacte passé entre les trois amis, Molly n'a pas été congédié et a tenu compagnie à ma Dame, prenant parfois timidement part.. Mais maintenant que le jour se lève, Molly a depuis plusieurs heures rejoint le monde des songes. Alors ma Dame déambule, expulsant de ses lèvres peintes un nuage de vapeur, laissant le froid s'infiltrer entre les pans de son manteau. Le froid Elle s'en fout. Son esprit est encore trop échauffé par ses étreintes qui ont parsemés leur nuit, la comblant de ce contact qui lui manque tant. Elle ne risquait rien. L'Autre veillait à tous débordement..
Deux silhouettes qui s'approchent, leur rigidité veut tous dire et ma Dame en soupire d'avance. Elle sait qui ils sont, après tous la personnalité les a croisé juste avant sa dernière passe. Et maintenant ils viennent la ramasser comme de nombreuses fois. On pourrait bien.. Rien du tous. On s'attirera des ennuis plus que autre chose. Quelques heures au commissariat et ce sera fini.. Ils ont rien contre moi sinon leur morale étriqué. Quelques mots échangés entre ma Dame et les deux agents. Elle ne peut s'empêcher de se la jouer suave, nullement impressionné par leur tentative de mettre en avant leur autorité masculine. Docile, Elle les suit jusqu'à la voiture, s'installe avec grâce sur le siège arrière et attend. Ma Dame est une pute, mais elle sait se tenir.
Alors la voilà maintenant dans la hall, attendant calmement qu'on la fasse s’asseoir à un des bureaux pour les banalités habituelles. Molly dort toujours, petite fille blottit dans les bras de l'Autre. Il ne la lâchera pas tant qu'elle sera encore dans les pays des songes. Que la folie la protège bien.. Pour le moment en tous cas.. Une femme vient les chercher, docilement ma Dame la suit, sourit face à l'homme qui semble les prendre en charge. Bien le bonjour monsieur l'agent..
Il pinça l'arrête de son nez entre ses doigts rendus calleux par les armes, soupirant lourdement entre deux dossiers, littéralement affalé entre eux, une pochette d’une couleur criarde de chaque côté de lui, sur son grand bureau qui en une heure de paperasse, et d'administration, c'était laissé envahir par le chaos des feuilles éparses et des post-it couverts de surligneur. Un cas compliqué, pouvant se payer un excellent avocat, et contre qui il devait monter un dossier solide comme le béton, pour éviter que les tribunaux ne relâchent une fois de plus un coupable au porte-monnaie trop rempli. La porte de son bureau s’ouvrit, le visage patibulaire, glaciale, sombre de Topacio apparaissant derrière. Elle le regarda un instant, se décalant sur le côté dans le même mouvement, avant de faire signe d’entre d’un mouvement de tête, à une silhouette dont il ne voyait que l’ombre en contre-jour.
« Retrouvée sur le trottoir. »
Lâcha-t-elle, ses cordes vocales tremblant de mépris, un pli au coin de son nez, alors que lui perdait sa mâchoire sur son plan de travail en voyant la silhouette qui, gonflée dans son manteau de fourrure assurément synthétique, s’avança jusqu’à son bureau, et s’installer indolemment sur la chaise face à lui. Aedan balbutia un remerciement à Topacio, qui ne lui répondit que par un roulement d’œil et un claquement de porte, le laissant seul face à un souvenir. La salive déserta rapidement son palais, laissant sa gorge asséché. Les premiers mots qu’il tenta furent rauques, rattraper dans un raclement de gorge, son point devant ses lèvres noyées dans une barbe décoiffée.
« Molly… Enfin Mademoiselle Moak ! »
Se rattrapa-t-il, en panique, des pellicules mnémoniques se superposant à la réalité sur sa rétine, le visage plus jeune de Molly lui revenant, gamine vagabonde prise un court instant dans leur vie à chacun, sous son aile, ses penchants paternels ayant réussit à s’exprimer malgré lui. Le lieutenant décrocha son regard cendre d’elle, attrapant hasardeusement toutes les feuilles lui passant sous la main pour les ranger dans la première pochette qu’il trouvait, dans un fouillis de geste nerveux et secs. Ses doigts tressautaient parfois, ses pupilles sombres revenaient fatalement à son visage, et enfin il craqua, se levant avec le bruit de sa chaise raclant le sol de son bureau derrière lui, ses mains étalées sur le bois du plan de travail.
« Bon, je remplirais ça seul, je mettrais ce qu’il faut pour que tu ne sois pas emmer-embêtée. Mais… Il faudrait qu’on parle. »
Trop de question sans réponse dans son crâne déjà bien rempli et occupé. Comment est-elle arrivée ici, pourquoi a-t-elle été ramassée sur le trottoir. Aedan plongea une main dans les poches de son pantalon, tirant de l’une d’elle un peu de monnaie teintant entre ses doigts.
« Tu veux un café ? Avec la température… »
HRP:
Désolé du temps de réponse et de la qualité de réponse qui sont pas tip-top Je ferais mieux la prochaine fois...
Avec amusement ma Dame observe l'homme de loi de l'autre côté du bureau, une lueur intéressée dans le regard. Ca par exemple, qu'est-ce que le hasard peut bien étrange.. Ces cheveux blond, ce visage.. Figure bien trop familière. Personne émergeant d'une époque qui lui semble bien lointaine maintenant. C'est Molly qui va être contente, quand elle se réveillera. L'homme ne semble ne pas en revenir, ne le dissimulant absolument pas. Pour une fois l'Autre ne dit rien. Après tous Il appréciait, autant qu'Il était capable de le faire, l'homme. La méfiance n'a plus sa place même si cela l'étonne de le retrouver là. Après tous si on voit ses fréquentations lorsqu'ils se sont rencontrés..
Aedan ! Un sourire chaleureux, sensuel vient étirer les lèvres de la demoiselle. Aucune honte à utiliser le prénom en ces lieux. Que je suis contente de te revoir ici.. Depuis quand es-tu arrivé ? Le sourire devient plus maternel quand Elle le voit s'animer ainsi. Elle a toujours apprécié ce qu'il a pu faire pour Molly.. Ne t'embête pas voyons. Je ne voudrais pas t'attirer de problème. Et puis nous avons l'habitude depuis le temps.. Les yeux ballaient la pièce, retourne sur Aedan, s'attardent sur le corps tendu. Oui oui parlons. Mais ici.. C'est comme tu veux. De tous de façon nous n'avons rien de prévu pour aujourd'hui. Retrouver un vieil ami est un très bon programme. Et oui je ne cracherai pas sur du café, c'est gentil à toi.
Alors que Aedan s'absente ma Dame va titiller Molly. Mais elle ne fait que de grogner, se rencognant contre l'Autre dans un coin de la pièce. Elle ne voudrait pas le rater.. C'est clair mais les derniers jours l'ont épuisés. Il faut dire que les mandales qu'elle s'est mangée ont été assez violentes. Il est vrai que les derniers combats ont été mouvementés. Et puis leur équilibre ont été brisé ce qui affecte grandement la gamine. Valises sous les yeux. Bleus qui ont fleuris sur la peau brune.. Encore un peu de sommeil ne lui fera pas de mal. Mais t'inquiète pas. Elle va émerger. Profite en pour t'amuser Il peut compter là dessus. Ma Dame a toujours été bien triste de voir avec qui Aedan se trouver quand ils étaient encore là bas.. D'ailleurs ce dernier est revenu. Dans un souffle Elle le remercie pour la boisson, y trempe les lèvres avant de commencer. Bien alors que t'es t-il arrivé depuis la dernière fois ? En plus ils se sont un peu enfui sans un mot et sans prévenir.. L'autre,Carmen, est ici aussi ? L'Autre grogne à l'entente de ce prénom. Depuis la dernière fois il regrette ne pas avoir pu lui faire avaler ses dents. On ne touche pas à la gamine.
oupsi:
Alors je ne sais pas si tous est correcte..Je n'ai plus le mp où on avait convenu le passé en commun donc si quelque chose ne va pas dis moi surtout!
Je ferais mieux la prochaine fois...
