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razors edge - Mar 3 Avr - 14:53


RAZORS EDGE
artyom & stoyan
Anger is an acid that can do more harm to the vessel in which it is stored than to anything on which it is poured — Mark Twain

Symphonie résonnant dans la salle, ritournelle assommante berçant le cygneau abandonné du sommeil. Gamine lâchée aux venelles depuis des semaines, déchet jeté du père, malmenée du frère. La danse, passion enfantine, devient espérance, rêve qu'elle caresse du bout des doigts sous le voile de la nuit. Appel de son nom. Elle sursaute, arrachée des bras de Morphée, se lève et s'avance, se sent tel un puceron écrasé sous le regard du roi des cygnes. Tambour du cœur que sa petite main tente de faire taire avant que ne se déploient le corps malingre en même temps que les bras malades, décorés de veines trouées de substances. Elle danse, cherche à susciter un émoi dans le regard bordé de miel. Poupée clamant être perle au milieu des châssis dénués de toile. Elle danse, repousse le pâmoison qui menace de la prendre, chuchote à son oreille et la pousse à suivre des gammes païennes. Elle danse, sourde aux quolibets moqueurs de celles qui espèrent ravir sa place. Elle danse, danse avant que ne tombe le couperet qui lui coupe les ailes. Arrêt de la musique. Elle se heurte à la brutalité du silence, titube au non assené, sous le rejet de cet œil borne, déjà rivé sur un cygnet plus gracieux.

***

Châssis échoué au canapé. Le pouce rédige les pensées dans une messagerie vide, supprime et écrit de nouvelles bribes. Invitation qu'il souhaite envoyer à la déité sombre, jumeau infernal aux réactions tempétueuses. Moment à partager, l'inspiration est à d'autres inconnus, n'éveille aucun intérêt de ses rares idées. Il soupire en entendant les fracas à la porte, s'apprête à renvoyer l'intrus mais la curiosité se pique à la surprise, au cygneau et son regard bordé de noir où luit un éclat grenat. « Pourquoi ? » demande l'éperdue, impétueuse dont la voix tente de couvrir de traîtres sanglots. Sourire navré au spectacle qu'elle lui donne, qu'il prétend en réponse à sa tirade. Il s'écarte de la porte, invite la martyr à entrer, profite du dos qu'elle a tourné pour écrire au double mortifère.

« j'ai un cadeau pour toi. es-tu disponible pour passer le prendre maintenant ? ps : je suis sûr que ça va te plaire. viens. »
***

Capharnaüm de pleurs. Le cygne a abandonné sa parure de belle âme, dévoile le serpent tapi sous son plumage immaculé. Les crochets fendent le bec par un discret sourire alors que les ambres contemplent le cygnet se débattre avec la vie. Bout de verre embrassant la carotide, elle menace le monarque de faire couler le cruor qui embrase ses joues, colore son visage gonflé par ses larmes mais Stoyan reste de marbre à sa peine. Handicapé des sentiments depuis son adolescence. Hybris en responsable alors que la croyance blâme un trauma. Il hausse un sourcil en entendant un fracas à la porte, réprime un sourire. « Ne fais rien, il s'agit de mon frère. » Charme céleste usé à ses mots, évitant au cygneau de se taillader dans un geste brusque. Il contourne la jeune femme, ouvre la porte et invite son jumeau à entrer. Main posée sur une épaule plutôt qu'une bise, le français roule sur la langue, murmure les desseins imaginés par la psyché malade. « Laisse-moi te présenter ton cadeau : cette demoiselle a passé une audition pour un rôle dans le prochain ballet que je prépare et le manque de sommeil a rendu sa chorégraphie bancale et banale. Je comptais la donner à la Bratva en la voyant au pas de ma porte mais, que dirais-tu de jouer à un jeu ? Pousse-la à s'ôter la vie pendant que je tente de la lui sauver. Pas de pouvoir, que nos mots. » Susurre Nahash. Cruauté réanimant l'éclat nacarat au regard à l'attente d'une approbation.
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Invité
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razors edge - Dim 8 Avr - 18:42


t’as vu la gueule du sentiment ?
stoyan & artyom

« adieu, puisque tu n'iras pas au diable »
Marchand des pacotilles. Une voix s’élève, cherche palabres éloquentes pour attirer l’oeil du colosse. Mépris affiché en bordure des lippes. Jeunesse se croyant artiste, venu déposer ses étrons au bureau d’Artyom. Cancrelat qu’il lorgne, pourrait en faire quelques noires sculptures à offrir aux étrangers. Avides de nouveautés. Singularités. Odieuses particularités. Le coude s’étire sur la droite du bureau, effleure l’oeuvre, provoque le scandale chez le jeunot. « Je refuse ceux qui viennent quémander, ceux qui se croient déjà artistes alors qu’ils barbotent encore dans la merde. » Dernier mouvement et chute. La sculpture rejoint les ignorés, retourne à l’état premier ; poussière. Le marmot rassemble les pièces, cherche la reconstitution de ce qui se nommait oeuvre. Colère et fracas. Il menace le petiot. Arme dans la menotte tremblante. « Je n’ai plus de place dans ma collection… » Soupir. Mots violacés d’incompréhension pour le gamin. Collection. Ombres. Ses mains sont défaites de leur cuir. Mandibules carnassières. La poigne n’est que effleurement à la joue du mioche. Caresse mortifère. L’épiderme s’étiole, révèle le châssis osseux. “Ta tête jonglant dans du formol ferait le bonheur de quelques uns de mes clients… je leur conterai une fable.” Interruption du monologue. Tonitrue le téléphone. Message du doublon. De l’odieux. De l’autre au faciès cyclope. Cadeau et présence immédiate. L’intérêt voltige, se focalise à l’offrande secouée sous ses mirettes curieuses. Du garçon, il en oublie la présence. Malheur de la capacité. Entrave de la mort. Le corps s’échoue. Pantin malhabile. Finitude. Artyom s’en revient avec un tranchant. Cisaille d’un membre. A être invité, il ne peut se permettre la venue avec les paluches vides de présent. Caboche roulée dans un sachet dégueulant le carmin.

Voyage jusqu’à la bâtisse du jumeau.
Présence qu’il réfute encore.
Sept années à se confronter de la réalité.
Le poing toque, indique la présence au delà de la porte.

Main à l’épaule quand un échange de poigne serait plutôt l’idéal. Crispation des muscles. Cette même rengaine d’une frayeur à la proximité de l’Autre. Artyom s’avance, pénètre à l’enfer du second. Présent nauséeux qu’il tend. « Je ne savais pas quoi en faire. Ca pourra peut être te servir. » Les nasaux gigotent d’une odeur prenante, dérangeante. Clope en abondance. Tabac à chaque recoin. Cigarette qu’il dénigre aux intérieurs.

Les callots migrent vers la silhouette émaciée. Poupée chiffonnée. Paralysée de son élan suicidaire. Artyom s’étonne, se demande, questionne les raisons d’une telle débandade émotionnelle.

S’énonce le jeu.
Se positionnent les pions.
Règles à bafouer de mille façons.

Vie ou mort. Trépas ou survie. La main gauche tripote la pièce au fond de la poche. Roulis entre les doigts. “As-tu oublié que tu es le père de toutes les âmes qui galopent ?” Blanc et noir. L’un ne pouvant aller sans l’autre. L’humanité à besoin de sa crasse tout autant que de l’espoir qu’elle vient chouiner via les offrandes. Créatures adorables une fois plongées à leur styx.

L’invité continue sa danse prédateur. Cygne déplumé. Artyom tourne autour de l’éplorée. Mensurations qu’il ne peut s’empêcher de calculer. Chair à vendre. Promoteur de l’horreur. “Pauvre fillette à qui tu n’as pas accordé une seconde chance.” Une main s’avance sous le menton, relève la tête, chasse les mèches. « On devrait en profiter avant de la jeter. » Oeillade complice. La petite gigote de fantaisies horrifiques venant ombrer le vortex de son crâne. « Elle a une jambe arquée, contraignant pour le classique mais du strip ou sur barre, ça n’est pas un handicap. » Le cavalier noir s’échoue au canapé, prend ses aises à un univers qui n’est pas le sien.

(c) DΛNDELION
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