Preeti ne savait plus comment elle en etait arrivée là.
Tout ce qu'elle savait, c'est qu'un homard géant l'avait prise par la main en hurlant des choses incompréhensibles, et qu'elle avait fini empoignée par lui et une danseuse étoile en tutu de flanelle jusqu'à cette réception costumée.

Elle espérait s'éclipser discrètement, mais finalement l'ambiance chaleureuse et le buffet l'avais incité à rester.

Certe, elle n'était pas costumée. Mais peut être avait-on pris son sari pour un déguisement, et qu'on l'avait emmené comme si ça coulait de source.

Elle remarqua finalement un homme qui avait l'air aussi perdue qu'elle et l'approcha.

(100 mots)
@Dagslys Forårssang

Promesse sucrée, rêve voilé, perle nappée ... Qui suis-je entre deux réflexions ?

Errer, interminablement, entre des allées d'inconnus qui se ressemblent sans se ressembler. Ignoré de tous, la nervosité dévore mes quelques éclats d'assurance.

Comment suis-je arrivé ici?

Nuages de couleur et chahuts de tambours. Musiques qui se déploient à un rythme effréné. La pesanteur d'un air qui peine à combler une foule agitée.

Parmi les corps, une silhouette se dessine, s'avançant lentement vers moi.

Est-ce là l'issue à ce rêve? Me réveillerais-je si je lui attrapais la main?

100 mots

Il doit être perché se dit la jeune femme. Les yeux dans le vide, regardant des choses illusoires, il était le seul à ne pas danser, où manger, ou rire avec des amis. Il était posé là, statue improbable dans un cabinet de curiosités.

Elle arriva vers lui, et elle entama la discussion avec un sourire:

"Salut... Tu vas bien, tu es perdu? "

Pourquoi lui parlait-elle comme à un enfant ?

"Je m'appelle Preeti. Je viens d'arriver en ville... Et vous, vous semblez ne pas avoir été invité ici non plus... Vous êtes là par hasard?"

Elle lui refit un sourire charmeur.

(100mots)
@Dagslys Forårssang

Salut... Tu vas bien, tu es perdu?

Dans les nuages, perdu dans un songe, le rêve qui prend le pas sur la réalité et la ronge, ronge, ronge.

Je suis ici sans véritablement l'être.

Un constat effectué sur le ton d'une révélation, premier signe d'une âme qui se voue à la perdition. D'autres questions se succèdent, la curiosité de la demoiselle fendant l'air en deux.

Je suis celui qui n'a pas de nom véritable. Tu peux m'appeler « toi ». Je suis là car... Où serais-je d'autre?

100 mots

Les paroles du jeune homme déterminaient sa condition : il était clairement en plein trip. Ça ne dérangeait pas tellement Preeti, elle en avait déjà vu dans son pays d'origine, des gourous enfumés qui se prenaient pour des prophètes (ou pire, pour des dieux) et étaient vénérés.

Elle le pris pour l'un d'entre eux. 53

"Alors bonjour Toi! Enchantée ! Dans mon pays, les gens comme vous se mettent dans des temples et vivent avec les Dieux. On les nourris, on les vénèrent, et il y a des cérémonies en leur honneur. Vous auriez été dans mon pays j'aurais sûrement dansé pour vous!"

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@Dagslys Forårssang

Paupières qui papillonnent, s'abattant et se rouvrant, clignant à perdition.

Je... Pardon ?

Une bien étrange créature, que cette petite dame noyée dans sa robe d'arc-en-ciels et de fleurs. Bariolée de la tête aux pieds, son discours, tout aussi coloré, coule le long des oreilles comme du miel de lavande.

Pourquoi m'enfermer dans un temple? Je ne suis que moi.

Le visage crispé par la réflexion, trahissant silencieusement la confusion du moment.

L'homme est fait pour s'unir à la nature. Des paroles de sagesses prononcées de façon arbitraire.

100 mots

Un sâdhu. Ce mec au beau milieu de l'Amérique ressemblait étrangement aux sâdhu de son enfance, et elle ne savait si cela l'amusait ou l'a rendait émue.

"Que faites vous si loin de la nature dans ce cas? Au milieu de la ville et dans une fête de surcroît, je ne suis pas sûre que la nature soit la chose que vous voyez le plus! "

Elle eût envie d'en savoir plus sur cet homme étonnant qui ne collait pas au décor:

"Dites moi en plus sur vous. Que faites vous à Arcadia ?"

La musique changea et son corps commença à onduler inconsciemment.

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@Dagslys Forårssang

Nymphe sacrée à la voix perçante, tes interrogations me provoquent le désir de fuir, mais je m'accroche.

Je rêvais, et je suis arrivé ici. On ne choisit pas toujours les décisions que prennent le corps.

Questions voilées de curiosité, enrobées dans le doute. Je les prends et je me les approprie.

Tes peurs sont maintenant miennes. Le temps n'est plus aux questions, mais aux réponses.

Alors que la musique assomme, le besoin de disparaître se fait ressentir. En fermant les yeux pour inspirer profondément, il est plus facile de se perdre dans ses pensées.

100 mots

Elle ne savait pas pourquoi cet homme était irrésistiblement drôle, avait un certain charisme, disait des choses si mystique que c'en était fascinant sinon hilarant.

Elle comprit qu'il était tellement perché qu'il "suivait ses rêves" et elle se prit au jeu. Elle aussi suivrait ses rêves de manière random, maintenant, et se remit à danser comme en Inde, pour les Dieux que sa famille vénérait.

Elle tapait du talon, faisait gonfler son sari comme un paon, faisait les signes sacrés de ses mains, souriait aux anges. Peut être que cet homme avait raison, que c'était comme ça qu'on était heureux?

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@Dagslys Forårssang

Sous la lumière des chandeliers, constellations artificielles formant des voies plus ou moins lactées, elle danse, tourbillonnant tel un cyclone. L'observer. Se perdre dans les mouvements de la robe, cette effervescence bariolée qui rend malade comme une montagne russe. Suivre le pli du tissus, qui l'enveloppe et la déballe, comme un papier cadeau.

Perdre son regard sur les autres danseurs avant de se sentir s'élever légèrement. Du métal qui commence à vibrer, à gauche et à droite. Les gens qui s'éloignent, progressivement, au rythme de leurs pas. Et lui. Moi. Perdu, au milieu de la foule.

100 mots

Elle ne voit plus la horde de costumes dansant autour d'elle. Elle n'entend pas la musique nouvelle génération qui dénote avec ses mouvements.

Elle danse comme en Inde.
Elle revoit les statues dorées des dieux hindous. Les fleurs et les repas, l'encens, les cadeaux qu'on leur apporte.

Puis elle revoit le temple de Taleju. Les dizaines de jeunes filles au même nom qu'elle. Les juges qui les déshabillent pour les sélectionner. Le regards qui se pose sur la petite tâche sur sa poitrine. La disqualification.

Le coeur se serre. La danse s'arrête. La crise d'angoisse s'insinue lentement dans son corps.

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@Dagslys Forårssang

Un tourbillon, de couleurs, de sensations.

L'apaisement.

Et le cyclone de sa robe qui menace de tout engloutir en son sillage. Ses yeux suivent ses mouvements avec une curiosité fascinée.

Le cyclone tourne, tourne, tourbillonne sur lui-même. En silence, il le contemple. Puis, quelque chose d'anormal se produit. Le cyclone baisse en force et en vigueur. Son intensité diminue. Il tourbillonne lentement, à présent, avant de s'immobiliser subitement. Et tombe à genoux.

Mademoiselle ?

Une main, tendue dans le vide, offrant la sécurité de son soutien. Regard, inquiet, sous des sourcils froncés.

Prends ma main. il murmurre.

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Respirer.
Respirer.
Les regards se posent sur elle, et Preeti sait qu'elle s'est faite rattraper. La fuite de ses crises était constante, mais parfois ça la rattrapait comme un passereau dans les serres d'un rapace ayant fondu sur lui. 39
On l'appelle.
Les yeux se pose contre le fumeur, qui n'a plus l'air dans son trip. Il tend la main, mais elle est inattrapable. De toute façon, ses pieds ne l'a porté plus.72
Il insiste. Elle essaye. L'air précieux ne rentre pas. Elle échoue.
Respirer d'abord.
Dans un souffle saccadé, elle murmure :


"Un médecin...Je vous en prie...Un médecin d'abord."

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@Dagslys Forårssang