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Sacré dilemme

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Sacré dilemme - Mer 4 Déc - 15:33

 
Entre dévotion et raison



Les cœurs sont joyeux à l'église. Cela me réjouis de m'être fait accepté aussi vite dans une toute nouvelle ville. Il faut dire que Noël approchant, je me voyais déjà faire les choses en grand : avec les enfants, nous voilà en train de passer une bonne partie de la matinée à répéter les chants de Noëls. J'adore les chants quels qu'ils soient mais ceux là réchauffent les cœurs à coup surs !

Par la suite, moi et d'autres membres de la communauté nous sommes attaqué à améliorer un peu l'ambiance générale. Oui, j'utilise de la décoration de noël pour faire cache-misère, ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus convainquant mais je n'ai que ça pour le moment. J'ai bien essayé de demander un délais supplémentaire à Sheitan ce soir mais le bougre tient à sa liberté. Je pense qu'il nous faudra encore toute la journée de demain et tout sera parfait.

Sur le parvis, une fois mes moufles bien en place par dessus mes gants de coton, je me hisse sur une échelle afin d'installer la guirlande lumineuse. En contrebas, les enfants se détendent et jouent dans la neige, je prend un moment pour les regarder et je me dis que j'aimerais tellement avoir gardé mon âme juvénile pour aller les rejoindre. J'évite même de justesse une boule de neige. Cela me fait rire intérieurement et je lance au coupable :

"Que vois-je, que vois-je ? Un enfant pas sage ? Fais bien attention ou tu n'auras pas de cadeaux !"

L'enfant hésite mais perçois mon regard amusé alors cela le fait rire aussi et il file s'amuser avec les autres. Je descend alors de mon échelle et je rassemble toute la marmaille pour qu'ils m'aident à décorer le sapin de la cour. Je trouve qu'il n'y a rien de tel que de voir un vrai sapin vivant décoré pour noël. Presque fier de moi, je m'accorde une petite pause en regardant la décoration prendre forme et la neige tomber paresseusement sur le tout.

Rien ne pourrait entamer ma bonne humeur à cet instant précis. Rien à part éventuellement justement cette femme qui se dirige vers nous. C'est Madame Stevens qui est encapuchonnée et qui porte un petit paquet pour l'occasion, certainement des chocolats ou des sablés. Elle passe devant moi sans un regard. Je l'attrape par le bras et ses yeux se relèvent vers moi. Des yeux tristes, pochés, vainement camouflés par du maquillage et un sourire faux. Je soupire.

"Tess, il faut que vous fassiez quelque chose. Vous voulez que j'aille parler à votre mari ?"

Incapable de me répondre, elle secoue violemment la tête. J'avais déjà essayé de lui parler par deux fois et cela avait semblé porter ses fruits pendant quelques jours. Je vois qu'à présent, elle porte l'immonde marque rougie d'un coup à la joue qui a du être véritablement violent. J'essaye d'avoir un sourire de soutien mais je sens que je tremble trop à présent.

Je ne veux plus réparer les dégâts, je veux agir afin qu'ils n'adviennent plus. Je regarde aux alentours et baisse la voix.

"Vous pourriez aller à la police. Je ne peux malheureusement pas porter plainte à votre place. Vous devriez y aller."

Voilà la pauvre Tess qui sanglote à présent. D'un côté, je comprend son envie de préserver la bienséance familiale mais je suis trop bien placé pour savoir que cacher ses cicatrices ne les font jamais guérir.

"Alors ... Divorcez ..."
Pourquoi ais-je dit ça ? J'aimerais bien mettre cette folie sur le compte de Sheitan mais je sais que ce n'est qu'un mensonge.
Immédiatement, la femme se calme et cela suffit à me réchauffer le cœur
"Mais mon Père, c'est un grave péché !"
C'est parfaitement vrai. Je vais prendre ça pour moi, mon âme est déjà damnée de toutes façons.
"Je pense que dans la situation dans laquelle vous êtes, je peux vous donner ma bénédiction pour celui-là." j'espère avoir dit vrai.

Et alors, je la vois sourire. Enfin un sourire sur ce visage de femme qui en a bien besoin. Puis le sourire s’efface immédiatement, laissant place à un front plissé, la fatigue et la douleur. Le doute sur ma propre décision n'a pas le temps de m'envahir.

"Cela doit couter cher... Et si je perds les enfants ? Et je ne sais même pas comment ..."
"Je vais me renseigner là dessus. Simplement me renseigner." dis-je autant pour me rassurer moi-même que pour elle. "En fait, j'y vais de suite. Allez, entrez et profiter un peu, allez boire une bonne tasse de chocolat chaud."

En réalité, je ne peux plus du tout me concentrer sur les festivités en cet instant précis. Je tremble encore de l'affront qui est fait sur cette brave femme. Je suis parti très vite à peine après avoir pris congé, sans prendre le temps de dire au revoir à qui que ce soit. La loi de l'église est parfois injuste, tout autant que la loi du plus fort ou la loi des hommes.

- Tu sais, si jamais ... Moi je peux m'occuper du mari une nuit ... Dans les rues, un accident est si vite arrivé. -

J'admets volontiers que la proposition est particulièrement alléchante et en cet instant très précis, j'ai bien failli me laisser convaincre. On va appeler ça le plan B.

Bon, comment trouver un spécialiste du divorce à présent ? J'entre dans le café au coin de la rue et demande au propriétaire si je peux utiliser son ordinateur pour avoir accès à internet. La liste des avocats de la ville est longue, je commence à sélectionner ceux qui sont spécialisés dans les affaires de divorces sensibles et voilà qu'un nom apparaît en tête de liste : Lewis & Dunn. Je prend rapidement l'adresse et je m'y rend avant même de prendre le temps de changer d'avis.

L'adresse m'amène dans un quartier que j'aime beaucoup à cornucopia district. Le genre d'endroit neutre que j'apprécie particulièrement quand j'ai l'esprit embrouillé. Marcher au calme m'aide à me recentrer et à entrevoir plus facilement et sereinement l'avenir.

C'est juste à ce moment là que je ralentis mon pas, j'ai totalement oublié que, dans ma précipitation, je suis resté en soutane. Elle est noire et simple mais je ne doute pas de mon effet quand je vais entrer dans le cabinet des avocats. Après la colère et la nervosité, j'admets que cette situation me prête plus à rire qu'autre chose. Je trouve rapidement le cabinet et pousse la porte.

"Bonjour."
"Bonjour ? En qu..." la femme de l'accueil me regarde des pieds à la tête et reprend d'un ton très professionnel. "En quoi puis-je vous aider ?"
"J'aurais besoin d'un rendez-vous d'information avec un avocat expert en divorce pour une situation particulièrement délicate."
La femme relève un sourcil et a du mal à ne pas sourire.
"Ce ne sera que quelques questions, quelques minutes, pas plus. Vous auriez quelqu'un de disponible ?"
"Je ne suis pas certaine de comprendre. Mais je peux vous recommander Maître Sulwyn. Asseyez-vous. Je vais voir si elle est disponible pour vous recevoir dès maintenant. Vous voulez boire quelque chose en attendant ? Thé, café ? Un petit chocolat peut-être ?"

Mon sourire s'agrandit. "Je me laisserai volontiers tenter par un chocolat. Merci beaucoup !"

Et me voilà dans une situation dans laquelle jamais je ne pensais me retrouver : assis bien confortablement dans un cabinet d'avocats à manger des chocolat en plein préparatifs de noël.

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Sacré dilemme - Jeu 16 Jan - 18:27

Moral quandary

Kyan Skoro & Delilah Sulwyn
All that we are, all that we need, they're different things. Oh, maybe what we are and what we need, they're different things. Do you realize again, you chased an idea ? Healed an earth behind some broken creature.

L'hiver s'était emparé d'Arcadia comme chaque année. La neige, le froid, Delilah adorait ça. Oiseau blanc partageant ses origines avec un lointain pays aux falaises venteuses, la poudreuse trouvait toujours grâce à ses yeux. Bien sûr c'était emmerdant lorsqu'on devait déneiger le pare-brise de sa voiture ou bien l'allée de chez soit mais elle ne voyait pas cela d'un mauvais œil, c'était même certainement les rares aléas qu'elle appréciait. Les fêtes de fin d'année avaient le don d'adoucir l'atmosphère malgré les tensions qui persistaient encore, comme une sorte de marque de fabrique liés à ses murs silencieux.

Les lumières et vitrines colorées enjouaient chaque coin de rue et cela avait de quoi éveiller l'enfant en chacun des habitants. La blonde ne fit pas de sapin de Noël, pas de décorations non plus sur son balcon à l'avant-dernier étage de l'immeuble où elle loge. Si sa famille venait la voir peut-être qu'elle aurait fait l'effort mais passant le réveillon seule, elle s'est dit qu'elle n'avait pas besoin de cela. Seule elle n'avait pas spécialement le courage d'entreprendre de telles folies. Pas d'enfants, pas de mari, du moins plus : ça allait être son premier Noël toute seule. Enfin ce serait le deuxième depuis son divorce mais le premier sa famille ne l'avait pas lâchée. Maintenant ses parents étaient rentrés au Pays de Galles … Son frère devait prendre soin de sa propre petite famille. Il n'y avait que les jumeaux desquels elle n'avait pas de nouvelles, certainement encore partis dans une aventure des plus louches ou alors loin. Et quelque chose là-dedans la rendait joyeuse alors que beaucoup aurait eu sans doute pitié d'elle ; la femme d'affaires trop occupée par son travail pour avoir des enfants ou un semblant de vie de famille. Mais non, cela ne l'attristait aucunement ! Alors elle allait encore aujourd'hui au bureau la tête haute.

La journée se passa comme les autres. Les rendez-vous s'enchaînèrent et les objectifs que Lylah s'était fixés parvenaient à se remplir à mesure que ses clients défilaient. La fin de journée était toujours consacrée aux dossiers, à la paperasse et à la préparation des affaires du tribunal qui auraient lieu le lendemain. Alors vers 15h30-16h, elle ne recevait plus personne et gardait le nez soit dans ses papiers, soit sur l'écran de son ordinateur. Le temps semblait toujours filer à toute allure, laissant le passé de plus en plus distant. C'est pendant qu'elle est en train de se prendre la tête sur un plaidoyer que son téléphone sonne alors. La réceptionniste de l’accueil, une très gentille jeune femme, lui demande si la blonde est disponible pour recevoir un client particulier qui n'aurait que quelques questions. Eva n'a pas osé dire que c'était un prêtre qui attendait devant elle, en train de déguster les chocolats à disposition dans le hall d'entrée. Les sourcils du maître se froncent mais elle accepte, curieuse et surtout envisageant sans mal que la possibilité d'éloigner son cerveau de cette affaire lui ferait le plus grand bien. Le combiné raccroché, la galloise range un peu son bureau puis se lève, chemises de paperasse sous le bras en direction du patio où l'attend la réceptionniste et peut-être un futur client ?

Ses talons claquent dans le couloir et se rapprochent. L'avocate spécialisée dans les instances de divorce, habillée d'un tailleur impeccable et sombre s'arrête au niveau de l'employée avant de lui tendre les dossiers qu'elle gardait : « Merci Eva. Voilà les dossiers corrigés pour Monsieur Lewis. Je te les laisse, il les récupérera dès son arrivée demain matin comme d'habitude. » Déclare-t-elle sereinement et avec une certaine douceur. La dénommée Eva lui sourit et acquiesce simplement avant de laisser son regard se poser à nouveau sur le prêtre. La standardiste passa à nouveau ses yeux sur l'avocate pour lui confirmer que c'était bien lui qui l'attendait. Delilah parut décontenancée sur le coup et resta perplexe pendant quelques secondes avant de se reprendre et d'avancer vers l'homme de foi. Elle lui tendit la main une fois arrivée à sa hauteur et se présenta simplement : « Bonjour Monsieur. Maître Delilah Sulwyn. Vous aviez besoin d'informations sur les procédures de divorce à ce que j'ai cru comprendre ? » Elle lui serra la main et attendit d'avoir confirmation sur les intentions du prêtre avant de continuer. « Monsieur » lui était venu en premier à l'esprit, plus que « mon Père », cela lui aurait semblé trop déplacé, elle ne savait pas pourquoi.

La divine galloise ne le jugeait pas, au contraire et prit cette situation avec un certain professionnalisme que ses collègues lui reconnaîtraient bien. « On peut aller s'installer dans mon bureau pour discuter de tout ça tranquillement. » Fit-elle confiante avec un mince sourire d'encouragement. Juste discuter, ça lui ferait du bien. La blonde fit ainsi demi-tour pour refaire le chemin d'où elle était venue en sens inverse. La porte de son cabinet était restée ouverte alors elle la referma une fois qu'ils la franchirent. « Asseyez-vous je vous en prie. » Invita-t-elle gentiment avec un geste avant à son tour de prendre place dans le fauteuil d'en face, de l'autre côté du bureau imposant. Elle croisa les jambes et joint ses mains ainsi que ses doigts entre eux. « Que voudriez-vous savoir ? Est-ce pour vous ? » Demanda-t-elle le plus simplement du monde, un peu moins coincée et semblant plus ouverte. Elle n'avait aucune idée que cet homme allait lui raconter une histoire semblable à la sienne ...
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Sacré dilemme - Ven 17 Jan - 20:03

 
Entre dévotion et raison



Le cabinet est sobre et vide de toute décoration superflue. Cela me plaît mais alors que le temps passe, je me sens de moins en moins à l'aise ici. Je songe aux autres possibilités qui s'offrent à moi : essayer de parler à nouveau au mari, aller à la police à la place de Tess. Contre toute attente, c'était l'idée d'envisager de lâcher directement Sheitan sur Monsieur Stevens qui me paraît la plus séduisante à cet instant. Je secoue la tête, il est hors de question que je m'abaisse à ce genre de choses.

Une femme s'avance vers la réceptionniste et lui donne des dossiers. Je me rend compte qu'il s'agit certainement de Madame Sulwyn, l'avocate que la femme de l'accueil avait appelé au téléphone quelques minutes plus tôt. Après un échange rapide, elle vient vers moi directement, confirmant ma conclusion.

Elle s'arrête un instant face à moi, interdite, avant de me tendre la main. Fait-elle cette pause devant tout les clients ou cela m'est-il réservé ? Je souris intérieurement et accepte la poignée de main. Elle résume tout à fait ma situation et sa non réaction par rapport à mes vêtements me met directement à l'aise.

"Bonjour, merci infiniment de me recevoir au pied levé. J'aurai effectivement quelques questions, je vais essayer de ne pas vous importuner plus que nécessaire."

Finalement, toute gêne qui s'était installé en moi s'envole aussitôt grâce au tempérament fort que je devine chez cette femme.

"Je vous suis."

Je dis en m’exécutant. Sur ses talons, je la suis jusqu'à son bureau où des tas de dossiers et de feuilles nous attendent. Cela donne l'impression d'une avocate acharnée de travail et une volonté forte de rendre la justice.

Je prend place dans la chaise face au bureau et sent immédiatement un changement d'atmosphère. Légèrement moins formelle, et sensiblement plus intime, entre ces quatre murs avaient dut se raconter des histoires digne d'un confessionnal. Contrairement à moi qui conseille, cette femme agit pour la justice.

Une certaine sérénité commence à m'envahir. Je ne fais que parler, juste me renseigner pour une âme égarée, rien de plus... Rien de plus ...
Mon masque de neutralité tombe quand l'avocate me demande s'il s'agit d'un problème personnel. Je ne peux réfréner un rire de surprise.

"Écoutez, mademoiselle ... Non, pardonnez-moi. Maître Sulwyn... J'admire votre professionnalisme et votre discrétion. Mais non, il ne s'agit pas de moi. Je ne suis absolument pas destiné au mariage et encore moins confronté au divorce."

Je reprend un peu contenance devant le sérieux de la situation qui m'amène.

"Je viens de la part d'une amie très chère. Cette femme fait énormément pour mon église et je lui dois beaucoup. A dire vrai, je viens vous trouver parce que je n'ai aucune autre solution... Voyez-vous, son mari..."

Ai-je le droit de dévoiler ce genre de chose à une avocate ? La loi selon laquelle les inconnus ont le privilège des confessions s'applique pour moi. Mon cœur est lourd mais confiant. Je prend une longue inspiration avant de regarder la femme qui me fait face directement dans les yeux, de peur que ma révélation ne m'échappe

"Son mari se montre violent avec elle, jours après jours. Le sentiment d'impuissance me ronge alors je viens vous trouver afin de me renseigner pour elle. Elle est une fervente croyante et a du mal à envisager le divorce comme une solution valable mais pour ma part, je ne peux pas rester sans rien faire."

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Sacré dilemme - Lun 3 Fév - 16:42

Moral quandary

Kyan Skoro & Delilah Sulwyn
All that we are, all that we need, they're different things. Oh, maybe what we are and what we need, they're different things. Do you realize again, you chased an idea ? Healed an earth behind some broken creature.

L'homme brun salua en retour Delilah qui lui avait tendu la main et s'était présentée. Il lui assura qu'il tenterait de ne pas lui voler beaucoup de son temps. Cela ne dérangeait pas l'avocate ; aider, renseigner, cela faisait également partie du travail. Puis elle avait l'habitude d'être l'une des dernières du cabinet à partir le soir, ramenant parfois de la paperasse à l'appartement. Ils allèrent jusqu'au bureau du maître et s'y installèrent simplement. La blonde lança le sujet, sans aucune prétention, sans aucun jugement quant à savoir si ces renseignements étaient pour le prêtre ou pour une tierce personne. Elle savait que les pasteurs avaient droit à une vie conjugale et de famille mais avait perdu le fil quelque part. À vrai dire cela faisait depuis son mariage que la galloise n'avait pas mis un pieds dans une église. Elle était baptisée mais n'avait jamais cru dur comme fer au seul et unique Dieu chrétien. Ni à un dieu d'une autre religion d'ailleurs. Maintenant qu'elle était un peu plus au courant des histoires surnaturelles qui se jouaient à Arcadia elle se sentait encore moins encline à mettre sa foi en quiconque.

La réincarnée observe sagement l'homme d'église assis face à elle. Il n'a pas l'air stressé ou gêné ce qui encouragea la femme à ouvrir le dialogue tout de suite. À la question de l'avocate il rit même. « Écoutez, mademoiselle ... Non, pardonnez-moi. Maître Sulwyn... J'admire votre professionnalisme et votre discrétion. Mais non, il ne s'agit pas de moi. Je ne suis absolument pas destiné au mariage et encore moins confronté au divorce. » Au moins c'était clair. Lylah ne lui en voulu pas pour le mademoiselle, ses clients ne l'appelaient que très rarement Maître Sulwyn. Du moins c'était ce qui se faisait au début puis au fur et à mesure, lorsque les dossiers s'étalaient, ils finissaient tous par l'appeler par son prénom. Parce qu'elle était de leur côté, les défendait bec et ongles. La galloise se tait et écoute alors, sentant que l'explication arrivait, qu'elle n'avait pas besoin de l'encourager à parler. « Je viens de la part d'une amie très chère. Cette femme fait énormément pour mon église et je lui dois beaucoup. A dire vrai, je viens vous trouver parce que je n'ai aucune autre solution... Voyez-vous, son mari... » Toute ouïe, la blonde fronça légèrement les sourcils, elle sentit son cœur accélérer la cadence, comme si ses sens et son inconscient savaient, avant même que ce ne soit énoncé, à quoi était confrontée cette femme dont le prêtre parlait et pour qui il était là. Était-ce vraiment elle qui pressentait ce destin tragique ou bien la déesse de l'amour et des mariages sains qu'elle abritait en elle ? Elle n'aurait su le dire.

Alors ses yeux bleus ne le lâchent pas, elle réfléchit en même temps, reste d'apparence calme. Leurs regards se croisent, s'accrochent, juste avant qu'il ne se confesse. « Son mari se montre violent avec elle, jours après jours. Le sentiment d'impuissance me ronge alors je viens vous trouver afin de me renseigner pour elle. Elle est une fervente croyante et a du mal à envisager le divorce comme une solution valable mais pour ma part, je ne peux pas rester sans rien faire. » Delilah retient un soupir de sortir d'entre ses lèvres. Ce qui aurait été un soupir de dépit reste coincé dans sa gorge. Combien de ces cas avait-elle déjà traités depuis qu'elle était devenue avocate ? Vingt ? En l'espace d'un peu moins de trois ans. C'était énorme et cela ne s'arrêterait sans doute jamais … Le sang de l'ancienne femme battue commença à doucement bouillonner, comme à chaque fois qu'elle se retrouvait face à une injustice accablante.

Le soupir finit alors par s'échapper et elle posa son coude sur l'accoudoir de sa chaise, sa tempe reposant sur le bout de ses doigts, les jambes toujours croisées. « C'est déjà très bien qu'une personne tente de la sortir de là ... » Remarqua-t-elle d'une voix douce, pensive. Si cette femme pouvait compter sur une aide extérieure, c'était déjà un grand pas en avant de fait. Lorsque l'idée du divorce germa dans sa tête à l'époque, la galloise n'avait pas songé une seconde aux lois religieuses, à comment son âme serait condamnée. Parce qu'il en valait de sa sécurité et de sa vie sur Terre, c'était cela qui était menacé et elle avait donc voulu agir en conséquence après des années et des années de soumission et de silence. Lylah n'était pas une bonne chrétienne et ne l'avait probablement jamais été. « C'est aux yeux de l'église que cela n'est pas viable pour elle ? » Demande-t-elle alors pour tenter de mieux comprendre la situation, faisant la corrélation entre la piété de cette femme et son union malheureuse. Elle pouvait comprendre qu'un problème moral était possible dans de telles circonstances. Une inquiétude qu'elle n'avait pas eu pour sa part. « Que se passerait-il concrètement si elle venait à divorcer ? Y aurait-t-il des répercussions sur ses pratiques ? » Fit-elle alors intéressée. Pouvait-on congédier ou renier quelqu'un de l'Église ? Il lui semblait que non, que Dieu était de toutes façons miséricordieux et pardonnait au lieu de punir. Mais peut-être les autres fidèles eux changeraient leurs attitudes envers elle …

Qu'importe, la blonde mis ces questions de foi de côté puis se concentra plus sur le côté concret du déroulement d'un divorce dans ces cas-là. Elle ajouta alors : « Porter plainte serait la première chose à faire. Elle n'est pas obligée bien sûr mais cela aiderait beaucoup à faire pencher la balance en sa faveur et démontrer qu'il est vital qu'elle se sépare de cet homme. » Conclue-t-elle avec fermeté. La Sulwyn ne mâchait pas ses mots, elle était très sérieuse quant au caractère fondamental qu'il en allait de la vie de cette femme. Et elle le serait tout autant devant la cour de justice. « Est-ce qu'ils ont des enfants ? » Demanda-t-elle légèrement inquiète, continuant sa petite enquête afin de pouvoir dépeindre et se faire au mieux une image complète de cette famille.

L'avocate évinça la partie financière pour le moment. Il était de notoriété publique que les défenseurs engagés par chacun des parties s'en mettent plein les poches. Mais Delilah s'adaptait le plus souvent aux bourses, le mieux possible, se permettant quelques entorses lorsque tout allait bien pour elle et qu'elle n'avait pas besoin d'amasser plus d'argent. Les avocats commis d'office étaient également une solution à prendre en compte en cas de petits revenus.
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Sacré dilemme - Jeu 6 Fév - 8:34

 
Entre dévotion et raison



Quand j'en ai fini avec mes déclarations, j'attends une réponse, presque fébrilement. Convaincu d'avoir pris la bonne décision en venant ici, je ne reste cependant pas à l'aise devant cette magistrate à l'air neutre. Finalement, son soupire vient, consterné. Un instant, je crains qu'elle ne prenne le problème à la légère et qu'elle en est venue à la conclusion que je venais simplement de lui faire perdre son temps et qu'elle ne pouvait tout simplement rien faire pour moi.

Ses mots arrivent alors, des mots rassurants et encourageant. Visiblement, comme je l'ai strictement constaté, personne n'ose jamais se mêler des affaires privées de couple des autres, même quand ces-dits autres en viennent à presque fuir le foyer ou redouter le retour de leur mari certains soirs. Pour le coup, je suis rassuré de pressentir que cette femme est du même avis que moi : cela doit cesser.

"Je ne fais que ce je crois juste, Maitre Sulwyn."

La suite de la question est légitime mais cela me surprend presque que la femme en tienne compte. Je trouve cela bien qu'elle prenne en compte les aspects de la vie de mon amie pour me donner son avis. Mon point de vue change légèrement, de "très professionnelle", elle en devient également "attentionnée", deux qualités qui, je le déplore, vont rarement ensemble.

"Bien sur, vous n'êtes pas sans savoir que le divorce est très mal vu dans pas mal de religions. Je suppose que sa famille et sa belle famille doivent aussi la faire douter."

La suite de la question porte sur la communauté elle-même. Malheureusement, n'étant que depuis peu de temps en Arcadia, je ne peu absolument pas présumer des réactions de nos fidèles. Néanmoins, je rassure tout de suite la femme qui me fait face.

"Concrètement, il ne se passerait absolument rien. Elle ne sera pas excommuniée pour ça. Cependant, du point de vue des autres membres, elle risque d'en entendre parler, d'être moins bien perçue, voire d'avoir des remarques. Mais ça, Maitre, ce sera mon travail que d'enrayer ce genre de conséquences."

S'il est une chose que je peux faire pour elle, c'est bien cela : endiguer tout jugement de la part des autres. Ce ne serait pas facile mais cette femme est tellement impliqué dans la vie de notre communauté que tous mes efforts pour elle sont amplement mérités par avance.

Son discourt est péremptoire. Nul doute qu'elle a déjà eu affaire à des femmes récalcitrantes à l'idée de se séparer d'un mari maltraitant, des femmes fortes d'apparence mais qui recèlent une fragilité souvent mise à mal.

"Porter plainte n'a pas eu l'air de lui plaire mais je lui en parlerai à nouveau, j'essayerai de la convaincre. Est-ce possible de faire sans ? De toutes façon, les stigmates sont visibles, j'ai envie de dire."

Des enfants ? Cela pose problème ? Le visage de l'avocate s'est montré légèrement soucieux à cette question. Je sais que le père ne touche pas aux enfants, pas encore du moins.

"Oui, ils ont deux enfants de huit et cinq ans. C'est un problème ?"

D'autres questions me brulent. Il ne faut surtout pas que j'hésite à demander, c'est certainement ma seule et unique chance d'enfin connaître ce que recèle la loi humaine et la vérité cachée derrière l'intimité familiale.

"Je voulais savoir si vous pouviez me donner des conseils pour la convaincre d'aller jusqu'au bout et ne surtout pas abandonner. Je sais qu'elle m'écoutera mais elle s'en fait beaucoup pour sa bienséance vis-à-vis de sa famille. Il faut que je trouve les bons mots dès maintenant auprès d'elle."

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Sacré dilemme - Mer 4 Mar - 20:54

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Kyan Skoro & Delilah Sulwyn
All that we are, all that we need, they're different things. Oh, maybe what we are and what we need, they're different things. Do you realize again, you chased an idea ? Healed an earth behind some broken creature.

Certes la bonté et l'intégrité semblaient disparaître à mesure que l'Humanité s’agrandissait mais à Arcadia il restait des gens attachés à ces valeurs vieilles comme le monde. Lylah avait justement fait la connaissance d'une de ces personnes un mois auparavant. Forcément la situation de cette femme battue touchait une corde sensible chez l'avocate mais ça aurait été pareil pour n'importe quel autre cas délicat. La galloise aurait aimé que quelqu'un l'aide plus tôt, que quelqu'un comme ce prêtre tente de la sortir de son cauchemar. Mais lorsqu'on est coupé de tout c'est plus compliqué ; les années passèrent et elle s'effaça, se laissant dominer jusqu'à ne plus avoir ni voix ni âme. Mettant son propre historique de côté, la blonde continua de s'intéresser à l'environnement de cette femme, ces choses étaient importantes à prendre en compte à ses yeux, savoir qu'elle pourrait compter sur une communauté entière ou pas faisait une grande différence … L'homme en soutane répondit alors à ses interrogations, délivrant les informations nécessaires à la bonne évaluation de cette affaire. « Bien sur, vous n'êtes pas sans savoir que le divorce est très mal vu dans pas mal de religions. Je suppose que sa famille et sa belle famille doivent aussi la faire douter. » Delilah acquiesça doucement, vu comme ça, la pression devait être lourde et certainement difficile à supporter pour cette épouse maltraitée … « Concrètement, il ne se passerait absolument rien. Elle ne sera pas excommuniée pour ça. Cependant, du point de vue des autres membres, elle risque d'en entendre parler, d'être moins bien perçue, voire d'avoir des remarques. Mais ça, Maître, ce sera mon travail que d'enrayer ce genre de conséquences. » Précisa alors l'homme de foi. Ces paroles rassurèrent quelque peu l'avocate. Il était clair que si ce Père avait fait tout ce chemin et s'était arrangé pour avoir des informations sur les démarches à suivre concernant un divorce, il serait à même de défendre et préserver l'intégrité de son amie. La blonde esquissa alors un sourire en coin et hocha la tête. Elle ne pourrait rien faire à ce sujet, c'était sûr. Il fallait espérer que le temps aiderait également à faire taire les plus intransigeants et leurs messes-basses.

Au moins cette partie-là était réglée. Elle pourrait continuer à aller à l'église et conserver sa ferveur religieuse. Nul doutes que la miséricorde lui serait accordée tant cette séparation était presque une question de vie ou de mort. L'avocate continua alors sur la partie juridique, conseillant la déposition d'une plainte afin d'épaissir les fautes à l'encontre du concubin violent. « Porter plainte n'a pas eu l'air de lui plaire mais je lui en parlerai à nouveau, j'essayerai de la convaincre. Est-ce possible de faire sans ? De toutes façon, les stigmates sont visibles, j'ai envie de dire. » Ce n'était pas grave si elle ne voulait pas et ça pouvait tout à fait se comprendre. L'avocat qui s'en chargera pourra très bien faire sans. Le brun lui confirma alors que cette femme avait eu deux enfants avec son mari et demanda si cela posait problème. « En soit non, ça ne change rien, c'est juste un point important à prendre en compte ... » Pour leurs bien surtout, pour ne pas que la séparation soit douloureuse pour eux, que cela les marque à vie. Ce qu'ils devaient vivre au quotidien avec leur père n'étant sans doutes déjà pas bien joyeux … La femme de loi n'avait pas eu d'enfants avec son ex-mari elle ne saurait imaginer comment les choses auraient tournées si elle en avait eu. C'était une chance relative dans toute cette infortune.

Le prêtre demanda alors conseil mais pas pour une question réglementaire, étonnement. Il aurait put poser cette question à n'importe qui mais cela résonna différemment dans le cerveau de l'avocate qui était passée par le même chemin. « Je voulais savoir si vous pouviez me donner des conseils pour la convaincre d'aller jusqu'au bout et ne surtout pas abandonner. Je sais qu'elle m'écoutera mais elle s'en fait beaucoup pour sa bienséance vis-à-vis de sa famille. Il faut que je trouve les bons mots dès maintenant auprès d'elle. » La femme blonde réfléchit, plus que ça même, elle se mit à se rappeler. Se rappeler comment la vie quotidienne était difficile, insupportable. Comment l'envie de ne rien faire et de baisser les bras étaient plus fortes que tout à l'époque. Rester à terre, respirer à peine, ne pas se relever. Elle prit une inspiration avant d'avouer, le regard baissé sur les papiers qui jonchaient son bureau, un peu absente. « Se laisser dévorer, s'écraser, ce n'est jamais une solution. » Un court silence s'installa avant que le maître ne relève la tête vers l'homme qui lui faisait face. Son visage reprit un air plus apaisé et doux, comme si elle avait chassé les vieilles images sombres. « Elle est en droit de demander à avoir une meilleure vie, d'être mieux traitée, c'est une valeur fondamentale. Si elle ne veut pas le faire pour elle et continuer à vivre dans ce calvaire sans nom, il faut le faire au moins pour ses enfants. » Fit-elle en laissant parler son cœur. C'était une question d'estime de soit autant que de sécurité à vrai dire. « Se battre pour sa liberté amène une force insoupçonnée. Toutes les femmes et les hommes que j'ai défendus en sont ressortis la tête haute, prêts à en découdre avec le monde entier. Son mari n'est qu'un frein à la vie paisible qu'elle mérite. Une fois qu'elle en sera loin, tout ira mieux, vraiment. » C'était ce qu'on lui avait dit, ce que son grand-frère lui avait assuré et au fond Delilah l'avait toujours su, il lui manquait juste ce petit coup de pouce, ce soutien, ce filet qui la rattraperait au cas-où. Pour elle ça avait été son frère aîné, pour cette femme ce serait ce prêtre philanthrope. « Sa famille devrait la soutenir dans cette entreprise, car il en va de son bien-être … J'imagine que tout le monde désire son bonheur tout de même, malgré la tâche qu'un divorce infligera à son image. Il lui faut bien comprendre que ce n'est pas ce qui est en jeu ici. Une image, une réputation, ça change, ça se rebâtit et c'est surtout pas important. » Conclut-elle finalement. Elle ne pensait pas que ces mots puissent être d'une quelconque utilité à vrai dire … Sa vision des choses étant biaisée par sa propre expérience. Mais si quelques idées pourraient être reprise pour aider, elle n'y voyait pas d'objections, au contraire. Sa belle-famille, si elle n'est pas faite que de gens aveugles et fermés d'esprits, devraient tout à faire comprendre son choix. Même si cet homme fait partie de leur famille, ce n'est pas une raison pour excuser ou banaliser son comportement, au contraire, ils devraient être les premiers à se tenir face à lui et lui faire entendre raison. Mais les relations familiales sont souvent bien complexes …

Ces vieux démons envolés, la Sulwyn se redressa dans sa chaise et se permit d'apporter quelques détails généraux sur les procédures de divorce. « Il faut savoir, et c'est plutôt une bonne chose, que le consentement des deux époux n'est pas obligatoire pour un divorce. Cela rend les procédures moins longues lorsque les deux peuvent se mettre d'accord c'est certain mais j'imagine que ce n'est pas tellement une possibilité dans cette configuration-ci … » Est-ce que le mari de cette femme accepterait un divorce à l'amiable alors que les preuves de ses violences marquent encore la peau fragile de sa compagne ? Certainement que non … Mais sait-on jamais. « Dans le cas où les deux conjoints sont en accord avec le divorce, il leur suffit de rédiger les termes de cette séparation ; pension alimentaire, garde des enfants, partage des biens, tout ça. Ils n'ont même pas besoin de faire appel à un ou des avocats et n'ont souvent même pas besoin de passer devant un juge non plus, comme ils se sont au préalable mis d'accord et que tout à été convenablement consenti à l'écrit par les deux partis. » Lylah marqua une pause. Elle savait que l'amie du prêtre n'aurait sans doute pas la chance de discuter ainsi de toutes ces conséquences avec son mari malheureusement … Elle présenta alors la deuxième procédure, en se penchant en avant, les mains jointes sur son bureau, l'air sérieux. « Si il y a conflit d'intérêt, le recours aux services d'un avocat est nécessaire. Un avocat par partie. Une motion sera déposée auprès de la cour de justice contre le conjoint en faute ; dans ce cas-là le mari. Ce qui est important et ce qu'il faut qu'elle comprenne c'est que cela est destinée à la protéger, il faut qu'elle se rende compte que ses droits ont été violés et que c'est quelque chose d'inacceptable. » La galloise planta ses yeux bleus dans ceux du messager bienveillant. Malheureusement se battre par avocats interposés était la solution la plus coûteuse, elle le savait bien. « Dans tous les cas la décision lui revient, à elle entièrement, lorsqu'elle s'estimera prête. » Car oui, personne ne pourrait la forcer à briser son mariage, aussi nocif soit-il, il faudra que l'idée fasse son chemin tranquillement dans sa tête d'abord, qu'elle se rende compte de tout le mal qui ressort de sa situation actuelle. Delilah espérait que cela ne mettrait pas trop longtemps et que les mots du prêtre sauront l'atteindre rapidement car un coup de trop et se serait basculer vers l'irréparable, la mort.
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Sacré dilemme - Ven 6 Mar - 18:11

 
Entre dévotion et raison



J'écoute les conseils donnés très attentivement, notant les termes, le choix de la tournure des phrases, et bien sur, la ferveur qui se dégageait de ce discours. Tout ces mots pouvaient amener cette femme à changer définitivement de vie. Pour ma part, cela serait un réel ravissement à la voir sourire à nouveau, devenir la personne heureuse qu'elle mérite effectivement d'être.

Quand ses yeux rencontrent à nouveau les miens, quelque chose de nouveau se passe. Sa réponse n'est visiblement pas finie d'être construite et poursuit son chemin tranquillement tandis que quelque chose se passe. Quelque chose d'étrange à laquelle je suis pourtant très habitué mais que je ne m'attends absolument pas à rencontrer ici.

Sans l'interrompre, j'écoute le déroulement de ses pensées et cela me renforce de plus en plus dans mon impression. Finalement, la réponse est donnée, parfaite, je regrette presque de ne pas l'avoir enregistrée mais je sais que j'ai suffisamment de mémoire pour avoir tout retenu. Le discours est tellement bien construit que je pense le servir tel quel sans même y ajouter de réflexions personnelle ni d'idées religieuses même si certaines pouvaient convenir malgré tout à la situation.

Je baisse la tête, hésitant sur mon impression, avant de me lancer. Mes yeux rencontrent les siens à nouveau.

"Pardonnez-moi, Maître, mais votre réponse admirablement bien construite me fait penser à une confession. Vous avez vécu ce genre de situation personnellement ou vous êtes incroyablement professionnelle ?"

De tout mon cœur, j'espère que sa réponse sera négative. Cette femme possède un masque derrière lequel il est délicat de percevoir la véritable nature. Cependant, mon instinct profond me hurle le contraire : ces mots, ces intonations, cette foi ... autant de preuves qu'une injustice similaire a été commise envers cette femme. Si réellement c'est le cas, alors c'est un argument de plus en faveur du divorce car, effectivement, je pense qu'il y a peu de femmes aussi fortes que cette avocate qui me fait face.

Par la suite, j'écoute les détails un peu plus généraux et plus précis concernant les procédures. Malheureusement pour moi, ces réponses sont relatives et ne parviennent pas à renseigner beaucoup le profane en questions juridiques que je suis.

- Pour ce qui est du consentement du monsieur, j'peux m'en charger s'tu veux ... -

Je ne doute pas que Sheitan soit capable d'aller trouver le mari en question et le convaincre de signer des papiers de divorce de consentement mutuel. Visiblement, cela simplifierait grandement les choses. Sans rejeter totalement l'idée, je ne soutiens cependant pas. Après, Sheitan fait ce qu'il veut de ses nuits et si pour une fois ses actions peuvent-être altruistes, alors pourquoi pas ? Non, il ne faut pas que je me laisse corrompre !

"Si j'arrive à la convaincre, je peux toujours essayer de voir si les deux veulent bien s'entendre au préalable sur les questions de séparation. Personnellement, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de chances non plus mais je vais tout de même essayer s'il en va de leurs intérêts."

Le tour de mes questions a été fait de manière incroyablement précis. En arrivant ici, je n'en attendais certainement pas tant. Si moi-même j'avais des doutes concernant le divorce, je dois dire que dans ce cas, ils avaient été balayés d'une main de maître.

"Merci beaucoup pour votre temps en tout cas. Je vous recommanderai chaudement auprès d'elle et je n'ai aucun doute qu'elle viendra vous voir quand elle sera prête."

Après un rapide sondage de la situation, il ne me reste plus qu'une seule interrogation à poser.

"Une dernière question, je pense malheureusement la plus importante... Si elle venait à accepter, et qu'ils auraient à engager un avocat tous les deux. Combien cela lui coûterait-il ?"

Codage par Libella sur Graphiorum
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Sacré dilemme - Dim 19 Avr - 16:19

Moral quandary

Kyan Skoro & Delilah Sulwyn
All that we are, all that we need, they're different things. Oh, maybe what we are and what we need, they're different things. Do you realize again, you chased an idea ? Healed an earth behind some broken creature.

Au final l'avocate avait parlé ouvertement et comme elle l'aurait fait si c'était cette femme pour laquelle le prêtre cherchait conseil qui lui faisait face. Ses mots auraient été tout aussi durs, tout aussi rassurants et bienveillants. À force de défendre ces époux bafoués, que ce soit aussi bien par une confiance trahie ou bien une sécurité mise en danger par leur moitié, Delilah avait su donner vie à ses discours, touchant l'essentiel et les cordes sensibles de chacun. Elle n'avait jamais les mêmes paroles pour tous, chacun de ses clients étaient uniques même si beaucoup de leurs situations étaient semblables. Pourtant l'idée de ressortir à chaque fois les mêmes arguments ou les mêmes excuses ne lui plaisait pas. La galloise aimait entretenir un lien privilégié avec ses clients, elle voulait qu'ils se sentent écoutés, compris, épaulés. Voilà pourquoi ceux qui ne la connaissent pas prennent maître Sulwyn pour une femme fragile. Une fois dans un tribunal il n'en est rien : un vrai requin, une harpie qui ne lâche pas le morceaux tant que le verdict ne lui plaît pas, que le juge n'a pas changé d'avis ou alourdi la sentence, prête à en découdre pendant des heures. Spécialisée dans les divorces elle sait pourtant également plaider pour d'autres causes mais se voir attribuée l'étiquette divorces sur le front ne la dérange pas plus que ça, au contraire, cela ne fait que surprendre d'avantage ses collègues lorsqu'elle emprunte un chemin qu'on ne lui connaît pas. Elle aime surprendre Delilah et surtout casser les a priori à son sujet.

Peut-être s'était-elle trop dévoilée durant ce plaidoyer-ci, en tentant de trouver les mots pour convaincre cette énième victime de faire le bon choix, de sauter le pas. « Pardonnez-moi, Maître, mais votre réponse admirablement bien construite me fait penser à une confession. Vous avez vécu ce genre de situation personnellement ou vous êtes incroyablement professionnelle ? » Cette remarque intelligente fit esquisser un mince sourire coupable à la femme de loi qui baissa légèrement la tête, fuyant le regard du Père. Voilà une information qu'elle ne partageait pas avec ses clients et dont même certains de ses collègues ou amis n'avaient pas connaissance. Elle se contentait de dire « Je sais. » ou « Je comprends. » le plus souvent, sans développer et comme elle était celle qui venait en aide et qui était payée pour cela, elle attirait plus volontiers l'attention sur ceux qui en avait besoin, s'effaçant facilement. « Ô mais cela n'a rien à voir avec ce pourquoi vous êtes venu me trouver aujourd'hui. » Fit-elle amusée, le sourire étirant encore ses lèvres et ses yeux se reportant à nouveau sur l'homme en soutane. Elle n'est nullement gênée à l'évocation de ce sujet et conserve même son assurance à défaut d'avoir délaissé quelque peu de son sérieux. Preuve sans doute d'une maturité et d'une expérience domptée. Elle sait que l'éviction de la question est flagrante mais n’appuie pas dessus pour autant. « Cela ne pourrait-il pas être un fabuleux mélange des deux ? » Assume-t-elle avec un léger rire, s'évitant ainsi de choisir. Oui un mélange des deux. Serait-elle tout de même si douée dans son travail sans ce passé troublé ? Bien sûr que oui ! Elle avait fait des études pour, s'était démenée pour décrocher sa place, avait travaillé comme une dingue alors qu'elle aurait pu si facilement abandonner. Cette épreuve douloureuse n'avait fait que développer son altruisme et sa force déjà innés.

Après avoir énnoncé le procédé juridique du divorce et donc délivré toutes les informations nécessaires selon les différents cas de figure possibles lors d'un ennuyeux monologue de la part de l'avocate, l'ami dévoué fit part de son intention de tenter de convaincre les deux époux de se mettre d'accord, même si il admit lui-même que cela lui semblait quelque peu irréalisable. Au moins il allait essayer, c'était tout ce qui comptait. Il la remercia ensuite : « Merci beaucoup pour votre temps en tout cas. Je vous recommanderai chaudement auprès d'elle et je n'ai aucun doute qu'elle viendra vous voir quand elle sera prête. » Delilah sourit gentiment et acquiesça. « Je serais ravie de pouvoir l'aider ou bien l'aiguiller, autant personnellement que professionnellement, si jamais elle a envie de parler à quelqu'un qui ne la jugera pas. » L'avocate ouvrit un tiroir de son bureau et en sortit une carte de visite avec ses coordonnées inscrites dessus ainsi que son identité. Peut-être que pouvoir parler ouvertement à une femme qui était passée par là et qui s'en était sortie lui donnerait un espoir et l'envie de s'en sortir à son tour. « Je pourrais même l'aider à trouver un endroit où loger avec ses enfants si besoin. » En tant qu'avocate Lylah avait le bras long et connaissait des associations qui aidaient les femmes en situation de détresse, travaillant souvent conjointement avec ces infrastructures sociales. Il y avait également moyen que la police se charge de sa protection ou bien que l'avocat qu'elle décide d'employer fasse appel à une entreprise pour cela.

Le tour de la question semblait avoir été pleinement discutée entre la professionnel et le croyant. Ce dernier posa cependant une ultime question qui fit, dans un premier temps, légèrement grimacer la blonde. « Une dernière question, je pense malheureusement la plus importante... Si elle venait à accepter, et qu'ils auraient à engager un avocat tous les deux. Combien cela lui coûterait-il ? » Elle s’accouda à son bureau, pensive et reprit son sérieux professionnel. Parce qu'elle avait bien entendu une solution à proposer pour palier à ce problème. « Heureusement il existe beaucoup d'associations d'aide juridictionnelle. Il m'en vient deux en tête que je peux vous recommander sans problèmes, avec lesquelles je travaille parfois. Leur but est justement d'aider les personnes aux revenus modestes à se payer un avocat, peu importe la raison. » Fit-elle confiante. Oui dans ce beau pays qu'est les États-Unis, les citoyens en venaient souvent à devoir s'aider les uns les autres, sans avoir à compter sur leur gouvernement corrompu et moisi jusqu'à l'os. « Ce sera clairement la meilleure solution pour elle plutôt que de passer par un cabinet d'avocat comme celui-ci. » Conclue-t-elle en désignant son propre bureau. Lewis et Dunn était une agence privée alors forcément cela revenait très cher. Lylah se tourna vers son écran d'ordinateur et s'empara de sa souris ainsi que de son clavier. « Je vous imprime les adresses et les informations que j'ai. » Déterminée, cela prit littéralement pas plus de deux minutes à l'avocate pour trouver les renseignements qu'elle cherchait, tout étant impeccablement bien rangé à sa place malgré les apparences. L'imprimante se mit ensuite à travailler, sortant une feuille contenant adresses, contacts, horaires d'ouvertures et numéros de téléphone. Lâchant sa machine la galloise s'empara du papier et le remit également au prêtre. Si ses patrons apprenaient qu'elle aidait quelqu'un à se diriger vers des associations d'aide juridique, ils ne seraient pas contents du tout. Mais Lylah n'en avait rien à faire, dépouiller des familles déjà dans le besoin ne l'intéressait pas. Voilà pourquoi la clientèle du cabinet était le plus souvent constituée de bourgeois.
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