« Là ! Le verre, à droite ! »
« T’es sûre ? »
« Mais oui ! A gauche, c'est ce que je dis ! »

***

« Le bus ? Quel bus ? »
« Le bus, là, en face ! »
« C’est un bus ? »
« Ouais, j’crois ! »
« Ca ressemble à un caddie. »
« C’est peut-être un caddie-bus. »  
« UN CADDIE-BUS, DAMN, HAHA ! »

***

« ILS PASSENT DU QUEEN ! »
« Ils passent du Queen dans ce trou ?? »
« MAIS ALLER, VIENS, FAIS HONNEUR A TON PAYS ! WEEEEEE ARE THE CHAAAAMPIOOOONS, MY FRIEEEENDS ! »
« Quasi sûre que c'est Footloose. »

***

« Cul sec ! Cul sec ! Cul sec ! Wooooooh ! »



***

Jules se réveille en sursaut, assaillie de flashs qui tanguent à mesure qu’ils disparaissent. Tâtonnant autour d’elle pour trouver ce qui vibrait et la tirait de sa rêverie, un violent mal de crâne la cloue sur ce qui lui servait de matelas. La matière était loin d’être agréable ; en réalité, elle semblait même étrangement faite de plastique ; l’odeur qui s’en dégageait ne pouvait pas mentir. La détective réussit à entrouvrir et sa première constatation fut de voir que son fameux matelas était en réalité une bouée en forme de pizza. Ok, il se passe quoi au juste ? Jules se saisit de son portable, ce qui vibrait depuis quelques minutes. Elle vint composer son code avec difficulté, essayant d’oublier la douleur et la nausée qui montait, des relents de gin et de vodka couplés à du vin et un peu de bile. En ouvrant son écran, elle put distinguer le nombre généreux de trente quatre appels manqués, de plusieurs numéros différents et inconnus.

« Mais qu’est-ce que c’est ce bordel… »

Reprenant petit à petit ses esprits, la brune habitue son regard à la lumière pour découvrir une chambre d’hôtel fort classique en dehors de l’apparente apocalypse qui s’y était produite. Entre la bouée pizza, les ballons qui célébraient de jeunes mariés ainsi que le merveilleux message “joyeux anniversaire, 70 ans“, Jules pouvait aisément comprendre que quelque chose ne tournait pas rond et surtout qu’elle n’avait aucun souvenir de la veille. En croisant son regard dans un miroir aspergé de ce qui semblait être de sauce rouge non identifiée, la brune put constater qu’elle été vêtue des vêtements de Roméo, ou tout du moins de son t-shirt vert qu’il portait tout le temps et de son caleçon. Beurk. Elle espérait sincèrement qu’il était propre. Mais qu’avait-il bien pu se passer la nuit dernière ? L’alcool dans son gosier pouvait répondre à sa place : une soirée dans l’excès et avec Roméo, ce n’était pas peu dire. Ses pas la menèrent dans une seconde pièce (visiblement, ils avaient loué une suite comme s’ils étaient Crésus) où elle voit la touffe de cheveux roux dépasser d’un rideau de douche utilisé en tant que plaid. Jules s’approche, secoue un peu son acolyte :

« Hé Roméo, on est où ? Angie va s’inquiéter, lève toi ! »

Elle soulève le rideau de douche pour découvrir que Roméo était dans son plus simple appareil, dans une parodie d’Adam et Eve. Jules pousse un glapissement de surprise et se retourne précipitamment.

« Bloody hell, habille toi un peu ! Bon j’en ai marre, j’appelle un taxi ! »

Ils ne devaient pas être si loin que ça. Alors qu’elle se saisit de nouveau de son téléphone, son réseau se coupe brusquement et un message apparaît. [Bonjour. Vous avez consommé toute vos données à l’étranger…]. L’étranger ? Comment ça, l’étranger ? Un jappement s'échappe de la salle de bains.

« Roméo !! » la détresse dans la voix de Jules se sentait dans toute la suite. Où avaient-ils atterri ? Et surtout, qu'est-ce qu'ils avait fait ?

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« Si tu arrive a lécher ton coude, je te donne ma culotte ! »
« OK POUSSEZ VOUS ! »
« Rend moi fière Roméo ! Elle est en dentelle... »
« ... »
« ... »
« MAIS POURQUOI ? »

***

« Cap ou pas Cap Roméo ? »
« De faire quoi ? »
« Te faire tatouer ! »
« CARRÉMENT ! »
« Ok, c'est moi qui choisis ou et ce que ce sera... »

***

« JULEEEEEEEEEEES !!!!!!! »
« ROMEOOOOOOOOOOO !!!!!! »
« JULEEEEEEEEEEES !!!!!!! »
« ROMEOOOOOOOOOOO !!!!!! »
« VOS GUEULES ON ESSEYE DE DORMIR ! »
« ... »
« juleeeeeeeeeeeees... »
« roméo........ »

***

Il entend quelqu'un lui parler au loin, mais il ne comprend foutrement rien. Il a les yeux fermés et n'arrive pas a les ouvrir. Il tente même pas en fait, il est dans une sorte de sommeil paradoxal, une transe mythologique et n'entend même pas Flynn l'emmerder. Il murmure dans son sommeil, la quête, la quête, il ne sait pas trop quoi, mais il est question d'une culotter légendaire, une culotte qui rend les fesses toutes douces et ultra bonnes. Autant dire que l'avoir serait la meilleur des choses pour Roméo, mais pour le moment, ce n'était pas encore possible. Quelque chose sur le ventre le bloquait, quelque chose de lourd, comme une barre de fer qui le maintenait. Il entend du bruit plus proche, mais n'arrive pas a bouger. Il tente de se défaire de la barre de fer, mais rien n'y fait, elle reste la, trop forte, trop dure, trop imposante pour qu'il se redresse. Puis il l'entend clairement, Jules qui l'appel a l'aide ou quelque chose du genre alors il se redresse d'un coup et respire comme s'il sortait d'un plongeon en apnée.

« BARRE DE FEEEEEER ! »

Il l'aggripe, la pousse et comprend que jamais elle ne partirait, car elle était bien malgré elle attachée a lui depuis sa naissance... et bien en forme des le réveil. Il cligne des yeux, comprend pas du tout ce qui lui arrive, se redresse, dérape, se lève comme si de rien n'était, voit des trucs chelou tout autour de lui comme un poulet pas vivant, genre le poulet rôtis du dimanche en train de flotte dans un aquarium.

« Ils sont ou les poissons putain ? »

Une drôle de question... surtout qu'il s’attardent a des détails futiles alors que c'est une zone de guerre tout autour de lui. Il sort de la pièce et trouve un collier de perles noires au sol et voir Jules.

« Depuis quand tu porte des perles comme ca ? »

Ce n'étaient pas des perles a porter autour du cou petit Roméo... Tu es loin du compte !

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« JE SUIS LE ROI DU MONDE ! »
« C’est pas ça, la scène !! »
« C’est quoi alors ? »
« Tu voles. »
« Ah oui ! JULES, JE VOLE ! »

***

« Tiens moi la main ! »
« On saute à trois ! Un... deux... »
« Mais vous êtes dingues !! Qu’est ce que vous faites ?! Descendez de là ! »

***

« ¿ Luna de miel ? »
« Hein ? Il dit quoi ? Euh... »
« Ouais, attends, miel ça veut dire miel, du coup il nous propose à manger ! »
« Haaan je savais pas que tu parlais espagnol ! »
« Sí, señor ! Miel ! »

***

Roméo se redresse d’un coup et Jules fait volte face pour oublier sa nudité. L’homme était loin d’être mal formé bien au contraire mais la détective ne souhaitait pas en voir davantage, surtout une partie précise de son anatomie.

« Mais quoi barre de fer ?? » crie-t-elle en retour, les mains sur les yeux. Elle l’entend tomber et se relever, essayant de trouver un équilibre malgré la gueule de bois. A sa réflexion, Jules écarte les doigts d’une main et cache les parties de Roméo de sa vision. « C’est pas mes perles ?! » Jules les éloigne d’un coup de pied avec un visage dégoûté puis elle redresse la tête, visiblement surprise :

« Quels poissons ? » puis la réalisation lorsqu’un vague souvenir la frappe. « Merde, les poissons !! » Elle se précipite dans la salle de bains pour ouvrir la cuvette des toilettes et découvrir une nuée de poissons rouges barbotant dans le fond. Jules se passe une main sur le visage :

« Mais c’est quoi ça ? »

La détective se retourne pour constater que le fléau n’avait pas épargné la pièce qui non seulement était trempée mais où se trouvait des maillots de bains. Aucun souvenir de s’être baigné cependant...

« Roméo ! » hèle-t-elle. « Si c’est toi qui a caché mes affaires, rends les moi tout de suite et récupère ton t-shirt ! Sinon tu te trimballes à poil, je rigole pas !» Ça ne pouvait être que lui. La nausée lui monte de nouveau : « On a trop bu, je crois. Tu te souviens de quelque chose ? Appelle la réception pour avoir des infos ! » L’heure à laquelle ils avaient débarqué par exemple.

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« Ils nous ont même laissés des ballons à gonfler! »
« Des ballons?»
« Oui regarde! Oups, ils glissent entre les doigts! »
« … Ce ne sont pas des ballons Roméo. »

***

Il ne fait même pas attention à sa condition physique, de toute façon, il a mal partout. Le réveil est violent, désagréable, mais au moins il est avec Jules et avec Jules, ça va forcément aller. Pas de chance, ça semblait pas aller fort pour elle, elle se cachait le visage, criait un peu trop fort à son goût.

« Non mais j'avais l'impression qu'une bare de fer m'empêchait de me lever! Mais c'était ma b... ma b... » Et comme par magie, le visage du jeune homme passe du blanc au rouge et comprend enfin qu'il est totalement à poil. « C'ETAIT MA BOUTEILLE. » Crie t'il en retour tout en soufflant fort pour reprendre ses esprits. « Mais pourquoi j'suis à poil, pourquoi elle a mes fringues...!? » Il émerge et comprend pas plus ce qu'il se passe.

Jules vire son collier de perles au sol et Roméo est bien trop prude pour comprendre que son utilisation est purement sexuelle. Finalement elle file vers les toilettes et surprise, il y a des putains de poissons dedans! Ils étaient la dedans! « Oh qu'ils sont mignons! Mais pourquoi ils sont la? » Franchement il comprenait rien à la situation et ça commençait à devenir très gênant. Il se fait engueuler et prend une mine de victime. « Je vole que des petites... je vole pas toutes les fringues des gens okey? Faut juste chercher dans ce... bordel... » Oui, chercher... « J'ai... des brides de souvenirs, tu étais en train de faire le remake de Titanic je crois... » Il se gratte les cheveux et se dirige vers le téléphone qui est posé au sol à côté d'un lit sans dessus dessous et glisse sur un truc.

« AIE! » Il se frotte de nouveau la tête et remarque la capote au sol et ne comprend pas ce que c'est. Il n'en a après tout jamais utilisé et n'a jamais vraiment eu l'occasion d'en voir non plus. Il l'a prend dans ses mains, ne comprend pas et la jete par dessus l'épaule avec de décrocher le téléphone. « Alo, y a quelqu'un? » Il appui sur les touches et a enfin quelqu'un au bout du téléphone. « Salut, je m'appel Roméo et je sais pas ou je suis, on est ou? » Il hoche la tête alors qu'on lui parle. Il comprend pas un mot de ce que la jeune femme dit. « Ok merci, mais vous pourriez arrêter de manger la bouche pleine, je comprend pas un mot. » Il regarde Jules. « Pourquoi elle dit des lettres comme dans Motus ? » Il acquiesce encore, et comprend juste le mot ESPAGNOL. Il offre un pouce levé à Jules, montrant qu'il gère la situation. « Je suis pas super bon dans votre langue, mais j'ai appris deux trois trucs à l'école pour m'en sortir dans des pays dangereux. Alors écoutez moi bien : Donde esta la bilblioteca? »

Il l'entend râler et elle raccroche. « J'crois qu'elle a pas compris que je lui demandais ou on se trouvait. » Roméo, level cent en espagnol. Mais pourquoi ca parlait espagnol ici putain?

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« Deux ! Deux places ! Dos ! »
« T’as le mal de mer ? »
« Carrément pas ! »
« Pourquoi t’es verte alors ? »
« .... »
« Noooon pas sur mon pull ! »

***

Jules se penche au dessus de la cuvette pour voir les poissons et Roméo vient constater aussi. Un temps de réflexion prend la brune tandis qu’elle essaye de retrouver ses souvenirs de la veille. Soudain, elle croit revoir Roméo remplir un des préservatifs que leur avait donné quelqu’un et y mettre les poissons pour les jeter dans les toilette en criant "rendez leur leur liberté !". Jules secoue la tête en poussant un long soupir fatigué, ces foutus préservatifs qui avaient été utilisés pour tout sauf leur utilisation primaire. Même dans le pire des états, jamais le duo ne se serait adonné à une telle chose.

Le rouquin court jusqu’au téléphone pour appeler la réception mais l’échange ne semble pas les éclairer pour autant. Elle aurait pu éclater de rire si elle n’était pas complètement perdue. Elle secoue la tête :

« Pourtant ça avait l’air super clair, ce que tu lui as demandé. T’as un super accent ! Laisse tomber, va. »

Ce n’était même pas ironique pour elle qui était incapable d’aligner deux mots espagnols. La détective tourne en rond dans la pièce, hantée par l’idée des catastrophes que Roméo et elle avaient pu commettre.

« Il faut qu’on sorte d’ici pour se renseigner, en bas ! Il va bien y avoir un panneau pour nous dire où on est... »

Elle regarde ses sa tenue et jette un drap sur le corps nu de Roméo :

« Par pitié, enfile quelque chose, alors ! »

Puis, la brune se redresse d’un coup :

« Hé, j’ai même ton slip sur les fesses. C’est forcément toi et si c’est pas toi... alors mes vêtements et mes sous vêtements ont disparu. »

L’électrochoc nécessaire à Roméo pour se mettre aux recherches immédiatement et leur permettre de quitter la scène du crime.

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« holà! »
« holà! »
« holà! »
« como està ? »
« como està ? »
« como està ? »
« ... »
« tu vois je t'avais dis que ça marcherait pas de répéter tout ce qu'ils disent pour qu'on se face comprendre! »
« tu vois je t'avais dis que ça marcherait pas de répéter tout ce qu'ils disent pour qu'on se face comprendre! »
« ... »

* * *

Ils font que des conneries les deux la quand ils ont trop bu. Ils le voient bien maintenant, c'est l'enfer dans l'appartement, l'un est à poil, l'autre porte les fringues de celui qui est à poil, tout est sans dessus dessous et ils ne se souviennent pas vraiment de ce qui c'est passé. Il tente d'appeler la conciergerie ou l'acceuil, mais il constate qu'ils parlent pas la même langue et ils se comprennent pas du tout malgré le fait que Roméo face un effort de parler espagnol. Le client il est pas rois pourtant? L'américain, c'est la langue la plus parler au monde non? Elle fait pas d'effort cette femme. « Ouai, elle devait pas être heureuse. A l'école j'ai eu un F en espagnol. C'est quand même foutrement plus proche du A que du Z. » Il acquiesce. Franchement, c'était une bonne note non?

Jules propose de sortir de la pour mieux comprendre et lui jete finalement un drap sur lui pour lui demander de s'habiller. « Tu crois vraiment que c'est ma priorité? Franchement? » Il avait tellement mal à la tête et avait bien l'impression que la chance avait tournée pour lui. Il devait faire attention. Il enroule le tissus autour de sa taille du mieux qu'il peut et avant de le nouer correctement il le laisse glisser entre ses doigts, comme sous le choc. Jules vient de dire quelque chose qui parler au cœur comme à l'esprit de Roméo. « KOAAAAA? » Les fringues de Jules ne sont pas la. Sa petite culotte non plus? La sacrée, le saint graal? Les yeux amorphes du rouquin deviennent étrangement vifs d'un coup et le voilà en train de mettre encore plus le bordel dans la suite. Tout vole, mais de façon méthodique. Il balance le tout dans un même coin histoire de ne rien perdre!

Il se redresse finalement avec un truc dans la main, mais ce n'est pas des fringues de femmes. Ni même des fringues d'hommes. Il lâche finalement ce truc en le balançant derrière lui, ne sachant pas pourquoi tout ce cuire était fait. « Nop. Pas ça. » S'il avait été un chien, il aurait la truffe au sol et aurait rapidement sentit la douce odeur de la jeune femme à ses côté, mais rien. Rien du tout! « MAIS OU EST ELLLLLLLE? » La culotte sacrée! Il se fichait du reste, il n'y avait qu'elle qui comptait en fin de compte non? Il trouve finalement un t-shirt qu'il enfile, un peu trop petit avec écrit dessus ME GUSTA LA POLLA. « La polla? C'est un plat tu pense? » Il était bien loin de la vérité... Il trouva même un pantalon en cuire qu'il enfila et qui était vraiment, vraiment trop serré. Il se tortilla dans tous les sens pour le fermer et avait l'impression que ça pourrait exploser à n'importe quel moment.

« J'suis... prêt à sortir? » Il savait pas à qui ça appartenait, mais il avait des goûts étranges. Il était bien trop serré de haut en bas ! Un truc dans la poche et il trouve un papier chiffonné, une addition. « J'ai un indice! J'ai un INDICEEEEE! » Il y avait écrit le nom du bar, l'adresse et la ville! El Pecado, un bar gay friendly comme dirait l'autre...

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« Cap ou pas cap ? »
« De quoi ? »
« De monter sur scène et de danser. »
« Carrément cap ! »
« Si tu gagnes plus de 100 pesos, j’fais ce que tu veux. »
« OK, ALORS LA… »

***

Jules lève les yeux au ciel à la réflexion de Roméo, lui jetant un solide : « Parce que t’as été à l’école ? » sur un ton mi désabusé mi amusé. La détective ne pouvait pas l’imaginer derrière un bureau, lui qui était sans cesse à courir dans tous les sens, il était si plein de vie qu’il aurait pu ambiancer un enterrement à lui tout seul. Haussant un sourcil à sa remarque concernant ses vêtements, elle secoue la tête, lui confirmant que ses affaires étaient introuvables. Ni une ni deux, le duo se met à fouiller la totalité de la suite, découvrant au passage un nombre incalculable d’affaires qui ne leur appartenait pas. La recherche étant infructueuse, la brune se met en tailleur par terre, essayant d’occulter le bazar ici présent qui n’avait strictement ni queue ni tête et qui était probablement leur oeuvre de deux jeunes bourrés… Et peut-être plus. Le mal de crâne qu’ils partageaient ne pouvait pas seulement être dû à la déshydratation… Impossible. Massant ses tempes du bout des doigts, Jules ferme les yeux et essaye de rassembler ses souvenirs en marmonnant :

« Ok. Je suis détective, je peux bien enquêter, c’est dans mes cordes, bon sang. Qu’est-ce qu’il a bien pu se passer cette nuit ? »

Si elle avait su, Jules aurait plutôt dit “avant hier“… Car une journée entière avait du être sacrifiée pour les remettre de leur émotions et surtout, pour terminer leur périple. Au lieu de ça, elle se souvient être sortie du cabinet avec Roméo, promettant à Jan qu’ils ne rentreraient pas tard car il était évident pour elle qu’ils finiraient par comater sur le canapé de la salle d’attente plutôt que de rentrer à son appartement. Ils étaient sortis, avaient prit un verre puis deux… Puis la musique… Puis le bar… Puis la boîte de nuit… Et après les derniers souvenirs du dancefloor… Tout était flou. C’est l’exclamation de Roméo qui la ramène à la réalité et lorsque la jeune femme ouvre les yeux, elle le trouve dans une tenue fort atypique et elle cligne des paupières pour être sûre de ne pas être encore sous l’effet d’une quelconque substance.

« Roméo… Roméo, c’est pas… » sa phrase meurt avant d’être achevée car elle est consciente que de toute façon, ils n’ont pas le choix. Remettant de l’ordre dans sa crinière puis dans cette de Roméo d’un coup de main, le duo maléfique scrute le papier sorti de la poche du photographe. Ils arrivent à déchiffrer l’adresse, non sans mal à cause de leur gueule de bois, puis Jules hoche la tête :

« Bah oui, on y va ! On va se faire indiquer le chemin ! »

La détective récupère ses affaires personnelles qu’elle enfouit dans le sac à dos qu’elle réussit à repérer dans la pièce puis elle traîne le rouquin derrière elle tandis qu’elle se rend jusqu’à la réception. Là bas, la secrétaire les regarde d’un drôle d’air ; comment lui en vouloir quand Jules semblait sortir du lit et que Roméo semblait sortir… Eh bien, sortir, déjà, c’est pas mal.

« Euh. Hola, je suppose ? »
« Holà, senorita. »
« Ouais, senorita, c'est moi. »

Jules lui montre l’addition et par une série de gestes assez étranges réussit à faire comprendre sa demande. La brune fait volte face pour partager sa découverte. 

« Elle a dit qu’il fallait prendre un taxi, aller à gauche puis à droite, grimper la montagne et trouver les ours. Enfin, j’en suis pas certaine mais elle parlait vite. Du coup on va juste appeler un taxi. Et toi, en tant que porte bonheur, tu vas te faire un plaisir d’aller le héler dehors, j’te regarde. »

Oh oui, elle le regarderait de loin ! Elle filmerait, même.

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« Jules tu m'avis dis qu'il y aurait plein de belles choses a voir ici et surtout des culottes ! »
« Mais siiiiiii ! Regarde bien ces monsieurs, ils ont de belles culottes !  »
« NON ! Tu m'as roulé dans la frangipane la ! »
« Hihi, hola senior ! Una dansa por favor ! Sans la culotte ! »
« NAAAAAAAAAAAAAN ! »

* * *

C'était comme un cauchemars éveillé. Jules avait perdu toutes ses affaires et surtout sa petite culotte qui aux yeux de Matthew était la plus belle des choses qu'il n'ait jamais vu de toute son existence. La créature en lui semblait ne plus vouloir communiquer a ce sujet la et semblait hiberner. Elle avait du apprécier les folies de la nuit dernière bien plus que lui ! Il tenta de communiquer avec la femme de l’accueil, mais ça ne fonctionna pas et Jules fut surprise qu'il soit allé a l’école. « Ben oui, c'est si surprenant que ca ? » C'était a l’église bien entendu, la ou il avait grandit, mais c'était sa sœur bien aimée qui faisait les cours alors il était assidu et très concentré sur cette dernière et non pas ses cours malheureusement, sinon il aurait comprit qu'un F est la plus mauvaise note et que tout le rouge sur sa fiche n'étaient pas des marques d'amour mais bien des marques soulignant ses erreurs.

Jules s'installa au sol pour tenter de trouver des solutions pendant que Roméo retourner l'endroit a la recherche de fringue et de culotte légendaire, mais rien. Il trouva juste de quoi s'habiller, mais c'était a peine a sa taille ! A chaque mouvement il avait l'impression que ca allait exploser dans tous les sens. Il trouve un indice et tout en se remettant un peu en ordre, ils sortirent de la chambre et il laissa la détective privée tenter de faire parler son espagnol. Roméo faisait mine de tout comprendre hochant la tête comme s'il était bilingue. Elle revint finalement vers lui pour lui expliquer ce qu'elles s'étaient dit et le voila qui doit porter la chance pour appeler un taxi.  « J'avais plutôt comprit qu'elle te disait que tu avais une drôle de dégaine et que tu pouvais trouver des sandales par cher en allant tout droit. Comme quoi l'espagnol ca porte a interprétation.  »

Ils sortent et c'est la folie dehors, du mouvement dans tous les sens. Il fait aussi terriblement chaud et ça colle avec son pantalon en cuire ou latex ou on ne sait quoi. Il tente d'appeler un taxi, mais personne ne s'arrête sauf un qui le voit au dernier moment et s'arrête genre, sur Roméo, qui avec ses deux de tensions se fait propulser sur le banc de poissons frais a un mettre de la.  « Je crois que la chance a tournée Jules. J'aime pas ca ! » Il a mal aux jambes, mais arrive a se relever. Il a quand même de la chance et fait comme s'il avait pas mal.  « On est pas des tapettes nous les Ricains wesh. » Son t-shirt disait pas vraiment la même chose.

Ils prirent finalement le taxi qui leur offrit la course a cause de l'accident, surement avait il peur de se faire poursuivre et une fois devant le bar, Roméo frissonna. « Je sens comme une perturbation dans la force... On m'appel ailler... » Des hommes dans la même tenue que lui, qui déjà étaient en train d'approcher en les appelant par leurs prénoms. Il était temps de fuir.
 

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« Non mais je sais pas, je le sens pas. »
« Mais siiii, c’est quand la dernière fois que j’ai fais un truc inconscient et dangereux ? »
« J’ai fais une liste. Elle est par ordre chronologique. »
« Juuules, aller quoi… »

***

Jules reste confortablement installé devant la devanture de l’hôtel, fringuée comme une maman de quatre enfants qui n’aurait pas eu le temps de se doucher avant d’amener ses bambins à l’école. Et en réalité, c’était presque ça, Roméo valait bien quatre gosses en bas âge. Elle observe avec attention son compagnon d’infortune tenter de stopper un taxi, c’est peine perdue car personne ne fait attention au garçon habillé de cuir moulant. Au moment où la voiture le percute, Jules lâche un petit cri de souris et se précipite sur le rouquin :

« Ca va ? T’as rien ? »

Elle l’examine un instant, véritablement inquiète de son état puis elle reprend, pour éviter qu’il ne se fasse d’illusions:  «

« Dis moi que t’as rien, j’ai besoin de toi pour me porter si on trouve pas mes chaussures ! »

Oui, bon, les priorités… La brune se redresse brusquement et lance un regard noir au conducteur de taxi qui se redresse de son tableau de bord et ouvre la porte côté conducteur en déblatérant ce qui ressemblait à des questions mais pour Jules qui ne savait pas aligner trois mots d’espagnol, ça ressemblait surtout à des insultes. Elle saute sur ses deux pieds pour venir affronter le chauffeur, de sa petite hauteur elle n’atteint même pas le menton de l’homme mais peu importe, personne n’avait le droit de blesser Roméo et de s’en sortir indemne.

«  MAIS REGARDE OU TU VAS TOI ! Tu aurais pu l’tuer ! »
« Lo siento pero estaba en el camino… »
« MAIS CAMINO TOI-MÊME ! »

Jules est douce, d’ordinaire. Elle ne lève jamais la voix, reste confortablement dans son silence en attendant de sortir la réplique qu’il fallait au bon moment. Mais la fatigue, le mal de crâne, l’inquiétude et l’angoisse avaient un drôle d’effet sur la jeune femme. Elle parvint à se calmer lorsque des clients de l’hôtel vinrent se mêler de l’histoire et le chauffeur accepte de leur offrir la course pour se faire pardonner. En réalité, la détective lui aurait bien foutu son poing dans la bouche mais elle n’allait pas cracher sur un trajet gratuit, elle voulait comprendre ce qu’il s’était passé la veille et pour cela, elle devait accepter d’être aidée.

Une fois devant le bar, Roméo fit part de son inquiétude alors que déjà à l’entrée on s’agitait en les appelant. Jules hausse un sourcil :

« Eh bien, je crois qu’on s’est fait des copains… »

Sortant du véhicule avec un dernier regard assassin, Jules se dirige vers l’entrée du bar où on les reconnaît. L’un des habitués parle un peu anglais et permet au duo de se rappeler d’une partie de la soirée, en tout cas de la partie boîte de nuit. Mais surtout, de la chose la plus importante :

« Vous, les américains, vous savez vous amuser ! On a besoin de plus de monde comme ça à Mexico ! »
« Haha, ouais, pendant un instant, j’ai cru que t’avais dis qu’on était à Mexico. »

Silence.

« On est à Mexico ? »
« Pour sûr, ma petite dame. »

Jules fait volte face vers Roméo, les yeux écarquillés :

« Comment on est venus jusqu’à Mexico ?! On était dans un bar à Arcadia ! »

Elle jure entre ses dents, incapable de refaire le fil de la soirée dans sa tête et se morfondant sur leur situation. Elle décide de franchir les portes du bar pour découvrir la piste de danse. Balayant la scène du regard, un souvenir fugace lui revient en mémoire :

« Hé, mais t’as dansé sur ce podium, là bas ! »

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« JULES! Regarde ils m'offrent des poivrons! Ils sont gentils ici non? »
« el americano está completamente loco... »
« JULES ! Ils en mettent même dans mon cocktails ! »
« ROMEO ! NON ! Fais pas... Oh le con. »

* * *

Roméo se fait gentiment pousser par le taxi alors qu'il n'a franchement pas besoin d'aide pour être déjà en mauvais état. Comme il le dit, la chance a forcé du tourner vu comment la journée commençait et vu comment la soirée devait s'être déroulée. Mais pas grave ! Il avait l'habitude de ce genre de situations, il devait juste... laisser couler et se préparer mentalement à en prendre plein la tronche pendant une bonne période. Mieux valait en rien qu'en pleurer et de toute façon, Roméo était du genre à se laisser faire. Jules s'approche de lui pour voir si tout va bien et le fait même rien.

« T'inquiète pas, même avec deux bras en moins je trouverais la force de te porter. »

Il était comme ça, elle était sa Juliette en un sens. Celle qui était au dessus de tout autre chose malgré sa petite taille. Celle qui prenait le plus de place dans son cœur alors qu'elle pesait pas grand chose et était toute fine. Il laisse la jeune femme dialoguer en paix avec le chauffeur de taxi, elle sait y faire pour apaiser les tensions et pas un mot vole plus haut que les autres. Finalement sa grande diplomatie leur permet de rentrer dans le taxi qui les déposent à l'adresse. Entre temps, il a le loisir de voir la ville, c'était... pas Arcadia en tout cas. Mais les odeurs de bouffent avaient un savant mélange d'envie et de répulsion. Sûrement cette sacrée gueule de bois qui tambourine.

« Je me ferais bien une pizza... » lâche t'il en sortant de la voiture. 

Mais déjà il voit que ça va pas ce passer comme il l'a prévu. Des gens approchent, crient leurs noms. Oui, il est pas serein surtout à la vue de leurs dégaines. « Des copains ça ? » Il se sentait presque déshabillé des yeux par les types qui s'approchaient et déjà l'un d'entre eux venait leur parler en anglais disant qu'ils savaient bien s'amuser et surtout qu'ils étaient à mexico. Jules capte tout ça plus vite que lui, faut dire que Roméo il se colle de plus en plus vers la jeune femme au vu des hommes qui se rapprochent de lui en lui parlant et en faisant des gestes étranges tout en riant. C'était pas drôle tout ça !

« Mexico ? Mais naaaaaaan ! Mais pourquoi ? Y avait quoi dans nos boissons ? Ils nous ont volé un organe la ou quoi ? Putain de mangeurs de tacos ! » Il tire sur son t-shirt trop moulant pour regarder s'il n'y a rien qui lui a été retiré et ne remarque qu'un putain de dessin d'une pizza sur son pectoral gauche. « Non mais Jules putain regarde ! » Il se met à rire. C'était trop drôle, mais c'était typiquement le genre de tatouage qu'il aurait pu faire s'il n'avait pas été complètement ivre. Il n'en voulait pas, de tatouage, une peau pure et fraîche, tout comme lui. Mais non !

Il regarde la piste de danse ou il aurait dansé. « KOAAAA ? » Il se fait siffler une fois sans son t-shirt par les monsieur autour d'eux. « Ah oui je m'en souviens. » Poker face, qu'est ce qu'il lui avait prit, en tout cas il se souvient de la pluie de billets. Il file vers la piste à la recherche d'indice et retrouver ses basket et les chaussure de Jules. « J'ai nos chaussures ! Désolé je te porterais pas ! » Il revient tout content. « Ils savent ou on est partit après ? » Ouai, il laissait la jeune femme faire tout le boulot alors qu'on lui touchait les fesses. Un petit « Hiiiii » jaillit de ses dents avant qu'il se planque derrière sa patronne. « Je me sens tel un animal traqué, on peu y aller ? »
 

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« Hé regarde, ils fêtent un anniversaire ! Viens, on pique un bout de gâteau ! »
« Ohlala, attends, je sais la chanson ! »
« Bonjour madame ! Cumpleano feliz ! »
« Il doit pas lui rester beaucoup d’anniversaires à fêter, hé ! »
« CHUUUT »

***

Jules fixe les podiums, les lumières mortes qui d’ordinaire étaient braquées sur les estrades, le sol encore témoin des frasques de la veille. Son talon collait désagréablement sur ce qui semblait être, sans qu’elle ne puisse vérifier à cause de la pénombre, des étendues d’alcool abandonnées, échappées des verres qui s’étaient entrechoqués sur la piste de danse. Les effluves de sueurs mélangées aux phéromones ne s’étaient pas encore dispersées au lever du soleil, principalement car les lieux n’étaient pas agrémentés de fenêtres permettant à l’air frais de s’engouffrer dans la caverne des excès. Quelques souvenirs semblent flasher dans son esprit, des bribes de soirées perdues dans les limbes du temps qu’elle n’arrivait à rattraper que partiellement, qui lui échappaient inlassablement comme un jeu auquel elle ne pouvait pas gagner. La détective fronce les sourcils lorsque l’image de Roméo se tortillant à moitié nu sur l’estrade lui est imposée dans l’esprit et elle secoue vivement la tête pour pour l’envoyer balader au loin dans son inconscient et essayer de se concentrer sur l’instant présent ou tout du moins sur ce qu’elle pouvait rattraper de moins indécent. Une idée lui vint soudain en tête, lorsqu’elle se rappelle que la petite danse de son acolyte leur avait ramené quelques billets : « Tu n’as pas un peu d’argent dans tes poches aussi ? Ça pourrait servir à faire cracher quelques informations à ces messieurs… » L’argent délie les langues aussi bien que les jolies formes mais Jules n’en avait pas et surtout elle ne souhaitait pas utiliser ce genre d’arguments. Par contre, le rouquin… Non, en y réfléchissant, il n’était pas du tout du genre à se laisser ainsi regarder, surtout par des hommes.

Tout ceci ne les menait pas à grand chose. Ils n’avaient strictement aucune idée de la manière dont ils avaient atterri dans cette boîte mais lorsque Jules fait volte-face, elle remarque le nouveau tatouage de Roméo sur son pectoral et enfouit sa tête dans ses mains en réalisant qu’il s’agissait de son propre chez-d’oeuvre. « Merde, je suis désolée ! Je sais pas ce qu’il m’a prit ! » Elle redresse la tête brusquement : « Mais quel tatoueur accepte de faire son boulot sur un sujet complètement bourré ? » La réponse était toute seule : un tatoueur qui ne travaillait que pour l’argent. Soudain rejoint par leurs amis de fortune, Roméo vient se cacher derrière elle et elle bombe le torse comme si son pauvre mètre soixante six pouvait l’aider. Elle fit elle-même l’interrogatoire, finissant par découvrir l’étape précédent leur arrivée au bar : le port. « Je crois qu’il faut qu’on aille au port, on a sans doute passé l’immigration, ils doivent peut-être savoir ! » Un des garçons s’approche de Roméo, un sourcil levé, le sourire intéressé : « Te gustas la polla ? » Réfléchis, Jules, vite. « Non, il est végétarien ! » Et elle saisit la main de son compagnon d’infortune pour courir à l’extérieur. « Il faut qu’on trouve le port, avant qu’on ne finisse coffrés pour un truc dont on se souviendrait pas. » Elle était certaine à cent pour cent qu’ils avaient du faire quelque chose d’illégal dans le coin…

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« J'étais pas prêt à ça Jules! »
« A quoi? »
« A perdre ma virginité... »
« IL T'A JUSTE FOUTU UNE FESSEE! CA VA ALLER A LA FIN! »
« J'étais pas prêt à ça Jules... »
« … »

* * * *

Il n'aurait certainement jamais imaginé se retrouver à danser sur ce genre de scène, bien qu'il était complètement dingue dans sa tête, il avait tout de même deux choses pour l'empêcher de faire ça : une chance hors du commun et surtout un instinct de survie hors norme. Malheureusement, il se souvenait un peu plus des billets volant vers lui, de ses fringues tombant vers Jules et d'une main un peu trop baladeuse sur son fessier. Et ce n'était pas celle de Jules malheureusement! Il frisonne rien qu'à l'idée et malgré son état, prendrait bien une tequila pour faire passer le tout. Surtout lorsqu'il remarque le tatouage sur son pectoral gauche. Bordel de merde! Il aime la pizza, mais il y a une limite quand même! Heureusement; elle est pas trop mal faite la petite part de pizza, mais il faudrait bien qu'il se face dépister contre une maladie du coin. Il avait entendu parler de la Tourista. Ce genre de maladie que tous les tourristes choppent. Il voulait pas perdre un bras ou un bordel du genre à cause d'un petit voyage initiatique. « Heureusement, il y a pas écrit JulesXRoméo4ever... » Il cherche quand même s'il y a pas quelque chose du genre sur sa peau, mais non, heureusement.

Roméo tente de se cacher derrière sa patronne. Les gars ici et la semblent tout à fait sous le charme de sa roussitude et très franchement, il est pas super fan du regard qu'on lui porte. Un mauvais mouvement, une fuite mal gérée et il craque son pantalon comme personne. Jules tenta d'expliquer qu'il était végétarien avant qu'ils ne filent à toute allure dehors, il fallait qu'ils trouvent le port, lui comme elle se souvenez d'une arrivée sur un bateau. « Ok j'appel un taxi je sais comment faire! » A peine fait un pas, lève le bras qu'un taxi déboule et freine à fond tout en tapant une seconde fois Roméo. La chance l'avait décidément quitté pour aujourd'hui. Il se relève en un instant, sautillant sur place. « Tout va bien! Même pas mal! » Il toussa, c'était faux, mais il entra dans le taxi. « direction le port! POISSON! Tu comprend? POISSON? » Le chauffeur fit un ok des doigts tout en hochant finalement la tête comme pour dire qu'il avait parfaitement compris et commença à rouler. « Je commence à bien me faire comprendre tu trouve pas? » Bilingue en une soirée arrosée, trop simple d'apprendre une nouvelle langue.

Sur le petit gps, ils ne voyaient pas l'ombre d'une goûte bleutée d'eau. « Je savais pas qu'il y avait un port à Mexico. » Souffle t'il alors que le taxi les déposent quelques kilomètres plus tard. Devant eux, une enseigne, ou il y avait écrit POISSON. Putain! Il avait compris, mais pas totalement le type! « J'vais lui mettre à peine une étoile sur cinq pour le noter le moustachu...! » C'était un putain de restaurant de POISSON! Il rale dans son coin. « ET SI. On choppe la mamie la, on lui tire son portable et on appel rouquin numéro 1 à la rescousse-couscous? Il doit bien avoir une idée d'ou on est non? » Il parlait de l'associé de Jules, ça ne pouvait être qu'une bonne idée non? NON?
 

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« Il faut qu’on se fonde dans la masse, vite ! »
« Ok j’ai une idée : on échange nos vêtements. »
« T’es un génie ! »
...
« Ça se met dans quel sens, ça ? »
« Ce ne se met pas là, surtout, Roméo... »

***

Saisissant la main du rouquin, Jules fit volte face pour courir dans la direction opposée au club qui n’avait pas l’air de leur apporter les réponses promises. Au lieu de ça, ils s’en sortaient avec un léger traumatisme et quelques réminiscences qui n’annonçaient rien de bon sur la suite de leur périple nébuleux. Romeo s’avance, le torse bombé, prêt à arrêter un taxi avec son charisme incroyable mais le sort se répète et la voiture lui rend de nouveau dedans. La detective fait claquer sa langue sur son palais, elle sait maintenant que son partenaire est plus robuste qu’il n’y parait, ses os probablement faits de chewing-gum tant il pouvait encaisser les coups sans jamais se retrouver blessé. «  Même pas mal ? T’es sûr ? » Elle appuie volontairement sur son abdomen, juste pour mettre ses dires à l’épreuve. La porte de la voiture s’ouvre et Jules glisse sur la banquette arrière, manipulant désespérément son téléphone dans l’espoir de capter du réseau ou même du wi-fi mais n’importe quoi qui pourrait la connecter de près ou de loin à Arcadia et à la maison tandis que Roméo beugle des ordres à ses côtés. Satisfait lorsque le chauffeur semble accéder à leur demande, la jeune femme acquiesce vivement : «  T’as bien chopé l’accent en tout cas ! » Elle lui fait un clin d’œil et lui donne un petit coup d’épaule complice ; c’était comme ça entre eux, ils avaient beau se mettre dans la pire situation possible, tout semblait aller dans la meilleure des directions quoi qu’il arrive tant qu’ils étaient ensemble pour le vivre.

La détective s’extirpe de la voiture étroite et à l’entrée exiguë, ayant la vague impression de revivre sa naissance dans l’opération et elle découvre avec stupéfaction... Ou presque, qu’ils ne sont pas du tout arrivés à bon port. En fait, il n’y a pas de port du tout, même... Elle enfouit son visage entre ses mains, pousse un ce qui ressemble à un gémissement de désespoir, l’impression que rien ne va et qu’ils ne rentreront jamais. «  Je te préviens, Flynn ! Si on ne rentre pas à Arcadia, je deviendrai ton mac ! » Ils gagneraient probablement plus d’argent dans ce sens, d’ailleurs. Levant le bras, elle cherche la moindre barre de réseau du haut de ses 1m65, dans l’espoir de pouvoir au moins consulter ses messages face à la totalité de la clientèle du restaurant, lorsque Roméo a encore une idée brillante. «  Ça va pas ?! » Elle cligne plusieurs fois des yeux : « On va quand même pas agresser une vieille dame ?! » C’est pas comme s’ils avaient déjà agressé la moitié de la ville, mais bon. Alors qu’elle sautille désespérément en quête de connexion, une barre finit par s’afficher, illuminant ses yeux d’une lueur d’espoir pour disparaître aussitôt quand les pieds de Jules touchent le sol. «  Moi aussi, j’ai une idée ! » La jeune femme baisse finalement son bras pour appuyer sur les épaules de son acolyte. « Baisse toi, t’es plus grand que moi, je vais monter sur tes épaules. » Faire confiance à Roméo pour ça ? Hmm dangereux. Mais avaient-ils le choix ? De sa force impressionnante (non), la détective le fait se baisser pour mettre à exécution son plan, s’accrochant désespérément à lui lorsqu’il se redresse. «  Doucement ! Et ne me touche pas les cuisses ! » Reportant son attention sur son portable, Jules constate avec une joie à peine dissimulée qu’elle capte enfin un peu de réseau : victoire ! Immédiatement, elle compose le numéro de Jan, le lion étant désormais leur seul espoir de s’en sortir : «  Allô, Angie...? »

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Ce voyage restera dans les esprits d'autant plus qu'ils ne s'en souvenaient pas totalement, voir même partiellement. C'était la une situation qui malheureusement arrivait bien trop souvent à ce pauvre Roméo qui malgré sa chance légendaire, savait aussi jouer d'une poisse intense qui le mettait dans des situations aussi terribles que celles ci. Il tente de nouveau de stopper un taxi qui encore une fois prend pour cible le rouquin qui se redresse sans trop de mal, faisant mine de pas trop avoir mal, mais la petite brune à ses côté appuie volontairement la ou ça faisait mal. « Même-pas-mal. » Il grimace pas trop, regarde son bourreau dans les yeux. Un vrai bonhomme ça pleure pas devant sa patronne et son amour secret. Il souffle un bon coup une fois la tête tournée et entre dans le taxi comme un mec et donne les indications comme un véritable leader et apparemment, ça fonctionne bien. « Merci ! J'pense que deux ou trois jours de plus et je suis bilingue mexicain. » Il en était assez fier. Il commençait a comprendre les subtilités de la langue des tacos.

Malheureusement, rien ne se passe comme prévu et ils se retrouvent devant un restaurant de poisson. Putain de bordel de cul ! Ça n'avait ni queue ni tête cet enfer sur terre ! Il faisait trop chaud et c'était pas la mer ! Encore fallait il que Roméo connaisse la géographie pour comprendre que Mexico, ça n'a pas de mer, enfin d'Océan quoi. Il s’étrangle dans un « KOA? mais je suis si pure... » lorsque Jules lui dit qu'elle finirait par être son mac s'ils n'arrivaient pas à rentrer à Arcadia ! C'était inconcevable comme façon de faire et il ne voulait pas retourner dans ce genre de lieu dégradant pour le jeune homme qu'il était. Il n'était pas un morceau de viande qu'on achetait avec des billets ! Juste avec de l'amour et des petites culottes. Il propose alors quelque chose de tout a fait censé, s'en prendre à une vieille pour lui tirer son téléphone et appeler l'autre roux pour venir les chercher vu qu'apparemment, ils avaient plus rien en poche hormis les quelques billets qu'il avait gagné la veille et se déshabillant sur l'estrade. Il en eu un frisson d'horreur. La contre proposition de la brune est bien moins plausible, mais il fait comme elle dit et se met à genoux le temps qu'elle se mette sur ses épaules. « ET JE FAIS COMMENT POUR TE RETENIR SI TU TOMBE ? » Il grogne mais lorsqu'elle arrive à avoir la lueur d'espoir, il est foutrement heureux, surtout lorsqu'elle lui dit qu'il arrive vite !

Et par vite... ce fut vite ! Il était la en quelques minutes à peine ! « Il sait se téléporter maintenant le petit chat ? » Il le voit sortir de sa voiture et Roméo ; il bombe le torse. C'est pas l'amour ouf entre eux deux, mais c'était quand même l'associé de Jules, c'était pas n'importe qui. « Salut Hux, moi aussi c'est un plaisir ! » Il faisait référence à la ressemblance avec un rageux dans un film ultra connu. « Bien content que tu sois la... allez ramène nous à la maison j'en peux plus... » Il se jette sur la banquette arrière et s'étale. « Tu auras pas une pizza qui traînerait dans le coin ? » Il cherche sans vraiment chercher. Il a juste faim et est heureux d'avoir eu de l'aide aussi vite.
 

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La tête lui tournait tant que même en hauteur, elle avait l’impression de voler. Jules était l’hôte d’un mélange de substances inconnues, illégales, peut-être même contre son gré et l’adrénaline mêlée à la gueule de bois n’arrangeaient en rien les affaires de la détective. « Muscle tes épaules ! » ordonne-t-elle à Roméo alors qu’elle fait pression avec ses jambes pour ne pas s’effondrer. Lorsqu’elle entend la voix de son coéquipier dans le haut parleur, un soupir s’échappe de ses lèvres et Jan parle de son ton éternellement brusque, éternellement las, amenant à raison Pace dans la conversation, lui qui avait l’habitude de venir au secours de sa soeur quand celle-ci lui en donnait le signal, peu importe l’heure ou la destination. Mais les choses étaient différentes et Pace était bien la dernière personne que Jules comptait appeler, pour des points assez évidents que son grand frère surprotecteur ne pouvait supporter, à commencer par “je suis à Mexico avec Roméo“. Avalant difficilement sa salive, la brune réussit à articuler : « Non, je ne pouvais pas l’appeler… » Un signe plutôt explicite que la situation était légèrement plus grave que prévu. Jules n’était pas du genre à cacher quoi que ce soit à son aîné et Jan en était parfaitement conscient. La tonalité lui fait comprendre qu’on lui a raccroché au nez mais la détective connaît son associé et elle est certaine de pouvoir le pousser à venir ; dans un dernier espoir, les coordonnées GPS lui sont transmises via un message qui parvient à partir sans que le réseau ne soit optimal et quelques minutes plus tard, une voiture conduite par un lion en colère débarque dans la rue crasseuse. « Ne l’appelle pas petit chat… Pas devant lui. » Au risque de finir abandonnés dans une ruelle…

Les études de profiling sont longues, fastidieuses, mais extrêmement enrichissantes sur le plan social. Tout d’abord, il était facile de classer la population selon plusieurs cases et de trier ainsi son entourage. Mais il y avait encore plus fascinant et c’était de décrypter les micro-expressions, les tics d’une personne qui permettent de s’infiltrer dans sa tête. Lorsque la voiture s’approche du duo, Jules est déjà capable de voir celles qui sont affichées sur le visage du lion ; la mâchoire serrée, les cernes sous les yeux, un tic nerveux. La fatigue et la colère qui se mêlent, peut-être un peu d’inquiétude… De l’agacement lorsque le détective reconnaît Roméo. La portière s’ouvre et l’air chaud s’engouffre dans la voiture, la carrosserie se fond dans la masse, les sièges sont propres. Obéissante, soulagée, la jeune femme ne se fait pas prier et prend place aux cotés de son associée, s’attend déjà aux remontrances et aux reproches.

De toute façon, elle ne pourrait pas expliquer ce qui les a conduit ici. « Ne t’énerves pas. Enfin, ne t’énerves pas plus… » Alors que le moteur redémarre, le restaurant de poisson n’est plus qu’un souvenir derrière elle, Roméo est à son aise sur la banquette arrière ; Jules se racle la gorge, s’enfonce dans son siège alors que la descente d’adrénaline s’ajoute à celle des drogues consommées la veille. « Hors de question d’avaler quoi que ce soit, Flynn. » Portant une main à sa tête, les vibrations qui secouent la voiture la rendant tristement vulnérable : « Je peux tout t’expliquer. » Ou pas. Peut-être même que Roméo en saura plus… Mais il fallait défendre leur cas s’ils comptaient traverser la frontière en toute discrétion.

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Romeo s'engouffra à l'intérieur en premier, ses sarcasmes à la ceinture. Jan y répondit par un sourire tout en crocs, comme il en avait pris l'habitude avec le plus jeune. Il ne prenait pas mal ce que disait l'autre, les lionceaux il savait les pratiquer... ”Le Suprême Leader veut une Suprême Pizza supplément fromage? Attache-toi, on verra ce qu'on trouve.” Et si le gamin mangeait comme un porc et l'empêchait de reprendre la caution de location du véhicule, Jan retiendra tout simplement le prix sur le salaire de ses prochaines photos.
A côté, Jules paraissait un peu pâle, un peu pas bien aussi.
Être à Mexico pouvait faire cet effet. Lorsque la jeune femme commença à parler, le Lion secoua la tête.

”Je suis pas ton frère.” Et comme d'habitude il était brusque, préférant le silence aux explications. Oui, les deux hurluberlus l'avaient dérangé en pleine nuit, oui ils se trouvaient dans un endroit où ils n'auraient pas dû être mais ce n'était pas auprès de Jan que l'un ou l'autre devait se justifier.
Alors, l'homme enclencha le moteur simplement. Parmi les ruelles, il y eux quelques paires d'eux pour suivre la voiture du regard. Arcadia n'était pas la seule ville à posséder des ombres et des dangers...

”Roméo, ne regarde pas trop par la fenêtre” conseilla-t-il au plus jeune non sans une arrière pensée. ”Il est tard, il y a un fantôme qui erre dans les rues de cette ville la nuit tu sais? Une femme toute voilée de noir qui hurle et qui pleure qu'on lui a volé ses enfants. Je ne pense pas que tu aimerais la croiser, celle là...”

La Llorona, celle que l'on chantait encore parfois (souvent en vérité). Pour certains, mauvais présage de la voir, de la croiser. Croyait-il aux fantômes, Jan? D'une certaine manière, il se contentait de croire aux histoires pas plus.

”Jules, prends une cigarette dans mon paquet et allume la moi, s'il te plait.” Les routes ici, il ne les connaissait pas, ne voulait pas prendre le risque de quitter le volant d'une main, de prendre un mauvais détour, un mauvais virage.
Être à charge d'âmes, c'était prendre ses responsabilités. Il avait ouvert la vitre de son côté à lui cependant (la voiture n'avait pas de climatisation), aussi la fumée s'engouffrerait directement à l'extérieure en grande partie.

”Pizzeria alors ou simplement manger?”

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