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| My name is stress - Mar 10 Déc - 18:01 |
| My name is StressMy fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl . Inspirer. Expirer. Pause. Inspirer. Expirer. Pause
Ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivée. J'aurais dû me méfier.
J'essaye d'appeler le numéro trouvé sur internet, mais finis par ne pas le faire. Je suffoque, alors à quoi bon? Autant aller aux urgences tous de suite.
Je met ma cape et mes bottes en essayant de calmer la crise, mais rien ne fonctionne. Ça fait trop longtemps que je n'ai vu personne. Je regarde l'heure: 6h23.Au moins ce ne sera pas bondée.
J'arpente les rues en respirant comme je peux. Il n'y a personne, et je marche rapidement, tant que je suis maîtresse de mes mouvements.
Enfin, l'hôpital apparaît. Devant l'accueil, je montre mes symptômes, mais le secrétaire n'a pas l'air impressionné et me montre les panneaux pour un pneumologue. Bon. On est pas sortis. Je décide de descendre aux urgences.
Là, il y a quelques personnes. Des sous cassés, des mecs ivres et des ecchymoses de bagarres de bar. Pas le temps d'attendre, bientôt je ne serais qu'une loque en pls, incapable d'écrire se qu'il se passe, et incapable d'expliquer quoi que ce soit.
Je suis une infirmière qui rentre dans une pièce, et m'effondre devant une dame en blouse qui me regarde bizarrement. Et merde.
@Brónach E. Mooney |
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| My name is stress - Jeu 9 Jan - 14:27 |
| Je fixe l’horloge murale que j’imagine sans mal me renvoyer un sourire moqueur. Mon ressenti est-il donc à ce point évocateur ? Je décompte les minutes avant la fin de ma garde. Qu’est-ce qu’il me tarde, De déguerpir d’ici, Et filer droit jusqu’à mon lit.
Dans quelques heures à peine je suis censée commencer mes consultations. C’est bien ma veine.
Je commence doucement à remballer mes affaires, Lorsqu’à mes pieds s’affale une jeune indienne. Juste là, à terre. Super …
- « Je vous aide à vous redresser ou le sol vous plait ? »
Si tel est le cas, je vous envierais.
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| My name is stress - Jeu 9 Jan - 23:23 |
| La femme me regarde blasée, Et me pose une question narquoise, Tant que ma respiration reste saccadé, je n'articulerais aucune phrase!
J'ai l'air d'un poisson hors de l'eau, Ouvrant et fermant mes écoutilles, Devant ses crocs de boulot, avec mes poumons qui se distillent.
Sans réfléchir plus je lui tient la jambe, Autant littéralement que métaphoriquement, Un regard où la détresse flambe, A la place d'un appel à l'aide décent.
Je sais que le contact physique est agressif, Et qu'on ne touche pas aux médecins, Mais l'instant est décisif, Si je n'ai plus d'air, je ne répond plus de rien...
100 mots @Brónach E. Mooney |
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| My name is stress - Lun 13 Jan - 12:21 |
| L’inconnue s’accroche à mon pantalon, Manquant de m’arracher un juron. Si j’avais été en mouvement, Sans le moindre doute je me serais étalée ouvertement.
J’attrape en vitesse un sac à la volée, Et à genoux vient me prostrer. L’ouverture du carton contre sa bouche je viens poser.
- « Respirez. »
Les crises de panique font partie de mon quotidien. Et visiblement aussi du sien. Je m’étonne donc quelque peu qu’elle n’ait pas prévu d’ustensiles en conséquence. À moins qu’elle n’en ait pas éprouvé l’urgence.
- « Je suis certaine que ceci n’est pas votre première fois. »
Lui dire de se calmer, Serait tellement cliché.
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| My name is stress - Lun 13 Jan - 17:42 |
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Guidée par la voix du praticien Je me concentre sur mes poumons Et pendant un temps que je vis long Je reprend sur mon corps la main
Lorsque le médecin comprend ma situation Je hoche la tête Et la regardant droit dans ses mirettes donne un "Merci" sans le son.
Après un moment sans discussion Mon souffle revenu Je demande une entrevue Pour éviter cette situation
Je lâche son pantalon d'un air désolé Et me relève petit à petit Même si je n'en avais pas envie Le geste avais été considéré.
"Désolée pour ça... J'ai eu plus peur que d'habitude."
100 mots |
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| My name is stress - Jeu 16 Jan - 11:16 |
| La femme reprend doucement sa respiration, Et avec elle le contrôle de la situation. Il lui faut encore quelques instants avant de relâcher mon pantalon.
Je balaie d’un revers de la main ses excuses bien-fondés. Laissez tomber. Je suis une habituée, Des réactions exacerbées. Ce qui est le plus étonnant, c’est que ce soit arrivée en-dehors de ma portée.
- « Y’a-t-il une raison à cette peur ? »
Que je lui demande tout en l’aidant à se redresser à ma hauteur. Je lui fais ensuite signe de s’installer, Certaines personnes trouvent cela plus confortable pour parler.
- « Ou peut-être un élément déclencheur ? »
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| My name is stress - Jeu 16 Jan - 11:54 |
| Le médecin me fait asseoir Et je remarque son nom sur son chemisier Dr E.Mooney, Psychiatre est marqué Pile le docteur que je devais voir
Je reste une seconde silencieuse Avant de finalement déclarer: "Vous pouvez trouver mon dossier, je fais des crises de plus en plus sérieuses..."
J'explique l'incendie, la disparition Le meurtre aussi, l'attente sans réponses Les deux ans de thérapie sans que je ne renonce à retrouver les sillons
Et la lettre anonyme Les hallucinations dans le bureau de Sybille Les angoisses et le stress qui deviennent difficiles Et la peur des crises sur ma réserve prime.
100 mots |
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| My name is stress - Jeu 16 Jan - 15:37 |
| Je ne prends pas la peine de consulter son dossier, Préférant me créer une propre opinion quant à la situation.
Tel un véritable moulin à paroles elle commence à déblatérer, Du qui, du comment, du pourquoi, tout ceci a fini par arriver. J’aurais pu la croire affabulatrice, Si ce n’est qu’à Arcadia on parlerai davantage d’une destinée créatrice. J’ignore s’il convient de l’envier ou de la rassurer. Même l’évocation d’un meurtre fait pâle figure, Face à la réalité de certains murs.
- « Je crains fort qu’une séance psy ne vous soit d’une grande utilité. »
C’est plutôt un oracle qu’il faudrait consulter.
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| My name is stress - Jeu 16 Jan - 16:04 |
| [center] Malgré mes indications La psychiatre ne consulte pas son ordi Alors je prend le pas est lui décrit Mon passif de thérapie et de médication.
Je termine: "Je comptais prendre rendez vous Pour les médicaments contre cette situation Pour reprendre des séances sans sommation Mais je n'ai pas pris le temps je l'avoue."
Je hoche la tête pour les séances: Vu le rythme des crises Pour ne pas être sous leur emprise J'avais bien besoin d'assistance
Nous nous mettons donc dans son bureau, Et je m'assois docile En regardant le médecin immobile Dont j'ai du écourter le temps de repos [/color] |
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| My name is stress - Ven 17 Jan - 14:14 |
| Je crains qu’elle m’ait entendu sans m’écouter, Car voilà qu’elle me dépasse et dans mon bureau vient s’installer. Je suis tentée de me répéter. À quoi bon, la patiente a décidé.
Je prends sur moi et m’invite à sa suite, Toutes deux nous prenons place très vite.
- « Vous n’êtes sans ignorer que la médication traite les symptômes et non la cause première. »
Si je ne consens aucunement à vous aider pour l’un, pourquoi pas pour la dernière ?
- « Elle peut également empiéter sur votre perception de la situation. »
Effaçant le plus important, Au détriment de ce qui vous anime vraiment.
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| My name is stress - Ven 17 Jan - 15:54 |
| J'écoute la doctoresse presque religieusement Sans comprendre ce qu'elle essaye de me dire. Est ce que je dois trouver la cause et que je la vire, Et ce en ne prenant pas de médicaments?
"Je ne suis pas sûre de comprendre: Comment voulez vous que je trouve quelque chose qui empiète sur ma santé Sans aucune aide de médocs pour espacer Les crises les moins tendres?"
Ça, pour sûr, cette praticienne ne doit pas être la plus compréhensive Mais peut être que c'est cela, la réelle compétence: Ne pas donner de chances De tester de vaines tentatives
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| My name is stress - Mar 21 Jan - 9:07 |
| Comme il est regrettable de constater, À quel point mes confrères ont pu fauter. Faisant croire à la patiente, Que l’illumination viendrait à travers l’attente.
- « Reformulons un instant vos propos, voulez-vous. »
Ce n’est pas vraiment une question car je n’attends aucunement son approbation.
- « Comment voulez-vous trouver ce qui empiète sur votre santé, quand des médicaments votre esprit viennent embrouiller ? »
Les coudes sur le bureau, mes doigts entrelacés. Je plonge mon regard dans celui qui m’est proposé.
- « Racontez-moi ce qui a déclenché votre toute première crise. »
Celle qui vous a prise par surprise.
- « Fermez les yeux et décrivez moi ça. »
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| My name is stress - Mar 21 Jan - 12:28 |
| Je hoche la tête, en accord: Je dois donc lutter Pour comprendre ce qui me fait stresser... Pour guérir, de prime abord.
J'acquiesce docilement à la requête Et doucement ferme mes yeux pour me concentrer Cherche ce souvenir que j'ai tenté d'effacer Et petit à petit mène l'enquête.
"C'était quelques jours après qu'on m'ait emmené à l'hôpital Après l'éclair qui m'a foudroyé Je devais sortir des soins et rentrer Mais n'ayant plus de chez moi je fût prise d'une angoisse viscérale..."
J'attends sa réaction, son verdict final.
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| My name is stress - Mer 22 Jan - 14:38 |
| Encore une foudroyée Qui a Arcadia s’est échouée. À se demander si le Destin l’a amené jusqu’ici, Juste pour rafler la mise de son pari. Aurait-elle été foudroyée, Si dans son pays d’origine elle était restée ? Le sujet mérite débat, Mais probablement pas en état.
- « Et ensuite, que s’est-il passé ? »
Qui vous a soigné ? Qui vous a ramassé ? Qui vous a bourré de médicaments Sous prétexte qu’il ne pouvait en être autrement ?
- « Et également, comment la situation a évolué en ces deux ans ? »
Est-ce l’angoisse que je dois traiter ou le manque provoqué ?
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| My name is stress - Mer 22 Jan - 17:49 |
| Ensuite? "Des soignants m'ont amenés Dans une aile spécialisée. La sortie m'a été interdite."
Je continue dans un murmure: "On m'a ensuite diagnostiquée Atteinte d'un bon SPT J'ai passé mes deux ans en structure..."
Je reprend mon souffle: "Avec des benzodiazépines anxiolytiques Pour éviter les crises de panique J'ai pu sortir de ce gouffre"
Et j'ajoute: "Mais je ne les prend pas systématiquement Quand je suis atteinte gravement Comme ce matin sans aucun doute"
J'espère que le docteur me croira qu'honnêtement je n'en prend pas... Pas toujours en tout cas.
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| My name is stress - Ven 31 Jan - 9:03 |
| Je reste sceptique face à ces explications, Tout syndrome qui soit ne justifie pas pour autant une incarcération. Car il est bien de cela qu’il ressort, Quand l’enfermement est décidé à tort.
Je tapote le clavier presque distraitement, À peine quelques instants.
- « Une fois que le patient se sent mieux, il a tendance à devenir négligeant quant à sa prise de médicament. »
Mes propos sont volontairement blessants. Du moins est-ce ainsi que la plupart les perçois. C’est tout moi.
- « Ce n’est pas un reproche, juste une constatation. »
Pas de quoi m’arracher un juron.
- « Consentez-vous à arrêter ou souhaitez-vous continuer ? »
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| My name is stress - Ven 31 Jan - 13:05 |
| Je reste interdite devant l'hostilité que je perçois Et préfère rectifier le tir tant que le fer est chaud: "Pour ce matin, je m'excuse de nouveau, Et si mes propos réveillent en vous de l'agacement c'est fortuit, cela va de soi"
Je baisse les yeux quand elle parle de négligence: Je n'ai pas fais attention à cela, il est vrai Par la disparition de Nisha, j'étais trop occupée Mais c'est le passé, cela n'a plus d'importance...
La doctoresse souffle le chaud et le froid "Je dois me remettre, médicaments ou pas!" |
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| My name is stress - Mer 19 Fév - 14:30 |
| - « Je conçois que mes propos aient pu vous heurter, veuillez m’en excuser. »
Il est quelque peu navrant, Qu’elle interprète ma réplique comme de l’agacement. Quand bien même il s’agissait de tel, Ce sont là mes confrères qui ont la part belle.
Vu son comportement de victime, nul doute qu’un esprit moins pragmatique aurait sauté sur l’occasion pour la bourrer de poison.
- « Quant à l’aspect médicamenteux, ce choix ne me revient pas. »
Auquel cas vous ne seriez pas là.
- « Il existe d’autres traitements, plus enclin à une prise épisodique. »
Juste de quoi court-circuiter l’angoisse épileptique.
- « Cependant, ils exigent d’abord un sevrage. »
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| My name is stress - Mer 19 Fév - 15:18 |
| Le médecin s'excuse alors Et je lui adresse un sourire de sympathie Puis nous revenons sur la thérapie Et j'écoute son avis que je comprend de prime abord.
Je me contente d'être sur sa longueur d'onde Sans nouvelles remarques acerbes ou profondes Qui mettent mal à l'aise.
"Episodique? ce serait parfait!" Pas de traitement lourd et inutile Ne manque qu'un sevrage futile Puisque je ne pense pas être addict et camée.
"Quels sont les méthodes de sevrages?" Je demande pragmatique Il est clair que mon tempérament sage Pourrait me sortir de cette phase pratique. |
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| My name is stress - Sam 21 Mar - 14:41 |
| Des méthodes de sevrage ? Ils sont moult et multiples, mais sont-ils seulement tous aussi sages ? Au vu de son comportement docile, Abuser de sa confiance serait vraiment trop facile. Et ce n’est guère ainsi que cela est supposé fonctionner. Mes confrères ont malheureusement pris pour habitude de l’oublier.
- « Vous êtes seule maîtresse de votre dépendance. »
Car il n’existe nul autre mot pour décrire la sentence.
- « Soit vous diminuez progressivement, soit vous arrachez le pansement vivement. »
Si le médecin propose, C’est le patient qui dispose.
- « Le premier sera lent, le second plus violent. »
Mais avez-vous seulement le temps ?
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| My name is stress - Sam 21 Mar - 19:40 |
| Bien, je reste vraiment perplexe Face à ce dialogue de sourd Mais n'en dis rien et acquiesce sans retour pas besoin d'un autre discours complexe.
"Je ne suis pas pour la violence, j'irais étape par étape" Là encore, il est facile d'agir Puisqu'il n'y a aucune étape à franchir Et qu'il n'y a aucun médicament que je happe.
Un silence se fait sentir Et j'hésite avant que le malaise ne se mette en place D'abréger ce bizarroïde face à face En décidant simplement de partir.
"... Que faisons nous à présent?"
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| My name is stress - Ven 24 Avr - 14:45 |
| Sous mes doigts agiles, les mots apparaissent à l’écran. J’y appose mes constatations face à ce nouveau patient. Quand bien même il ne sera mien pas bien longtemps.
Un silence s’éprend de la pièce, Juste ce qu’il faut pour faire retomber le stress. Un dernier dossier à clôturer, Et de ce bled maudit je vais enfin pouvoir m’exiler.
- « À présent ? »
Ma foi, se barrer d’ici ne vous semble pas tentant ?
- « Je vais vous prescrire ledit médicament et vous invite à prendre rendez-vous avec votre médecin traitant. »
Ainsi s’achève le nous.
- « Avez-vous besoin d’aide pour rentrer chez vous ? »
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| My name is stress - Mar 28 Avr - 11:02 |
| Silencieusement la doctoresse dresse son constat en virtuel et comme à la fin d'un dur duel je me sens en allégresse.
Je la laisse faire la prescription et répond avec un nouveau sourire "ça va, je ne vais pas mourir" en prenant le papier sans sommation.
_Quel drôle de médecin!_ je pense tout bas mais je reste polie tend la main puis dis merci et sort de la salle d'un bon pas.
_Au moins j'ai une aide médicale_ Et avec un tel dialogue de sourd entre moi et elle, sans humour, C'était pas évident au final!
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