Matin surprise

Mon corps a chaud et est légèrement douloureux d'une nuit agité. Je n'ai pas le moindre souvenir d'un rêve alors que j'ouvre les yeux mais la lumière typique d'une journée déjà bien entamée m’éblouis. Je ne suis pas dans mon dortoir, je sais d'avance que cette literie est bien trop luxueuse pour moi. Des traits se dessine devant mon visage et je devine ceux, délicats de ma Déesse qui ne se trouve qu'à quelques centimètres du mien.

Nous sommes nus l'un contre l'autre en une étreinte serrée. Je sens ma jambe autour de la sienne et sa jambe m'enserrer la taille. Un de mes bras passe sous son cou et l'autre enserre sa gracieuse taille. Un sourire pousse naturellement sur mes lèvres alors que je la regarde dormir.

Je me souviens que la dernière fois que je me suis éveillée avec Preeti alors que je ne me souvenais pas de la veille, je m'en suis littéralement mordu les doigts. Malgré tout, j'espère qu'aujourd'hui ne sera pas aussi dramatique que la dernière fois, n'ayant plus rien à cacher, rien de grave ne peut nous arriver, aucune révélation gênante ou rien de ce genre.

Avec toutes les précautions du monde, je m'extirpe de cette étreinte sans réveiller ma Déesse et en grimaçant franchement de cette séparation. C'est alors que la vérité me frappe : nous ne sommes pas chez Preeti. En fait, je ne connais pas cet endroit.

En position assise dans le lit, mes yeux parcourent calmement la pièce à la recherche du moindre indice. Une bouteille de champagne à moitié entamée tient compagnie à deux verres. Je ne me souviens plus d'une soirée romantique et dormir avec ma fiancée m'est toujours interdit. Je passe une main dans mes cheveux alors que je tombe sur une quantité impressionnante de sachet de préservatifs laissés à l'abandon, témoins malgré eux d'une nuit dont j'aurais bien aimé avoir des souvenirs.

Mon regard fait se figer mon sang. Au sol au pied du lit, il y a le sari de Preeti qui côtoie dans un câlin amoureux l'une des chemises arrachées de ... Sheitan.... Je déglutis, plusieurs fois, avant d'essayer de réfléchir posément.

Quelles explications rationnelles peuvent exister ? J'envisage d'interroger le principal intéressé quand j'entends l'inspiration douce et matinale de Preeti, signe qu'elle est en train de s'éveiller. Pour ma part, j'essaie de me calmer. Il y a une explication ... Enfin, une autre explication ... Il DOIT y en avoir une !

Ses yeux noirs à l'étrange lumière se posent sur moi, je souris et murmure un tendre :

"Bonjour mon amour !"

Je t'en supplie, ma Déesse, prouve moi que les apparences sont trompeuses.

Matin surprise

Ma Déesse s'étire et s'etonne de ma présence un instant. De la même manière que moi, elle se rend compte assez rapidement que quelque chose cloche. Alors que je reste immobile sur le lit, elle se lève pour aller s'habiller. Je fais de même avec le pantalon et prends la chemise du bout des doigts.

Je sens mon regard se durcir alors que ma fiancée me demande d'intervenir auprès de Sheitan pour avoir des explications. Dans les poches de mon alter- ego, je trouve deux épingles que je reconnaîtrais entre mille. Sans un mot, je les tends à mon amour.

Je sens la colère monter inexorablement alors que l'explication ne vient toujours pas. J'inspire profondément avant que mon regard ne se reporte sur les sachets éventrés, j'en prends un et le regarde attentivement. Entre mes dents, de la voix la plus calme dont je suis capable, je dis :

"En fait, j'espérais que toi, tu aurais une explication à me donner..."

J'écrase alors le sachet dans mon poing et le laisse rejoindre les autres. Très honnêtement, je ne peux pas dire que je n'avais pas redouté cet instant. Mais l'hôtel de luxe, le Champagne... tout m'indique une soirée prévue et non un instant de folie passagère. Je ferme les yeux un instant devant la douleur de cette double trahison.

Matin surprise

Preeti commence à s'énerver chaudement. Son indignation à cette simple idée qu'elle ait pu me tromper à le don de me calmer directement. Si elle même ne pouvait pas l’admettre, c'était déjà grandement rassurant. Alors que ses yeux vifs me brûlent de leur colère, mon propre masque d'apparente froideur tombe, ne reste plus que ma tristesse. Le pragmatisme prend le pas sur ma fureur. Dans un souffle, je répond :

"Non, Preeti. Ça c'est quelque chose que je ne peux pas croire... Jamais."

Je fouille alors dans les souvenirs de Sheitan et ce que j'y vois ne me rassure pas plus. En même temps que la mémoire me vient, je décris les faits à voix haute.

"Hier, tu as appelé Sheitan pour qu'il vienne te chercher. Après, tu l'as invité à boire un verre et vous avez danser... Après, l'alcool faisant effet, je n'ai plus accès aux souvenirs..."

Sheitan avait trouvé un excellent moyen de bloquer mon accès à sa mémoire. Je m'arrête un instant. Leur danse à tous les deux était particulièrement intime. Je m'interroge soudain, pour un seul verre, Sheitan n'aurait pas pu remplir toute la soirée.

Sondant toujours plus loin, quelques bribes de sensations me viennent. Floues d'abord, puis de plus en plus précises, des odeurs, des sensations, des sentiments, tout cela mélangé dans un malstrom d'idées confuses.

"Ma chérie, je t'en supplie, dis moi que je n'ai pas des marques de griffures dans mon dos ..."

Continuant à prospecter, une image apparaît, précise, violente. Preeti, MA Preeti, en position de prière et moi, derrière elle, une main sur ses fesses, l'autre emmêlée dans ses cheveux. Elle me lance un regard, des yeux qui n'ont rien à voir avec ceux de ma fiancée, des yeux féroces et sauvages. Elle me parle d'une voix rauque déformée par le plaisir, et... encore une fois différente. Cette étreinte n'a rien à voir avec les nôtres, elle est brutale et bestiale. Je ressens le plaisir qu'à ressenti Sheitan se mêler à ma propre détresse.

Tout à coup, j'ouvre les yeux d'où s'échappent deux larmes. Un cri s'étrangle dans ma gorge. Non ...

Je m’assois dans le lit, la tête dans les mains. Fouiller dans ses souvenirs à fini par réveillé Sheitan qui affleure la conscience.

- Kyan, écoute moi s'il te plait. Ce que tu ressens est de la jalousie pure et simple. Prend un peu de temps pour te calmer et tu comprendras absolument tout. Preeti n'y est pour rien. -

Sa voix est curieusement douce, amicale. Immédiatement, je me méfie.

"Sheitan, si tu lui a fait quoi que ce soit, je te jure devant Dieu que ..."

Il commence donc les explications directement dans mon esprit, cela ne prend pas beaucoup de temps mais me secoue énormément. En très peu de temps, je passe de la tristesse à la colère en passant par la détresse. Je relève les yeux vers Preeti.

"Preeti ? Qu...Qui est Durga ?"

Mon cœur bat trop vite et ma respiration est saccadée.

Matin surprise

"C'était une danse ... Assez intime. En tout cas Sheitan y a pris énormément de plaisir..."

Je laisse mes yeux se poser sur le corps encore nu de ma Déesse, quand ils repèrent sur une marque de morsure dans son cou, je détourne le regard. Les explications de Sheitan sont claires et précises et s'il dit la vérité, alors nous avons un problème bien plus gros que ma misérable jalousie sur les bras. Malgré tout, il y a quelque chose que je dois savoir.

"Mais tu ne sens pas que ton corps s'est... activé, cette nuit ? Dis-moi, quel est le dernier souvenir dont tu te souviennes ? Tu ne te remémore pas avoir vu Sheitan à la soirée, avoir dansé avec lui ..."

Ses mots me brûlent de l'intérieur mais ils doivent sortir.

"...L'avoir embrassé ?"

J'écoute encore ce que me dit Sheitan, cela a le don d'avoir quelque chose sur lequel me concentrer. Pour le moment, je ne peux me raccrocher qu'à ses mots pour espérer ne pas faire face à une toute autre vérité. Quelque part, qu'il soit en train de me mentir ou pas, je préfère y croire, de tout mon cœur.

Seulement Durga ... Comment pouvait-il savoir de quoi elle est la Déesse ? Preeti vient tout juste de me confirmer cela. Les mêmes mots, la même description. Je ne pense pas que Sheitan aurait tout inventé malgré sa propension à se mettre dans de mauvaises histoires.

- D'accord, le croyant. Tu veux une preuve ? -

J'écoute encore avant de me pencher vers Preeti. Je la regarde dans les yeux avant de la prendre doucement par les épaules pour la forcer à me faire face. Nous sommes tous les deux en position assise sur le lit et je sonde son regard, son visage. Dans ses yeux, je ne vois que Preeti et pas la femme ardente de la veille. J'espère que cela va marcher, de toute mon âme, je prie pour que ça marche.

"Preeti, j'aimerais voir Durga, s'il te plaît."

Matin surprise

"Rien d'irrespectueux" et "Soirée alcoolisée" faisaient rarement bon ménage. Je garde cette pensée pour moi cependant. Je ne pouvais quand même pas interdire Preeti de boire. Par contre Sheitan se verra directement affublé d'une nouvelle règle s'il m'a menti, ne serait-ce qu'un peu.

Naturellement, cela ne marche absolument pas et le ton de Preeti, déjà agacé par l'incompréhension se verse à présent dans la colère. Mes épaules s'abaissent avant que je ne sente sa main attraper la mienne et ses yeux s'agrandir de surprise.

Cela ne dure qu'un instant furtif mais de nouveaux yeux s'ouvrent, féroces. Ses gestes ont l'apparence grâce d'une danseuse qui reflètent un danger certain. Délicatement, elle se soustrait à mes bras pour venir s'allonger voluptueusement dans le lit. Preeti n'est définitivement plus là alors que j'entends sa voix sombre et lascive teintée d'un accent plus fort que jamais. Je suis véritablement face à une Déesse, une Déesse nue qui plus est.

Sheitan, papillon attiré par la flamme, transperce ma propre conscience pour venir la saluer. Cette sensation est désagréable et je lute pour garder le contrôle mais doté d'une nouvelle volonté, il parvient à dire :

"Salut sulfureuse beauté. Tu as bien dormi ?"

Je me retourne pour ne plus faire face à la nudité ce qui fait se rebeller le Satyre. Effort totalement inutile pour reprendre le contrôle. Je me lève du lit et reprend avec ma propre voix que j’admets n'être que peu amicale, juste formelle.

"Enchanté de vous connaître, Durga. Je suppose que vous avez fait la connaissance de Sheitan cette nuit. Je suis Kyan, le fiancé de Preeti."

Je me demande si, sans alcool, elle pourra garder le contrôle très longtemps. Aussi, si j'ai droit à une dernière question, c'est ma chance. Je me retourne et, bravant ma gêne, demande sans ambage :

"Les voix dans sa tête proviennent de vous, n'est-ce pas ?"

- Maintenant, tu me crois ? C'est putain de compliqué à expliquer cette situation ! Bon courage quand Preeti va revenir, d'ailleurs ! -

Matin surprise

Les mêmes menaces que celles de Sheitan quand je n'ai pas voulu l'écouter. La même solution, l'alcool pour tout débrider. Je ne suis pas un cas à part et je mettrais tout en œuvre pour venir en aide à Preeti. Qu'elle n'ait surtout pas à vivre la même souffrance que moi.

A sa remarque sur la rudesse de mon ton, je me sens mes mots s'adoucir un peu.

"Je vous demande pardon. Je voulais vraiment juste faire votre connaissance. Je vous supplie de repasser à la méthode douce. Je vais vous laisser vous rendormir dans un instant mais avant j'aimerais connaître vos intentions envers Preeti, moi-même et bien sur Sheitan. "

Dans ma tête, ce dernier intéressé affleure plus que jamais dans mon esprit. La position plus qu'affriolante de Durga appelle directement le Satyre à venir la prendre sans sommation. Aucun doute, ils se sont vraiment bien trouvés et si Sheitan n'y prend pas garde, il va se faire manger tout cru.

- Mais avec grand plaisir ! -

Il me donne l'image mentale du loup de tex avry qui hurle devant la danseuse du dessin animé. Il devient de plus en plus dur à contrôler et j'espère que Preeti va revenir très vite.

"Puis-je voir ma femme, s'il vous plaît ? Je dois lui expliquer. "

Matin surprise

J'incline la tête en signe de profond respect.

"Je vous remercie pour votre considération"

Avec un sourire à peine dissimulé, j'ajoute par mesure d'honnêteté :

"Effectivement, Sheitan me torture de l'intérieur afin de pouvoir ... 'honorer' votre journée."

Alors que Durga disparaît, Sheitan boudeur en fait autant. Nous ne sommes désormais que les deux pour la fin de cette discussion. Les yeux de ma belle s'ouvre sur moi, remplis à ras bord de colère. Je blêmis, affronter une Déesse tueuse de démon n'était rien comparer à affronter les foudres de ma femme.

Malgré mon appréhension, c'est le soulagement de la revoir qui m'anime le plus. Je me laisse tomber sur le lit à ses côtés. L'impression d'avoir passé une nouvelle épreuve capitale dans ma vie commencait à peser sur mon corps.

"Je suis si heureux de te retrouver, Preeti, si tu savais ! Tout va bien pour toi ? Comment tu te sens ?"

Et l'heure des explications vient. Je la regarde et, sans détour ni ambages, lui dévoile la vérité pure.

"Durga est la Déesse qui t'habite, comme Sheitan le Satyre pour moi. Pour être franc, je ne pensais pas que ça allait marcher de simplement l'appeler ainsi. Elle a des envies de liberté à l'instar de Sheitan, de prendre le contrôle de ton corps une fois de temps en temps. Hier soir, l'alcool aidant, elle a pu venir à la surface et a séduit Sheitan."

Je m'arrête comme pour bien mesurer mes propos.

"Sheitan, quant à lui a promis de te rester fidèle. Mais il a succombé au charme de l'unique personne dont il soit jamais tombé amoureux, à savoir Durga qu'il devait sentir au travers de toi."

A ce moment, je m'approche pour me blottir contre ma chérie. J'ai tellement envie de la sentir à cet instant. Je ne ressens que du soulagement et de la reconnaissance même devant l'étrangeté de la situation.

Matin surprise

Je ravale mon enthousiasme sur l'instant alors que ma Déesse se renfrogne. Les changements de conscience sont très désagréable à vivre au début, j'ai presque oublié ce détail. Je me serre un peu plus contre elle et murmure.

"Preeti, je ne t'ai jamais accusé de quoi que ce soit, et ce, même si toute la situation semblait vouloir me convaincre du contraire. Je n'ai jamais eu confiance en personne d'autre qu'en toi et ma confiance grandit de jours en jours. J'ai voulu savoir la vérité et je l'ai eue. Maintenant, j'admets très volontiers qu'elle est dure à avaler."

Alors qu'elle se révolte contre mes mots, je me redresse pour pouvoir la regarder en face. Comment lui expliquer ? Je déteste ce ton sarcastique qu'elle prend en ce moment, aussi je me sens presque obligé de m'écarter un peu ce qui m'arrache une grimace de souffrance pure. Sa colère me sort violemment de ma joie de l'avoir enfin retrouvée et m'oblige à prendre un ton légèrement plus sérieux.

"Maintenant, j'aimerai que ce soit toi qui m'accorde ta confiance. Tu as déjà conscience être tombée évanouie là tout de suite. Très franchement, cela t'arrive souvent ? Que penses-tu qu'il se soit passé pendant ce temps là ? Tu crois que je serais resté là à te contempler sans agir ? Après tout, Durga dans ton esprit est-il plus compliqué à accepter qu'un Satyre dans le mien ?"

- T'aurais du la filmer avec mon portable ! Ç’aurait été une preuve tangible ! -

- Pour que tu puisses te masturber sur la vidéo les nuits où tu ne pourras pas être avec elle ? -

- Tu me connais tellement bien, j'en suis ému ! -

Sur un ton infiniment plus tendre, presque pour m'excuser, j'ajoute.

"Je sais que c'est gros à avaler et je ne sais sincèrement pas quoi faire pour te convaincre. Tu es fatiguée, tu veux qu'on dorme encore un peu ? Ou souhaites tu que je demande un petit déjeuner à monter ?"

Matin surprise

"Encore une fois, je suis navré. Je ne t'accusais pas, je pensais surtout à Sheitan. Il n'a jamais utilisé ses pouvoirs sur toi et je me disais que dans un moment de faiblesse et d'ivresse, il aurait pu passer à l'acte. Mais toi, Preeti mon amour, non, jamais ! "

Son début d’acceptation me fait me souvenir de ma propre expérience. J'étais seul au contraire d'elle et je n'avais personne pour m'expliquer le pourquoi du comment. En outre, je n'avais jamais été témoin d'un phénomène surnaturel. Malgré tout, je ne pense pas que je l'aurais avalé ainsi même si on me l'avait expliqué posément. En baissant la tête, je dis sur un ton de confession.

"A moi, il m'a fallut de très longs mois avant d'admettre l'évidence. Évidement que non, je ne vais pas te demander d'accepter l'idée tout de suite, il te faudra l'expérimenter. Moi, je pensais être possédé par un démon alors, quelque part, je peux tout à fait te comprendre. Cela prendra le temps que ça prendra. Je veillerai sur toi."

- Et moi sur Durga ! C'promi ! -

Il me faudra du temps pour accepter leur relation, quelle qu'elle soit. A condition que Preeti l'accepte aussi d'ailleurs. N'osant pas aborder ce sujet délicat tout de suite, je passe ma main dans les cheveux de mon amour.

"Requête acceptée !"

Je dis ces deux mots juste avant de fondre sur elle pour la recouvrir de tout mon corps. Je la serre contre moi presque à l'étouffer. Ce que ce contact m'avait manqué ces trois dernières minutes ! Ce que je pouvais aimer cette femme !

Sans lâcher son corps, j'étends le bras et décroche le téléphone.

"Réception ? Est-ce que ce serait possible de nous monter notre petit déjeuner. Oui, pour deux personnes. Thé pour les deux. Oui ! Des ... quoi supplémentaires ?" je sens le rouge me monter aux joues et je regarde Preeti "Oui, on sait jamais." J'éloigne le téléphone et susurre à ma Déesse "Apparemment, ils n'ont pas été très discrets hier soir."

Je raccroche avant d'embrasser Preeti et de me mettre à califourchon sur elle pour lui faire un massage. Elle voulait être chouchoutée ? Rien ne pouvait ne me faire plus plaisir !

Matin surprise

Je suis à bout d'arguments pour la convaincre... En dernier espoir de cause, je lui dis tendrement :

"Écoute, se réveiller un matin à côté d'une montagne de sachets de préservatifs usagés avec les vêtements de l'un des pires pervers que je connaisse est quelque chose que je redoutais depuis très longtemps. S'il faut deux personne pour faire l'amour, il n'en faut qu'une seule pour séduire l'autre contre sa volonté, qu'une seule pour contraindre. La vérité est que j'y ai pensé sans vouloir le croire de ta part, c'est pour ça que j'étais très confus..."

Je rajoute sur un ton plus léger :

"D'ailleurs détrompe toi. Je lui en ai déjà voulu pour une masturbation. Ce genre de choses laisse des traces dans la moralité de quelqu'un... Et des traces physiques, nombreuses ! Du genre qu'il ne vaut mieux pas voir dans la chambre d'un prêtre quand ce dernier n'a pas de rhume "

Pour ce qui est d'aller voir Hadrien, je ne peux que l'encourager. C'était lui qui m'a donner ma toute première piste pour notre combat entre Sheitan et moi. J’acquiesce donc devant sa proposition.

"Je vais le voir jeudi soir. On peut y aller ensemble si tu veux."

Sa déclaration d'amour me fait l'effet d'un nouveau coup de foudre. Dès que ses mots s'arrêtent, j'ai déjà l'impression d'être en manque. Je me colle d'autant plus contre elle, je respire l'odeur de sa peau, de ses cheveux et l'embrasse sur une épaule.

Je me lève alors pour la laisser se diriger vers la salle de bain où je pensais qu'elle allait simplement utiliser les toilettes. C'était le cas, dans un sens. Je fronce les sourcils, cette matinée ressemblait à s'y méprendre à une autre à ceci près que les rôles étaient presque inversés.

Alors qu'elle est à genoux devant la cuvette, j'essaye de repousser les images de cette nuit avec Druga dans la même position. Non, une excitation maintenant serait terriblement mal venue. Je m'accroupis près de Preeti pour pouvoir lui tenir les cheveux.

Matin surprise

Sans aucun problème, j'accepte qu'elle aille seule voir Hadrien. C'est une démarche que j'aurais sans doute aussi fait par moi-même, d'ailleurs, je l'avais déjà fait.

"Je t'aime vraiment trop pour une seule vie."

Je regarde ma chérie se vider de tout le poison absorbé de la veille. Je suis rassuré que cela se conclue ainsi. J'attrape un verre sur le bord de l'évier et je le rempli d'eau quand mon amour a enfin fini. Je le lui tend pour rincer sa bouche. C'est déplacé de me dire que j'ai quand même envie de l'embrasser malgré tout ? Oui, sans doute. Je garde donc pour moi cette pensée et laisse ma dulcinée se débarbouiller tranquillement.

Le service frappe à la porte et j'ouvre, encore torse-nu. Je fouille dans les poches de Sheitan et donne un pourboire plus que correct. Avec un sourire d'excuse, je dis au personnel :

"Pour le dérangement"

J'installe donc le plateau sur le lit et commence à servir le thé en espérant que Preeti ne soit pas trop longue. Quand elle apparaît dans l'encadrement de la porte, nue, les cheveux emmêlés et les yeux fatigués, je souris tendrement avant de lui dire :

"Petit déjeuner au lit pour ma princesse ! J'espère que tu te sens mieux à présent. Que puis-je faire pour te chouchouter à présent ?"

Matin surprise

"Sept vies ? D'accord, on se mariera à nouveau après. A moins que je ne sois plus croyant, dans ce cas on vivra dans le pêché."

C'était un fait, je ne croyais pas aux réincarnation mais l'idée de nous retrouver encore et toujours est quelque chose de très agréable. Si ça se trouve, selon ses croyances à elle, nous sommes déjà en train de nous retrouver d'une autre vie. Cela expliquerait certainement la simplicité et le naturel avec lequel on s'est retrouvé ensemble alors que tout semble nous séparer.

Je reste un instant à méditer sur cette idée quand je m’aperçois que Preeti se faufile dans mes bras pour y trouver du réconfort.

"Ce n'est pas juste, toi tu n'as jamais vu à quel point Sheitan m'avait transformé quand il a eu de l'emprise sur moi. Je t'assure que t'es magnifique à côté de l'épave que j'étais... Ne t'inquiètes pas, ça va aller mon amour."

Obéissant à ses envies, avant que je n'ai fini de servir le petit déjeuner, je serre ma chérie dans mes bras et nous restons ainsi pendant plusieurs longues minutes.

Sept vies ne seront pas assez pour rendre justice à tout l'amour que je porte à ma Déesse.