Alexandra m'appartenait.
Aussi il était normal de la faire surveiller.

Que sa psy appartienne à une autre faction n'était pas acceptable.
Aussi avais-je décidé de la confronter.

D'autres espions encore m'avaient donné pour information que la psy allait être rejetée.
Aussi allai-je tâcher de vérifier ceci directement auprès d'elle.

Par sécurité je ne voulais pas d'intermédiaire dans cette action.
Aussi étais-je présent en personne devant la porte de l'appartement.

Nos liens avec le Royaume étaient à la simple neutralité mais cela ne m'arrêtait pas.
Aussi allais-je tenter de la recruter, ou pire.

- « Docteur Mooney? »

La psychiatre était mécontente.
Après tout j'étais inconnu.

Ma détermination ne saurait souffrir d'horaires.
Et pourtant je ne le lui indiquais pas dans l'immédiat.
« Une urgence, Docteur. »
Tempérament de feu, elle m'invita à entrer.
Evidement je jetais un regard pour un bref scan du lieu.

Repoussante, elle ne l'était nullement ainsi vêtue.
Excité, un peu comme tout mâle face à de jolies courbes.
Comme si de rien, je reportais mon attention à son regard.
Regard qui semblait pouvoir tuer en silence.
« Urgence car je connais votre affiliation, et une patiente. »
Tuer? Pas forcément. Peut-être.
Encore fallait-il analyser avant.

Ostensiblement j'étais intrusif et ne m'embarrassais pas de détour.
Bien entendu je n'oubliais pas que son clan s'était rapproché de nos ennemis.
Seulement plusieurs éléments me poussaient à aller au-delà.
« C'est une bonne chose alors. »
Unilatéralement je prenais les devants, conscient de la déranger dans son domaine.
Rayonnante. Peut-être était-ce son caractère qui me la fit percevoir ainsi?
Il n'était pas logique de la revoir à l'avenir, mais pas impossible.
« Tant qu'il n'est pas toxique.
Et pour la raison de ma venue, vous comprendrez que le lien entre votre clan et nos ennemis ne m'est pas rassurant. »

Nier mon intérêt serait hypocrite.
Il me fallait vérifier certains points.

Pourtant elle ne me rendait pas la tâche facile.
Etre au contact des familles était un mal nécessaire.
Utile, elle pouvait l'être.
Rassurant. Mais pas forcément.

Non ça ne suffisait pas à apaiser ma paranoïa.
Il me fallait être prudent dans mes analyses.

Parce que la neutralité n'était que trop précaire.
« Il me faudrait m'en excuser?
Tout ça n'est que vérité. Les vôtres sont liés à la Camorra désormais.
Il est probable que vous transmettiez à votre clan et leurs alliés des infos.
Et cela ne doit pas être. »

Alors qu'elle s'affairait toujours avec le café, je songeais à Alexandra.
« Pas d'accusation. Je suis simplement lucide quant à ma paranoïa.
A envisager le pire pour réagir au mieux. »
Ile me fallait faire une brève pause pour choisir mes mots.
« Si vous appartenez à un groupe, en général les probabilités vont dans ce sens.
En tout cas, si ce groupe vous apporte quelque chose.
Mon groupe, ma famille, a cette valeur à mes yeux. J'y veille. »
Et pourtant je savais que certains de nos membres n'y étaient pas par conviction.
Nul n'affirmerait le contraire:
Tout ne peut être controlé indéfiniment.

Les paroles de la psy me firent sourire.
Une vision biaisée comme la sienne était toujours divertissante.
« C'est une erreur. M'enfoncer. Uniquement si je tenais à cacher quelque chose. »
Il était certain que dans le cas contraire, j'aurais tenté une tout autre approche.
« Direct. Voilà tout. »
Et encore, j'aurais pu l'être bien davantage mais pour Alexandra je m'en abstenais.

« Et cela m'est parfois utile.
Toutefois, aussi agaçant lorsque je dois punir certains des miens qui s'enflamment. »

Faire n'importe quoi portait préjudice à la Meute.
Il était récurrent que certaines initiatives soient de trop.
Et usant.
Régner n'était pas toujours facile.

Protéger les miens était une nécessité.
Responsabilités et pouvoir n'étaient pas une charge facile.
Omettant volontairement les griefs du passé,
Trier les données pour mieux les organiser.
Et? Vous auriez préféré que je ne punisse pas ceux qui ont attaqué vos intérêts?
Cela serait surprenant, d'autant plus sans instruction de ma part.
Tout cela n'était pas si simple, pourtant en tant que leader je devais faire avec.
Il est logique que vous fassiez selon vos prérogatives.
Oubliez un instant la rumeur et la réputation des miens.
Ne commettez cependant pas d'impair avec votre patiente, car elle appartient à ma famille.