Je regarde la réponse de nouveau avant de poser mon regard sur Kyan endormi.
Le papier est formel, la réponse posée deux fois, deux essais, deux réponses identique.
Les cheveux en bataille sur l'oreiller lui donne un air si calme, alors j’attends un peu, je l'observe, avant que les prémices du réveil ne l'arrache à son sommeil, et moi à sa contemplation.
Finalement, n'y tenant plus, je l'embrasse doucement, passant de ses lèvres à sa mâchoire, remontant contre son oreille...

"Chéri... C'est le matin mon amour..."

Loin d'un matin ordinaire, il le saura bien assez tôt...Un matin de changement.


100 mots

Je suis bien maintenant, entre le rêve et la réalité, ce moment où les soucis de la journée n'ont pas pris d'assaut l'esprit et où les songes nous laissent en paix. Ce moment du matin où le corps est en harmonie avec l'âme. Quel jour on est, quelle heure, que dois-je faire aujourd'hui ? Toutes ces questions n'ont pas encore de réponses.

J'ouvre un œil et voit ma Déesse. J'inspire et lui sourit.

"Je suis si heureux que je n'ose pas te demander ce que nos deux entités ont fait hier."

Les paupières s'ouvrent, et son air radieux me charme tellement que je n'ai plus envie d'interrompre l'instant.

"Je ne sais pas du tout, pourquoi, tu n'es pas juste heureux de te réveiller dans le même lit que moi?"

Je le taquine un peu, et prend le temps de l'embrasser doucement, mais mon attitude redevient sérieuse bien vite, et je rassemble mes pensées en tenant le papier. Du courage, Preeti, il le prendra bien !

"Chéri, il faut que je te dise quelque chose...Je crois qu'on a trop bien planté des graines ensemble... Je suis enceinte d'un mois et demi..."



100 mots

Je m'étire paresseusement en ayant toujours ce sourire idiot sur le visage. Preeti semble presque extatique et je sais que quelque chose est sur le point d'arriver quand elle m'embrasse.

Quand elle m'annonce la nouvelle, mon esprit s'arrête totalement. Quoi ?

Attends ... QUOI ?

Voilà, je suis totalement réveillé à présent. Donc, on remonte deux secondes en arrière et ... toujours ces mêmes mots "Je ... suis ... enceinte".

A ce moment là, mon esprit embraye et repart vite.

"Je... vais... être... papa ?"

C'est comme un rêve inespéré qui se réalise enfin. Comme un destin radieux qui se dessine.

Le ton de sa voix me fait rire, et ma nervosité tombe à zéro. Je me loge dans ses bras tendrement.

"Tu as environ huit mois et demi pour t'y faire, mais oui, tu vas être papa mon Amour"

Je lui tend les papiers du labo, et lui montre les analyses sanguines en expliquant:

"Je devais faire des examens et à la place de ce que je pensais trouver ce cache un mini-nous. Nous avons un après midi chargé, j'ai rendez vous pour la première échographie juste après manger. J'aimerais que tu viennes, si tu veux le voir, ou juste pour être avec moi!"


100 mots

Un mini-nous. Ce terme me fait fondre. Ma catatonie fait place à de la frénésie. Me mettant debout sur le lit, je me mets à sauter dessus en criant de joie. Masque d'apparente sérénité tombée pour toujours devant Preeti.

Tombant sur le lit, je prend les papiers et les détailles sérieusement pour voir s'il n'y a rien d'anormal.

"Mais bien sur que je viens ! En fait, je vais t'accompagner partout ! Je vais commencer par te préparer le petit déjeuner ... Tu te sens bien au fait, tu n'as pas de nausées ? Tout va bien ?"





mots : 100

Kyan se met sur ses pieds d'un coup, et saute de joie dans tout la chambre. Le calme de mon chéri? Le masque de "rien ne m'atteint"? Dissous derrière trois petits mots qui font de grands changements.

Puis le bondissant se remet sur le lit et regarde les papiers attentivement, et je me blottis sur son dos, le menton contre son épaule, ne bougeant que pour embrasser sa joue ou son cou à proximité.

J'éclate de rire:

"Je vais formidablement bien mon amour, j'ai seulement besoin d'aller à la salle de bain plus souvent! Et j'ai une faim de loup!"


100 mots

"Tu as faim ?"

Je saute sur mes pieds et m'habille rapidement.

"Je vais te faire à manger alors. Tu voudrai quoi ? Du thé ? Une omelette ? Un chocolat chaud ? Je peux aller acheter des trucs à l'épicerie à côté si tu veux ! Si tu as besoin ou envie de quoi que ce soit, tu n'hésites pas ! Ni maintenant, ni jamais."

Totalement fou d'amour, j'embrasse ma Déesse

"Au fait, tu savais que ma religion interdit les rapports sexuels pendant la grossesse ?"

Et je me cache dans un coin, attendant l'inévitable coup de coussin tout en riant.

L'empressement de mon chéri pour me nourrir est si mignon que je m'empresse de le rejoindre pour l'embrasser:

"Je voudrais le même petit déjeuner que tu m'as fais le jour où tu m'as demandé en mariage... Et ne t'inquiètes pas trésor, je ne suis pas en sucre! J'arriverais encore à cuisiner ou danser!"

sa dernière phrase me fait froncer les sourcils avant d'éclater de rire.

"Alors tant pis, tu seras abstinent pendant neuf mois, tandis que moi j'ai le droit de jouer avec mes doigts! Et hier ça ne t'as pas gêné!"

Je sais qu'il bluffe, alors autant le taquiner!


100 mots

"Un petit déjeuner spécial Noël, ça marche !" Je dis avant de courir à la cuisine.

Elle n'est pas en sucre ... Il faudra que j'évite de jouer à l'homme surprotecteur, pas facile.

Je passe la tête par la chambre de la porte pour ajouter :

"En théorie, tu n'as pas le droit non plus mais je suppose que je ne peux pas te l'interdire. Du coup, je pense qu'on peut prendre mes doigts à la place des tiens. Je préfère, ce sera plus sur." J'ajoute sur un ton professionnel avant de partir à ma tâche.




mots : 100

Mes paroles ne change rien à son attitude déjà papa poule, et il se met à courir vers la cuisine tandis que je ris de son empressement.

"En théorie, mais en pratique je suis une païenne qui, telle une succube démoniaque va te tenter jusqu'à ce que tu craques!"

Je m'habille tranquillement (et pour changer avec une robe bleue), tresse mes cheveux et descend lorsque l'odeur du thé et du four chaud monte à l'étage.

Je profite de ce moment pour me mettre derrière mon mari, plaçant mes coudes contre ses hanches, avant de fredonner une musique que nous aimons...


100 mots

"C'est une menace ? J'ai hâte de voir ça !"

Je prépare le chocolat, le jus d'orange et les toast. Aujourd'hui, je sais comment faire tout ça pour que la totalité du plateau soit prêt d'un coup. Du coin de l’œil, je vois ma Déesse arrivée, habillée à ma grande déception, et venir directement se caler derrière moi.

Elle chante et je me joins à elle. Jamais je ne chanterai devant personne d'autre, sauf sans doute ...

"Tu sais la nouvelle que depuis ce matin ? T'as des exigences de prénoms à me soumettre ?"





mots : 100

Nos voix se lient et cette complicité me donne un sentiment d'harmonie. Je reste liée contre son dos jusqu'à ce que sa question me fasse déplacer au salon, où je m'allonge dans le canapé en donnant sa réponse:

"Je le sais depuis hier soir, j'ai reçu les examens par internet, les aient imprimés, mais tu étais déjà au lit, exténué par deux baptêmes, paraît-il!"

Des exigences de prénoms? Je fronce le nez, me retournant pour voir le regard de mon homme, avant de sourire et de dire:

"Kyan est un prénom merveilleux, mais si c'est une fille je n'ai aucune idée pour l'instant!"


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"tu voudrais l'appeler comme moi si c'était un garçon ? Tu ne veux pas qu'il ait un prénom à lui ?"

Je sors de la cuisine chargé d'un plateau où fument deux tasses et quelques toasts.

Je pose le tout sur la table basse avant de venir m'allonger sur ma Déesse pour l'embrasser.

"Si j'avais su... je serai resté éveillé hier soir et on aurait déjà pu fêter ça ! Mais oui, deux baptêmes, j'aurais du voir venir le signe divin. Bon, à table !"

Je dis en mettant ma dulcinée sur mes genoux, n'ayant pas le coeur à quitter son corps.

"Non, mais le meilleur prénom est déjà pris! Et toi, tu as des idées?"

J'embrasse tendrement mon trésor avant de lui indiquer:

"De plus, le prénom est choisi selon les constellation et le dieu du mois de naissance, et notre petit devrait naître en pleine période du Bhādrapad, donc Ganesh. D'ailleurs, on le fait baptiser des deux religions j'imagine?"


"On peut toujours le fêter aujourd'hui!"

Tandis que Kyan m'installe sur ses genoux, je pense à ce signe: deux baptêmes, comme ceux de notre enfant. ça tombait sous le sens!

J'attrape une tartine et en tend une tendrement à mon trésor.

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"Oui, il est pris par toi."

Des idées ? Comment pourrais-je avoir des idées ? Moi qui n'ai jamais envisager plus de descendance que je ne pourrai retrouver une ascendance ... Mais en fait ...

"J'aime bien Rafael. C'était mon père."

Mais la suite de l'explication m'indique que je n'aurai pas voie au chapitre de toutes façons. La suite me fait arrêter mon geste directement.

"Deux baptêmes ? Tu serais d'accord ? Ce serait vraiment génial !"

Cet enfant serait vraiment le symbole d'une union de deux cultures que tout oppose.

"Alors, comment veux-tu fêter ça ?"

"Je l'ai dit en premier! D'ailleurs, mon prénom de baptême c'était "Priti", qui veux dire "satisfaction", reconverti en "Preeti" par mon père."

Rafael? Avec réflexion, ça sonnait plutôt bien!

"Et bien, on pourra le mettre en deuxième prénom juste derrière son nom de baptème si tu le veux!"

Je regarde mon chéri, surprise:

"Bien sûr, je n'oublie pas qu'on a deux religions tu sais! Tant que je n'ai pas besoin de me convertir!"

Je réfléchis en engloutissant ma tartine et en en prenant un autre, avant de déclarer:

"D'abord allons le voir, ensuite on verra comment le célébrer le mieux!



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"Ce serait vraiment super. Merci beaucoup. Du coup, comment se décide un prénom de baptême indien ? Je veux dire, comment cela se passe si le prénom ne nous plaît pas ?"

J'embrasse ma Preeti avant de lui glisser un énième :

"Jamais je ne te demanderai de te convertir ! Ça fait partie de toi et c'est une des choses que j'aime. Reste libre ! Tu as déjà envisagé de me demander de me convertir ou de quitter les ordres ? Même si ça aurait arrangé pas mal de choses."

Voilà, je suis papa. A présent, je ne peux plus renoncer à l'idée.

"C'est un prénom de baptême, tu peux le modifier un peu, ou utiliser un surnom! Ce n'est qu'un protocole, je suis peut être hindou mais ce genre de chose a été inventé par les hommes, non pas par les dieux!"

J'embrasse de retour mon homme avant de sourire et de m'exclamer théâtralement:

"Oh, tu aurais quitté les ordres pour moi? Si j'avais su nous aurions pu vivre ensemble plus tôt!"

Je ris et l'embrasse de nouveau:

"Ta religion ne nous a pas facilité la tâche, mais je t'aime comme ça, et que j'adore me donner des bâtons dans les roues!"


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"Bien sûr que j'aurais quitté les ordres pour toi. Mais me l'aurais-tu demandé ?"

J'éclate de rire à sa remarque. C'est vrai que nous étions vraiment partis de loin avec Preeti, et le fait que nous respectons mutuellement nos usages fait de nous un couple un peu à part.

"A Quelle heure est ton rendez-vous ? Sinon, j'ai une idée pour fêter ça des maintenant tout en restant parfaitement dans le contexte. Je sais que les femmes enceintes ont des besoins pas toujours alimentaires. "

Je souris lascivement à ma Preeti

"Si j'avais voulu, je te l'aurais dit trésor! Mais malgré les missionnaires à répétitions de ta religion, je t'aime quand même mon amour"

Mais on ne touchais pas à la religion de l'autre. Ou peut être un peu, mais on faisait des concessions et tout rentrait dans l'ordre généralement. Sinon on se dévouait et l'un de nous transgressait sa propre religion. Après nous le déluge, dirons-nous!

La question me surprend et je répond sans comprendre, les pensées encore dans mon petit déjeuner fabuleux:

"On doit y être pour treize heures trente pile, pourquoi, tu veux qu'on ailles quelque part?


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"... Et tu ne l'a pas fait, et c'est pour ça que je t'aime encore plus !"

Je profite qu'elle soit encore dans mes bras et qu'elle n'ait rien dans les mains pour l'embrasser fougueusement, l'allongeant sur le canapé du même mouvement.

Preeti joue l'innocente par la suite ... A moins que ... Non, elle ne sait vraiment pas ce que j'ai derrière la tête. Mince ... Je nous redresse.

"Je me disais qu'on pouvait ..."

Re-mince, pour qui je passe, moi ?...

"Faire une balade et ce soir, je t’emmène danser ! T'en dis quoi ?"

"Madame Sita-Skoro?"

Je frissonne en me levant: c'est la première fois qu'on m'appelle par mon nom d'épouse ici, et cela me ravie autant que ça me surprend.

Je prend la main de Kyan avec un air un peu nerveux, puis avance vers la femme qui a l'air tout à fait charmante.

La première fois est presque angoissante, et lorsque la sage femme me demande de me déshabiller entièrement je rougis.

Finalement installé (et l'échographe placé), des petits points apparaissent avant de donner des lignes plus ou moins nettes ou on voit un ovale clignotant. Je suis émue: c'est notre bébé ...


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Dans la salle d'attente, je me maudis de ne pas m'etre renseigné d'avantage sur la grossesse. Toutes les questions possibles et imaginables m'assaillent de toutes part.

Preeti est appelée et je la suis tout naturellement. Même le fait de la voir se déshabiller n'arrive pas à me distraire.

Quand l'écran se met en route, je ne sais pas ce que je suis supposé regarder. Puis, un son caractéristique, aussi rapide qu'un galop de cheval se fait entendre et je devine des formes surnaturelles...

"Tiens... il y a deux embryons"

J'ai la tête qui tourne...

Il y a ... deux embryons?

"Je ne comprend pas...vous êtes sûre?"

Deux enfants d'un coup... Je ne m'attendais pas à ça. La grossesse de jumeaux me fais peur, et pourtant... Je suis heureuse!

Je fais un regard à Kyan, espérant que la nouvelle est positive à ses yeux, puis revient sur le petit écrans. Les têtards ne bougent qu'à peine, et seuls les points clignotants montrent leurs petits cœurs battre...

Après quelques questions supplémentaires, nous reprenons rendez vous pour le premier trimestre avec notre dossier et les clichés. Je ne sais plus si tout ça est réel, quel bonheur!


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