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Ain't no room. (Yona)

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Ain't no room. (Yona) - Mar 21 Jan - 1:11



Ain't no room

@Yona Zahab&@Piotr NikolaïevitchThere ain't no room for me in the city.The lights go down but it look so pretty. So take me away from the corner, let me hide away in the fauna with something at my side. Going outta my head.Was it something I read ? Forget it now, forget it then.We'll hang around without a care.
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

Il flottait dans un univers ténébreux, un océan d’encre où il aurait pu voguer pour l'éternité sans jamais toucher la terre. Aucune sensation n'effleurait sa peau, à peine une légère impression de froid comme s'il baignait dans de l'air liquide et parfois, un souffle qui caressait son visage. Un voile recouvrait ses yeux et bien qu'ils soient grands ouverts, il ne distinguait que le noir absolu. Et dans ce monde uniforme, il eut soudain la sensation de sombrer de plus en plus profondément, sans même qu'il ne cherche à lutter. Les ténèbres l'emportaient sur un courant d’air glacé où Piotr se perdit. Dans son ciel, la lune semblait courir à ses cotés, d’une blancheur lépreuse, veillant sur sa déchéance. Car sa peau se déchirait dans un craquement obscène, devenue trop étroite pour son ossature difforme. Sa mâchoire s'étira, laissant place à des crocs proéminents qui percèrent ses gencives. La douleur lui fit perdre l'esprit, disloqué, écartelé comme si mille bras invisibles l'étiraient, et son hurlement de rage se perdit dans la nuit. Des écailles noires recouvraient son corps immense, transporté par des ailes démoniaques. Les yeux d’or du dragon s’entrouvrirent et de sa gueule béante s’échappa le cri de la bête. Il volait au dessus des steppes gelées, alors que son cri le poursuivait, les arbres penchés frémissaient sous son passage tandis qu'il s'enfonçait vers des profondeurs inconnues.

Piotr ignorait ou il allait car il avait perdu toute conscience, il n'était plus qu’un monstre au cœur noir qui franchissait les limites de son agonie. Devant lui, une silhouette se dressait, immobile, dégageant l'odeur chaude de la vie, cette odeur qu'il connaissait si bien. Un parfum, une fragrance, quelque chose d'indéfinissable qui le bousculait avec violence. L'odeur de ce sang fraternel était trop chargé de souvenirs puissants pour être oublié. C'était comme une bouffée d'amertume concentrée et Piotr en suffoqua presque, ses muscles tendus et ses sens aux aguets. Son cœur tressaillit, subitement emballé, et une joie ineffable traversa tout son corps, le faisant vibrer. Le visage sortit de l’ombre, et il distingua les traits d'une petite fille aux cheveux clairs et au teint pâle. Il s'approcha d'elle doucement, prudemment, délicatement. Et au moment où il pensait la rejoindre, la gamine leva son poing, armé d'une lame. Alexandra.

*

Dans son sommeil, Piotr frissonna et sa main se crispa contre son cœur meurtri. Dans sa vision, des nuages bas enveloppaient l'infime clarté lunaire, le replongeant dans la bienveillance des ténèbres où le dragon se fondit, ombre parmi les ombres. Les pensées de l'homme redevenaient plus claires à mesure qu'il émergeait, le voile d’ombre qui obscurcissait ses yeux se désagrégea et il vit. Sa vision était scindée entre le clair et l’obscur, à mi chemin entre deux mondes, mais il n'était plus aveugle. Émergeant de sa torpeur, il observa pendant de longues secondes ses deux paumes ouvertes face à lui. Recouvertes de sang. Avachi sur le siège de sa voiture, il avait dû s'assoupir un moment. Le cauchemar qu'il venait de faire lui avait paru si réaliste qu'il ressentait encore dans sa chair la douleur atroce de cette lame qui lui avait transpercé le cœur. Cette lance qui avait transpercé le cœur du dragon noir.

Cette soirée était absurde, tout comme l'humeur qui lui collait à la peau, assortie à la décadence de ces lieux sinistres. Piotr se demandait à juste tire comment il avait échoué dans ce quartier misérable, lui, le fier héritier de la noblesse russe. Pourtant, il ne souhaitait pas rentrer chez lui, il ne désirait pas se retrouver seul, dans son appartement trop silencieux. Il avait encore besoin de l'ambiance festive et chaleureuse du bon peuple ce soir. Du monde, beaucoup de monde. Un public à qui raconter des histoires abracadabrantes qu'il inventerait sur le moment et oublierait l'instant d'après. Immobile et arrogante, sa haute stature dominait les lieux à la manière d'un roi belliqueux,venu conquérir un nouveau domaine. L'élégance de sa tenue détonnait dans la misère environnante, même s'il était à présent débraillé et que le sang d'un ennemi inconnu maculait le col de sa chemise.
A présent, il se souvenait ce qui l'avait amené à Industrial District. Après avoir fait la tournée des bars et survécu à quelques bagarres d'ivrognes, il avait suivit la route qui menait au repère de cette Yona, belliqueuse créature, qui avait cru bon de lui filer son adresse un soir d'ivresse. Un autre soir de débauche. Yona était probablement la seule personne qui ne refusait jamais l'attrait d'une sortie décadente en sa compagnie, aussi destructif soit-il.

Pour une raison confuse, née dans son esprit surchauffé, Piotr décida qu'il était impératif d'arracher cette fille à sa tranquillité qu'elle ne méritait absolument pas. Pourquoi n'avait-elle pas répondu à ses multiples appels ? Il avait la preuve sur son maudit téléphone qu'il avait bel et bien tenté de la joindre plusieurs fois, en pure perte. Qu'elle puisse être occupée ou en train de dormir ne lui venait pas à l'esprit. Pourquoi les gens dormiraient un samedi soir, alors qu'il n'était que minuit à peine ? Ou peut-être un peu plus ? Non. Tout en s'avançant d'une démarche assurée, il avisa quelques cailloux sur le sol bitumé et les ramassa, avant de se poser face à l'immeuble. Visant les fenêtres de l'égyptienne, il étendit son bras et balança avec adresse de jolis missiles dans la vitre. Celle-ci ne se brisa pas, du moins pas la première fois. Ce fut probablement à la troisième tentative que le bruit du verre brisé fut suivi d'un cri de surprise et de colère. Un sourire satisfait se dessina sur le visage du Russe lorsqu'il aperçu la silhouette féminine apparaître à la fenêtre.

- Aha ! T'as cru qu'il suffisait de m'ignorer pour que je lâche l'affaire ? Que nenni ! Je savais que tu te planquais dans ton trou. Bon, tu descends ? C'est une honte de rester chez soi alors qu'il fait si beau dehors, ta mère te l'a jamais dit ?

La voix de l'intello défoncé, nantie de son élégant accent anglais un peu trop appuyé (réminiscence des hautes écoles qu'il avait fréquentées), résonna dans la rue. Certes, ils se trouvaient au milieu de l'hiver, il faisait froid et la nuit était noire. Mais il ne pleuvait pas, au moins. Qu'est-ce qui lui fallait de plus ?

- Je connais un truc qui va te plaire. Alors, dépêche-toi.



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Ain't no room. (Yona) - Jeu 23 Jan - 11:10


Ain't no room@Piotr Nikolaïevitch
(tenue) + (soundtrack)

Les ténèbres venaient de s'étendre sur les toits de la ville, chassant à grand pas les derniers rayons safranés du soleil couchant qui peinaient à s'éteindre. Arcadia se parait de son voile nocturne, laissant ses nombreux lampadaires briser la lente agonie d'une nuit hivernale glaciale et ses derniers klaxons clore l'animation de cette fin de journée. Le calme reprenait possession des rues, petit-à-petit, les quelques badauds encore présents retournaient dans leur foyer. La nuit, puissante, dominatrice et sans pitié, imposait à nouveau sa rudesse sur ces territoires misérables.

Dans les entrailles de son appartement plongé dans la pénombre, enroulé dans d'épaisses couvertures, son corps meurtrie par cette longue journée de travail reposait enfin en paix. La jeune femme semblait si inoffensive, ainsi allongée sur son lit, le visage à peine éclairé par les reflets argentés de la lune. L'innocence s'était emparé de ses traits fins et délicats, balayant d'un revers de main les dernières folles aventures qui avaient dynamisé ses précédentes soirées. La paix, enfin retrouvée et tant méritée. Son enveloppe, à peine animée par sa respiration lente et régulière, reposait sereinement sur la surface cotonneuse de son matelas, encadré d'une multitude de petits coussins fantaisie. Par moment, on pouvait voir son doux visage s'animer, accompagnant un à un les rêves qui s'enchaînaient dans son esprit épuisé qui passait progressivement les strates du sommeil.

Le stade ultime de l'endormissement s'était enfin emparé de l'égyptienne. Profondément perdue dans les limbes de son sommeil, le visage enfoui dans son coussin, Yona était désormais totalement coupée de la réalité. Elle ne pouvait ni voir, ni entendre son téléphoner vibrer de manière constante sur sa table de nuit. Cet intrus malveillant tentait vainement de la tirer de son repos tant mérité, probablement à la recherche de quelconques aventures débridées à vivre aux côtés de la sauvageonne endormie. Rien. Aucun mouvement, aucun plissement de sourcils. La belle était si bien positionnée que même le vrombissement d'un moteur dans sa rue ne parvint pas à la faire sursauter. Le silence revenait peu-à-peu dans son environnement, mais la paix semblait vouloir désespérément être troublée.

Poc. Poc. Quelque chose d'étrange semblait cogner contre la vitre. Un bruit de verre brisé fendit brusquement l'air et parvint à happer l'attention de la belle endormie. « Fuck ! » Balança-t-elle en bondissant de son lit. Un voleur ? Sans plus attendre, elle se saisit de l'arme qu'elle retenait caché dans le tiroir de sa table de nuit ainsi que de son téléphone. Le faisceau lumineux de l'appareil éclairant son chemin, l'arme à feu pointée devant elle, Yona avançait prudemment en direction de la vitre brisée de sa chambre pour essayer de découvrir l'origine de ce bruit inquiétant. Arrivée devant le lieu du crime, face à cette fenêtre fissurée, l'égyptienne ne tarda pas à découvrir le responsable de tout ce vacarme nocturne. « ما الأحمق » Marmonna-t-elle pour elle-même tout en ouvrant le châssis de la fenêtre pour se pencher un peu plus vers l'extérieur. Merde, encore lui. Dans la nuit noire, illuminé par l'éclairage publique, la silhouette familière de son camarade de débauche russe semblait se dessiner. Piotr Nikolaïevitch. Sa voix rauque et sonore se diffusait dans toute la rue tandis qu'il lui hurlait de descendre le rejoindre, et ce n'était pas pour calmer l'humeur massacrante de la belle orientale qui venait de se faire tirer de son sommeil.

Quelques minutes à peine s'étaient écoulées après qu'elle lui ait hurlé un dernier « Tu n'as rien d'autre à foutre petit trou duc' ? » avant d'avoir refermé violemment cette fenêtre brisée. Là voilà déjà qui apparaissait à l'entrée de son immeuble, enveloppée dans un manteau premier prix aux teintes sombres, la chevelure folle qui fendait l'air à chacune de ses grandes enjambées. Face à lui, le visage pétri de colère si près de lui qu'elle pouvait sentir les effluves d'alcool s'échapper de ses lèvres entrouvertes, Yona ne retint pas ses mots à son encontre. « ألم تعلمك أمك ترك الناس ينامون؟ وخز قليلا. » Oui, Yona avait tendance à s'exprimer en arabe lorsque les émotions devenaient trop fortes, et incontrôlables. Une main levée en l'air en signe d'énervement, comme si elle voulait le gifler, elle accepta de la retenir en se mordant la lèvre inférieure dans un geste désespéré. Non, elle ne pouvait pas rosser ce fils de riche, il n'en ressortirait pas moins idiot. Doucement, sa main redescendit pour se raccrocher au col de sa veste et se protéger un peu plus du froid glacial qui venait mordre sa peau sensible. « Dépêche-toi de me montrer ce truc qui est censé me plaire, que je retourne me coucher. Je suis fatiguée et il y en a qui travaillent le weekend figure-toi. » Travail de merde, salaire de misère, horaires pitoyables, mais Yona devait faire avec. Cet emploi lui permettait de louer ce trou à rats.




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Ain't no room. (Yona) - Ven 24 Jan - 19:20



Ain't no room

@Yona Zahab&@Piotr NikolaïevitchThere ain't no room for me in the city.The lights go down but it look so pretty. So take me away from the corner, let me hide away in the fauna with something at my side. Going outta my head.Was it something I read ? Forget it now, forget it then.We'll hang around without a care.
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L'insulte en guise de salut vint nourrir l'aura de négativité qui l'enveloppait et Piotr l'accueillit comme une offrande, sur un sourire chaotique. Comme un prince déchu qui se vautrait dans sa propre tragédie. A la vérité, il n'avait réellement rien de mieux à foutre, dans son extrême solitude, que de venir rôder dans ces quartiers moisis, à la recherche d'une âme perdue, sans doute aussi destructrice que la sienne. Celle de cette étrangère qui apparaissait déjà sur son seuil, avec sa chevelure hirsute de sorcière et sa mine revêche. Piotr la toisa de toute sa hauteur tandis qu'elle marchait vers lui, menaçante, jusqu'à se planter sous son nez. Il demeura impartial en recevant les gargouillis barbares qu'elle lui offrait, leur opposant une indifférence hautaine qu'il soigna pour camoufler le léger agacement qu'il ressentait. Ce n'était que de simples borborygmes vides de sens et s'il n'y comprenait rien, il ne tarda pas à lui rétorquer quelques mots bien sentis, dans sa noble langue maternelle.

- Что за уродливый постиллонус!

Ponctua-t-il sobrement, une moue condescendante aux lèvres. Toujours immobile, le bourdonnement de l'ivresse au fond des yeux, il observa sa main comme s'il s'agissait d'une mouche, s’apprêtant à se poser sur lui. Néanmoins, la belle se dégonfla au dernier moment. Pas de gifle mais quelques mots - en bon anglais cette fois - qui traduisait une certaine curiosité, derrière la mauvaise humeur. Piotr prit le temps de ménager le suspens, expulsant un léger soupir indulgent, petite vapeur blême dans la nuit glacée. L'alcool dont il était imbibé le protégeait du froid et il ne semblait pas en souffrir, son manteau largement ouvert sur sa chemise, à moitié déboutonnée. L’ébriété le rendait euphorique mais ne transparaissait ni dans sa voix ni dans ses gestes, toujours contrôlés.

- Allons, ne me fait pas croire que ce job minable compte pour toi.


Que faisait-elle déjà, pour gagner son pain ? Il n'était plus sûr de s'en souvenir, mais certainement rien qui en vaille la peine. Une lueur perplexe dans les yeux, il la contempla quelques secondes avant de hausser les épaules.

- Dormir, c'est pour les faibles.

Lui-même dormait bien peu, en proie à des insomnies récurrentes qui l'empêchaient de fermer l’œil. Quand la fatigue le recouvrait, il s'accordait une sieste, dans des lieux parfois inattendus où il s'égarait et où il avait la surprise de se retrouver, une fois éveillé. L'avantage de réussir le tour de force de se surprendre tout seul lui permettait au moins de lutter un tant soit peu contre l'ennui. Piotr possédait une grande tolérance à l'alcool, à la douleur et au manque de sommeil, mais il ne pouvait pas supporter l'ennui. Le vide, la solitude, l'engourdissement. Il ne pouvait imaginer pire torture que cette horrible sensation de solitude.

Le front plissé d'un air moqueur, il abaissa son regard sur le manteau dans lequel elle s'était emmitouflée. Elle avait beau évoquer son envie de rapidement retourner se coucher, elle s'était tout de même habillée, ce qui prouvait qu'elle ne comptait pas rentrer si vite, contrairement à ce qu'elle affirmait. Du bluff tout ça, elle jouait les blasées mais il savait parfaitement à quel point elle piaffait d'impatience à l'idée de l'accompagner. La charme reptilien opérait malgré lui, rares étaient ceux qui lui résistaient. Des étincelles de défi dans les yeux, il hocha la tête, aussi sûr de lui qu'on pouvait l'être.

- Bien ! Puisque tu es prête, on peut y aller. Ce truc ne tient pas dans ma poche, qu'est ce que tu crois ? C'est une soirée que je te propose, pas un vulgaire pétard. Une soirée au cours de laquelle tu pourrais te faire plus d'argent qu'en allant trimer comme la pauvre souillon que tu es.


Quoi, elle ne croyait tout de même pas qu'il allait la plaindre ? La bonne blague. Avec assurance, il se retournait déjà vers sa voiture, garée à quelques mètres à peine, dans l'obscurité de la rue. Sortant ses clefs de sa poche, il actionna l'ouverture automatique des portes, comme un appel supplémentaire pour emmener sa proie sur la voie du vice. Dans un regard vers la brune, il observa sa réaction, se demandant juste dans quelle mesure elle allait accourir pour se jeter dans sa bagnole, en lâchant peu ou prou son enthousiasme.

- Tu choisis quoi, l'esclavage ou la liberté ? A toi de voir, Cendrillon.

Cette soirée à laquelle il était venue l'inviter n'était rien de moins qu'un rassemblement de bagarreurs, qui se réunissaient pour des combats payants, où les parieurs misaient sur leurs favoris. Des jeux illégaux et donc clandestins qui s'organisaient dans un grand entrepôt, situé dans ce quartier glauque, à l'écart des habitations et des témoins. Bien-sûr, il aurait pu s'y rendre seul, mais le plaisir n'était jamais pareil lorsqu'il n'était pas partagé. Le carrosse de la Cendrillon égyptienne était donc avancé, pour l'emmener au bal de la castagne.


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Ain't no room. (Yona) - Sam 25 Jan - 19:56


Ain't no room@Piotr Nikolaïevitch
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Le Prince dévoilait toute son arrogance à travers son attitude insolente et ses mots emprunts d'une provocation certaine. Suintant le charisme et la suffisance, il avait mordu sa proie à la gorge avec une grande férocité, laissant son puissance venin envahir les tissus de l'égyptienne jusqu'à paralyser totalement sa raison. En mâle alpha dominant, le russe avait pour fâcheuse habitude d'obtenir tout ce qu'il désirait. Là, son objet de convoitise nocturne, celle qui deviendrait sa partner in crime le temps d'une soirée, ne semblait que partiellement partante pour s'échapper de la chaleur de ses draps. La moue blasée perdue au milieu de cet amas de cheveux hirsutes, très certainement énervée, la belle orientale sentait le vent lui mordre sa peau nue sous son manteau. Comment les gens faisaient pour supporter de si basses températures ? On pouvait percevoir le discret claquement de ses dents qui accompagnait le tremblement incessant de ses lippes pulpeuses, pendant qu'elle écoutait son assaillant déblatérer ses paroles prétentieuses.

« Tss. » Siffla-t-elle de façon méprisante tout en levant ses orbes cendrées en direction du ciel étoilé. Gosse de riche. « Figure-toi que j'ai besoin de ce pognon pour vivre. Aussi dégueulasse soit-il, cet emploi me permet de manger. Dormir, ça me permet de baiser pendant mon temps libre. Si tu peux t'en passer, tant mieux. Mais moi, manger et baiser, c'est ce qui me raccroche encore à un semblant d’existence. Connard. » Oui, les mots fleuris sortaient avec une facilité déconcertante. Contrairement à ce que cet échange hargneux pouvait laisser penser au premier abord, les deux acolytes s'appréciaient. Étrange, mais cette relation emprunte de violence semblait leur convenir parfaitement.

La lionne voyait bien que son ami le Prince se moquait d'elle. Elle n'avait qu'à regarder ce misérable petit rictus qui venait étirer ses lèvres pendant qu'il la toisait de toute sa petite hauteur. De la supériorité, de la suffisance et une certaine forme de vanité, voilà ce que la jeune femme pouvait percevoir dans ce regard qu'il lui offrait ce soir. Battue par les vents glacials de ce foutu pays, à peine protégée par un misérable manteau troué, Yona sentait ses cuisses se frotter l'une contre l'autre pour essayer de se réchauffer. Les muscles commençaient doucement à se tétaniser sous la couche de tissus, certaines parties vulnérables de son corps se paraient de délicates marbrures artistiques, et elle sentait sa température corporelle chuter dangereusement. Il fallait faire vite. Prendre une décision. « Une soirée. » Marmonna-t-elle, intéressée, alors que le jeune homme s'en allait déjà en direction de sa caisse hors de prix pour l'encourager à le rejoindre. Une soirée, du pognon, qu'avait-il encore prévu ? Il n'allait pas la ramener à l'un de ces gang bang sordides, non ? Toujours hésitante, l'égyptienne lança un dernier regard à la façade décrépie de son immeuble, comme pour espérer que celui-ci la supplie de revenir. « Putain, tu fais chier. » Un petit moment d'hésitation, une oeillade glissée discrètement sur le visage beaucoup trop gaie de son partenaire de soirée, puis elle finit par murmurer un discret : « et puis merde », avant de tourner les talons et d'accepter de le rejoindre à l'intérieur de sa voiture.

Son corps s'enfonça profondément dans l'assise ultra confort du siège. La porte claqua rapidement derrière elle, la laissant prisonnière des griffes de ce russe. Elle savait que la soirée finirait mal, comme toujours. « J'ai beau choisir la liberté, j'espère juste pouvoir m'asseoir après cette soirée. La dernière fois, j'ai dû me crémer le cul pendant une semaine tellement mes bleus me faisaient mal. » La voiture ne tarda pas à démarrer dans un vrombissement sonore à faire trembler les murs des immeubles, et fila dans les ténèbres en direction de la soirée. « J'espère que tu as ramené quelque chose pour me tenir en forme. Car j'accumule la fatigue et, contrairement à toi je le répète, j'ai besoin de sommeil. » Les jambes à moitié écartées, la belle prenait ses aises dans cette voiture au confort luxueux. Elle savait que son partenaire était imbibé jusqu'à la racine de ses cheveux, mais Yona se savait beaucoup trop sobre pour tenir une soirée en sa compagnie sans prendre un remontant artisanal. A l'aide de ses doigts, elle tentait de dompter sa chevelure sauvage pour se donner un semblant de contenance.




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Ain't no room. (Yona) - Mer 29 Jan - 19:53



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@Yona Zahab&@Piotr NikolaïevitchThere ain't no room for me in the city.The lights go down but it look so pretty. So take me away from the corner, let me hide away in the fauna with something at my side. Going outta my head.Was it something I read ? Forget it now, forget it then.We'll hang around without a care.
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Sur un rictus carnassier, Piotr apprécia les réactions vexées de la drôlesse qui ne tardait jamais à réagir au quart de tour. Toute lippue qu'elle était, il pouvait apercevoir ses lèvres trop charnues bleuir sous l'effet du froid, tandis qu'elle trépignait sur place, comme un chaton frigorifié. Petite nature. Il accueillit ses grognements de râleuse sans sourciller, toujours drapé de sa superbe, alors que les vents glacés de l'hiver jouaient dans sa chevelure soignée. Manger et baiser, des objectifs de vie qu'on aurait pu ériger en blason et peindre en calligraphies soignées sur des armoiries. Le rictus de Piotr s'étira à ce sarcasme, sans songer à la contredire, et il se contenta de balayer avec désinvolture ses tentatives de protestation.
- Quand tu auras fini de te lamenter sur ton sort, tu me préviendras. Et coiffe-toi un peu, tu fais peur à voir. Disait l'homme débraillé aux yeux brillant d'ivresse.

Après l'avoir ainsi invitée à cette fameuse soirée, il l'entendit marmonner vaguement dans sa barbe et la vit piétiner un moment pour faire bonne figure, avant de se résoudre à céder. Sans démontrer la moindre surprise en la voyant s'avancer vers lui (d'un pas dont elle devait sûrement cacher l'enthousiasme rien que pour l'emmerder), Piotr reprit posément sa place au volant dans sa voiture sportive, dont les sièges en cuir exaltaient un parfum de luxe. A peine les portières claquées, il mit immédiatement le contact, sans se soucier de boucler sa ceinture. Tournant la tête vers elle, il haussa un sourcil circonspect, son regard embrumé se perdant vers les cuisses de la belle. Hum ? Des bleus au cul ? Diantre, l'orgie avait dû être sévère. Qu'avaient-ils fait déjà, la dernière fois ? Peut-être avait-il été trop saoul pour s'en souvenir. Il y médita quelques secondes avant de lui balancer sa répartie, d'un ton distrait.

- Perverse. Si tu nous crois partis pour un délire à la 50 shades of Grey, je vais te décevoir. Ton talent pour twerker sous le nez des gens ne te servira pas à grand chose ce soir. Enfin, tu peux toujours le faire, ça pourrait être drôle.

Il devait reconnaître que sa façon de faire la danse du ventre n'était absolument pas désagréable à contempler. Cela étant, Piotr était venu la trouver dans un état d'esprit on ne pouvait plus chaste et innocent. Du moins, autant qu'il pouvait l'être. Il pouvait toujours changer d'avis, il fallait voir.
Après avoir démarré sur les chapeaux de roues, dans un vrombissement de son puissant moteur, il ne se gêna pas pour faire profiter sa passagère de son gout pour la vitesse, appréciant les réactions de son bolide adoré, une bagnole nerveuse qui réagissait dès qu'il effleurait l'accélérateur. Loin d'apprécier le moment, la crevarde se plaignait encore, et il tourna vers elle un regard lourd.

- Tu m'as pris pour ton dealer ? Si tu veux, je peux toujours te jeter dans un lac gelé, y'a pas mieux pour réveiller un homme. Ou une femme. Ou une bécasse, dans ton cas.

Conduire d'une main, en toute nonchalance en n'offrant qu'un regard vague à la route, n'était pas un souci car Piotr maîtrisait son véhicule, même en état d’ébriété avancée. En réalité, il conduisait encore mieux quand il était ivre ou défoncé. Fort de son assurance, ses narines se dilatèrent dans un léger soupir.

- Regarde dans la boite à gants. Tu sais que tu fais pitié ?

Bien-sûr, le slave conservait toujours une petite bouteille de vodka à portée de main et il allait sûrement la récupérer dès qu'ils seraient arrivés à bon port. Mais il croyait également posséder encore un petit sachet de came, survivant de sa dernière soirée. Un danger que de se trimbaler avec ce genre d'ingrédient en voiture, surtout quand on dépassait allègrement les limites de vitesse autorisée. Mais en cas de fouille de la part de la police, Piotr comptait sur l'éloquence de maître Alcaraz, son brave avocat, pour le tirer d'affaire en un rien de temps.
Après avoir zigzagué dans les rues sombres, la voiture parvint aux abords d'un entrepôt grisâtre, d'allure sinistre. Aucune lampe n'éclairait l'endroit alors que Piotr roulait comme un cosaque en montant sur un trottoir. Il roula un moment dans un terrain vague, de manière à garer sa voiture à l'abri des vandales qu'il devinait nombreux, dans ce coin dangereux. Après avoir repéré une place qu'il jugeait sûre, il s'y gara avant de sortir de voiture pour rejoindre le fameux hangar.

Dans cet entrepôt haut de plafond, les voix résonnaient en échos anarchiques. Sa bouteille de vodka en main, Piotr s'offrit une franche rasade avant de l'offrir gracieusement à Yona, dans sa générosité naturelle. Il avait entendu parler de ce lieu par des potes de bistro rencontrés une paire d'heures auparavant et savait juste qu'il y aurait du spectacle ce soir, un combat sanglant où les parieurs pourraient se remplir les poches s'ils faisaient le bon choix. Dans la vaste salle à l'ambiance glauque, la musique sourde des battements cardiaques battait la mesure, tandis que ces quelques glandus beuglaient pour encourager leur favori.

Le front lourd et le regard sombre, Piotr observa la scène où deux brutes épaisses se tabassaient. Les mouvements des boxeurs paraissaient crédibles pour un regard externe, ils en prenaient plein la poire et les chocs les faisaient grogner, les gestes étant violents et brutaux. L'odeur du sang embaumait l'air. Devant eux, le combat était acharné et l'un des boxeurs se prit un coup percutant dans le museau. Par mimétisme, Piotr grimaça imperceptiblement. Il aperçut le boxeur retomber en arrière, le crâne vibrant et les gouttes de sang en apesanteur, l'espace de quelques fraction de secondes, avant qu'il ne s'écrase lourdement sur le sol bétonné. Entre rires gras et sifflements, la victoire fut déclarée et les gagnants se remplirent les poches de billets chiffonnés, sans se soucier de celui qui gisait misérablement dans son propre sang.

- Inspirée ? Puisque tu te vantes de t'y connaître en baston, tu devrais repérer rapidement les vainqueurs et savoir sur qui miser. C'est pas en dormant que tu te feras du fric, hormis dans tes rêves. Ici, c'est du concret. Merci qui ?

Grand seigneur, il la toisa d'un air satisfait, ne doutant pas qu'elle trouverait les moyens de râler encore.


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Ain't no room. (Yona) - Jeu 30 Jan - 14:14


Ain't no room@Piotr Nikolaïevitch
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Entraînée dans l'aspiration de la voiture, alors que le pied du conducteur venait de presser la pédale d'accélération, le corps de Yona fut scotchée contre le cuir du fauteuil, les ongles désespérément enfoncés dans les accoudoirs. Grimace de crispation assombrissant son doux minois, ses critiques acerbes furent masquées par le vrombissement du moteur et le crissement des pneus sur l'asphalte qui vinrent envahir l'habitacle. Sans demander son reste, le véhicule fila à toute blinde dans les allées désertes de la ville, slalomant nerveusement dans les ténèbres. Fébrile, pas encore assez réveillée pour supporter ce genre de conduite sauvage, la jeune orientale sentait son cœur pulser dans ses oreilles. Piotr avait toujours aimé briser les limites, s'affranchir nonchalamment des codes sociaux pour imposer ses propres règles dans son quotidien. Le russe était un condensé de passion, de folie et d'inconscience. Tout ce qui faisait de cet homme un parfait camarade, le rendait indispensable aux yeux de Yona. Elle le détestait autant qu'elle ne pouvait se passer de lui. Il était, dans cette ville morose, sa fontaine de jouvence, sa drogue dure, celui qui plongeait son existence dans un maelstrom psychédélique totalement irréel.

Pourtant, la lionne avait besoin d'une dose supplémentaire d’aliénation pour pouvoir s'habituer à ce que le fou du volant voulait lui imposer. Et ce besoin viscéral commençait à se faire sentir, à mesure que le rythme de sa respiration s'accélérait dangereusement. Son regard ne pouvait se libérer de la route qui défilait sous ses yeux inquiets, tandis que la voix rauque du mâle se fit entendre à ses côtés, toujours aussi cassante et froide comme les vents glacials de son pays natal. « Perverse, moi ? Je te le rappellerai la prochaine fois où je te verrais jouer la chenille avec un groupe de messieurs. Tss. » Balança-t-elle dans un souffle. Oui, la sobriété et la retenue s'étaient depuis bien longtemps échappées de leurs habitudes de duo maléfique. Le russe ne tarda pas à lui indiquer sa boîte à gant pour répondre à sa demande, piquant son intérêt au vif à tel point qu'elle s'empressa de dévoiler son contenu. « Ahhh. » La découverte illumina soudainement son visage d'une lueur d'espoir tout en ranimant les couleurs naturelles de son visage de poupée. « Voilà qui est intéressant. Pour celui qui se défend d'être un dealer, tu es quand même bien équipé. Merci patron. » Un dernier regard en coin adressé au conducteur du véhicule fou, piqué d'une pointe d'amusement cette fois-ci non dissimulée, Yona plongea le bout de ses doigts dans un petit emballage transparent qui recelait plein de minuscules pastilles colorées. L'une d'elle vint terminer son existence sur la chair rosée de sa langue, rapidement avalée avec une rasade de vodka pour hydrater le tout. « Ahhh. » Voilà, il fallait juste attendre que le produit fasse effet.

Progressivement, le paysage se mit à se métamorphoser sous ses pupilles dilatées. Les muscles de son corps se détendaient peu-à-peu, et un sourire carnassier venait dévoiler sa dentition sauvage parfaitement immaculée. Le moteur voiture de sport s'arrêta brusquement. L’œil intrigué de la passagère s'attarda un instant sur le terrain vague sur lequel Piotr venait de stationner son véhicule. « Si tu voulais te débarrasser de quelqu'un de gênant, je pense que l'endroit serait idéal si tu veux mon avis. Aller, voyons voir ce que tu m'as réservé. » S'exclama-t-elle tout en s'extirpant de la voiture. Il ne leur fallut que quelques minutes de marcher pour rejoindre l'intérieur du grand hangar, dans lequel régnait une ambiance aussi électrique que survoltée. Des combats illégaux. Les yeux de biche de l'égyptienne s'illuminèrent d'un intérêt certain lorsque le duo sauvage s'approcha du ring improvisé, dans lequel se battaient deux bêtes imposantes. Les corps luisaient de sueur. L'endroit empestait le tabac, la transpiration et le sang.

Les talons de ses chaussures claquaient sur le béton, attirant les regards intrigués de quelques badauds. Brisant les codes vestimentaires sobres et débraillés adaptés à de telles rencontres, Yona portait fièrement cet espèce de grand pull qui descendait jusqu'à ses cuisses et qui dévoilaient ses jambes graciles. Presque trop bien habillée, mais peu importe. Après avoir repris la bouteille d'alcool des mains de son partenaire de jeu, et s'en être abreuvée de quelques grosses gorgées, la belle ne tarda pas à le rejoindre près des combats pour admirer les bêtes féroces qui s'affrontaient. Elle pouvait difficilement masquer son intérêt. Sa colère semblait avoir disparu, chassée d'un coup de pastille sous des vagues d'alcool fort. « Merci Piotr. » Siffla-t-elle du bout des lèvres, sans quitter le vainqueur du combat des yeux. Oui, merci à lui, qui avait jugé bon de la tirer de son sommeil pour lui rappeler que la vie méritait d'être vécue. A coup de poings et de drogue. « Tu sais comment me faire plaisir. Je dois avouer que tu as eu raison de m'amener là. » Oui, ça lui arrachait la gueule de lui avouer, pourtant, c'est avec un sourire non dissimulé qu'elle fixait les deux prochains combattants qui se présentait devant eux. « Lui là, le petit mexicain ! Mise sur lui. C'est du tout cuit ! » Elle tirait la manche de la veste de Piotr, de façon insistante, pour l'encourager à miser des billets sur ce combattant hargneux de petite taille. « J'ai pas un rond, donc à moins de vendre mon corps, tu seras mon sugar daddy pour ce soir. Râle pas, je sais que tu es blindé de tunes. »




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Ain't no room. (Yona) - Mer 12 Fév - 14:28



Ain't no room

@Yona Zahab&@Piotr NikolaïevitchThere ain't no room for me in the city.The lights go down but it look so pretty. So take me away from the corner, let me hide away in the fauna with something at my side. Going outta my head.Was it something I read ? Forget it now, forget it then.We'll hang around without a care.
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

Il ignorait comment il avait repris le contrôle de son véhicule, suite à cette violente embardée, due à son coup de volant trop brusque. Qui Que Quoi ? Qu'avait-elle osé dire ? Un grondement d'ours polaire lui avait échappé à l'évocation de cette histoire de chenille qui était selon lui complètement invraisemblable. Rien d'autre que de la pure diffamation, née dans l'esprit d'une junkie alcoolique.

- J'ai jamais joué à ça avec des mecs, ça va pas non ?! Tes fantasmes sont encore plus tordus que ce qui te sert de cerveau. Mytho !

Piotr aurait aisément pu soigner et prolonger la sévérité naturelle de son expression - il maîtrisait l'art du tirage de gueule à la perfection – mais son état d'esprit lui permettait de changer d'humeur plus vite que le vent. Le visage émerveillé de Yona, face à la découverte du sachet de came, ranima aussitôt son envie de rire, comme elle parvenait toujours à le faire, grâce à son si bel enthousiasme. Le caractère chaleureux et même volcanique de l'égyptienne provoquait un étrange bien-être chez lui, tant elle se montrait expressive. Un tel entrain face au vice faisait plaisir à voir et Piotr s'y connaissait en matière de débauche : celle de Yona était ravissante. Il apprécia le titre dont elle le gratifia au passage, d'un auguste hochement de tête. Patron, oui, ça le représentait plutôt bien, il pouvait tolérer ce surnom.

- Je suis bien équipé dans tous les domaines, comme tu le sais. Souligna-t-il dans un haussement de sourcils.

Ayant consommé de quoi se requinquer, la brune semblait désormais parfaitement réveillée, après ce petit déjeuner improvisé, ce que Piotr put constater en la voyant arborer un sourire digne d'une jument aux belles dents blanches. Face à son étonnement, il acquiesça, conscient que l'endroit avait quelque chose de sinistre, ce qui ne faisait qu'agrémenter un peu plus l'ambiance de leur sortie.

- Tu sais maintenant où j'enterre mes cadavres, je n'aurai bientôt plus de secrets pour toi, à ce rythme, rétorqua-t-il, d'un ton léger.

Ce n'était qu'une boutade, bien-sûr, Piotr n'avait jamais tué personne. Du moins, il n'en avait pas l'impression, même si ces images meurtrières ne cessaient d'encombrer son esprit depuis deux ans. Toujours à la limite de sombrer dans les abysses de son imagination trop morbide, l'homme d'affaire dépravé au visage angélique s'en alla donc rejoindre un nouvel enfer de violence.
Abaissant un regard sur sa compagne, il observa son accoutrement, appréciant le ligne de ses longues jambes. A présent qu'elle avait daigné ôter son infâme manteau de décharde, elle ressemblait déjà plus à quelque chose. Il recueillit ainsi un deuxième merci en très peu de temps de la part de la belle qui paraissait décidément bien plus joyeuse. A son commentaire, il fit pulser un soupir amusé entre ses lèvres.

- "Piotr a raison" est presque un pléonasme. Mais je t'autorise à le répéter, asséna-t-il sans sourciller, d'un ton pince-sans rire.

Tout en récupérant sa bouteille pour s'en offrir une nouvelle gorgée, il posa son regard clair sur l'homme, désigné par la spécialiste en baston. Râblé, court sur pattes et poilu, le mexicain en question n'avait pas l'air si impressionnant, à vue de nez. Piotr le soupesa du regard, un peu hésitant avant de se se retourner sur celle qui le tirait par la manche. Une moue se dessina sur ses lèvres avant de se transformer en rictus égrillard.

- Je suis trop jeune pour être ton sugar daddy. C'est pas comme si ça te déplairait de me vendre ton corps, hum ? Mais je ne dis pas non. Alors voilà ce qu'on va faire : je te prête la mise de départ et tu me rembourseras sur tes gains. Ensuite, on ira tester ton lit pour le reste de la nuit, après l'avoir recouvert de billets de banque. Baiser sur une montagne de fric, ça ne te fait pas envie ?

Il croyait bien ne l'avoir jamais fait, même s'il aurait pu. Sans doute aurait-il trouvé cela vulgaire s'il avait été sobre, après tout il n'y avait bien que les miséreux pour avoir ce genre de fantasme extravagant. Mais dans l'immédiat, il trouvait cette idée très amusante. La robe qu'elle portait avait l'air de s'enlever très facilement. Il était en train d'y songer distraitement quand soudain, une voix écorchée l'arracha à ses pensées libertines. Une quarantenaire, qui semblait avoir abusé du tabac depuis sa naissance, les accostait, une clope frétillante entre les lèvres.

- On a du beau monde par ici, siffla-t-elle en avisant leurs vêtements, vous êtes ici pour vous rincer l’œil ou vous voulez participer ? La mise est à trente dollars, pas moins. Elle les ausculta des yeux en reniflant.

Piotr sortit son portefeuille (attirant les regards en coin des salauds qui les entouraient) et compta cent dollars qu'il déposa dans la boite de la fumeuse. Il désigna le mexicain et pendant qu'on lui griffonnait un reçu (ces gens étaient organisés, malgré tout), il se retourna vers Yona.

- Il te faut un gage. Si tu t'es trompée et que ce mec perd le combat, tu devras t'en acquitter. Vu que c'est moi qui suis blindé de tunes, je choisis.

De toute façon, il aurait choisi. Piotr rangea son porte-feuille, défiant d'un regard impérieux les gueux qui l'entouraient d'oser seulement imaginer le détrousser, il recueillit également le reçu, avant de poursuivre à l'intention de l’Égyptienne.

- Si le poilu mange la poussière, tu le remplaces sur le ring. En talons et en robe, bien entendu. Tu as choisi ton équipement, Lolita, ton sugar daddy pansera tes plaies par la suite.



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Ain't no room. (Yona) - Ven 14 Fév - 22:24


Ain't no room@Piotr Nikolaïevitch
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Les particules stimulantes se diffusaient progressivement dans son organisme, dévalant une à une les cascades veineuses pour se plonger dans les océans tissulaires. Le cerveau enfin atteint, comme un objectif final bien mérité, le produit ingéré commençait enfin à libérer la princesse de l'obscurité de sa prison mentale. Enfin les couleurs devenaient plus vives. Les contours des silhouettes plus précis, plus chaleureux. Un sourire éclatant étirait désormais ses lippes pulpeuses, dévoilant une dentition immaculée. Yona avait retrouvé sa mine joviale et provocatrice, celle qui lui collait si bien à la peau, celle que Piotr ne connaissait que trop bien depuis qu'ils s'étaient rencontrés à cette première soirée de débauche. Le regard rivé sur ces nombreux visages étrangers qui les dévisageaient de façon suspicieuse, l'orientale sentait sa poitrine se gonfler d'importance à mesure qu'ils s'enfonçaient dans les entrailles du hangar. Ses jambes nues attiraient l'appétit vorace de quelques mâles en manque de chaleur. Sa croupe féminine, incendiaire et provocante, mise en valeur dans ce pull oversize qui descendait jusqu'à mi-cuisses, offrait à ses admirateurs la possibilité de laisser leurs pensées divaguer autour d'idées indécentes.

Libérée des entraves de sa propre retenue, mettant radicalement un trait sur le reste de conscience qui lui restait, Yona suivait de son regard avide les corps luisant de sueur des combattants. D'un simple coup d’œil, elle pouvait sentir la puissance émaner de leur musculature saillante ou la précision de leurs coups à travers ses poings serrés qui faisaient gonfler les veines sur la surface de leurs mains. La poitrine qui se gonflait à chacune de ses lentes inspirations, le coin des lèvres étiré dans un rictus intéressé, elle se nourrissait de cette tension latente qui embaumait ce lieu. Les sourcils sculptés délicieusement haussés sous le coup de la surprise, Yona écoutait avec attention la proposition de son ami en réponse à sa propre demande. « Il faut toujours qu'il y ait quelque chose en contrepartie hein ? Tu n'acceptes pas de me filer de l'argent comme un ami normal le ferait. » Ce n'était pas de la tristesse qui se dessinait sur les traits fins de son visage, mais bien de l'amusement. Piotr ne changerait donc jamais. Cet homme, adepte du principe du no limit, savait toujours où se situaient ses intérêts personnels. Après tant d'aventures salaces partagées en duo de choc, c'était bien la première fois qu'elle l'entendait évoquer une coucherie torride sur un lit de billets. « Faisons ça. » Répondit-elle simplement, les iris balayant de la tête aux pieds la carrure imposante du russe qui fouillait dans son porte-monnaie pour en sortir les billets de la victoire. De l'argent. De la baise. Un compromis idéal aux yeux de la jeune femme. Après tout, Piotr était un bel homme.

La tenante des paris rôdait près d'eux comme une lionne appâtée par l'odeur de l'argent. La mine défraîchie, les traits grisés et ridés, la quarantenaire gardait précieusement la liasse de billets offerte par le russe, se préparant déjà à savourer les gains de cette soirée dans son coin. Aveuglée par le spectacle, paradant presque fièrement sur ses hauts talons, l'égyptienne sentait déjà poindre l'odeur de la victoire alors que les deux combattants se préparaient sur le ring improvisé. Un rire volontairement exagéré pour feindre le dédain, Yona s'empressa de répondre à son partenaire sans quitter la scène de ses yeux pétillants. « Tout ce que tu voudras Sugar daddy. » Bien évidemment, elle ne mesurait plus la portée de ses paroles tant son esprit était déconnecté de la réalité de l'instant. Elle frétillait sur place. Le bas de son pull remontait sans qu'elle ne s'en rende compte, s'arrêtant à la limite de son fessier galbé comme une dernière barrière protectrice. « Même si je compte bien gagner ce soir, j'honorerai mon pari. Aller ça va commencer, rapproche-toi. »

Les cris se faisaient plus sonores autour des deux combattants qui se jaugeaient avec férocité. Dans ce combat où tous les coups étaient permis, les règles avaient été abandonné au moment où les billets étaient tombés au fond de cette boîte. Une voix féminine se fit entendre, portant en écho puissant dans les hauteurs du hangar et marquant le début des hostilités entre les deux mastodontes bodybuildés. « Aller, aller. » Les poings serrés, la mâchoire tendue à l'extrême, la belle encourageait son poulain de ses murmures inaudibles au milieu de ce brouhaha infernal. Les coups pleuvaient à une vitesse folle, emportant les deux mâles dans un ballet de violence. Le petit mexicain se battait férocement contre son adversaire, manquant à de nombreuses reprises de provoquer un k.o fatal. Hélas pour lui, l'étranger ne semblait pas avoir la condition physique nécessaire pour tenir aussi longtemps. Un uppercut funeste finit par le projeter en dehors du ring, achevant sa condition de boxeur de rue dans une flaque de pluie saumâtre. « Non. Relève-toi, aller ! Relève-toi ! » L'homme ne pouvait plus l'entendre. Allongé sur le sol, visiblement inconscient, le combat était terminé pour lui. Mine déconfite par la défaite, Yona se tourna vers Piotr comme pour rechercher un peu d'affection dans ce moment de tristesse. « Je pensais vraiment qu'il allait gagner. Fait chier. »





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Ain't no room. (Yona) - Jeu 20 Fév - 18:55



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Une fois son défi lancé, Piotr toisa l'impétueuse égyptienne dont les prunelles dilatées étaient semblables à d'immenses miroirs qui lui renvoyaient sa propre défonce. Il la voyait à présent plus éveillée et souriante, dopée par la drogue qu'il lui avait si généreusement offerte. Son attitude avait changé également, plus voluptueusement féline, telle qu'il la voyait à présent, cambrée dans cette tenue moulante qui mettait ses formes en valeur. Hochant sa tête de gentleman déchu sans la moindre honte, il fut cependant déconcerté par un certain mot qui tinta étrangement à son oreille. "Ami." Elle avait dit ami. Il tiqua avant de s'essuyer nonchalamment l’œil droit. Son regard se déporta vers le ring tandis que les vagues de méfiance roulaient sur lui, avec toujours plus de force qu'il n'aurait pu le prévoir. Ses changements d'humeur étaient trop imprévisibles, un simple mot pouvait le déstabiliser complètement.

- C'est parce que je ne suis pas normal. Aux chiottes la norme. Piotr pesta entre ses dents.

L'amitié n'existait pas, de toute façon. Bullshit tout ça. Qu'est ce qu'elle essayait de lui faire croire, hein ? Personne n'était son "ami". Ses yeux glacés revinrent se poser sur celle qui balayait du regard son corps d'athlète et il acquiesça, sur une moue hautaine, sous les rires appuyés de Yona dont l'attention était revenue se focaliser sur la scène. Lui-même ne se priva pas d'observer les balancements enthousiastes de sa croupe, se remplissant les yeux de cette image pour dissiper son ébauche de mauvaise humeur. Dans un léger haussement d'épaule, le Sugar daddy improvisé se rapprocha donc, en compagnie de la frétillante beauté, pour bénéficier d'une meilleure vue sur le combat à venir. Si la brune ne manquait pas d'exprimer son entrain, dans ses mots et sa posture, Piotr conserva un visage lisse et une attitude fermée, sans pour autant perdre la moindre miette du combat. Au fond de lui, il sentait le feu couver, le plaisir diffus face à la violence et la brutalité l'envahissait. Et sous les échanges des boxeurs féroces, il se sentait de plus en plus grisé, se surprenant à l'envie de les voir se déchirer, se démembrer, se massacrer. Lorsque leur favori fut éjecté du ring, sous les hurlements des spectateurs, Piotr se réveilla brutalement de sa transe, un peu déconnecté. Une intense cruauté était encore inscrite dans ses yeux lorsqu'il les retourna vers Yona qui s'adressait à lui, d'un ton déçu. Lui aussi éprouvait de la frustration, non pas que le mexicain ait perdu, mais que le combat se soit achevé sans véritable bain de sang. Il cilla et répondit, sans transition, d'une voix trop rauque et insensible.

- A ton tour.

Joignant le geste à la parole, il entoura les épaules gracieuses de l’Égyptienne d'un bras autoritaire et marcha en silence avec elle jusqu'au ring. L'ambiance électrique qui régnait dans l'entrepôt durant le combat avait atteint son paroxysme à sa fin, alors que les humains se nourrissaient de ce climat de violence, crachant sur le perdant et encourageant le vainqueur. Ce dernier paradait, son torse nu ruisselant de sueur, ses dents jaunes apparaissant dans son sourire de victoire. Le mexicain avait été ramassé et écarté par deux gars pour libérer la place, et tandis que les parieurs avisés recevaient leur pognon, Piotr chercha des yeux la vieille fumeuse et sa précieuse boite. Délaissant Yona, il s'en rapprocha pour lui glisser quelques mots à l'oreille. Tandis qu'il lui parlait, la quarantenaire dévisagea l'égyptienne avec surprise et plissa les yeux, d'un air de la soupeser.

- Très bien. Prochain combat dans cinq minutes. Toi (elle désigna Yona de son index), évite de crever les yeux de ton adversaire avec tes talons, les armes sont interdites.
- C'est pas une arme, c'est sa tenue et c'est aussi un handicap. Moi je dis que ça compte. Protesta Piotr, tout en sortant un joli billet vert qu'il agita sous le nez de la bonne femme.
- Hum. ( Cette fois, le billet ne rejoignit pas la caisse mais la poche de la fumeuse dont le mégot restait obstinément coincé entre ses lèvres.)

Il s’inscrivit donc officiellement pour un nouveau pari, déboursant de nouvelles liasses de dollars de son porte-feuille sans fond. Ainsi, un nouvel adversaire tout frais se préparait et Piotr tourna les yeux vers lui, avant de chercher le regard de Yona. Il s'agissait d'un mec entièrement tatoué, avec des piercings aux oreilles, à l'arcade et dieu savait où encore. Avec les fresques qui recouvraient son visage, on aurait dit un diable et sans doute avait-il l'intention d'intimider ses adversaire, par son apparence. Quand il regarda l'égyptienne, une pointe de regret inconfortable le piqua, bien qu'il n'exprima rien, en dehors d'une légère dilatation des narines. Du regret, de l'inquiétude ? Piotr n'en savait trop rien mais la vérité était qu'il n'aimait plus tant que ça l'idée de la voir combattre. La rejoignant en deux pas, il l'ausculta des yeux.

- Tu le sens comment ? Il a une sale gueule. S'il t'abîme, je lui casse les dents.



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Ain't no room. (Yona) - Ven 21 Fév - 18:11



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Ain't no room ;
Yona & @Piotr Nikolaïevitch;
{yona outfit}


L'électricité dans l'air, semblable à un magma en fusion prêt à exploser, faisait gonfler ses carotides pulsatiles, bien visibles le long de sa gorge dénudée. Son pari, l'objet de ses convoitises vénales, venait de mordre la poussière. Maudite créature. Faible. Misérable étron insignifiant. Redressé avec peine par deux colosses bodybuildés, le mexicain fut traîné hors du hall, comme un vulgaire déchet qui méritait désormais l'oubli le plus total. Celle qui se pavanait avec aisance et fierté, lionne sauvage aux courbes incendiaires, Yona tentait désormais de chercher de l'aide dans le regard froid de son ami russe. Aucune compassion. L'humanité s'était évaporée de son enveloppe charnelle, laissant pour seul rescapé la carrure imposante et massive d'un monstre assoiffé de sang. A ton tour. Comme une évidence martelée dans son cerveau. Un ordre, appuyé par ce bras porté autour de ses frêles épaules, alors qu'il la guidait désormais vers son destin. Celui de la sueur. Celui du sang. Le port impérial, la poitrine gonflée d'orgueil, la ravissante créature de l'ombre traversait la foule en direction du ring, suivie de près par le mâle protecteur qui semblait la protéger des regards avides de ses nouveaux admirateurs.

Divine créature, placée en calice précieux au milieu de cet essaim bruyant et braillard, l'égyptienne sentait venir son moment de gloire. Un discret regard porté sur son partenaire russe, qui la toisait du coin de l’œil tout en marmonnant quelques paroles incompréhensible à l'oreille de la parieuse. Que pouvaient-ils bien se dire ? Mystère. Les sourcils froncés en signe de suspicion, Yona sentait que quelque chose d'étrange se tramait dans son dos. « Je ferai attention. J'essayerai de ne pas trop abîmer votre poulain. » Siffla-t-elle sur un ton presque supérieur. D'un signe approbateur de tête, elle acquiesça la réponse cinglante du russe qui, à juste titre, souligna l'handicap de sa tenue par rapport à celle de ses adversaires. Yona, la femme féline à l'allure frêle et fragile, hissée sur ses talons comme une grue cendrée prête à prendre son envol. Face à ces monstres chargés aux stéroïdes, le combat semblait presque perdu d'avance. Les rires et les sifflets ne tardèrent pas à envahir le ring, comme si toutes les personnes présentes pour admirer ce combat s'attendaient déjà à voir la silhouette féminine s'écrouler violemment au sol dans un nuage de poussière et de sang. Il n'y avait que Piotr pour oser la soutenir. Ce fou. Ce dégénéré. Difficile de dire qui était le plus chargé des deux à cet instant.

Elle sentait bien la crainte naître dans son regard, balayant sa suffisance naturelle d'un simple battement de cil. Rictus amusé qui tordait ses lèvres encore épargnées par le combat, Yona porta une main sur une de ses joues dans un geste presque maternant. « T'inquiète pas. Ce n'est pas parce qu'il est vilain, qu'il est forcément dangereux. J'en ai maté des plus coriaces. » Après des années passées dans l'armée, à devoir se battre pour imposer sa place dans cet univers machiste, elle avait su user de ses poings contre des adversaires bien plus imposants qu'elle. C'était sans compter cet incident survenu quelques années auparavant, cet éclaire, qui avait à tout jamais fait basculer son existence dans un monde de violence et de vices. Portée sur la pointe des pieds, pour tenter d'atteindre le bord d'une de ses oreilles, elle lui murmura quelques paroles que seul lui pouvait encore entendre dans tout ce brouhaha. « On verra qui cassera le cul de l'autre après tout ça. » Baiser fugacement déposé contre sa mâchoire, la belle quitta son partenaire pour se placer au centre du ring.

Que le combat, commence. Mastodonte aux muscles saillants, le visage marqué de tatouages et le sourire carnassier aux lèvres, l'adversaire tournait déjà autour de sa proie. Yona, étonnement calme malgré la dose de drogue qu'elle avait ingéré, se contentait de l'observer telle la prédatrice sanguinaire qu'elle pouvait être. Les mains en avant en position de défense, les jambes légèrement écartées pour maintenir ses appuis stables malgré les échassiers qu'elle portait à ses pieds, elle se tenait prête à parer un éventuel coup. La croupe saillante et provocatrice de la belle attirait bien des sifflements de la part de l'assemblée. L'adversaire décida enfin de se lancer sur elle. Les coups furent parés, un après l'autre, avec une aisance remarquable couplée à une agilité féline. Yona semblait intouchable dans ce combat contre ce roc. Elle semblait presque danser sous le regard à la fois énervé et frustré de son adversaire. Fini de jouer. Sans laisser le temps au tatoué de réagir, l'ancienne militaire donna un violant coup de pied dans sa rotule. Un bruit de craquement sonore se fit entendre, et l'homme s'écroula au sol dans un hurlement de douleur, la jambe littéralement cassée en deux au niveau de l'articulation. Combat terminé. L'adversaire serait probablement dans l'impossibilité de pouvoir remarcher correctement.

Visage souriant, la brune affichait fièrement sa victoire en se rapprochant de Piotr. Pas une seule goutte de sang, pas une seule blessure, seule la sueur naissante sur son front semblait indiquer qu'elle avait engagé un combat. « Alors, j'espère que tu n'as pas douté de moi. » Yona dégagea sa chevelure sauvage de sa nuque tout en étirant son corps de déesse, sous les regards toujours intrigués de quelques spectateurs. « Au suivant ? Qu'est-ce que tu en penses ? » Stimuler l'appétit féroce du russe était un jeu auquel la belle apprécier participer, surtout qu'elle ne savait toujours pas ce qui se tramait dans la tête de ce fou.

(c) SIAL ; icon soldiers eyes.

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