Le froid de décembre s’est abattu, celui de janvier suit avec la même ardeur dans le nord des Etats-Unis, la glace s’est faite maîtresse des lieux, pour un temps, les arbres sont couverts d’un manteau blanc. Les longues mèches brunes de la détective lui cachent la vue, emmêlé par le souffle puissant des vents d’hiver et elle fait votre face, le froid mordant sa peau, pour trouver la crinière rousse de Roméo derrière elle : « Je n’aime pas cet endroit », finit-elle par dire. « En plus, je suis sûre qu’on va se faire embêter par un ours si on reste si proche des bois et franchement, je te vois mal te battre contre Winnie l’Ourson…  » Reprenant son sac entre ses doigts fins protégés par des gants de cuir, la jeune femme s’éloigne du pic pour reprendre la route et arpenter le parc. Elle avait juste besoin de souffler, de se repérer, d’espérer y voir clair. La veille, elle avait prit son courage à deux mains pour contacter Marcus… Et venait se consoler avec Roméo, pour ce qui semblait être une simple marche en compagnie de sa pitrerie habituelle. « Ne t’éloignes pas trop, je dois te voir !  » Une vraie mère poule avec celui-là, quel genre de malédiction c’est, ça ?

Pendant leur marche, ils firent une halte près d’une étendue d’eau près des glaciers qui semblait avoir gelé, loin de la plage verglacée. La surface était dure, mais encore assez fine pour y voir la vie en dessous, Jules s’était accroupie un instant pour observer l’étrange phénomène, son reflet lui était présenté par dessus la glace. La détective grimace, relève les yeux : Roméo a disparu. Elle jure entre ses dents, se maudissant de l’avoir perdu dans l’immensité du parc… Qu’est-ce qu’il allait faire s’il se perdait ici ? Il allait quand même pas faire le petit poucet, si ? Un nouveau soupir s’échappe des lèvres de la brune alors qu’elle se redresse pour faire le tour sur elle-même, dans l’espoir d’apercevoir le leprechaun. Peine perdue… Même dans l’immensité immaculée, pas un poil orangé ne se découpe. Reportant son attention sur la glace face à elle, Jules décide de ne pas bouger… Il parait qu’on finit par toujours retrouver son point de départ quand on est perdu, avoir tendance à tourner en rond est le propre de l’homme alors autant laisser le bénéfice du doute à Roméo.

Plus elle scrute la glace, plus la curiosité la gagne.
La fine ligne.
Jules fait un pas. La glace craque mais ne cède pas.
Un second. La voilà sur la surface.
Le coeur gonflé de confiance, elle s’élance.

Si je ne dois pas tomber, la glace ne cédera pas.

Stupide, stupide, stupide.
Personne ne t’accorde de grâce divine, ici, il n’y a que les lois de la physique.

La glace craque encore.

Pourquoi tu fais ça ?

Pour vivre, je crois.

Un bruit attire son attention et la brune fait volte-face, réalisant que déjà quelques pas l’éloigne de la rive. : « Roméo ?  »

Un dernier craquement et la glace cède, Jules se retrouve immergée, la glace semble s’inviter jusque dans ses os, sa tête tourne tant le choc est violent, ses vêtements s’imbibent de l’eau glacée pour l’emporter vers le fond.

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Il n'avait pu dire non a Jules lorsqu'elle lui avait demandé de changer d'air, de prendre sa journée pour aller se balader. Il ne rechignait jamais a passer plus de temps avec elle et au vu de la mine pensive et délicate de sa patronne et amoureuse super secrète, il n'avait pu que lui proposer une balade dans un parc nationale a quelques heures de route de la ville. Se ressourcer, prend un grand bol d'air frais, affronter la neige et le froid mordant. « J'ai déjà affronté un ours tu sais. Je l'ai mis K.O facilement. » Ce n'était malheureusement pas un ours, mais plus une mascotte dans son lycée qui l'avait un peu trop cherché après un match. Autant dire qu'il en fallait beaucoup pour l’envers, mais voila, winnie l'ourson il pouvait aller se rhabiller. « Puis a ce qui parait, on devient bien plus fort quand on veut protéger une personne qu'on aime... bien. » Il se sermonne intérieurement. * Stupide Flynn ! Stupide ! * Il ne voulait pas se cramer de la sorte, surtout lorsqu'elle était dans un tel état de méditation et de réflexion sur un sujet qu'il ne connaissait pas encore.

Elle lui dit de ne pas s'éloigner alors qu'ils reprennent la marche et il grogne dans sa barbe de deux jours tout en la suivant en silence. Elle ne semblait pas bien bavarde et ses yeux sont attirés un peu plus loin et ses pieds suivent. Ce n'est pas un chemin et pourtant ses pieds ne s'enfoncent pas dans la neige pour finalement tomber avec une petite battisse en bois qui devait être un refuge en cas de tempête ? Content de sa découverte, il repart a la recherche de Jules et il l'entend l'appeler. Tournant la tête, il a juste le temps de l'apercevoir en train de tomber dans le lac gelé. « JULEEEES ! » Il ne réfléchit pas, son corps réagit et court vers ou elle est tombées, mais ne la trouve pas. Il cherche et la voit dériver. La chance lui sourit, la glace semble plus dure sous ses pieds, mais c'est a double tranchant.

Sans réfléchir, il se met a genoux et son poing frappe la glace une première fois sans lui faire grand chose. Puis une seconde fois alors qu'il la voit dériver vers lui. La douleur n'est qu'une information qu'il décide d'oublier en même temps que le sang qui s’échappe de son poing droit au fut et a mesure qu'il brise la glace. Il cris a Jules pour tenter de lui faire savoir qu'il est la. Alors qu'elle passe sous ses yeux, il utilise ses deux poings et dans un mouvement de désespoir, fracasse son crane une dernière fois, juste assez fort pour exploser la couche de glace restante. Il plonge ses bras dans l'eau, s'immerge le moins possible et attrape cette main glacée pour tirer le corps de la jeune femme en dehors de son cercueil aqueux. « Jules ! Jules ! Répond moi ! » Il cherche un pou, faible, mais présent. Il cherche son regard et se redresse, le petit bout de femme emprisonné dans ses bras et le voila qu'il fonce vers la petit cabane qui s'ouvre du premier. Une chance.

Il l'a pose au sol a l'entrée, elle est la sans être la, elle tremble, ses lèvres sont bleus. « Je te retire tes affaires, ne me tape pas s'il te plait hein ? » Il a les larmes aux yeux. Les téléphones captent pas ici, ils sont livrés a eux et rapidement, toutes les fringues trempées et celle de Roméo sont par terre. Il avait entendu dire que la chaleur humaine était la meilleur et c'était la seule qu'il pouvait lui offrir pour le moment. Il attrape une couverte, l'enroule pour faire une sorte de cocon de chaleur entre eux deux et tente d'allumer un feu qui part rapidement. Il tire une chaise, se met au plus proche et berce Jules, la serrant peu être trop fort, ne cessant de lui parler de tout et de rien, de leurs histoires, de leurs aventures passées et surtout futur.


Il fallait qu'elle reste avec lui.
Sinon la vie n'aurait plus de sens.

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Le choc thermique est si violent, si soudain, que la tête de Jules semble exploser une fois frappée par l’eau du lac, ses pensées se figent immédiatement, ses poumons se gonflent des dernières traces d’oxygène que son souffle lui a donné avant de sombrer. La panique gagne le petit corps immergé, l’adrénaline grimpe d’un coup tandis que l’eau glacée s’infiltre entre ses lèvres et qu’elle avale une gorgée qui vient lui anesthésier la gorge. Peu à peu, l’oxygène vient à lui manquer, s’échappant dans des bulles d’air venant éclater à la surface et signant petit à petit son arrêt de mort ; le cerveau cesse d’être alimenté et la vue de la gamine se brouille ; toutes les ombres sous l’eau ont la même forme et c’est celle de Luke. Toute les bulles deviennent ses yeux, le courant devient ses mains, le cerveau brouillée de la déesse devenant lourd et les ténèbres qui l’emportent ont des airs de cercueils glacés.

Le froid, le froid dans ses os, le froid partout, comme si son sang gelait, que ses poumons étaient couverts de glace, sa peau bleuit et est striée de marques violacées, les yeux roulent pour abandonner, la masse de cheveux sombres flotte autour d’elle, tout lui est passé en mémoire pendant une fraction de seconde,

les corps suspendus du Bay Killer,

l’humidité,

l’odeur des cigarettes de Jan,

les mains de Luke,


Giovanni




Elle se sent partir, la cage thoracique comme dans un étau. C’est comme ça que je vais mourir ? Des cendres à la terre, emportée par le courant, conservée dans la glace, condamnée. Autour d’elle, le monde est silencieux, reposant, les bulles s’effacent et les vêtements gonflés de liquide l’entraînent doucement tandis que ses poumons se remplissent de glace, au dessus d’elle des vibrations maintiennent son attention, l’eau claire se teinte de rouge carmin et soudain tout son poids est emporté et qu’elle s’abandonne au sommeil éternel.

Pas maintenant.

L’oxygène s’invite en elle de nouveau, l’eau s’évacue de ses poumons dans une quinte de toux infernale, elle respire. Du liquide chaud semble coller sur elle, contrastant avant sa propre température, les bras puissants de Roméo la saisissent et elle reconnaît la forme de son visage dans son demi-sommeil, elle lutte contre son propre corps qui veut la faire sombrer, cesser de se battre pour le moment. Réponds moi ! Je suis là, voudrait-elle lui dire. Je suis encore là. Spectatrice de sa propre vie, Jules se laisse emporter par Roméo, elle peut prendre sentir son cœur battre à tout rompre, la panique le saisir, il court alors que ses doigts sont en sang, que sur ses avants bras se forment déjà des bleus. Roméo, il faut mettre de la glace sur tes bleus mais elle est déjà esclave du froid et les mots ne quittent pas ses cordes vocales.

Lors qu’elle reprend connaissance, elle est emmitouflée dans une couverture, le rouquin est tout contre elle, il murmure comme s’il lui racontait des histoires pour s’endormir alors qu’il tente de faire l’exact contraire, de la maintenir éveillée. Les tremblements sont insupportables, Jules se sent si frigorifiée qu’elle a l’impression que ses os peuvent craquer sous ses tremblements. Craquer comme la glace. Les poings de Roméo sont dissimulés sous le plaid mais il est imbibé de sang, ses propres vêtements ont des taches écarlates témoins de sa violence, celle qui l’avait poussé à faire l’impossible pour la tirer de là. La voix éraillée par le froid, le visage aussi pale que celui d’un mort, elle finit finalement par murmurer : «  T’es blessé... »

C’est elle qui est censé veiller sur lui, pas l’inverse.  

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Jules était entrée dans sa vie sur un coup de malchance. Elle l'avait attrapé la main dans le sac, perché dans un escalier de secour, la tête a l'envers pour prendre les meilleurs photos possible de cette femme qui était en train de se déshabiller pour prendre sa douche. De petit pervers voyeurs, il était devenu un membre a part de son monde, de sa vie. Elle lui avait donné un but, quelque chose en plus même : une histoire d'amour a sens unique et solitaire. Impossible pour lui de dire ce qu'il ressentait pour la brune a qui il dérobait des petites culottes. Impossible, trop timide avec cette seule et même personne qui pourtant n'était pas bien grande. Non, elle était entrée dans sa vie et lui avait gonflé le cœur de tout un tas de sentiments qu'il n'avait pas connu avant et qui le rendait presque plus normal en sa présence même si... c'était délicat tout de même Il était spécial le poil de carotte, il en avait un peu conscience, il partait dans tous les sens, mais s'il devait avoir un repaire dans sa vie, ce n'était ni An-Riocht, ni la pizzeria ou il bossait. Non, c'était la jeune femme tremblante de tout son être emprisonné entre ses bras, une couverture et un feu qui prenait en puissance, réchauffant la battisse.

Puis il l'entend parler. Murmurer pour être plus exacte et son cœur loupe un battement. Elle est enfin réveillée et étrangement, il est incapable de retenir les quelques larmes qui coulent sur ses joues et viennent éclabousser la petite tête de Jules qui est en dessus. Il la sert encore plus fort contre lui, peau contre peau, la chaleur pour la survie. Il n'en croyait pas ses yeux ni ses oreilles. Elle s'en faisait pour ses mains alors qu'elle était passée a deux doigts de la mort. « Et toi tu as faillis m’abandonner. C'est encore pire... » Il a la voix tout aussi cassée que la petite demoiselle. Ses poings comme son crane lui font un mal de chien, mais avec tout ce qu'il venait de ce passer, l'adrénaline et tout le bordel faisait oublier pendant un temps la gravité de la chose. Il attrapa délicatement le menton de la jeune femme pour qu'elle puisse le regarder bien droit dans les yeux. « Tu sais que ma vie n'aurait plus de sens si tu venais a disparaître ? Même la plus belle pointe de pizza au peperonni ne pourrait me donner le sourire, ou la plus belle des culottes. » Parce qu'il ne pourrait plus lui en voler c'était probablement pour ca.

Il lui fait un bisous sur le front et passe la couverture sur la tête de la jeune femme pour faire un cocon de chaleur. « Ne refais plus jamais ca... Les bêtises c'est moi qui les fait habituellement. On pique pas la place des autres comme ca... » C'était bien vrai.. Comme le tatouage qu'il avait sur le pectoral maintenant. Souvenir d'une soirée de folie a Mexico ou il ne se souvenait de plus grand chose en fait. « Ca... va ? » Question bête, mais ses mains chaudes continuent de frictionner la peau de la jeune femme pour la réchauffer.

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Les stigmates de sa baignade se voient sur le visage de la jeune femme, elle est pâle, ramenée d’entre les morts, ses longs cheveux bruns collent en stries irrégulières sur ses joues blanches. Ses lèvres sont encore violacées, malgré l’ardeur évidente du rouquin et des flammes en train de danser qui tentent de faire remonter la température de son corps. Tout ne serait pas si difficile si Jules n’avait pas l’horrible impression de sortir d’un congélateur géant, paradoxalement sa peau brûle tant le froid a été cruel, néanmoins ses cordes vocales se remettent à fonctionner et c’est déjà bien quand la Faucheuse a failli venir réclamer son dû. Pas pour moi pense-t-elle. Ou peut-être que Roméo l’a fait fuir. Elle n’était pas sans savoir que la nature même de Roméo était d’attirer la chance, peut-être même que c’était ce qui lui avait permis de sortir de là sans trop de conséquences, néanmoins elle décide qu’elle n’a pas à lui demander s’il s’est servi de ses pouvoirs et dans le même temps, elle se garde bien de lui expliquer son geste puéril et dangereux qui les avait menés ici. Solidement ancrée dans les bras de son sauveur, la détective cligne des yeux comme pour s’habituer à la lumière, sentant la chaleur du feu réchauffer une partie de son corps tandis que l’autre était maintenue en vie par celui de Roméo. Lorsque ses premiers mots lui échappent, les premiers mots après qu’elle ai failli y rester, elle sent comme un petit rire échapper au leprechaun, un rire mélangé aux larmes qui lui montent aux yeux et qui font briller les petits billes sombres sur son visage malicieux. Dans un petit “plic“ quasi silencieux, Jules sent à peine une larmes atterrir sur son front encore glacé qui l’anesthésie un peu. Elle tremble, encore, elle a l’impression qu’elle n’arrêtera jamais de trembler. La voix de son acolyte est éraillée, la jeune femme se souvient vaguement l’avoir entendu crier, peut-être s’en était-il cassé la voix dans le feu de l’action. De l’une de ses mains blessées, le rouquin lui saisit le menton, on peut voir les bleus se former entre ses doigts et les phalanges dans un angle peu naturel, le poing est à vif et laisse apparaître à la fois des brûlures dues à la glace et des blessures ensanglantées. Un rire échappe aussi à Jules, douloureux car sa poitrine la fait encore souffrir : «  Tu vas mettre du sang partout sur mon pull… » Elle tente de réchauffer l’atmosphère de cette petite remarque, en le pensant à moitié car il avait du répandre pas mal de sang, mêlée à l’eau du lac, suffisamment pour le suivre à la trace. La déclaration qu’il lui fait se veut mignonne, bien que ses centres d’intérêts soient étranges en plus d’être sacrément spécifiques. Rassemblant ses forces pour lui prendre la main, Jules reprend : «  C’est vrai, ça… Qui irait fouiller toute les boîtes de frosties pour vérifier qu’il y ai bien le jouet qu’il te manque dans ta collection, si je n’étais plus là ? » Réponse : personne.

Il dépose ses lèvres sur son front et c’est curieusement rassurant, aussi bizarre soit le jeune homme, d’avoir quelqu’un qui prend soin de soi. Et en même temps, c’était d’autant plus étrange qu’il se montre affectueux, lui qui n’osait l’approcher que quand il s’agissait de lui dérober ses précieux sous-vêtements. Il s’inquiète tout de suite de savoir son état : « Comme… quelqu’un qui vient de se noyer ? J’ai encore froid… » Ce foutu froid qui la ronge de l’intérieur comme une maladie, sauf qu’il n’y avait aucun traitement si ce n’est de faire remonter la température, ce qu’il essayait déjà de faire. « Il faut… qu’on aille à l’hôpital… Mais je peux pas marcher… » Et Roméo ne la porterait pas, ils avaient eu la bonne idée de venir à pieds jusqu’ici… 

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Il n'avait jamais été aussi proche de la personne qui se trouvait a présent dans ses bras. Cette proximité qu'il cherchait tout comme il fuyait n'avait plus rien d'important en l'état. Sauver Jules, sauver le centre de son univers était assurément plus important qu'une timidité ou d'une envie. Il devait la réchauffer et le plus vite possible, qu'elle ne s'endorme pas pour toujours, car il aurait toujours besoin d'elle. La détective reprend heureusement ses forces, sa chaleur, connaissance. Elle semble déjà s’inquiéter des mains de son ami qui n'avait pas hésité a fracasser la glace a la simple force de ses poings pour la sortir du cercueil dans lequel elle était tombée. Il regarde le pull qui est en train de s’égoutter et de sécher un peu plus loin.  « Il est fichu de toute façon.. il a bu la tasse. » Il avait pas apprécié le situation aqueuse, mais il s'en remettrait un jour, probablement. Ou pas. Pas comme Jules qui devait être plus forte, qui devait se remettre le plus vite possible, sinon, comme elle le disait, plus personne irait chercher la dernière petite cuillère de darth vador dans les céréales !

Ça le fait rire de bon cœur. Personne n'avait jamais fait ça pour lui jusque la. Elle avait pas froid aux yeux la petite brune quand elle avait quelque chose en tête, elle y allait a fond. « Personne c'est sur. Et qui ferait semblant de prendre un happy meal pour son faux enfant juste parce qu'elle sait que j'aime les jouets macdo ? Non... Je t'interdis de m’abandonner. » Interdiction formelle, sinon c'était lui qu'on allait retrouver comme un petit cube d'eau gelée au fond d'un ruisseau ou d'un étang. Non, Jules était entrée dans sa vie telle une fury, avant emporté tout dans son chemin, son cœur comme son quotidien et maintenant il ne pouvait plus s'en passer. Elle ne va pas fort et malheureusement, il n'y a pas grand chose qu'il ne puisse faire pour la réchauffer un peu plus. Lui qui tente de fuir ce genre de contact l'avait éprouvé pour la première fois avec la brune par nécessitée et semblait ne pas encore trop prendre la fuite. Il se contente de frictionner les membres de Jules sans faire trop attention aux parties sur lesquelles il s'attarde pour ne pas avoir à rougir d'une telle situation et de se jeter dans la neige pour se calmer.

Bien entendu que l’hôpital semblait être la meilleur des solutions, mais comment dire. Ils étaient dans un parc nationale. Il se lève tout en portant la jeune femme dans ses bras. La différence de taille et de corpulence est à présent bien... visible entre eux deux. Il pourrait porter deux Jules sans soucis. Il l'apporte vers la fenêtre ou la neige tombe en abondance à l'extérieur. « On va pas pousser la chance... Il neige depuis une bonne heure et la voiture et loin. Cette... petite cabane va nous permettre de survivre pendant ce temps. Je vais nous faire du thé, c'est du tout compris ici. Une sorte de refuge ? Attend je te dépose attention. » Il la repose sur le fauteuil comme si elle était faite de verre et lui remet bien le plaid sur elle. Un véritable petit burrito bien fait avant qu'il n'aille mettre de l'eau dans une casserole qui chauffe sur le coin du poêle à bois. Il attrape du thé, une tasse, le tout pour reste prêt du feu. Il va vite attraper des coussins, une autre couverture et fait glisser la brune dans ce petit nid de chaleur tout en se collant à elle, dans son dos, l'entourant de ses jambes et ses bras alors qu'elle avait une tasse bien chaude entre les mains.

« Ne va pas ou je ne peux pas te suivre Jules. J'ai presque cru que je n'arriverais pas à te récupérer sous cette glace. » Il se colle à elle, comme s'il ne voulait pas qu'elle puisse lui échapper. Son corps semble apprécier cette proximité, lui qui fuit ce genre de choses constamment. « Parce que bon ! Moi je dois pas m'éloigner parce que je peux faire quelques petites... bêtises. » Des conneries extraordinaires qui sortent du commun des mortels. Il n'y avait que lui pour tomber dans des trous alors qu'ils sont en pleine ville ou encore glisser, se rattraper à un gros malabars qui tente de lui en mettre une. « Mais je finis jamais comme toi ! Alors à partir de demain, je vais garder un œil sur toi aussi. Que tu me refasse pas une tentative de je sais pas quoi à fuir je sais pas quoi. » Il sert encore plus fort, son visage posé sur le creux de l'épaule de la brune. Il semble bien en vie le monsieur et la brune doit le sentir dans son dos, à voir à quoi il pense, mais surement pas à cacher cette présence gênante. « Tu avais pas l'air bien. Alors si tu veux en parler... » Il était la. Pour toujours et à jamais.

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Il y a les bras de Roméo, son odeur, sa présence autour d’elle ; il est son roc et elle s’y raccroche désespérément. Ils avaient une relation fusionnelle, inexplicable, un peu comme si le destin avait décidé de relier leur vies pour le meilleur mais surtout pour le pire. Ils n’avaient quasiment rien en commun, si ce n’est un besoin irrépressible de se sentir en vie quitte à se mettre en danger, quitte à s’attirer des problèmes, quitte à finir dans un bateau pour Mexico aux premières lueurs du matin.

Ne va pas là où je ne peux pas te suivre.

Comment le pourrait-elle ? Même aux portes de l’Enfer, il serait capable d’être à ses côtés, de vivre ça comme une aventure incroyable. Tout était plus léger, plus simple à ses côtés et Jules se surprit à se sentir en sécurité, tout du moins accompagnée. Il y aurait toujours quelqu’un à ses côtés qui aurait ses arrières. Son double maléfique ; son partner in crime.

L’hôpital était bien loin, leur voiture encore plus. Ils seraient coincés dans ce chalet jusqu’à nouvel ordre, au milieu du parc incroyablement vaste. Coincés parmi les arbres, les animaux sauvages et le froid qui tentait de s’infiltrer entre les planches du chalet. Le bois craque, la chaleur monte, Jules se sent toujours prisonnière de son propre corps mais au moins elle est consciente, malgré les dents qui claquent et la chair de poule. Ne va pas là où je ne peux pas te suivre... «  Je sais  » Les mots peinent à s’échapper de son gosier, «  moi aussi j’ai besoin de toi  » Et il n’y avait rien de plus vrai, quand bien même leurs vies étaient souvent en danger et sans la moindre logique, ils vivaient tous les deux de fantaisies et de décisions stupides mais ils partageaient ce lien indescriptible de deux personnes susceptibles de provoquer la fin du monde tout en ayant aucune mauvaise intention.

Posant une main sur la sienne, malgré la mare rougeâtre qui s’infiltrait entre leurs doigts, Jules réprime un sanglot une fois que son cerveau est suffisamment dégivré pour réaliser qu’elle a failli y passer «  Ne me lâche pas...  » Au fond, elle l’avait voulu. Elle savait à quoi elle s’exposait quand elle a marché sur la plaque, avait flirté avec la Faucheuse comme pour essayer de se prouver quelque chose, quelque chose qu’elle n’arrivait pas encore à pointer du doigt.

Et pour quoi en arriver là ? Pour la déesse ? Pour Percival ? Pour les Adimari ? Pour Luke ? Non. Pour la liberté, la liberté de choisir pour elle, ce qui lui avait été refusé. La déesse qui chamboule tout, la bague au doigt, l’avenir tracé ; tout ça, c’est pas Jules et qu’importe à quel point on essayerait de la faire changer, ça n’arrivera jamais. Elle a rien d’une héritière. Et pourtant, elle est embarquée là dedans, personne ne rechignerait. Personne ne s’y opposerait. Personne ne la sauverait. «  Roméo...  » Impossible de lui avouer ce qui ne va pas. Les mots viennent mais ne sortent pas, comme si sa langue refusait de se mouvoir, comme si dire les mots les ferait devenir réalité. Tant que c’est dans le cocon familial, ça n’existe pas pour de vrai. Mais au moment même où ils franchiraient ses lèvres, quitteraient le secret, ils seront assumés, même sans bague pour le prouver.

Un souffle, une vérité : «  Je vais me marier.  »

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Il commençait a neiger de nouveau a l'extérieur histoire de rajouter une couche de blanc sur leurs traces afin que personne ne puisse retrouver leurs cadavres si tout venait a prendre une mauvaise tournure. Roméo y pensait, mais il n'était pas n'importe qui et Jules non plus. Ils allaient survivre a une telle épreuve et même s'il devait donner toute sa chaleur a la petite brune grelottante dans ses bras, il le ferait sans hésitations. Il avait besoin d'elle autant qu'elle avait besoin de lui au vu de sa réponse qui ne pouvait que réchauffer son cœur un peu plus. C'était des choses qu'ils ne se disaient pas forcément comme ça, c'était plus des attentions du quotidiens, des petits mots, des cadeaux sans trop d'importances, mais avec une portée bien plus symbolique. Il ne répond rien a cette déclaration ouverte et préfère s'occuper de la jeune femme qui pose sa main sur la sienne. Cela réveil un peu plus la douleur, mais il y fait face, l'accepte même s'il grimace.

L'adrénaline n'est plus la pour leurrer ses sens et il comprend qu'il n'y est pas allé de main morte pour éclater la glace. Ca en valait la peine et il ne laisserait pas ce petit bout de femme lui échapper des doigts même s'il la lâcha pour préparer une boisson chaude avant de revenir vers elle pour la reprendre dans ses bras. Il ne comprenait pas comment elle avait pu se mettre en pareil danger. C'était lui l'irréductible idiot du duo, se fourrant et entraînant souvent la jeune femme avec lui dans les pires situations, mais la, c'était tout l'inverse ! Inquiet de ce changement, il lui avoua qu'elle pouvait tout lui dire, si quelque chose n'allait pas, si elle voulait parler. De toute façon, ils n'avaient pas grand chose a faire de plus hormis se réchauffer au coin du feu jusqu'a ce que l'eau soit assez chaude pour infuser le thé. Elle tente de parler, cherche ses mots et ce qu'elle lui annonce aurait pu avoir l'effet d'un coup de poignard dans le cœur si ça n'avait pas été des paroles.

Elle allait se marier et étrangement le cœur de Roméo se brisa en milles morceaux a ses mots. Ce n'était pas comme s'il lui avait directement déclaré sa flamme avant, bien que c'était plus que visible qu'il l'avait dans la peau. Il ne lui avait pas encore fait sa fameuse pizza en forme de cœur, il avait encore tant d'autres petites attentions pour elle, mais ce n'était plus possible. « Non... » Elle n'avait pourtant personne dans sa vie ? Du moins elle ne lui en avait pas parlé et il n'avait vu personne de suspect aller et venir chez elle hormis l'autre roux. Dans son esprit, tout tournait trop vite alors qu'il serrait Jules encore plus fort contre lui, comme si elle avait la force de se défaire de son étreinte pour aller rejoindre son futur mari ? Il comprenait rien. Comment il n'avait rien vu venir. Il se redresse de nouveau et repose le petit bout de femme sur la chaise, se tournant pour attraper l'eau chaude et y mettre le thé, il s'empêche de pleurer, mais impossible de retenir les sanglots. C'était comme perdre son premier amour ce genre de chose qui faisait mal a tout son être ?

« Tiens, ca va te faire du... bien. » Il n'arrive pas a la regarder et commence a se rhabiller, prétextant devoir aller chercher du bois dehors pour que le feux ne s'éteigne pas. C'est surtout un prétexte pour se recroqueviller sous la neige et pleurer un bon coup, rapidement et revenir plusieurs minutes plus tard les mains tremblantes, les yeux rouges et les traces des larmes le long des joues. Il remet du bois, pose un regard sur Jules qui a les yeux fermés, surement assoupie après le thé, mais qui reprend des couleurs et s'installe par terre avec la trousse ce premier soin pour ses poings. Il sanglote en silence sa peine.

Son cœur ne s'en remettrait pas.

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Une fois les mots prononcés, ça parait presque… Plus réel. Comme si cela avait scellé son destin, à la seconde même où elle l’avait admit. Comme si elle l’avait accepté, comme si elle s’était résigné. C’était peut-être le cas après tout ; même si la plupart des gens de sa famille s’opposaient secrètement à cette union, elle avait déjà trop tardé entre les deux familles et désormais il fallait honorer le contrat, aussi déchirant cela était pour elle, pour Pace ou même pour Marcello même s’il ne l’admettrait pas. Et Jules dans tout ça ? Evidemment que ce n’était pas dans ses plans. Et comment expliquer ça à Roméo de toute façon ? Elle n’avait jamais mentionné ses activités mafieuses auparavant. Peut-être qu’il était temps qu’il le sache, cela expliquerait la nouvelle si soudaine, si imprévisible, si inacceptable. Percival allait être son mari, qu’elle le veuille ou non. Bientôt, elle devrait emménager avec lui, construire une vie dont elle ne voulait pas. Au final, elle aurait vécu jusqu’à ses vingt neuf ans : après cela, l’enchaînement des désastres avaient fait de sa vie une drôle de tragédie dont elle était à la fois actrice et spectatrice.

Et bien sûr, la première chose que fait Roméo, comme toute personne censée, est de rejeter l’idée. Non. Impossible. Pourquoi ? C’était les mêmes qui avaient traversé l’esprit de la détective le jour où on le lui avait annoncé. Il faut croire que les questions avaient désormais cesser de tourner dans son esprit pour venir tourmenter celui de ceux qui l’entouraient mais Jules se sentait insensible, comme si l’eau glacée avait rompu toute possibilité à son coeur de réalité la portée de ses mots, la gravité de la situation. « Roméo…  » Elle aurait voulu le rassurer, lui dire que cela ne changerait rien. Percival n’allait pas l’enfermer dans une tour en haut d’un donjon et la garder jalousement comme un dragon. Non, désormais elle devrait partager sa vie mais cela ne signifiait pas que Jules disparaitrait. Leur vie était désormais ici de toute manière… Née à Arcadia. Mourrait à Arcadia. Qu’elle le veuille ou non.

Il la lâche, l’abandonne, sans un mot de plus. Calée contre sa chaise, enroulée dans son plaid, la jeune femme reste interdite, incapable de trouver les mots pour rassurer son plus fidèle acolyte. Quelque part, elle-même n’est pas rassurée… Alors trouver les mots pour l’homme qui avait toujours su l’aider ? Impossible. Il semblait dévasté. Elle ne pourrait rien faire pour recoller les morceaux… Alors qu’il remplit la tasse, elle l’entend sangloter, elle n’arrive pas à déterminer si les sentiments sont sincères ou si c’est encore Roméo qui… fait du Roméo. Il est bien difficile de savoir ce que ressent ce petit leprechaun quand celui-ci se décide à ne pas le révéler. Néanmoins, l’entendre ainsi sangloter brise quelque chose au fond de la brune, elle se renferme alors que la tasse atterrit entre ses mains et que la fumée n’arrive même pas à la réconforter. Il s’échappe et d’un coup, le silence dans la pièce lui serre le coeur.

Peut-être que j’aurais du mourir, au final.

Lorsque Roméo revient pour s’occuper enfin de ses poings, Jules a reprit des couleurs et ses cheveux commencent à sécher, sa peau est un peu moins bleue. Les yeux plissés, fixant les flammes en train de danser, on aurait pu la croire endormie mais ce n’est pas le cas et alors qu’il s’acharne sur les bandages, elle s’entend dire : « Ce n’est pas moi qui ai décidé.  » Et peut-être que comme ça, ça panserait sa plaie au coeur tandis qu’il s’occupait de ses poings.

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D'une vie parfaite a ses yeux ou presque, il n'aurait fallu qu'une seule annonce de la brune pour le faire chanceler, pour détruire son petit univers. Dire que tout était parfait était surement exagéré, mais il était heureux. Vraiment heureux. Des personnes de confiance autour de lui. Un boulot qui lui plaisait et surtout Jules. Celle qui depuis qu'elle l'avait attrapé la main dans le sac avait totalement bouleversé son univers. Au fil du temps, elle était devenue indispensable a sa vie. Il ne savait pas a quoi ressemblait véritablement l'amour, mais ca devait surement être ce qu'il ressentait pour elle, alors l'annonce de son mariage...  C'était une destruction douloureuse pour tout ce que ca comportait et tout ce que ça impliquerait dans le futur.

Délaissant celle qui venait de le briser sans pour autant s'en rendre compte, il alla pleurer dans un coin dehors, recroquevillé sur sa tristesse, reprenant des forces. Il ne pouvait la laisser seule la, mais une fois dehors, il remit du bois au feu et tenta tant bien que mal de se panser les poings. Ce n'est pas chose aisée quand les deux mains sont en si mauvais état, mais il s'arrête lorsque le silence angoissant est rompu. Elle semblait ne pas avoir eu le choix dans ce mariage qui semblait monté de toutes pièces. En un sens, cela lui faisait moins mal, car sinon elle lui aurait tout caché de cette personne et ça lui aurait fait encore plus de mal... Mais il n'était pas du genre a raisonner comme ça sur le moment. Dos a elle, face au feu. « Si j'ai bien appris quelque chose des dessins animés disney que tu me met tous les matins pour le petit déjeuner. C'est qu'on a toujours le choix. » Oui, c'était ça, sa ligne de défense. Raiponce, Mulan, Elsa et toutes les autres, elles prenaient leur destin en main et ne se laissaient pas faire.

Malheureusement, la vie n'était pas ainsi faite. Il ne connaissait rien de tout cela. Il vivait sa vie loin de tous ces problèmes familiaux. « Parce que moi je t'aime. » Il a du mal a déglutir. Est-ce un aveux ? Totalement, mais il est incapable de le dire dans les yeux de la brune et le rouge sur ses joues sont surement la cause de la chaleur a proximité. « Et je sais que plus rien ne sera comme avant. Même si tu dis le contraire. » Il avait vu assez de film pour le comprendre de lui même. Elle aurait une nouvelle vie, une nouvelle famille, d'autres priorités que lui. Roméo se revoyait déjà reprendre ses anciennes habitudes. Se traîner dans la ville sans réels buts. « Tu vas m’abandonner au fur et a mesure. Comme tous les autres. » C'était l'histoire de sa vie. Jules semblait juste avoir tenue plus longtemps que tous les autres. Etait-ce pour ca qu'elle avait tentée de se suicider ? Non, ca n'y ressemblait pas quand même ? Il s'y risque quand même. La peur au ventre.

« C'est a cause de ca que tu t'es laissée tomber dans l'eau ? »

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D’un côté, il y a l’incompréhension et de l’autre la résignation. Au fond, elle s’en fout, Jules. Elle s’en fout de ce qu’on lui fait, ce n’est pas comme si elle avait quelque chose pour lequel se battre, plus maintenant. Sa liberté ne lui appartenait plus, dès lors que son pied avait de nouveau foulé Arcadia, elle savait que tout serait décidé par les siens plus que par elle-même. Son avenir était tout tracé, quelque part qui ne rêvait pas de connaître déjà l’issue de sa vie ? Elle savait qu’elle ne finirait pas seule, qu’elle serait avec quelqu’un et qu’elle construirai une famille.

A qui t’essayes de mentir, Adimari ? T’en veux pas, de tout ça. Percival est un gentil gars, mais c’est pas l’amour de ta vie, tu finiras sans doute par t’y accommoder avec le temps mais est-ce que ça te fais vibrer ? Est-ce que porter le nom d’Esposito te fais frémir, est-ce que t’arrives à imaginer la tête qu’auraient vos enfants ? Que dalle. Arrête de mentir.

Si elle n’arrive pas à se mentir, ce n’est pas non plus à Roméo qu’elle fera avaler que tout va bien et que tout ira bien. Il est parfaitement conscient de la situation et s’il ne l’accepte pas, il n’en reste pas moins lucide, peut-être bien plus qu’elle sur le sujet. Un haussement d’épaule accueille les paroles du rouquin, elle se redresse et parle d’une voix calme même si la tempête s’éveille en elle, une soudaine envie de vivre, un besoin de se sentir vivante et maîtresse d’elle-même : « Je ne les laisserai pas nous éloigner. Tu l’as dis toi-même : je ne vais pas là où tu ne peux pas aller.  » Cette provocation a juste pour but de booster l’égo de Roméo, de lui faire retrouver son âme combative et qu’il se débarrasse du rouge qui vient entacher ses yeux sombres. Même si ce n’est rien, elle aurait essayé et c’est le principal.

Les rayons de soleil finissent par transpercer et chasser les nuages sombres qui avaient emprisonné l’esprit de la détective, un peu comme si elle voyait incroyablement clair après des jours dans l’obscurité. Etait-ce le dégel de son cerveau qui la rendait ainsi euphorique ? Peut-être, mais si ça peut marcher alors c’est l’essentiel. Au moins, elle est pas morte ne noyade, ni d’hypothermie, elle résiste quand même bien aux épreuves de la vie. Et quand il lui propose de débarquer devant l’autel, elle ricane : « Je me doutais que tu allais te pointer et dire que tu t’y opposes, Carotte. Enfin, si tu réussis à passer les gardes du corps de mes parents, ce n’est pas rien mais il paraît que tu peux avoir beaucoup de chance quand tu le veux.  » Un petit clin d’oeil à sa nature, même s’il ne contrôlait pas entièrement ses pouvoirs, elle était certaine qu’il mettrait toute son énergie à cela. « Tu as le droit de m’en vouloir. Je te comprends. Moi aussi, je m’en veux un peu.  » S’en vouloir d’avoir grillé sa chance de pouvoir dire non, s’en vouloir d’avoir reporté la faute sur ses frères. Trop de rancune, trop d’énergies négatives ; elle est fatiguée, Jules.  « Je crois que je me préfère morte.  »

Roméo la prend dans ses bras, tente de lui faire passer un message par le biais d’étreintes et de baisers, message auquel elle est hermétique parce qu’elle se sent coupable et de plus désespérée, comme si la tempête en elle avait prit un virage et s’était déchaînée. « Non…  » Elle le repousse doucement, inutile de continuer ainsi.  Jules ne comprend pas pourquoi ses sentiments sont si changeants, pourquoi à un moment elle se sent vide, de l’autre euphorique puis désespérée. C’est comme si la roulette de ses émotions était devenue folle. «  On annulera pas, ça va arriver et rien que tu fasses ne pourra faire changer ça. Viens, on rentre avant qu’on ne nous trouve ici…  »


Et oublier cette conversation, même si cela avait sans doute brisé quelques chose entre eux, définitivement.

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Les Disney étaient donc mensonger ? Il aurait du s'en douter, c'était destiné aux enfants et ca ne pouvait pas être la vérité vrai et pourtant, il y croyait dur comme fer que c'était des sortes de leçons de vie. « Je... ne comprend pas. » Des vies en jeux ? On avait fait un choix pour elle et elle devait s'y plier. S'en était trop pour son petit cœur qui lâchait complètement quitte a dire ce qu'il ressentait véritablement pour la jeune femme qui avait faillit mourir quelques heures plus tôt.

Elle répond un simple désolé a ses propos, a sa déclaration. Cela sert un peu plus le cœur de Roméo déjà bien écrasé par le poids des sentiments. Il savait que ce n'était pas réciproque et n'allait pas forcer la chose vu l'état actuel des choses. Il ne veut pas et ne peut pas la blâmer d'aimer une personne telle que lui, car il se sentait déjà béni des dieux d'avoir une telle amie sur qui il pouvait compter en tout temps, tous les jours sans exceptions. Mais il connaissait ça, avait vu ça, les gens qui changent du tout au tout quand leur propre situation change. Elle aurait donc un mari, qu'elle l'aime ou pas, elle devrait changer sa vie de célibataire et il se demandait comment son mari réagirait en voyant Roméo. Surement mal. Il ne voudrait plus qu'il l'approche de trop, impossible d'aller dans sa futur maison faire ce qu'il aurait a faire. Non, elle avait beau dire, ça changerait. « T verra... je ne suis pas le genre de personnes que les gens veulent dans leur cercle de connaissance habituellement. Alors petit a petit je ne serais plus qu'un photographe bizarre pour toi. » Elle ferait d'autres rencontres, bonnes ou mauvaises, mais ça la changerait forcement. On l'a forçait a se marier... alors oublier un ami ? Plutôt facile.

« Ne refais plus jamais ca. Je te préfère vivante et malheureuse que morte ! » Au moins, il pourrait toujours tenter de la faire sourire. Elle lui explique qu'elle ne veut pas de tout ca, aller a l'autel, dire oui a quelqu'un qu'elle n'aimait pas. Il avait beau être le plus stupide du coin, il savait au moins écouter son cœur et il se retourne et vient prendre Jules dans ses bras. « S'il le faut et comme pour les films que tu me fais regarder et ou je m'endors souvent, je viendrais dire que je m'y oppose alors que tu seras devant l'autel. Je sais pas si ca marchera, mais au moins, les gens sauront qu'il y a au moins un idiot pour dire que c'est des conneries. » Il avait aucune idée de qui serait l'époux, qui étaient les familles, mais il avait assez de courage pour se lever et dire ce genre de choses. « J'ai pas envie que tu sois triste a t'en suicider. » Il lui fait un bisous sur le bouche. « Sur un coup de chance ça pourrait être annulé... » Et il était un sacré coup de chance aléatoire le Roméo alors ses yeux brillaient.

Il pourrait probablement faire quelque chose de magique ? Que ca ce termine comme dans les films a l'eau de rose de Jules ?

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D’un côté, il y a l’incompréhension et de l’autre la résignation. Au fond, elle s’en fout, Jules. Elle s’en fout de ce qu’on lui fait, ce n’est pas comme si elle avait quelque chose pour lequel se battre, plus maintenant. Sa liberté ne lui appartenait plus, dès lors que son pied avait de nouveau foulé Arcadia, elle savait que tout serait décidé par les siens plus que par elle-même. Son avenir était tout tracé, quelque part qui ne rêvait pas de connaître déjà l’issue de sa vie ? Elle savait qu’elle ne finirait pas seule, qu’elle serait avec quelqu’un et qu’elle construirai une famille.

A qui t’essayes de mentir, Adimari ? T’en veux pas, de tout ça. Percival est un gentil gars, mais c’est pas l’amour de ta vie, tu finiras sans doute par t’y accommoder avec le temps mais est-ce que ça te fais vibrer ? Est-ce que porter le nom d’Esposito te fais frémir, est-ce que t’arrives à imaginer la tête qu’auraient vos enfants ? Que dalle. Arrête de mentir.

Si elle n’arrive pas à se mentir, ce n’est pas non plus à Roméo qu’elle fera avaler que tout va bien et que tout ira bien. Il est parfaitement conscient de la situation et s’il ne l’accepte pas, il n’en reste pas moins lucide, peut-être bien plus qu’elle sur le sujet. Un haussement d’épaule accueille les paroles du rouquin, elle se redresse et parle d’une voix calme même si la tempête s’éveille en elle, une soudaine envie de vivre, un besoin de se sentir vivante et maîtresse d’elle-même : « Je ne les laisserai pas nous éloigner. Tu l’as dis toi-même : je ne vais pas là où tu ne peux pas aller.   » Cette provocation a juste pour but de booster l’égo de Roméo, de lui faire retrouver son âme combative et qu’il se débarrasse du rouge qui vient entacher ses yeux sombres. Même si ce n’est rien, elle aurait essayé et c’est le principal.

Les rayons de soleil finissent par transpercer et chasser les nuages sombres qui avaient emprisonné l’esprit de la détective, un peu comme si elle voyait incroyablement clair après des jours dans l’obscurité. Etait-ce le dégel de son cerveau qui la rendait ainsi euphorique ? Peut-être, mais si ça peut marcher alors c’est l’essentiel. Au moins, elle est pas morte ne noyade, ni d’hypothermie, elle résiste quand même bien aux épreuves de la vie. Et quand il lui propose de débarquer devant l’autel, elle ricane : « Je me doutais que tu allais te pointer et dire que tu t’y opposes, Carotte. Enfin, si tu réussis à passer les gardes du corps de mes parents, ce n’est pas rien mais il paraît que tu peux avoir beaucoup de chance quand tu le veux.  » Un petit clin d’oeil à sa nature, même s’il ne contrôlait pas entièrement ses pouvoirs, elle était certaine qu’il mettrait toute son énergie à cela. « Tu as le droit de m’en vouloir. Je te comprends. Moi aussi, je m’en veux un peu.  » S’en vouloir d’avoir grillé sa chance de pouvoir dire non, s’en vouloir d’avoir reporté la faute sur ses frères. Trop de rancune, trop d’énergies négatives ; elle est fatiguée, Jules. « Je crois que je me préfère morte.  »

Roméo la prend dans ses bras, tente de lui faire passer un message par le biais d’étreintes et de baisers, message auquel elle est hermétique parce qu’elle se sent coupable et de plus désespérée, comme si la tempête en elle avait prit un virage et s’était déchaînée. « Non…  » Elle le repousse doucement, inutile de continuer ainsi. Jules ne comprend pas pourquoi ses sentiments sont si changeants, pourquoi à un moment elle se sent vide, de l’autre euphorique puis désespérée. C’est comme si la roulette de ses émotions était devenue folle. «  On annulera pas, ça va arriver et rien que tu fasses ne pourra faire changer ça. Viens, on rentre avant qu’on ne nous trouve ici…  »


Et oublier cette conversation, même si cela avait sans doute brisé quelques chose entre eux, définitivement.

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