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• denumbing

 :: abandonnés
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• denumbing - Jeu 21 Nov - 2:38

l u n d i

Les journées commencent à se dessiner. Les nuits également. La vie s'améliore, d'une certaine façon. De l'autre, elle s'empire. Ton esprit est libre. Ton corps ne l'est pas. Pas réellement. Tu peux voir, mais tu ne peux pas vraiment réagir.

Nuit et jour, tu les sens, ces regards qui se posent sur toi, te dévisageant avec un mélange intriguant de curiosité morbide et de méfiance bien-placée. Tu n'es pas dupe: tu comptes bien l'utiliser à ton avantage. Déterminé de t'échapper de cet enfer d'une façon ou d'une autre, tu attends patiemment le moment propice de trouver la délivrance. En attendant, tu te permets d'abuser de la docilité que tu as su construire pour masquer le monstre qui sommeille en toi.

Ce fameux monstre qui s'est révélé à ton enfance avant de naître une deuxième fois il y a quelques jours, lorsque ta conscience t'a été rendue.

Te souviens-tu de son retour? Lorsqu'il s'est emparé de ton âme, une deuxième fois?

Tu essaies de le contenir, et pour l'heure, il te laisse faire. Il comprend tes desseins et il les soutient. Il te sent fidèle, loyal, et engagé. Mais prends garde: tente de le contrarier, et sa vengeance sera terrible.


m a r d i

Il y a un panneau, devant toi. Lis-le.

C - a - f - é - t - a - r - i - a

Bien.

Te souviens-tu seulement de la dernière fois qu'on t'a laissé venir céans ? De la vulnérabilité dont tu as fait preuve et des attaques auxquelles tu as été sujet ?

Évidemment que non. C'était il y a bien trop longtemps. Depuis le temps, ils ont tous eu le temps de t'oublier.

Te détaillant, tel un animal de foire, ils appréhendent ta présence. Sens leurs regards sur toi. Laisses-toi te faire porter par leurs interrogations de curiosité et de méfiance. Qui es-tu? se demandent-ils en silence. Au fond, certains chahutent. Peut être ont-ils compris le danger que tu représentes. Peut être leur a-t-on parlé de la menace de l'homme silencieux. Ne les regarde pas. Laisse les t'observer. Tu finiras bien par avoir le dernier mot.

Tes yeux se plantent dans ceux d'une jeune femme de façon arbitraire. Assise sur un coin de table, son regard, noir et accusateur, semble t'inviter à te dérober de sa ligne de mire.

Fronces des sourcils. Essaie, pour voir. De voir sa mort. De découvrir, dans son visage, tous les secrets de son existence. Cligne des yeux.

Rien ne se produit.

Essaie de ne pas t'énerver. C'est important, pour toi, de rester calme. Tu ne veux pas qu'ils redoublent sur les médicaments. C'est ces saloperies qui t'ont mis dans ce pétrin en premier lieu.

Inspire, alors. Profondément. Fais comme tu l'as fait, tant de fois par le passé, et imagine sa mort. Sa mâchoire, déboitée. Sa tête trônant sur un plan de travail boisé. Le sang qui coule le long du hachoir. Un sourire, démoniaque, qui illumine ton visage. Au creux de tes yeux, l'étincelle de la vie. Dévore la, cette vision. Délecte t'en. Baigne toi dans son euphorie.


m e r c r e d i

Attrape le, ce plateau qu'elle te tend, depuis dix secondes. Arrache toi à ce désir que tu as de l'étrangler: tu auras rapidement d'autres opportunités.

Marche, silencieusement, vers le fond de la salle. Garde bien le plateau en équilibre. Essaie de ne pas trébucher, comme hier. Oui. Exactement. Comme ça. C'est parfait.

Installe toi au creux du coin, entre les deux murs. Observe ton environnement. Commence à réfléchir à ton évasion.
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• denumbing - Sam 23 Nov - 19:46

@seth fox

La tasse de thé est vide. Emerge d’entre les bouquins éparpillés un peu partout sur la table, l’espace de travail un tant soit peu en désordre. Pas très bon le thé de l’hôpital mais il le prend pour se donner bonne conscience. Se raccroche à son humanité assassinée en se disant que ça fonctionne encore, l’impression d’avoir une petite dose d’énergie supplémentaire dans les veines. Fatigué qu’il est à se multiplier comme il le fait mais ça lui occupe l’esprit au moins. Ses heures à la radio pour lui vider la tête et e reste de la journée passée ici, entre les bouquins, les cours et le reste. Petit hyperactif qui aime ça, être partout, à cent à l’heure. Et tomber comme une masse à la fin de la journée, dans les draps froissés du bordel ou ceux adorés de son lit au manoir. Celui du frère le plus souvent, en moment à deux même s’ils ne sont là que pour dormir. Pas suffisant mais il fait avec.

Tasse vide prise entre les doigts juste pour vérifier et une petite moue déçue sur les lèvres. Vraiment à sec. Alors il se lève, s’étire et jette un œil à son téléphone. Milieu de journée déjà, c’est vers l’étage en dessous qu’il s’aventure. Cafétéria qu’il déserte, pas besoin de manger, ça l’arrange. Juste de quoi boire, un peu, bouteille d’eau récupérée dans un quelconque distributeur aligné contre un mur. Ariel traîne ses godasses entre les tables, déambule sans but et sans véritable envie de remonter. S’approche de la fenêtre pour regarder au-dehors avant de faire volte-face et poser son regard au fonde la salle. Table isolée où s’est installé une seule âme, en solitaire loin des quelques personnes qui traînent autour et envahissent la pièce du brouhaha de leurs conversations. Sourire chaleur sur les lèvres alors qu’il s’approche et pose sa main libre sur le dossier de la chaise face à Seth.

« - Ils te laissent prendre l’air, c’est bien. » Trop spontané, sorti sans réfléchir, mais il le pense, sincérité à fleur de lèvres et jusque dans le fond des yeux, lui qui s’installe sans vraiment demander son avis à l’occupant principal. « - C’est moche d’abrutir les gens à ce point. » Constat amer et un brin mauvais d’un môme qui se shoote aux antidépresseurs depuis douze ans. Abandonnés parfois quand tout va trop bien, l’oupyr en fond de tête pour les maintenir tous les deux à flots, loin des humeurs et des crises. Pour y revenir quand tout part en vrille et qu’il se sent au fond du trou, à creuser encore de ses ongles pour s’enfoncer plus loin dans son malheur et ses pensées noires.

Petit silence qui s’installe et lui laisse le temps de poser son regard sur Seth, détailler le visage comme s’il le voyait pour la première fois. Le trouver beau et se dire que c’est dommage, qu’il soit là, tout seul, enfermé loin de tout. Pas étonnant que ça vrille fou là-dedans. « - T’as meilleure mine que la dernière fois, ça a l’air d’aller mieux. C’est le cas ? Tu vas mieux ? » Parler pour deux, il se souvient qu’il ne parle pas Seth. Espère peut-être que ce sera différent cette fois parce qu’il a vraiment l’air d’aller mieux. Présent dans l’instant, et non plus ailleurs, là où il est le seul à pouvoir aller. Presque sûr d’être vu et entendu. Lui qui a pris sa bouteille entre ses doigts et qui tapote contre la paroi de plastique.

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• denumbing - Dim 8 Déc - 4:03

Ça chahute, autour de toi. Parviens-tu seulement à déchiffrer le sens de leurs paroles ? Essaie. Ce n'est pas si évident que ça, n'est-ce pas ? Envoie leur des regards noirs. Ils ne méritent que ça.

Tu les méprises, tous. Peut être qu'au fond de toi, une part infime de ton esprit les envie. Leur vie est si facile, après tout, et ils n'en ont même pas conscience. À tes yeux, cela fait d'eux des imbéciles heureux. Ils ne se rendent même pas compte de la chance qu'ils ont. Vous méritez tous de mourir. Tes yeux te dirigent instinctivement vers une table entourée de blouses blanches. De tous ceux céans, ce sont probablement eux, ceux que tu méprises le plus. Que savent-ils, après tout ? Ils se pavanent en sauveur, revendiquant une pseudo-expertise sur toutes les affaires de la psyché et du subconscients. Maîtres proclamés de ton destin, ils affirment fièrement tout savoir de toi. Ils ne savent rien.

Tu les méprises tellement que tu ne leur dirais rien si tu étais en mesure de leur parler. Tu ne leur expliquerais pas les choses que tu vois. Ou plutôt, voyais ? Ça fait mal, d'être aveugle, n'est-ce pas ? Essaie de sceller un destin en te plongeant dans une paire d'yeux. Vas-y. Essaie un peu, pour voir. Tu vois ? Ça ne marche toujours pas. Ce que t'es pathétique.

Mais tu en voyais bien des choses, pas vrai ? Et quelles choses. Des trainées effervescentes de rouge et de sang. La beauté d'un corps démembré ou d'une silhouette déchiquetée. Tu t'en lèches déjà les babines, d'anticipation. Et si le regard fatidique ne revenait jamais ? Si tu finissais condamné au mutisme et à la cécité ? Que ferais-tu, alors ?

« Ils te laissent prendre l’air, c’est bien. »

Assassin, tes yeux se détournent des médecins pour aller se plonger dans ceux de cet élément perturbateur que tu aurais préféré ignoré. Par défaut, tu as envie de le détester. Alors haïs le. Comme jamais tu n'as haï quelqu'un. Qui sait ? Peut être qu'en te plongeant assez profondément au fond de ses iris, tu parviendras finalement à déverrouiller la porte qui te rattache à tes démons. Nous savons que nous t'avons manqué. Au fond de toi, tu le sais aussi.

« C’est moche d’abrutir les gens à ce point. »

Tu continues de le fixer, mais rien ne se produit. À force de continuer, peut être se décidera-t-il de lui-même à t'abandonner. Espérons que non. Ce serait moins drôle, sinon. Cligne des yeux, deux fois. Histoire de lui donner l'impression que tu es humain, comme lui.

Nous savons qui tu es réellement, au fond de toi.

« T’as meilleure mine que la dernière fois, ça a l’air d’aller mieux. C’est le cas ? Tu vas mieux ? »

Cligne des yeux encore, une fois. Mais c'est tout. Tu as beau avoir envie de lui planter ta fourchette dans l'oeil, ne perds pas tes objectifs de vue. La liberté. Une fois sortis d'ici, nous pourrons faire tout ce que nous désirons. Ne sacrifie surtout pas ça pour ce gamin qui n'en vaut pas la peine.
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• denumbing - Lun 9 Déc - 11:07

@seth fox

Petits frissons d’inconfort en dégringolade le long de l’échine sous le feu du regard meurtrier que lui lance celui en face duquel il s’assoit. Jusqu’à présent braqué sur la tablée de blouses blanches à l’autre bout de la salle. Pause salvatrice avant de retourner sauver des vies ou en détruire d’autre. C’est au choix. « - Ignore-les. Ils font beaucoup de bruits et aiment se prendre pour les rois du monde mais on s’y fait à force. On les oublie même un peu. » Lâche-t-il tout en haussant une épaule. Son tuteur est un être exécrable, imbus de sa petite personne et peu enclin à faire preuve d’amabilité envers la vermine qu’il représente. Infirmier, larbin à écarteler et écraser au nom d’années d’études supplémentaires et d’un diplôme qui n’empêche pas d’être con. En formation de surcroît, encore plus facile à traiter comme des moins que rien, juste bon à apporter le café et gratter le papier. Ca fait partie de la formation qu’il a osé lui dire un jour, avant que sa bouche ne s’ouvre pour rétorquer que jouer les cafetières ne faisait pas partit de ses attributions.

« - On en trouve partout des gens comme ça. Au bordel c’est un peu pareil, les clients qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas et regardent de haut juste parce qu’on est rien que des objets pour eux et qu’ils ont de quoi payer pour nous utiliser. » Il s’emballe un peu, le réalise dans un soupir gêné et les quenottes qui viennent mordre sa lèvre avant de porter la bouteille à ses lèvres pour en boire une gorgée. Faire passer l’envie de continuer sur sa lancée et déballer son linge sale sous les yeux encore un peu vitreux d’un parfait inconnu. Qu’il a pourtant l’impression de connaître. Ca te perdra Ariel, d’être trop bon trop bon avec tout le monde. « - Ca fait changer d’air quand même. Toi aussi tu changes de décor à ce que je vois, tout seul en plus. Tu t’en souviens sûrement pas mais on était souvent assis côte à côte y a quelques années, pour nos rendez-vous quotidien.» Ceux qu’il continue d’avoir, une fois par semaine, quand il y pense. Quand il a le temps. Tous les mois serait plus juste, ça lui suffit et son thérapeute semble le penser aussi.

Moment de silence, un peu gênant, les regards qui s’accrochent et se soutiennent avant qu’il ne repose son attention sur la bouteille toujours vissée entre ses doigts. Un peu gêné peut-être, de se tenir là, devant Seth. Qui restera ici quand lui délaissera sa blouse de rigueur pour retourner à son autre vie. « - Tu parles toujours pas ? Vraiment pas ? » Souffle-t-il enfin en relevant le nez, sourire solaire à la tiédeur douce comme pour inciter à se dévoiler. S’ouvrir, même un peu et lui offrir quelque chose que les autres n’ont jamais eu. « - Ils ont dû salement t’amocher pour que tu décides de rester silencieux comme ça. Je suis désolé. » Sincère dans le fond de la voix, sa main qui lâche la bouteille pour se glisser sur la table. Entre eux, sans oser vraiment le toucher, elle revient protéger le plastique et le liquide qu’il contient. Pas certain que ce soit une bonne idée, trop tactile parfois, il ne fait pas exprès.

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• denumbing - Mar 10 Déc - 18:22

Tuer.

La douce promesse d’une réponse inflexible à la question qu’est la vie. La mort. Et tu en es l’émissaire. Ne crains plus ton héritage. Ne crains plus ton identité. Ne les crains plus, eux. Ils te craignent car ils savent que la mort n’a plus d’emprise sur toi. Dans l’acceptation de la mort inévitable, tu es devenu invincible.

N’aie pas peur de ta mission.


Ignore-les. Ils font beaucoup de bruits et aiment se prendre pour les rois du monde mais on s’y fait à force. On les oublie même un peu.

Une dernière fois. Reporte ton regard des blouses à lui. Ce gamin aux cheveux tâchés de sang, baigné dans l’insolence de ses propres convictions. Ne vacille pas. Ne cligne pas des yeux. Ne bouge pas. Ne respire plus. Il ne mérite pas ton attention.

Peut être comprendra-t-il de lui même que tu convoites une proie plus ambitieuse que ses os de gringalet et ses dents éclatantes, bonnes qu’à éclater.
On en trouve partout des gens comme ça.

Ne l’écoute pas.

Au bordel c’est un peu pareil…

Ne l’écoute pas, Seth.

[color=brown]… Les clients qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas et regardent de haut juste parce qu’on est rien que des objets pour eux et qu’ils ont de quoi payer pour nous utiliser. »

Bordel de merde, Seth. Tu ne devrais pas l’écouter.

Et pourtant … C’est plus fort que toi, n’est-ce pas ?

Dès que ça parle de pourriture qui gangrène l’âme, c’est impossible que tu détournes ton attention. Fidèle au poste, premier de la file, tu dévores avidement la saleté des autres. Plus ils sont déplorables dans leurs vices, plus tu te régales de leurs histoires. Les blouses blanches n’ont plus l’air de grand chose d’autre que des apéritifs, à l’heure actuelle. Je t’avais dit de ne pas écouter. Tu as d’autres préoccupations plus importantes.

Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore. Une flamme qui s’embrase, au fond des yeux. Le désir qui naît. Celui de savoir. Celui de connaître la suite de l’histoire. La soif des vices qui déferleront inévitablement de cette bouche d’apparence sucrée, en réalité plus sale que toutes les mains des malades contaminés peur leurs afflictions de l'esprit.

Ca fait changer d’air quand même. Toi aussi tu changes de décor à ce que je vois, tout seul en plus. Tu t’en souviens sûrement pas mais on était souvent assis côte à côte y a quelques années, pour nos rendez-vous quotidien.

Il n’est pas malin. Il vomit ses paroles comme un moulin, incapable de comprendre ce que tu recherches. Ce dont tu as besoin de lui. Tu ne pourras jamais te nourrir de sa gangrène: il y a trop de merde à filtrer pour arriver à la pièce de résistance. Je te l’avais dit, Seth. Il ne mérite pas que tu lui prêtes attention. Il ne mérite pas que tu t’intéresses à lui. Ne t’attarde plus sur son cas.

Les iris bleutés se détournent de nouveau, à la recherche d’une autre cible. Les doits grattent la table avec impatience. Je la sens, la faim en toi, qui grandit, lentement. Le désir d’obtenir un rasoir, une lime à ongles, une paire de ciseaux … Mais tes jouets t’ont tous été confisqués. Alors tu grattes, la main vidée de tout son sens. Sans armes, tu te sens nu

Tu parles toujours pas ? Vraiment pas ?

Le temps de t’imaginer en train de lui lacérer l’aorte avec un rasoir, tes doigts cessent de gratter. Ce lieu t’a vraiment fait un sacré numéro. Même l’illusion de la jouissance suffit à satisfaire ta soif autrefois insatiable. Ne t’inquiète pas, Seth. Bientôt, nous partirons de là, tous les deux. Plus rien, ni personne, ne pourra alors nous arrêter. Laisse le temps faire ce qu’il a à faire. Ton heure approche. La sens-tu, qui arrive à l’horizon ? Non. Évidemment que non. Mais elle approche tout de même. Je la sens, moi.

Ils ont dû salement t’amocher pour que tu décides de rester silencieux comme ça. Je suis désolé.


La griffure stridente d’un oncle qui glisse contre la table avec violence. Tes yeux se plantent sur cette main insolente qui se plante dans ton champ de vision.

Il ne sait pas de quoi il parle.

Tes mains se crispent sous la table. Tu as envie de le tuer, pas vrai ? Ça se sent. Mais contient toi, Seth. Ce n’est pas le bon moment. Oui, je sais que ce serait facile. Le temps que les blouses se réveillent, tu aurais en théorie la possibilité de lui cogner les dents contre la table et de lui crever les yeux. Oui, je sais que tu en as envie. Mais attends encore un peu. Crois moi. Regarde: la dernière fois, tu n’en as fait qu’à ta tête. Maintenant, nous voilà coincés ici. Lorsqu’on les aura tous bernés, alors tu pourras en abuser à ta propre guise. Pour l’heure, il te faudra être patient.

Bien, Seth. Bon garçon. Gentil garçon. Détends ton corps. Desserre tes mains. Apaise ton regard. Il ne mérite pas que tu lui montres ton véritable visage. Il n’en est pas digne.

Vide ton regard, de nouveau. Ne lui fais aucun cadeau.
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• denumbing - Jeu 12 Déc - 19:42

@seth fox

Le silence dérange, celui qui pèse au-dessus de leur table, martyrisé par le bruit des autres dans son dos. Les médecins supérieurs à s’attirer les œillades mauvaises de celui qui lui fait face. Pupilles dardées sur lui à présent, à faire courir un petit truc bizarre le long de l’échine, sans savoir pourquoi. Malaise de rien, le temps d’inspirer et de remettre l’éclat du sourire sur les lèvres. Sans réaliser le danger, juste bon à se sentir concerné par les détresses des autres. Trop concerné même sans véritablement l’être, âme trop bonne pour un monde aussi merdique, à se dire qu’il arrêtera de s’occuper des autres mais sans y parvenir. Trop bon trop con Ariel. Si ça se trouve, tu le gonfles et il a juste envie de faire bouffer son plateau. Peut-être, il en sait rien. Se contente juste de soutenir le regard que l’homme lui offre. A se noyer un peu trop dans le fond de ces yeux bleus. Petite grimace de rien aux quenottes qui grincent quand les ongles raclent la table. Pourquoi tu fais ça ? Sa main venue trop près, de nouveau sur la bouteille. Malaise du contact physique, il évitera. Ne s’en rend pas vraiment compte lui qui a tendance à se montrer parfois trop tactile. Pas avec tous. Certains. Ceux qui le touchent un peu trop, là dans sa poitrine pleine de larmes et de soleil.

La flamme dans le fond des yeux disparaît, leur rend cet aspect perdu qui dérange. Non. « - Attends… » Il fronce les sourcils, lâche sa bouteille et plonge sa main dans la poche de sa blouse. En ressort un petit carnet griffonné de son écriture de travers, et un stylo. « - Tiens, ce sera peut-être plus facile. » Souffle-t-il sans se départir de son sourire avenant, fait glisser carnet et stylo sur la table pour les rapprocher de Seth. Invite à s’en saisir d’un petit mouvement de menton, comme on le ferait avec un môme pour lui dire qu’il peut avancer sans danger, avec douceur. « - Quand je suis arrivé ici, j’ai dû trouver quelque chose pour me faire comprendre. Je dessinais, enfin essayais, ce que je voulais dire pour ne pas être ignoré. Ca peut aider parfois, pour ne pas avoir l’impression d’être totalement seul et rejeté. » Et il en a souffert, de son ignorance de la langue. Suédois comme anglais, non maîtrisés pour le laisser seul dans les notes de son espagnol maternel.

Raclements de chaises, Ariel tourne la tête pour voir les médecins quitter leur table. Vider la salle de leur présence lourde. Ne reste plus que lui et Seth. Et un infirmier le nez dans ses dossiers à l’autre bout de la salle. « - Je devrais peut-être recommencer à faire ça, mon tuteur là-bas, a tendance à me prendre pour un fantôme. Il se borne à m’appeler Harry… Harry, Ariel, ça se ressemble un peu tu me diras. Une vraie tête de nœud. » Il plisse le nez de dédain et hausse une épaule. Fait passer l’affront avec désinvolture mais parfois il a juste envie de lui sauter à la gorge pour l’ouvrir d’un coup de crocs. Un peu comme la sienne où gît la cicatrice. Celle qu’il ne peut pas cacher ici, les exubérances de son style n’ayant pas leur place à l’hôpital. A défaut il remet en place le col de sa blouse et tire sur son t-shirt pour cacher la misère. Laisse ses doigts jouer avec la chaîne d’argent et le médaille qui y pendouille. Distrait le temps d’un nouveau silence. Un peu moins tendu lui semble-t-il. En vérité il n’en sait rien. A la sensation que son camarade s’habitue à sa présence. Il a lu quelque chose là-dessus, les psychotiques ont besoin de temps pour s’adapter à un nouvel environnement, une nouvelle personne. Tellement de variantes à prendre en compte pour ne pas brusquer, éviter les drames.

Il a envie de parler Ariel, pour combler les vides. Parler pour deux mais ne sait pas quoi dire. Sa vie tout le monde s’en fout et il ne se voit pas vraiment parler de ses malheurs à quelqu’un qui en a déjà sûrement bien plus que lui. Alors il renifle une nouvelle fois, croise ses jambes sous la table et se penche un peu en avant. Lorgne distraitement en direction du plateau. Pas très appétissant, l’avantage de ne plus manger. « - Tu vas manger un peu quand même ? » Il s’inquiète, un peu. Sincèrement. Repose ses pupilles près de celles de Seth pour capter son attention, se suspend à ses traits dans l’attente d’une réaction. D’un petit quelque chose qui fera office de réponse. « - J’ai eu un client qui ne parlait pas une fois. Un régulier en fait. A force j’avais fini par le comprendre juste en le regardant, mais au début c’était pas évident. Tu me diras, le sexe reste du sexe même sans paroles, mais ça aide. » Toi en revanche tu devrais apprendre à la fermer. Les quenottes viennent mordre la lèvre inférieur, fort et il se repousse contre le dossier de sa chaise. A trop en dire, presque échauffé au niveau des joues un peu plus rouges tout d’un coup. Parle trop, alors il soupire et tapote des doigts contre la table.
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• denumbing - Mer 18 Déc - 18:36

Le silence n'écrase pas autant qu'il le devrait. Tu l'imagines déjà, écrasé par son propre silence, le coup fracturé par plusieurs coups de pierre bien placés. Il n'en est rien.

Attends …

Ne le regarde pas.

...

...

...

... Putain, Seth. Je t'ai dit de ne pas le regarder. Oui, je sais que tu n'as pas fait exprès. C'était plus fort que toi. Que ce regard furtif a probablement du lui échapper. Mais je sais aussi qu'il t'a vu. Je ne peux pas t'aider si tu ne m'écoutes pas.

Arrête de le regarder, Seth. Même du coin des yeux, c'est déjà trop d'attention que tu lui consacres. Ne comprends-tu pas que tu l'encourages ? Ah bah voilà. Maintenant il revient avec un carnet et un stylo. C'est quoi, ça ? Tu ne t'en sortiras jamais comme ça. Bon, c'est bon, j'en ai marre. Laisse moi faire. Allez, allez, décale toi un peu. C'est bon, je t'ai dit. Je vais m'en occuper.

Tiens, ce sera peut-être plus facile.

Plonge tes yeux dans les siens. Voilà. Exactement comme ça. Ouvre toi un peu à lui. Pas trop, juste un peu. Juste assez. Assez pour lui révéler les visages d'effroi enfermés au fond de ton âme et les plaintes terrifiées ensevelies sous ton coeur. Il tend le stylo et le carnet vers toi. Pas de mouvements brusques. Oui, très bien. Laisse les venir à toi. Feins l'indifférence. Encore un peu ... Bien. Maintenant, prends le stylo. Très bien. Exactement. Ça t'avait manqué, pas vrai ? Ça se sent d'ici. Cette tige de plastique froide et lisse entre les mains te rappelle bien des souvenirs. Une époque où tu ne peignais pas encore avec le sang des pigeons et des lapins que tu dépeçais. Usons ça à notre avantage.

Quand je suis arrivé ici, j’ai dû trouver quelque chose pour me faire comprendre. Je dessinais, enfin essayais, ce que je voulais dire pour ne pas être ignoré. Ca peut aider parfois, pour ne pas avoir l’impression d’être totalement seul et rejeté.

Il est aussi pathétique qu'il en a l'air. Ça facilite bien des choses, tout ça, n'est-ce pas ?

La salle se vide. Le silence s'épaissit.

Je devrais peut-être recommencer à faire ça, mon tuteur là-bas, a tendance à me prendre pour un fantôme. Il se borne à m’appeler Harry… Harry, Ariel, ça se ressemble un peu tu me diras. Une vraie tête de nœud.

Je te sens, qui te lasse déjà de ce qu'il dit. Je comprends. Il n'est pas particulièrement intéressant, avec ses anecdotes ... Mais joue le jeu, un instant. Fais moi confiance. Tu sais que je ne veux que ton bien.

Tu vas manger un peu quand même ?

Pousse le plateau vers lui.

J’ai eu un client qui ne parlait pas une fois. Un régulier en fait. A force j’avais fini par le comprendre juste en le regardant, mais au début c’était pas évident. Tu me diras, le sexe reste du sexe même sans paroles, mais ça aide.

La voilà, ton ouverture. Le gamin est vulnérable. Profites en. Ça ne durera pas forcément très longtemps. Alors ... Commence à dessiner, maintenant. Dessine, comme si ta vie entière en dépendait. Plus vite, Seth. Mais pas trop rapidement non plus.

Un trait horizontal. Laisse un peu d'espace.

Dessine un deuxième trait, horizontal également.

Descends un peu, maintenant. Entre les deux traits, un trait vertical.

Plus bas. Un arc-de-cercle inversé.

Le visage de la tristesse.


Tes yeux peuvent se tourner vers lui de nouveau, à présent. Essaie de ranger ces pulsions meurtrières, quelques instants, le temps d'avoir l'air ... Vulnérable. Et tendre. Et attendrissant. Joue avec sa pitié, il semble en revendre. S'il cherche à jouer les héros, tires en profit. Peut être bien que tu as trouvé ton billet de sortie de cette prison.

Intensifie ton regard. Fais lui croire que tu te mets à nu, devant lui. Ne te lasse pas. Pas tout de suite. Donne lui encore quelques secondes pour s'amorcer à tes yeux. Ça va le faire, crois moi. Si tu as bien dosé, ça va le faire.

Et maintenant que tu as captivé ton attention ... Pose ta main sur la sienne. Et maintien la en place, immobile. Laisse tes doigts glacés se réchauffer contre ses phalanges.
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• denumbing - Ven 20 Déc - 19:37

@seth fox

Parle trop et ne sait plus quoi dire. Prisonnier du silence que celui face à lui impose, Ariel se sent stupide. S’enlise un peu dans le moment et le calme faussement plat qui s’y instigue. Petit cœur battant à le voir prendre le stylo qu’il a tendu vers lui. Petit espoir de rien de se dire que peut-être, il va écrire. Quelque chose, n’importe quoi pour lui permettre de comprendre rien qu’un peu, ce qui peut se passer dans sa tête. Malheureux pour deux l’argentin, il n’a pas vraiment besoin de mots pour comprendre que ça ne va pas. Qu’être enfermé entre ces murs ne peut pas faire du bien, seulement briser et tuer le peu d’humanité qui reste dans les cœurs de ceux qui y ont élus domicile. Lui rentrera à la maison à la fin de la journée, Seth devra retourner dans sa chambre aseptisée et y rester jusqu’à ce qu’on l’autorise à en sortir.

Le plateau poussé devant lui comme un rempart entre eux. Ariel le fixe sans trop savoir comment interpréter le geste. C’est dégueulasse, il en veut pas, logique. Essaie un peu tu vas voir pourquoi il te l’offre, son repas. Pas stupide à ce point, les sens de la créature sont suffisants pour comprendre. Il soupire, se sent inutile et baisse un peu les yeux. Retourne bosser. Il y pense, se dit que sa présence dérange et alors qu’il se décide à se lever le stylo s’active sur la feuille. Captive la pupille comme la plus belle des danses, Ariel se penche un peu par-dessus la table, les fesse se décollent de la chaise inconfortables pour lui permettre de mieux voir. Des traits. Les sourcils se froncent le temps de comprendre, d’entrevoir ce qui se glisse sur le papier. Tristesse à fleur d’encre, ça lui broie le cœur, encore un peu plus et il grimace alors qu’il se repose sur son siège.

Frissonne en apothéose quand les doigts froids viennent se poser sur les siens. Il est aussi mort que nous, tu sens ? Oui, il la sent sa fraîcheur presque morbide. Gêné par ce contact qu’il a pourtant tenté d’instaurer, Ariel ne peut se détacher de cette main posée sur la sienne. S’en arrache finalement dans un raclement de gorge fébrile, bat des cils et envoie valser ses pupilles dans celles de Seth. Rien à faire que de rester là à se bousiller contre les poids de ce regard. Moins mort qu’à son arrivée, plus vivant qu’il ne l’a jamais vraiment vu. Poussé par l’instinct, il a le petit doigt qui se lève et vient effleurer doucement le flanc de la main qu’il lui a tendu.

« - Je te comprends. Je le connais ce visage, je dois souvent le cacher. » Avoue qu’il est triste malgré le soleil pétillant dans le fond de ses yeux. Ces éclats de rire et les esquisses lumineuses qu’il pose sur ses lèvres. Malheureux depuis qu’il est arrivé dans cette triste ville, des accalmies dans son ciel d’orage qui ne dissipe jamais vraiment. « - Si tu as besoin de quelque chose, essaie de me trouver, je t’aiderai. Je suis souvent dans la salle de repos des infirmiers de cet étage. A droite en sortant d’ici. » Son autre main vient se poser sur celle de Seth, l’entrave entre ses deux paumes. Chaleur folle contre la chair froide. Et il se redresse à nouveau, sourire sincère sur les lèvres. « - Garde le carnet, au cas où. » Petit mouvement de cils en direction de la feuille et du visage triste. Les mains se lâchent et il se lève pour de bon.

« - Faut que j’y aille, je vais me faire engueuler si je reste là à rien faire pendant trop longtemps. » Les yeux roulent dans les orbites et il hausse une épaule. Râle un peu, récupère sa bouteille d’eau et après un dernier sourire à l’adresse de son camarade d’un instant, il s’éloigne. Quitte la cafeteria sous le regard de l’infirmier posté dans un coin. Pas envie de s’y remettre, l’âme trop perturbée parce qu’il vient de se passer.

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• denumbing - Lun 2 Mar - 12:17

Un frisson parcoure le long de ta jambe.

Le sens-tu ?

Regarde sa main. Il te touche, lui aussi. Un doigt, qui frôle timidement le flanc de ta main. Ne souris pas.

Tes yeux seront le rempart qu'il ne saura jamais surmonter.

La barrière qui te séparera de lui, à tout jamais.

S'il ne te connait pas, il ne pourra pas te nuire.

Cela demeurera ta force.

Le jeune homme semble soutenir l'histoire que tu cherches silencieusement à lui raconter. Le visage de la tristesse, celui de ta solitude. As-tu seulement suffisamment conscience de tes mouvements pour réellement pouvoir ressentir quoi que ce soit ?

Il a mordu à l'hameçon. Le pied pris dans ton piège à loups. Ne l'achève pas trop vite: si tu te la joues fine, il te servira bien plus à la longue que tu ne le penses. Crois moi. Je sais ces choses là. Quand t'ai-je déçu par le passé ? Je n'existe que pour te servir, tu sais ?

ll te propose son aide – la vois-tu qui s'ouvre, cette ouverture étroite ? Bientôt, tu pourras y enfoncer ton bras entier. En attendant ... Continue de gratter. Il se pourrait que ton billet de sortie soit arrivé et qu'il ait une tignasse rousse. Certaines choses ne s'expliquent pas forcément.

Resserre tes doigts autour de ta main. Laisse lui comprendre que toi, tu l'as compris. Mais pas trop. Et pas trop fort. Ne lui fais pas de mal, tu pourrais lui faire peur ... Et surtout, ne lui en donne pas trop: donnes lui le besoin, le désir, de revenir, systématiquement, en chercher davantage. Ce n'est qu'en leur laissant faire la plus grande part du travail qu'ils se retrouvent, inconsciemment, à baisser leurs gardes. Ce n'est qu'alors qu'il te sera possible de bondir sur eux, tel le prédateur que tu es, pour n'en faire qu'une bouchée.

Sa main se pose sur la tienne. Elle est chaude. Vivante. Humaine. Pas comme la tienne. Retire ta main, Seth. Elle te brûle. Dérobes toi. Vite. Avant qu'il ne soit trop tard et que sa chaleur ne contamine le cadavre ambulant que tu es. Allez, garçon. Écoute moi. Je ne veux que ton bien. Ne sens-tu pas les flammes brûlantes de ses caresses ? Stop. Ça suffit. Dërobe toi, j'ai dit. Encore un peu. Allez, tu y es presque ... Voilà.

Il t'offre son carnet.

Félicitations, Seth. Tu as visiblement réussi à le marquer suffisamment pour qu'il se décide à laisser une partie de lui avec toi. C'est ainsi que tout commence. Profites en tant qu'il mange dans le creux de ta main. Continue de le nourrir, au compte gouttes, de tristes anecdotes de ton mal-être. Il ne pourra jamais comprendre qui tu es, mais il ne cessera jamais d'essayer. Cela marquera sa force, et également, sa perdition. Puis, au moment où il s'y attendra le moins ... Tu lui attraperas la tête pour la dévorer. Patience. Tout vient à point qui sait attendre.

Il prend congés de toi. Fais en de même. C'est bon, je t'autorise. Non, pas avec les mains, Seth. Qu'est-ce que je t'ai appris ?

Parle lui avec tes yeux.

Plante ton regard électrique dans le sien et défibrille lui le coeur.

Puis, détourne le regard. Ne lui en donne pas trop. Il part dans un sourire. Continue de l'ignorer, de ton côté. Attends qu'il soit entièrement parti de la salle. Ce n'est qu'alors que tu auras le droit, toi aussi, de sourire.









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désolé pour le temps de réponse. • denumbing 2512469558
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