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(rae) truth is that I haven't shook my shadow

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(rae) truth is that I haven't shook my shadow - Mer 28 Mar - 22:16

Truth is that I haven't shook my shadow


Le vide, elle l'a immédiatement senti. Avant même d'ouvrir les yeux et de se dire, ça y est, je suis là. C'est plus tard qu'on lui a expliqué et qu'elle a enfin compris. Ce trou béant dans sa poitrine, il n'était pas censé exister. La créature qu'elle est aurait dû bénéficier des souvenirs de l'humaine investie. Oui mais voilà, il n'y avait rien. La violence de l'attaque on suppose. Haussement d'épaules, main qui chasse les questions suivantes. On l'a appelé Jane, comme toutes les inconnues. Personne ne s'est donné la peine de lui trouver un vrai prénom. Pas même elle. C'est étrange d'ailleurs car l'oupyr n'a eu aucun mal à nommer, reconnaître et utiliser ce qui l'entourait. Comme si les souvenirs envolés ne concernaient que la vie dérobée. Ce vide a finit par la rendre folle Jane. Ainsi, quand l'occasion s'est présentée, c'est à Rae qu'elle a demandé de l'aide.

Les baskets frottent nonchalamment le trottoir. Lunettes de soleil et capuche rabattue, malgré le ciel chargé de nuages Jane se méfie. La dernière fois qu'elle a voulu ignorer l'astre brillant, c'est une migraine carabinée qui s'est fait un plaisir de lui rappeler sa nature. L'oupyr fait les cent pas en soufflant, cette rencontre provoquée par la valkyrie, elle l'attend autant qu'elle la redoute. Elle lui a promis des réponses et après avoir raccroché, Jane s'est demandée si elle souhaitait réellement les connaître. On lui avait demandé pourquoi elle s'accrochait. Jane s'était contentée de resservir un verre et de s'éloigner. Parfois il y a des choses qui ne peuvent s'expliquer. Et souvent on n'a tout simplement pas envie de le faire.

Un petit SUV gris s'approche à toute allure et pile juste à côté de Jane. La jeune femme grimpe à bord du véhicule qu'elle connaît bien pour y avoir passé des soirées entières. Passe-partout, peu encombrant, Rae l'utilisait principalement lors de ses planques. « Tu as ce que je t'ai demandé ? » Jane grimace un sourire et lui tend un sachet en papier kraft tacheté de gras. « Est-ce que j'ai pour habitude de te décevoir ? » « La dernière fois tu t'es trompée de fast-food. » « C'était à ma première planque ! » Rae démarre en piochant trois frittes qu'elle s'empresse d'engloutir. Jane, elle, boucle sa ceinture et jette des coups d’œils frénétiques à droite et à gauche. C'est dingue comme les gens ne se servent pas assez des rétroviseurs. Voilà ce qu'elle se dit à chaque fois qu'elle se retrouve sur le siège passager. « Rae ? » « Hum ? » « Il est midi. » « ouai. » « D'habitude on se voit le soir. » « ouai. » Coup de klaxon. Insultes lancées. Silence dans l'habitacle. « Et donc... Tu m'emmènes où ? » Mais les questions qui lui brûlent les lèvres c'est plutôt : Qui était-elle ? Qui je suis ? Non attends, ne me le dit pas tout de suite. Laisse moi encore faire semblant. Juste pour quelques minutes.
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(rae) truth is that I haven't shook my shadow - Lun 2 Avr - 16:06

Truth is that I haven't shook my shadow


fb. Elle se souvient pas d’tout, la poupée, les yeux bués, de cette soirée misère à l’inferno, bercée par le goulot d’la bouteille.
L’corps a abandonné, elle croit bien, il a poussé l’bouton off et c’est la brunette qu’a ramassé l’pantin défait sur l’sol de son bar, qu’a pansé les affres inconscientes de la caboche fainéante.

Elle a déversé toute sa vie, rae, les plaies ouvertes qui saignent encore, avant d’gerber. Elle lui a conté avec des mots hachés ses anxiétés, ses idées, son métier, détective privée. C’tout nouveau, qu’elle lui a susurré, elle sait pas encore bien ce qu’elle fout mais ça rapporte bien, y’a tellement d’ordures, d’mystères, d’affaires qu’elle n’aurait pas pu faire, avant, avec l’badge de sergent. Ya eu comme une étincelle, chez la barman, hésitation et une question, dis, tu m’aideras, et elle a conté aussi, la fable de la princesse aux souvenirs dérobés, le vide dans le crâne et les années qui manquent.
Rae, elle a eu l’cœur qu’a fondu et elle l’a serré contre elle, murmures de promesses, avant de comater.

now. C’est le matin qui se glisse dans les iris grises, rayons translucides à travers les rideaux de l'hangar aménagé qui lui sert d'appart, un matelas king size noyé dans les soies à ras-le-sol. Elle enrobe le drap autour de sa peau nue et s'extirpe en grimaçant, trébuche sur une godasse, jure, pis s'endort dans la salle d'bain sur l'battant des chiottes, la brosse entre les dents.

Il est onze heure.

Elle a la veille à se sortir de la caboche. La nuit sang, la nuit éclair, mêlée à une gueule d'bois. Est-ce qu'ils ont tué quelqu'un ? Les opalines verrouillées sur le portable. Faudrait appeler l'hôpital pour voir. Et dire quoi ? Oui, bonjour, mon ami a balancé la foudre sur un connard, voudrait savoir si faut que jrajoute de la culpabilité dans ma tasse de thé. Ce serait pas son premier cadavre, à l'ange déchue, mais l'premier dont la cause est si intimement liée à ce qui la bouffe. à la valkyrie. à elle. Elle se souvient, dans l'bar, du rush, du feu dans les veines, et l'calme. Le sentiment de toucher du doigt l'coeur de ce qu'elle était maintenant, d'accomplir un sens de fatalité, d'vocation ultime, eurk.

Vrmm. Vrmm.

Elle sursaute quand le téléphone vibre sur la table de la cuisine. Une alarme s'allume. 12H // JANE (hotel de ville). Shit. Une paire de jean, chemise et pull trop grand et la paire de clé de la voiture des voisins, la jolie SUV grise sur laquelle rae a promis de veiller tant qu'ils étaient en vacances en floride, ainsi que leur boule de poil qui traînait de toute façon plus souvent chez elle parce que gravir un étage était trop compliqué pour mademoiselle ruby, et la belle s'envole sur les routes.
Dans les haut-parleurs, Chuck Berry fait grincer les accords d'sa guitare et sur l'siège arrière, Jimi, l'adorable chiot au poil blanc immaculé, hurle par la fenêtre qu'sa maîtresse sait pas conduire. Enfin, Rae aperçoit la silhouette sur l'bord du trottoir et vient piler juste le temps pour la brune de monter à bord avant de repartir en trombe. « Tu as ce que je t'ai demandé ? »  Le sachet se présente sous son nez et l'odeur chatouille ses narines alors que le samoyède fait la fête à jane à coup de léchouilles et de couinement.. Un sourire s'étale sur la face de la détective affamée. « Est-ce que j'ai pour habitude de te décevoir ? » Haussement d'un sourcil amusé. « La dernière fois tu t'es trompée de fast-food. » « C'était à ma première planque ! » Rae engouffre une frite, l'sourire mesquin, tout en accélérant pour passer l'feu orange. Jane, elle s'est incrustée sur toutes les planques qui la concernaient de près ou de loin. Elle était sans doute sa cliente la plus investie, la plus chère aussi, puisque rae ne lui faisait du pro bono. Elle lui disait qu'elle lui payait déjà en burgers, et pis c'était plus sympa à deux, quand la nuit s'éternisait et que les jumelles pesaient sur l'nez. En plus, elle avait pas besoin de lui faire de rapports si elle était déjà sur place à le vivre avec elle.

« Rae ? » Elle grogne, elle est pas encore bien réveillée et elle a rien bouffé depuis vingt-quatre heure. « Il est midi. » « ouai. » Elles arrivent dans l'centre ville, la circulation s'épaissit. « D'habitude on se voit le soir. » « ouai. Pourquoi, tu voulais faire la grasse mat ? » qu'elle répond distraitement avant qu'un connard ne la dépasse par la droite et qu'elle n'interromps la conversation pour lui déverser son amour coloré par la fenêtre. Enfin, Jane lui demande où elles vont. « Tu vas voir, on arrive. » L'engin bifurque dans un parking. Moteur coupé. Devant elles, la mairie s'élève, du mouvement dans le battement des portes. Rae se penche pour récupérer des papiers perdus sur la banquette arrière avant de sortir et s'expliquer. « J'ai appelé un ami pour une faveur. Il va nous laisser fouiller dans les archives pendant la pause de midi. » Elle sort avec le chiot sur ses talons et claque la portière. « ça va pas être l'après-midi du siècle mais si on peut mettre la main sur tes papiers.. » Elle n'a pas besoin de finir, des papiers veulent dire un nom, un état civil, un métier. La détective avait écarté cette piste parce que demander des papiers sans même un nom et encore moins une carte d'identité revenait à faire la queue pendant trois heures pour un coup de pieds au derrière. Mais Trevor venait de trouver un travail à la sécurité, et Trevor devait beaucoup d'argent à papa Leninskaïa. Elles passèrent devant l'entrée principale sans s'arrêter parce que le gamin d'une vingtaine d'année les attendait à l'arrière du bâtiment. Un brève salut et il leur ouvrit la porte à une grande pièce remplie de dossiers. « au moins on a des frites. » Doux sourire.
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