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afflictions diurnes — ft brynhild

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afflictions diurnes — ft brynhild - Jeu 29 Mar - 1:02


brynhild & asher

afflictions diurnes


Râles animales expectorés à chaque martèlement de l’enclume échaudée par le labeur d'un artisan acharné. Les heures oubliées, baignant dans sa propre sueur, le forgeron bosselait l'acier incandescent à coup de marteau pour y faire éclore des instruments redoutés. Des métaux précieux retravailler qui donnaient naissance à des armes échangées pour quelques billets profanés. Pas de congés pour le forgeron qui passait la plupart de son temps enfermé à battre le fer et à imaginer comment faire fondre les barreaux de cette geôle qu'il s'était lui-même forgé. Le cœur battait furieusement son envie de vivre sous un ballet brutal de gestes inlassablement répétés dans cette semi obscurité, jetant parfois quelques regards à l'aiguille de l'horloge murale qui continuait sa ronde silencieuse. Personne pour venir lui sourire, pas d'autres parfums que le sien pour le faire vibrer. Juste le souffre qui souillait ses poumons et ses idées. Un quotidien harassant dont il s'était habitué, seul et amnistié du contact humain. Cette société émétisante qu'il préférait ignoré pour ne pas être contaminé par ce millénaire blême et véniel aux exhalaisons industrielles. Tout empestait la merde et le goudron. Le misérable et le bidon. Dieu de rien, divine essence aux effluves galvaudées par une existence dénuée  d'intérêt. Héphaïstos, Vulcain, Asher. Que des noms et des histoires vouées à finir dans les cendres du foyer embrasé. Non il ne serait pas le sauveur de cette humanité et encore moins le bourreau ineffable de ce siècle déjà mort et enterré. Il vivait à travers son art, au détour des couloirs et entre les cuisses des gaupes aux sourires anéanti. C'était ce qu'il était, un artisan passionné luttant contre cette putain de lucidité à l'arrière goût de rouille — cadeau empoisonné. Il aimerait pouvoir fermer les yeux et jouer l’indifférent, oublier les inégalités de ce monde, ses démons — cette vie.

L'Olympien s'arrêta quelques instants, les muscles endoloris et la gorge asséchée par des heures sans hydrater sa trachée. Il déposa ses outils brûlants et retira gants et tablier pour aller chercher de quoi se désaltérer. Bière trouvée au fin fond d'un frigo miteux qu'il décapsulait dans la foulée, laissant le liquide ambrée venir le rafraîchir et peut-être faire taire ses chimères. Il prit le temps de sortir sur le perron de son atelier pour s'offrir une dose de nicotine amplement méritée. Le quartier se laissait porter par les responsabilités diurnes, esclavage moderne, faubourg crasseux et délaissé par les dispendieux. Quelques immeubles délabrés, une épicerie quotidiennement braquée et tellement de prières chantées pour des dieux qui avaient cessé d'écouter. Lui le premier, divin du feu, des métaux et des volcans tumultueux. Les fêtes païennes qui l'avaient autrefois honorées laissaient désormais place au Néant. Monothéisme assassin, évolutionnisme religieux qui faisait des puissants du monde d'aujourd'hui les nouveaux dieux. Fumée crachée et mégot écrasé, le barbu retourna se terrer dans sa forge brûlante pour tuer ce temps qui s'acharnait à le supplicier. Il ouvrit les stores pour laisser entrer un peu de clarté et se plongea dans ses papiers. Commandes qu'il s'était juré d'honorer. Des meubles forgés aux mitrailles. Il était capable de tout créer, véritable sculpteur que la camorra avait happé. Les mains sales aux services des puissants, un marché lucratif qui le faisait bouffer.

La cloche sonna l'arrivée d'une échouée aux traits qu'il avait mainte fois souiller avec sa virilité. Un brin surpris de la voir exister en plein jour, si belle, si solaire. L'azure de ses yeux jugeant un instant l'amante au parfum tant apprécié. Une bouche aux promesses orgasmiques, des mains qui savaient où aller pour le faire bander et des mots capable de le déchaîner. Des émotions précieusement gardées qui ne venaient pas s'étaler sur sa trombine, mandibules serrées tandis qu'il rangeait la papelard dans un tiroir.  « Qu'est-ce tu fous là ? » Les verbes crachés sans un sourire, sans sympathie tandis qu'il ne se donnait même pas la peine de venir la saluer correctement. Conventions sociales dont il se foutait d'honorer, sauvage et peu enclin d'entrer dans un échange de banalités. Une gorgée de bière tandis qu'il se posait sur un tabouret, l'observant danser entre ses créations d'acier, interloqué.
 

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afflictions diurnes — ft brynhild - Ven 30 Mar - 21:38



   

   

   
AFFLICTIONS DIURNES

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Décharge sa propre carcasse de la voiture sur les pavés perforés de macchabées dorés. Errance de sa volonté en territoire ennemi. Marche sur des mines dont elle connaît à force les détonations. Le chérubin maudit contemple, attends probablement que l'offensive se dépouille sur l'adversité qu'est sa personne. Tourne ses traits d'enchanteresse à l'égard du Zénith, juge de ses vices. Laisse son cuir se luire, l'ombre de ses paupières cuire, dans un espoir de réconfort, de ressource. Même le soleil ici n'est pas le même. En ces terres hostiles. Là où derrière l'animation glorieuse, rampe l'abomination en abondance. Guerre civile latente, où les sacrifiés apprécient de se faire gober par des bouches trop grandes au petit palpitant. Rien ne se passe. Alors, elle emprunte cette voie que les années ont burinées sous la voûte de sa caboche. Mais cette fois-ci, retentissent les échos d'une déception paternelle. Plus fort qu'à l'accoutumée. La raison de sa venue a toujours été la même dans le fond. Ascension jouissive dans cette communauté requin. Sauf que les courants changent, les esprits se pervertissent trop vite. Et la monstrueuse doit tenir la barre.

Tintements accompagnant son entrée peu fortuite. Elle entre dans cette antre familière aux sens chamboulés. L'atelier aux milles dangers. Cette fois-ci, le climat s’apparente à la jungle de pandémonium, démons et lave façonnant la pièce. Le labeur en sueur carbonise le hâle de son faciès. Ça dégouline la lutte, comme dans ses chambres d'amour au Red Lantern. Sauf que les coups contre l'enclume se troquent avec les coups de reins et que l'hymne des grognements ont des octaves différents. Mais le goût de l'effort est plus prononcé et découle d'un seul homme. Pensée qui flatte ses sentiments aiguisés. Et sa lucarne vermeil qui contemple alors la surprise causée par ses soins. Effigie anguleux à l'égard des métaux qu'il cambre. Elle est témoin d'un forcené prit en flagrant délit de sur-régime. Esseulé que la déesse apprécie importuner. Et le hoquet d'un rire qui s'évade en souffle d'un rictus biaisé. Le roc de son interpellation. Pierre noire balancée avec force acariâtre. Peu attendue lorsque l'on pénètre au sein d'une boutique en tant que client sceptique. Il y a ainsi des mœurs commerciales. Échanges cordiaux aux réponses à des demandes coulées par des langues baratineuses. Poignées de main, souris gras et accord murmuré aux oreilles crédules. Art de la vente et de la vantardise qu'emploie davantage la tenancière que le forgeron. Mais elle ne juge pas. Au contraire, ça l'amuse, la rassure. « Bonjour à toi aussi et ta charmante hospitalité. » Devient alors sa réponse contrastée. Sarcasme enjôleur. Le suave qui vomit des nuages gonflés de vérités embarrassantes. Politesse qu'elle use, qu'elle abuse à sa guise. Le plaisir tenu en joug, ça dégaine des caresses envers le froid opposé.

Elle fait tâche. Venus s'étant trompée de tableau. Point de soie à fouler ou de foule à choyer, uniquement de la brutalité suspendue à des murs et des cris d'étincelles. Et elle aime ça. L'étrangère au décor qui s'approprie une perspective aux courbes cabossées et osées. Dans cet atelier maintes fois traversé, sans être une once fois admirer en période diurne. Découvrant l'antre sous un nouveau jour. Joue ébène qui désigne vaguement l'enseigne accrochée à la devanture, avant de se contorsionner sous ses mots. « C'est pas ouvert aux visiteurs ? » Rétorque-t-elle sans réellement répondre à l'interrogation dégobillée à son attention. Elle parlerait presque innocemment sinon, la vilaine. Sachant que cette justification vernie ne suffira pas à combler le maître des lieux. Mais Brynhild, elle, elle s'en contente. Poursuivant même le programme son propre tour de visite. Là où les œuvres sont plus nombreuses que les paires d'yeux qui les regardent. Le doigté flirtant avec des lames séductrices, quelque peu destructrices. Sa silhouette valseuse au claquement de velours. Ses pas chevauchent des cadavres de feu et de ferrailles. Aiguille de cette pantoufle vernie qui prend le soin d'écrabouiller l'austérité.

« Mais vas-y continue, fais comme si j'étais pas là. » Il y a le corps circéen qui s'interrompt au sein de sa trame. Paumes ayant frôlées autant de carnes brûlantes que brûlées, qui prennent appuis sur un bois hasardeux. Et les mains épinglent le bord de la table, tandis que le buste trouve un équilibre en s'avançant doucement. La lascive prend son temps, ses aises, sans grands airs. Elle lui fait face, distance qui ne l'empêche point de constater la rosée glissant de son front plissé. Observation pointue du roi fou, celui dont le royaume se convenait au métal et aux flammes. Point d'âmes qui vivent sous ses bannières. Et l'amant sauvage dont elle sacre la fièvre et la crasse. Maux divins qu'il lui inflige sans mots. Brutalité ignée de ses passions pour mieux la reconstruire. Finalement, la sorcière reprend, la douceur fendant ses crocs. « Je ne voudrais pas t'empêcher de travailler. » Honnêteté que l'on controverse, par ces lippes qui s'écrivent dans le mystère de ses marottes. Sourire en coin d'une poupée que l'on veut autant baiser que briser. Car bien que le tenir occupé dans sa besogne de martyr offre une liberté en sa quête judas, Brynhild le sait. Sait qu'elle est trop intruse pour se réduire au chaos de la décence.


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afflictions diurnes — ft brynhild - Lun 2 Avr - 0:51


brynhild & asher

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Bandante. Voila ce que lui inspirait cette beauté escortée par de sombres chimères venues torturer la cime de ses pensées. Surpris de la voir serpenter entre ses créations de fer à l’effigie de vestales oubliées dont elle était l'impératrice déchue et désirée. Courtisane de l'enfer, hétaïre de nombreuses nuits sacrifiées pour l'amour du vice. Il suivait du regard le balancement de ses hanches, une ode à la paillardise et à la luxure. Cette féminité éclaboussée qui venait faire naître un feu impossible à maîtriser. Le forgeron n'avait pas l'habitude de recevoir d'aussi belles créatures dans son atelier, accoutumé aux mains sales et aux hommes venu troquer la taille ridicule de leurs queues complexées par la puissance d'un gun censé compenser ce manque de virilité. Tous les mêmes, lassé de ce spectacle quasi journalier. Néanmoins, il pouvait voir quelques courbes graciles venir lui commander des meubles en fer forgé et autres conneries décoratives susceptible d'obturer le vide brutal de leurs cœurs esseulés. Triste siècle qui le faisait quand même manger à défaut de le maintenir éveillé. Les outils délaissés pour mieux admirer Brynhild en face de lui, découvrant sous une lumière insolite un tout nouveau décor venant illuminer l'obscurité de ses jours endeuillés. « Bonjour à toi aussi et ta charmante hospitalité. » Asher resta impassible, dévisageant même la créature pour offrir son regard aux flammes qui dévoraient son tisonnier. Était-elle venue ici poussée par des envies pernicieuses ? Désireuse de se faire culbuter sur la table par l'artisan crasseux ? Fantasme virginale. Il l'ignorait. Le temps lui ayant apprit à ne pas trop se torturer l'esprit pour chercher à comprendre les femmes. « C'est pas ouvert aux visiteurs ? » Le dieu resta muré dans ses silences, toujours aussi placide et secret. Pas du genre à user des verbes avec excès, préférant ouvrir la bouche quand cela était vraiment nécessaire. Une qualité selon lui dont beaucoup de gens étaient malheureusement dénués — ovidés surnuméraires et ô tant méprisé.

« Mais vas-y continue, fais comme si j'étais pas là. » Le géant au regard d'acier laissa apparaître un fin de sourire entre deux coups de marteau. Comment faire pour ne pas la remarquer ? Son parfum flottait dans l'air comme la délicate promesse d'un été passionné. Une invitation au stupre et à la débauche. Des méandres qui venaient rembobiner leurs baises passées, des étreintes inoubliables au goût de miel et autres saloperies sucrées. Esclave de sa beauté, il serait capable de lui forger un trône immédiatement si elle lui demandait. Posée face à lui, il serra les dents pour se concentrer malgré cette offrande ensoleillée apportée par la dame de velours à cet l'homme de fer un brin aveuglé. Cette épiderme brûlé par des soleils parfumés, cette sauvagerie voilée sous un masque de douceur qui ne manquait pas de le charmer. « Je ne voudrais pas t'empêcher de travailler. » C'était ce qu'elle faisait en ce moment même. Comment se concentrer avec une telle femme dans les environs ? Il abandonna ses outils et attrapa une serviette pour s'éponger le visage, manifestement éreinté. Son marcel tâché épousait à merveille  sa musculature forgée par des heures de dur labeur, humide de part cette journée à gratter l'acier. Il retira ses gants et se lava rapidement les mains sans la quitter des yeux. Elle était à l'opposée de son apparence animale, la belle et la bête version film pour adultes dont la fin du conte ne serait jamais raconté aux chiards trop jeune pour l'écouter. Accord parental souhaité.

Il s'avança alors vers elle, son corps faisait barrage à toutes perspectives de fuites loin de lui. Ses bras se posant de chaque côté du meuble où elle régnait avec élégance, les yeux dans les siens et les maux par les mots. « Non seulement tu m'empêches de bosser ... Mais en plus tu viens exhiber tes charmes pour me torturer. » Immobile, l'Olympien laissa traîner son regard lubrique sur la poitrine de la trentenaire, pas gêné pour un sous, rien à branler. « T'es venue pour un petit coup rapide à l'arrière de mon atelier ou parce-que t'as réalisé que ton existence était dénuée de sens sans moi ? » Il marqua une pause, se reculant un peu pour sortir son paquet de clope froissé de la poche arrière de son jean pour glisser ensuite la tige cancéreuse entre ses babines dépendantes. « Ou les deux ? » Le feu jaillit du briquet pour incendier sa clope et la libido du cabossé. Nuage de fumé recraché avec flegme et cigarette pendue à ses lippes assoiffées. Il l'admirait sans craintes ni pudeur, cherchant dans ses yeux l'abominable vérité. « Tu veux boire un truc ? » Proposa alors le trentenaire qui se retournait pour aller chercher de quoi rafraîchir sa carcasse lourde et fatiguée. « J'ai un truc à régler avec un client mais si tu veux on peut bouger après. » Une invitation à monter dans les hauteurs métalliques de son royaume de braises et de limailles charbonnées. Pour un baiser, pour des idées ou bien des silences partagés.
 

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afflictions diurnes — ft brynhild - Mer 4 Avr - 1:32



 

 

 
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Forge d'un mutisme attrayant. La maxime d'acier qu'elle souhaite fendre sous ses griffes et en greffer son essence. Colosse de plomb dont elle jauge l'approche. Prédateur aux crocs masqués, aux râles en muselière. Ça lui donne encore plus envie d'abolir ses silences. Lui faire cracher des phrasés, des injures en bavures, des prières en vipères. N'appréciant guère les interdits, elle s'adonne à la courtoisie intrusive. Il serait rude de ne pas rendre l'appareil. Iris armées jusqu'aux dents, elle contre-attaque. Inspire cette masculinité éclatante, parfum rendant en son absence l'air fade de fracas. Aspire à la déchéance, aussi ivre que vive, aux creux d'étreintes exaltées, trop dérivées. « Non seulement tu m'empêches de bosser ... Mais en plus tu viens exhiber tes charmes pour me torturer. » Inculpation qu'elle aimerait révoquer. Pécheresse faisant l'ignare sur ses méfaits. Une loi où les codes sont de sa propre invention. Elle hausse avec légèreté ces épaules de soleil en guise d'excuse, dans l'espoir d'abdiquer les sorcelleries dont on l'accuse. A peine désolée, la vilaine. Au bûcher, la magicienne. Harpie qui se lave des regards lubriques du colosse aux paumes écorchées. Poison qu'elle gobe goulument, lui et la dépravation maline qu'il promet au sein de ses abysses.

« T'es venue pour un petit coup rapide à l'arrière de mon atelier ou parce-que t'as réalisé que ton existence était dénuée de sens sans moi ? » Les deux probablement. Sourcil qui s'arque face à la remarque. Ou bien aucunement. « Ou les deux ? » Contemple ainsi l'ivrogne de tabac s'embraser autant les poumons. Routine propre au forgeron, les tiges cancéreuses devenant cendres. Cycle éternel de son existence. Et l'arôme des cigarettes qu'elle apprécie goûter de ses lippes destructrices. Traits contemplés dans leur impassibilité démentielle, dans les jets toxiques qu'ils déchainent. Fumée, ombre chinoises de leurs fantasmagories troubles, encre diffuse qui pervertie sa matoiserie. Pense ainsi à sacrer l'atelier du blasphème de leur étreintes, lui, le propre sculpteur de sa couenne de braise. L'ébauche est alléchante, trop distrayante au damne de sa raison. « Tu veux boire un truc ? » La question déclenche la cascade aride de sa gorge creuse. L'Ukrainienne de papiers crèverait pour une vodka avec quelques glaçons. Petit rafraîchissement qu'elle s'accorde toutes les deux heures. « Volontiers. » Réponse qu'elle accorde finalement. Réflexion pouvant s'imbriquer avec les interrogations précédentes. Un accord non-dit à des affirmations non-saines. « J'ai un truc à régler avec un client mais si tu veux on peut bouger après. » Promesse en suspend. Hospitalité finalement décrochée de cette mandibule marmoréenne. Mais l'instant crache sur d'autres serments. Et le géant qui s'éloigne, emporte sa démence pour quelques offrandes. A son tour, Brynhild zieute, scrute, la croupe d'un profane de ses propres charmes.

« Et qu'est-ce que ça sera cette fois-ci ? Quelque chose qui fait des dégâts ou alors pour décorer ? » Ambiance tropicale de la place qui finit par la pousser à s’effeuiller à son tour. Sans-gêne qu'elle est malgré ses mauvaises fois, ses mauvaises lois. Elle dégage sa charogne havane de son manteau crème, déposant l'habit sur une de ces chaises bossuées en guise de patère de fortune. Buste satiné qui se révèle, l'opale d'un chemiser qui épouse sa carne gorgone. Ingénue sur des couches d'abomination toutes nues. Les pans immaculés sont faufilés au creux de la noirceur du pantalon ajusté. Falzar de son faste en bazar. Elle préfère ces coupes garçonnes taillées sur ses crevasses de Sylphide. Non adepte du conventionnel uniforme femelle des tsars. Sévérité des avares. Cette obstruction qu'offrent les tailleurs, l’emprise et crise de ces jupes crayon. Plus facile d'enjamber les débris ennemis et de chevaucher ses convoitises aux hantises en costume. « Ou alors les deux ? » Reprend-elle dans une insolence à sa candeur fatale. Même questionnement, qu'elle remoule de sa langue folâtresse. Miroir qu'elle se permet d'inverser, en dégobillant des morceaux incandescents. L'accent des malices sur sa bouche interdite.  A sa renaissance, la divinité de la fertilité reprend ses contemplations infinies. Elle tripote, tricote des airs d'analyse, ceux qu'elles emploient en chasse d’œuvre d'arts. Ou de catins. Les deux viennent compléter ses collections, ses cabines d'addictions.

« J'aimerais bien voir comment tu passes tes journées dans ta grotte. » Mains si baladeuses qui palpent des troncs étrangers au nacre quotidien vermillon. L'enchanteresse relève sa manche comme en tant de guerre, prête à mettre la main à la pâte. Poignet serpentant sur un bois poli et l'emprise est imminente, point hésitante. Marteau qu'elle se permet de soulever. « Comment le fameux forgeron de l'autre côté du rivage fait des miracles avec la force de ses bras. » La guerrière de tulle pèse la masse comme en image de ses propos, audace des héritages caporaux. Désir se rapprocher d'une besogne qui n'est pas sienne, d'en mesurer les tourments aux amours déviants. Puis le regard balaie la panoplie des outils aussi usés qu'abusés. Constat en affront, elle ne soulève que le plus frêle d'entre tous. Se moque de sa propre personne, il y a un rire qui jaillit en souffle de ses naïades en lèvres. Alternant les œillades entre sa carcasse et les armatures saillantes du seigneur des frénésies non-abolies. Bras ciselés d'une férocité lionne, ceux qui offrent des pognes ardentes dont elle glanait les faveurs fauves. « Ça se trouve je vais y prendre goût. » Conclut-elle en toute légèreté, le goût des braises pelant les sciures de ses phalanges. Accessoire de torture à la ferraille qu'elle repose. Le poids qui fait écho à ces calibres d'antan maintes fois maniés. Demi-mensonge, demi-vérité. Dame velours ayant déjà commencé à déguster aux abîmes purpurines. S'entiche de ces décadences, hymne à leurs violences. Prendre goût à la forge de ses démons bannis et ainsi s'enticher de cette folie.


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afflictions diurnes — ft brynhild - Mer 4 Avr - 17:20


brynhild & asher

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Éperonné par la présence dantesque de cette ménesse idolâtrée au milieu du feu et de l'acier, le dieu aux verbes elliptiques se contentait de l'observer. Le céruléen de ses yeux suivant les mouvements graciles de cette reptilienne au fiel meurtrier, cette aisance et cette facilité à faire de n'importe quel logis merdique son véritable palais. Brynhild reine des femmes, des putes et des oubliées. Marâtre de poupées de foutre inlassablement souillées, pourquoi venir se perdre dans cette oasis de fer ? Délaisser le satin carminé et les offrandes dorées pour le souffre et la fumée ? Les années s'évanouissaient et pourtant, elle arrivait encore à l'étonner. Il fit quelques pas pour lui servir une bière fraîche qu'il décapsula d'un coup de main, lui offrant silencieusement en recrachant un nuage de fumé. « Et qu'est-ce que ça sera cette fois-ci ? Quelque chose qui fait des dégâts ou alors pour décorer ? » Asher laissa traîner le goulot entre ses babines déshydratées, peu désireux de satisfaire la curiosité de cette amante intrusive. Pour la simple et bonne raison qu'il traînait de trop près dans les affaires prohibés, mafia subreptice qui avait fait de son échoppe l'armurerie des klephtes. Associé malgré lui pour se payer de quoi grailler sans jamais chanter les louanges de ce communautarisme mafieux ô tant méprisé. « Ou alors les deux ? » Les mots continuaient d'être préservés égoïstement tandis qu'elle retirait son manteau sous le regard de l'Olympien spectateur et esclaves de ses appas. Il aurait aimé s'asseoir pour la regarder danser, sachant reconnaître la beauté sans mal, des yeux qui lui permettaient de voir beaucoup plus loin que la plupart des ovidés. « L'un ne vas pas sans l'autre. » Finit-il par cracher, ne préférant pas s'étaler sur ses créations , discrétion oblige. Le mégot abandonné dans un cendrier, il croisa ses bras contre son torse taillé dans le marbre, fixant la jeune femme avec frigidité malgré le feu dévorant l'âme et ses idées. Putain qu'il avait envie de la baiser.

Sous ce théâtre dédié aux flammes et aux métaux, elle apportait un peu de beauté dans la noirceur immonde de son atelier, un brin reconnaissant bien que décontenancé. « J'aimerais bien voir comment tu passes tes journées dans ta grotte. » Sceptique, le géant se gratta la barbe tout en l'observant se mouvoir dans son paradis de fer.  Il n'aimait pas qu'on le regarde travailler, c'était que dans ses moments là où il trouvait un peu de repos loin de ses heures solitaires et torturées. Les phalanges de la belle venaient caresser ses créations, sa douceur venant faire écho à la brutalité de ses mains pliant l'acier. « Comment le fameux forgeron de l'autre côté du rivage fait des miracles avec la force de ses bras. » Adossé au béton, il haussa les épaules en buvant une énième gorgée tandis qu'elle venait lui voler son marteau. Il gratta l'enclume tatouée sur sa jugulaire, curieux de la voir modeler le fer pour y faire naître ses propres desseins. Cela lui arracha un sourire léger, observant la frêle soulever l'outil qui lui permettait d'exister. « Ça se trouve je vais y prendre goût. » Cette appétence pour l'inconnu, la princesse désirant goûter aux activités prolétaires, loin de son royaume fait de cyprine et de foutre. Couronne abandonnée pour le tablier, diamants délestés pour les gants crasseux et les cendres. Prière exaucée tandis qu'il abandonnait sa bière sur une étagère pour venir se glisser derrière elle. Virilité offerte au creux de ses reins tandis que son élève souhaitait se convertir à l'art du feu et de la courbe. Il tendit son bras avec le tisonnier pour secouer les braises et ranimer le feu de la passion. Sortant des flammes la volute de métal précédemment travailler, l'incandescence tirant sur le orangé tandis qu'il la déposait sur l'enclume. Il attrapa sa main armée du marteau pour la guider dans ses gestes et surtout veiller à ce qu'elle ne se blesse pas. « Tu peux y aller franchement. Ecoute le fer chanter, ressens le se plier sous tes coups ... Ce n'est pas que du modelage, on fait tout jouer dans la ferronnerie. Les mains, les oreilles, les yeux. On regarde la couleur du métal, on le ressent sous ses doigts ... Au son du martèlement sur l'acier, on finit par connaître sa densité ... Sans oublier le feu sacré qu'il faut sans cesse protéger.  » Il était plus doux dans ses mots, exhalant les verbes au creux de son oreille. Souffle chaud, érotisme saccadé. Il lâcha doucement sa main pour la laisser marteler l'acier brûlant, se reculant pour l'observer prendre possession de ses instruments qu'il avait lui-même forger.

Il en profita alors pour relancer le feu de sa forge tandis qu'il écoutait Brynhild faire chanter le métal brûlant à ses côtés. C'était à la fois étrange et plaisant de la voir hanter son atelier, ce petit bout de femme à la force insoupçonnée. Elle ne serait pas capable de créer dès demain la finesse d'une rose cuivrée, mais sa détermination finirait peut-être un jour par en faire éclore pour les beaux jours d'été. Il s'approcha alors pour observer le fruit de son travail, soulevant la courbe pour l'admirer, ses yeux transpirants la passion pour les métaux, difficilement dissimulable. « Pas mal pour une première. »  Il se plaça de nouveau près d'elle, attrapant le marteau après avoir une nouvelle fois mordu l'acier par le feu pour le retravailler. Ses coups étaient nettement plus féroce que la belle, plus précis, plus net. Il lui fallu quelques instants pour courber le métal sur l'enclume tandis que la cloche sonnait pour mettre fin à l'apprentissage de la déité. Sa cliente était arrivée, allure bourgeoise et mal baisée. Asher abandonna le fer brûlant dans le sceau d'eau fumant, laissant un instant la divine. « J'arrive. » Il quitta alors l'atelier pour escorter la cliente dans une autre pièce où il allait échanger artillerie meurtrières contre quelques billets verts chiffonnés. Préférant mille fois restaurer des œuvres séculaires qui avaient marquées l'histoire que de devoir être le protagoniste frauduleux d'un futur assassin crée de ses propres mains. Talent souillé pour la mafia, pour les ingrats.  
 

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afflictions diurnes — ft brynhild - Dim 8 Avr - 19:13



 

 

 
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L'enflure. Offensive en traitre que le titan de fer lui fait subir. Sinoques de leur propre stupre. Il s'imbrique à sa personne d'une aisance à damner. Bouffées incendiaires qui lui mordent la pulpe en fleur, les poils se hérissent au contact expéditif. Appétence écarlate qu'il ne cesse de cingler en véritable maître ferronnier. L'écouter lui bercer des expertises en allégorie lui lacère les sens. Le reflet luisant de ses maux en occulte susurré à ses tympans, pénètre le rite enflammé de son âme. Alors que le corps domine dans sa position marmoréenne. Suave vision de la forge dont il lui fait la dévotion. Elle se prête à l'exercice de la sculpture par la brutalité et les fers erronés. Appliquant en élève studieuse l'exorcisme du métal brut sous son emprise néophyte. S'adonne à la férocité des impacts; se donne des éveils à une violence toujours intact. La belle rage refoulée qui s'attise. Elle en frissonne. C'est si bon. Se défouler pour oublier. Creux de ses pognes qui cuisent sous sa propre ferveur. Il y a la finesse de ses bras qui tétanisent et son maudit hybris qui lui tire sur les yeux. C'est différent du port d'armes qu'elle chérie en solitaire. Plaisir terrible. « Alors monsieur l'expert ? » Murmure-t-elle à l'attention du précepteur, lorsque sa présence entre de nouveau dans la bulle personnelle. « Pas mal pour une première. » Sourire sur l'écrin de sa figure basanée. Pas pour sa médiocre création, mais pour cette passion férine qui dévore les mirettes azurées et assurés du colosse dont elle y pioche une certaine noblesse. Et cet Hercule qui reprend du poil de la bête. Beauté au cœur de ses brutalités, violences crachées en impassibilité. Voir une gloire à travers une coquille d'acier. De ses pupilles gravée dans l'admiration feutrée. Force qui se dessine par des angles saillants, traits lubriques dégoulinant malgré lui. L'aisance d'une concentration et d'une précision qu'elle devine sous des années d'acharnement. Il modèle d'une telle finesse que cela en est indécent. « Frimeur. » Glissa-t-elle d'un soupir le ton courbé en sourire, face une prestation à couper le souffle. Épisode instructif pourtant interrompu. L'autrui venant s'immiscer à son tour dans les rempares embrasés. A présent, elle est auditrice d'un commerçant reprenant ses affaires. Gravité qu'elle pèse du regard, presque déçue. Presque. « J'arrive. » Fit-il avant de s'éclipser avec cette inconnue à la belle toilette. Emportant avec lui ses mouvements d'âmes et son feu, myocarde de l'atelier.

Oreilles qu'elle offre à l'attention, sens croqués dans la concentration. Monstre des entrailles gueulant son butin, d'assouvir une faim sans fin. Alors, la sale gosse craque sous sa propre démence. Ces conneries mafieuses dont elle s'abreuve ou qu'on lui fourre dans la gorge. Bonbons d'addiction. Le champs libre, sans yeux électroniques pour filmer ses méfaits. Elle se met en quête, des bêtes plein la tête. Fouine des inepties en confessions. A l'affut de trahison en bout de papiers esseulés, d'adresses en notes souillées, des noms gribouillis placardés dans des recoins peu balayés. Mais l'âcre en déception s'accroît au fur et à mesure de ses chevauchements hagards. Hydre de ses ambitions venins au fracas de ses tempes et entrailles. Et l'intuition qui la force à battre en retraite. Surseoir une course folle au bord de l'aurore, lui éreinte le culot. Sauf qu'une sagesse suspendue à la porte d'à côté, l'intime à se retirer avant que le pire rentre en ligne de mire. Stratégie crève-cœur d'une valkyrie aux lames déjà dégainées. Préférant ne pas être prise en flagrant délit de trahison. Alors, tout effort et effet seraient perdus. Et surtout, bredouille l'enfant infernal reviendrait auprès des jupons couteaux de son père, de son clan colère. Alors, elle s'assoit, la machination de ses réflexions qui s'affale avec. Prend place sur une de ces tables, étant comme le prochain matériaux à manier et moduler. Une fatigue qui s'immisce dans l'être, qu'elle tente de combattre à coup de goulées ambroisies. Bière bon marché qui ne suffit pas à amadouer l'incendie. Laissant l'acariâtre du breuvage faire sillon au creux des cimes psychiques. Ça réfléchit à d'autres tactiques, à des réponses sans questions, à des idéologies satyriques. Et voilà que le temps de son immersion des maximes inversées se brusque. L'artisan accompagné de sa courtisane entre de nouveau au sein de son champs de vision. Ça lorgne distraitement la scène d'adieu, entre les deux complices d'un commerce aux mille facettes. Elle est cette bonne spectatrice, muette, en attente de la chute. L'once d'une frustration devant probablement coudre d'un fil interdit ses cordes vocales.

Ultime gorgée, avant d'expirer ses péchés en un souffle. La bourgeoise désormais hors du tableau purgatoire. « Bon. » L'aplomb qui jaillit de ses lèvres, la pousse à se relever dans l'écho de cet entrain. Débris boisés en accroche, elle balaie de ses phalanges le lin ébène blanchit par son précédent trône. « Comme t'as dis qu'on allait bouger, je te kidnappe. T'as besoin de voir un peu de soleil avant que ça ne soit trop tard et j'ai une bouteille dans ma voiture que je dois finir. » Bilan expert qu'elle mène par ses mirettes scannant le chiffre facial du forgeron. Sachant très bien que pour l’acharné, l'insinuation n'était pas aussi exagérée. Peu importe pour Brynhild, car elle sait que les rayons tamisés de l'astre diurne mêlé à l'ivresse a le don de d'offrir des merveilles. Ainsi, la silhouette de hâle s'approche de l'homme éreinté. Ses bras serpentent jusqu'à la naissance de sa nuque taillée dans le roc. Mains aventureuses qui s'ancrent alors au port de sa jugulaire à la toison débraillée. Elles s'enfouissent au sein de cette jungle hirsute, goûtant à la rareté de sa peau nue. Les pouces de la reine crèvent la cire des pommettes carrées. Lisse d'une douceur simple, le relief des cernes qu'elle souhaite abolir. Lui insuffler des repos d'âme. Tendre geste d'une sorcière à l'essence crochue. Et le regard qui soutient des brûlures éternelles, elle le fixe. Plonge dans les tréfonds épiques de l'océan irisé. « Promis je t’emmener pas danser et je te ramènerais même avant ton couvre-feu si tu veux. » Affabule-t-elle, connaissant les tendances non-frivoles de l'ours de métal. Hérissé de sa mandibule qu'elle délaisse alors à petit feu. Paluches délicates qu'elle replace sur l'ébène de ses hanches. Le soleil qui teinte le sourire en coin, ses yeux à l'écrin irrationnel. Promesse barcarolle balancée dans les vagues incandescentes. Ce ne serait peut-être pas le bout du monde, mais au moins, ils pourront se sentir loin d'ici.



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afflictions diurnes — ft brynhild - Dim 15 Avr - 18:03


brynhild & asher

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La joliesse abandonnée dans les cendres de son atelier, il avait suivi la salope mafieuse jusqu'à son logis à l'étage, laissant la crasseuse aux frusques griffés lui échanger quelques billets contre son silence et ses calibres forgées. Résigné et peu désireux de faire la conversation, il était adossé au mur tandis que la rousse observait les armes avec une certaine avidité. Il ne cachait pas son ennui face à la situation, lorgnant la porte d'entrée comme pour inviter l'indésirable à dégager. Celle-ci aimant particulièrement venir titiller la libido du ferronnier en jouant de ses charmes lubriques dans l'unique but de le torturer. Impassible, elle paraissait bien insipide par rapport à la beauté métissée qui l'attendait dans sa forge enflammée. Asher était un amoureux des femmes, mais pas de n'importe lesquelles. Il aimait les fracassées, les chaotiques, les oubliées. Brynhild en était l'impératrice tandis que la femme à la chevelure carminée qu'une simple ersatz qui ne le faisait même pas bander. Sale dans ses occupations jugées frelatée par le trentenaire blasé de devoir continuer à travailler avec ces olympiens écumeurs d'iniquités. La gorgone répondait au nom de Sybille, s'approchant alors du géant de fer pour caresser sa joue pour le féliciter. Placide, il détourna son visage et elle se mit à rire avant de quitter l'appartement avec son sac chargé de quoi mener une guerre. Peu fière d'alimenter un tel trafic, le barbu expia un soupire et alla rapidement prendre une douche et se changer. Conscient d'offrir à sa visiteuse du jour une allure un brin crasseuse, il avait opté pour un simple tee-shirt blanc délavé, un jean noir serré déchiré et des doc martens usées. Ses cheveux pas coiffés, sa barbe jamais taillée, il demeurait fils de la bestialité. Un bâtard, un chien galeux à côté de la divine Bryn dont il ne comprenait pas le sens de sa venue et pourquoi elle perdait son temps avec lui. Il n'avait rien à lui offrir hormis sa virilité et ses silences galvaudés.

D'une apparence moins animale, il rejoignit l'enchanteresse dans son atelier. Elle ne semblait pas avoir bougé, piégée dans l'acier. Il fit quelques pas pour éteindre le feu de sa forge, peu enclin à continuer de travailler en présence de la sublime. Elle venait hanter ses pensées et l'empêchait de marteler le fer en toute tranquillité. « Bon. » Placide, le brun rangea ses paluches calleuses dans ses poches, adossé au mur tout en l'admirant sans pudeur ni honte. « Comme t'as dis qu'on allait bouger, je te kidnappe. T'as besoin de voir un peu de soleil avant que ça ne soit trop tard et j'ai une bouteille dans ma voiture que je dois finir. » Elle semblait avoir tout prévu tandis que lui s'était déjà imaginer faire d'elle sa poupée dans les hauteurs de sa tour de béton délabrée. La beauté s'approcha alors du ténébreux, des mouvements presque félins tandis qu'il demeurait immobile et qu'elle venait se coller contre son torse raidit. Des mains curieuses qui s'aventurèrent sur les traits du forgeron, appréciant la douceur de ce contact dont il était bien trop souvent privé. Il se laissait faire, stimulé par ce contact venant ranimer le feu de sa libido. Il avait envie de la serrer contre lui, de la soulever jusqu'au mur d'en face pour l'embrasser et lui montrer ô combien il savait la vénérer. Mais il restait figé, son regard perçant plongé dans les siens en pensant à la perspective douloureuse de devoir sortir affronter les lumières diurnes. « Promis je t’emmènerais pas danser et je te ramènerais même avant ton couvre-feu si tu veux. » L'esquisse d'un fin de sourire très vite chassé tandis qu'elle se dégageait de lui et qu'il retrouvait rapidement ses addictions. La tige entre les lèvres, il recracha un nuage de fumé avant de prendre la parole à son tour. « Tu m'as convaincu avec ton histoire de bouteille à finir. » Et de tes courbes. Il se garda d'ailleurs d'ajouter le reste de ses pensées pernicieuses à ses mots tandis qu'il laissait la jeune femme passer devant lui pour verrouiller son atelier et renouer avec la morsure cuisante du jour.

Pas d'oiseaux chanteurs dans ce quartiers, juste quelques chiards meuglant sur les pavés et des vioques médisants attirés par le duo hantant les rues de cette pauvre cité. Il ferma un instant ses yeux sous les rayons solaires qui venaient l'aveugler, suivant à l'instinct la sorcière jusqu'à sa monture sans broncher. Il posa ses fesses sur le capot, la laissant récupérer de quoi anesthésier ses muscles fracassés et ses méandres hantées par l'aura indécente de cette nordique oubliée. « Poussée par ton altruisme démesuré et accompagnée de tes somptueux apparats, tu es venue ici pour m'extirper de ma monotonie sans arrières pensées ? » Demanda-il en observant quelques nuages danser dans les cieux, d'étranges formes vaporeuses qu'il tentait d'identifier en vain. « Il n'y a pas grand chose à faire ici comme tu peux le remarquer. Que des tristes du trottoirs comme moi. » Il envoya valser son mégot d'un claquement doigt sur le goudron, interrogeant du regard sa compagne sur la suite des événements. « Où souhaites-tu m'emmener ? Y'a-t'il encore des endroits baignés de beauté non profané par l'homme ici dont j'ignorerai l'existence ? » Des bars miteux pour célibataires, des cinémas crachant des films aux histoires d'amour merdique. Du béton, des routes et des enseignes lumineuses qui venaient souiller des terres volées. Mépris pour le monde, pour la société, pour l'humain. Cauchemar de la foule. Soleil artificiel. « Surprend moi. » Il accueillerait volontiers sous ses pieds un brin de nature préservée pour la célébrer pleinement en sa compagnie sans peur des lendemains.
 

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afflictions diurnes — ft brynhild - Mar 17 Avr - 1:06





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Victoire : « Tu m'as convaincu avec ton histoire de bouteille à finir. » Epsilonesque probablement. Mais de quoi insuffler sa vésanie en ambroisie. Et l'ébauchage de ces sourires éphémères. Doux délice qu'elle enferme dans l'écrin de ses démons.

Rue pouilleuse que les deux compères fougueux affrontent. L'enchanteresse apprécie l'aveugle confiance mise en son sein par le géant de feu et sa tendance à ne pas lésiner face son exhibition forcenée. Lui et sa routine à la nicotine nuisible dont elle se rince allégrement. Berline toujours à sa fidèle place, l'attention s'active à son dépouillement. Ce coffre renfermant le trésor en breuvage. Vodka de son cœur, de ses mœurs. « Poussée par ton altruisme démesuré et accompagnée de tes somptueux apparats, tu es venue ici pour m'extirper de ma monotonie sans arrières pensées ? » L'encre ébène de ses sourcils qui s'arque dans le mime innocent, alors qu'elle referme la boite vernie. « Est-ce si suspect ? » Questionne la candide en litige. Ne pouvait-elle pas faire preuve d'une grandeur d'âme ? Hurlements étouffés de la vilaine bête grattant la geôle de sa dupe. « Il n'y a pas grand chose à faire ici comme tu peux le remarquer. Que des tristes du trottoirs comme moi. » Les yeux de la môme écorchée roulent en direction des cieux et le crâne s'ondule négativement, face à la bêtise formulée. "Tristesse". Angle insensé pour cette peinture dont le propre modèle se sous-estime. Incapable de voir à travers l’œil astral de Brynhild la monstrueuse. Cet être plus pur qu'elle et pourtant si débridé. « Où souhaites-tu m'emmener ? Y'a-t'il encore des endroits baignés de beauté non profané par l'homme ici dont j'ignorerai l'existence ? » Se plaisant au sein d'un mutisme poignant, elle se contente d'offrir en avant-goût dantesque, la bouteille promise effleurée par sa bouche vipère. Première réponse au regard inquisiteur, accusateur aimant de ses chausses-trappes. Lave son matois de sa curiosité, la lucarne scrutant en égal ardeur l'interlocuteur. « Surprend moi. » Oh. Avec plaisir. « Alors, allons-y princesse. » Lui lance-t-elle, l'incitant à prendre part à ses côtés, qu'importe les horizons incertains.

Elle se glisse dans l'attelage mécanique, reprenant possession du volant en attente du copilote. Porte claquée, le pied embrassant l'accélérateur, elle s'élance à l'affût de l'errance en si bonne compagnie. Chemin plutôt anodin, qu'elle a dû emprunter qu'une ou deux fois. Pourtant, les souvenirs de la destination en sont notables. Le périple est expéditif. Croisant toujours les mêmes architectures fades avant d'atteindre les frontières du quartier bombardé d'humanité souillée. Là, la sale gosse s'amarre promptement, l'exaltation plein la tête. Maisons aux airs de banlieue alignées en rail qui s'élèvent sous le pare-brise. Première accroche peu flatteuse, mais l'envers du décors à de quoi vous rendre amoureux. Visage de malice qui arpente celui de son complice, avant de balancer les mots en catapulte gonflée de promesses à risques. « Suis moi. » La reine Valkyrie s'arme de son poison favori et dégaine sa carcasse hors du cockpit. Nouant contact avec un sol graveleux, la silhouette s'avance vers une entrée plus feutrée, entre deux murs bétonnés. Il y a ce panneau « propriété privé » pendu en chaîne quelque peu désuet, qu'elle enjambe sans gêne ni peur. Et en portant ses pas un peu plus loin, un bois ensorcelé jaillit de la brume, chaste d'outrance humaine.

Et avant de s'enfoncer dans les abysses boisées, l'enchanteresse s'épargne l'inconfort de ses souliers. Chaussures dans une poigne, eau-de-vie dans l'autre, elle s'élance dans l'insouciance. Le plantaire épousant l'écru verdâtre, des plantes sauvages à la fraîcheur luisante. Quelques cailloux et branches aiguisées ici et là, pour effriter la douceur du passage, mais rien d'outrageant à son bon plaisir. Morceau de verdure un peu plus plat qui s'ébauche sur cette toile teintée d'arbres ondulants et de rochers coiffés de mousse. « Ça appartient à un ami qui a une relation plutôt... Intense avec la nature on va dire. » Pensée à ce client trop fidèle de sa maison de foutre, dont les tendances sacrées se tournent vers le printemps et la renaissance de toute essence végétale. Connaissance dont elle partage pudiquement, l'amour du jardinage innocent. Qui l'aurait cru, elle avec ses paluches crochues plongées dans l'engrais ? « C'est un tout petit bout de terre... » Charogne qui s'effondre, tandis que la langue se délit doucement. Culte pour ses épousailles avec ce nouveau lit vert. La lascive se complait dans la nuance sapin. Fesses encrées au sol enchanté, appuyée sur les paumes mises en arrière. Point embarrassée d'être peinte de gadoue ou de jade feuillue. Avoir les pognes verdies, c'est tout comme le carmin de ses manches dans le barbare de sa cabale slave, après tout. « Un peu rêche et laissé à son propre sort. Mais c'est ce qui en fait son éclat. » Ce plaisir de baigner nue dans ces terres épargnées par la civilisation destructrice, se lit sur ses traits ensoleillés. Elle aime ce goût farouche de cet horizon vestale. Dictature des ronces en ce sol brut, des herbes mauvaises ornant la beauté oubliée. Nuque qui se contorsionne sous le poids de la caboche, jugulaire proie aux morsures printanières. La lumière pleuvant sur son visage ingénu. Les yeux clos, grège de ses paupières goûtant un instant l'indécence de cette clarté. Et finalement, la sorcière contemple sa compagnie de fer. Noires mirettes redécouvrant encore une fois le céruléen toujours aussi fougueux. La nature indocile scie à merveille l'aura brusque du divin colosse. Et elle en cajole l'image. « J'espère que cela satisfera vos attentes, monsieur le forgeron. » Ça sourit en coin, dans cette raillerie qui l'habille si bien. Car s'il y a contrariété, la sorcière céleste sait comment obtenir grâce auprès du roi fou. Ou du moins une vague ébauche. Au coeur de leurs démons et blasphèmes partagés. Et cette bouteille effervescente qui rencontre ses lèvres luisantes avant de l'offrir à l'acolyte de sa déchéance. Première goulée au sein de qu'ils allaient sacrer d'adages papillons et d'approches en folles partitions. Cet havre esseulé d'un monde en perdition.



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afflictions diurnes — ft brynhild - Sam 2 Juin - 1:32


brynhild & asher

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Condamné à subir les affres de ses propres élégies, bagnard de son propre anathème. La charmeuse de serpent venait exploser les murs invisible de sa geôle misérable. Ah la salope. Comment lui résister ? Escortée par tant de lumières et de clartés, la déesse venait lui offrir un brin de soleil dans son existence dénuée de beauté. Suspicieux, il se demandait toujours pourquoi elle venait perdre son temps avec lui. Philanthropie malsaine ou masochisme démesuré ? Un brin des deux selon le dieu miséreux. Elle avait réussi à le faire quitter les cendres de son atelier pour qu'il puisse se cogner un peu à la vie. Les ricochets ... Les yeux plissés sous la morsure cuisante d'un jour qui venait l'agresser. Il tira une paire de lunettes solaires de la poche arrière de son jean, pas vraiment habitué à évoluer sous le ciel induline jonché de nuages éjaculés par les déités. Les Wayfarer sur la gueule, sourire absent, fumant ses rêves fuligineux aux coins de ses babines gercées. L'asphalte sous ses bottes, il suivit doucement la métisse jusqu'à sa voiture, peu enclin à parler pour le moment. Il espérait tout simplement ne pas finir échoué dans un bar où les enceintes pleureraient des amours merdiques et frelatés. Le coin des tristes, des oubliés, des putes et des mecs délaissés. Des lieux qu'il ne connaissait que trop bien pour les avoir hanté il y a bien des années.  « Alors, allons-y princesse. » Le géant sourit, s'engouffrant alors dans la voiture de la jeune femme sans un mots, juste des maux qu'il ne souhaitait pas lui infliger. Peut-être devrait-il tout simplement se montrer reconnaissant ? Reconnaissant qu'une âme charitable veuille bien le supporter et lui faire un peu aimer la vie. Qui d'autre le pourrait à part elle ? Cette furie.

Voyage des sens, regard alpagué par le décors qui défilait sous ses yeux fatigués. Des gens, toujours des gens pour venir profaner son champ visuel. Ils riaient, insouciants mortels qui vivaient dans l'espoir de meilleurs lendemains. Les dieux trop égoïstes pour les écouter, la télé comme nouvelle alliée à leur triste réalité. Lippes moqueuses habillées d'un sourire sardonique, la fumée crachée par la fenêtre tout en reposant ses iris sur l'horizon. Quelques œillades pour la conductrice concentrée sur sa route, s'abandonnant alors à l'imprévisible, la routine dégueulée au bord d'un carrefour oublié et délaissé. L'industriel disparaissait peu à peu pour laisser naître un peu de verdure dans ce monde élatérite fait de tours bétonnées et de lumières simulées. Le chant des sirènes laissait place à la symphonie relaxante des oiseaux, appréciant de plus en plus cette escapade improvisée. Combien de temps avait duré le trajet ? Aucune putain d'idée. Le monde s'était arrêté un instant tandis qu'il rouvrait les yeux sur un nouveau décor, promesse d'un Olympe retrouvé — ataraxie consommée.

« Suis moi. » Le forgeron s’exécuta sans rechigner, pauvre mâle faible face à la beauté des femmes. Le chien remuait presque déjà la queue de bonheur, les mains dans les poches à laisser ses iris s'imprégnées de la flore qui l'entourait. Petite oasis préservée au cœur de cette cité souillée par la modernité. La Cendrillon abandonna ses pantoufles de verres, imitant la demoiselle pour sentir la nature exister sous ses pieds. Godasses délaissées sur le tapis verdâtre, sensation exquise qu'il avait presque oublié. Forêt ensorcelée au centre d'une poubelle dégueulasse, reconnaissant de voir encore un peu de nature se rebeller face à la connerie d'un humanisme égoïste et mortifère. Architecture facture et émétisante. Il voulait respirer. « Ça appartient à un ami qui a une relation plutôt... Intense avec la nature on va dire. » Asher retira les mains de ses poches pour laisser le bout de ses doigts effleurer la peau d'un arbre bien plus vieux que la plupart des dieux échoués ici. Levant les yeux vers la cime de ses pensées, un sourire tandis qu'il continuait de suivre cette nymphe démoniaque au cul parfaitement bien dessiné. « C'est un tout petit bout de terre... » Et ça lui suffisait pleinement au ferronnier. Il avait fermé sa gueule pour contempler la magnificence, les beautés, sans plus savoir où regarder. Redécouvrant un peu de charme au sein de ce monde ô tant méprisé. « Un peu rêche et laissé à son propre sort. Mais c'est ce qui en fait son éclat. » Étendue dans l'herbe, il se heurta de nouveau à la concupiscence. Debout, comme un con à l'admirer sans jamais savoir quoi dire pour la sublimer.

Animal un brin décontenancé, le museau humant les différentes senteurs qui venaient le titiller. Bâtard. Il fit alors quelques pas dans l'herbe, tirant inlassablement sur sa cigarette comme un drogué, abandonnant ses lunettes pour mieux admirer la vision de la belle au bois dormant qu'il aimerait bien réveiller. « J'espère que cela satisfera vos attentes, monsieur le forgeron. » Asher alla s'échouer à son tour près de la sorcière, retirant son tee-shirt pour laisser ses muscles respirer et se colorer sous les rayons d'un soleil brûlant désireux de l'illuminer. Les mains derrière la tête, yeux plissés à identifier les formes étranges des nuages se promenant sans pudeur ni regrets, il tourna son visage vers Brynhild pour mieux la regarder. « Pas de gens, pas de bruits, juste toi et le chuchotement des arbres. Que demander de plus ? » Un peu d'alcool peut-être ? Sur le flanc, il subtilisa la bouteille d'alcool de la jeune femme pour enflammer sa trachée et noyée ses pensées. Putain que c'était divin. Il attira ensuite contre son torse la tête de l'hétaïre, sa main venant caresser sans peur la douceur de ses hanches. « J'ai l'impression de respirer. Merci de me faire partager le secret de cette jungle où il est permis d'exister. Je te cache pas que j'ai grave envie de te baiser pour célébrer cette nature oubliée. Mais j'ai pas envie de la déranger.  » Cette nature qui le faisait bander. Ou était-ce la vestale collée contre son corps d'acier qui lui faisait de l'effet ? Un mariage ineffable. Il ferma ses yeux sous la caresse d'un alizé, les muscles enfin relâchés et les poumons ouverts pour enfin exhaler ce repos tant mérité. « Tu ne m'as pas répondu tout à l'heure. Pourquoi tu continues à me fréquenter ? Tu t'ennuies tant que ça ?  »
 

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afflictions diurnes — ft brynhild - Lun 4 Juin - 23:28





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Gloire à l'édifice virile que les lueurs enchantées exposent en toute impunité. L'indécence en abondance qui l'éblouie. Quel triomphe des enfers en plaisir. Mais les yeux ne se détournent guère de leur droit chemin. Au contraire, ça s'arpente avec fracas aux éclats d'une paillardise quelque peu païenne. « Pas de gens, pas de bruits, juste toi et le chuchotement des arbres. Que demander de plus ? » Et cette quiétude enfin émanée... Liesse de ses traits que la sorcière divine se délecte. Actes de grâce de sa part dont elle ne peut être las. La quête de reconnaissance non désirée qu'elle abolie par l'ivresse de son faciès. Car Brynhild n'est ni bonne, ni mauvaise. Loin d'être le samaritain misérable des âmes zélées et esseulées. Simplement l'amante aimante de ceux qui lui effritent l'être. Et Asher était un de ces rares élus damnés. Et probablement l'unique avec qui partager une trêve utopique au sein de ses batailles perpétuelles. Malheur à lui et ses miracles qu'il lui sacrifie. Alors, elle se laisse envelopper dans l'antre de fer. A chérir leurs carcasses contrastées s'imbriquant l'un à l'autre sans parcimonie. Puis tout contre son parfum à l’ébriété aveuglante, ça respire sa cadence cardiaque. Berceuse heureuse et tumultueuse à ses sens. « J'ai l'impression de respirer. Merci de me faire partager le secret de cette jungle où il est permis d'exister. Je te cache pas que j'ai grave envie de te baiser pour célébrer cette nature oubliée. Mais j'ai pas envie de la déranger. » Rire qui résonne dans l'écrin face à la romance bourrue. Honnêteté dénudée, sans ses fards à joues et ses rouges à lèvres pour gommer les réelles pensées. Mais également quelque peu dévergondée. Par ces langages aux accents grossiers et sortis des bibliothèques graciées. Franchise propre à l'amant maudit que la sorcière cajole. Et cette appétence qui se fait désirer, elle en a la bouche qui salive. Mais la soie des paupières closes, voile éphémère sur les ténèbres, ça se permet un temps de répit sous la geôle bien-aimée. Avec l'éternité leur tendant précieusement les bras. Elle y plongerait presque la tête la première. La diablesse aux viles messes.

« Tu ne m'as pas répondu tout à l'heure. Pourquoi tu continues à me fréquenter ? Tu t'ennuies tant que ça ?  » A l'entente des aberrations confessées en questions, l'âme chevronnée s'éveille. Caboche pleine qui se décolle de l'affection pourtant vouée. Pour ainsi mieux le regarder, pour mieux l'encadrer de ses échos impériaux débridés. L'ébène embrasé plongeant dans le céruléen vagabond, un peu trop bon à son goût. Et la chevelure au fil d'or en cascade tout au long de son appui vigoureux. « Asher Santeras. » Souffle glacé d'absinthe incandescente pour arroser la chaleur de ses maux. Écusson d'ailleurs que sa langue vipère dévore sans peur. « Me tiens-tu en si basse estime pour penser que je suis du genre à perdre bêtement mon temps avec des gens qui ne seraient pas digne de mon intérêt et à qui je n'éprouverais aucun plaisir ? » La lascive le jauge de sa lucarne à malice, de son charme intimidant qui intime au blasphème. « Ce qui me peinerait dans ce cas. » Faciès qui dont le hâle mime une légère moue pluvieuse, tandis que la tonalité s'apparentait davantage au zénith de son propre zèle. « Ou alors te dénigrer autant, serait une tentative de me faire fuir ? » Puis l'une de ses mains en ballade fourmille sur la jugulaire jupitérienne offerte à ses bons soins. Enclume tatouée prise ainsi d'assaut. L'encre de noirceur sous son pouce fougueux. L’écorchée goûte à son pouls, le flatte dans sa longueur langoureusement. La vie qui rebondit sous leurs carnes tangibles. « Ce qui sinon, se résumerait à un bel échec. »La pogne suave se déloge du cou brulant pour la fraicheur des herbes en bataille. Phalanges mordorées décrochant l'innocence florissante du sol. Pâquerette égarée prise sous sa garde. Et là juste au-dessus de l'oreille gauche du dieu ardent, elle y plante une naissance bluette et muette. Preuve de sa folie douce, de ses émois violents. Dans la jungle de ses cheveux dont l'accroche est grisante. Un hoquet rieur éclabousse le géant. La peinture en est amusante. Lui, ce roi terrible de fer et feu, invulnérable de ces côtes de mailles acerbes. Et elle, impératrice Valkyrie d'Amour, fleurs rouges pleins le barillet, qui vient de le couronner d'un coup simple de tendresse. C'est tout ce qu'elle avait sous sa main insolente pour le glorifier et pourtant, ça lui va si bien. Bien qu'il mérite surement plus, surement mieux. Mieux qu'elle et ses écueils. « Surtout qu'au lieu de déranger cette nature oubliée, j'allais te proposer de la sublimer. » Filet de voix qu'elle mêle en merveille aux susurrements du soleil en vermeil. Rictus aux promesses sacrées dont elle mord les commissures interdites. Un tic de ses bacchanales bancales. Ça contemple alors le temps en suspend et ça compte toutes leurs ivresses blanches. Là dans ce temple verdoyant des âmes perdues.




ALL OF THIS CAN BE BROKEN
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AND
SPIN HIM TO THE GROUND
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afflictions diurnes — ft brynhild - Ven 22 Juin - 2:44


brynhild & asher

afflictions diurnes


Amas de chairs et de sentiments échoués dans l'ivraie édénique d'une oasis épargnée par la plèbe assassine. Loin de cet agglomérat destructeur, il pouvait respirer. Le céruléen de ses yeux se perdant dans le manteau azuré d'un ciel où l'astre solaire ne s’éreintait pas de les irradier. Quelques nuages venant parfois lui rappeler ses propres élégies, à jamais hanté et courtisé par la mélancolie. Escorté par la plus belle des créatures, il pouvait sentir ses muscles se dérider, détendu après une journée à battre l'acier. Fils des volcans, père originel d'un feu qui venait réchauffer son âme vétuste et désabusée. Il lui suffisait de tourner la tête pour retrouver un peu de quiétude dans le regard de l'enchanteresse perdue à ses côtés. Sublimée par le panorama, elle était la reine des cabossés. Impératrice échaudée, dealeuse de cœurs et de piques qui venait épingler la libido de l'olympien fatigué. Chacun de ses traits était un appel à la dépravation, cherchant chez elle un défaut qui pourrait peut-être le repousser — en vain. Fruit défendu de ce jardin orgastique, il avait envie de la célébrer, de la glorifier au même titre que cette nature qui se contentait de les observer sans les juger. Enfants du divin perdu sur cette glèbe écœurante qu'il ne pouvait plus supporter. Cruor ineffable, des dieux oubliés au sein d'un monde trop amaurose pour les vénérer. Il se mettrait bien à genoux pour chanter les louanges de sa beauté. Amante des tristes, elle distribuait ses sourires comme des fleurs sous le soleil printanier. Elle voyait au-delà des apparences et aimait les monstres pour ce qu'ils étaient. Rêveuse invétérée, elle n'avait pas été maudite par cette foutue lucidité qui venait sans cesse le heurter et l'aveugler. De la reconnaissance il en avait, mais il était tout simplement incapable de le lui montrer. Asher le damné. Bien trop rouillé pour pouvoir glavioter sa gratitude à cette déité trop belle pour cet univers adultéré.

Comment comprendre l'intérêt qu'elle avait pour lui ? Il était insignifiant. Artisan fou qui préférait le feu et le fer au reste du monde. Démiurge incandescent perdu dans les charbons ardents. Elle était incontestablement le rubis qui venait poétiser ses glyptiques métalliques. Une touche de douceur dans ses fantasmes de rouge et d'acier. « Asher Santeras. » Il la regarda quitter la chaleur de son corps avec regret, posant le bleu ténébrant de ses yeux sur la sorcière aux iris cuivrées. « Me tiens-tu en si basse estime pour penser que je suis du genre à perdre bêtement mon temps avec des gens qui ne seraient pas digne de mon intérêt et à qui je n'éprouverais aucun plaisir ? » L'insolence gagna les babines du damné, lippes étirées dans un sourire un brin sardonique. Il aurait pu ouvrir la bouche pour lui narrer ô combien son admiration était élevée pour elle. Pudeur des sentiments, égoïsme transpirant. « Ce qui me peinerait dans ce cas. » Cette moue qui l'amuse. Ce visage qui le fait bander. Noyé dans son regard, il s'étonnait lui-même de partager tant d'amusement à ses côtés. « Ou alors te dénigrer autant, serait une tentative de me faire fuir ? » Sibyllin, il ferma les yeux sous la caresse de la déesse velours sur sa jugulaire tatouée. Il était l’enclume et elle était le marteau qui venait bosseler sa virilité assoiffée. Langue scellée, il ne disait rien, se contentant de boire les mots de Bryn et de s'y noyer sans remords. « Ce qui sinon, se résumerait à un bel échec. » Sorcière bornée. Succube qui ne voulait pas abandonner. Il ne savait pas quoi penser de tout ça. Se demandant si il ne devrait pas tout simplement profiter et arrêter de vouloir tout analyser. « Je ne me dénigre pas. Je connais ma valeur justement. Tu mérites tout simplement de briller sous le soleil plutôt que de te perdre avec moi dans l'obscurité. Mais peut-être que tu aimes tout simplement te languir à mes côtés. Parce-que moi j'aime brûler en ta compagnie.   » Avoua le dieu sous les privautés divines de la mère des valkyries. Elle était amour, guerre et beauté. Comment ne pas succomber ? Prêt à subir le pire des tourment si elle le lui demandait. Esclave indolent. Châtiment divin.

« Surtout qu'au lieu de déranger cette nature oubliée, j'allais te proposer de la sublimer. » Attisé par cette proposition accueillie par son regard brûlant, il se perdait dans les affres de ses chimères pernicieuses. Le grec passa rapidement au-dessus de la joliesse en prenant soin de ne pas l'écraser sous sa carcasse rouillée et alourdie par le poids du péché. Acculé par le désir de faire naître un baiser sur ses lèvres synonyme d'un mont Olympe retrouvé. Sa main venait ensuite courtiser sa cuisse qu'il remontait avec douceur contre lui. « Sorcière. » Les babines du géant vinrent alors découvrir avec plaisir le cou de la divine métisse, se délectant du parfum de sa peau brûlée par le soleil qu'il honorait de ses lèvres tributaires. Sa barbe se frottant avec animosité contre l'épiderme de l'amante qu'il vénérait au milieu de ce temple végétal sacrifié pour ces dieux immémorés. Il gagna rapidement le miel de ses commissures afin de sceller cette offrande à la vie par le plus épicurien des baisers. Une étreinte fatale qui donnait naissance au fruit le plus délectable de cet eden esseulé. La nature elle-même s'était escamotée pour pouvoir les admirer célébrer le peu de beauté qu'il restait ici bas. Ce lien indéfectible qui les unissaient au divin de l'univers, âmes cosmiques du monde.  Il l'admira un instant, sa main venant balayer les mèches qui profanaient la beauté de ses traits. Si belle dans ce lit d’émeraude, vestale immaculée aux risettes impies qui faisait de lui un cerbère enragé. Sa virilité venait se perdre entre les cuisses de la belle encore prisonnière du tissu qui faisait barrage à ses desseins dévoyés. Cherchant dans le fond de ses yeux le reflet de son envie à peine dissimulée pour pouvoir la partager.
 

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