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léger souffle vacillant

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léger souffle vacillant - Mer 13 Juin - 21:38


léger souffle vacillant
ayo adams & sinead reed

Ayo se réveille avant l'aube. Immobile, elle écoute les feuilles qui bruissent, les branches qui cognent contre sa fenêtre, l'eau qui clapote sur le sol, goutte après goutte, ploc-ploc, ploc-ploc, au rythme des battements d'un cœur. Elle aimerait tant se croire encore endormie.
Elle se lève, difficilement, et marche jusqu'à la fenêtre. La ligne d'horizon, à l'est, baigne dans une brume grisâtre teintée d'une lueur rosée, funeste. Curieux la douceur que cette couleur affiche encore. Elle sert de toile de fond aux silhouettes sombres des immeubles et maisons de la ville qui émergent comme irréelles du rose et du bleu pâle du ciel. Elle consulte machinalement sa montre, il est à peine sept heures et l'aurore pointe doucement le bout de son nez. Elle retourne au lit, se cache sous sa couette. Aujourd'hui, elle n'a envie de rien.

Ayo ouvre les yeux, les ferme, les ouvre, les garde ouverts. Elle a passé une nuit épouvantable.
Au-dessus de l'horizon, le soleil est déjà levé ; tout autour, des nuages raplapla s'étalent dans le ciel, immobiles, rose et mauve sur le dessus et dorés en dessous. La pluie est passée.

Ayo se lève, doucement, plus prudemment que d'habitude. Elle a la tête lourde et ses yeux ont du mal à se calibrer. Elle enjambe le matou noir qui ronfle sur le parquet, attrape une gilet en s'enroule dedans. « Demain est un autre jour, déclare-t-elle à Lucifer. Mais si demain est un autre jour, que devient aujourd'hui ? C'est un jour comme tous les autres. » Elle soupire et retourne rapidement sous la couette.

La faim la réveille. Ayo se frotte les yeux d'une main maladroite, jette un œil à sa montre – il est déjà vingt heures. Elle aura passé la journée au lit. « Tu deviens asociale, ma pauvre » se moque-t-elle. Assis sur le tapis, le félin la fixe de ses yeux oranges. Il a faim, comme elle. Elle laisse échapper un long soupir. Elle se lève en ronchonnant, encore enroulée dans son gilet, verse des croquettes dans l'écuelle de Lucifer et se prépare une tasse de thé. Son ventre bougonne. Elle ouvre les placards de sa cuisine, trouve une unique boîte de gâteaux secs qu'elle dédaigne en soupirant. Manifestement, elle va être obligée de sortir. Lasse, elle prend sa tasse entre ses mains froides et s'assoie sur le canapé. Elle sirote doucement le thé, histoire de se donner du courage pour sortir. Même si elle a emménagé il y a plusieurs mois déjà, à part Merlin, elle ne fréquente personne. Elle se lève, travaille, rentre et ses jours de repos ressemblent trop souvent à la journée au lit qu'elle vient de passer. Elle passe une main dans ses cheveux emmêlés.

Ayo s'habille avec hâte, relève sa chevelure dans un chignon haut et passe le pas de la porte dans une foulée rapide. Il ne vaut mieux pas qu'elle y réfléchisse à deux fois ou elle serait capable de rester terrer chez elle toute la nuit sans manger. Elle maudit déjà la belle idée qu'elle a eu de sortir à pareille heure. Il est presque dix heures du soir maintenant. Sur le point de faire demi-tour, elle se motive en repensant aux nombreux commerces qui existent quelques rues plus loin dans lesquelles elle trouvera des produits pour nourrir son estomac affamé.

L'obscurité est telle que n'importe qui, ou n'importe quoi, peut se terrer en attendant sagement une proie pour le dîner. Aussi, guettant le moindre bruit, la moindre ombre menaçante, tous ses sens en alerte, c'est avec prudence, que Ayo avance. L'air froid et humide, tout comme l'ambiance naturellement oppressante du quartier à pareille heure le rend plus nerveuse à chaque pas.

Soudainement, un murmure semble briser ce silence funeste. Aussitôt, Ayo ralentit son pas pressé, les muscles tendus, les pupilles dilatées, l'abeille prête au combat. Mais rien ne vint. Tendant l'oreille, immobile, elle est presque sur d'avoir entendu quelque chose. A moins que ses sens ne commencent à lui jouer des tours sous la pression et l'angoisse. Continuant d'avancer malgré tout, elle redouble de prudence, ne laissant plus entendre que le bruit de sa respiration hésitante. Mais elle n'est pas folle, pas encore. Une nouvelle fois, un bruit se fait entendre. Une voix siffle des menaces avec force tandis qu'une main lui enserre brusquement la nuque. Un inconnu derrière elle l'empoigne, l’étouffe à moitié, réclame quelques sous. La jeune femme laisse échapper un sanglot étouffé, effrayée par la situation. Puis aussi soudainement qu'il l'avait agrippé, l'homme la lâche. Elle se retourne, assiste avec surprise à la révélation : une jeune femme se tient au dessus de l'homme, allongé sur la chaussée. Sur son dos, une caisse à instrument noire encombre sa petite silhouette. Ses cheveux, dont Ayo discerne avec difficulté la couleur de feu, forme un rideau sur ses épaules menues. Si belle, si rayonnante, si gracieuse, si puissante, et pourtant, si petite, si innocente, si douce. Étrange vision, délicieuse ambiguïté.  

13 juin 2018
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léger souffle vacillant - Jeu 21 Juin - 14:34

Sinead sortait d’une répétition comme il y en a parfois pour le récital estival. Elle avait joué convenablement et aurait pu aller prendre un verre avec ses collègues de l’orchestre philharmonique, mais elle avait préféré rentrer. Peut-être était-ce une intuition à cette époque, toujours est-il qu’elle avait décliné l’invitation qu’on lui avait faite et qu’elle était passée par le district industriel avant de rentrer chez elle. Il s’agissait aussi de vérifier que la drogue s’écoulait paisiblement, que les troupes ne mouftaient pas, bref que tout le monde faisait son travail correctement. Elle se mit à suivre avec nonchalance un gamin à l’allure assez pitoyable, l’étui de l’alto qui balançait au rythme de ses pas, tandis qu’elle mâchait un chewing-gum et faisait des bulles relativement ridicules, qui éclataient trop tôt.
Était-elle consciente que l’enfant dont elle filait le train était une hallucination ? Probablement pas. Elle ne se sentait pas encore vraiment fatiguée, elle avait eu une journée presque normale. Elle avait cassé des gueules le matin, avec son poing américain et son flingue, elle avait déjeuné tranquillement dans le quartier historique, elle s’était baladée un peu, avait donné des conseils à un de ses soldats, et puis était allée répéter pendant plusieurs heures. Rien qui ne la fatigue beaucoup.

Passer par le district industriel lui permettait simplement de vérifier que le plan se déroulait comme prévu, que tout s’enchaînait logiquement et qu’il n’y avait pas de grain de sable dans les rouages. S’il fallait taper un peu sur les petites frappes du coin, elle pouvait le faire sans trop s’épuiser, et elle pouvait faire la tournée nocturne seule, surtout, toute auréolée de l’influence de Nemhain. Sauf qu’elle suivait quand même un gosse qui n’existait pas. Peut-être était-ce une intuition, après tout, oui. Parce qu’elle sentit le danger avant de le voir, sensible aux émotions d’une inconnue qui venait de se faire attraper et tentait de lutter contre son agresseur sans y parvenir.

S’il y a bien une chose que Sin n’aime pas, c’est qu’on s’en prenne à une gamine isolée.
La lâcheté, ça n’a pas sa place pendant un combat, clairement.

Sinead a tendance à instiller l’appréhension du combat, mais là, ce n’était clairement pas elle qui en était la cause. Une raison comme une autre pour intervenir. Une raison pour sortir un poinçon tout en avançant plus vite. Le sourire narquois qu’elle affichait jusque là s’efface et le chewing-gum est craché à mesure qu’elle accélère le pas. Les talons qui claquent auraient pu l’annoncer si l’impudent avait eu l’ouïe fine, mais il semble plus occupé par sa future victime qui étouffe presque. Dommage pour lui, tant mieux pour la jeune femme, parce que Sinead peut rapidement l’atteindre.
Le poinçon, pressé contre le dos du type, est rapidement accompagné de la voix glaciale de la rouquine qui lui intime impérialement : « Tu la lâches, ou je te troue de part en part. » À ces mots, en prévision de la lutte qui peut s’ensuivre, Nemhain s’éveille et plonge l’humain dans l’épouvante, en faisant ressortir toutes ces pensées dérangeantes qu’on lie à la guerre, flots de sang, victimes armées, bris d’os, et les ténèbres de la mort à venir. L’assaillant lâche prise sur sa proie et finit cloué au sol en quelques secondes, le genou de Sinead qui lui écrase la nuque et le poinçon au niveau de son tympan. « J’aime pas me répéter, gros con, c’est pas la première fois que j’te pince. » La terreur cloue le mec au sol tandis que Reed referme le couteau suisse dans une poche de sa veste en cuir, se relève et replace ses cheveux correctement, puis pose son regard sur la petite chose qu’elle a tiré des pattes du grand méchant loup.

« J’lui avais dit que si je le reprenais à faire ça, j’le saignais comme un porc… C’est ça, non, Dennis, c’que j’avais dit ?, interroge-t-elle le connard qui semble figé au sol et écarquille les yeux d’horreur. Hm ? Oh, shit, vla qu’il est tétanisé. Bon. » Elle hausse les épaules et reviens à la jeunette. « Tu vas peut-être vouloir regarder ailleurs, deux secondes, le temps que je m’en occupe… Si je fais rien, les autres vont croire que j’me suis ramollie et vont reprendre leurs conneries avec les nanas. » Accroupie, Reed pose son étui par terre et ouvre le double-fond. Elle en sort une paire de gants, qu’elle met sans se presser, jetant par moments un coup d’œil au dessus de son épaule pour vérifier que ledit Dennis est bien là où il doit être. Puis, une fois que c’est fait, elle se relève, avec un pistolet dans la main droite, et commence à enlever le cran de sûreté, avant de se raviser… « Attends, tu veux ptet le faire, en fait, non ? », demande-t-elle à l’inconnue, tout en désignant l’agresseur et en tournant le flingue, la crosse vers la gamine. Que la jeune femme prenne ou non l’arme, Dennis est mal barré.
Oh, Sin n’est pas forcément partie pour le tuer, quand même. Un mort, comme ça, dans le district industriel, ça pourrait être mauvais pour les affaires. Non, une petite balle dans la rotule, ça devrait être suffisant, mais bon… Le choix est désormais laissé à celle qui doit tout juste être arrivée à Arcadia.
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