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and then there were none. (wanda)

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and then there were none. (wanda) - Ven 6 Avr - 4:38



and then there were none.



S'esbigner du sépulcre nuptial par les absences et prétextes que couardise fomente est devenu un art pour lequel Viktor est virtuose. Voyage d'affaires est sa rengaine favorite qui, tantôt, n'est que pure vérité, tantôt, qu'un mensonge de plus amoncelé sur les ruines du couple. Mille fois les motels vermoulus, mille fois les nuits blanches à l'hôpital, l'esseulement volontiers, la chasteté pourquoi pas ! Il quémande supplices plutôt que de devoir la côtoyer elle, avec ses mots en surins et son cœur en hiver, que plus aucun feu ne parvient à accourcir, que nul caresse, regard ou aveu ne réussissent à ranimer. De tous les cadavres qu'il côtoie dans son quotidien, Wanda est la pire. S'il a certes brûlé pour elle dans le passé, il en accuse ses jeunes années lors desquels la moindre étincelle devenait brasier dans les vastes champs de l'enfance, où n'étaient autorisées que foucades et utopies sous un chaud soleil de passions. Aujourd'hui, le tandem se regarde en chiens de faïence sur les vestiges de leur union, dans un frimas si intense que tout vivote péniblement à coup de fallacieuses apparences, et c'est avec tant d'efforts qu'ils se tiennent en aversion, qu'ils en oublient avoir aimé, et qu'ils sont peut-être encore aptes d'amour.

Nonobstant tout ce venin en son sien palpitant, Viktor revient à la maison. Aligne guibolles autant que faire se peut jusque dans leur chambre, qu'il n'aura pas visitée depuis plus d'une semaine déjà. Calots vitreux, gueule pendante, toujours cette sale dégaine qui dénonce un trop de gnôle dans le sang ; cet état bien éméché qu'il affiche à sa femme à son arrivée est synonyme maintenant de déplorable routine nocturne. Il s'assied bruyamment sur le rebord du lit, sans craindre de déranger sa moitié dont il a deviné les courbes à travers le voile opaque de ténèbres. Si la tête lui tourne atrocement, ce n'est que mal minime comparativement à tout ce bagage d'angoisses qu'il se trimarde depuis la foudre, et qu'il a l'intention de déposer ici même pour le partager avec elle. La faute à l'alcool, qu'il dira demain, quand il apprendra ses velléités de confidences d'ores et déjà vouées à l'échec, Wanda n'ayant depuis longtemps plus aucune esgourde à lui tendre, plus aucune paluche à lui prêter, plus aucun dictame à lui prodiguer. « Oh, est-ce que je t'ai réveillée ? » qu'il marmotte tout bas, sans vraiment vérifier qu'elle était bel et bien réveillée. « Je suis désolé si je t'ai réveillé. rajoute-t-il, le timbre englué par les flots de spiritueux, aussi navré qu'un pigeon ayant pris une statue pour chiottes. Mais je t'avoue que ça fait mon bonheur. J'avais besoin de compagnie. »

Oui, d'un zeste de compagnie pour le Viktor, aussi puante soit-elle.
Parce que cette nuit, Viktor ne veut pas être seul.
Cette nuit, Viktor a peur d'être seul.

Un soupir s'échoue à l'orée des lippes, puis Viktor, de se coucher aux flancs de son odieuse reine. À la fois si près et si loin, il a l'impression, nectar aidant, qu'il y a gouffre entre eux d'eux, ce même si le lit ne permet pas tant de distance. Proximité suffisante pour que les relents d'alcool chatouillent naseaux et plombe l'air, l'ivrogne se dénonce lamentablement. Les menottes se rejoignent avec précaution sur le poitrail, et derechef, un soupir s'esbigne de l'étau des lèvres. Une éternité de silence est alors donnée en sacrifice à la coupole du temps, puis, enfin, c'est le même qui dérange, d'une voix aussi morte que ses sens : « Comment a été ta semaine ? » Exceptionnelle, banale, mais ô combien essentielle comme question. Parce que peu lui chaut sa réponse, tout ce que le misérable hère désire – en vain, s'entend-t-on car, dans ce frimas si intense, les espoirs ne font jamais long feu, c'est qu'on lui retourne la question, c'est qu'on lui tende l'oreille, c'est qu'on lui présente une solution...
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and then there were none. (wanda) - Mar 10 Avr - 9:23

and then there were none.

Abysses qui l'ensevelissent, ténèbres qui l'enterrent. Cavité logée au creux de ses seins qui l'aspire et l'emporte au loin. Le néant prend l'apparence d'une boursouflure sur son cœur. Un vide qui s'empiffre de son désarroi et de ses espoirs vains. Un vide qu'elle méprise jusqu'à l'agonie, emportée par l'obscurité. La créature ébène est inhumée par un voile noir ; crépuscule qui défile à l'horizon. Les entrailles sont tordues par l'angoisse, par la solitude qu'elle côtoie depuis des années. Décennies de misère à construire une tanière dans laquelle se morfondre. Exil du mari dédaigneux, de la femme affreuse. De caresses et de tendresse, il n'y a plus qu'un désert. Un vide immense dans lequel elle sème sa silhouette. La caboche écrasée sous les remords, les regrets éclatant au faciès. C'est la tempête qui fait rage. C'est une vie de mirages. Illusions bercées par l'enfant né, par quelques paroles soufflées. Un énième bien-aimé pour combler ses nuits asphyxiées.

Vague à l'âme, les lippes se serrent, se tordent en une infâme grimace lorsque la femme ressent sa présence. L'époux maudit est de retour au bercail après avoir vagabondé de ci et là. Arrogant traître, cavalier noir, le mari se glisse dans les ténèbres. La divine demeure immobile, figée par l'amertume entassée. « Oh, est-ce que je t'ai réveillée ? Je suis désolé si je t'ai réveillé. Mais je t'avoue que ça fait mon bonheur. J'avais besoin de compagnie. » qu'il ose murmurer d'une voix suave. Le timbre est exécrable, hurle à la violence d'une femme en proie au désespoir. Paralysée, la vipère reste silencieuse. Elle espère que la silhouette reculera, retournera dans son terrier et ne reviendra jamais. Elle espère la solitude éternelle, l'errance perpétuelle pour une âme en peine. Un silence assourdissant, rythmé par le palpitant qui s'agite. Une accalmie passagère. Le calme avant la tempête.

Le corps s'invite sous les draps. Léger tremblement qui s'échappe de la sombre femme. Fébrile, le tressaillement se fige lorsque l'époux fait mine de sympathie. « Comment a été ta semaine ? » Nausées qui grimpent, un besoin immonde de lui cracher à la gueule. L'intérêt porté est mascarade ; comédie criarde qui l'agace. Lentement, le serpent sort de sa cachette. Les draps crasseux caressent la chair lorsqu'elle se tourne. Dans la pénombre, tout n'est qu'esquisse. Elle détecte pourtant l'agonie du mariage. Un énième naufrage dans l'océan d'amertume qu'est la pathétique existence. La carcasse se fige, le ventre dressé vers un plafond de bois. L'œillade cherche vainement un quelque chose pour s'ancrer dans l'obscurité. Le regard carapate loin du fuyard d'époux. « Calme, Viktor. » Pause pour appuyer le timbre tragique de la voix grave. Fausseté des paroles qu'elle ne murmure que pour sauver les apparences et faire plaisir au piètre mari. « Tu le saurais, si t'avais été présent. » Festivité des reproches ouverte, la chimère espère un silence pour faire cesser la comédie. Les pognes serrent les draps lorsqu'elle se tourne à nouveau pour étaler le dos au conjoint mal-aimant.
 
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