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Gods & Monsters

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Gods & Monsters - Dim 8 Avr - 22:29

Gods & Monsters
Aislinn O'Reilly ∞ Echo Nightingale


Si des chercheurs devaient un jour identifier le manque comme un bruit, Echo restait persuadée qu'ils parviendraient à une conclusion glaçante ; le manque, l'affreux, le viscéral, ressemblerait à des ongles jaunes coulant et crissant sur un tableau noir au cœur d'une école abandonnée. Un bruit strident, oppressant, qui vous restait dans le crâne, qui vous pétait les tympans même quand le silence reprenait ses droits. Un bruit qu'on n'oubliait pas, qui revenait toujours à notre bon souvenir, indélogeable parasite logé au creux des pensées les plus noires. L'école, c'était pour l'image, la figure de style ; le tableau pouvait bien se trouver sur la lune qu'il produirait les mêmes sons détestables qui poussaient toujours Echo dans ses retranchements les plus sombres.

Ce soir, le son se faisait assourdissant, ça grinçait au creux de ses oreilles, ça tordait son ventre, une sueur glacée coulait le long de ses vertèbres, la chair de poule dressait le couvert sur sa peau, et tout éveillait en elle cette frustration béante, cette colère glacée qu'elle peinait à garder sous contrôle. Elle froissait le plastique sous ses doigts en portant la bouteille d'eau à ses lèvres, s'éclaboussait le menton et la gorge, et tempêtait alors contre le monde entier. La fourchette glissait d'entre ses doigts moites et claquait contre l'assiette, trop fort que ça en réveillait la migraine, et l'univers tout entier devenait un endroit exécrable. La connexion s'inspirait des trains, prenait son temps, et l'information devenait soudain tellement longue à lui parvenir qu'elle rêvait de voir brûler l'inventeur de ces fichus machines électroniques.

Dans cet état de manque, le diable se dissimulait bel et bien dans les détails, et tout, tout, la faisait vriller comme une toupie sous les doigts agiles d'un gosse des bas quartiers. Se concentrer devenait alors un défi, une provocation, à laquelle elle se devait de répondre mais qui nécessitait tous les efforts du monde. Et une énergie qui s'épuisait, qui s'évaporait, petit à petit, la laissant exsangue et tremblante.

Elle avait vaguement tenté de cacher sa condition fébrile, moins par fierté que pour l'image de son cabinet. Une détective junkie, c'était pas bon pour les affaires. Et si elle avait accepté qu'Aislinn O'Reilly soit au parfum, c'était uniquement parce qu'elle lui fournissait ses meilleures doses. Vaguement, parce qu'on cachait jamais vraiment à un dealer les affres apportées par ce qu'il vous vendait. Un peu de fond teint pour rehausser la pâleur, un truc qu'elle avait piqué à un magasin bas de gamme quand elle avait dix-sept ans, une touche de crayon noir sous les yeux pour diminuer maladroitement les cernes violacées. Deux douches brûlantes pour réchauffer sa peau, son âme et ses pensées. Comme si je pouvais la berner.

Echo souleva lentement la tête, porta les yeux vers les étoiles que tentaient vainement de dissimuler quelques lambeaux de nuages mâchés par le vent. Une nuit fraîche, une nuit exquise ; lèvres entrouvertes, elle avala une longue bouffée de courage dans l'atmosphère humide, puis se résolut à frapper du poing contre le battant. Elle n'eut pas à attendre longtemps pour que la porte grince et lui révèle sa cliente.

Elle hocha la tête, silencieuse salutation, et n'attendit pas qu'elle l'invite pour s'imposer ; elle entra dans la petite boutique, saluée par les nombreux parfums volages des plantes cultivées par la O'Reilly, et se dirigea vers un comptoir en bois. « Charmante boutique. », commenta laconiquement la blonde. Peut-être aurait-elle pu y mettre plus de cœur un autre soir, parce qu'elle le pensait, l'Emerald Green proposait un savoureux étalage dans un écrin de verdure et de boiserie qui vous procurait une bouffée d'air frais en pleine mégalopole bétonnée, et ça, c'était vraiment top. Mais pas aujourd'hui. Pas maintenant. Elle ne voulait pas perdre de temps en politesses futiles.

Elle sortit un dossier de sa sacoche en cuir et le jeta sur le bureau improvisé. « J'ai ce que vous m'aviez demandé sur votre harceleur en culotte courte. ». Tout en éparpillant sur le bois une trentaine de photographies, prise à différents moments, lors de diverses rencontres, Echo présenta le stalker. « Son nom est Chase Ulibarri. 32 ans, pas de mariage en vue, ni de gosses assumés ou d'accidents dissimulés. Il est architecte, son truc, c'est de construire ces espèces de tours placardés de fenêtres. ». Vraiment laides, écrasantes, se manqua-t-elle de rajouter, avant de continuer : « Sous ses airs de mec bien comme il faut, il fréquente tout un tas de personnes. Il a pas beaucoup de retenu le garçon, il découche pas mal, butine femme et homme, favorise les appartements qui ne sont pas le sien ou les hôtels plus ou moins minables. La dernière rencontre en date, c'est avec lui. ». Elle dégagea un lot de photos sous les décombres de papier glacé et pointa du doigt un type musclé aux airs ombrageux. « Un type du nom de McNamara. ». Elle possédait également le nom de toutes les autres personnes que le harceleur avait fréquenté et elle n'était pas contre creuser de leur côté, si en échange, on continuait de lui fournir de quoi combler son addiction.

« Ulibarri est... ». Elle marqua une pause, le regard trouble, ne sachant pas comment amener ce qu'elle comptait lui dire. « … un peu étrange, il dégage ce truc, je ne saurais pas comment l'expliquer. ». Elle avait déjà ressenti ça, quelques fois. Quand elle voulait percer quelqu'un à jour, qu'elle plantait ses prunelles à l'arrière de son crâne, que son cerveau se mettait en branle et qu'elle se perdait, quelque part entre sa conscience et son inconscience ; c'était comme un coup de jus, de l'électricité qui bourdonnait sous sa poitrine, et des certitudes jaillissaient alors de ses lèvres, bribes de caractère, de traits significatifs, dont elle aurait dû tout ignorer mais qu'elle devinait. Au début, elle avait simplement cru à un hasard ou à une arrogance de sa part – on ne connaissait pas quelques brins de personnalité d'un homme simplement en le dévisageant – mais elle avait eu raison. Et elle s'était peut-être dit que ça avait à voir avec son talent, ce truc qu'elle ne comprenait mais qui lui permettait de manipuler les autres à sa guise. Peut-être.

« C'est comme s'il se battait avec lui-même, il y a cette dualité étrange en lui, il y a un débat permanent entre quelqu'un de confiant et un autre, qui ne s'aime pas beaucoup. ». Elle braqua enfin son regard dans celui qu'elle s'était exercé à ignorer jusque-là et dévisagea attentivement la belle empoisonneuse, le crin flamboyant, la silhouette élancée, les pupilles étrangement douces. Elle détourna les yeux à nouveau, incapable d'affronter le marché qu'elles avaient conclu, la gorge nouée par la honte. T'es tombée bien bas, gamine. Vendre tes services comme une catin désabusée pour continuer de planer, c'est du grand toi. Elle déglutit, difficilement, puis la prévint : « C'est une impression mais ce gars est probablement schyzo ou atteint d'un trouble quelconque, même si ses dossiers médicaux sont clean. Vous devriez faire attention. Ils ne sont pas dangereux s'ils sont traités correctement, mais parfois, une crise peut mal tourner. Surtout s'il nourrit une obsession envers vous. ».

Glissant une mèche encombrante derrière son oreille, elle haussa une épaule, et conclut un brin sèchement : « J'aurais aimé vous amener des nouvelles plus réjouissantes, mais voilà ce qu'il en est. À votre tour d'honorer notre marché. ».


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Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2258
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : Gods & Monsters Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
Gods & Monsters U7zg

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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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Gods & Monsters - Dim 15 Avr - 18:38

Gods & Monsters

echo nightingale & aislinn o'reilly

jessica chastainLa porte de l’arrière boutique se referme discrètement sur la silhouette dissimulée dans l’ombre. Malgré l’obscurité, cette dernière s’avance sereinement dans le domaine dont elle connaît tous les recoins. Pas besoin de lumière jusqu’à temps d’avoir atteint l'autre bout de la pièce, à distance raisonnable. Elle est chez elle, si bien que l’endroit ne semble pas moins qu’une extension pure et simple de sa demeure personnelle. Jusque dans l’apparence et le décor, les matériaux utilisés, et les fragrances qui comblent l’atmosphère revigorante.

Sortie récupérer son dîner commandé, la sylphide dépose un sac en papier brûlant sur la surface aseptisée qui accueille habituellement les cafés, collations, et parfois déjeuners de tous ses employés. La fumée et le parfum qui s’en dégagent lui donnent faim. C’est thaï, ça change un peu de chez Mooyah et des repas traditionnels. Manger n’est pas un plaisir qui l’exalte d’ordinaire, mais devant la fringale, elle n’est pas plus épargnée qu’un autre.

Elle s’installe, reposant ses membres endoloris pour la première fois de sa longue journée de travail. Ses doigts s’efforcent de masser les poignets engourdis, et quelques étirements rapides précédent sa première prise de nourriture depuis qu’elle s’est levée. Elle savoure, chaque bouchée, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à dévorer. En solitaire et en silence, le rituel de la soirée s’achève, par un bureau débarrassé minutieusement et un café fumant. Noir tourbillonnant entre ses mains recroquevillées autour du gobelet ardent. Elle attend, en vérité, la promesse d’une visite qui la tient en haleine depuis la veille au soir.

Elle a hâte de savoir ce qui l’attend. Ce que la blonde engagée quelques semaines plus tôt a de si étonnant à lui apprendre aux conclusions de son enquête. Si cette dernière lui a promis quelques révélations intéressantes, elle ne sait rien encore de la finalité de ses recherches. Et ses sentiments se partagent tour à tour l'inquiétude de découvrir une vérité peu agréable et le soulagement de se savoir bientôt fixée sur la question. La question du jeune homme aimable et insistant qui justement se trouve être l’objet de cet échange de prestations.
Les interrogations à son sujet se font légion depuis que ses entrées à la boutique sont récurrentes. Souvent étranges, dénuées d’objectif précis et malaisantes pour celle qui n’est plus habituée à se faire courtiser depuis longtemps. Elle ne peut pas dire que l’homme aux boucles brunes soit pénible ou agressif à ses côtés. Et c’est bien là tout le problème. L’incompréhension qu’il suscite et qu’elle ne sait percer à jour en dépit de sa perspicacité habituelle. Il pourrait lui vouloir bien des choses, et c’est là que sa méfiance inéducable rentre en jeu.

Déjà tard, la rouquine retient la manche de son blazer sur son avant bras livide. Elle contemple le cadran timide qui surplombe les lianes en or blanc entourant son poignet. Un bijou de valeur et de coeur qui ne la quitte jamais, la belladone enroulée sur sa chair à la place de l’alliance dont elle s’est définitivement séparée.  
La boisson terminée, le godet est lancé sans ménagement dans la corbeille et la patronne se redresse, prête à accueillir bientôt son invitée. Le bruit de ses talons discrets résonne sur le plancher feutré de la pièce principale, dont elle s’apprête à déverrouiller l’entrée. Ponctuelle, car à peine a-t-elle regagné son comptoir que la porte est poussée, le carillon vibrant de sa douce mélopée.  

« Bonsoir ». C’est un salut poli qui réceptionne la détective en attendant qu’elle la rejoigne. Le compliment est apprécié, relevé par un sourire imperceptible mais l’impatience est telle que la divine n’a pas le coeur d’échanger sur des banalités d’usage. Sa vis-à-vis non plus, semble-t-il, et cela tombe bien. Le discours est lancé sitôt que les dossiers s’entassent et s’éparpillent sur le bois verni. Elle suit, avec attention, les informations qui s’enchaînent et les révélations qui coulent de sa langue hyperactive. Elle note, mentalement, le regard concentré sur le rapport papier qu’on lui livre à l’oral et les éléments annexes qu’on évoque à mesure. Tout à la fois, elle ne peut s’empêcher de remarquer le ton et l’attitude curieusement différents de l’interlocutrice avec laquelle pourtant elle a déjà plusieurs fois échangé. Quelque chose ne va pas, lui murmure son instinct qu’elle préfère ignorer. Elle balaie ce constat, y reviendra plus tard.

« Bien… c’est déjà peu rassurant ». Elle évoque les premiers résultats de l’investigation. Un garçon un peu volage, en soi, ça n’a rien d’alarmant. Un garçon volage qui lui tourne autour, c’est déjà plus inquiétant. Pas tellement pour ce qu’il pourrait lui faire mais surtout pour ce qu’il pourrait être. Pourtant, elle n’a jamais décelé sur lui l’aura brillante qui berce la silhouette de ses semblables. A l’image de celle qui justement, se tient sous ses yeux à l’instant.

La suite... La suite est un gouffre d’incompréhension et de questions supplémentaires qui la percute de plein fouet. Dans lequel elle se perd, avalée par le doute et la stupéfaction.
« La dernière rencontre en date, c'est avec lui. Un type du nom de McNamara ». L’annonce se joue en boucle dans son esprit confus. Elle l’aurait reconnu entre mille sur la photographie si son identité n’avait pas été trahie. Ses doigts l’effleurent à peine, le papier glacé sur lequel les traits ancrés dans sa mémoire se dessinent. Liam. Comment, pourquoi ? Elle ne sait que penser, mais la révélation occupe toute sa réflexion. Si bien que les informations additionnelles et les recommandations qui suivent sont tout juste écoutées, rangées pour plus tard en attendant d’avoir pu digérer celle-ci.    

« Il a l’air… il l’air tendu ». Elle parle de lui, le gaillard ténébreux qu’elle désigne d’un geste évasif. Elle l’observe avec insistance, passant en revue tous les clichés de la scène comme si elle cherchait l’approbation de la professionnelle. Ou peut-être est-ce une façon de se rassurer elle sur ce qu’elle pense entrevoir de ces preuves. « Vous avez pu entendre leur conversation ? » Bien sûr que non. Elle se risque tout de même à poser la question. « Ils ne semblent pas en bons termes... » Elle connaît un peu trop l’irlandais et ses comportements pour pouvoir l’affirmer. « Comment se sont-ils quittés ? » Sa curiosité l’emporte définitivement sur son impassibilité courante. Elle veut tellement comprendre, tellement savoir. « Et ces photos, quand est-ce que vous les avez prises exactement ? »

Beaucoup trop de zones d’ombre à éclaircir et l’interrogatoire qui n’en finit plus semble déplaire à celle qui en est la victime. A celle qui s’impatiente, et qui réclame son .

Les prunelles azurées de la rouquine s’arriment alors à leurs jumelles. Elle s’attardent sur le visage parfait dont les expressions trahissent pourtant le mal-être intérieur de sa propriétaire. C’est là seulement qu’O’Reilly fait le lien, entre les oeillades furtives, les mimiques exagérées, les conduites un peu gauches et tremblantes. Le miroir d’illusion se brise sous l’oeil vif de la fabricante qui connaît trop les effets de ses remèdes et plus particulièrement du manque.

« Une seconde ». Après un long silence, voilà qu’elle cède à la demande. Car ce n’est pas son rôle de sermonner ceux qu’elle fournit. Même si la morale bringuebalante qu’elle nourrit la torture autant que l’absence de substance démolit la droguée. Elle s’échappe un instant, jusqu’à l’arrière-boutique, puis son bureau privé. Elle en revient presque aussitôt tenant entre ses doigts le produit soigneusement empaqueté. Revenue au comptoir, elle tourne le dos à celle qui la dévore des yeux pour farfouiller dans les nombreux tiroirs occupant tout un pan du mur. Elle remplit un sachet de mélange, herbes et fleurs séchées, qu’elle noue délicatement d’un ruban parme. Le et le surplus sont masqués sous ses mains, tenues à plat sur le comptoir.

« A prendre en infusion, pour estomper l’effet du manque ». L’explication est lâchée sans détour, la dose et le joli pochon improvisé poussés fermement en direction de celle à qui ils sont tous les deux destinés.

« Maintenant, vous répondez à mes questions ? »

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Gods & Monsters - Mar 24 Avr - 22:48

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Aislinn O'Reilly ∞ Echo Nightingale


L'impression persistait, celle d'évoluer en-dehors de son propre corps, celle où le manque, entité brumeuse, imposante, remplaçait Echo à l'intérieur de sa propre peau, cousu à son squelette en un patchwork macabre d'os tissé et de besoin froissé. Et tandis qu'elle dressait le portrait de l'homme dont Aislinn ne parvenait à se débarrasser, sa patience s'émoussait, la sensation de frottement sur ses nerfs à vifs s'accentuait, et les paroles devenaient lourdes, trop longues. Elle avait hâte que son rapport prenne fin, que sa bouche se taise, et qu'Aislinn la paye. Elle ne pensait plus qu'à ça, engloutie toute entière par la pensée avide.

« Il a l’air… il l’air tendu ». Pas plus que toi en ce moment. Ce fut probablement cette tension crispée qui s'enroulait autour du corps d'Aislinn comme les bandeaux d'une momie, qui l'arrêta plutôt que les paroles qu'elle lâcha, mine de rien. Toutes deux baissèrent les yeux sur les dernières photographies qu'elle avait étalées. L'homme brun, le colosse, c'était à lui qu'elle s'intéressait à présent. Bien plus qu'à l'autre, qu'au vrai problème. Et Echo comprit. « Vous le connaissez. », murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour la femme. Elle ne demandait pas, elle affirmait. C'était une vérité qui se lisait dans les iris troublés, dans les mouvements de poignets hésitants, dans tout ce qu'Aislinn taisait, mais qui s'exprimait clairement sur son visage. Le choc la changeait en un livre ouvert, duquel Echo pouvait grappiller quelques informations ci et là. Et celle qui lui revenait clairement, sans qu'aucun doute ne la plombe, c'était qu'Aislinn O'Reilly avait des connexions avec le colosse. Peut-être même de solides connexions.

« Vous avez pu entendre leur conversation ? ». Echo secoua la tête. Négatif, sergent. « Non, malheureusement, ils n'auraient pas pu me manquer si je m'étais approchée. ». Mais Aislinn n'entendait déjà plus, pas vraiment du moins, toute son attention capturée par le regard acier cristallisé dans le papier glacé. « Ils ne semblent pas en bons termes... ». Doux euphémisme. L'un toisait l'autre, et l'autre en question se ratatinait au fur et à mesure, une honte certaine dans sa posture, une gêne aussi. « Ils ne le sont pas », assura Echo, avant d'ajouter ; « Et assurément, ce n'était pas la première fois qu'ils se voyaient. ». Pas de rencontre fortuite entre M. U. e M. N., peut-être juste des retrouvailles non-programmées et visiblement peu désirées. Voilà l'évidence redoutée, le mystère esquissé. Quelle histoire rassemblait entre ses pages le colosse et le coureur de jupons ? Elle n'en savait strictement rien mais elle pressentait que la lecture se révélerait fort intéressante, si jamais elle parvenait à réunir les pièces manquantes au puzzle.

« Comment se sont-ils quittés ? ». Mais voilà qu'Echo décrochait à son tour, rattrapée par la pensée-vide, que le manque caractérisait. Elle avait donné les informations ; où se trouvait ce qui lui était dû ? Elle voulait sentir le poids de son addiction contre sa paume, brûler sa peau, l'observer de ses yeux troubles pour s'assurer que le soulagement viendrait bel et bien après cette dernière séance avec sa cliente. Le mutisme brutal parla mieux que cent mots et Aislinn reçut le message cinq sur cinq. « Une seconde. ». La crinière de feu s'éclipsa, disparut, et les secondes se changèrent en heures – sous son crâne, il pleuvait des hypothèses macabres, c'était l'apocalypse des et si, et celle qui revenait sans cesse, comme si son cerveau jouait un vieux vinyle rayé, c'était la plus terrible d'entre elles ; et si Aislinn O'Reilly ne revenait pas ? Elle pourrait avoir menti, l'avoir trompée. Ce n'est pas son genre, hurlait la conscience. C'est le genre de tout le monde, répondait la fille qui avait grandi dans la rue.

Mais Aislinn revint, la pâleur diaphane de son joli minois encadré par la même flamme éclatante, et elle lui tendit l'addictive préparation, toute enrubannée, comme si la demoiselle lui faisait un cadeau. Un cadeau empoisonné que je repaye en lui donnant de mon temps. Mais le minable de sa situation s'éclipsa quand le soulagement frappa.

Découvrir ce petit pochon d'herbes brunes et vertes, pour elle, c'était comme trouver un oasis, un vrai, un tangible, gorgé d'eau et recouvert de verdure, après des mois de traversée solitaire dans le désert ; on a les lèvres sèches, le manque qui vous vrille l'estomac, le cœur bat à vos tempes, sur votre langue, mais vous êtes enfin tombé sur le remède. Petit miracle qui mettra fin à la douleur, en en provoquant une nouvelle, une qui va tenir sur la durée et qui va vous saccager petit à petit le cerveau, les poumons, et peut-être même bien quelques autres organes tout aussi appétissants.

« A prendre en infusion, pour estomper l’effet du manque ». Aujourd'hui, comme toujours avec la talentueuse Aislinn, la misère se présentait sous son plus bel apparat – une infusion, comme un thé, rien de bien nocif, non ? – et Echo tendait les bras vers elle comme une affamée. Réfutant silencieusement l'usage du verbe « estomper », parce qu'elle ne voulait pas l'entendre, qu'elle ne voulait pas l'intégrer. La drogue comblerait tout, ça la réparerait de l'intérieur, et ça ne s'arrêterait plus. Une rêveuse. Le mot craché par Alcide Bellandi la gifla et elle ne put que lui donner raison, cette fois.

« Maintenant, vous répondez à mes questions ? ». Elle releva des yeux enfumés, et quelque chose tapa au fond de sa conscience. Ah oui, l'accord. Comment cette histoire s'est terminée. Souviens-toi. Étrangement, pas très bien. Chase Ulibarri semblait séduire les foules comme un charmeur de serpent, sa voix, douce mélopée incitant à la confiance, à l'intimité. De tous ceux et toutes celles au bras desquels il était sorti, aucun n'avait eu l'air chagriné ou furieux, bien au contraire. Sauf McNamara. Même à l'écart d'eux, dissimulée par les hauts taillis que la mairie avait dû oublier de tailler, elle avait pu deviner la tension qui exsudait de leurs peaux comme un brouillard toxique. Elle gravait leurs traits, profondément, imprégnait leurs gestes fébriles ou tendus, pinçait les lèvres lorsque les mots ne sortaient plus. Peut-être que le charme des boucles sombres et de la peau olive avait lui-même ses propres limites et que le colosse au regard chargé d'éclairs se trouvait définitivement hors d'atteinte.

« Comme deux vieux amis en froid », répondit-elle finalement, quoique le terme amis ne soit peut-être pas le plus exact, « ils m'ont donné l'impression d'un lien brisé, d'une connexion rompue. ». Elle fronça les sourcils, de nouveau en proie aux impressions et aux sensations abstraites qui n'arrêtaient pas de la poursuivre depuis quelques temps. Ce n'était pas professionnel mais quelque part, elle faisait confiance à ces informations. Elle finit par hausser les épaules. « Il est arrivé un truc et le plus grand des deux, ça ne lui a pas plu. », précisa-t-elle en pointant McNamara du doigt. Quant à savoir ce qu'était le truc, peut-être qu'Aislinn aurait dû l'engager plus tôt, car elle était clairement arrivée trop tard pour chopper cette information.

« Vous pensez que ce McNamara est connecté avec les visites à répétition de Chase Ulibarri ? », demanda-t-elle soudain, sans pouvoir s'en empêcher. Elle ne disait pas qu'il en était l'instigateur, mais peut-être qu'il pouvait être lié. Cette réponse, cette fois, c'était Aislinn qui la détenait.


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la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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Gods & Monsters - Dim 6 Mai - 0:51

gods and monsters.

echo nightingale & aislinn o'reilly.


La sylphide toise sa benjamine d’une hauteur toute relative. Elle ne juge pas, se l’interdit, mais elle en a tout l’air. C’est ainsi. La demoiselle fait partie des rares à pouvoir s'approvisionner à cette source intarissable que la rousse a fait naître depuis son retour en ville. Une occupation conservée secrète, hormis pour les rois et les princes d’Arcadia. L’enquêtrice avait découvert - n’était-ce pas son métier ?, s’était risquée à demander, et sans trop réfléchir, l’empoisonneuse avait dit oui. En échange de l’enquête et surtout d’un travail rigoureux. Elle aurait eu bien les moyens de payer autrement mais s’était dit que cette rétribution ferait probablement naître une autre forme de motivation. Un peu plus véhémente. Et ce, bien qu’elle se refusait à traiter d’ordinaire avec des gens aux sens biaisés par l’alcool ou la drogue. Elle était l’Exception.

Elle la contemple longtemps, dans ce silence qui lui pèse tant sa gorge la brûle de questions. Cette impatience qui ne lui ressemble pas, immiscée dans ses veines tel un poison, grimpe à ses tempes pour en dessiner les contours. Elle respire un peu fort. Les ongles crissent sur les clichés éparpillés. La mâchoire se crispe à son tour. Et puis, la blonde finit par s’exprimer.

Mais rien de ce qui s’écoule de ses lippes ne suffit à combler le manque de vérité. Certes, elle vient corroborer le froid, la relation hostile notable entre les deux. Quant à ce qui a pu ou non se dérouler entre eux, l’herboriste n’en a pas la moindre idée. Peut-être Éamonn avait-il flairé le danger avant elle ? Elle se trouve un peu présomptueuse de le penser, mais elle le sait malgré tout prompt à vouloir la protéger. Il lui a déjà répété cent fois depuis qu’ils se sont retrouvés, qu’il ferait son possible pour la préserver. Et si il n’a jamais été témoin des entrevues passées entre elle et l’éphèbe basané, peut-être sait-il quelque chose. Quelque chose qu’elle ignore et meurt d’envie de lui demander. Au point d’extirper brusquement le téléphone de la poche latérale de son jean, et de fouiller son répertoire avec l’idée obsessionnelle de le contacter sur le champ.

Et puis elle se ravise, de nouvelles hypothèses faisant lentement leur chemin. Elle songe, les yeux rivés sur le cadran, déviant sur les photographies. Interrogeant finalement le regard de sa vis-à-vis. Et si… Et si leur relation n’avait pas toujours été conflictuelle ? Elle brasse les mots jetés un peu plus tôt par la détective. Ceux qui reviennent en flèche, dotés soudain d’une importance qui paraît capitale. Deux vieux amis en froid. Un lien brisé, une connexion rompue. Ça tourne en boucle dans la cervelle agressée. Elle imagine ce qu’elle n’aurait jamais pensé si on ne lui avait pas mis la puce à l’oreille. Et le cellulaire est rudement propulsé sur le comptoir, toute attention abandonnée. Éamonn et lui, peut-être… ?

Ca lui semble insensé. Et c’est alors que se place en lumière leur dernier rendez-vous. Violent comme jamais auparavant. Terrible car elle avait failli le perdre. Il s’était montré rigide, distant, à des lieues de son comportement habituel. Il était presque saoul et lui avait confessé un tourment. Sans s'épancher sur les détails. Elle l’avait trouvé mal, mais n’avait pas cherché à en découvrir davantage. Tout simplement car cela lui avait paru affreusement déplacé. Qu’elle ne pouvait s’autoriser pareille curiosité.

« Je… je n’en ai pas la moindre idée ». Ce dont elle est certaine, c’est qu’elle ne sait plus rien. Le mal-être de l’irlandais pouvait bien concorder avec ce troublant tête à tête. En attestait la date imprimée discrètement sur les clichés. « Je ne sais plus, à vrai dire ». Les sourcils se froncent, elle est déconcentrée. Et puis elle se reprend. Pour reconduire le fil de la discussion inachevée. A deux, l’histoire a plus de chance de se voir démêlée.

« Non ». Elle finit par trancher. Par refuser de croire qu’il puisse être l’instigateur de ces visites réitérées. « Peut-être qu’ils ont une histoire commune. Ca m’étonnerait beaucoup, mais on ne connaît pas toujours les gens aussi bien qu’on le croit ». L’évidence qui sonne comme un glas. Une pointe d’amertume dans la voix. « Mais je doute sincèrement que leur conflit ait un lien avec moi ». Elle replace une mèche fauve derrière son oreille, un brin désespérée par ce puzzle qu’elle n’arrive pas à reformer. « A moins… » Elle réfléchit longtemps. Ses doigts s’égarent sur les images de la toute première pellicule. « A moins qu’Éamonn ait découvert quelque chose à son sujet ». Quelque chose qui aurait pu lui déplaire.

Et c’est vrai, qu’ils évoluent tous dans un monde un peu étrange. Un univers qu’elle-même a peu conscience de voir se dérober. Car elle y a toujours plus ou moins trouvé sa place, saisi le sens des réincarnations et constaté rapidement sa véritable identité. Ce ne sont pas des choses qu’on évoque librement. Ce sont des choses que l’on sait et qu’on tait la plupart du temps. En attendant que l’un et l’autre se révèlent au courant de ce qu’ils sont vraiment...  

« Vous êtes certaine que vous ne savez rien de plus à son propos ? » Elle coule une œillade insistante à l’intention de l’invitée. Elle se fait presque intimidante, avec ses prunelles assombries et ses lèvres pincées. Elle veut lui faire comprendre qu’elle peut tout entendre. Que cet Ulibarri peut lui être désigné comme une énième curiosité - elle est prête à le comprendre, à l’accepter. Cela la soulagerait même de le découvrir particulier. Car cela résoudrait une partie de l’énigme qu’il représente à lui tout seul.

Elle y repense encore, et ne lui a jamais vu l’aura caractéristique des divinités. Pour autant, il a toujours su lui inspirer des sentiments très singuliers. Des flash d’images incompréhensibles et superposées. Une impression indescriptible, et parfois malaisante en dépit de son charme apparent. « Vous l’avez filé durant plusieurs jours. Vous avez dû le voir de près quelques fois. L’approcher. Vous n’avez rien remarqué ? » Elle l’interroge comme si elle voulait des aveux. Et c’est un peu le cas, car elle commence à se douter que le mystérieux sujet de cette affaire n’est pas des plus humains. « Vous avez dit qu’il dégageait quelque chose, tout à l’heure. Qu’est-ce que c’est pour vous ? Une sensation ? Un halo coloré… ? »

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Gods & Monsters - Lun 14 Mai - 16:07

Gods & Monsters
Aislinn O'Reilly ∞ Echo Nightingale

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Elle fourra le pochon dans une des poches de sa veste en cuir, y laissa le poing refermé dessus, incapable de s'en défaire, de lutter contre le besoin qui lui tordait le ventre. Partir. L'idée ne la travaillait pas seulement de façon passive, elle l'assaillait de toutes parts, lançant des signaux de détresse, d'urgence. Rentre chez toi et étouffe le reste du monde. Parce que, si elle ne s'injectait pas la concoction très rapidement dans l'organisme, c'était l'autre, l'infâme nécessité, qui prendrait le dessus sur tout. Ce besoin compulsif de tailler dans la chair, de libérer le sang vicié. Elle n'avait pas envie de s'infliger la douleur et le soulagement qui se liait à elle de façon toujours intime, brutale, ni de supporter l'ombre pesante du spectre de Shea, qui s'accompagnait invariablement de perpétuels murmures accusateurs, de reproches fourbes, de tentations aussi, parfois. Ni ce soir, dans son bureau-maison, ni ici, sous les yeux déjà troublés de la lionne. Pour préserver le secret, l'intimité de ce qu'elle s'infligeait. Et parce que l'empoisonneuse semblait en prise avec ses propres démons.

Un éclat laiteux troublait l'émeraude liquide de ses yeux, mais Aislinn ne détournait pas le regard, elle se contentait de fixer l'écran blafard de son portable, comme si celui-ci allait soudain se mettre à hurler des réponses. Elle veut l'appeler, lui, le McNamara. Néanmoins, ses doigts restèrent crispés, immobiles sur la coque en plastique, son pouce arrêta de balayer ce qu'elle devinait être une liste de messages ou de contacts, et son regard s'arracha finalement à la lumière fébrile pour retourner étudier les photographies. Un intérêt nouveau éclairait ses pupilles, les pensées semblaient fuser dans son crâne, au rythme des tambours qui cognaient sa propre tête. Barre-toi. On s'en fout d'avoir le fin mot de l'histoire. Sauf que, non, le comportement d'Aislinn l'intriguait, et la part raisonnée, sobre et plus ou moins amicale de son être, voulait connaître la cause de l'agitation dont elle guettait tous les signes chez sa cliente. Echo ne la connaissait pas très bien mais Aislinn O'Reilly n'avait jamais porté le moindre jugement, avait presque immédiatement accepté sa proposition, sans jamais se montrer irrespectueuse ou insultante ; elle était une femme qu'Echo respectait et qu'elle aurait probablement pu apprécier, dans une autre vie, une où elle n'aurait pas été sa dealeuse.

Le plastique frappa le bois avec un peu trop de force, portable écarté, comme si l'idée qui avait germé dans l'esprit de la rouquine se révélait incompatible avec un possible dialogue par lignes interposées. Toutefois, la réponse tomba, et peu importe ce qui avait traversé l'esprit de la O'Reilly, elle ne voulait pas se confier. Parce qu'elle n'était sûre de rien, elle non plus. Elle ne s'attendait probablement pas à tomber sur de tels clichés.

« Non ». Le vent tourne, la nymphe se forge une opinion, celle qu'elle veut entendre, non pas celle qui est vraie. Echo voulut lui dire qu'elle ne pouvait pas se décider aussi rapidement, pas sans savoir tous les éléments en main, que cette foi qu'elle plaçait en cet homme semblait disproportionné. Cependant, la blonde se tut, ce n'était en aucun cas son rôle de conseiller ses clients, elle, elle ramassait des preuves, à eux de voir ce qu'ils voulaient en faire, de quelle façon ils désiraient coudre l'ensemble. « Peut-être qu’ils ont une histoire commune. Ca m’étonnerait beaucoup, mais on ne connaît pas toujours les gens aussi bien qu’on le croit ». Voilà un fait qu'elle ne pouvait pas contredire, puisqu'il constituait son fonds de commerce. « Mais je doute sincèrement que leur conflit ait un lien avec moi ». Affirmation brute, dont l'assurance s'effaça presque immédiatement après, rattrapée par le doute, par une nouvelle hypothèse. Il n'y que ça qui flotte dans l'air, des suspicions, des suggestions, rien de concret. « A moins qu’Éamonn ait découvert quelque chose à son sujet ». Dans ce cas, qu'avait-il découvert ? Et McNamara, que représentait-il aux yeux d'Aislinn ? Qu'aurait-il pu découvrir au sujet du stalker qui soit si terrible ? Ses méninges, quoi que fortement déconcentrées, essayèrent de creuser ses questions, d'y trouver des débuts de réponses, d'assembler un puzzle qui semblait gagner en pièces de minute en minute. Elle avait d'abord pensé que cette histoire, ça ne se résumait qu'entre deux protagonistes, une crasse histoire de harcèlement comme elle avait l'habitude d'en voir dans son métier, mais elle s'était trompée. Il y avait quelque chose de plus complexe, de plus tortueux.

« Vous êtes certaine que vous ne savez rien de plus à son sujet ? ». Echo releva un œil curieux vers sa cliente, sourcils froncés. Aislinn l'observait avec une attention particulière, la dévisageait comme un fauve braquerait ses yeux sombres sur une proie potentielle, pour la jauger, évaluer les probabilités de réussite. Pourrait-elle lui arracher la vérité avant que la gazelle ne prenne la fuite ? Le truc, c'est qu'elle ne savait pas ce qu'Aislinn voulait entendre. Elle lui avait tout dit, l'acceptable comme l'étrange. « Vous l’avez filé durant plusieurs jours. Vous avez dû le voir de près quelques fois. L’approcher. Vous n’avez rien remarqué ? ». OK. Cette insistance commençait à lui peser, ça continuait de cogner à ses tempes, son sang réclamait libération, le produit brûlait ses doigts et les questions qui pleuvaient de la bouche d'Aislinn la piquaient comme des aiguilles brûlantes. Oui, elle l'avait aperçu, parfois de très près, mais elle ne lui avait jamais parlé, ne l'avait jamais approché au point de le toucher ou de l'interroger, et tout ce qu'elle avait remarqué, c'était qu'il semblait différent. Comment ? Elle avait quelques pistes, mais aucune qui soit concrète. Si elle avait pris contact avec lui, elle aurait pu bousiller sa couverture, et mettre Aislinn en position délicate.

« Vous avez dit qu’il dégageait quelque chose, tout à l’heure. Qu’est-ce que c’est pour vous ? Une sensation ? Un halo coloré… ? ». Echo comptait clôturer la séance, admettre qu'elle n'avait rien trouvé d'autre, puis se tirer, parce que cette soirée, elle s'éternisait un peu trop à son goût, mais la dernière suggestion lui cloua le bec, fait assez rare pour être noté. Elle ouvrit la bouche, chercha une réponse adaptée, la referma. Un halo coloré ? Que s'imaginait-elle ? Qu'Ulibarri était la réincarnation de la fée Clochette ? Ou qu'il se transformait en foutue licorne, les soirs de pleine lune ? « Attendez, un halo coloré... ? », répéta-t-elle, pour être certaine d'avoir bien compris, abasourdie, avant de lâcher un rire dur, « Je croyais que les dealers évitaient de toucher à leurs produits. ». Ça, c'était gratuit et injuste, elle en avait conscience. Elle le regretterait sans doute dans quelques heures ; pour l'instant, elle en avait juste ras-le-bol. Qu'on en vienne aux faits et basta. Ciao, a presto. « Qu'attendez-vous que je vous dise ? », demanda-t-elle brusquement. Parce qu'il y avait bien une question qui la taraudait, pas vrai ? Une sensation, un halo... c'étaient des termes précis, qui ne pouvaient que mener à d'autres bizarreries. Mais pourquoi cela te paraît si étrange, gamine ? C'est toi qui n'arrête pas de te reposer sur tes intuitions poussées, celles qui te permettent de déterminer les personnalités, les réactions des autres. C'est toi qui peut persuader n'importe quelle personne à s'incliner sous ta volonté. C'est encore toi qui t'es confrontée à un homme capable de court-circuiter des néons d'un mouvement de poignet. Pourquoi un halo coloré te choque tant ? Elle serra les mâchoires, pinça les lèvres, se détourna de l'empoisonneuse. Les étrangetés qui ne cessaient de se jeter à ses pieds, ces derniers temps, l'agaçaient, la dérangeaient. Elle avait beau leur chercher une logique, elles ne faisaient pas sens.

Elle fit de nouveau face à Aislinn et leva les mains en haussant les épaules. « Chase Ulibarri est différent, c'est sûr. », lui accorda-t-elle, avant de continuer, accélérant son débit de paroles ; « Pourquoi ? Je ne sais pas. Il attire femmes et hommes comme la lumière attire les papillons de nuit, et je sens deux personnalités distinctes en lui, ne me demandez pas pourquoi, et oui, sa peau est lumineuse mais est-ce qu'elle dégage de la couleur ? C'est... ». Un filet de sueur froide coula le long de son échine et elle recula, reprit son souffle. Essaya de ne pas penser aux dingueries. Essaya en vain de ne pas penser au mot impossible, dont la définition n'avait cessé de varier au fil des ans. Pourtant, c'est lui qui frôla ses lèvres lorsqu'elle murmura : «... c'est impossible. À quoi pensiez-vous en me demandant une telle chose ? ». Une question qui n'attendait aucune réponse, qui marquait simplement son incompréhension, son trouble. Dans quoi me suis-je encore fourrée ?


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BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2258
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PORTRAIT : Gods & Monsters Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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Gods & Monsters - Dim 20 Mai - 19:46

gods and monsters.

echo nightingale & aislinn o'reilly.


« Attendez, un halo coloré... ? ». Au ton de sa voix légèrement éraillée, à la lueur perplexe dans ses yeux océans, au dédain de ses traits, l’herboriste devine la parfaite incrédulité de la détective. Le mépris au bord des lèvres, elle se fend d’un gloussement insolent, éraflant l’orgueil de son interlocutrice. « Je croyais que les dealers évitaient de toucher à leurs produits ». Impassible en apparence, la déesse se raidit devant tant de mésestime. Ses ongles coupés courts s’abattent nerveusement sur le comptoir, seul signe perceptible de sa fierté outragée. L’outrecuidance a le don de la révolter. De chatouiller doucement la fureur endormie et l’hybris en veille qui n’attend qu’un dérapage pour asseoir son empire. La tolérance et la patience de l’humaine l’empêchent de sortir de ses gonds. Tempèrent l’humeur atrabilaire qui gagne du terrain tant elle est susceptible face à ce genre d’attaque.

« Précisément parce qu’ils savent ce qu’il y a dedans. Peut-être devriez-vous prendre davantage de précautions ». La menace à peine voilée file entre les dents serrées. La mâchoire se détend progressivement sous la décharge de l’intimidation. « Parfaitement. Un halo coloré ». Elle se borne et se dépêche à remettre la mention de l’aura sur le tapis. Ses yeux clairs tâchés d’ombres fixent la blonde sans ciller. Elle ne veut ni lui laisser le loisir de répondre à sa remarque, ni celui de se défiler. Elle la sent toujours nerveuse, prompte à se tortiller comme une enfant sur sa chaise à tout moment. Et peut-être à s’enfuir, par la même occasion.

« Qu'attendez-vous que je vous dise ? » L’aboiement vient soudain rompre le silence écrasant. Sa vis-à-vis se détourne, visiblement en proie à ses propres réflexions. L’empoisonneuse observe, et se perd dans ses songes elle aussi. Elle se dit qu’elle n’est peut-être pas encore au courant. Ou bien que sa prudence la freine à s’aventurer sur le chemin glissant de la folle vérité. Elle trouve étrange qu’une femme de sa trempe, exerçant son métier, puisse ignorer le double monde qui se trame, en particulier dans cette ville. Qu’elle s’ignore à ce point alors qu’elle est censée tout savoir des autres. Ca paraît insensé. C’en est presque cocasse. Et la rouquine a du mal soudain à la voir efficace.

« Chase Ulibarri est différent, c'est sûr ». Les yeux rivés sur la chevelure flavescente, l’herboriste se trouve de nouveau nez à nez avec sa correspondante. « Pourquoi ? Je ne sais pas. Il attire femmes et hommes comme la lumière attire les papillons de nuit, et je sens deux personnalités distinctes en lui, ne me demandez pas pourquoi, et oui, sa peau est lumineuse mais est-ce qu'elle dégage de la couleur ? C'est... » Elle se ravise. Elle a l’air perturbée. Comme si elle était prête à croire en quelque chose mais qu’une force irréprimable - la raison - l’en empêchait. La rouquine connaît bien ce sentiment pénible. Bien que pour des raisons autres, elle vient d’ailleurs de l’éprouver. Chacune son tour pour la soirée. « ...c'est impossible. À quoi pensiez-vous en me demandant une telle chose ? »

Elle la voit lutter. Et flancher tout en même temps. Après tout, elle vient d’avouer que le principal intéressé lui paraît bien singulier. Tout en refusant de croire qu’il puisse être de nature particulière. C’est qu’elle ne doit pas bien le discerner, tout du moins pas aussi bien qu’elle. Alors la divine se plaît à penser que peut-être, elle en est aux prémices de sa découverte identitaire. Autrement, elle l’aurait percée à jour elle aussi…

« C’est amusant ». La langue humidifiant ses lèvres, le portrait solennel, elle l’inspecte un long moment d’un regard appuyé. « Que vous soyiez payée pour tout savoir et que vous ne sachiez rien ». Les mots s’abattent comme un coup de poignard.

Ce n’est pas du tout son genre de brusquer les ignorants qu’elle croise de la sorte. Ils sont pourtant nombreux. La plupart du temps, elle se contente d’éviter le sujet épineux. Souvent, les révélations se font d’elles-mêmes, et quand deux protagonistes entendus se retrouvent en possession de la même vérité, ils se comportent presque comme s’ils avaient toujours su. On en parle peu. On sait mais on évoque rarement les faits, autrement que pour démêler une histoire, ou régler un problème.
Cette nuit, trop d’éléments sont venus court-circuiter son attitude habituelle. Elle n’est plus sur la réserve. Elle n’a plus la foi de faire semblant ni de sacrifier son savoir au profit des autres et de leur bien-être. Ni non plus la patience de choisir ses mots et ses instants pour ne pas risquer de les rudoyer. Au diable les bonnes manières et les risques encourus. Elle a eu son compte pour la journée, et peut-être la semaine. « Le plus triste, c’est que je vous ai déjà rémunérée alors que c’est peut-être moi qui ai à vous apprendre la plus fracassante des vérités ». Perchée sur ses talons, l’entrepreneuse s’élève davantage pour faire face à l’impertinence dubitative. Ses paumes reposent à plat sur le comptoir, ses épaules roulent vers l’avant, et les billes cérulées s’arriment à celles de sa compagne. Elle la dévisage, soudain impressionnante de charisme et de prestance. « Vous ne vous voyez pas briller non plus. Et que voyez-vous, quand vous posez vos yeux sur moi ? Pas même que nous sommes en de nombreux points semblables ». Le silence oppressant, la lumière des néons se fait soudain agressive. La divine demeure imperturbable. « Laissez-moi vous apprendre que vous n’êtes pas tout à fait normale. Pas plus qu’Ulibarri, ou moi ». A ces mots, les doigts de l’herboriste s’agitent gracieusement dans les airs. Jusqu’à effleurer les pétales de l’orchidée mascotte, celle qui trône sur la surface avec l’intention d’en mettre plein la vue aux clients. Ossiculum aurantiacum, fleur africaine d’une rareté sans nom, que la déesse achève d’une projection de pouvoir contrôlée. L’œil rivé sur la détective, elle ne voit ni les corolles brunir au rythme des effets, ni les feuilles se racornir tandis que la plante subit son tout dernier instant. Concentrée sur la réalité qu’elle veut lui démontrer, elle en oublierait presque l’histoire par laquelle tout ceci a commencé...

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Gods & Monsters - Ven 15 Juin - 14:39

Gods & Monsters
Aislinn O'Reilly ∞ Echo Nightingale

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« Précisément parce qu’ils savent ce qu’il y a dedans. Peut-être devriez-vous prendre davantage de précautions ». La tension gagna un nouvel échelon avec cet avertissement, enfuma la pièce de sa nervosité, de son sentiment d'urgence, gonfla, gonfla jusqu'à lui brûler les doigts. Frappe. Mords. Coupe. Saigne ! Les mots tombèrent l'un après l'autre au creux de ses pensées, s'y logèrent, alimentèrent le besoin de violence, de sang, et Echo se mit à grincer des dents, à serrer des poings. Ce n'était pas tant la menace voilée que l'impression d'une imminence qui allait lui coûter le contrôle de la situation, qui la foudroyait si fort. « Parfaitement. Un halo coloré ». Parce qu'elle n'en démordait pas ; cette femme sensée, raisonnable et tempérée, insistait, ne changeait pas les termes employés, ne cherchait pas non plus à se justifier, elle affirmait avec une assurance troublante.

Et malgré tous les moyens qu'Echo déployait pour discréditer Aislinn, malgré tous les efforts pour justifier l'étrangeté d'Ulibarri, elle continuait de s'enfoncer, de couler toujours plus profondément. « C’est amusant », nota son interlocutrice, ce qui lui fit relever des yeux qu'elle n'avait pas eu conscience de baisser. « Que vous soyiez payée pour tout savoir et que vous ne sachiez rien ». On y est, le moment décisif. Elle vacilla sur ses talons, tenta de s'y soustraire, à ce moment qu'elle avait peut-être inconsciemment évité tout du long. L'affirmation lui déchirait la poitrine, lui donnait envie de se frapper la tête contre un mur, peut-être même de hurler. Parce qu'Aislinn avait raison, elle le savait, le sentait. Aucune tromperie, point de mensonge honteusement grossier, juste un fait. Et un fait tordant de rire, en effet. Quelle ironie de s'occuper des borgnes quand vous étiez aveugle.

« Le plus triste, c’est que je vous ai déjà rémunérée alors que c’est peut-être moi qui ai à vous apprendre la plus fracassante des vérités ». Echo aurait voulu secouer la tête, déplier son majeur pour lui signifier d'aller se faire foutre, rire, se casser en claquant la porte derrière elle, elle aurait voulu ne pas avoir à lui faire face soudain. Pourtant, le sol semblait avoir englouti ses chevilles sous des tonnes de béton ; incapable de bouger, les poings serrés dans ses bras croisés, ses prunelles ne quittaient plus un seul instant celles de la dealeuse – trop pâles, trop intenses. Ses ongles s'enfoncèrent dans la peau, cherchèrent un chemin à travers sa chair. Aislinn se pencha en avant, paumes sur le comptoir. « Vous ne vous voyez pas briller non plus. Et que voyez-vous, quand vous posez vos yeux sur moi ? Pas même que nous sommes en de nombreux points semblables ». Nous ne sommes en rien semblables, voulut-elle cracher, mais alors que l'angoisse grimpait, sa langue devenait inerte, outil de sarcasme mis en veille. « Laissez-moi vous apprendre que vous n’êtes pas tout à fait normale. Pas plus qu’Ulibarri, ou moi ». Normal. Normal. Son crâne se mit à vociférer le mot, à le cracher, à le régurgiter, encore et encore. Et sous ses yeux, Aislinn leva un bras gracieux, déploya quelques doigts, effleura les pétales d'une plante exotique dont elle ignorait tout. NORMAL, brailla sa raison, juste avant que le vert étincelant des feuilles ne se teintent en un brun terreux. Que la fleur ne se recroqueville sur elle-même, ses tiges semblables à des pattes d'araignée, repliées contre le cadavre encore chaud.

Et soudain, la vérité, éternelle muse qu'elle chassait sans relâche, qu'elle traquait quotidiennement contre une poignée de billets ternes, se dérobait à elle. Se dissolvait et la laissait là, devant l'ensorceleuse, désemparée, immobile statue de chair.

La panique lui serra la gorge, le déni tenta une intrusion mais des souvenirs le contrèrent avec force. Bellandi et sa colère au club, sa détermination sans faille pour lui faire la peau et les néons explosés. Les paroles de Serevo, lancées au détour d'une phrase sans attache. Je suis certain que t'es pas humaine toi aussi. Ses mains se mirent à trembler, fort, trop fort, et elle baissa les bras, les recroisa sous sa poitrine, avant de les laisser retomber à nouveau contre son flanc. « Qu'est-ce que vous êtes ? », demanda-t-elle brusquement. Qu'est-ce que je suis ? Elle se détourna d'Aislinn, comme si elle comptait s'enfuir, puis revint sur ses pas, intenable. Ses doigts grattaient à présent ses poignets avec une frénésie familière mais rassurante. Voilà une chose qui demeurait immuable : son besoin de saigner. Tout le reste pouvait bien foutre le camp, il lui resterait ça, ce désir compulsif de désordonnée en manque de drogues. Chanceuse.

Qu'est-ce que je suis ? Une question qu'elle avait si habilement évitée jusqu'à présent. Lorsque ses capacités s'étaient montrées, elle les avait simplement acceptées pour ce qu'elles étaient à l'époque : des anormalités qui lui avaient sauvé la vie, quand elle n'avait plus eu de toit sous lequel dormir, lorsque la seule nourriture qu'elle pouvait espérer manger était celle qu'elle volait, quand elle n'avait plus eu de but ni d'envie, juste une errance désintéressée. Et par la suite, elle n'avait pas creusé cette question, parce que les réponses potentielles l'avaient terrifiée. Mutante aux gênes foireux ? Expérience douteuse dont on finirait par remonter la trace ? Échec darwinien ? Bénédiction de ce dieu en lequel elle ne portait plus d'espoir ou malédiction du diable dont elle repérait les échos chaque jour ici-bas ?

Elle pensait tout savoir, tout voir, la paranoïa la gardait attentive, en alerte, elle se renseignait sur les lieux qu'elle fréquentait, sur les personnes qu'elle rencontrait, sur tout ce qui pouvait représenter une quelconque menace pour elle ou son cabinet, et pourtant... Je suis passée à côté. En toile de fond, comme une gargantuesque tapisserie divine, l'intrigue principale s'était déroulée sans elle.

« Combien sommes-nous? ». La question tomba sans qu'elle l'eut prévu, les sillons sur son bras s'approfondirent. Son cœur battait comme un dément en bad trip. Elle allait s'effondrer. Je suis passée à côté. Ses mains s'arrachèrent à ses bras et ses doigts se mirent à fouiller furieusement sa veste. Comment avait-elle pu être aussi conne ? Aussi incroyablement inconsciente ? Elle arracha de sa poche le sachet plastique contenant la drogue et le laissa tomber par terre. Comme ses mains hésitaient déjà à le ramasser, elle le poussa du pied, loin, loin d'elle. Comment pouvait-elle prétendre éclairer quelqu'un, plongée dans l'obscurité ? Elle glissa ses mains dans ses cheveux, songea à se les arracher, mais la raison retrouva la voie. Elle pourrait se punir de son arrogance, de son ignorance, ce soir, lorsqu'elle se retrouverait seule, mais avant, elle devait retrouver la face. Au moins, un minimum de calme. « Vous aviez raison, c'est vraiment triste. Ironique. », murmura-t-elle avant de lâcher un rire jaune. Des tas de questions se bousculaient à présent dans sa tête. Qui est vraiment Ulibarri ? Elle ne pouvait pas décemment interroger la rouquine à son propos. La détective qui interroge son client ? Sa fierté en prendrait un coup et elle était en bien trop piteux état pour supporter une telle humiliation, maintenant. Elle avait déjà eu son compte. « Engagez quelqu'un d'autre. Notre deal, quoi qu'il ait pu être, s'arrête ici. Je-Je m'arrête ici. », murmura-t-elle rapidement.


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Siobhán Kearney
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CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
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DOLLARS : 2258
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : Gods & Monsters Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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Gods & Monsters - Sam 23 Juin - 17:47

gods and monsters.

echo nightingale & aislinn o'reilly.


Vide. Privé de fluide, privé de vie, le bouton se désagrège sous l’oeil rivé ailleurs de la fleuriste. Et Dieu sait que son coeur s’étreint, s’alourdit, quand il devine la fin de la perfection exotique. Plus le temps passe, et plus la connexion entre la nymphe et son domaine se renforce. Son pouvoir, elle y a surtout recours pour donner naissance, accroître ou sublimer, parfois pour se défendre. Quasiment jamais pour détruire, et quand elle le fait, c’est un peu de son être qui s’éteint en compagnie de ses victimes.

Elle se tient immobile face à la réaction, refusant de ciller. Son aura se pare de teintes un peu plus franches, alors qu’elle défie l’accusée. Guettant ses gestes au delà des mots, la divine tâche de se remémorer sa propre découverte.
Quelques paroles échangées avec sa cousine et sa tante, alors qu’elle n’était pas encore Airmed. Une vérité tacite, jamais trop digne d’intérêt, parce qu’on est élevé comme ça dans sa famille. On sait, mais on n’en parle pas. Pas devant les enfants, pas toujours entre adultes ; les choses sont ce qu’elles sont et l’on fait partie d’un tout. On ne se pose pas de questions. On est, c’est tout.

Et ça lui fait assimiler que contrairement à d’autres, elle n’a jamais vraiment eu à faire face à sa réalité. Un traumatisme épargné, même à l’éveil de sa conscience, car son identité divine lui est connue depuis que le glas des seize ans a sonné. Au fond, l’enfance ne compte pas et on peut bien dire qu’elle a toujours su. Sans jamais s’en soucier outre-mesure, car Siobhan Kearney est ainsi. Drapée d’un orgueil autant que d’une force qui la pousse à penser qu’elle n’est pas différente de la personne qu’elle a bâtie, confiante à l’idée d’être maîtresse de sa vie, à bien des égards, et non soumise à une entité suprême âgée de quelques millénaires.

Sauf peut-être pour l’hybris. Et à n’en pas douter, elle est là l’ironie. Car si l’Empoisonneuse refuse de se sentir manipulée, c’est bien la démesure qui a régi son existence. Sa rancœur maladive qui a tracé des lignes, impossibles à dévier. L’hybris. Il ne lui apparaît pas comme tel encore, et pourtant elle l’observe. Ronger les poignets frêles, griffer les avant-bras. Ravager l’épiderme opalin, qui se tient sous son nez, instable, agité.

« Ce que nous sommes ? Des incarnés. Peut-être créés par les Hommes à l’origine, qui sait ». La question qu’on lui pose sonne étonnamment grave. La réponse qu’elle lui sert paraît encore plus solennelle, et l’herboriste se rend compte qu’elle se livre à l’exercice de la Révélation pour la toute première fois. « Enfants de l’Univers, du Chaos, issus de l’Amour, du Ciel ou de la Terre. Des Monstres, des Géants, des Démons ou des Dieux. Dotés de vie et de conscience, de grâce et de pouvoirs... » Parfois trop grands pour ce qu’ils sont vraiment. Et quittant son comptoir, approchant de l’élève, le professeur poursuit. « Des essences privées de carne et de puissance il y a bien trop longtemps. Forcés d’habiter des pyjamas de chair pour fouler de nouveau leur Royaume. Voilà ce que nous sommes. Voilà ce que je suis. Ce que vous êtes aussi ». Et le regard azuréen s’imprègne des billes émeraudes, dubitatives et réfractaires, perdues dans l’océan d’information, et le truisme mordant de l’existence.

« Combien sommes-nous ? ». La divine relève un peu plus le menton. Ses courbes sublimées par la lumière des néons, elle berce l’atmosphère d’un halo de sagesse, tant et si bien que le plus rétifs des auditeurs serait tenté de boire ses mots sans sourciller. « Des centaines. Probablement des milliers. Issus de toutes les religions ». Elle joue le jeu jusqu’à la dernière manche. Dévoile tout ce qu’elle sait. Ou presque. Elle suppose qu’il faut suffisamment de matière pour comprendre ces choses là.

Et puis, le geste s’accentue. L’attention de la déesse est captivée. Son souffle ralentit, tandis qu’elle observe. Le front plissé et le regard plein d’incompréhension, probablement d’inquiétude aussi. Et les fossés se creusent, le sang commence à perler sur la chair mise à vif. Le sachet qui s’échappe de sa veste, qui traverse la pièce sous l’impulsion du geste à son encontre, l’herboriste ne le relève pas. Elle demeure concentrée sur les effets du manque, ou de tout autre chose, elle ne le sait pas bien. Son esprit l’interroge, son altruisme la perd. « Qu’est-ce que vous faites ? » Le son de sa voix trahit l’intérêt qu’elle nourrit pour la Blonde, son souhait de la voir s’arrêter. Elle choisit de tenter l’approche, ignorant les paroles déversées, la clôture du contrat qu’elle lui jette sous le nez. Je crois qu’on en a fini pour ça, vous et moi, en effet. Et le bras assuré de la divine se tend, en direction de celle qui désormais n’est plus sa détective privée. La O’Reilly s’impose, par le regard et par la voix. Par la douceur et la fermeté de son geste, qui saisit l’avant-bras. Par la silhouette écrasante, en dépit de sa taille minime, par le charisme et l’empathie qu’elle dégage, quand sa volonté se borne à la voir salvatrice.
Elle ne sait pas encore comment, elle se moque plus encore de savoir si la proposition sera consentie. Sous sa poigne légère mais tenace, le membre écorché s’éloigne des ongles incarnats. L'herboriste se dit qu’après l’énigme divulguée, elle lui doit au moins ça ; « Laissez-moi vous aider ».

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Gods & Monsters - Dim 1 Juil - 22:43

Gods & Monsters
Aislinn O'Reilly ∞ Echo Nightingale

(www)

Le monde semblait suspendu aux lèvres de l'empoisonneuse, dont Echo guettait les moindres réponses fatales en cette fin de comédie vespérale. Pupilles dilatées braquées sur la femme en un assaut hébété, lèvres sèches, gorges obstruée, peau creusée. Au stade où elle se trouvait, elle n'en avait même plus conscience, engloutie toute entière par un besoin avide et cruel ; elle frottait, grattait, fouillait la carne pour en extirper le sang. Et les secondes se prolongeaient, le temps s'étirait, monstre implacable de cruauté, et la question continuait de résonner entre leurs deux silhouettes graciles. Qui ? Qui sommes-nous ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? La crise existentielle la plus banale au monde – tout le monde se le demandait, un jour ou l'autre – mais voilà qu'aujourd'hui, elle prenait des proportions gargantuesques.  « Ce que nous sommes ? Des incarnés. Peut-être créés par les Hommes à l’origine, qui sait ». Incarnés. Pourquoi cette réponse n'apportait aucun soulagement dans son sillage ? Pourquoi la lumière ne se faisait pas ? L'incompréhension grava ses traits. Elle aurait dû pouvoir se remettre à souffler, son cœur aurait dû pouvoir arrêter sa folie dantesque, mais le train de l'enfer au bord duquel elle venait de s'embarquer continuait de rouler, rouler et rouler, sans plus s'arrêter. Echo suffoquait.

« Enfants de l’Univers, du Chaos, issus de l’Amour, du Ciel ou de la Terre. Des Monstres, des Géants, des Démons ou des Dieux. Dotés de vie et de conscience, de grâce et de pouvoirs... ». Trop de termes. L'angoisse continua de gonfler sous le derme, inspirée par certains mots dont elle comprenait le sens, sans toutefois en saisir la portée. Monstre, elle pouvait l'admettre. Démon ressemblait à certains hommes qu'elle avait pu croiser. Dieu portait le coup de grâce. Négation dans son corps, dans ses muscles ; elle secoua la tête, éclats de rire coincés dans la gorge, les lèvres frappées d'un sourire de circonstance dont elle ne pouvait plus se défaire. Ridicule. Impossible. « Des essences privées de carne et de puissance il y a bien trop longtemps. Forcés d’habiter des pyjamas de chair pour fouler de nouveau leur Royaume. Voilà ce que nous sommes. Voilà ce que je suis. Ce que vous êtes aussi ». Le carmin imprégna sa peau, s'incrusta sous les ongles et tout ce qu'elle put détacher du discours d'Aislinn fut l'horreur absolue. Possédée. Son esprit, bourrasque agitée de pensées, rejetait l'idée en bloc, mais le cœur comprenait, le cœur soupirait. Et Aislinn O'Reilly s'approchait, et tout ce qu'Echo pouvait voir à présent, c'était l'aura. Vapeur iridescente qui s'agrippait aux courbes de sa propriétaire comme une seconde peau, qui drapait le feu de sa crinière et le nacre de sa peau en un voile sublime qui lui était demeuré invisible jusqu'à ce que le mur de la réalité soit brisé sous ses yeux.« Des centaines. Probablement des milliers. Issus de toutes les religions ».

Les chiffres confiés donnaient dans la démesure, frappaient de par son importance ; elle vacilla, incapable d'encaisser ce qu'elle avait tant réclamé. La vérité. Echo ne se résumait plus qu'à une pâleur toxique, vertiges omniprésents sous les os, poignets déchiquetés. « Comment j'ai pu manquer... comment j'ai pu... ». État hagard qui engloutissait ses paroles. Elle s'était fourvoyée si fort. « Qu’est-ce que vous faites ? ». La voix, mélodie inquiète, lui parvenait de manière trouble. Elle comprit et elle répondit. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Du moins en eut-elle l'impression, mais aucun son n'échappa à sa gorge aride. Je ne sais plus.

Des doigts se pressèrent contre sa peau, écartèrent le danger qu'elle représentait pour sa propre personne, et cette fraîcheur charnelle contre sa chair à vif dispersa un instant l'obscurité qui régnait tout autour d'elle, et surtout, en elle. Mais le besoin revint. Il revenait toujours, massif, écrasant, et il emportait tout avec lui, sans se soucier du reste. « Laissez-moi vous aider ». L'altruisme que contenait cette simple phrase, cette compassion imméritée, lui serra la poitrine, au point qu'elle eut le sentiment d'exploser ou de se noyer. Incapable de la supporter, elle recula, se ramassa contre le mur en tirant son bras hors de la poigne empreinte de douceur d'Aislinn. « Ne me touchez pas ! Vous... ». Les mots trébuchèrent sur sa langue, puis contre ses lèvres, mais finirent par s'échapper lors de la troisième tentative. « Vous n'aidez pas. Vous ne pouvez pas aider. ». Saisie de tremblements des pieds jusqu'au bout des ongles, elle extirpa de sa poche le couteau qu'elle destinait à ce genre d'urgence. Le pressa contre son bras déjà ensanglanté. Honte et chagrin mêlés dans un regard d'excuse destiné à son empoisonneuse. « C'est un besoin contre lequel je ne peux pas lutter. ». La lame s'enfonça, mollement. Une larme coula sur sa joue, libérée de son carcan de paupières, en même temps qu'un soupir traversait ses lèvres. Le soulagement qui suivait les coupures ne possédait aucun équivalent. C'était peut-être une des raisons pour laquelle elle ne luttait plus.

Pourtant, elle avait essayé. Tant de fois. Essais aussi infructueux que douloureux, qui l'avaient tout droit conduite jusqu'à un nouveau besoin ; celui d'injecter dans son système de la drogue, peu importe sa forme ou ses effets. Juste une dose de plus. Juste cette fois-ci. La dernière. Des pensées creuses, sans lendemain, addiction lovée entre ses côtes comme un cancer. Elle avait cru qu'en étouffant son corps, qu'en le contraignant aux relents langoureux de l'herbe ou aux remous assommants de l'alcool, elle n'aurait plus envie de saigner. Elle avait cru qu'en augmentant sa consommation, qu'en rapprochant les séances, qu'en passant à un truc plus fort, plus vrai, ça marcherait. Qu'elle arrêterait d'imiter sans fin les derniers gestes de Shea, mais... « Je dois saigner. », souffla-t-elle du bout des lèvres en une sentence immuable. Tant pis si cela ne faisait pas sens pour Aislinn, tant pis si son regard changeait, jugeait. Elle en avait observé tant d'autres s'écarquiller, marqués du sceau de la compréhension, ou plutôt, de l'incompréhension, de la pitié, de l'horreur parfois. Sa solitude possédait une explication et elle la tenait au creux de sa paume, lame destinée à sa carne.


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Gods & Monsters - Mar 7 Aoû - 17:52

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echo nightingale & aislinn o'reilly.


L’injonction est violente, de même que le refus. « Ne me touchez pas ! ». L’herboriste s’y attendait et ne cille pas. Son bras retombé le long du corps immobile, elle contemple la déesse acculée par sa propre folie passagère. Sa morgue habituelle s’est effacée au profit de ce trouble impétueux qui semble l’écraser. Cela ressemble bien au manque, à l’attitude agressive et désespérée de ceux qui ressentent le besoin vital et la carence au plus profond d'eux-mêmes. La scène qui se joue sous ses yeux, elle l’a déjà vécue avec lui, le prophète en mal d’ichor divin, devenu fou et furieux aux premiers jours de leur rencontre. « Vous n'aidez pas. Vous ne pouvez pas aider ». C’est vrai, ils n’ont toujours pas le remède pour le sevrer complètement, mais les doses ne sont plus ce qu’elles étaient. Et, elle a déjà combattu sa démence en phase de privation. Là, il ne s’agit que de drogues, fabriquées par ses soins.

« Vous seriez surprise ». Stoïque, la divine ne fait encore que contempler l’état qui se dégrade de seconde en seconde. Le regard assombri et les membres qui tremblent, le mal-être et le désarroi qui suintent par tous les pores de l’épiderme opalescent. On pourrait la croire insensible de par l’absence de réaction et sa gestuelle apathique, pourtant elle a déjà proposé son aide et elle n’en démord pas. Elle sera là pour elle si la détective finit par accepter sa main secourable. En attendant elle patiente, sans pour autant s’en détourner, les orbes azurées vissées sur la carcasse éprouvée.

La lame extirpée de la poche scintille d’un éclat lilial sous les néons de la pièce. Un sursaut léger accompagne le geste tandis que la rouquine guette le métal rutilant. Sur ses gardes, elle est prête à réagir si la situation l’exige et de nouveau, à utiliser son pouvoir. Une lueur d’incompréhension traversant son regard, elle capte celui affligé de la blonde qui vient lui vriller le coeur. Sa détresse évidente, elle ne la comprend pas, mais elle sait désormais que l’arme n’est pas brandie pour elle.

« C'est un besoin contre lequel je ne peux pas lutter ». Une habitude ? Le discours fait sens à mesure qu’elle observe la chair érubescente. Ce n’est pas la première fois que le poignard vient trancher sa carne. « Je dois saigner ». Le pas qu’elle fait machinalement dans sa direction reste le seul. Je dois, comme s’il s’agissait d’un rituel, lequel elle craint soudain d’interrompre. Une nécessité ? Est-ce un symptôme particulier du manque ou autre chose ? La question revient au galop, mais devant le spectacle, la réponse a finalement peu d’importance. Elle reviendra plus tard.

Le soupir soulagé de sa vis-à-vis tailladée, elle le perçoit avec une telle précision qu’il se répète en échos à l’intérieur d’elle-même, rendant le réconfort palpable. Ca la bouleverserait presque si elle n’était pas obnubilée par l’envie soudaine de faire quelque chose pour alléger les tourments de celle qui, quelques minutes auparavant, attisait son hybris et l’ire l’accompagnant. L’âme de la Déesse, sans doute, et le désir de servir ses fonctions. La bienveillance nichée dans le coeur comme dans celui de l’humaine en dépit des déviances et de quelques choix de vie douteux.

Elle pense alors bien faire ; canalise le pouvoir accumulé à nouveau dans ses doigts, et le dirige vers l’ipomée aux corolles purpurines, campée au plus près de la détective. Les branchages verdoyants aussitôt s’animent et les tiges allongées redoublent de volume, renforcées par l’injonction divine. Guidées jusqu’à la blonde, les lianes élevées s’enroulent de concert en reptiles affamés, et s’emparent du couteau sanguinolent. L’éloignent vivement de l’enveloppe mutilée, jusqu’à le placer hors d’atteinte.

Faufilée jusqu’au comptoir délaissé, l’herboriste saisit un linge immaculé dans le dernier tiroir avant de revenir auprès de la blessée. Toujours accolée au mur, la silhouette agitée lui paraît réticente mais cette fois elle se refuse à l’écouter. Approchée suffisamment, elle ceint les poignets écarlates du tissu ivoirin, et le presse fermement contre les sillons qui expulsent un flot continu d’hémoglobine. Apaiser l'hémorragie et les tourments de l’accidentée si elle le peut, elle s’en fait désormais un devoir, non plus une possibilité. Et darde ses pupilles céruléennes dans les billes émeraudes pour ne plus les lâcher. « Venez vous asseoir ».

Ses mains refermées sur les avant-bras fragiles, elle est trop concentrée sur sa tâche pour maintenir son pouvoir en action. A côté d’elles, les branchages se relâchent et la plante retrouve ses allures habituelles, tandis que le poignard s’écroule dans un bruit sourd sur le parquet. Et l’aura n’est pas seulement divine, elle essaie de calmer, de mettre en confiance et de réconforter, en accord parfait avec la mission de la Guérisseuse.

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