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Gangrène (sin)

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Gangrène (sin) - Ven 23 Mar - 13:58

gangrène .
sinead & flynn

« In the dark of night the salt sea will flow over these walls, I saw the dead, bloated and drowned. »
L’aiguille se hisse péniblement au-delà des soixante et le monstre de rouille et de fer gronde son mécontentement ; ça gémit, ça brimballe, ça crachote comme un poumon au stade terminal, et Flynn est à peu près certain que quelques boulons se sont fait la malle depuis qu’ils sont partis des docks. Il va jamais en entendre la fin, putain. C’est son fulgurant encéphale qui a pondu cette lumineuse idée : chourrer le tacot le plus miteux et misérable possible. C’est pour se fondre dans le décor, qu’il lui a dit. Puis j’vais pas prendre ma mustang dans ce trou à rats, t’es fou. C’est bien pensé, il n’en démord pas, juste pour la forme, mais il regrette sa stratégie, au fond. Ils doivent vraiment avoir l’air minable, dans cette chariote infernale. Putain, il a suffi d’un coup sec dans la portière pour l’ouvrir, les clés attendaient placidement dans le vide-poche. L’habitacle fleure la sueur rance et la gnôle bon marché, les sièges sont grimés de taches suspectes, la carrosserie criblée de rouille et la troisième passe pas. Ça le répugne, plus encore la présence de Sin, il devrait pas caracoler dans une caisse pareille. N’est-il pas roi ? Nuada, Nuada que chantonne la voix. Il suce l’air entre ses dents, ses mâchoires se serrent à s’en faire péter les molaires. Il chipote frénétiquement au bouton du son, un grésillement de banshee lui répond. « Raconte-moi une blague, Sin. »

Lorsqu’il se gare et que le moteur tait enfin sa mélopée, le crépuscule tombe, les rayons jettent leurs derniers feux. Même avec la lumière qui s’étiole, tout est gris, tout est sale, tout est vétuste. Sullivan trouve les docks moroses mais au moins sont-ils animés d’une certaine vie, les arrimeurs qui se hèlent et échangent des vannes grivoises, éructent des insultes avec leur accent irlandais à couper au couteau. Ici, tout est mort, figé dans une époque révolue, comme si le monde avait continué à tourner en oubliant ces pauvres diables à leur sort pitoyable. Flynn se rencogne et tête une bouteille de neptar, grimaçant sous la brûlure acrimonieuse, la tend à Sin d’un mouvement distrait. Les ombres vespérales vêtissent le ciel et, avec elles, les rats se mettent à grouiller. Des gueules basses et patibulaires, par petits groupes, qui s’entre-lancent des regards hargneux et circonspects. Il grogne de mécontentement. Que des petites bandes qui se battent pour les esquilles du même os, pas de pouvoir en place, pas de pyramide féodale. Une myriade de cafards à écraser, une grande purge qui devra s’immiscer dans les plus insignifiantes venelles pour véritablement s’accaparer les rênes. Il aurait préféré un roi gueux à écimer d’un coup un seul, s’introniser et annexer ce cloaque au royaume. Il jette un coup d’œil en coin à sa partenaire. « Le neptar prendra pas, ici. » pressent-il. Ces pouilleux ont pas exactement une dégaine divine. Il leur faut Aislinn, et il leur faut une came pour les humains, c’est ça, surtout, qui aura de la traction, ça et les combats, suppose-t-il. Pas vraiment de barbaque, autour de cet os-là, il n’y aura pas grand-chose à extorquer. Ce sera pour plus tard, ça, qu’il conjecture, quand quelques bourgeons auront pu éclore dans l’ombre de la bannière du royaume. Il inspire profondément. Le vin est tiré, il va falloir le boire, jusqu’à la lie.

« On va faire un tour ? » Ça sonnait mieux dans sa caboche, tout cette histoire de conquête et de nouveaux horizons. Maintenant, le museau sur ce fief crasseux et ces prolos indigents, il sait plus trop. Si ça bide, il va subir la gouaille de l’autre pendant les trois prochaines décennies. Déjà trois de trop, qu’il se la traîne. Ça enverra un message aux autres, au pire ; pendant qu’ils se prélassent, l’an ríocht s’agite et ourdit. Flynn est nerveux, il a besoin de bouger, il brûle de savoir ce que ces glands vendent, et il brûle de fracasser quelques gueules, de brutaliser quelques-uns de ces enfants de pute. Douteux, ce plan, certes, peut-être même foireux mais voilà, il a brandi l’oriflamme et la tempête doit s’abattre.


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Gangrène (sin) - Dim 25 Mar - 20:00

gangrène .
sinead & flyynn

« I travel the world and the seven seas, everybody's looking for something. »
Elle aurait dû prendre le volant. Ou ils auraient dû voler une moto. Mais ça les aurait forcés à s’encombrer d’une pince coupante épaisse. Bon, ça aurait pu servir d’arme, hein. Le but de la soirée était d’observer, et éventuellement de commencer à poser les jalons d’une invasion celtique dans le quartier industriel. Une idée qui avait germé dans l’esprit du stratège Sullivan, et qu’il avait susurrée à sa camarade de balade. Une idée brillante, pour un Royaume qui méritait d’étendre plus son emprise sur Arcadia, et qui ne pouvait pas, ne devait pas, s’atrophier maintenant qu’il avait trouvé une nouvelle reine. La carrosserie rutilante avançait péniblement et Sin se demandait si elle n’aurait pas dû sortir et pousser pour aller plus vite. Elle a une cigarette au bec, et souffle la fumée par la fenêtre ouverte. Elle n’a pas froid, avec sa veste en cuir qui enserre son poitrail, et ses épaisses boucles rousses qui lui protègent la gorge. « Raconte-moi une blague, Sin. », demande le conducteur alors que la radio a décidé de ne pas faire d’effort. « J’suis en train de me dire qu’on a rendu un service à celui à qui on a tiré la caisse… Avec l’assurance, il devrait pouvoir s’en racheter une autre. » Pas qu’elle parie que l’ancien propriétaire de cette boîte de métal sur roues avait mis la caisse sous assurance, hein, cela dit. Elle observe Flynn, qui regarde la route, et poursuit son argumentation : « Je suis sûre que si on baise dans cette caisse, elle se démonte avant qu’on ait terminé. », et elle ricane, avant de reprendre une taffe de sa clope, avant de la jeter dehors par la fenêtre ouverte.

Ils sont pas là pour baiser. Fracasser des gueules, oui, peut-être. C’est pour ça qu’elle a un poing américain dans une de ses poches de veste, où il côtoie son paquet de clopes et son briquet. La veste est bien rembourrée, lui donne un aspect peut-être moins menue que d’habitude. En même temps, ils vont dans un quartier où on ne la connaît pas, et où il va peut-être falloir être imposants. Autant mettre toutes les chances de leur côté. Nemhain pulse dans ses veines, observe dès qu’elle peut Nuada. Sin se concentre, elle, par contre. Pas le moment de perdre la main. Arrêtés, elle sort en s’attachant les cheveux avec un élastique, histoire de pas être gênée si ça part en règlements de comptes. Elle prend machinalement la flasque tendue et en lampe une gorgée, qui descend en lui brûlant œsophage et tout ce qui suit. Ça la réveille un peu. Ça la réchauffe aussi. Elle récupère deux trois trucs posés dans la caisse, fouille sous le siège passager et trouve un vieux préservatif -d’aucuns précédents occupants de l’habitacle n’ont pas eu la même réserve qu’eux probablement- mais rien d’amusant. Elle espérait trouver un paquet de coke scotché sous le siège limite, mais non. Elle se redresse quand son compère commente. « Le neptar prendra pas, ici. - On sait jamais, doit bien y avoir un ou deux dieux qui errent ici. » Elle en est pas certaine, hein. Elle regarde dans la direction désignée : des corps ruinés par la consommation de toutes les drogues humaines possibles, des yeux hagards, des microbes faciles à éradiquer s’il le faut.

« On va faire un tour ? », elle acquiesce, après avoir vérifié que le poing américain était toujours dans sa poche, l’en faisant jaillir un bref instant, reflet d’argent sur sa peau d’albâtre. Sinead sourit sans mot dire. Elle avance, et les talons claquent sur le bitume sale, inégal, abîmé. L’aura de Nemhain l’enlace alors qu’elle s’en va au devant de combats pratiquement évidents. Les mains sont avides de se serrer en poings et de s’écraser sur une face quelconque, mais pour l’heure, elle passe son bras à celui de Flynn et ils avancent, comme un couple de jeunes insouciants, dans un quartier loin d’être avenant. Jusqu’à être à portée de voix, et jusqu’à ce qu’elle lance au premier amas de mortels une question : « Hé les mecs ! Vous barrez pas ! Promis on n’a pas d’badge pour vous coffrer ! » Par contre, ils ont de quoi les dérouiller. Et en auscultant les trois types qui attendaient qu’on vienne leur acheter leur daube, elle ne peut s’empêcher d’esquisser un rictus sarcastique : ces merdeux ont des flingues automatiques, certes, qu’ils brandissent comme des rois de la rue, mais rien ne les sauvera de la peur la plus crasse, la plus violente, la plus crue. Nemhain entre en action et chope leurs palpitants qu’elle étreint de loin, instillant dans chacun de ces clampins une inquiétude à l’égard de ce couple quasi-royal, une anxiété qui n’est pas encore au summum, mais qui grimpe lentement. C’est pas comme ceux qu’elle rackette, mais ces trois types, là, ne vont pas passer une bonne soirée, pour sûr. « Les gars, flippez pas, on vient juste pour des informations… » Flippez pas, mais quel foutage de gueule. Ils font les fiers, genre « même pas peur » mais elle sait qu’elle peut les faire se pisser dessus quand elle veut. Elle lâche le bras de Flynn et s’avance seule, les mains levées, comme si elle n’avait pas d’arme. « Il vous faut un strip-tease pour me laisser approcher ? » Ça ricane en face, l’un des trois lance un vas-y si tu l’oses !. Pauvres cons. Ils ne savent pas ce qui vient de leur tomber sur la gueule. Elle se dévisse les cervicales, avec un sourire limite dément, pour interroger le complice de cette petite tournée d’inspection : « Tu leur expliques, ou je m’en occupe ? »

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Gangrène (sin) - Mar 3 Avr - 15:53

gangrène .
sinead & flynn

« In the dark of night the salt sea will flow over these walls, I saw the dead, bloated and drowned. »
Il claque la porte trop sèchement et, l’espace d’un instant, Flynn a l’impression que la vétuste bagnole va tomber en pièces détachées. Ça lui rappelle la scène d’un vieux film français qui faisait rire sa mère jusqu’aux larmes. Il n’y avait que ça qui semblait l’intéresser, les vieux films et sa came. Pas Flynn, jamais Flynn. Il fixe un instant le tacot, les sourcils froncés, se demandant pourquoi diable sa génitrice vient de fulgurer dans ses pensées alors que ça fait des semaines qu’elle ne les a même pas effleurées. Sa langue claque et l’irlandais s’ébroue, chassant ces songes et pondérations oiseux. Il lance une œillade oblique à sa comparse. « Ça sonne comme un défi, Sin. » qu’il répond d’un ton badin. Cocasse échange que celui-là, puisqu’un même coup de queue a porté l’estocade au mariage moribond, plus cocasse encore lorsque l’on examine de plus près l’ascendance divine. Ouais, peut-être qu’il aurait dû utiliser cet argument-là. C’est pas ma faute, Saoirse, c’est Nuada. Et le Neptra. Principalement le Neptra.

« Un ou deux, ouais, p’têtre. Des Leprechauns, aussi, j’aime bien les Leprechauns. » Mais bon, il n’a pas pour dessein de faire de l’argent de poche ; c’est une manœuvre assez risquée, les autres organisations vont sans doute broncher face à pareille expansion, bien qu’ils n’aient jamais jugé le quartier industriel digne de leurs égards. Qu’importe, c’est par la guerre que Nuada s’est saisi de la couronne, et c’est par la conquête que son réceptacle ceindra son front de la sienne. Régalia ducale mais régalia tout de même. Les bras s’entrelacent et le couple modèle s’en va guerroyer, les entrailles émues par la perspective d’une bonne rixe. Il ne souffle mot lorsque Sinead hèle et alpague les gueux à morne mine, elle est frivole et grivoise, elle dégueule du miel pour mieux couvrir les remugles de l’âcre poison qu’elle distille dans l’air. Flynn devine les miasmes crasse qui commencent à corrompre l’atmosphère, à s’insinuer au plus profond de ces pauvres merdes, qui érodent la façade bravache. La peur corrosive et incapacitante, une maîtresse obsédante que l’on ne peut refuser. Il a à maintes reprises vu la virtuose à l’œuvre, vu avec quelle maestria elle instille paisiblement son poison, goutte à goutte, jusqu’à les genoux s’entrechoquent et que l’encéphale soit gelé par la plus primitive terreur. Il sait ce qu’augure ce sourire carnassier, il est presque désolé pour ces pauvres diables. « On vient des docks. » prélude-t-il, s’avançant pour se planter aux côtés de Sin. Même ces abrutis à la cervelle ravagée sauront ce que cela veut dire. Ils sauront qu’ils ne peuvent pas lutter, qu’ils ne peuvent endiguer cette marée-là. « Pour aller à l’essentiel, ce trou nous appartient, désormais. Ça veut dire que votre minable business s’arrête exactement maintenant. » Il n’y aura plus de came piteuse, plus de sang versé pour le contrôle de telle ou telle insignifiante venelle, plus de braquages intempestifs. Il y aura la paix de la reine, des poisons de tous rangs et la prospérité pour les échoppes du coin qui hissent la bannière du royaume, et qui payeront avec le sourire la dîme prélevée pour leur protection. D’ici quelques temps, il y aurait peut-être même des poires suffisamment juteuses que pour se donner la peine de les dévorer. Il y en a un parmi eux qui est légèrement plus brave, ou plus con, que la moyenne et qui fait mine de se saisir de son arme. Flynn n’attendait que ça. La main jaillit avec la prestesse du serpent, frappe à la gorge, amène le blanc-bec à terre. Sullivan produit sa chaîne d’argent, qui semble s’animer, comme mue par une volonté propre, elle s’altère et danse, fond et épouse le bras de Flynn comme le ferait une nouvelle peau. Une sotte poésie qui l’amuse grandement. Il abat le poing argenté et l’horion brise aisément les quenottes, arrache un hurlement au quidam qui dégueule du sang et jure à n’en plus finir. Il a envie de continuer, le Flynn, de laisser son ire débonder et de le faire pulpe sanguinolente mais il se retient, de justesse, et d’adresse aux autres crevards. « Des questions ? » demande-t-il, en se fendant d’un sourire à peu près similaire à celui de Sin.



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Gangrène (sin) - Mar 10 Avr - 19:43

gangrène .
sinead & flyynn

« I travel the world and the seven seas, everybody's looking for something. »
« Ça sonne comme un défi, Sin. » Si elle ne répond pas à la proposition déviante de Flynn, c'est que, comme on disait plus tôt, ils ne sont pas là pour baiser. Il est question de conquête et de soumission des terres et des peuples qui rôdent encore dans ce quartier qui n'intéresse personne. Alors c'est en conquérants qu'ils amorcent ce premier contact avec la piétaille qui pullule dans cet antre goudronné aux remugles de pisse âcre. Pour le moment, ceux à qui ils ont affaire, c’est des tocards d’humains qui ne doivent même pas avoir la moindre idée que leur monde n’est pas si normal qu’il paraît être. Ils ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas rassurés, pourquoi ce powercouple surgi de nulle part ne leur inspire ni la confiance, ni l’envie de prendre du bon temps en leur secouant leurs armes à feu sous le nez. Loin d’imaginer qu’on peut sciemment manipuler leurs émotions et leur insuffler un sentiment de crainte qui s’amplifie avec le temps.

Et pourtant, il en faut toujours un pour reprendre contenance (et dans "contenance" il y a "tenance", si vous voyez où je veux en venir). Oh, ce n'est pas que Nemhain perd la main, c'est simplement que Sin la cynique en laisse toujours un reprendre de sa superbe. Un jeu un peu sadique, certes. Ça fait toujours bien dans le tableau, un type qui commence à agir comme s’il n’avait pas peur, qui a un peu moins peur que les autres et qui n’est pas encore tétanisé : forcément, il fait une connerie. Et le plus beau, c’est qu’ensuite on peut le démonter pour renforcer chez les autres spectateurs le sentiment qu'il faut se contenter de les craindre et ne surtout pas se hisser contre leur autorité.

Trois. deux. un.

Bingo, Tocard-bellâtre a mordu à l'hameçon. La catin faite guerrière se réjouit tandis que la main de Sullivan jaillit à son tour et cueille l'outrecuidant débile à la glotte. C’est que les deux autres observent stupéfaits et terrifiés, qu’ils ne bougent pas d’un poil et qu’ils ont tous les deux où un hoquet de surprise. Le rictus s'agrandit sur les lippes de la rouquine qui admire la poigne argentée de son compère, sans relâcher son attention auditive à l'égard des cœurs tambourinants des horrifiés lorsque les dents volent, déchaussées par un coup violent. Flynn est épargné, Nuada triomphe tant que Nemhain est à ses côtés, certains pourraient railler, tandis que la réalité de leurs existences a toujours refusé (en dehors des affaires royales, évidemment) de confirmer pareille superstition. Ils n’auront pas parlé beaucoup : elle s’interroge, alors que Flynn renvoie la balle à leurs nouveaux vassaux, sur la facilité avec laquelle ils vont pénétrer sur ce territoire non-unifié. Il va bien y avoir des plus coriaces que ce menu fretin, non ? Non parce que si ce sont tous des pisse-merde, ils vont se demander pourquoi ils n’ont pas pris le territoire plus tôt. (Ça s’appelle la prudence, certains diront) (ou peut-être que les circonstances n’étaient pas eu rendez-vous).

« Des questions ? », suggère ainsi le Roi des Docks. Ça se regarde en coin d’œil, ça ne bouge pas du sol, comme si les semelles étaient désormais fondues dans le goudron sale et vieux. L’endetté gémit encore un peu, mais l’envie de faire le malin lui est passé : il reste au sol, il est bien au sol, et surtout la raison lui hurle de ne pas faire de geste qui pourrait indiquer à l’espèce de fou-furieux qu’il en redemande, des coups. Un des deux types indemnes demande, la voix tremblante de flippe : « Vous êtes qui, putain ? »

Il a rien compris lui. « Oh dear… », qu’elle commente, railleuse. Toute une éducation à refaire. Auparavant, si elle en croit les récits dont les abreuvait son paternel quand Flynn et elle étaient plus jeunes, on disait « Docks » et ça pissait dans son froc en face. Ces petites frappes n’ont même pas la décence de se renseigner sur leurs voisins ? Va falloir sévir. Elle sort ses mains de ses poches et lève les bras bien au dessus de sa tête, pour s’étirer. Et puis, elle fouille dans une de ses poches de veste, et la dextre ressort avec un paquet de clopes, un briquet, et un poing américain qui chausse ses jointures. C’est que Sullivan triche, avec sa main d’argent. C’est facile de démonter des faciès avec ce genre d’accessoire. Elle, elle est bloquée par les instruments disponibles. Pauvre chérie.
Elle avance et il n’y a peut-être que le son de ses talons qui retentit dans la rue et se répercute sur les murs en tôle ondulée des hangars alentours. Les mecs voudraient bien se barrer, mais ils sont bloqués, ils n’osent pas bouger, ils n’osent faire un seul geste, parce que Nemhain a ferré les proies et ne les lâchera pas de sitôt. Ils redoutent le pire alors que Sin s’approche deux, tout en s’allumant une clope. Et de lancer le paquet avec le briquet dedans à son compère en accompagnant le jet d’un avertissement : « Chope ! »

Pour revenir à celui qui a posé une question à la con : elle inspire la fumée âcre de la cigarette pour lui souffler en plein dans la gueule, ce qui la force à lever la tête et à se hisser sur ses orteils (c’est qu’elle reste tout de même petite vis-à-vis du bon mètre quatre-vingt de son interlocuteur). « Qui on est ? Ça me semblait pourtant évident. » L’autre ne peut toujours pas bouger. « Les docks, ça te dit vraiment rien ? Mh ? Tes camarades t’expliqueront va. Mais si t’as besoin de t’adresser à nous… Mmh… Disons que lui c’est Fox Mulder, et moi Dana Scully ! » Un instant, elle a un doute, elle se détourne et interroge Flynn : « Ou c’est l’inverse ? Fox Scully et… Bon, on s’en fout ? Tant pis, on s’en fout. » C’est un peu agacée qu’elle revient à son interlocuteur, la moue courroucée et gênée. Ça l’agace quand soudainement elle n’est plus sûre de ses références culturelles, limite ça la perturberait presque. Mais elle reste toutefois en contrôle de ses émotions, et maintient la pression que les cœurs de trous de balles à leur merci. Elle commence à cercler autour d’eux, à la manière d’un requin, tout en rendant la parole à Flynn. « Je vais laisser Mulder finir de vous expliquer les pourcentages, et tout ça… J’ai tendance à m’emmêler avec les chiffres, ‘voyez. » Mais c’est qu’ils feraient presque un beau numéro : bad cop et bad cop, tous les deux, en représentation à chaque fois qu’il y a du grabuge, en tournée dans tout Arcadia ! Et tout en se trouvant dans les dos deux mecs, elle scrute alentour, pour s’assurer qu’il n’y a pas quelqu’un qui servirait d’éclaireur pour ceux qu’ils iront visiter juste après.

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