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les bacchanales — ft bonnie

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les bacchanales — ft bonnie - Mer 28 Mar - 0:29


bonnie & asher

les bacchanales


Bagatelle printanière, meurtrière. Saison germinale apportée par le chant d'hirondelles synonymes de renouveau. Un changement particulièrement apprécié par le forgeron qui préférait les heures chaudes aux hivers gelés. Une fin de journée qui se terminait dans la sueur et la fatigue, éteignant d'un simple regard le feu dévorant l'âtre de son atelier. Ces heures, toujours ces heures lancinantes à se tuer dans les cendres de ses créations maladives. Les ampoules aux mains, les yeux gorgés de sangs. Dieu oublié dans le plus infâme des quartiers où la pauvreté envahissait chaque recoins du faubourg où il s'était échoué il y a des années. Pas de soleil safrané pour illuminer la cité des cabossés, juste les cieux hantés de mauvaises étoiles que personne ne souhaitait prier. Il jeta alors son tablier et abandonna son tee-shirt dégueulasse pour rejoindre les dernières lueurs du jour. L'air y était plus frais, fermant un instant les yeux sous la caresse du vent et des rires des enfants qui jouaient encore dans les rues. Les mains dans les poches de son jean serré, pieds nus, il fixait l'astre solaire disparaître derrière les tours de bétons crevant l'horizon pour laisser bientôt régner en silence sa sœur lunaire. Solitude sépulcrale qui l'accompagnait depuis tant d'années — compagne brutale — habitué à se contenter de voir les autres exister à défaut de savoir comment se cogner correctement à la vie. Existence dénuée de prières pour cet Olympien oublié à travers les âges, réincarné dans une vie des plus atrabilaire. Point de rires pour égayer ses journées, pas de sourires patibulaires pour combattre ce spleen qui le tourmentait. Juste les regrets, l’amertume et les perspectives oubliées. Il savait pourtant se montrer reconnaissant sur le peu de choses qui venaient l'entourer. La nature par exemple, c'était ce qu'il trouvait de plus beau. Des terres désormais volées, pillées, profanées par un humanisme décadent et frelaté. Du goudron à perte de vue, du plastique et des merdes aux lumières artificielles. Il était simplement reconnaissant de pouvoir encore lever le regard vers le ciel pour pouvoir respirer et rêver en silence. Voila une chose que ce siècle affligeant ne lui avait pas dérobé — ses pensées.

Assis aux pieds de son immeuble, il venait de glisser une marlboro entre ses lippes, le céruléen de ses yeux cernés fixant les mignards de la cité entrain de jouer avec une pauvre balle crevée. Aucunes expressions ne venant trahir son envie de retrouver l'insouciance de ses jeunes années. Une jeunesse sacrifiée sur l'autel du capitalisme à devoir travailler pour se payer de quoi bouffer. Peu importe le cruor divin qui enjolivait son précieux véhicule de vie — il était paumé comme la majorité des gens de ce quartier. Les cheveux en bataille, la barbe fournie et mal taillée, il avait l'air d'un putain de clochard illuminé. L'allure neurasthénique et les ongles encrassés par un labeur incessant qui finirait par l'emporter. Un monde qui avait fait des précieux d'autrefois les putains d'un régime économique et social bâti sur la misère d’autrui. Oligarchie comme nouvelle déité, technologies assassines, écrans 4K crachant des films à chier pleurant des amours de merde honteusement récompensés. Mais dans ce fatras qu'était la vie, il y restait parfois un peu de poésie et de lumières à contempler. Mais ce soir, il n'y avait rien hormis que des enfants à l'avenir incertain et un homme fumant ses pensées sur l'asphalte encrassée.

Tandis que l'hirondelle s'arrêtait de chanter et que les gamins retournaient s'abrutir devant leurs télés, une créature des plus exquise osa s'aventurer dans la contrée des oubliés. Cette chevelure blonde, cette beauté froide aux iris d'acier. Les années n'avaient en rien altérer son physique, à jamais immortalisée dans ses méandres brumeuses. Il se serait volontairement mit à genoux pour la prier pour ne serait-ce pouvoir apercevoir la naissance d'un sourire sur ses lippes impies. Statue de marbre qui se tenait debout face à lui, échoué sur le perron, les yeux posés sur elle et la clope aux babines déshydratées. Pas de sourires, pas de mots. Juste un nuage de fumé craché. Il se poussa alors pour lui laisser une place sur la marche qu'il occupait, tendant son paquet de clopes chiffonné à l'Érinyes comme offrande à ses addictions partagées. « Tribulations conjugales ou c'est ton propre masochisme qui t'as conduite jusqu'à moi ? Dans les deux cas, j'ai de quoi boire là-haut. » Avait-il finit par souffler, dévisageant un instant la divinité pour continuer d'admirer le soleil se coucher avant de devoir céder aux danses bacchanales à ses côtés.  

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les bacchanales — ft bonnie - Mer 28 Mar - 23:50

LES BACCHANALES

Le ciel orangé se peinture peu à peu de bleu abysse. Les ombres des barres d'immeubles se jettent les unes contre les autres. Bientôt le soleil laissera place à des néons fatigués, et l'air tiède soufflera quelques frissons sur la peau. Si Bonnie manque clairement d'attaches, n'est-ce que d'affection pour le quartier, c'est toujours , qu'elle choisit de se réfugier pour appuyer sur le bouton pause de la vie. Chez Asher. La silhouette de l'homme, d'ailleurs, se découpe sur le perron de son immeuble. Il l'a vue. Elle l'a vu. Mais jusqu'à ce qu'elle gagne son côté, ils n'échangent aucun mot, et à peine la moitié d'un regard. Ils n'en ont pas besoin. Ses phalanges chapardent une cigarette et glissent le tube entre ses lèvres.

« J'ai bien peur que ça soit la première option. Désolée. »

Le ton s'essaye peiné, mais la voix reste très monocorde, pas franchement humaine. Elle sera désolée plus tard, quand elle rejoindra à nouveau Sierra, et que son cœur régurgitera le contenu de sa journée.

« Tu veux bien... ? Demande-t-elle en indiquant le tube de nicotine du regard. »

Bonnie ne fume pas, ou pourrait s'arrêter n'importe quand. C'est simplement devenu un tic, une habitude, un comportement, qu'elle adopte en fonction des personnes. Elle suppose que c'est surtout par mimétisme. Que ça lui évite la tâche fastidieuse d'avoir à se trouver des points communs avec autrui. A se lier quand elle n'en ressent pas le besoin, ou que son hybris ne le permet pas. Avec Ash, c'est différent. Et il lui semble qu'il s'agit davantage d'une promesse silencieuse (celle de leur amitié) que d'une convention obligée.

« J'ai l'impression de venir te voir que quand ça merde. Est-ce que je viens te voir uniquement quand ça merde ? »

Tout à l'heure, Bonnie voudra le savoir. Si elle doit se sentir coupable ou non. De l'utiliser ou d'être une amie proprement à chier. Elle craint que ça ne soit les deux. Son visage pivote vers Asher. Le bleu des yeux dévisage de son habituelle neutralité. Au début, elle continuait de simuler son humanité. Puis les années sont passées, et le simulacre a fini par devenir de plus en plus superflu. Il s'en fiche. Il tient à elle. Et Bonnie tient aussi à lui, le temps où le cœur est éveillé. Son pouce vient effacer une trace de cendre sur le visage négligé du forgeron. Lui, n'est pas plus familier qu'elle avec la vie. C'est sans doute ce qui les rapproche l'un de l'autre.

« Pardon. Je suis une amie lamentable. »

Pas qu'une amie. Une femme, une mère, une fille, une sœur lamentable. C'est ce qu'elle endure, ces temps-ci : sa médiocrité. Elle ne la ressent peut-être pas loin de Sierra, mais l'idée et le souvenir de cette sensation d'insignifiance hantent ses journées.

« Voyons voir ce que t'as là-haut. Déclare-t-elle en se redressant. »

Là encore, il n'y a pas une note au dessus de l'autre. Juste le regard éteint qui continue d'étreindre Asher. Une main est tendue pour l'inviter à se lever. L'alcool ne lui fait rien. Ou pas plus que la cigarette. Mais elle est prête à accompagner son ami.

« Même si, honnêtement, t'as l'air d'en avoir plus besoin que moi. »

Bonnie est peut-être sentimentalement handicapée, mais elle n'est pas aveugle. Elle voit bien la fatigue et le blasement. La crasse et l'indifférence. Cette vie ne convient ni à l'un, ni à l'autre, de toute façon. Il faut simplement apprendre à s'en accommoder. A deux, c'est déjà plus facile.

« Ils nous font pas de cadeaux, hein ? »

La nuova camorra. La bratva. Le monde. Juste le monde. Le monde et l'impitoyable solitude qu'il leur inflige.

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les bacchanales — ft bonnie - Jeu 29 Mar - 23:40


bonnie & asher

les bacchanales


Elle lui faisait l'effet d'une vague qui venait se briser contre la roche, brisant les murs de sa solitude abrupte, presque reconnaissant qu'elle vienne l'extirper de ses pensées maladives. Un ange dévasté par les mêmes maux que lui, blondeur illuminée par un ciel cuivré que le printemps venait sublimer. Dans un silence que seul les deux déités arrivaient à supporter, il s'était contenté de suivre du regard ses mouvements tandis qu'elle s'échouait sur une marche à ses côtés. Cigarette offerte, ils admiraient l'astre solaire disparaître derrière les tours décolorées sans une once d'émotion dans les traits. La nuit laissait une place privilégiée aux fantasmes, les cauchemars en faisait malheureusement parti. Des soirées bien trop souvent partagées avec l'alcool et les mauvaises idées, à jamais seul derrière les portes closes. « J'ai bien peur que ça soit la première option. Désolée. » Asher tira une bouffée de nicotine, le regard vide fixé sur l'horizon aux couleurs sanguinaires. Ce n'était pas la première fois que la blonde venait se réfugier chez le forgeron, sa porte étant toujours ouverte pour elle. Fille de la perdition emportée par les détresses conjugales, à jamais ignare de ce mode de vie rejeté depuis des décennies. « J'ai l'impression de venir te voir que quand ça merde. Est-ce que je viens te voir uniquement quand ça merde ? » Il ne répondit pas, le coin de ses babines s'étirant dans un fin de sourire qui laissait plus ou moins deviner sa rhétorique. Elle venait au moins, c'était tout ce qu'il retenait à chaque fois. Même si c'était pour jeter l'ancre de la délivrance loin de Sierra, c'était à ses côtés qu'il regardait le navire flotter sur les vagues de son ébriété. Laconique comme à son habitude, le trentenaire répondait uniquement par des œillades silencieuses, encore sous les griffes de cette journée facture et épuisante qui ne cessait de le torturer.

« Pardon. Je suis une amie lamentable. » Le mégot écrasé sur l'asphalte, il tourna enfin son visage vers elle après qu'elle l'ait débarrassé des cendres qui encrassaient son visage d'un rapide coup de pouce. « J'ai pas vraiment d'éléments de comparaison. T'es ma seule amie. Merdique peut-être, mais unique et je m'en contente. » Avoua-il sur le ton de la conversation, sans émotion, juste des vérités énoncées. Il n'était pas ce qu'on pouvait appelé lui aussi un exemple en guise d'amitié, toujours perdu dans les méandres de son esprit, absent, blasé. Il ne l'emmenait pas danser sous les étoiles, ne lui préparait pas des friandises sucrées pour réchauffer son coeur meurtri. Avare des mots qui pourraient la rassurer. Même ses sourires étaient égoïstement préservés mais gage d'une sincérité absolue quand il daignait les distribuer. C'était comme ça qu'ils fonctionnaient depuis des années sans jamais ne se l'être reproché. « Voyons voir ce que t'as là-haut.» Des merdes au fond des tiroirs et des portes condamnées. Rien de majestueux à lui présenter. Un appartement à l'image du misérable qu'il était, dénué de couleurs et de charme. Il accepta la main tendue, se levant alors pour lui faire face, géant d'acier face à la déité qu'il dépassait d'une tête. « Même si, honnêtement, t'as l'air d'en avoir plus besoin que moi. » Il soignait sa folie avec du whisky bon marché et noyait son esprit dans le tabac pour oublier à quel point tout était à chier. Des journées qu'il offrait en sacrifice à sa forge, modelant inlassablement l'acier pour y faire naître chaque jours des pièces qui lui offraient l'opportunité de pouvoir manger.

« Ils nous font pas de cadeaux, hein ? » Asher ouvrit alors la porte de l'immeuble pour laisser passer cette divinité bien trop belle pour ce monde frelaté. « On les emmerde. Nous leur en feront pas non plus. » Il laissa Bonnie abandonner le rez-de-chaussé où reposait son atelier pour monter les marches qui les mèneraient à ce paradis de fer qu'il logeait. Appartement dénué de beauté, juste quelques meubles pour remplir le vide, des murs sans peintures, des cadres sans sourires pour les remplir. Un grand salon où reposait une vieille cheminée, un sofa et quelques créations métalliques oubliées. Un matelas deux places en guise de lit dans un coin, des livres, tellement d'ouvrages éparpillés aux pages usées et aux histoires déjà oubliées. Fenêtres condamnées qui ne laissaient pas passer la lumière, pas d'électricité, il vivait essentiellement dans les ténèbres. Une fois dans le salon, il souffla sur quelques bougies qui s'allumèrent sous sa volonté, géniteur d'un feu céleste dérobé par l'humanité. « J'arrive. » Elle n'avait qu'à faire comme d'habitude, ce n'était pas la première fois qu'elle pénétrait l'antre de l'instable déité.

Il se dirigea vers la salle d'eau pour prendre une douche rapide, enfilant ensuite un simple jean sans se donner la peine de se sécher. Un détour par le coin cuisine pour rapporter de quoi faire taire les songes dissipés et le voila qu'il venait se laisser tomber lourdement sur le canapé, le corps endolori et la tige déjà aux lèvres. « Contes moi donc tes misères. Des plus futiles aux meurtrières. » Oreilles offertes, elle avait toute son attention tandis qu'il laissait tomber sa tête en arrière pour recracher des ronds de fumées en observant les moulures du plafond délabré. « Quel est donc le motif de la dispute cette fois-ci ? » Il se redressa aussitôt, se penchant vers la table pour faire couler le liquide ambré dans les verres avec générosité pour trinquer. « A l'absurdité du monde, à toi, à nous. » Il fit tinter sa boisson contre celle de la joliesse, sans aucunes convictions joyeuses, jamais. La nuit leur appartenait, leurs démons aussi. Maudit soient-ils ces enculés.
 

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les bacchanales — ft bonnie - Ven 30 Mar - 13:30

LES BACCHANALES

Eux, contre le monde, alors. C'est étrange, comme les circonstances peuvent rapprocher deux individus, comme elles maintiennent les liens forcés jusqu'à les rendre agréables, presque vitaux. Il n'y en a pas beaucoup, des Asher, des fantômes de son passé qu'elle laisse hanter le présent. C'est peut-être même le seul. Il mérite de l'être, quoi qu'il en dise, et quoi qu'il en pense. Ce soir, elle considérera l'éventualité de lui avouer. Sa piètre humanité ne lui permet pas d'évaluer la question maintenant.

Quand Bonnie pénètre l'appartement, ses yeux furètent et analysent par mécanisme. Elle s'imprègne des images et des odeurs, compilent les informations dans l'esprit pour plus tard. Après qu'Asher ait disparu dans le dédale de métal, et qu'elle ait longtemps miré la flamme d'une bougie en y passant nonchalamment la main, la furie a fini par échouer sur le canapé. Le regard fixe un point invisible du mur. Elle patiente. A l'instar d'une machine, dont on enclenche le mode pause. Que devrait-elle faire d'autre ? Personne n'est là pour la juger, ou pour témoigner de son inhumanité. Pire, de ces murs froids exsudent un encouragement à l'être. Inhumaine.

Elle ne bouge pas non plus lorsqu'Asher revient pour s'installer à son côté. C'est tout juste si la main se dérange pour attraper le verre qu'on lui sert.

« A nous. Répète-t-elle avant d'entamer son récit. »

Les lèvres trempent sans conviction, alors qu'elle écrase son mégot dans le cendrier. On dirait qu'elle temporise. Qu'elle cherche quoi dire, quoi passer sous silence. La réaction de Sierra l'a assez traumatisée pour qu'elle se souvienne encore du sentiment. Et si Bonnie en a tiré quelque chose, c'est qu'elle ne l'aime pas. Cette impuissance. Le cœur qui craquelle jusqu'à ce qu'il n'en demeure plus que l'ombre.

Ça t’aurait fait mal de mentir ? Les mots ricochent depuis la veille. Sierra aurait préféré qu'elle lui mente. L'honnêteté n'a pas payé. Peut-être qu'elle ne payera pas non plus avec Asher. Contre toutes les volontés de sa mauvaise expérience, le vide sentimental l'incite à jouer franc jeu.

« C'est de ma faute. Tient-elle à dédouaner sa femme de manière factuelle. »

Ça ressemble à une victime qui essaye de chercher des excuses à son bourreau. Or, en toute objectivité, Bonnie pense sincèrement que c'est de sa faute. Elle ne le ressent plus, mais elle s'en rappelle : elle était fâchée, ce matin, quand Sierra a claqué la porte. Pas parce qu'on a claqué la porte. Pour la raison pour laquelle on l'a claquée. Contre elle-même. C'est ça. Elle était fâchée contre elle-même.

« J'ai fait une tentative de suicide, hier soir. »

L'annonce est débitée avec son habituelle insensibilité. Plus, beaucoup plus encore que lorsqu'elle l'avait confessé à Sierra.

« Je sais pas pourquoi. Il n'y a pas de raison. »

Il n'y a jamais de raison. C'est le problème. Pas de but. Pas de regrets. Pas d'émotions. Juste cet immense vide, cette sensation de vouloir faire les choses bien sans savoir les faire, ou en avoir l'instinct. Qu'est-ce qui est bien et qu'est-ce qui est mal, de toute façon ?

« Elle était bouleversée. »

Malgré le ton monocorde, on devine toute l'ampleur de la scène. Tout l'impact que ça a eu sur Sierra, mais aussi sur elle.

« J'étais bouleversée. Fâchée, aussi. Surtout fâchée. Contre moi. Je sais pas pourquoi. Répète-t-elle en désespoir de cause. J'ai essayé de l'appeler, mais elle répond pas. »

Le regard de Bonnie pivote enfin vers Asher. Pour jauger des réactions et des humeurs. Pour savoir si elle doit s'arrêter ou continuer. Avec le temps de les apprendre, et en dépit de son insensibilité latente, elle tente de décrypter, de capter certains signes, certains tics, du forgeron. Le silence s'étire un peu.

« Je ne veux pas mourir. »

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les bacchanales — ft bonnie - Dim 1 Avr - 1:05


bonnie & asher

les bacchanales


Atonie exquise, lambinage apprécié après des heures et des heures à marteler le feu et l'acier. Échoué dans le fond du sofa, les jambes étendues et croisées sur la table en fer forgée, il relâchait la pression et abandonnait dans l'âtre ses responsabilités diurnes. Des flammes qui dansaient sous le regard céruléen du cabossé, presque hypnotisé tandis qu'il laissait le liquide ambré lui brûler ses babines gercées et amnistier sa trachée asséchée. Ses muscles continuaient de le tirailler, jetant quelques regards à l'amante de ses nuits gorgées de soleil. Malgré l'éclairage tamisé, elle irradiait d'une étrange lumière aux yeux d'un dieu trop crevé pour y chercher une quelconque hypothèse divine. Elle était belle dans ses maux, toujours baignée dans cette aura mystérieuse et sereine. Magnifiquement somptueuse dans ses quiétudes qu'il partageait depuis toujours sans jamais les souiller par des verbes inutiles. Un calme qu'il appréciait et qu'il redoutait parfois. Furie persécutrice qui se débattait contre des démons parfois trop dur à immoler comme la solitude, la lucidité et les regrets. Trinquer à la vie, célébrer une existence dont il n'était même pas certain d'apprécié, peu enclin à chanter les louanges de ce siècle ô tant méprisé. Mais elle était là, solidaire à ses douleurs et ses silences mortifiants — fidèle.

« C'est de ma faute. » Souffla la blonde sous le regard du forgeron qui tirait une bouffée de nicotine tandis qu'elle lui crachait l'immonde vérité aux relents térébrants. « J'ai fait une tentative de suicide, hier soir. » Les traits de Asher restèrent impassibles sous les mots poignants de son amie. Un aveux qu'elle avait confessé sur le ton de la conversation. De la même façon qu'elle lui disait bonjour, sans aucunes émotions sur les traits. « Je sais pas pourquoi. Il n'y a pas de raison. » Une gorgée pour faire passer cette triste nouvelle, dévisageant un instant la beauté pour le fond de son verre déjà bien vidé. Le suicide. Mourir. Démissionner d'une existence si pénible à supporter que la perspective de disparaître pour toujours était un véritable réconfort. Il ne faisait pas parti de cette pléiade d'enculés condamnant ceux qui avaient fait le choix de s'en aller. Trouvant dans ce geste jugé désespéré un courage qui venait cruellement lui manquer. Les raisons et les détails ne l'intéressaient pas tandis qu'il songeait seulement à la reconnaissance de la voir encore ici. Imaginer un monde sans elle s'était comme envisager un univers sans étoiles. Sans lumières. Ses phalanges serrèrent alors le verre, mandibules un brin crispées et cœur blessé. « Elle était bouleversée. » Et il la comprenait. Si il était intérieurement dévasté par cette confession autodestructrice, il ne pouvait pas imaginer ce que Sierra avait pu ressentir après cette annonce intolérable. « J'étais bouleversée. Fâchée, aussi. Surtout fâchée. Contre moi. Je sais pas pourquoi. J'ai essayé de l'appeler, mais elle répond pas. »  Asher se contentait de soutenir le regard glacé de son amie, les mots lui manquant cruellement tandis que ses songes lui hurlait de l'étreindre, de l'arracher et de la réchauffer loin de ses craintes frelatées.

« Je ne veux pas mourir. » L'esquisse d'un sourire dans les ténèbres tandis qu'il abandonnait son verre sur la table et le mégot dans le cendrier. Il se laissa tomber doucement sur elle, la tête sur ses cuisses, le regard perçant planté dans les iris de la belle. « Et tu ne veux pas survivre non plus ? » Il ferma ses paupières, bercé par le crépitement du feu et la présence apaisante de la furie, un paradoxe hautement apprécié. « Ca m'aurait fait chier de devoir claquer un costume pour tes funérailles. Salope égoïste. » Un demi sourire amusé, préférant jeter en pâture les cartes d'un humour noir plutôt que de devoir abattre l'as de cœur dans une partie qu'il n'était pas sûr de remporter. Trop de règles compliquées. Pas doué pour consoler, l'éloquence ravalée au profit de silences esseulés. « Laisse lui un peu de temps à ta femme et mets toi à sa place. Si tu lui as avouer ça comme tu viens de me le cracher, je peux concevoir qu'elle soit secouée. » Ses yeux s'ouvrir de nouveau sur le présent tandis qu'il attrapait la petite main de la blonde pour l'embrasser avant de reprendre. « Le temps. Il guérit comme il détruit tout ... Cette pensée est futile je sais ... Mais le sommes-nous pas au fond ? A attendre bêtement un déclic qui ne viendra jamais. Ta tentative foireuse t'as au moins permis de savoir ce que tu voulais tandis que d'autres demeurent inlassablement dans le noir ... » Il parlait évidemment de lui. Bien trop lâche pour se jeter à l'eau et se laisser emporter par les flots de l'oubli. « Tu as choisi la vie, je t'en suis reconnaissant. Une vie certes sans saveurs, insipide, mais la vie quand même. Avec toutes la merde et la beauté qui font d'elle ce qu'elle est. Cette putain d'existence inextricable. La subir c'est plus facile que de l'accepter. Surtout pour nous, qui sommes oublier. » Un soupir tandis qu'il refermait les yeux sur cette réalité douloureuse, enviant un instant l'hybris de la divinité. Les mortels pouvaient prier les dieux pour se faire exaucer, mais qui pour les entendre eux ? Les divins tourmentés.

 

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les bacchanales — ft bonnie - Lun 2 Avr - 16:05

LES BACCHANALES

Bonnie retient le non qui pavane sur le bout des lèvres. La vérité, c'est qu'elle voudrait vivre plutôt que survivre. Ou plutôt pense-t-elle que c'est ce qu'elle voudrait. Sinon, à quoi bon rechercher Mahaut ? A quoi bon se culpabiliser pour Sierra ? Et à quoi bon venir ici, confesser ses pensées morbides ? Elle veut vivre. Vivre entière, sans ces histoires de néo-panthéons, et sans ce vide, qui prend de plus en plus de place. Elle veut retrouver sa femme, et se faire accepter de Mahaut. Elle veut qu'Asher trouve le bonheur, et que la Bratva soit réduite en cendres. Sa main passe mécaniquement dans la tignasse d'Asher.

« Je tâcherai de t'en léguer un par voie testamentaire. De costume. Je suis une salope, oui, mais certainement pas une égoïste. »

Si son habituelle neutralité n'est que pure honnêteté, elle commence à intégrer les tenants et les aboutissants de l'humour. C'est que les railleries d'Asher font partie de ces choses-là. Celles qu'à force d'heures et d'observations, de rapports et de coudoiements, Bonnie arrivent à appréhender avec la même sensibilité que si elle avait, précisément, de la sensibilité. Ça feint la réalité. Ça la reconstitue à l'identique. Comme si Sierra était là, juste là. La brèche portée par la poitrine se déchire un peu plus grand. Sierra lui manque. Lui manquera ? Non. Sierra lui manque. Et c'est tristement la seule chose qu'elle est capable de ressentir vraiment. Le manque.

Le regard se sépare du forgeron, part voguer à l'horizon, alors que toujours, sa main écume les mèches brunes, parfois à se perdre en caresses à la tempe ou à la mâchoire. Ce qu'il dit n'a pas beaucoup de sens. Pas dans l'immédiat. Or elle lui est reconnaissante de trouver, malgré tout, des mots pour lui expliquer. D'être simplement , près d'elle et soulagé qu'elle n'ait pas achevé sa macabre besogne. Ça lui paraît important, presque vital, de se souvenir qu'il y a des personnes, là, dehors, qui tiennent encore à elle. Pas beaucoup, et peu à qui elle rend honneur. Mais c'est déjà ça. C'est quelque chose.

« Merci, Asher. »

Et il lui paraît tout aussi important d'énoncer la réciproque. Asher est un soutien précieux, l'un de ses seuls amis, et celui qui l'endure le mieux. Qui la comprend le mieux. Car Asher est modelé des mêmes tourments. Asher est vide, lui. Vide d'un vrai vide. De celui qui engrange les pires sentiments possibles. Bonnie, elle, a la chance de n'en ressentir aucun. La chance ou le malheur.

« Merci d'être là. Toujours. Merci de m'aimer, même si je t'aime mal en retour. »

Ce n'est pas tant qu'elle l'aime mal. C'est qu'elle ne comprend cet attachement que lorsqu'elle rejoint Sierra. Qu'ils ne s'apprécient guère, et qu'elle ne pourra donc jamais vraiment lui démontrer. Elle essaye. Elle essaye mal. Le bleu des pupilles, froid et inébranlable, redescend à son ami.

« Un jour, on s'en sortira, pas vrai ? Un jour, on vivra. Un jour, on s'en ira. Loin de toute cette merde. »

Étrangement, Bonnie n'a jamais songé à partir avec quelqu'un d'autre qu'Asher. Il lui semble, pourtant, que sa vie avec Sierra est ici, plutôt qu'ailleurs. Et c'est là toute l'infaisabilité du projet. Il le sait. Elle le sait. Mais ça n'empêche ni d'en parler, ni d'en dessiner les couleurs. Si elle devait en aimer un, choisir d'en aimer un, ça serait lui. Plus que quiconque, il le mérite. Le bonheur. L'amour. Vivre. Il mérite de vivre.

Le silence s'installe, se distend agréablement dans les volutes de métal. C'est une coupure salvatrice, une bulle qu'elle devrait, dans son état d'humanité normal, percer avec un peu plus de mauvaise volonté.

« J'ai une requête pour toi. J'ai besoin d'un flingue. Ou de trois. Sort-elle de but en blanc. »

(c) AMIANTE
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les bacchanales — ft bonnie - Mer 4 Avr - 1:09


bonnie & asher

les bacchanales


Couché de tout son long sur le sofa, l'exténué reposait silencieusement sa tête sur les cuisses de la belle, berceau de sa délivrance. Presque serein malgré des songes assaillis de mauvaises idées et des muscles meurtris à force de cabosser l'acier toute la journée. Les yeux fermés sous les caresses de la divinité, il profitait de cet instant de répit loin du feu de sa forge, une pause bien méritée dans les bras de celle pour qui il serait capable de tuer. Bonnie ... Comment lui faire part de cette cavalcade sentimentale qui l’assaillait quand il était à ses côtés ? Craché entre des silences, des regards presque reconnaissant de le supporter. Laconique mélancolique, le poète aux verbes ravalés, le sauvage au cœur renfermant multitudes de secrets. Molesté par des ressentiments acérés tandis que la flavescente déité en était délestée. Une chance ou une peine ? Il se l'était toujours demandé au fil des années quand il avait partagé ses tristesses, ses doutes et ses rares sourires. Comment vivre quand exister rimait avec ne rien ressentir ? Cela lui donnait presque envie de l'aimer encore plus fort dans l'espoir que les battements de son cœur offert en sacrifice à cette amitié lui permette un jour de pouvoir les sentir avec gaieté. « Merci, Asher. » Le géant ouvrit ses paupières pour l'admirer dans la lumière tamisée, attrapant un instant ses doigts entremêlés dans sa barbe pour les embrasser. Nul besoin de mots, elle savait, il savait. Des gestes, des rares mots qui prouvaient que non, ce n'était pas une égoïste. Elle lui donnait tellement sans s'en rendre compte comme sa simple présence, ses confessions, tout. « Merci d'être là. Toujours. Merci de m'aimer, même si je t'aime mal en retour. » Les lippes du Grec s'étirèrent un instant avec sincérité, cueillant ses mots avec tendresse, entremêlant ses doigts rugueux dans les phalanges douces de la jolité avec qui il était douloureusement lié. « Tu m'aimes du mieux que tu peux je crois. Je tenterai toujours de te le rendre de la manière la plus sincère qui soit. C'est moi qui te remercie de me supporter. » Peu démonstratif voir pas du tout en général, Asher s'était ouvert à Bonnie au fil des années. Pudeur abandonnée, il était capable de tout partager, sans regrets.

« Un jour, on s'en sortira, pas vrai ? Un jour, on vivra. Un jour, on s'en ira. Loin de toute cette merde. » Il soutenait son regard comme un marin hypnotisé par les promesses chantées par la plus belle des sirènes. Cette peur de se noyer et de sombrer dans les néants d'abysses iodées ravivant ses nombreuses plaies. Songeur l'espace d'un instant à ce que ressemblerait leur vie dans d'autres terres, d'autres heures. Bonnie and Clyde contre le reste du monde. Une pensée qui le séduisait. « Un jour oui. » Il aurait aimé lui promettre mais le dieu n'était pas des menteurs et des distributeurs de fausses espérances. Ces enculés qui chantaient les louanges de perspectives dorées pour se rassurer tandis qu'une fois l'astre solaire couché, demeuraient tout aussi malheureux que les deux échoués. Il préférait laisser ça aux politiques, aux méphitiques, aux désillusionnés.

Entre le fer et le feu, le silence retrouvait un instant sa patrie. Il aurait pu même s'endormir ainsi, l'aura protectrice de cette amie offerte par la vie. Malgré des traits paisibles, son cœur saignait encore à l'idée qu'il avait failli la perdre. Un monde encore plus merdique sans Bonnie à ses côtés, pensée qui ne voulait désormais plus le quitter. « J'ai une requête pour toi. J'ai besoin d'un flingue. Ou de trois. » Le brun ouvrit de nouveau ses iris pour l'observer, placide comme toujours tandis qu'il se redressait avec douleur pour se rasseoir et attraper son verre pour le vider. « C'est par le feu que tu comptes reconquérir Sierra ? » Un fin de sourire tandis qu'il allumait une énième clope à ses lèvres, toussant un instant tandis qu'il hochait la tête. « Mais oui je peux t'avoir ça. »  Il espérait juste ne pas regretter de lui fournir des armes pour en faire des conneries. Comme se tuer ou briser les liens qui l'unissait à cette mafia surannée. Ces enculés de la Bratva ou de la Camorra, tous les mêmes aux yeux du ferronnier. « Tu as des ennuis ?»  souffla-il plus froidement, les sourires qui laissaient place à un voile gelé sur ses traits. Il se leva alors, traînant des pieds jusqu'à un placard pour en ressortir un sac de voyage usé par le temps où reposait plusieurs calibres. « J'ai quelques trucs déjà ici. Mais je tiens à te forger ton propre gun, une arme unique pour une femme unique. »  Un clin d’œil alors qu'il attrapait la bouteille de whisky, s'allongeant à même le tapis pour soulager les douleurs de son dos, les yeux fixés sur les moulures égratignées par le temps qui avaient arrêtées de lui sourire. Si elle souhaitait partir en guerre, il serait là pour l'accompagner et il espérait qu'elle le savait. Eux d'eux contre le reste du monde, à jamais.


 

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les bacchanales — ft bonnie - Sam 7 Avr - 18:46

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« Non. Ça n'a rien à voir. »

Il est, de toute façon, impossible d'impressionner Sierra avec des armes à feu. C'est que cette dernière connaît déjà tout de l'art de la guerre, et que même dix ans de pratique intensive seraient encore insuffisants pour lui arriver à la cheville. Oui, Bonnie partage sa propension au chaos, mais elle n'a pas cette intuition pour la violence frontale et primaire. Elle sait tirer, cependant (Sierra a tenu à lui apprendre) : dans son cas et pour l'utilisation qu'elle en fait, ça suffit. Du reste, son hybris empêche tout élan de compassion, d'hésitation ou de culpabilité ; ce qui compense largement son peu d'expérience en la matière.

La vérité, c'est qu'elle aurait pu et logiquement dû formuler cette requête à Sierra. Alors pourquoi est-elle là, à mettre Asher dans la confidence, plutôt que sa femme ? Après avoir objectivement pesé le pour et le contre, sans requérir ni sa conscience, ni ses sentiments, son pragmatisme a tranché pour l'amitié du forgeron, plus facile, plus favorable que l'amour protecteur et zélé de l'ex-militaire. La décision n'a rien de personnel et ne concerne en aucun cas l'affect. Elle ne souhaite simplement pas qu'on la prive de ce choix. Ce sont ses guerres, ses combats, et personne ne l'empêchera de les mener à bien.

« Pas à proprement parler. Se contente-t-elle de répondre en suivant Asher. »

Bonnie n'a pas encore d'ennuis. Mais sa nouvelle position les créera assez vite. C'est pour cette raison qu'elle préfère d'ores et déjà se préparer.

« Je suis sûre que ça sera une arme exceptionnelle. »

Aucun rapport à elle. Son absence de sentiments dénue la furie de tout narcissisme. Elle fait plutôt référence au talent inné d'Asher. En tant que récurrence d'Héphaïstos, c'est indéniablement le meilleur armurier de tout Arcadia. Ses yeux traînassent un instant sur la multitude de crosses et de calibres. Et puis, elle rejoint son ami et s'assoit près de lui. Plutôt que le plafond, c'est le mur d'en face qui gagne son attention. Son visage ne laisse filtrer aucune émotion particulière. Il préférerait des explications, c'est indéniable. Or il n'est pas non plus à les lui exiger. C'est en ça que leur relation transcende le sublime. Et c'est surtout en ça qu'elle lui est reconnaissante. Pour l'éternité et au-delà. Elle ne le ressent pas, là, tout de suite. Mais elle le sait.

« Je reprends du service. Tonne sa neutralité. »

Ça pourrait être tout, ça pourrait être n'importe quoi. Bonnie a fait beaucoup de choses différentes, dans sa vie. Toutes sont plus ou moins liées à la prostitution. Au monde du crime organisé. Asher en a connu le moindre stade. Ça fait des années que ce passé a été relégué aux vieux souvenirs. Et pourtant, avec du recul, elle a plutôt l'impression de ne jamais l'avoir vraiment quitté.

« On m'a fait une offre de partenariat, il y a quelques jours. J'ai dit oui. »

Bonnie ne sait pas encore trop ce qu'elle espère de ce partenariat. Gagner quelques pas vers son indépendance, sans doute. Protester contre le concept même des néo-panthéons, sûrement. Le nouvel ordre établi est mauvais, plein de dérives et d'abus. Il n'y a pas de réformes ou de repentirs possibles. Il n'y a que l'annihilation. La destruction. Le chaos. La vengeance de tous les laissés-pour-compte.

Et ça commence par cet offre.

« C'est un commerce neutre, libre de toute allégeance. »

Il ne faut pas être un génie pour déduire que libre de toute allégeance veut surtout dire que Bonnie bossera pour, mais aussi contre son propre clan. Et il n'est jamais très bon de doubler la Bratva. Même rien que d'y songer.

« On m'a promis l'anonymat. »

L'anonymat ne protège pas des balles, des poignards ou des assassins. C'est pour ça qu'elle a besoin d'un flingue.

(c) AMIANTE
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les bacchanales — ft bonnie - Dim 15 Avr - 16:18


bonnie & asher

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Entre mégots et silences glaviotés, les deux échoués continuaient de partager la solitude de leurs âmes pérennes. Les traits bousillés par la fatigue et le corps endolori par cette journée, il trouvait un peu de repos avec Bonnie. Furie neurasthénique qui était venue s'échouer dans l'antre du ferronnier, sans sourires, sans tristesses. Impassible depuis tant d'années, spectateur céladon prêt à sacrifier ses jours et ses nuits pour sa compagnie. Amour ou folie ? Loyauté sans failles offerte pour ses beaux yeux, il était le feu et elle était la glace. Il aurait aimé pouvoir l'aimer différemment; comme un homme capable de lui offrir la beauté du jour et la sécurité. Pas de mots pour définir cette relation, c'était ce qui faisait sa beauté selon lui. La blonde s'était mise en quête d'armes pour une raison qui lui échappait encore, pas vraiment enclin à s'aventurer dans les sombres desseins de sa compagne maudite, par respect tout simplement. « Non. Ça n'a rien à voir. » Asher laissa un sourire éclipser la dureté de son regard, soufflant la fumée inlassablement dans l'espoir que celle-ci chasserait ses sombres idées. « Pas à proprement parler. Il se doutait bien qu'une simple arme mortel ne viendrait pas à bout de Sierra. Cette femme qui partageait la vie de sa Bonnie, parfois un brin envieux de ce que partageait les deux furies. Le mariage semblait une perspective lointaine et peu probable pour lui, soupirant des putes et amant de la solitude. Si Bonnie était incapable de ressentir ces myriades de sentiments, il en était tout simplement dépourvu. Coeur de fer rouillé par des pluies atrabilaires qui avait fait du trentenaire un dieu blasé et rancunier.

Il s'était levé pour aller cueillir dans l'obscurité de quoi assassiner la vie. Des dizaines de calibres entassés dans un vieux sac miteux, étincelantes et forgées à la sueur de son front. Aucunes d'elles n'étaient enregistrées, offrant à ses clients un parfait anonymat face aux autorités. Un simple gagne pain, préférant de loin forger des œuvres célébrant la beauté de la vie que des instruments destinés à l'entacher. « Je suis sûre que ça sera une arme exceptionnelle. » Il prit une gorgée de whisky, sentant déjà en lui l'envie d'aller s'exiler dans son atelier pour retrouver le feu salvateur de sa forge damnée. « Je reprends du service. » Ajouta alors la furie sous le regard placide de l'artisan qui faisait danser le liquide ambré dans le fond de son verre. « On m'a fait une offre de partenariat, il y a quelques jours. J'ai dit oui. » La curiosité commença alors à le piquer tandis qu'il continuait à s'enfermer dans ses silences, se demandant dans quoi de nouveau elle allait s'embarquer. Il aimerait pouvoir dire à ses employeurs d'aller se faire enculer, ne trouvant aucun réconfort dans cette mafia gangrenée — essaim vérolé.

« C'est un commerce neutre, libre de toute allégeance. » Asher ne pensait qu'aux conséquences pour l'instant. Point de barde pour chanter les louanges belliqueuse de la belle, juste le silence assourdissant de ses propres pensées. « On m'a promis l'anonymat. » Couché sur le planché à regarder le plafond, il poussa un léger soupire, tournant son visage pour chercher dans le regard de la belle une quelconque émotion pour se heurter comme toujours à la froideur de ses yeux. « Les promesses sont bien souvent faites pour être brisées. C'est qu'une demie liberté que tu vas gagner à t'écouter. Vaut-elle le prix des balles ? Surtout que celles-ci ne te protégeront pas de ces enculés de la Bratva.» Il se redressa pour nourrir les flammes de l'âtre d'un simple regard avant de reprendre sur le même ton désabusé. « J'imagine que je ne dois pas poser de questions sur tes mystérieux partenaires ? Puis quand tu dis que tu vas reprendre du service, tu veux dire faire la pute ?» Peu compatible avec le mariage et encore moins avec Sierra. Le ferronnier ne voyait pas vraiment l'ancienne courtisane renouer avec l'insalubrité des bordels. Il fouilla dans le sac posé sur la table pour attraper un semi automatique resplendissant, l'offrant à son amie en toute loyauté. Même si il ne cautionnait pas toutes les envies de Bonnie et ne partageait pas tous ses rêves, il était là et s'était tout simplement suffisant. « Je sais que tu vas vouloir régler cette merde toute seule. Mais je suis là si tu as besoin. Pas que pour te fournir de quoi quérir ta liberté, mais aussi pour t'aider à la gagner. » Une dévotion pour elle qui n'était pas nécessaire de justifier. Il était prêt à se battre, à crever, juste pour qu'elle puisse vivre au lieu de faire semblant d'exister.



 

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