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flying birds. (feliks)

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flying birds. (feliks) - Jeu 3 Mai - 21:19

le soleil doré qui réchauffe le visage. le souffle du vent qui fait frémir les plumes qui ont remplacé le bras orné de peau de l’être humain. la peur phobique des oiseaux qui fait palpiter son myocarde mais qu’elle restreint pour avoir le plaisir infini de se mêler aux nuages glacés d’une pluie torrentielle qui ne tardera pas à tomber.
et puis la chute.
et puis plus rien.
les opales découvrent – de manière brumeuse et floutée – les alentours inconnus. le bras se lève pour que la main frotte les paupières fatiguées ; les membres sont douloureux et le geste la surprend légèrement. depuis quand n’est-elle plus transformée ? elle se souvient pourtant si bien des sensations… était-ce un rêve ?
flashback instantané d’un oiseau avec lequel elle s’est amusée à voler. la course poursuite qui s’est lancée… elle fronce les sourcils, tente de se remémorer les faits. la migraine ne tarde pas à l’embrasser et jules cesse alors de lutter. elle ferme à nouveau les yeux pour tomber dans un sommeil sans rêves, juché de souvenirs éthérés.
le tribunal quitté à la hâte. le besoin viscéral de profiter d’une belle journée d’un printemps avorté un peu trop tôt pour le plus grand plaisir de l’été. alors jules s’est cachée derrière quelques buissons, oubliant ses vêtements dans un bosquet qu’elle connaît bien – dans une de ses cachettes habituelles. et l’oiseau s’est hissé dans le ciel. icare revisité, les plumes sont tombées et l’être s’est fracassé sur le sol en contrebas.
elle se réveille à nouveau. cette fois, la vision est nette et la panique bien présente. jules se calme rapidement, habituée à devoir maîtriser ses émotions – après tout, rien n’échappe à l’héritière des kidd. éduquée pour être toujours maîtresse d’elle-même, pour être de ceux à qui tout appartient, jules déstabilise mais n’est jamais perturbée longtemps. un masque d’impassibilité orne son minois alors qu’elle découvre un homme à ses côtés.
- qui êtes-vous ?
elle demande d’une voix égale. elle tourne légèrement la tête sur le côté pour analyser la chambre vétuste dans laquelle elle s’est retrouvée. puis elle adresse un regard à la dérobée à son bras nu… remonte le long de son épaule dénudée… remonte légèrement le drap qui recouvre sa poitrine…
et se retient de hurler.
elle fouille sa mémoire à la recherche de souvenirs manquants. rien. elle sait s’appeler julianne kidd, être assistante du procureur au tribunal d’arcadia. avoir quelques pouvoirs auxquels elle ne comprend rien mais qu’elle s’amuse à utiliser à foison – non sans avoir quelques problèmes avant, pendant ou après. alors qu’est-ce qu’elle fait ici, avec cet homme qu’elle ne connaît pas, et dans le plus simple appareil ?
jules se redresse et se met debout, faisant fi de sa nudité. et elle le pointe d’un doigt accusateur avant d’arguer, incisive et virulente :
- je vous préviens, cette histoire ne va absolument pas bien se terminer pour vous. le kidnapping est un crime grave. surtout si vous…
la voix qui se brise. elle n’a aucune douleur, rien qui ne suggère que cet homme ait pu poser les mains sur elle. mais quand même… pourquoi serait-elle nue sinon ?
- si vous me rendez mes vêtements, je promets de tenter d’alléger votre peine.
elle le fixe, déterminée, les poings sur les hanches. jules est de ces personnes inflexibles qui ne reculent devant rien… et la vie lui a bien appris que ça ne pouvait qu’être payant – en tout cas, elle n’a jamais eu le cas inverse encore. mais à trop mettre ses plumes en jeu, ne risque-t-elle pas de les perdre ? icare, à trop vouloir s’amouracher du soleil, s’est perdu.
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flying birds. (feliks) - Lun 7 Mai - 20:57

flying birds
jules & feliks


La course. La course folle, entre deux masses nuageuses, à viser la stratosphère en s'élevant toujours plus haut. Trop haut. C'est ce qu'il s'est dit, après coup. Quand ce qui ressemblait à un jeu s'est brutalement arrêté. L'oiseau s'est effondré. Brutalement. Au départ, Feliks a songé que c'était une feinte. Un virage en piquée destiné à semer ses ailes un peu moins alertes, un peu fatiguées par les heures de transformation. Alors, il a plongé, ailes plaquées à son abdomen, plumes grises frétillant en fendant l'air. L'adrénaline plein le système, jusqu'à ce que le sol ne semble subitement trop proche, trop réel.

C'est avec une certaine frénésie qu'il a volé jusqu'à l'endroit où étaient planqués son jean et son t-shirt. Que ses ailes se sont recroquevillées, rapidement, heurtant la chair naissante pour mieux s'y réfugier, à mesure que le corps se métamorphosait. Une certaine angoisse flanquée aux tripes, qu'il a fait marche arrière, à toute jambe, pour récupérer le volatile blessé au creux de ses paumes. Petit être sonné par la chute, faisant oublier au Murtagh que c'était ses propres traits qui s'affichaient désormais sur son faciès, alors qu'il regagnait les docks. Obsession éveillée de l'âme du kitsune, envers l'oiseau qu'il devait sauver. S'il venait à s'éteindre, malgré la chaleur de ses mains, leur délicatesse inouïe, il lui semblait que son monde entier s'effondrerait. Les affres de la créature résidant en son sein, toquades envahissantes. Animé par cette volonté insurmontable de l'aider, c'est avec toute la minutie possible qu'il a soigné l'aile blessée. Qu'il a déposé l'animal à ses côtés, sur son propre lit, dans une dévotion à chialer. Il était tellement obnubilé par la nécessité de le voir voler à nouveau, qu'il n'a pas capté un seul instant à quel point cela pouvait sembler démesuré. C'est parce qu'ils ont vécu un moment particulier, dans ce chassé-croisé céleste, qu'il lui doit bien ça, au piaf.

C'est ce qu'il s'est dit. Jusqu'à ce qu'en retournant dans sa chambre, il ait frôlé la syncope. Littéralement pris d'un vertige, il n'a plus rien compris, Feliks. Sur ses draps, un corps endormi. Une femme. Une femme inconnue. Il est ressorti, a tâché de se calmer. Est entré à nouveau. Toujours là. A l'emplacement du piaf.

Il lui a fallu quelques heures pour se décider à aller la regarder de plus près. Ce qui l'a surtout intéressé, c'était le bas de ses reins. Et sans arrière-pensée aucune, son regard s'y est attardé une seconde, songeant y trouver les cercles aussi parfaitement alignés que sur ses propres hanches. La marque. Le tatouage déposé à la mort rattrapée par le kitsune. Mais rien. Que dalle. Tout ce qu'il a fait ensuite, c'était de jeter le drap sur elle, pour éviter de se laisser déconcentrer plus longtemps par sa silhouette dans son champ de vision. C'est qu'elle était sacrément jolie. Il aurait pu en rester rêveur quelques instants, si la situation n'avait pas été aussi étrange. Flippante, même. L'oiseau est humaine. Mais l'humaine n'est pas comme lui. Pour un instant, la satisfaction d'avoir trouvé l'une de ses semblables l'a effleuré, le Murtagh. Pour un instant, seulement. Alors qu'il est perdu dans le fil de ses pensées, adossé dans l'embrasement de la porte, l'humaine se met à parler, lui arrachant une sueur froide. « Feliks. » C'est tout ce qu'il trouve à répondre, comme un automatisme, alors que son regard se repose sur elle. Elle qui se camoufle un peu plus encore du drap. J'ai déjà tout vu, désolé. Par chance, cette phrase reste fermement enfermée derrière ses lèvres qui se pincent. Ta gueule, Feliks. Il ne s'attend cependant pas à la voir se relever. Et son regard se détourne, pudique, pour contempler le mur juste derrière elle. « Hm, alors, ok, j'vous ai pas exactement demandé votre avis pour vous ramener chez moi. Mais, pour ma défense, vous étiez inconsciente lorsque ça s'est produit. » Voilà maintenant qu'il allait passer pour un pervers l'ayant assommée par derrière, voire l'ayant droguée. D'où remontent ses souvenirs, Feliks se le demande vaguement, mais déjà l'angoisse s'insinue dans ses veines alors qu'il ne trouve rien de mieux à faire que... retirer son propre t-shirt dans la panique pour mieux le rouler en boule et le lui lancer. « Enfilez-ça, d'accord. Je ne sais absolument pas où se trouvent vos affaires. J'ai pas vraiment cherché, à vrai dire, j'pensais pas que vous en auriez besoin quand j'en aurais terminé avec vous. » C'est digne d'une réplique glauque dans un film d'horreur. Il a envie de s'en coller une, lui-même, en pleine figure, pour arrêter de débiter connerie sur connerie avec le stress. Et puis, faudrait qu'elle arrête de le fixer, ça n'aide pas. Elle fout les jetons, l'inconnue.

« Merde, putain. J'sais que c'est extrêmement bizarre, mais je m'attendais pas plus à vous voir dans mon lit, que vous. D'ailleurs, ça m'emmerde assez de vous voir, j'pensais ramener un oiseau blessé, et là, j'me retrouve avec une femme en furie dont j'ai absolument pas demandé la présence ici. Enfilez le t-shirt, merci, et évitez de me regarder comme ça, j'suis pas un psychopathe, c'est bon. » Il n'ose pas la regarder, comme s'il allait signer son arrêt de mort en daignant reposer ses yeux dans les siens. Puis, parce qu'il y a un peu trop de peau nue dans le coin pour que ses iris ne risquent de s'y égarer et d'aggraver son cas. « Vous vous souvenez de quoi, en dernier, au juste ? J'me rappelle de vous avoir vue tomber du ciel, de vous avoir ramassée. » Là, on dirait une réplique de loveur à deux balles. Il s'enlise, Feliks, pourtant, il n'a jamais été aussi sincère qu'à cet instant précis, alors que ses mains tendues vers l'inconnue tâchent de témoigner de son innocence.
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flying birds. (feliks) - Lun 14 Mai - 18:11

la peur est un sentiment qui ne fait bien souvent qu’effleurer jules kidd. la prendre violemment par le cœur et par les tripes, ça, c’est d’une rareté assez forte pour être relevée. et pourtant, c’est ce qu’elle ressent en cet instant, dans ce monde inconnu, l’esprit encore hébété par la chute qu’elle semble avoir fait. le corps encore légèrement endolori, jules est persuadé d’avoir échappé à une mort certaine – sans réellement comprendre comment. ses derniers souvenirs sont un amas de plumes et de brume, le soleil comme seul et unique objectif. et un oiseau, petit, les plumes qui semblent douces comme de la soie avec lequel elle s’est amusée – elle pense. elle ne se souvient que de lui avoir maintes fois tourné autour, jusqu’à commencer à avoir des douleurs dans les articulations. elle envisageait d’ailleurs de ne pas trop tarder à retourner à sa cachette à vêtements quand… quand le soleil a disparu derrière un voile noir.
essayer de se rappeler exactement ce qu’il s’est produit ne fait rien d’autre que de créer un mal de tête épouvantable, barre d’acier derrière ses orbites.
« Feliks. »
un instant, elle est tentée d’arguer un « je m’en fous ! » tonitruant. mais elle se souvient de son interrogation et ne parvient qu’à hausser les épaules d’un air désintéressé. et pourtant, le souffle particulier, sentiment puissant d’avoir en face d’elle quelque chose d’autre. pas un humain. et l’idée de rencontrer quelqu’un comme aile – doté de pouvoirs mais perdu quant à leur obtention – a quelque chose de chaleureux qui lui réchauffe quelques instants le palpitant. avant de se souvenir que c’est un ennemi. qu’il n’avait aucun droit de l’amener chez lui. et la douleur diffuse qui passe et repasse – lancinante – dans ses veines ne lui donne aucune indication sur la localisation précise de fractures ou d’autres violations de son derme sensible. heureusement, elle a dû se retransformer avant que cet homme ne la kidnappe. la plus grande peur de jules à présent que des fourmillements traversent ses doigts pour se transformer en plumes, c’est d’être découverte. être pointée du doigt, être discréditée, radiée du barreau pour appartenance à un « autre chose » qui ferait peur aux êtres humains – x-men revisitée – serait la pire des choses qui pourrait arriver. humiliation. déshonneur. rat de laboratoire. les images créent des liens entre ses synapses pour réveiller une nouvelle migraine.
« Hm, alors, ok, j'vous ai pas exactement demandé votre avis pour vous ramener chez moi. Mais, pour ma défense, vous étiez inconsciente lorsque ça s'est produit. »
les sourcils se froncent encore davantage. si le but est de plaider sa cause – quelle qu’elle soit – il s’y prend vraiment mal.
- qu’est-ce que vous avez glissé dans mon verre ?
elle parvient à mesurer ses propos et le timbre de sa voix pour ne pas crier, combien même sa chimie interne la pousse à la panique. parce que le souci dans son interrogation, c’est qu’elle ne se souvient même pas dudit verre. où est-ce qu’elle a bien pu tomber sur lui enfin ?! un t-shirt lui arrive entre les mains et jules ne parvient qu’à hausser les sourcils avant d’entamer une grimace pour tourner la tête de droite à gauche.
« Enfilez-ça, d'accord. Je ne sais absolument pas où se trouvent vos affaires. J'ai pas vraiment cherché, à vrai dire, j'pensais pas que vous en auriez besoin quand j'en aurais terminé avec vous. »
- et puis quoi encore ?! je ne veux pas de vous. de votre odeur. de vos vêtements. de votre présence. je ne veux rien de vous. considérons donc que vous en avez fini avec moi, voulez-vous ?
le ton est incisif, vindicatif. et pourtant, jules garde les ongles fermement plantés dans le bout de tissu, tentée de l’enfiler. des frissons – de froid, d’appréhension, et d’un autre chose qu’elle ne définit pas – parcourent sa peau. mais jules garde la tête haute – et presque froide – pour le fixer avec la même agressivité dissimulée sous un masque de reine des glaces.
« Merde, putain. J'sais que c'est extrêmement bizarre, mais je m'attendais pas plus à vous voir dans mon lit, que vous. D'ailleurs, ça m'emmerde assez de vous voir, j'pensais ramener un oiseau blessé, et là, j'me retrouve avec une femme en furie dont j'ai absolument pas demandé la présence ici. Enfilez le t-shirt, merci, et évitez de me regarder comme ça, j'suis pas un psychopathe, c'est bon. »
les ordres passent mal. très mal. jules a toujours eu un certain souci avec l’autorité, ployant l’échine devant papa par obligation et certainement pas par envie ou par éducation. depuis l’obtention de son indépendance durement gagnée, jules se fait un point d’honneur à suivre la loi mais à ne jamais recevoir d’ordres. c’est jules qui les donne, et le procureur si le besoin s’en fait – mais ce sont davantage des suggestions que des paroles invectives. jules s’est créée une réputation telle qu’on la craint pour ses tendances à se transformer en furie sanguinaire, trouvant des informations compromettantes pour les utiliser si jamais on venait à la perturber. la manipulation ne lui a jamais fait dégoût non plus.
et puis jules tilte sur le mot « oiseau ».
oh.
merde.
et une autre flopée de jurons s’additionnent dans son cerveau rien qu’à l’idée d’avoir osé en penser un. puis un autre. puis encore un.
elle se redresse encore davantage – si tant est que ce soit possible – et enfile enfin le t-shirt qu’il lui a tendu, préférant être un minimum habillée pour avoir cette conversation. est-ce qu’il a fait des tests sur elle ? est-ce qu’il va la vendre à des scientifiques fous qui vont commencer à faire des expériences sur ses transformations ? elle inspire et expire lentement pour calmer les battements effrénés de son palpitant.
cobaye.
scientifiques.
douleur/souffrance.
être oubliée, maltraitée.
« Vous vous souvenez de quoi, en dernier, au juste ? J'me rappelle de vous avoir vue tomber du ciel, de vous avoir ramassée. »
elle se relaisse tomber – un peu trop mollement pour jules kidd – sur le bord du lit, passant une main dans ses cheveux alors qu’elle lève les yeux au ciel – comme si ça allait l’aider à se souvenir.
- le soleil… un oiseau… et le noir.
elle avoue avant de se reprendre – peut-être feliks n’a-t-il que des doutes ? peut-être qu’il n’est pas certain qu’elle soit une créature dotée de dons ! il ne faut absolument pas qu’elle rentre dans son jeu.
- je veux dire… arrêtons tout ça, je vous en prie.
elle se relève, tire un peu trop sur le t-shirt qu’on lui a gracieusement prêté – évite de s’attarder sur le torse de l’inconnu dénudé – et pointe un doigt justement là où elle ne devrait pas regarder. et pas toucher non plus.
- qu’est-ce que vous savez au juste ? et qu’est-ce que vous voulez de moi ? ne me dîtes pas que vous m’avez recueillie gracieusement par pure gentillesse ! cette histoire d’oiseau blessé, c’est des conneries. les transformations en animaux, c’est dans les x-men et dans les romans fantastiques. c’est un chèque que vous voulez ? dîtes-moi ! arrêtons ce petit jeu pervers.
elle grogne, l’âme en proie à un doute grandissant. on ne terrifie jamais jules kidd, mais rien ne pourrait davantage la faire flipper que cette situation. à bien y réfléchir, elle préférait encore l’idée qu’il ait profité de son corps durant quelques heures… parce que si jules venait à tomber entre les mains de scientifiques malsains, qui sait ce qui pourrait leur traverser l’esprit ?
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flying birds. (feliks) - Sam 16 Juin - 21:43

flying birds
jules & feliks


Il patauge. S'enlise, même. Et plus il essaie, maladroitement, plus la situation semble s'aggraver. C'est dans les nuances sombres qui s'accentuent dans les prunelles de l'inconnue que Feliks évalue le désastre de ses tentatives manquées. Explications ratées, qui tombent à côté. Et mine de rien, ça commence un peu à l'emmerder. Non pas de passer pour l'être dégueulasse qu'il n'est pas, ni de la laisser lancer ses hypothèses les unes après les autres. Plutôt de se dire que c'est son adresse qu'elle va garder en mémoire, son prénom, son apparence. Son identité. Hors, Feliks est mort. Déclaré, c'est irrévocable. Se voir déterré et exposé à la gueule du monde à nouveau, tel qu'il est réellement, c'est une hantise qui s'invite dans le moindre de ses cauchemars. C'est à sa famille qu'il songe en premier. Ses parents, mais un peu plus encore son frère cadet. La gueule qu'il tirerait s'il l'apprenait. Et ça exacerbe immédiatement l'angoisse qui taquine ses entrailles.

« Quel verre ? » Il rebondit, appuie sa question en arquant un sourcil, lui exposant sa perplexité. Non, il ne rentrera pas dans ce jeu-là. Il y a des faits à exposer, nets et précis, qu'il va falloir balancer, décrire avec précision, pour lui raviver la mémoire. C'est plus difficile qu'il n'y paraît, cependant. De lui rappeler leur course folle dans les airs, sans avoir l'impression de sonner un peu cinglé. Avec cette manière de formuler des théories toutes plus absurdes les unes que les autres, il s'y perdrait presque. Et pourtant, il sait, Feliks. Que non, il n'a pas profité d'elle. Qu'elle n'a pas fini ici parce qu'il l'avait droguée pour mieux la malmener ensuite. Son manque d'assurance joue certainement en sa défaveur, n'arrange rien à la situation qui lui échappe. Le seul brin de soulagement accompagne le mouvement qu'il perçoit dans l'angle de son champ de vision. Elle s'habille. Parfait. Qu'elle camoufle ce corps qui n'aide en rien à la concentration de l'homme qui cohabite avec le kitsune. Renard pestant contre la faiblesse de son hôte, cherchant à prendre les rennes, à régler la situation.

C'est lorsque le silence s'installe, brièvement, suffisant pour le laisser enfin reprendre son souffle, que Feliks ose ramener son regard sur la demoiselle. Qui s'assied. Et là, il est encore plus largué. Jusqu'à ce qu'elle s'exprime à nouveau, sur un tout autre ton. « C'était moi. L'autre oiseau. » Les mots se précipitent à ses lèvres alors qu'il maintient une distance de sécurité, même si son palpitant s'anime un peu plus rapidement à l'idée qu'elle se souvienne. Il brûle soudainement de s'épancher en détails, de retracer le fil de ces longues minutes de haute voltige, duo improvisé, maîtres de la voûte céleste. C'est que l'enthousiasme était à son comble, avant la chute. Il n'avait jamais vécu expérience aussi saisissante en revêtant ses plumes. L'instant n'est pourtant pas aux déclarations enflammées et l'inconnue coupe court à la déferlante de ses pensées. Le calme n'a été qu'éphémère, et il se crispe dès qu'elle se relève, darde sur lui un index accusateur en se remettant à vociférer. Drôlement plus sympathique avec un bec que dotée de parole, l'homme en regretterait presque la rencontre. Voire de l'avoir ramassée. Et ça commence à titiller sa patience, à Feliks, alors qu'elle revient en arrière, rejette les souvenirs, persuadée d'avoir été abusée. « Ce que j'veux de vous ? Un peu de gratitude pour commencer, ce serait pas du luxe, hm ? » Se faire aboyer dessus, il s'y était habitué durant l'adolescence, se contentant d'incliner la nuque en se persuadant de le mériter. Aujourd'hui, ça passe nettement moins. Elle a le don de l'agacer, et de le stresser avec sa paranoïa qui lui semble totalement déplacée. Est-ce-qu'il s'emmerderait à s'expliquer, s'il était de ce genre là ? Alors, c'est son regard à lui qui vrille légèrement, se défait de ses teintes désolées pour revêtir l'habituel éclat blasé. Feliks, faut pas trop le brusquer. « J'aurais pu vous laisser là, à frétiller de l'aile par terre en attendant qu'un animal lambda se décide à vous bouffer. Au lieu de m'agresser, ça serait peut-être bien de me remercier. Sans moi, y'aurait pas fallu plus d'une heure avant d'être trouvée. On a beau être différents des autres, on n'est pas immortel pour autant. » Il redresse la nuque, les épaules, tient tête à la furie qui lui fait face, essaye tout du moins. Il ne reconnaît pas en elle l'une de ses pairs, cependant, alors qu'il généralise en partant du principe qu'ils appartiennent à une même espèce. Elle n'est pas tout à fait comme lui, malgré ses capacités. Et ça, ça titille l'intérêt du renard qui anime ses mâchoires. « Et ça, ç'aurait peut-être été le meilleur des cas. Si vous vous étiez retrouvée humaine à nouveau, complètement nue au beau milieu de nulle part, ç'aurait été mieux que chez moi, peut-être ? » Là, il pousse peut-être un peu trop la confiance, débitant ses remarques sans la quitter des yeux. « Je vous ai ramenée ici pour vous soigner. Quand la transformation s'est inversée, vu votre état, ouais, n'importe quel connard aurait pu en profiter. Sauf que j'ai autre chose à foutre que d'aller tripoter une hystérique qui avait des plumes quelques heures plus tôt, y'a mieux comme fantasme. » La mesquinerie suinte derrière ses canines, kitsune ronronnant alors qu'il finit par s'écarter. Lui tourner le dos. Il s'enflamme tant et si bien, Feliks, qu'il ne sait plus quoi dire, quoi ajouter pour la convaincre. Alors, quand ses doigts déboutonnent son jean, son dos se tord déjà. Et lorsqu'il dénude ses jambes, ce sont les plumes qui se mettent à s'extraire les unes après les autres de son épiderme. « Faut que j'me mette à vous siffloter une sérénade pour que vous arrêtiez votre délire, ou bien ? » Debout, planté là en boxer, la peau griffée des plumes qui se répandent un peu plus à chaque seconde le long de son torse, la transformation se régule. L'apparence est humaine, revêt lentement le plumage, quand il s'approche à nouveau d'elle, plus près cette fois, sans plus se soucier de son espace vital. « Honnêtement, si vous pouviez vous raisonner avant que j'ai à sortir les ailes, ça m'arrangerait. J'ai dû les remballer si rapidement hier que j'en ai gardé des cicatrices. » Et il la ferme, enfin. En suspens. Attendant qu'elle l'interrompe, ou il ne reculera pas, Feliks, prêt à se transformer entièrement sous ses yeux.
(c) DΛNDELION
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