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Under the skin [Cassie]

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Under the skin [Cassie] - Mer 9 Mai - 23:12


Under the skin


C'était une sensation grisante, que d'entendre le ronronnement des vagues parvenir jusqu'à ses pieds nus. Là où les grains de sables venaient s'emmêler à la raideur du tissus de son jean. De sentir les embruns marins venir caresser les doigts de ses pieds, alors que dans l'horizon, la mer semblait se recouvrir du feu solaire. Comme un incendie sur le point de se déclencher, de faire des océans; des flammes menaçantes, sur le point de ronger Arcadia. Si tel était le cas, alors il n'hésita pas. Délaissant ses vêtements trop encombrant, dans un amas de tissus roulé en boule, sur la plage aux milliers de grains s'entrechoquant. Dans son regard dansait ses eaux troubles, comme si les dunes de son enfance, ses mers sableuses, orientales, s'y reflétait. Il pouvait presque en entendre encore, le roulement de ses voix chaudes, solaires, s'élevant de leurs sonorités langoureuses. L'appel du large, de la mer, qui sous ses yeux, se présentait en tentatrice immuable.

Puis sa peau, au cuir tanné par le soleil, se recouvrit d'écailles. Roulant contre son derme, comme imbibé d'éclats incandescents, de l'astre du jour, qui dans les contrées désertiques de son enfance, régnait en souverain immuable. Des orbes jaunies, aux pupilles fendues. Comme acéré, par la grondeur latente de cette eau, qui bientôt glissa contre son armure de squame. Un parchemin granuleux, aux reliefs écailleux que les flots venaient à faire ruisseler. Et de partir, s'enfoncer au loin, dans l'horizon luminescentes de ses abysses. Tanières de coraux, de murènes abyssales, glissant leurs longs corps allongés dans leurs antres ombrageuses. Aux bancs de poissons fuyant sous le passage de sa mâchoire allongée, proéminente, prête à faire claquer ses dents de scies d'un mouvement moindre. De voir ses sens, multipliés, décuplés, d'apercevoir, tant de choses autour de lui, qui aurait pu échapper à l'humain. Découvrir ce qui dans les entrailles de ses fonds marins corallins, sommeillait depuis des temps immémoriaux.

Et l'impression d'être en apesanteur, suspendu au beau milieu de l'agitation aquatique de ses abysses. Que le temps venait à s'interrompre, prendre un long souffle, le temps de gorger ses sables de toute l'écume régnant aux reflets troubles de ses vagues faisant se remuer ce miroir liquide. Là où les ressacs de la surface venait à faire de la mousse écumeuse, des formes divagues, brèves, disparaissant à son approche. Comme si l'eau était une passerelle, un seuil, vers l'imagination sibylline de sa psyché. De revivre, sentir, avec autant d'émotion, à quel point la vie, l'océan, semblait être creux sans la présence de ses visages souriant à ses côtés. Qu'il avait beau tendre ses pattes pleines de griffes vers l'avant, de prendre son élan, pour mieux prendre ce qui lui échappait. Mais rien. Sa poigne griffue se refermait sur l'immensité marine des profondeurs. Et remontait jusqu'à lui, les sonorités profondes de ces géants sous-marins, dont les échos bienveillant, comme un appel venu des profondeurs, ne parvenait à faire taire la colère qui demeurait en lui.

À nouveau, la terre ferme. Le tapis de sable brûlant sous ses pieds. Mais d'une chaleur douce, apaisante, tout comme la brise venait à effleurer ses écailles gorgées d'eau. Ici, l'air avait cette caresse fraîche, agréable, porteuse de ces voix archaïques, venues d'un royaume lointain. Là bas, où le soleil avait la morsure d'un géant de feu et le sable, irritant, venait à faire recouvrir ses pieds nus de rougeurs incandescentes. Âpre, désagréable et pourtant, empli d'une langueur mélancolique qui venait à faire se tourner le géant des eaux sombres, vers ces horizons. Comme si là bas, se tenait ses silhouettes, s'évaporant sous les embruns marins et le lourd bruit des vagues remuant le sable sous ses pieds. N'oublie jamais. N'oublie jamais d'où tu viens, Akhmar. N'oublie jamais, la terre de tes ancêtres. Il n'oubliait pas. Mais à quel prix ? Que d'être hanté, éternellement, par ces silhouettes vaporeuses, ancrée à même son âme vaguant au gré de ses eaux troubles. C'était sous la peau, comme ses tatouages, parsemés de gouttelettes salées, semblait fondre, sur les reliefs d'ocres de sa peau.

Qu'elle ne fut pas sa surprise alors - de voir qu'au bord de la baie rocheuse, imbibée du sable de cette plage, que la brise venait à faire virevolter - se tenait une autre silhouette inconnue. À cette heure-ci, alors que le crépuscule venait à darder ses dernières lueurs aux visages de ses inconnus. Cette impression désagréable d'être un gamin pris sur le fait, alors que comme un serpent se dépouillant de son ancienne peau, le crocodile venait de laisser place à un homme. Homme dont l'arc ombrageux de ses sourcils venait à se froncer en signe de méfiance. Et qu'importe de sa nudité la plus totale, il s'approcha, de toute sa masse puissante. Alors que descendait sous ses yeux, quelques unes de ses lourdes mèches emmêlés, suppurante d'eau. « Ça va ? T't'amuse bien ? » Et de reprendre, de cet air revêche, indomptable, face au téléphone qu'elle tenait entre ses mains, dont les clichés qu'elle avait pris le rendait irritable. « J'peux savoir c'que tu fou ? »



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Under the skin [Cassie] - Jeu 10 Mai - 21:34


Under the skin


Voilà maintenant un an, presque tout rond, que Cassie s'est installée à Arcadia. Une retraite temporaire, laissée sans date de péremption et qui perdure, perdure, au grand damne de sa jumelle qui s'impatiente. Cassie se demanderait presque si elle devrait organiser quelque chose pour fêter ses douze mois dans ce qu'elle considère encore un peu comme un "trou paumé du Massachusetts", elle sait que ses copines d'ici seraient bien contentes qu'elle le fasse — toujours prête à célébrer tout et n'importe quoi avec du champagne — mais voilà ça finirait sur instagram et elle se doute que Lizzie n'apprécierait pas. Et puis ce n'est pas comme si elle comptait vraiment rester. Genre de manière permanente. Genre pour toujours. Arcadia à ses yeux c'est toujours un peu nul. Elle s'est plusieurs fois trouvée agréablement surprise cependant, par la ville et les gens, elle ne s'ennuie pas autant qu'elle l'aurait pensé ici. Elle a de quoi faire, de quoi prendre des photos également, sans pression scolaire, sans forcément penser à les partager avec le monde non plus. Elle accumule les clichés parce que ça lui plaît, parce qu'elle aime ça, elle aime prendre son temps devant les belles choses, et Arcadia lui en a offert des belles vues depuis qu'elle est là. C'est une ville un peu étrange, Cassie ne saurait pas expliquer pourquoi elle le pense, c'est une impression, un ressenti, deux-trois choses captées au détour d'une rue. Il y a de la violence et des secrets, beaucoup de secrets dans cette ville, et un effet, pas très apprécié par elle d'ailleurs, sur ses visions, qui deviennent plus fréquentes et vives. Mais elle reste et elle s'habitue et à part son pouvoir honni, elle apprécie ce que la ville a à lui offrir, en plus de l'inespérée relation avec son père.

Elle a vu des choses un peu bizarres à Arcadia, souvent oubliées, facilement mises sur le dos du manque de sommeil, ou d'une party pill trop puissante, mais elle n'a jamais vu ça, ce qui l'arrête alors qu'elle se promène sur la baie rocheuse d'Arcadia après un footing plutôt intense qui lui a fait traverser la ville, en attendant l'appel quotidien de sa sœur. Ça, un crocodile en pleine ville.

Enfin si, Cassie en a déjà vu, des crocodiles et des alligators quand elle est allée en Floride il y a quelques années, pas sur le bitume, mais pas loin, dans les marécages, une fois même près de la piscine de la villa louée par la famille de son amie. Elle n'en a jamais vu dans le Massachusetts ceci dit et croit savoir que c'est plutôt normal. Un crocodile n'a absolument rien à faire sur le sable d'Arcadia à moins de s'être échappé d'un zoo. Et encore, comment se fait-il qu'il n'ait créé aucune panique dans la ville et qu'elle n'ait pas reçu la moindre alerte twitter ou appel de sa mère — qui suit l'ACPD sur les réseaux sociaux, au cas où — si c'est le cas ? Elle est suffisamment loin du reptile pour ne pas avoir à se soucier de sa sécurité et il semble tranquillement nager dans la baie, ses écailles magnifiquement brillantes grâce au soleil qui le heurte directement alors, en bonne représentante de sa génération, Cassie sort son téléphone et prend des photos. Beaucoup de photos même, ainsi qu'une courte vidéo. Elle regrette de ne pas avoir un de ses vrais bons appareils photo sur elle — elle ne va jamais courir qu'avec son téléphone, un billet de cinquante et ses écouteurs le tout accroché à un brassard —, pour saisir ce moment complètement fou, définitivement la chose la plus étrange qu'elle ait jamais vu à Arcadia. Ou de sa vie, pour être honnête.

Elle se détourne pour mieux voir le résultat, sur l'écran de son téléphone en dépit du soleil un peu fort aujourd'hui, une moue satisfaite étirant lentement ses lèvres. Elle est déjà en train d'en sélectionner une pour l'envoyer à sa sœur — who said Arcadia was boring, again? ;-) — se retournant machinalement en pianotant sur le clavier pour observer de nouveau le crocodile qui s'amuse dans l'eau, découvrant avec un peu de déception qu'il a disparu. Elle pourrait croire à un mirage si sa photo ne la narguait pas sur son téléphone, déjà reçue par Lizzie d'après le petit signe qui apparaît sous la bulle de son message. Cassie s'inquiète un peu, elle se souvient que les guides en Floride — et l'homme qui est venu les débarrasser du reptile qui avait envahi leur piscine — leur avaient dit que ces bêtes-là courraient plutôt vite sur les courtes distances et qu'il valait mieux ne jamais les laisser sortir de sa vue. Elle s'éloigne donc du rebord et jette un regard autour d'elle pour s'assurer qu'il ne s'est pas approché d'elle en douce : il n'y a rien au sol que des roches et un peu de sable, rien quand elle relève les yeux non plus qu'un homme complètement nu et ruisselant d'eau. « Ça va ? T't'amuse bien ? » Elle avertit aussitôt ses yeux, ne sachant pas vraiment où regarder, incroyablement gênée, ni que faire de son air revêche et ses iris sombres plutôt hostiles. « Euh » fait-elle, très éloquente. Elle recule instinctivement d'un pas. « J'peux savoir c'que tu fou ? » Elle pourrait lui demander la même chose, c'est lui qui se baigne nu dans la baie en plein mois de mars — il ne fait pas moche, mais pas suffisamment chaud pour ça non plus et elle n'est pas certaine que l'eau soit très propre — c'est lui qui s'est approché d'elle sans prévenir complètement nu. Peut-être même saoul pour ce qu'elle en sait. Étrange qu'elle ne l'ait pas remarqué dans l'eau, elle devait être trop obnubilée par la bête. « Euh……faites attention si vous nagez monsieur y a un crocodile dans l'eau vous savez. » Elle rosit légèrement en se rendant compte qu'elle doit avoir l'air presque aussi folle que lui en cet instant précis, parce que qui pourrait bien croire à son histoire complètement impossible. Elle désigne son téléphone, « J'vous assure, j'ai des photos pour le prouver. » Elle ne va pas jusqu'à déverrouiller l'appareil pour lui montrer ses clichés ni surtout le lui tendre, elle aurait peur qu'il parte avec. Cassie n'aime pas juger les gens sans les connaître, elle a trop souvent été victime de ce genre de mentalité, mais en même temps comme ne pas avoir un peu peur d'un exhibitionniste légèrement agressif, quand on est seule et sans défense sur la baie.



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