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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones]

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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Sam 12 Mai - 11:33




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Célestine • @Maldwyn Jones
Après ma rencontre inopinée avec Pearl, je m'étais rendue compte de plusieurs choses. D'une part, j'avais eu ce jour-là une chance considérable lorsque je n'ai pas fini écrabouillée par le camion sous ma forme d'abeille. D'autre part, j'avais pris conscience de façon aigu que, si je savais certaines choses sur ma nature, mes connaissances n'étaient pas forcément parfaites. En bonne informaticienne, je suis allée voir sur internet mais les résultats que j'ai trouvé ne me convenait pas forcément. C'est là que l'un de mes collègues a émis l'idée d'envoyer un mail à un prof d'université, Maldwyn Jones, dont c'était le domaine de recherches. J'avais donc envoyé un mail sans trop y croire (mais aussi contrainte et forcée par ledit collègue).

En fait, je crois que les dieux étaient avec moi puisque j'ai reçu une proposition de rendez-vous à son bureau de l'université. Je ne sais pas ce que cela vaut mais c'est déjà un immense progrès à mon sens : combien de professeur ne prenne pas la peine de répondre ? Beaucoup trop. Alors avoir une proposition de rendez-vous, cela tient à un petit miracle. Je ne préfère toutefois pas penser à la possibilité que ce rendez-vous est uniquement fait pour me dire droit dans les yeux qu'il n'a rien trouvé ou que je lui fais perdre son temps.

Avec une certaine nostalgie, j'ai arpenté mon ancien campus afin de me rendre au bureau du professeur. Tellement de souvenirs me reviennent tout d'un coup. Même si je n'habite pas trop loin, je reconnais sans honte que je ne suis pas retournée dans cette partie de la ville depuis la remise de mon diplôme. Je suis tirée de mes pensées lorsque j'aperçois la plaque de son bureau.

Inspirant profondément, je donne plusieurs coups secs sur la porte. Puis, dans un vieux réflexe d'étudiante, je n'ouvre la porte uniquement de manière à faire apparaître ma tête dans une quelconque tentative de ne pas trop déranger l'occupant des lieux.

-Bonjour ?

Puis, avec plus d'aplomb, je rajoute :

-Le professeur Jones est-il ici ? Je suis Miss Beauchamp, j'ai rendez-vous avec lui.

Une entrée en matière somme toute classique. En espérant que la suite soit plus bénéfique pour moi et ce que je souhaite savoir.
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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Dim 13 Mai - 18:20


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Je suis un idiot finit. Là, emmuré vivant dans une pile de livres et de tasses de thé vides, je suis l'essence même de la bêtise. Tout a commencé insidieusement bien sûr, comme toute bonne connerie en devenir qui se respecte. Un nouveau mail dans ma boîte professionnelle, entre les messages à la chaîne vaseux que les autres profs m'envoient et les invitations aux réunions dont tout le monde se fout. Si j'avais su que l'ouvrir maudirait mon week-end tout entier sous le signe de la défaite, et qu'en plus j'aimerai ça, je ne l'aurais pas ouvert. Mais voilà professeur Jones est, en plus d'être un imbécile, un peu trop fier et passionné par son sujet. Alors quand une parfaite inconnue me demande des informations sur un thème que je n'ai jamais vraiment effleuré, je me devais d'obéir. Il n'y avait aucun gain à obtenir : juste ma satisfaction personnelle à engorger mon savoir toujours plus. Et bien sûr le plaisir de le partager. Alors au lieu de suivre mon planning préparé avec précautions, je me suis lancé sans aucune suspicion dans une quête de connaissance interminable qui allait me laisser frustré et affamé. C'était l'affaire d'une demi journée tout au plus. Du moins c'est ce que je croyais encore en franchissant le seuil de la bibliothèque universitaire le samedi après midi. Cela serait un job rapide : je connaissais les lieux par cœur et dans quelle allée trouver quel volume. Aucun risque que je finisse par me perdre tout entier à en oublier les heures, n'est-ce pas ?

***

J plus deux jours et me voilà toujours au point de départ, ou presque. Je ne suis même pas rentré chez moi depuis samedi matin. J'ai essayé de dormir sur mon bureau sans succès, pris ma douche dans les vestiaires du gymnase et survécu sur le stock de yaourts date courte de la cafétéria. Une âme en peine errant dans les couloirs vides, précautionneux de ne pas croiser un collègue ou un élève. Ou pire encore, tomber sur Harper et me prendre un sermon doublé d'un geste déplacé. Comme un voleur, comme un illuminé perdu dans son monde je n'ai petit à petit fait qu'un avec le lieu. Je porte les mêmes vêtements, le même air contrarié sur le visage. Un nuage noir permanent avec des mains faites pour tourner les pages et couvrir le monde de centaines d'annotations. Obsessif compulsif, pour vous servir. Petit roi de mon royaume de mots aux tours de papiers, débonnaire de tout, mes vices me perdrons bien avant le reste.

Je me masse le crâne, m'éloignant un instant du tas de copies que j'aurais déjà dû finir de corriger hier. Un autre jour de cours se termine au dehors, par delà le store cassé de l'unique fenêtre. J'ai beau me tordre dans tous sens, les courbatures et la fatigue sont bien réelles. Un énorme bâillement qui me tire douloureusement sur la mâchoire ponctue ma rêverie. Cela fait plusieurs minutes que je suis en train de réévaluer ma vie, mes choix. Je dois avoir l'air d'un homme fou, camisolé dans son tourment académique. Pour ajouter à mon malheur, mon corps gargouille du besoin d'assouvir son addiction. Je me suis promis de ne pas amener ça à la fac, de garder mes démons bien au chaud des barrières de l'intime. Par peur de perdre définitivement ma place, et par respect pour mes élèves. Mais cela fait trop longtemps. Je n'aurais jamais dû rester sans aussi longtemps. Personne ne verra rien, tout le monde est trop occupé à partir. Tout ira bien, il me faut juste être discret. Dans un soupire je déchire un morceau de papier de mon carnet de notes, roulant la paille de fortune d'un geste habitué entre mes doigts tremblants. Trop tremblants. Le cylindre de papier me saute des mains comme s'il était animé de malice, disparaissant quelque part sous l'ombre du bureau. Putain. Je me baisse dans un branle-bas total de raclement de chaise, Indiana Jones à la recherche de la paille à coke perdue.

Alors que je crois enfin avoir mis la main dessus dans un juron de triomphe, quelqu'un frappe à la porte au même moment. Je réponds du même fracas, ma tête heurtant le dessous du meuble sous l'effet de la surprise. J'entends la porte s'ouvrir et une petite voix s'élever. « Bonjour ? » Putain. Merde merde merde j'avais oublié. Comment j'ai pu oublier. « Le professeur Jones est-il ici ? Je suis Miss Beauchamp, j'ai rendez-vous avec lui. » L'envie de rétorquer d'une voix déguisée féminine aiguë « Non il est pas là » me frôle l'esprit mais je m’abstiens. Elle est mignonne, elle croit que j'ai une secrétaire attitrée pour parler comme ça ? Je lève le bras en l'air depuis le dessous du bureau, me massant le crâne de l'autre. J'agite les doigts en signe d'invitation, d'où elle se trouve elle ne doit voir que le bout de mes phalanges dépasser du sommet des piles de livres. Pas du tout flippant. «  Entrez, entrez Miss Beauchamp, je vous attendais. » Un mensonge éhonté. Je me redresse tant bien que mal pour l’accueillir, déplaçant les piles de volumes au sol et faisant un rapide ménage pour dégager le bureau. Je tends la main pour l'inviter à s'asseoir, remarquant au dernier moment que la chaise est elle aussi recouverte de documents. Je les repousse vivement, n'ayant que faire du désordre causé. Je retourne de l'autre côté du bureau en lui adressant un sourire crispé en m'asseyant en face d'elle. Son minois me dit quelque chose mais je n'arrive pas à la situer. Elle n'a pas fait partie de mes élèves pour sûr, auquel cas je l'aurais reconnue. « Comme indiqué dans mon mail, votre requête n'est pas ma spécialité. J'ai néanmoins fait quelques recherches préliminaires. » Qui m'ont prit tout le week-end. « Mais j'aurais besoin d'en savoir un peu plus sur votre angle d'intérêt. » Parce que je suis curieux. Mes mains tremblent irrémédiablement sur les bords du bureau, je les joints devant moi dans un effort pour les contrôler. « Puis-je vous offrir une tasse de thé ? Des biscuits secs ? » Sans même attendre sa réponse je me lève de nouveau, préparant la bouilloire électrique. J'ai du mal à rester en place. Une fois une tasse de thé brûlante entre mes paumes, je me sens presque plus détendu. Je pousse la boite à biscuits en fer devant elle pour l'inviter à se servir. « D'ordinaire je ne donne pas de consultations en dehors de mes élèves et le cadre de mes cours. Mais j'ai un peu de temps à vous accorder Miss Beauchamp. » Je lui adresse un bref hochement de tête, brûlant le bout de ma langue dans mon breuvage pour ce mensonge. J'échappe une grimace en déglutissant. Est-il possible de tomber plus bas dans le déni ?

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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Mer 16 Mai - 14:19


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
A peine ai-je signalé ma présence que j'entends un bruit sourd. Je ne cache pas une grimace en signe de compassion. Vu le bruit, le choc a du être rude.

Je prends l'expression la plus polie possible lorsque je rentre dans le bureau. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque d'afficher ma plus belle expression bouche bée face au désordre de la pièce. On dit que ma serre ambulante chez moi ou dans l'espace alloué à mon travail fait office de bazar sans nom. Franchement, les personnes qui m'ont dit ça ne sont définitivement jamais venu ici. Il y en a partout ! C'est un miracle que l'homme ne soit pas mort sous une pile ! Avec précaution, je m'assoie sur une chaise que le professeur m'a tout juste dégagée. Les précautions sont faites par crainte de mettre fin de manière malencontreuse à ce désordre qui doit être surement organisé pour le propriétaire des lieux. Enfin, j'espère que c'est effectivement le cas.

Retrouvant mes habitudes d'élèves, je reste silencieuse le temps que le professeur Jones parle dans une forme d'attente que la mauvaise note tombe. Ridicule, n'est-ce pas ? Je parviens à quitter cette attitude lorsqu'il propose du thé. Détends-toi Beauchamp ! Si ton collègue avait voulu te piéger, il aurait fait d'une autre manière et sans mêler l'enseignant me faisant face.

-Oui, je veux bien du thé, professeur, merci.

La boisson entre les mains, je prends le soin de réfléchir quelques instants avant de répondre à ces questions.

-Je vous remercie infiniment de m'accorder ces quelques instants.

Mon ton est réellement reconnaissant. Face aux scénarios défaitistes que j'avais pu imaginé, le fait qu'il ait déjà pu faire quelques recherches préliminaires est plus que je n'aurais imaginé.

-Mon intérêt pour les nymphes est surtout personnel. Des connaissances m'ont fait plusieurs remarques à leur sujet et cela a attisé ma curiosité. Cependant, en dépit de mes recherches, je n'ai pas trouvé grand chose de fiable.

Je fais une petite pause avant de continuer.

-Je sais que ce sont des personnes liées à la nature, nature à prendre dans un sens large.

Pour le coup, cette information est 100%. Je suis une nymphe, je peux difficilement me tromper à ce sujet. Si je contrôle les plantes, Lise est quant à elle une nymphe de l'eau. A partir de là, ce ne sont plus que des hypothèses sur ce qui est possible ou non. Une oreille avertie ne manquera pas de tiquer à mon emploi de personnes et non de créatures pour désigner les nymphes.

-Pour être honnête, c'est tout ce que je sais. Mes connaissances se sont surtout moquées de moi en me qualifiant de nymphe car je suis convaincue de la nécessité de protéger l'environnement. Mais je suis convaincue que les nymphes sont plus que ça, non ?

Je ne renierai pas mon engagement envers la protection de l'environnement car c'est la chose la plus censée qu'il soit en ce moment. En revanche, je suis sûre que les nymphes sont plus que ça. Après tout, il y a bien des dieux en ville, pourquoi pas des pouvoirs cachés pour les nymphes ?
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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Jeu 17 Mai - 23:20


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Il y a autant de beauté que de futilité dans le savoir. Parfois je me demande si tout cela a vraiment un intérêt. Mon esprit est déjà obsolète dès l'instant où il retient quelque chose. Incompétent de la pratique lorsqu'il théorise trop et lacunaire lorsqu'il ignore les idées. Le savoir est sensé nous avoir mené jusqu'ici, nous projeter vers le futur. Pourtant il nous entrave par son absence. Il nous torture de questions lorsque ignorants, nous restons les paumes grandes ouvertes vers le ciel. Ce qui nous maintient à avancer, ce présent douloureux qui nous pousse à chercher, c'est ce savoir là qui nous importe le plus. Même si je ne crois pas, je reste fasciné par le processus par lequel nous sommes passés pour combler le vide. La mythologie, la religion, je me fiche de comprendre la matière et l'atome intangible lorsque la beauté de l'incompréhension a crée des explications aussi poétiques. Je suis faible face aux histoires rocambolesques, je trouve plus de sens dans l'absurdité que dans les faits. Plutôt étrange pour quelqu'un qui répugne autant l'acte de croire et de le revendiquer. Mais j'assume mon petit paradoxe : après tout si la bible reste le meilleur livre fantastique de tous les temps, il est aussi le plus fertile de polémiques.

J'ai pris le temps de dévisager la demoiselle devant moi. Ce petit minois aux mots polis me brosse dans le sens du poil. Comme la plupart des profs j'ai un faible pour les bons élèves qui présentent bien et qui s'intéressent. Toute mon attention est focalisée sur ses mots, sur la manière dont elle se tient sur sa chaise. Elle ne prends pas de place, elle est pondérée et délicate. Il y a une légèreté et une innocence dans sa présence. Je me demande ce qu'elle est venue chercher, quelle vérité fantasque elle espère de moi. Oh boy, si je la fixe de trop je vais passer pour un prédateur c'est ça ? Mon regard se baisse sur ma tasse de thé. Le camaïeu du Roïbos teinte la porcelaine de pourpre. Mes mains tremblent déjà moins, c'est un soulagement moindre. Une raison personnelle hein ? Je ferme les yeux un instant. Bien sûr que c'est personnel. Aucune recherche, aucun voyage n'ignore sa fonction initiatique. Merde, c'est le principe même de la vie, quoi qu'on en dise. Je pose une main sur ma nuque, ma paume est encore brûlante de la chaleur du breuvage et ce contraste sur ma peau glacée me fait tressaillir. Je crois que j'ai des sueurs froides.

Elle n'as pas disparu lorsque je rouvre les yeux. Bien, au moins elle n'est pas une hallucination de mon esprit en manque. Non parce que ça coûtait rien de vérifier, on est jamais trop sûr de rien. Je fixe de nouveau mon regard sur la jeune femme, prenant un moment pour considérer ses mots. Son intérêt pour les nymphes en particulier est ce qui a attisé ma curiosité. J'ai l'habitude des élèves un peu étranges qui s'intéressent aux mythes de créations et de destructions du monde. A ceux qui veulent tout savoir sur les vampires, les anges gardiens et les sorcières de Salem. Mais jamais encore quelqu'un ne m'avait approché sur ce sujet. Cela semble tellement aléatoire, tellement sortit de nulle part que je ne peux que rester pendu à ses lèvres dans l'attente. J'ai fait le rapprochement, c'est pour ça que son visage me disait quelque chose. Il me semble l'avoir déjà vue militer sur le campus, prospectus en main et sourire ouvert. Je bois une gorgée de thé avant de me lever de ma chaise. « La fiabilité des informations est un concept très relatif lorsque l'on parle de mythes. » J'ai remarqué, étudié ses mots. Personnes ? Personnages ? J'ai du mal entendre. « Il faut savoir conjuguer avec le figuré. Beaucoup des écrits ne peuvent être analysés que par le prisme de ceux qui les ont rédigés. Par exemple. » Je me saisis d'un lourd volume et d'un dossier, contournant le bureau pour venir à sa hauteur. J'ouvre dans un premier temps le livre à la page marquée, me décalant légèrement pour lui laisser une vue suffisante. « Les sacrifices humains nous semblent barbares et irraisonnés aujourd'hui. Mais pour les anciennes civilisations indo-européennes, le sacrifié l'était avec honneur. Un ticket assuré pour l'au-delà, quel qu'il soit. » Je referme le livre en hâte pour étaler le contenu du dossier. Des photographies, des reproductions de peinture et des gravures avec toutes le même sujet. « Pour comprendre ce qu'est une nymphe il faut d'abord comprendre ceux qui les ont révérées. » Du bout de l'index, je tapote une peinture en particulier. Elle représente une jeune femme nue, son corps entrelacé de branches et de végétaux, comme si elle ne faisait qu'un avec l'arbre contre lequel elle s'adossait. « Si vous êtes investie dans la cause pour la planète, vos connaissances n'ont pas tort de vous taquiner ainsi. Vous avez raison de lier les nymphes à la nature Miss Beauchamp. Simplement parce que ceux qui les ont inventées avaient un lien tout aussi fort avec leur environnement. » Je lui adresse un sourire, m'appuyant sur le rebord du bureau pour lui faire face. J'attrape ma tasse de thé d'une main maladroite, manquant de la renverser, croisant les bras. « Les nymphes sont beaucoup de choses différents pour beaucoup de personnes, elles ont évolué avec les âges. Mais je pense d'après mes recherches que je peux pointer leur origine dans la Grèce rurale antique. » Nouvelle gorgée de thé. « Il est indéniable que les nymphes sont liées à la nature, mais il faut encore une fois remettre les choses dans leur contexte. La « nature » pour la caste pauvre est surtout synonyme de vie. L'eau, les récoltes, la fertilité, les nymphes ont autant de visages que ce qui permet au petit paysan de survivre. » Je fouille quelques instant dans la pile d'images, en sortant une particulière représentant une statue féminine archaïque aux hanches larges. « Des recherches archéologiques supposent que le culte proto-grec se manifestait sous forme d’offrandes. D'abord des restes de récolte, des morceaux de repas. Puis des pièces d'or laissées à un endroit précis. » J'échappe un soupire. « Les nymphes sont à priori comme n'importe quel esprit bienfaiteur, on reçoit leur protection pour peu qu'on leur rendent le respect qu'elles exigent. En somme prendre soin de la nature et elle te le rendras. » Depuis quelques minutes un sourire ne quitte plus mes lèvres. Je suis bien trop excité de partager le fruit de mes recherches. Il y a autre chose que j'ai découvert, bien plus croustillant que ces banalités gentillettes. « Mais comme la nature est imprévisible et impitoyable, les nymphes sont à son image. Si bien qu'il y a plus d'acompte de leur malice que de leur bienfaisance. » Je laisse ma phrase languir, sombrant enfin dans le silence. J'ai beaucoup de surnoms, pas tous affectueux, donnés par mes élèves en secret. Mr Cliffhanger est celui dont je suis fier. Pourtant il n'y a pas de sonnerie pour laisser le cours en suspend. Je me sens tout à coups fiévreux, je suis moins solide sur mes jambes. Ma main se porte automatiquement à ma tempe alors que je m'éloigne de nouveau pour masquer mon tourment. Peut-être que tout ceci est futile, mais je préfère cela à contempler ma propre laideur.

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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Ven 18 Mai - 17:41


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Lorsque je sens son regard sur moi, j'ai une affreuse envie de me dandiner sur la chaise en baissant la tête honteuse en attendant une mauvaise note. Ce serait mentir que de dire que toutes mes dernières visites à l’hôpital ne soient pas en train de défiler dans ma mémoire. Je ne pensais pas que cela faisait beaucoup en fait. Je passe nerveusement une main dans les cheveux pour essayer de reprendre contenance. Allons Célestine, un peu de tenue ! Tu as obtenu brillamment ton diplôme. Tu as une situation professionnelle des plus enviables. C'est pas un professeur de ton ancienne université qui va te faire peur !

Par chance, Monsieur Jones se décide à commencer à me fournir les explications que j'espérais obtenir. J'aborde mon air le plus concentré possible essayant de retenir le plus d'informations possibles.

-Vous vous êtes déjà penché sur le fonctionnement de wikipédia ? Même si on parle de mythologie, certains historiques de modifications sur le site ne prêchent pas en faveur de la fiabilité des informations.

Ma remarque est dite à toute vitesse. Même si je peux comprendre pour le commun des mortels que les dieux et tout le tralala dont font parti les nymphes n'existent pas, il aurait pu le dire sur un autre ton. Je n'aime pas me retrouver au rang des mythes et légendes aussi facilement. Et puis, c'est vrai que wikipédia est tout sauf fiable comme site quand on veut chercher des informations précises.

Puis je plonge dans un silence passif alors que les explications continuent. Lorsqu'il évoque le fait que les sacrifices, c'était chouette il y a quelques millénaires, je ne retiens pas une grimace de dégout sans toutefois faire de commentaires. Ouais, je veux bien qu'on doit pas juger les mœurs d'une autre époque et tout mais cela demeure tout de même très barbare comme conception.

Mon attention est toutefois captivée lorsqu'il en vient à parler de ce qui m'intéresse. Je regarde la représentation avant de la quitter rapidement des yeux. Pourquoi ne suis-je pas surprise de voir que la représentation soit d'une femme peu vêtue ? Je me doute que Monsieur Jones y soit pour quelque chose car c'est la norme que de représenter le divin peu vêtu. Cependant, je suis bien contente que cela soit que la représentation ne soit que de la fiction : je ne tiens pas à me faire arrêtée pour exhibitionnisme.

Je décroche un peu lorsqu'il parle du lien de la nature entretenue avec les nymphes. Je me retiens de rouler les yeux devant cette évidence. Peut-être devrais-je me changer en abeille sous ses yeux pour lui confirmer sa théorie ? Si l'idée pourrait être drôle, je m'abstiens de le faire car cela pourrait m'amener plus d'ennuis qu'autre chose si je venais à le faire. Une autre fois peut-être.

-Cet aspect de fertilité des nymphes... C'est quelque chose qui revient souvent ?

J'ai fait un mouvement de la main comme pour essayer de signifier que ce point n'a pas réellement d'importance pour moi. Pourtant, rien n'est plus faux. Le fait qu'il évoque ça, mais aussi la photographie de la représentation avec des courbes plus que généreuses (je ne sais vraiment pas comment le prendre d'ailleurs alors que j'ai eu un très furtif regard vers ma propre silhouette) pour faire comprendre qu'elles sont très fertiles ravives le souvenir agaçant de cette rencontre où, il y a quelques années, on m'a soit-disant prédit que j'enfanterai un divin. Si ce sont des foutaises dont je ne parviens pas à me sortir de la tête, je tente tout de même de savoir si cet aspect fertilité est minoritaire ou non pour les nymphes.

Si j'étais déjà attentive avant, je le deviens encore plus lorsque l'homme parle d'offrandes. Inconsciemment, je me redresse alors que j'affiche une mine surprise face à ce qu'il me raconte.

-Les nymphes ont fait l'objet d'un culte avec les offrandes ? Je pensais que c'était uniquement pour les dieux. Je veux dire, il y aurait pas eu une confusion entre les nymphes et les dieux sur certains points et que du coup, certaines offrandes pour les dieux se soient transmises par "accident" aux nymphes ?

Mes mots sont un peu incohérent alors que j'essaye de transmettre au mieux ma pensée. Si ce qu'il dit est vrai, ça remettrait pas mal de choses en perspective sur ce que je pensais savoir. Cela confirmerait mon impression que les dieux en ont vraiment rien à carrer de la protection de l'environnement et que visiblement, cela pourrait dater d'un paquet d'années.

-Mais bon, je ne contredirais pas sur le fait que les nymphes sont des personnes très intelligentes qui ont compris la base à savoir protéger la nature.

Je ne cache pas la fierté dans ma voix à appartenir à une caste plus intelligente que le reste sur la perception des priorités fondamentales de la vie. Encore une fois, je ne prends pas la peine d'utiliser de précautions pour cacher la nature réelle de ces créatures qu'on pense mythologique.

-Bien sûr que la nature est imprévisible. Ce n'est pas en augmentant joyeusement notre propre pollution qu'on va faire cesser les catastrophes écologiques. Bien au contraire !

Je prends cette dernière phrase comme étant une perche pour rappeler que je suis favorable à la protection de l'environnement. Si le professeur Jones en avait des doutes, je pense que ceux-ci sont envolés désormais.

-Cela dit, je reconnais avoir du mal à voir en quoi les nymphes peuvent être liées à des catastrophes naturelles ?

Petit mensonge car je me doute qu'avec mon contrôle sur les plantes, je dois sûrement réussir à faire des choses pour le moins meurtrières avec celui-ci. Mais dans quelle forme les mythes les ont-il rapportés ? Ca, c'est une autre question qui m'intéresse particulièrement. Je pensais que le côté impulsif était exclusivement pour les dieux mais peut-être que non en fait.
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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Sam 19 Mai - 17:54


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Je suis incapable de croire parce que la première divinité de ma vie m'a faillit. Une mère est dieu dans les yeux de son enfant. Il y a beaucoup de nos parents dans ce que nous sommes. Mélange intrinsèque entre mimétisme et apprentissage, nous ne pouvons échapper à notre destin de copie, même in-conforme. Il semble si lointain le temps où j'élevais cette voix intérieure, où je m'adressais à autre chose que mon esprit pour trouver une solution. Les mains jointes et les genoux à terre, priant n'importe quelle entité de me répondre. Je croyais en tout, et la déception à finit par ne me faire croire en rien. Mais le cycle est incassable, même pour celui qui le rejette. Je ne crois pas parce qu'après avoir été imposé la croyance comme une identité, j'en ai exécré la fibre même. J'ai rejeté ma mère. J'ai rejeté dieu. Je crois avoir brisé le schéma alors que je ne fais que répéter la même violence idéologique. Tout aussi méthodique, je prône l'athéisme avant toute chose en faisant fit des opinions, des sentiments que j'écrase. Je tape sur les doigts, je réprimande les consciences un peu trop rebelles de ma norme comme un mauvais instinct maternel incontrôlable. Qui est-ce que je crois tromper ? Je ne suis pas un messie, mes mots ne sont pas du gospel. Mais pour la jeune femme en face de moi, mes mots sont suffisamment importants pour m'assurer son attention studieuse. Elle réagit, questionne, débats, il y a longtemps que je n'ai pas vu quelqu'un d'autre que moi d'aussi passionné par son sujet. Il me semblerait presque que cela la touche à un niveau plus intime, plus personnel qu'une simple curiosité innocente. Je peux m'avouer enfin qu'elle m'intrigue vraiment, il ne s’agit plus de courtoisie polie. Je mentirais si je n'admettait pas avoir été étonné de la manière dont elle s'exprime. Il y a les mots qu'elle utilise bien sûr, qui semblent aussi réfléchis dans leur utilisation que les miens ; mais il y a surtout les non-dits, cette fierté farouche dans ses gestes qui la place légèrement sur la défensive. Je ne devrais pas me laisser tromper par les apparences : elle n'a plus l'air si sage lorsque ses yeux brûlent de convictions. Je sens déjà sentir cette pente s'incliner dangereusement.

Je me laisse retomber dans mon fauteuil, j'ai ce début de migraine qui commence à jouer du tambour dans mon crâne. Mais je me dois de faire bonne figure, elle attend de moi la stabilité de réponses à ses questions. Je lâche un soupire malgré-moi, un peu déplacé dans le geste alors que je me dois de garder le visage impassible de la connaissance. Ma main se pose sur la boîte à biscuits, faisant racler le conteneur en fer sur le bureau pour le ramener vers moi. Je sors l'un des biscuits salés au romarin, lui administrant une morsure affamée avant de poser de nouveau mon regard sur mon élève d'un jour. Malgré-moi j'ai dirigé le sujet dans trop de directions. Il me faut recentrer l'information si je veux espérer provoquer plus de réponses que de questions sans. « N'importe quelle mythologie ou religion à tendance à hiérarchiser les choses. Simplement parce que nos sociétés humaines sont perdues sans structures. Donc on différenciera toujours les dieux des nymphes, parce qu'ils sont assit sur le trône, ils sont en haut de la chaîne. Mais toutes les religions sont formelles, le divin est à l'origine de tout. Par extension, chaque chose est donc divine. » Je finis mon biscuit, poussant de nouveau la boîte devant elle. « Mais pour un pauvre paysan sans biens, qui croyez-vous qu'il vénérera le plus ? Déméter du haut du mont Olympe ? Ou ces entités plus proche de lui, plus intimes à sa vie de tous les jours ? Les nymphes sont divines Miss Beauchamp, nous avons paradoxalement juste tendance à retenir plus facilement les déboires des héros et les guerres des puissant que les dieux des petit riens qui ont remplit notre assiette. Ainsi est la nature humaine. » Je me garde bien d'ajouter que le parallèle est aussi valable pour l'écologie. Nous privilégions le progrès, quitte à crée l'excès. Nous oublions que nous avons autant besoin d'arbres que de buildings. Mais en définitive, ces buildings auront plus marqué l'histoire qu'un chêne pour l'oxygène qu'il nous aura rendu. Et de raison. Nous sommes profondément progressistes et incapable de vivre d'un juste milieu. Nous en voulons toujours plus. Si dieu existait, alors nous l'avons tué en prenant en main notre propre destin. Alors au final, rien ne différencie un dieu d'une créature divine si ce n'est un titre de droit. Nous sommes les maîtres de notre planète, nous avons grimpé au sommet de la chaîne alimentaire. Je me lève pour me servir une nouvelle tasse de thé, le tremblement de mes mains s'est fait plus intensif. « Selon le mythe, les nymphes sont elles-même hiérarchisées en plusieurs branches représentant chacune des forces et aspects variés de la nature. Les dryades pour la nature terrestre, les naïades et néréides pour la nature des fleuves et océans. » Je repose la théière avant de me retourner pour lui faire face avec ma tasse fumante. « Mais ce n'est pas l'aspect le plus intéressant. » Je n'ai pas pour vocation de rester énigmatique, mais le silence retombe le temps que je parvienne à mettre la main sur un nouveau livre de la pile infernale, non sans un juron lorsque celle-ci s'écroule. Je le lui tends, sirotant mon thé de mon autre main. « Hésiode insiste sur la nature divine des nymphes et sur leur lien particulier avec l'humanité. Chaque classe de nymphe a autant de sous classe inimaginable. Mais la plus remarquable reste celle des méliades. » Je m'appuie sur le bord du bureau comme plus tôt, l'observant par dessus la porcelaine. « Filles divines engendrée par la terre et le sang du ciel, les méliades ont aussi été les femmes, puis les mères d'une nouvelle étape de l'humanité. Leurs fils, selon le mythe, sont un lointain ancêtre des hommes. Les hommes de bronze. » Mon ton est légèrement euphorique, comme à chaque fois que je suis sur le point de parvenir à une conclusion que je n'avais pas effleurée avant. Je me hisse sur le bord du bureau, fébrile et enthousiaste. « Les hommes de bronze sont une race de mortels, mais terriblement forts et résistants. Leurs mères nymphes ont armés leurs fils de lances faites de leur propre bois, les ont nourrit à la sève du miel de frêne. Celui-là même qui a nourrit Zeus pour lui permettre de se venger de son oncle usurpateur. L’ambroisie divine. Mais la tendance belliqueuse des hommes de bronze a attiré leur chute et la colère de Zeus les a éradiqués de la surface du monde par la peste et un déluge cataclysmique. » Mon regard se plongea dans le sien. « C'est pour cela Miss Beauchamp, que la nature est actrice de sa propre destruction. Sa plus grosse erreur, son paradoxe, a été de donner la vie. » Oui, une mère est dieu dans les yeux de son enfant.

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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Lun 21 Mai - 18:22


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Les craintes que j'ai pu avoir avant de rentrer dans le bureau se sont aussitôt évanouies lorsque le professeur Jones a commencé son exposé. Décidément, on n'a pas la même définition d'avoir un peu de temps devant soi. Je suis jalouse de sa rentabilité de son temps libre. J'aurais aimé avoir la même quand j'étais étudiante. Quoique aujourd'hui, cela me serait toujours utile. Quoiqu'il en soit, je ne serais surement pas celle qui ira se plaindre devant la masse d'informations obtenue mais aussi du fait qu'il prenne le temps de me répondre.

Je suis pensive lorsqu'il m'explique son raisonnement concernant le divin. Alors que je grignote un biscuit, je ne peux m'empêcher de pencher la tête pendant que je réfléchis. Effectivement, son raisonnement se tient : vu que toute chose vient du divin, tout est divin. Peut-être que, cependant, certaines personnes sont plus divines que d'autres. Après tout, cela expliquerait pourquoi tout le monde n'est pas un dieu ou une créature. Aux dernières nouvelles, mes parents sont toujours que des mortels, sans rien de particulier.

-Il est vrai que la conception que nous pouvons avoir en général des dieux fait que nous pouvons oublié les autres relevant du divin. Je n'avais pas les choses sous cet angle.

Je reconnais volontiers n'avoir pas pensé à ce point de vue. Etant en recherches d'informations, je ne vais certainement pas joueuse la présomptueuse en disant que sa pensée est fausse. Je ne voudrais pas le vexer pour qu'il me renvoie manu-militari hors de son bureau.

Lorsqu'il commence à parler des différentes catégories de nymphes, je me redresse pour mieux écouter. Là, pour le coup, c'est un point qui m'intéresse particulièrement. Le fait de savoir ce que je suis me permettrait de savoir si je peux m'attendre à davantage de choses avec mes pouvoirs ou non.

-Attendez, vous voulez dire qu'en fonction de chaque nature, il y a un type de nymphe ? Et qu'en fonction de leur appartenance à un élément, elles n'ont pas les mêmes pouvoirs ? Et pour les pouvoirs, ils donnent des exemples par rapport à chacune des catégories ou l'imagination est sans limite à ce sujet ?

J'ai posé une avalanche de questions avant qu'il ne change définitivement de sujet. Si lui ne trouve pas particulièrement intéressant les différentes catégories pour les nymphes, ce n'est certainement pas mon cas. J'espère bien qu'il pourra me développer davantage ce propos.

Il en vient à parler des méliades. Si je voulais rester discrète quant à ma nature, je ne peux m'empêcher de marmonner intelligiblement :

-Nan, ça, c'est pas mon cas...

Ouaip, je certifie que mes parents sont entièrement humains et pas de quelques apparitions divines.


Je n'ai pas le temps de m’appesantir davantage sur mon ascendance qu'il en vient à expliquer la descendance des dites méliades. C'est très difficile de garder une expression neutre alors que mon cerveau réfléchit à toute vitesse en repensant à cette soi-disant prophétie. Ce n'est encore qu'un coup de chance de l'autre abruti par rapport à un élément plus ou moins avéré.

-Je suis sûre que toutes les nymphes ne sont pas devenues mère de divinités, hein ?

Ma demande est comme une supplique en écho à ma pensée. La maternité n'est pas pour tout le monde et je suis certaine que je ne sois pas concernée par cette fatalité, n'est-ce pas ?

Reprenant un peu contenance, je finis le biscuit avant d'interroger à nouveau.

-Ces nymphes qui sont connues, hormis les méliades, il y a qui qui apparaissent dans les mythes ?

Histoire que je sache à quel point être nymphe est considérée comme étant condamnée du point de vue matrimonial.
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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Sam 26 Mai - 0:28


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Quelque chose me dérange. Un instinct familier qui semble prêt à prendre le pas. Ce n'est pas le manque, ce n'est pas l'euphorie intellectuelle qui occupe mon cerveau. C'est un sentiment plus insidieux qui frôle à peine la surface, comme un animal dont on ne voit dépasser que l'échine lugubre. Des frissons le long du dos, un fourmillement au bout des doigts et cette sensation de doute  qui me prend d'un haut le cœur. Quelque chose me dérange, rapproche doucement mes aguets de la sonnette d'alarme. C'est la crainte qui me saisit, la presque réalisation que la tournure de conversation me paraît finalement étrange. Une redoute familière, une rengaine que j'essaie de ne pas invoquer. Je dois me faire des idées, j'ai passé trop de temps à chercher tressaillements, j'ai oublié comment prendre les mots pour ce qu'ils sont. Putain, qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? On dirait que je m'attends à être contrarié à chaque instant, que je ne peux m'empêcher de tirer sur les fils qui dépassent. Des fils de sens, une manie incontrôlable. Plus j'observe son sérieux et plus, merde, son sérieux est anormal. Aucun de mes élèves, même des plus studieux, n'a semblé pondéré à ce point mes paroles. Il y a presque un fond d'existentialisme dans sa manière de répondre à mes affirmations avec autant de questions. Dans ses silences contemplatifs, le bref sursaut des traits de son visage. J'essaie de ne pas prendre de recul, de ne pas me laisser guider par cette peur irrationnelle, cette crainte de me heurter à ce qui peut encore faire se hérisser mes démons. Elle n'a pas vraiment une quelconque forme de croyance dans ce que je raconte, n'est-ce pas ?

La houle de ses questions me fouette le visage, je reçois ses vagues d'invectives qui me laissent toutes plus perplexe. Je n'ai pas l'impression que le fondement idéologique et analytique de ma recherche est ce qui l'intéresse le plus. Elle s'attarde sur des détails que je n'avais pas considérés, simplement parce qu'ils ne servaient pas mon raisonnement. Est-ce que c'est ça mon problème ? Est-ce que je n'ai fais que glaner des éléments de manière égocentrique ? J'essaie toujours de préparer mes cours avec le plus de rigueur que je puis, malgré mes propres opinions j'arrive à atteindre des niveaux de neutralité factuelle admirables. Est-ce que j'ai faux sur toute la ligne ? Est-ce que ce week-end que j'ai passé à croire lui rendre service, être prêt à présenter fièrement mes trouvailles, n'était qu'une erreur ? Putain, depuis quand c'est l'élève qui fait douter le prof ? Je tangue dangereusement sur mon rafiot de certitudes, le contact de mon bureau sous mes paumes ne m'ancre plus assez dans la conversation. Mes doigts se crispent un peu plus sur le rebord, la griffure de mes ongles fait grincer le bois. Je peux sentir mon pouls palpiter à mes tempes, définir la forme de la paille de papier dans ma poche. Je tremble comme une feuille, une feuille qui essaie désespérément de rester attaché à sa branche de raison. Je réalise la durée de mon silence lorsque mes lèvres se décollent enfin pour pincer d'autres mots. « Je ne suis pas sûr qu'il soit important de débattre des capacités ésotériques des nymphes Miss Beauchamp. Après tout elles ne sont que la définition métaphorique de la croyance pour expliquer des phénomènes naturels. Tout revient encore à notre perception du réel. Pour un ancien grec, survivre à un maelstrom est un signe qu'il est aimé d'une néréide. De nos jours on ne parlerait que d'une chance de cocu. » Je me balance en avant, m'éjectant de mon perchoir pour me diriger vers la fenêtre. Dans un coin de la pièce, dans la lumière directe et tamisée, une plante tente désespérément de survivre. Un joli port en terre cuite avec des motifs peint à la main, mais le végétal en question a perdu la moitié de ses feuilles et semble mal en point. Un cadeau d'une élève qui ne semble pas apprécier l'air trop lourd de mon bureau. Je pose la plante en face de la jeune femme dans un soupire. « Les changements de saisons, les aléas des récoltes. Si un arbre est majestueux on dira qu'il est habité par une dryade. Si on découvre les propriétés d'un champignon médicinal dans une grotte on dira que c'est la création d'une oréade. Le miel des abeilles est un phénomène divin, l’œuvre des melissae. Vous comprenez ? Il y a autant de nymphes que de natures, parce que la nature est multiple. Il y a autant de magie et de beauté, parce que la nature est, Miss Beauchamp, complexe. » Je caresse du bout des doigts la plante avant de refermer mes doigts sur une feuille presque fanée. Je tire dessus et elle cède sans aucun mal. « Et si cette plante condamnée se mets miraculeusement à refleurir, on dira que qu'une nymphe est passée par là. » J'arrache une autre feuille, puis une dernière pour appuyer mon propos. Elles volent doucement avant de tomber au sol. « On aura trouvé là une coïncidence aux aléas incontrôlables de la vie. Une explication magique pour documenter un fait scientifique. Il se peut  que cette plante a simplement eu son quota de lumière du soleil et que j'oublie moins souvent de l'arroser. » Je contourne une pile de livres, croisant les bras. « Alors converser de la magie des nymphes, reviendrait à converser de la magie de la nature. Je n'ai pas besoin de vous parler du fonctionnement d'une tempête, de la photosynthèse ou de comment créer la vie, n'est-ce pas? » Je pousse légèrement la plante sur le côté, m'asseyant sur le bureau avec nonchalance en face d'elle. « Mais si vous y tenez, je peux vous expliquer en quoi la procréation à tout à voir avec les nymphes. Je ne suis pas professeur de biologie alors je vous épargnerai les détails pratiques. » Mon ton est particulier, un brin moqueur. Je joins mes mains devant moi, faisant craquer mes doigts avant de les rabattre le long de mon corps. « Cela va sans doute vous sembler une grande nouvelle mais l'humanité est obsédée par la fertilité et la procréation. Toutes les proto-cultures et religions ont leur lot de statues phalliques et de petit rituels de fécondité. L'idée que quelque chose puisse sortir de quelque chose, perpétuer la vie, est ultimement sacré. Je vous ai parlé des méliades et des nymphes en général comme des jouvencelles pleines de vies et de malice. Mais si nous analysons les origines du langage, l'utilisation du mot nymphe désigne aussi le stade de larve d'une abeille. Dans les langues de l’Europe de l'est, la racine du mot « mère » peut être retrouvée dans des mots comme « utérus », « ruche », « fœtus » ou encore «reine abeille ». Il n'y a pas de doutes sur les associations. » Je plie l'une de mes jambes et ramène mon pied sur le rebord. « Les nymphes appartiennent à la nature, mère...nature. Nous utilisons la formule sans y penser, mais la réponse est là sous nos yeux, dans le langage. » J'ai besoin de faire une pause dans la dissertation ou mon cerveau va lâcher. J'attrape un livre, l'ouvrant à la page marquée. Si elles s'intéresse aux nymphes les plus connues, je peux lui fournir toute une liste de lecture sans avoir à trop m'égarer. Les lignes de mots se troublent sous mes yeux, je peine à les lire. Le mal de crâne me lancine le cerveau, faisant se poser une énième fois ma main contre ma tempe. Je grimace et lâche un juron, rouvrant les yeux. Il y a une tâche rouge en plein milieu de la page. Deux tâches de sang. Je saigne du nez. Merde, d'habitude ça m'arrive quand j'abuse trop de la poudre, pas quand j'en manque. Je plaque ma paume contre mon nez, l'hémoglobine coulant à gros bouillon. « Excusez-moi. » Je me hâte de l'autre côté du bureau, ouvrant les tiroirs au hasard à la recherche d'un mouchoir ou d'un bout de tissu quelconque. Après un énième jurons, je parviens à arrêter le flot pourpre. Dans un soupire, je nettoie pudiquement mon visage, lui tournant le dos. « Voilà, maintenant que la nymphe des saignements de nez a manifesté sa présence... » Je fourre le mouchoir de fortune dans ma poche, m'asseyant dans mon fauteuil pour plonger mon regard dans le sien. Quelque chose a changé dans mon attitude. Mes sourcils sont légèrement froncés, dangereusement arqués. Je ne suis plus dupe. « Si vous me disiez réellement Miss Beauchamp, pourquoi vous vous intéressez aux nymphes ? » La sirène d'alarme hurle dans mon esprit. Abort mission. Abort ! « Votre intérêt pour l'écologie vous fait-il croire en une réalité supérieure ? » C'est plus fort que moi. Quand quelque chose me dérange il faut que je plante mon gros doigt indiscret en plein dessus.


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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Ven 1 Juin - 23:35


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Si j'étais particulièrement contente des réponses que j'avais pu obtenir jusque là, j'ai l'impression que ma question sur les sortes de pouvoirs des nymphes. C'est un sujet qui m'intéresse au plus haut point puisque cela pourrait nous permettre, à Lise et moi, de mieux évaluer vers où on se dirige dans nos essais concernant nos pouvoirs respectifs. Cependant, le professeur Jones ne semble franchement pas du même avis que moi. J'écoute sans bruit ses explications concernant le fait que cela a été fait pour expliquer des éléments scientifiques par les anciens qu'ils ne parvenaient pas à faire. Je ne retiens pas un roulement des yeux lorsqu'il évoque l'amour de la Néréide. Même si je suis plus une nymphe des plantes, j'ai rarement entendu qu'une nymphe s'y prenait de cette façon pour faire savoir son intérêt à quelqu'un. Un bar fait parfaitement l'affaire et c'est beaucoup moins risquée comme technique.

Si je conteste le manque d'intérêt pour les différents pouvoirs des nymphes, je ne peux qu'être qu'en partie d'accord avec la manifestation des phénomènes décrits de manière scientifique. Après tout, autant que je chasse, on a pas autant de divinité solaire dans le ciel qu'il y a de panthéon dans le monde mais un seul astre dont les découvertes scientifiques ne peuvent le remettre en cause. En revanche, contrairement à Monsieur Jones, je suis davantage encline à penser qu'il peut avoir des causes plus surnaturelles à des changements. Mes capacités sur les plantes en sont la parfaite illustration.

-Concernant votre plante, c'est sûr que vu comment vous la martyrisez, elle ne peut qu'avoir des difficultés à survivre en milieu hostile. Je doute que la photosynthèse ou autre chose puisse remédier à ça.

Je n'ai pas verbalement relevé ce qui apparaissait clairement comme un sous-entendu graveleux pour me contenter de lui adresser un regard glacial. Je ne me retiens pas en lui adressant également un sourire moqueur. Désolée mais pas désolée mais les plantes, c'est mon rayon.

-Je trouve que c'est particulièrement vexant d'être, en tant que femme, comparée qu'à un futur ventre gestant. Comme si on ne se limitait qu'à ça ! Sans compter que la comparaison est particulièrement vexante pour les abeilles. Avez-vous déjà vu l'organisation d'une ruche ? C'est tout simplement facilement ! De plus, n'est-ce pas le professeur Einstein qui a calculé que l'humanité ne survivrait que 4 ans si elles venaient à disparaître ?

Mon ton se fait passionnée lorsque je parle de ce sujet qui tient à cœur. A nouveau, lorsque j'ai prononcé les mots relatifs aux abeilles, ma conviction concernant la stupidité des dieux se renforce. Non mais vraiment, ils feraient mieux de s'occuper de l'essentiel à savoir préserver l'environnement avant qu'il ne soit trop tard plutôt qu'à faire leur guerre de gangs.

Perdue dans mes pensées, je mets du temps à réagir lorsque le professeur se met à saigner du nez. D'un bond, je me mets sur mes pieds pour partir fouiller dans mon sac à la recherche de mon paquet de mouchoirs. Une fois trouvé, je le donne au professeur pour qu'il puisse s'en servir. Hésitante, je finis par l'interroger :

-Dois-je prévenir quelqu'un ?

Ayant soudainement un flash-back du séjour que j'ai fait à l’hôpital des années plus tôt, je lui demande précipitamment :

-Rassurez-moi : vous n'avez pas eu un accident à la tête récemment ?

Quand j'étais à l'hôpital après mon accident, durant les longues journées à attendre la sortie, j'avais pu discuter avec les infirmières. L'une d'entre elles m'avait dit que je pouvais avoir des saignements de nez suite à mon accident et au choc que j'avais eu. Bon, c'est vrai que je n'ai peut-être pas tout retenu comme il fallait mais c'est l'intention qui compte comme on dit. Une fois qu'il m'a dit ne pas avoir besoin d'appeler les secours, je me rassois sans avoir l'intention de contester sa décision. J'aviserai si cela s'aggrave plus tard.

Je reconnais qu'après son discours, c'était prévisible qu'il me parle d'un truc du style de la nymphe des saignements, qui, si ça se trouve, existe peut-être mais si je n'en connais pas particulièrement. En revanche, je ne pensais qu'il me demanderait aussi abruptement pourquoi je veux autant en savoir sur les nymphes. Si je cligne plusieurs fois des yeux pour être certaine d'avoir bien entendue sa question, je ne me démonte pas un instant pour lui répondre la vérité.

-Si par réalité supérieure, vous vous incluez dans cette définition le fait que je sois littéralement une nymphe, alors oui, mes questions sur les nymphes relèvent d'un intérêt supérieur.

Mon visage aborde un sourire de sincérité fasse à la réponse que je viens de lui faire. Cependant, au bout de quelques secondes, je me rends compte que je peux peut-être ressembler à une crétine lui jouant un mauvais tour. Pour cette raison, je rajoute rapidement en hochant la tête pour appuyer mon propos :

-Non mais promis, ce n'est pas des blagues ou une caméra cachée. Je suis vraiment une nymphe avec une infinité particulière avec les plantes et les fleurs.

Mon regard se porte soudainement sur la plante qu'il a martyrisé quelques instants auparavant. Mon regard pétille alors que j'ai une idée.

-Ah ! Je sais ! Je vais vous montrer !

Et le plus naturellement du monde, je tends la main en direction de la plante et laisse mes pouvoirs agir de façon à ce que la plante retrouve une jeunesse et une vitalité éclatante que même la science pourrait difficilement expliquer.

Une fois cela fait, je baisse la main et attend la réaction de monsieur Jones. Comment va-t-il le prendre ? J'en ai aucune idée.
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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Jeu 7 Juin - 0:00


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
On prend trop souvent les choses comme acquises. Je sais que je suis sur le fil tranchant d'un chemin voué à sectionner mes espoirs, ces fils de réalité qui me retiennent encore. Ce petit jeu de duperie que je joue avec moi-même, cette façade que je ravale de sentiments calculés. C'est un miracle que je sois arrivé aussi loin en me voilant la face, en prétendant que tout va bien dans le meilleur des mondes. Si j'ignore les problèmes, si je ferme les yeux ou me fourre suffisamment de coke dans le nez, alors je n'ai pas besoin de prendre mes responsabilités. Aucune raison de faire face à ces démons qui dévorent mes nuits. A quel moment ai-je fuis sans me retourner ? Je ne suis pas idiot au point de ne pas mesurer mon sursit. Pourtant je continue de traverser ce pont sans fin tant qu'il ne s'écroule pas sous mes pieds. Je me fiche de la destination. Je ne vais nulle part, constamment perdu dans la brume de mon esprit incapable de décisions. J'erre, circulaire, un serpent qui se mord la queue. Il n'y a personne qui compte assez pour m'arrêter, aucune raison d'essayer de changer. Arrêter de faire la seule chose que je sais parfaitement produire : mon auto-destruction méthodique. Un jour Harper comprendra que si je ne reporte pas son harcèlement sexuel, c'est parce que mon job en dépends. Pas parce que je ne suis qu'un pauvre prof camé que l'on peut facilement abuser à son gré. Sans l'université, je perds ce dernier rempart de raison. Je perds ce qui me fait avancer tête baissée. Mon excuse, ma justification. Non je ne peux arrêter cet engrenage malsain tant qu'il fait fonctionner la mécanique, et tant pis si je ne tourne pas rond.

Une autre chose qui ne tourne pas rond, c'est cette situation. Je ne sais si c'est l'effet prégnant de ma migraine, de l'envie de me défoncer qui me ronge les entrailles, mais les mots bourdonnent à mes oreilles. Je renifle un peu trop fort et j'ai ce goût écœurant de fer qui m’aigris la gorge. Elle est mignonne. Sa passion et ses convictions sont mignonnes. Elle est vexée par mes mots, et je ne peux cacher que c'était bien là mon intention. Après tout j'ai dit que j'étais un bon prof, pas un gentil prof. Je jette un regard à la plante desséchée avant de tourner la tête. Elle est idéaliste, cette catégorie de personnes avec laquelle j'ai du mal à m'entendre. Pas parce que je ne sais pas espérer, mais parce que je ne sais plus comment m'attacher. Comment en avoir encore quelque chose à foutre. La vie n'est qu'un ensemble d'événements qui nous sont imposées, des croisements sur nos chemins qui forcent l'illusion du choix. Je n'ai pas demandé à devoir m'occuper de cette plante. Je n'ai pas demandé à ce que cette entrevue intrigante me tombe dessus. Les femmes n'ont pas demandé à pouvoir donner la vie. La planète n'a pas demandé à servir de décharge géante. Et pourtant nous y voilà, des milliards de petit entrelacements, des vers qui grouillent dans une boite en fer. J'ai lancé l’appât et le poisson a mordu, le combat ne durera pas. Je suis bien trop las pour contredire quoi que ce soit. Oui les femmes sont plus que des utérus, même si Einstein abusait moralement la sienne. Oui les abeilles sont importantes, sinon on ne pourra pas mettre de fleurs sur leur tombe. Oui je me suis cogné la tête, ma mère m'a bercé trop près d'un mur. Tout est important, quand on décide d'être acteur. Quand on décide d'être plus qu'un morceau de plastique à la dérive dans l'estomac d'une baleine. La nature même de l'univers, cet ensemble de coïncidences créatrices. Ce chaos qui essaie de faire sens. Les religions n'ont jamais eu tort sur ce point. Je préfère m'intéresser au libre arbitre de se foutre en l'air, ce droit constitutionnel que j'applique à la lettre.

Je ne sais pas vraiment ce que j'attendais en la confrontant. Mais je suis bien content d'être assit lorsqu'elle me réponds sans même un temps de réflexion. Mes sourcils font aussitôt cette danse, deux cobras bien dressés qui s'arquent et s'élèvent si haut qu'ils menacent de disparaître. Moi aussi je suis hypnotisé, dompté par ses mots qui me laissent complètement incrédule. Il y a toujours le même espace entre nous et pourtant j'ai l'impression qu'elle a crié ces mots depuis l'autre côté d'un terrain de foot. Je suis littéralement une nymphe. Mais. J'incline légèrement le visage sur ma droite, clignant des paupières en cherchant la pointe de moquerie dans son ton. Ce sarcasme qui n'existe pas. Je la fixe intensément, clignant une nouvelle fois des yeux lorsqu'elle m'adresse un sourire radieux. Mais. Mais c'est qu'elle se paie ma tête. Et en plus elle insiste. Je me passe une main sur le visage. Je me serais attendu à tout sauf à ça. J'ai perdu mon temps, elle a raison de m'avoir prit pour un idiot car j'ai bien marché dans sa combine. Dans leur combine, elle et ses complices. Je suis vraiment trop con. Je me redresse doucement avec la ferme intention de la raccompagner à la porte avant que je ne craque. Que je devienne vraiment un mauvais professeur. Mais ses mots m'arrêtent à mi chemin dans mon geste. Je regarde sa main se lever, sa paume s'approcher de la plante. Celle-ci bourgeonne doucement alors que la tige s'élance, les feuilles se déployant à leurs aises. Le rouage se coince quelque part dans mon cerveau, mon cœur a raté un battement. Il bats un peu trop fort d'ailleurs mais je ne peux pas rejeter la faute sur la coke vu que je n'ai pas eu le temps de m'en faire un rail. Je recule d'un pas sans trop m'en rendre compte. Ma main posée sur le bureau est comme une ancre raclant le fond marin. Est-ce que j'ai oublié que j'avais mis une autre herbe que du romarin dans mes biscuits ? Je jette un œil soupçonneux vers la boite. Mon esprit à du mal à analyser ce qu'il vient de se passer et je recule d'un autre pas en manquant de trébucher sur quelque chose, me rattrapant de justesse à mon siège. J'essaie de trouver les accoudoirs à tâtons pour me rasseoir, mon regard fait tellement d'aller-retours entre la jeune femme et la plante que j'en ai la tête qui tourne. Je manque encore une fois de tomber, avant de cette fois m'affaisser complètement, ma tête rencontrant violemment le bureau. Et aussi rapidement qu'elle s'était brisée sous le choc de l'incompréhension, ma conscience est redémarrée de force par la douleur lancinante contre ma tempe. S'évanouir c'est pour les faibles. Je me redresse aussitôt et ce n'est pas un cri de surprise qui perce mes lèvres mais bien un rire. Un énorme fou rire. Incontrôlable. Ça y est j'ai craqué, et c'est pas joli à voir. J'essaie de me contrôler mais à chaque fois que mon regard se pose sur elle ou sur la plante inexplicablement verte, les hoquets hilares sont d'autant plus implacables. « Je... » Je n'arrive même pas à articuler des mots, me tenant les côtes. « J'en... » Allez Mal respire. « On... » Je prends une grande inspiration, parvenant à retrouver mon calme au bout de plusieurs minutes de folie. « On me l'avait jamais faite encore celle-là. » J'essuie une larme au coin de mon œil en reprenant doucement contenance.  « Dites moi Miss Beauchamp. » Je m'approche d'elle, posant une main sur le bureau. « Lequel de mes étudiants vous a demandé de faire cette farce élaborée ? Mr Langley ? Mademoiselle Pearsons ? » Je la fixe avec sévérité avant qu'un sourire dément n'éclate sur mes lèvres. « Bravo, je dois dire que j'ai presque cru à votre intérêt académique. » Je tape du poing sur le bureau, faisant trembler le pot de la plante. Plus excédé que menaçant. « Une nymphe hein ? » Je croise les bras et m'appuie contre le meuble, la toisant avec amusement. « J'avoue c'est original, bien qu'un peu naïf. » Je me penche vers elle, approchant mon visage du sien plus que le règlement intérieur de l'université n'autorise un professeur à le faire. Mais j'emmerde le règlement, après tout ce n'est pas l'une de mes élèves. Et je crois qu'avec ce qui vient de se passer, je n'en ai presque plus rien à foutre. « Et moi je suis Arawn, dieu gallois de l'autre monde. Vos petit complices d'escroquerie ne vous l'ont pas dit ? J'aime boire le sang des jeunes vierges effarouchées qui viennent essayer de se payer royalement ma tête. » Foutage de gueule pour foutage de gueule. Je reste quelques instants à la fixer avec cet horrible sérieux, beaucoup trop proche, finissant par me relever. Mes traits cachent difficilement ma colère. On prend trop les choses comme acquises, surtout notre concept du réel.

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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Dim 10 Juin - 17:04


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Beauchamp, je crois que tu peux revoir ton sens de "tact". Même si c'est vrai que ma réponse était dans la continuité la plus logique de la sienne, ce n'était pas une raison pour l'annoncer ainsi sans la moindre once de prévention. C'est vrai que je suis toujours tombée sur des gens plus ou moins compréhensifs jusque là. Mais ce n'était pas une raison pour ne pas anticiper une possible réaction comme celle du professeur Jones !

Je ne retiens pas une grimace lorsque je vois perdre littéralement ses moyens. Je passe une main dans mes cheveux de gêne. Ok, définitivement, ce n'était peut-être pas la meilleure façon de l'annoncer. Mais c'est la vérité en même temps ! Je n'allais pas mentir sur ce point !

Cependant, à mesure que mon interlocuteur reprend ses esprits, ma gêne fait place à de la colère. Je peux comprendre qu'on n'accepte pas tout de suite les croyances des autres ou même la vérité dans ce cas précis. Néanmoins, est-ce que c'est une raison pour réagir ainsi ? Assurément non. Même si je me sens blessée par ces mots, je m'efforce de ne rien montrer. Cela lui ferait bien trop plaisir et je ne le lui donnerai sûrement pas !

J'affiche un sourire narquois lorsqu'il déclare être un dieu. Lui, un dieu ? Tout en lui transpire la mortalité. J'ai déjà pu croisé des réincarnés et ses manières prouvent qu'il n'en est pas un.

-Vous savez que ce n'est pas forcément très malin de se cacher derrière une pseudo divinité devant moi ? Surtout si vous vous trouvez à porter d'oreille de cette personne.

Je ne sais pas si le type cité par Jones est à Arcadia, ni même s'il a choisi de se réincarner récemment. En revanche, ce dont je suis à peu près certaine, c'est que les dieux du coin ont souvent des égos démesurés et n'apprécient surement pas d'avoir leur identité usurpée, pour quelques raisons que ce soit.

-Enfin, c'est pas mon problème si vous cherchez les ennuis.

Je suis une nymphe, pas une quelconque superhéroïne qui va lui sauver ses fesses. Je l'ai prévenu, qu'il se débrouille avec ce qui peut lui tomber dessus.

-La vérité est que je n'ai strictement aucune idée des personnes dont vous parlez. J'ai fait de l'informatique à l'université, j'ai pas mis un foutu pied de près ou de loin dans une salle qui pouvait contenir l'un de vos étudiants.

Je me tais quelques secondes avant de reprendre plus déterminée que jamais. Je reprends mon discours sans même lui laisser le temps de répliquer.

-La vérité, Jones, je vous l'ai montré ! Je suis une nymphe et c'est moi qui ait ravivé votre plante. Et ça, ce que je viens de faire, c'est impossible de pouvoir l'expliquer scientifiquement. Si vous ne me croyez pas, je peux recommencer.

Lorsque j'ai parlé de la plante, je l'ai montré du doigt sans pour autant insister sur sa croissance. Je tais le fait que je puisse me changer en abeille. Je reconnais que j'avais pensé à le faire s'il avait réagi de manière plus positive. Mais là ? Je ne vais pas m'y risquer : il serait encore capable de me changer en pâté d'abeille à cause d'un geste brusque.

-Mais c'est vrai, pourquoi le ferais-je ? Je ne fais que de vous payer de votre tête !

Je finis par rire de manière sarcastique. Vu comment il a réagi, je doute qu'il le fasse.
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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Sam 16 Juin - 17:17


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Je ne crois que ce que je vois. Mais après tout ce qu'il vient de se passer, je ne peux pas vraiment me cacher derrière ce vieil adage. Simplement parce que ma perception des choses n'est peut-être pas la plus équilibrée qui soit. Je serais le dernier des imbéciles pour croire ce que je vois alors que mes nuit ne sont qu'une danse macabre de cauchemars si tangibles. Je ne peux me fier à mes sens, parce  qu'ils sont intoxiqués par mes propres démons. Un petit peu de poudre de perlimpinpin et tout devient tout à coup si magique, que plus rien ne l'est plus. Nous sommes si biaisés par notre propre individualité qu'il ne peut exister de vérité universelle. Je ne crois que ce que je veux semble être la formule la plus moderne à nos cultures, parce que nous filtrons le monde au travers de notre prisme égocentrique. Rien ne peut exister s'il n'existe à travers moi. Alors la solution à ce paradoxe, c'est de choisir de croire. Mais croire sans preuves, c'est accepter la possibilité de se tromper. Et dieu sait, à raisons, que je n'aime pas avoir tort.

Alors j'assemble mon armure de certitudes, mon bouclier de rhétorique pour partir à la guerre des idées réfutées. Je pensais que ma réaction suffirait à lui faire peur et lui faire oublier sa petite pièce de théâtre, mais au lieu de cela elle n'en démord pas. Elle me tient tête même, et je ne suis pas sûr d'aimer ça. Elle parle des dieux comme s'ils rôdaient autour de nous. Merde, et moi qui croyait être le plus atteint de cette ville, elle commence à m'inquiéter sévère. Et si Arawn en avait quelque chose à faire d'être prononcé en vain, m'est idée que ma grand mère aurait depuis longtemps finit avec un bec de lièvre à force de profaner son nom autour d'un chapelet d'insultes. Je réfutes, tu réfutes, nous réfutons. On risque de tourner en ronds longtemps ainsi à force de se renvoyer la balle l'un l'autre  en se regardant dans le blanc de l’œil. Étrangement je la crois ; après tout cette farce semble trop élaborée même pour Langley et Pearsons. Il est aussi vrai que je doute qu'elle eut au moins une fois posé le pied dans l'un de mes cours : j'ai tendance à faire fuir les croyantes dans son genre. Alors pourquoi ? Pour quelle raison a-t-elle décidé de venir d'elle-même me solliciter ? Elle ne croit quand même pas vraiment à son délire, si ? Ma colère s'atténue un instant, mes yeux se posant sur elle avec inquiétude. Cette grave considération que l'on accorde à quelqu'un qui verbalise sa folie. Cet air que je ne connais que trop bien, ce regard supérieur que je hais sur le visage des autres et qui blesse maintenant le mien. Je n'ai pas le temps de parler qu'elle m'assaille de nouveau de sa détermination. Sa vérité n'est pas la mienne. Sa croyance n'est pas la mienne. Mon regard suit son geste vers la plante. Implacablement verte, inexplicablement en vie. Un léger frisson me secoue l'estomac. Je ne sais plus ce que j'ai vu. Quand la situation a-t-elle commencé à devenir si étrange ? Est-ce que tout ceci n'est qu'un rêve ? Est-ce que je me suis endormi sur mes recherches à la bibliothèque ? La tête me tourne et je me raccroche d'une main contre ma tempe, l'autre raclant le bureau. J'avais presque oublié ma migraine. Son rire irrite mes terminaisons nerveuses. Son implacable certitude en sa réalité me fait reculer. Game over ? Je retrouve mon fauteuil malgré-moi, échappant un long soupire en m'y affalant. Je suis épuisé, je ne peux physiquement plus continuer ainsi. Mes doigts malaxent mes tempes. J'ai fermé les yeux, enfouit mon visage dans mes paumes. Je ne peux que constater que si tout ceci était vraiment un attentat à mon intégrité, alors il a fonctionné. Je glisse mes mains sur ma nuque, lâchant un grognement étouffé. Je suis trop sobre pour ces conneries. Je soupire une nouvelle fois, fixant mon regard sur elle. Sur les reflets roux dans ses cheveux, la touche de vert dans l'ambre de ses yeux. Elle ressemble au stéréotype parfait d'un peintre classique. Trop parfait. Célestine Beauchamp, nymphe autoproclamée. J'échappe un rire nerveux, l’œil un peu fou entre mes doigts. Je ne suis pas capable d'accepter la vérité qu'elle me tends. Je ne suis incapable de voir les choses comme elle les voit. Ce n'est pas une question de la croire ou non. Quelque chose en moi refuse de devoir faire ce choix. Me poser la question revient à tout remettre en question et je ne peux pas me le permettre. Même en admettre la possibilité infime. Il n'y a pas une vérité, mais plusieurs. Ce qui veut dire qu'aucune n'est universelle et implacable. Alors comme toujours je ne peux que tout balayer du plat de la main. Je suis borné, mais c'est la seule chose qui m'empêche encore de sombrer.

Elle veut me convaincre, provoquer mon adhésion. Très bien, montre moi tout ce que tu sais faire ma petite nymphe. Mais on verra si ta folie fait le poids face à la mienne. Je cligne des yeux, lui adressant un sourire un peu vague. Sans un mot je croise les jambes sur mon bureau, m'étirant nonchalamment dans mon fauteuil. Je l'observe un instant avant de sortir de mon tiroir une petite boite en bois pour la poser sur mes genoux, récupérant la paille de papier écrasée au fond de ma poche. Je la lisse distraitement du bout des doigts la tassant de mon index contre la surface du bureau en lui jetant un regard. « Ce n'est pas une question de croyance Miss Beauchamp. Ce n'est pas l'éternel combat de la religion et de la science. » Mon ton est composé, un peu lointain. « La croyance n'est pas quelque chose qui vous tombe dessus, un fait inexplicable que vous n'avez plus qu'à prendre pour gospel et commencer à prier. » Mes mains s'affairent, habiles sur leur tâche destructive. Ma tête dodeline en arrière et je ferme les yeux un instant. Le blanc rencontre le rouge, une tâche de sang essuyée sur le rebord de ma manche, brouillé carmin sur mon visage aux traits de nouveau vifs. Je referme la boite d'un claquement sec, retirant mes jambes du bureau pour me pencher contre le meuble, fébrile. Je croise les doigts, mes mains ne tremblent plus. « C'est une question de libre arbitre. » Mon bras se tends, touchant à peine les feuilles lorsque je me saisis du pot pour le ramener entre nous. « Admettons. Je ne te demande pas de me prouver. La vérité n'a pas d'importance parce que toutes les vérités du monde sont aussi vraies qu'elles sont fausses pour les uns et les autres. » Je suis passé au tutoiement sans m'en rendre compte. Les mots ont un goût étrange. « Je te demande de me donner envie de faire ce choix. Je te demande... de me faire voir ce que tu vois. Ta réalité. » Mes pupilles sont dilatées alors que mon regard se plonge dans le sien. « Je te demande de me faire choisir de croire en ta réalité plutôt que la mienne. » J'esquisse un mouvement de la tête vers la plante. Go ahead, try me. Bon courage pour convaincre ce résidu de mon cerveau qui plane déjà entre les volutes de fumée blanche de mon jugement obscurci. Facile de convaincre un drogué de l'existence de dieu, plus difficile de vraiment convaincre l'homme terrifié qui se cache en son centre. Qui a dit que cette guerre des idées serait jouée fair play ? Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je ne suis qu'un lâche, mais je ne peux croire qu'au travers des autres. Je ne peux voir car je suis aveugle, alors prête moi tes yeux l'espace de ce mauvais rêve. J'écarte les bras, étendant mes paumes en signe de reddition. Cette réalité m'a déjà crucifié une fois, alors je tends l'autre joue.

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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Dim 24 Juin - 22:01


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Et l'oscar de l'homme le plus têtu d'Arcadia est décerné à... Maldwyn Jones ! Sérieusement, ce type est décidément bouché ! Je lui ai dit la vérité sur mes motivations à vouloir en savoir davantage sur les nymphes. Pire, je lui ai montré que je n'avais pas fumé ou bu une substance illicite en utilisant mes pouvoirs devant lui. Normalement, je pense que toutes personnes avec un minimum de bon sens aurait capitulé et admis que c'est la vérité. Il aurait pu avoir du mal à digérer la chose, je ne dis pas, cela aurait été tout à fait normal. Mais là, sa réflexion n'est ni plus ni moins que de la mauvaise foi pure et dure. Comment expliquer autrement son déni ?

-Encore heureux que la croyance ça nous tombe pas dessus comme ça ! Chanter ce n'est pas mon truc, merci beaucoup. Être une nymphe ne m'empêche pas de croire en la science, hein.

Enfin, pour être exact, cela ne me dérange pas de chanter en compagnie de mes ami.e.s ou dans le feu d'une soirée. En somme, ce n'est clairement pas le genre de situation que je partagerai là, tout de suite, avec lui. Et puis, être une nymphe n'est pas antinomique de croire en la science. Être une nymphe donne juste une autre façon de voir certaines réalités, c'est tout.

-Encore heureux qu'on ait le libre-arbitre ! Comme s'ils pouvaient influencer ou même prédire notre destin. Peuh !

Mon ton est railleur au possible alors que cette rencontre il y a plusieurs années me revient à l'esprit. Cette rencontre qui m'a prédit que je mourrais afin de mieux renaître comme mère de divin. Sérieusement, ce n'était que de la foutaise pure et dure. Aucune divinité n'a réellement ce pouvoir, en dépit de tout ce que leurs égos peuvent croire.

Néanmoins, je finis par le regarder de travers lorsque je l'entends me dire qu'il semble ouvert à ce que je lui prouve. Si j'ai bien remarqué son tutoiement, je me décide à ne pas lui faire remarquer pour le moment.

-Vous êtes sérieux ou vous vous fichez de moi ?

Je fais un mouvement de doigt exprimant mon incompréhension.

-Nan parce qu'il y a pas cinq minutes, vous étiez en train de me dire que je délirai. Ou quasi.

Qu'il ne me prenne pas pour une idiote. J'ai parfaitement compris son sous-entendu. Néanmoins, je balaye d'un revers de main décidé à lui montrer.

-Enfin, si c'est ce que vous le voulez.

Cette fois, sans même lui faire grâce de tendre la main pour le prévenir, je fais pousser une tige de la plante de manière à ce qu'elle vient le toucher. Un sourire se dessine sur mes lèvres avant que je lui demande :

-Cela vous convient-il ?

Définitivement, je ne lui avouerai pas que je peux me changer en abeille. Autant garder cet atout en poche pour un autre jour si besoin en est.
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A la recherche d'informations [PV Maldwyn Jones] - Sam 30 Juin - 22:55


 

 
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Célestine • @Maldwyn Jones
Le plus dur n'est pas de faire ce saut de la foi. Le plus dur est de réussir à se rattraper de cette chute vers l'inconnu lorsque celui-ci n'est qu'un puis sans fond qui vous aspire. J'ai provoqué malgré moi cette situation dont je n'arrive à définir les tenants. Je pensais que tout ceci ne serait qu'une bataille d'idéaux, un match de ping pong de croyances ou chacun continue inlassablement de renvoyer ses arguments à l'autre jusqu'à réussir à le faire flancher. Une finalité aboutissant habituellement toujours sur ma suprématie, peu importe la méthode. Écraser du pied la montagne d'opinions et de certitudes d'autrui, un portrait de victoire pompeux, un palmarès dont je ne devrais pas être fier en tant que professeur. La barrière entre enseigner et prêcher est parfois si mince que je me demande si je n'ai pas choisis cette voie malgré moi, comme un revers pervers de mes peurs. En un sens, ma tendance extrême de réfuter les choses est une forme de religion. M'imposer en toute impunité, être celui qui répands la parole au lieu de la subir, quelle qu'elle soit. Illusion de contrôle, dominer sans chercher vraiment à régner ; je suis devenu celui que je craignais. Un putain de gourou, un orateur du rationnel trop borné pour accepter un peu d'incertitude dans sa vie. Si je n'y crois pas, alors cela n'existe pas. Je suis le seul fidèle à mon église ; je suis pathétique.

Mais cette situation est bien différente. Si je pensais avoir le dernier mot je suis bien loin du compte. J'ai accepté de ne pas repousser la possibilité qui m'était offerte, ne pas réfuter complètement la théorie. Pire encore, j'ai continué ce jeu des provocations et j'ai accepté de faire ce pas vers l'inconnu et l'étrange. C'est une nouveauté que je suis maintenant certain de ne pas apprécier. Au moins j'aurais essayé. Cette fois on ne pourra pas me reprocher mes sermons incessants, mes éternels défauts envahissants. Têtu, injuste, arrogant, sarcastique... La liste s'allonge au fur et à mesure que j'ouvre la bouche. Au fur et à mesure que mon individualité se heurte à celle des autres. Toujours à contre sens de tout, campé sur mes positions comme un rocher au milieu d'un ruisseau. Aujourd'hui l'eau a enfin réussit à creuser un sillon, une faille dans mon petit monde bien organisé. Et je reste là à observer ce trou dans le mur de ma raison, à contempler les flots s'écraser sur moi. Je ne fais rien pour les en empêcher, j'ai abandonné les armes, tous mes arguments sont morts dès l'instant ou mon regard s'est posé sur cette plante. Je commence à flotter dans ma conscience, en apesanteur de la logique, et ce n'est pas entièrement la faute de la drogue. Il n'y a plus que cette voix dans ma tête qui hurle de rire, une démence incontrôlable. Elle t'a bien eu. Bon courage pour rationaliser tout ça. Oui, je crois que c'est une bonne description de la folie qui commence doucement à s'insinuer dans mon esprit à mesure que je passe du temps dans la même pièce que Célestine Beauchamp. J'ai fais un pas vers la croyance, il est trop tard pour revenir en arrière.

Et les deux pas de recul que je fais maintenant ne me sauveront pas. Je me suis redressé instantanément pour échapper au contact délicat de la feuille venu me chatouiller la joue. Mon fauteuil a roulé jusqu'à en heurter le mur avec fracas, à peine stable sur mes jambes je lutte un instant pour ne pas perdre l'équilibre. L'une de mes mains s'agrippe au bureau alors que l'autre fait de grands gestes erratiques dans l'air, comme pour repousser d'éventuelles attaques supplémentaires.  Je reste ainsi plusieurs secondes à gesticuler, mon cœur a fait un bond douloureux que mes halètements ne parviennent pas à radoucir. C'est la peur de l'inexplicable, l'incapacité de mettre des mots sur ce qui vient à nouveau de se produire. On réagit tous de manière différent à l'impossible ; pour ma part si le choc est atténué par la poudre, mon esprit n'en est pas moins affolé. J'essaie de parler mais je ne peux qu'entrouvrir les lèvres comme un poisson hors de l'eau. Il me faut plusieurs minutes pour me calmer, mon regard ne quittant pas la plante comme si je considérait un animal dangereux. Dans le fond c'est elle que je devrais regarder ainsi, celle qui prétends être une nymphe. Celle dont les intentions me sont inaccessibles. Cette monstrueuse vérité qu'elle veut me faire avaler. Non je ne peux pas croire ce qu'elle me présente. Et plus je force la défense hermétique de mon esprit, et plus je perds pied. Je ne suis simplement pas prêt, pas capable de croire. J'ai fait ce saut de la foi pour mieux m'écraser en bas. « C'est... c'est impossible. » Ma raison agonise, j'essaie de la garder en mon sein en passant une main sur mon visage. Je suis tétanisé, pourtant incapable de tenir en place. Tout cela me fait l'effet d'un sacré bad trip. Une sueur glacée me coule le long du dos alors que je commence à faire quelques pas pour contourner le bureau. « C'est impossible. » Que je répète comme si ces mots avaient le pouvoir de tout résoudre. Je m'éloigne, attrapant un livre sur une étagère, l'ouvrant à une page au hasard avant de le laisser tomber sur le sol. « C'est impossible vous comprenez. » Ma voix tremble un peu, je parle plus à moi-même qu'autre chose. « Si c'était possible alors plus rien n'aurait de sens. » J'attrape un autre livre sur l'étagère pour lui faire subir le même sort. Erratique dans mes gestes, la moitié de la bibliothèque finit ainsi à terre. « Si c'était possible alors ça, ça et ça, n'auraient pas de sens. » Je pointe du doigt des objets au hasard, imprécis. Si c'était possible alors toute ma vie n'aurait aucun sens. Je fais plusieurs aller retours entre le bureau et le mur, incapable d'organiser mes pensées. « Dieu n'existe pas, la magie n'existe pas, les nymphes n'existent pas, il n'y a que cette réalité implacable miss Beauchamp. Et elle est cruelle. Il n'y a que la haine, la douleur et la mort à petit feu. On finira tous par crever étouffé par notre propre plastique, étranglés par nos propres démons. Si on s'entre-tuent pas tous d'ici-là. Il n'y a pas d'avant, pas d'après. Juste la cruauté du présent. » Dieu est cruel. Je tape du poing sur la table, je n'ai même pas réalisé que je saignais de nouveau du nez. J'essuie l'hémoglobine d'un revers de manche avant de poursuivre. « Je suis désolé. » Ma voix s'est radoucie malgré tout. « Tu es venue ici pour obtenir des réponses que je ne peux t'offrir. » Je sais que je lui ai demandé de me montrer, de me faire voir par ses yeux. Mais je sais maintenant, que j'en suis incapable. « Je ne peux pas choisir d'y croire. Je suis désolé. » Je suis sincère, malgré tout. Je ne peux pas croire en cette vérité. Sinon ce serait accepter que ma mère avait raison. Que dieu me hait. Accepter que c'est moi le plus fou dans ce monde qui n'a aucun sens. Ma main se tends doucement vers la plante, mes doigts s'emmêlant entre les feuilles et les tiges après quelques hésitations. Sans ajouter un mot je me saisis du pot avec maladresse, faisant tomber un peu de terre sur le bureau. L'objet est froid entre mes mains. Les tiges disproportionnées m'effleurent le visage, le végétal est devenu énorme, je disparaît presque derrière. L'un de mes bras s'enroule autour du pot, incertain. Je me saisis de ma veste, jetant un dernier regard vers la jeune femme. « On vit tous dans notre propre délire Miss Beauchamp. L'important c'est d'accepter celui des autres. » C'est tellement hypocrite de ma part. Pourtant pour la première fois j'ai l'impression que quelque chose a changé en moi. Quelque chose s'est brisé, un déclic alarmant que je ne saurais identifier s'il est vraiment néfaste. Je désigne la plante d'un signe de tête. « Je promets d'en prendre soin. » Cette plante est un symbole, une métaphore que je suis trop défoncé pour identifier. Elle a fait germer en moi le doute, il ne demande qu'à se répandre comme des racines envahissantes.

Je quitte mon propre bureau sans vraiment m'en rendre compte, un sourire un peu lointain en la laissant derrière. Lorsque je referme la porte, une part de moi est satisfaite. Ce que je ne vois pas n'existe pas. L'autre part de mon esprit, la plus lucide, est toujours terrifiée. Terrorisé par une jeunette qui prétendait être une nymphe. Une jeunette qui faisait pousser les plantes. C'est impossible, ce n'est pas possible.

Mais si tout ceci n'est qu'un effet de mon imagination, si tout ceci n'est qu'un rêve éveillé teinté de drogue.

Mais si tout ceci n'est que la vérité mise à nue, je refuse quand même d'y céder. Et lentement sans le savoir, je sombre vers la folie.


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