AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Last Man Standing

 :: terminés
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Lun 11 Juin - 23:02




Fin de soirée animée.
De grosses voix d'hommes retentissent, les femmes se font plus discrètes. C'est animal, c'est flou mais on ne peut plus légal. Alcide en connaît, des flics, et il les évite. Il ne tient pas à se faire coffrer pour combat clandestin. Quand on possède sa propre salle, on fait les choses comme il faut. Et puis, ça permet de voir de nouvelles têtes -ou plutôt poings - débarquer, auxquels se mesurer. Le Thunder Fist est avant tout une entreprise ; toujours à la recherche d'adhérents, de gros bras à séduire ou à forger.

Sous les néons endiablés, deux types se tapent dessus. A la loyale, bien sûr. Malgré le petit comité excité, on respecte l’adversaire, parce qu’on est des sportifs avant tout, réunis pour l'amour de la discipline. Mais parfois, des mecs dérapent. Ils ont trop besoin de cogner un autre être humain. Une fois lancés, ceux-là sont difficiles à arrêter ; pour peu qu’on s’interpose et ils nous foutent un coup salement bien placé. Selon Alcide, ce comportement est anti-sportif. Y y a aucune gloire à refaire le portrait d’un mec déjà à terre. Ce soir, ce n'est pas le cas. C'est même l'inverse complet.

Les gars commencent à fatiguer et le public fait entendre ses premiers soupirs. D’un côté, il y a John (ou Jim, ou Jack) : un gars lambda entre deux âges qui possède un jump-punch surprenant. Deux rounds plus tôt, il a bien failli assommer Vasco, un hargneux fin comme un oiseau et récent soldat de la Nuova. Les deux bougres sont de force égale si bien que leurs coups perdent en conviction. Il est grand temps de les dégager.

Un signe de la tête et le combat s’arrête. Par coquetterie, Vasco assène le dernier coup - un peu traître. Parmi les exclamations, un grand type s’avance. Alcide n'a pas fait gaffe à lui, ni à aucune des ombres qui peuplent les murs de la salle. Mais lorsqu'il le reconnaît, c'est comme s'il venait de se prendre un coup de jus. Lui. Toi. L'instant d'après, il joue vivement des coudes pour gagner le carré éclairé.

Depuis ces dernières années, Alcide grimpe rarement sur le ring, plutôt à titre d'entraînement. Et puis, il estime avoir fait ses preuves et son temps, surtout lorsqu'il voit des jeunes talents comme Silas performer. Aucune chance face à ce sang bouillant. Il n'est pas un grand challenger et doit bien admettre que les années commencent à le peser, à lui faire défaut. Pourtant, il demeure confiant, un sourire imprimé sur le visage. « Le dernier debout sur le ring ? qu'il lance au rescapé. »




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Mar 12 Juin - 16:25


LAST MAN STANDING
alcide & éamonn
Oh, we all want the same thing. Oh, we all run for something. Run for God, for fate. For love, for hate. For gold, for rust. For diamonds, for dust. I got my mind made up, man, I can't let go. I'm killing every second 'til it saves my soul. I'll be running, I'll be running. I'll be your light, your match, your burning sun. I'll be the bright, in black that's makin' you run.


L’idée n’était pas si saugrenue. Quitte à revenir dans l’arène, après les coups essuyés au premier combat, il valait mieux se tenir au courant de ce qui composait les habitants de ce monde poussiéreux et sanglant. Gladiateurs des temps modernes, de ceux qui ne courent pas après un ballon, ils étaient acclamés. Adossé au mur, j’observe la technique des combattants. Le combat sera long. Non pas parce qu’il est légal, mais parce qu’ils sont à armes égales.

Chacun a sa carte secrète, qui a déjà été dévoilée à multiple surprise et la plèbe en veut plus. Elle a besoin d’être amusée et maintenue en haleine, surprise, parfois déçue mais en aucun cas elle ne devait rester indifférente ou dans l’ennui. La foule devait ressentir quelque chose, pour l’insuffler aux malheureux qui exhibent leur force primaire. C’était vieux comme le monde, et la boxe était loin d’avoir un pied dans la tombe.

Je m’informe, observe, calcule. Le combat est loyal, ou presque. L’un des deux finit par assener un coup final, après que le combat soit terminé. Un homme fait un signe de tête, qui a force de loi. Probablement quelqu’un d’important. Je l’avais déjà vu quelque part, mais impossible de poser un nom sur ce visage marqué par les années et les batailles qu’il a dû livrer. Ses yeux perçants, je les ai déjà croisés. Parmi les pontes des gangs d’Arcadia. Petit à petit, le fil se déroule. Bellandi, le Don.

L’homme rejoint le ring, alors que la plupart des spectateurs s’en vont. Ceux qui ont encore faim de sang et de sueur restent, sentant que la suite peut être intéressante. Son regard dans le mien, je m’approche à mon tour, jouant des épaules et bafouant les politesses. Le corps tout juste remis du dernier combat, j’accepte son invitation en écartant les cordes pour fouler le sol de l’arène. Veste déposée sur un coin, je remonte les manches de ma chemise et me débarrasse du veston. « Ca dépend. Y’aura besoin d’un déambulateur ? » D’un air sérieux gravé sur les traits de mon visage, bien vite un sourire mutin se dessine. Je finis par lui tendre une main amicale. « C’est un honneur, Don. » Les quelques curieux se rassemblent autour du ring.

Il n’y a aucun irlandais, seulement des italiens dont certains ont une aura brillante. Bien vite, l’air distrait et malicieux se mue en une concentration parfaite, aux traits désormais fermés et sourcils froncés. Il fallait être soit fou soit inconscient pour accepter un combat face à un patron de gang, sur son territoire à lui. Par chance, je n’étais ni l’un, ni l’autre, mais les deux à la fois. 
Made by Neon Demon
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Jeu 21 Juin - 23:29




Si le gaillard n'avait pas obtempéré, pour sûr que les Italiens lui auraient forcé la main. Il n'aurait suffit que d'un regard contrarié, d'un soupir bien placé. Mais puisqu'il s'annonce avec sarcasme, un sourire se glisse sur le visage d'Alcide. Ni mauvais ni amusé. Déambulateur. Fait-il si vieux ? Combien lui donne-t-on ? Chez Alcide, c'est une hantise qui persiste. Il perçoit la vie comme un compte à rebours, fatal et rapace. Les années s'effritent sous ses doigts qu'il referme en un poing. A quoi bon atteindre l'immortalité pour marcher à trois pattes tout le jour durant ?

Le visage scellé comme un coffre fort, l'invité est prêt. Alcide l'imite, le T-shirt blanc prêt à s'imbiber de sueur et de sang. Quinze ans plus tôt, il l'aurait fait tomber sans sourciller. Mais ce n'est plus tellement le cas ; pas qu'il soit ridé du ventre, il a pleine confiance en son corps mais voilà. Avec le temps, il y a des choses qu'on ne se permet plus, surtout devant un presque parfait inconnu. Cet inconnu. Le don s'en veut terriblement. Il s'en veut de ne pas l'avoir achevé lui-même, d'avoir confié la tâche ingrate à des subalternes. Par les dieux, il aurait dû retrousser ses manches et le planter en personne !

Faute de mieux, Alcide répond, enjoué par la perspective de lui casser la gueule. « Honneur partagé. Une bien belle gueule. On se demande de qui tu tiens, pense-t-il, l'orgueil décuplé à cette idée. Menton relevé, il ajoute, faussement attentionné. – J'te promets de ne pas y aller trop fort. Ta mère te reconnaîtra encore. » Et le don de la Nuova Camorra fait doucement balancer son corps, joue de ses appuis pour retrouver sa complicité avec le ring. Le maigre public - les irréductibles de la nuit, qu'il aime les nommer - s'approche des cordes tendues comme les deux hommes.

Pas de gants pour gonfler les pognes. Ici, les malfrats pétrissent la chair à l'ancienne. Bras droit comme un petit projectile, calculé pour faire mal et inspiré par un léger saut. Un jab qui compte bien rencontrer le creux de la clavicule, la jugulaire peut-être. Mieux ! L'oreille. Qu'importe si la réplique se fait trop rapide et trop bien sentie, Alcide croit en lui.




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Ven 22 Juin - 21:01


LAST MAN STANDING
alcide & éamonn
Oh, we all want the same thing. Oh, we all run for something. Run for God, for fate. For love, for hate. For gold, for rust. For diamonds, for dust. I got my mind made up, man, I can't let go. I'm killing every second 'til it saves my soul. I'll be running, I'll be running. I'll be your light, your match, your burning sun. I'll be the bright, in black that's makin' you run.


Les lèvres de l’homme s’étirent. Son regard, pourtant, reste neutre. L’indifférence de l’homme mur face à la désinvolture, probablement la meilleure réponse. J’ignore les affres de l’âge qui s’encrent au coin de ses yeux et ses cheveux grisonnants. L’âge est souvent moqué, mais il s’accompagne d’une expérience indéniable et difficilement égalable. L’entrainement était une chose primordiale et à en croire le physique du Don, c’était une chose qu’il devait encore pratiquer régulièrement. A moins qu’il fasse son cardio par un autre moyen, s’il y arrivait encore.

Nos visages se ferment et le reflet est transcendant. Concentré, je ne remarque pas encore l’écho dans lequel le Don s’inscrivait. Pourtant, les gestes se miment, s’imitent. La main hideuse sort de ma poche, celle qui se sera brisée à force de s’acharner sur le crâne de l’adversaire, défait et détruit en pièces, l’arme la plus intimidante que je ne sortais qu’à l’occasion de combats. Dans le milieu clandestin, ils savaient ce que ce poing signifiait : l’horreur, la folie, et une main qui se sera écrasée sur le béton plusieurs fois alors que l’homme était déjà mort. Mais la Lune était clémente aujourd’hui. Le Don toise, analyse, il semble épris de regrets dont j’ignore la nature et dont je me fiche. Le combat avant tout.

J’arque un sourcil à sa bonne volonté affichée. Et si j’avais bien retenu une chose, les grecs étaient pervers. Ne préféraient-ils pas prendre par le dos au point d’en théoriser le mot ? Je ne me laisse pas avoir par l’évocation de ma mère, qu’elle repose en paix. Je n’y voyais qu’une formule maladroite, dépourvue d’une quelconque intention malsaine. « Je ferais en sorte que tes gorilles te respectent encore. » Un sourire carnassier étire mes lèvres alors que je m’agenouille pour toucher le ring. Sláinte. Je porte la main à mes lèvres pour faire face à mon adversaire qui sautille. Un rituel assumé.

Droitier. Il décoche le premier coup, en finesse, avec un léger saut. Son poing frôle ma tempe alors que je ne décale pas assez mon visage pour esquiver son coup et je comprends qu’il veut en finir avant même d’avoir commencé. Son œillade l’avait trahi mais je devais tester sa force. Que ce soit par manque d’endurance ou manque de confiance, le Don sait ce qu’il fait. J’émets un léger grognement, sans ciller, pour directement riposter avec un cross plongeant du gauche, la main difforme. Je plante mon regard droit dans le sien, ne lui laissant aucun indice de ma cible de prédilection.  
Made by Neon Demon
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Mar 3 Juil - 2:39




Les gorilles en question sont impatients. Mais l’Irlandais se méprend : leur respect ne dépend pas uniquement de l'issue de cette rencontre. Y en aura d’autres, il est loin d’avoir son compte. Au pire des cas, ils seront déçus et amers. Mais jamais ils ne céderont à la raillerie, car s’il y a une chose que chacun sait, c’est que le don est chatouilleux. Il en faut peu pour lui taper sur le système. Un ton trop haut et c’est de la provocation. Un trop bas et c’est de la soumission acquise et trop facile. Quiconque veut l’emporter doit apprendre à composer avec ses nerfs de merde. Son émotivité, en fin de compte.

Cet affrontement, ce n’est qu’un show comme un autre (sauf pour Alcide. L’enjeu est trop fort). Pas de quoi inspirer une mutinerie dans le coeur des spectateurs ! Voilà longtemps que l’estime des Italiens est gagnée. Par la force des années, des pactes passés pour certains. L’allégeance comme les opinions, c’est un héritage inconditionnel. Le Royaume aussi doit bien compter sur la filiation pour garnir ses bancs de poissons. Si tel est le cas, et… « S’il te reste des dents, faudra que tu m’racontes comment t’as atterri dans les filets d’An Riocht. ». Indice. Erreur ? M'en fiche. Je veux savoir.

La tempe simplement. Alcide pousse « Cazzo ! » contrarié. Le réflexe a préservé la trogne du cadet et l’ampleur escomptée est réduite en fumée. Le don est déçu, ses gars aussi, en témoignent leurs soupirs-grognements. Il voulait la jouer fine mais n’est visiblement pas fait pour ça. Pas le cas de l’Irishman, dont le coup est rapide et calibré. Son poing gauche surgit tandis que son oeil se fait fixe. Monsieur sait ce qu’il fait… peut-être qu’avoir embrassé un sol fétide joue en sa faveur. Seuls les dieux le savent, et par pitié, qu’ils gardent pour eux ce nauséabond secret.

Le poing atteint Alcide au visage. Pas en pleine poire, bons dieux, manquerait plus que ça ! Non, sous l’oeil droit. Les phalanges proximales de l’adversaire laissent une empreinte invisible sur la chair du Zeus en colère. Demain, la peau se drapera d’une robe améthyste. Ou pire, couleur diamant noir. A cette pensée, c’est la fureur qui s’empare de lui. Son sang bouillonne dans ses veines. S’il ne prend pas gare à se contenir, il risque d’imploser. C’est fou tout ce qu’on peut envisager en quelques fractions de secondes… Il n’a pas remarqué qu’il s’est légèrement rapproché des cordes qui lui faisaient dos. Lorsqu’il le comprend, il secoue vivement la tête et s’avance. Il est temps de riposter.

Alcide n’est pas un gars qu’on pourrait qualifier de fin mais de bourrin. Quand il cogne, c’est pour faire mal. Il ne cherche pas à mettre d’effet surprise dans son coup, mais de surprendre par sa violence. Alors il se rapproche, garde prudente. S’ensuit donc un échange en bonne et due forme : le moustachu a un sacré répondant, ses réflexes sont plus lestes que ceux de l’Italien, qui, après un coup destiné aux côtes sans coeur, tente un uppercut. Mené par son bras droit, le dominant. Celui qui tranche la viande et presse la détente.




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Jeu 5 Juil - 18:04


LAST MAN STANDING
alcide & éamonn
Oh, we all want the same thing. Oh, we all run for something. Run for God, for fate. For love, for hate. For gold, for rust. For diamonds, for dust. I got my mind made up, man, I can't let go. I'm killing every second 'til it saves my soul. I'll be running, I'll be running. I'll be your light, your match, your burning sun. I'll be the bright, in black that's makin' you run.


Face à un ennemi que je pensais inédit, je tâte à mon tour, cherchant à connaître sa force non pas physique mais psychique. Les combats se gagnaient aussi par le mental. Et c’était d’ailleurs lors de ces seules occasions que je me surprenais à réfléchir avec une assiduité exemplaire. L’homme est connu pour ses colères, même au sein du Royaume. Après tout, les meilleures soirées avec d’autres gangs se passaient lorsque la Nuova Camorra et l’An Ríocht en étaient les protagonistes. L’humeur changeante, instable et l’alcool à flot, les coups finissaient à pleuvoir dans une ambiance que certains imaginaient cordiale.

Et comme rien n’est jamais gagné totalement, ou conquis, et encore moins acquis, faire ses preuves devient la norme. La mutinerie qui réussit est celle qu’on sous-estime toujours. « Atterri ? » Deuxième abus de langage du Don. Il semblait me connaître plus qu’il ne voulait l’admettre, ou qu’il n’en avait envie. Je le fixe, le regard troublé un court instant. « C’est bien un truc d’italien de vouloir parler. » J’inspire, prends un air faussement pensif. « Ou de bonne femme. » Et voilà qu’il jure dans sa langue natale. Instinctivement méfiant, je guette autour du ring. Ce n’est pas un mot d’ordre pour que ses gorilles interviennent. Ils demeurent immobiles et mécontents. J’esquisse un large sourire carnassier. Il est contrarié, déçu presque. Pourtant, le coup porté à la tempe était suffisamment précis et rapide pour que je ne parvienne pas à l’éviter. Et cela en révélait beaucoup sur l’adversaire. J’en grogne.

Le poing infâme salit la belle gueule du Don, s’écrasant sous son œil droit. Le vieil homme recule vers les cordes. Déjà ? Mais lorsqu’il se rapproche, c’est une lueur de rage s’empare de son regard. Voilà qui est intéressant. Garde levée de son côté, je m’autorise quelques sauts et une garde lâche et basse. Je le provoque, alors que mon estomac commence à se nouer peu à peu. Je dois en savoir plus. Le coup est traitre et son coup heurte violemment mes côtes. L’enchainement est classique, mais efficace. L’échine se courbe, le buste est encore meurtri malgré les soins et le temps. L’uppercut me propulse en arrière tandis que le goût métallique envahit ma bouche et ruisselle de la commissure de mes lèvres. « Enfin. » Mes muscles se tendent, s’impatientent. Je ferme les poings, les balance et m’avance paisiblement vers l’italien, sans attaquer. Je renifle, crache. A distance, je lui tourne encore autour.

Dans ma garde de base, je le provoque, l’enclenche avec divers coups dont le seul but est de le perturber sous des coups dans une frénésie parfaitement rodée. J’envoie mon poing gauche en inclinant mon buste. Dernière feinte, lorsqu’il me semble qu’il s’y attend le moins, je change de garde dans mon saut et lorsque mes pieds refoulent le ring, la force accumulée dans le poing fermé se dirige droit vers son nez. Le superman punch était probablement ce que je préférais à l’entrainement et qui restait une botte secrète en combat.  
Made by Neon Demon
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Lun 30 Juil - 0:29




L'Irishman a l'oreille vive, malgré l'adrénaline, il prend le temps de répliquer et de cracher sur les Italiens. Oeillade aux spectateurs qui semblent se tendre, grincer des dents. Pour qui se prend-il, l'invité ? Il doit lui manquer quelques cases, car même lors d'une soirée dite neutre, on n'attaque pas ce qui nous divise. Les origines, l'allégeance. Alcide le capte bien, cet air moqueur, insolent, qui fait sembler de penser alors qu'il ne fait qu'attiser les mauvaises braises. La colère est une partition difficile à jouer car comme la boxe, elle a besoin de quatre mains.

Le coup l'a secoué. Pas ébranlé, juste assez pour faire apparaître du rouge à ses lèvres. Enfin. Comme s'il se nourrissait de douleur et que le poing venait remplir son estomac. Le festin des habitués. Et la danse reprend comme si elle n'avait jamais été interrompue. Coups effrénés que l'Italien pare parfois et souvent pas. Muet comme une bombe à retardement, l'Irlandais se change en mitraillette humaine. Sous la pluie de frappes, une nouvelle approche s'amorce. Poing droit ou gauche, c'est trop rapide pour dire, la feinte est trop maligne. Son résultat est un putain de coup dans le pif.

Les yeux du don s'écarquillent, la tête est projetée en arrière, du sang apparaît. Par réflexe, il répond par trois coups, gauche droite gauche, qui rencontrent plus d'air que de chair irlandaise. Le nez !? « Bastardo ! » Non mais, le nez ! Ça fout un tournis impossible, un écho tranchant qui se répercute contre les os des pommettes. Les zygomatiques vont devoir être sérieusement mises en sourdine... S'ensuivent alors une nouvelle bordée d'injures en langue maternelle, soulignées par quelques gouttes rouges. Alcide n'en croit pas ses oreilles, si bien qu'il abaisse sa garde pour venir tâter la zone endolorie. Son diagnostic prétend que rien n'est brisé. Peut-être déplacé... mais il n'a pas des doigts de médecin, seulement des mains d'assassin.

Lorsqu'il lui arrivait de violenter feue son épouse, jamais il ne visait le milieu du visage. Question de discrétion. C'était des coups qui ne font pas saigner. Dans le dos, les reins, l'oeil - dans lequel le duc a déjà tapé. Les dégâts de ce soir seront difficiles à camoufler; ça représente une belle paire de rendez-vous à reporter... Des yeux furieux, il détaille le gars de haut en bas, non sans rage. Enfoiré, c'était mon visage, j'en ai besoin pour courtiser les dames. Et j'aime mon visage indemne, bordel. Seize ans sous le drapeau, dix-huit ans aux commandes de la Nuova et toujours une attention particulière à cette partie-là. Voilà qu'un saligaud d'Irlandais vient tout foutre en l'air ! Ça crépite tout le long de ses bras ; des épaules au bout des doigts. Evidemment, l'adversaire avait le droit de frapper à cet endroit-là. Alcide aurait préféré qu'il n'en soit pas.

Il croit entendre des exclamations du genre “allez-y boss !” mais c'est plus vraiment envisageable. Bellandi n'a plus trente ans ; le ressort est rouillé, son ego est lui aussi cabossé par ce sale poing insulaire. Comme une porte en manque d'huile, le don grince puis aboie. « Tu sais où on est...? Tu le sais ? » D'un mouvement de la tête, il désigne les murs, les hommes, les cordes. Litte Italy, bien sûr, et j'vais te faire payer cette fontaine écarlate. Mais ici... Puisant dans sa colère brute, il se projette vers le moustachu. La foudre étourdie mais résolue est prête à frapper. Qu'il prépare une riposte ou non, cette fois-ci, il n'y aura pas de contact charnel. Le poing est électrique. Ici on est au Thunder Fist.





Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Mer 1 Aoû - 13:42


LAST MAN STANDING
alcide & éamonn
Oh, we all want the same thing. Oh, we all run for something. Run for God, for fate. For love, for hate. For gold, for rust. For diamonds, for dust. I got my mind made up, man, I can't let go. I'm killing every second 'til it saves my soul. I'll be running, I'll be running. I'll be your light, your match, your burning sun. I'll be the bright, in black that's makin' you run.


Les leçons ont été apprises, notées à même l’épiderme déchiré puis recousu, souillé et presque achevé. La survie comme moteur, les tripes qui guident le moindre pas, qui dictent le moindre coup et lorsque l’hémoglobine coule, ce sont les lippes qui s’animent. Etirées, je ne rechigne pas ma fierté d’avoir réussi à porter un coup à un homme d’une telle envergure. Perdu entre respect et volonté de faire mes preuves, je deviens plus agressif, et surtout incertain. Le Don répond ainsi par trois coups, où la rage est le seul moteur. Il est blessé dans sa fierté, le vieil homme. Et tandis que je fais preuve d’un naturel moqueur et provocant, je ne remarque pas à quel point, lui, est blessé.

Son nez est devenu une fontaine, le Don semble perdre ses moyens, et je le remarque. Mais, naïf, j’imagine que cela ne va être qu’un ingrédient de plus à la fougue d’un beau combat, loyal. Ses coups sont prévisibles, je les évite bien que la force qu’il y met les rende particulièrement vifs. Les frôlements m’arrachent des frissons, que je ne montre pas. Bâtard. Entre l’insulte et la réalité, j’arque un sourcil. L’homme se déchaine en italien, cette langue de bouffeur de pâtes, où ils buvaient un vin aux raisins écrasés avec leurs pieds et leurs mycoses. Pour rajouter du goût, qu’ils disent. La Médicis savait empoisonner ses pairs, avec ce genre de goûts. Je me perds et secoue la tête. L’homme parait alors superficiel, tenant à son visage plus qu’à ses propres testicules. Je ne comprendrais jamais la logique des italiens, avec ma gueule cassée et les boursoufflures accumulées. J’y appose ma marque, nous en avions tous les deux conscience. Il mettrait plusieurs semaines à se débarrasser des hématomes, devra trouver une version romantique à ce nez endommagé.

Le petit comité scande des encouragements. Concentré, comme si ma vie en dépendait, je fixe le Don sans prêter attention à l’environnement. Mais le voilà galvanisé et, attentif, je fronce les sourcils à ses questions. Je pensais avoir frappé plus fort que je ne le pensais. Peut-être le coup lui avait fait oublier l’endroit où il se situait. Puis il désigne les murs, ses pantins. L’inquiétude légère se tait. C’était un avertissement, une menace aux airs de promesse. Je remonte ma garde, redeviens mobile alors que le Don se projette vers moi. Le coup arrive, mais ce ne sont pas ses articulations que je sens s’écraser sur moi. La foudre me frappe de plein fouet, en plein torse et m’envoie dans les cordes. C’était pas prévu. Mes muscles se contractent, les spasmes sont violents. Le vêtement est brûlé, tout comme l’épiderme en dessous. Un genou au sol, je tente de maîtriser les spasmes et de digérer la douleur. J’en ai vu des pires. Faux. C’était drôlement douloureux. Je finis par poser les mains sols, penché mais encore brisé, déposant mon sang sur le ring. Lentement, je me redresse et lui fais face, les traits crispés par la douleur et un peu plus pâles qu’à l’accoutumée. « J’avais.. » Je secoue la tête et arrache la guenille qui me servait de chemise, laissant apparaître les traces des coups de couteau sur mon ventre et toutes les autres histoires et contes que mon corps avait eu à traverser. « J’avais oublié, les italiens et leur sens du spectacle. » Je relève les poings et m’avance vers le Don, chancelant. Je m’accroche aux cordes, le petit comité exulte. Sonné, son coup n’est pas loyal. Je le sais, il le sait. Désespéré, le Don, au point d’user d’un pouvoir d’un dieu. Je déglutis et crache. Le lâche. Alors que mes esprits se rassemblent et que les effets s’amenuisent, la brûlure qui prendra la forme d’un éclair dans quelques semaines, s’incruste dans les chairs de mon pectoral gauche, et se fait plus vive encore. « On est trop vieux pour se battre sans l’aide de son colocataire ? » Toujours dans la provocation, je grogne, râle, respire fort. Je me sens perdre le contrôle peu à peu.

Les gouttes d’eau présentes se lèvent, se mêlent et s’imposent. Bientôt, la flaque s’élève dans les airs, au-dessus de nos têtes, elle se fait plus dense encore et s’avance dangereusement vers Alcide. La petite foule s’attend à une blague puérile, se moque même. Peu à peu, l’eau retrouve sa forme solide, devient de la glace tranchante, abrupte, puis des pics irréguliers mais tous capables de la pire des estocs. Les pointes acérées s’approchent de l’Italien. Alors que l’énergie quitte mon corps, je me ravise, enfin apaisé face à sa fierté cabossée et son nez fracturé. J’ai pitié. Mon poing se ferme, la glace redevient eau et tombe à ses pieds lourdement.  « J’ai pas l’cœur à tuer un gars qui pourrait être mon père. » Parce que j’étais beaucoup de choses, mais je n’étais pas un tueur. Vaurien, mauvais à tout, violent, oui. Mais je n’avais tué qu’une fois, et les eaux n’était pas assez vives pour que je récidive. La Lune ne brillait pas d’un éclat suffisant. Je le toise, m’approche et tends la main. « Match nul ? » Je renifle bruyamment et fixe l’homme, sans ciller.  
Made by Neon Demon
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Dim 12 Aoû - 1:59




Il la rage qui court au bout des doigts. L’émotion est trop violente pour son contrôle et il attaque avec la seule pensée, celle de blesser. Se battre à la loyale, ça va bien deux minutes, pour la farce. Mais lorsqu’on s’attaque à son visage, on réveille Zeus au besoin de plaire. Et l’éclair dévore le tissu gorgé de sueur, ronge la peau du bougre comme de l’acide. Dos aux cordes, il s’agite sous l’effet et Alcide soupire en se passant la main sur la face, le sang entre les phalanges crépitantes. Le peu qui s’est logé dans sa bouche est craché sur le côté ; l’équipe de nettoyage passera par là quoiqu’il en soit.

Il « avait ». Une main agrippée à la taille, Bellandi l’observe se délester du vêtement brûlé. Apprécie la vue des plaies refermées ; il ne s’est pas trompé d’homme. Les lignes blanches zèbrent la chair, de la clavicule au nombril. Comme des crochets, celles du ventre sont plus récentes, bien que déjà scellées. Il sourit en les remarquant. Le travail a en effet été mal fait, aucun organe vital n’a été perforé en novembre dernier.

Le sens du spectacle. Bien sûr qu’ils l’ont, et lui aussi en a hérité. Répondre à la pique par une autre ne fait qu’alimenter le show. Alcide s’en fiche ; jamais il ne rougira de solliciter Zeus, il croit trop à la fusion pour cela. « Il ne supporte pas qu’on abîme son hôte. » Parce qu’il n’est que ça et rien de plus ; une enveloppe éphémère dans laquelle le mythe a fait son nid. Et l’Irlandais aussi ; il rayonne comme un phare, en serrant les poings et en faisant danser l’eau présente dans la salle. La tête dans la soirée, Alcide ne l’avait même pas remarquée. Et les gouttes d’eau sont risibles, c’est vrai. Il est le premier à initier les ricanements, les spectateurs font grandir le rire. Ecartant ses bras, Alcide lui demande en haussant les sourcils ; « A quoi tu joues ? » Allez mon garçon, va faire trempette ailleurs…

Mais les petites gouttes se rassemblent, prennent une apparence de meute. Les crocs se dessinent à mesure que l’homme se concentre. A croire que l’éclair lui a foutu le coup de jus nécessaire pour dévoiler sa botte secrète. Une récurrence, bien sûr, et celle d’une divinité aux affinités aquatiques. Poséidon ? Première pensée. Alcide a déjà quelques soupçons quant à l’hôte de ce dernier. Aeron Torricelli, le mec qui s’était ramené à l’enterrement de Bellandi père. Mais rien n’a été confirmé, et connaissant les gènes du moustachu… Le don serre les dents tandis que les griffes de glace s’apprêtent à lui trouer les pommettes. Bon dieu, qu’a-t-il engendré ? Yeux rivés sur les flèches gelées, il expire avec méfiance. Puis elles s’effondrent, pareilles à un mur d’eau au poids décuplé. Et le père lâche un « ouf » malgré lui.

« C’est fini les gars ! Il le dit avec un reste de violence, attrape la main tendue de mauvaise grâce. Dégagez. Tous. Concéder est une des pires choses pour son orgueil au nez brisé. Pour ce soir. » Cet épisode va se raconter… Les plus jeunes vont sûrement la rapporter à leurs aînés déjà couchés. Tout ce qu’Alcide espère, c’est que personne n’a filmé.

Les hommes se dispersent en silence. Alcide profite du mouvement pour quitter ce foutu carré, ouvre un robinet et lave son pif douloureux. Le coup porté sous son oeil droit reste vif lui aussi. Il aimerait bien ignorer l’adversaire mais sa présence - son souffle - sont trop palpables. Il se retourne, de l’eau sur le visage, le sang plus clair. Sa voix aussi. « En voilà de belles manières pour un voyou… S’interrompre semble être de famille. Il prend le temps d’attraper une serviette, d’éponger les endroits meurtris. N’ose pas croiser son reflet dans le miroir vissé. Il garde le spectacle pour demain matin. …d’épargner son vieux père. Calme, trop calme. Il pose son cul sur le banc le plus proche, plaque sa nuque contre le mur. Il n’a pas encore digéré le dénouement de leur rencontre, avec l’impression d’abdiquer collée au coeur et au palais. Ça aussi, tu m’expliqueras. Comment t’as survécu à mes hommes et à ta putain de mère. »

Spoiler:




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Mar 21 Aoû - 17:42


LAST MAN STANDING
alcide & éamonn
Oh, we all want the same thing. Oh, we all run for something. Run for God, for fate. For love, for hate. For gold, for rust. For diamonds, for dust. I got my mind made up, man, I can't let go. I'm killing every second 'til it saves my soul. I'll be running, I'll be running. I'll be your light, your match, your burning sun. I'll be the bright, in black that's makin' you run.


La rage animée par la vanité du Don m’en apprend beaucoup sur cet homme. Si seulement je savais. L’éclair frappe, touche, brûle, vivifie autant qu’il paralyse. Un peu plus, le vieil homme appose sa marque sur mon corps. J’en ignorais seulement le nombre, et que certaines étaient plus visibles, tandis que d’autres s’inscrivaient dans un héritage invisible. Les yeux clairs, la mâchoire saillante. Tous ces signes m’échappent. Trop sonné, trop agité, les convulsions sont impossibles à maîtriser. Zeus, que je présumais. Je crache, grogne, arrache et laisse le peintre admirer ses œuvres.

La brûlure ne s’estompe pas, mais l’épiderme a connu pire douleur. J’ignore l’ampleur de sa marque apposée par le dieu électrique. De la clavicule au nombril, ses éclairs fendent la désharmonie des stigmates des coups de couteau. Le Don sourit, apprécie le spectacle. Je ne comprends pas cette lueur. L’homme reprend confiance, s’y pavane et la brandit en un étendard qu’il pensait probablement de soie, mais je n’y voyais que du papier. Les colocataires s’entendent bien, ils sont le prolongement de l’autre. Il en était de même pour Lir et moi. L’un se sert de l’autre, et en retour, le dieu veille sur son enveloppe corporelle. Par moment, nous nous confondions tant que j’avais l’impression d’être lui, et que lui ne pouvait qu’être moi. Je ne cherche pas à briser sa confiance, seulement à mettre en alerte sa conscience. Les macaronis et leur folie des grandeurs. Beaucoup se rêvaient César mais la plupart en réalité, n’étaient que Pompée. Il ricanne, s’amuse. Je le divertis, et bientôt s’ajoutent les rires de ses marionnettes, de ses colosses aux pieds d’argiles, à défaut d’avoir les articulations forgées par la violence des vagues qui s’abattent sur les pierres sombres du Connemara. Je joue à ton jeu, je me fous de tes règles. Il écarte ses bras, argue, devient fort, ou fait le fort. Je l’ignore. Redoutable assaillant qui se confondait dans le personnage qu’il s’évertuait à imposer aux yeux des autres, il se risquait à être piégé dans son propre reflet.

Concentré, l’eau innocente et sous-estimée, moquée même, s’amasse et devient glace. Désormais menace réelle, les pics de glaces s’avancent vers le père, encore vieil homme à mes yeux. Je vois de la défiance, de la méfiance, de la peur face au monstre qui se tient devant lui. Je déglutis, persuadé que son heure n’était pas encore arrivée et que je n’avais pas à être celui qui provoquer le son des cloches de Little Italy. Ouf, qu’il relâche et c’est le son de la victoire. L’orgueil et la vanité du Don face à ma main tendue, il somme ses hommes de quitter les lieux. La peau brûle, les bleus apparaissent et la commissure de la lèvre se gonfle. Encore une fois marqué, je hausse les épaules, répondant par avance aux remarques à venir. La famille habituée à me voir la gueule cassée, il y avait des inquiétudes que j’avais désormais à taire, celles de la Belladone, l’amante secrète pour quelques temps encore.

Je suis l’homme, dans une démarche légèrement chancelante et l’observe soigner son nez qui lui tient tant à cœur. Amusé, j’esquisse un sourire carnassier, ce qui ne manque pas de provoquer les douleurs de la chair malmenée. Tandis qu’il se retourne, je prends délibérément sa place et bois bruyamment au robinet. Puisqu’il parle de belles manières, elles n’ont pas à être bonnes. Vieux père ? J’ai peut-être cogné trop fort. Je manque de m’étouffer et assène des coups sur mon buste, ravivant les brûlures. « Père ? » Il s’assoit, se moque de mon désarroi. J’arque un sourcil croyant sincèrement à une mauvaise blague. Mes hommes, putain de mère. Je sens la colère dévorer mes entrailles, la respiration qui s’accélère et les muscles qui se tendent à mesure que les traits se ferment. Il semblait mieux connaître ma mère que moi, au moins savais-je que c’était une putain, pour lui. Parce que je connaissais l’histoire, celle racontée et contée par mon oncle, de son vivant. Femme aux mœurs assumées, mais au cœur un peu trop fragile pour une idylle, crédule amante. Sentimentale et renégate, elle devint et mourru mère en Irlande, où les plaines verdoyantes et la force de l’eau pure avaient pansé les traces de crasses d’Arcadia sur sa peau. Et je l’avais tuée. Mais ses hommes ? Quel était le rapport ? « P’t-être que tu devrais prendre une tisane et aller dormir au lieu d’exposer ta sénilité. » Provocation inutile, alors que je demeure le regard hagard, perdu. En me tournant pour fermer le robinet d’eau, mon regard accroche un miroir et je remarque l’étendu de ses dégâts. L’œillade baisse et fixe le ventre lacéré, aux boursoufflures récentes. Et je comprends. La voix se brise, sous le poids de la rage et de la colère. « Pourquoi ? » Un secret qui restera en famille, promis. Je lui fais face, le visage déformé par la haine viscérale que je ressentais à son égard.
Made by Neon Demon


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Last Man Standing Empty
Last Man Standing - Lun 17 Sep - 1:02




Offert à ses yeux, Alcide observe le torse irlandais. C’est une véritable fresque, le témoignage d’un corps habitué à être travaillé par quatre mains ; celles du temps et de l’effort. Ah c’est qu’il est impressionnant. Impossible de nier le spectacle des muscles et des zébrures. Alors forcément, Alcide pense à lui (il trouve toujours du temps pour cela). Il songe à ce qu’il a été, deux dizaines d’années auparavant. Un type forgé par l’armée et ses convictions, aussi fier que l’aigle des States, aussi négligent qu’un homme peut l’être. Aucune remise en question, pas un moment de solitude pour réfléchir et réaliser. S’il l’avait un jour fait, peut-être aurait-il compris le drôle de cercle dans lequel il s’était engagé. La Nuova Camorra de Papa, l’armée de Reagan et d’autres noms inscrits dans l’histoire. Retour à la case départ en retrouvant la tendre Arcadia. Thunder Fist ouvert et mafia de nouveau jumelée à ses pensées. Tant d’années sans tout à fait respirer pour lui-même. Tant d’années ponctuées d’une intimité aussi fougueuse qu’adultère. Et jamais ô grand jamais assumée.

Si, une fois. Une fois synonyme de Bartolli. Drôle d’idée, drôle de femme, drôle d’histoire. Drôle de dénouement que de côtoyer l’enfant après une enfance passée dans un état à peine voisin. Ville de Boston, Massachusetts… Et toi mon gars, tu reviens d’un autre bout de terre. Les pubs, la flotte, ça te connaît, pas vrai ? L’Irlande te sied au teint mais l’Irlande est loin... Et pourtant bien présente. Elle danse avec la rage contenue dans ta voix, se bat en duel avec mon sourire rougi. Elle me plaît presque. Me séduirait peut-être une seconde fois s’il ne s’agissait pas de toi. Toi que je croyais troué et jeté à la mer, comme une bouteille porteuse d’un SOS. Ce qu’elle avait osé faire, ta mère, une fois le ventre arrondi et ma passion étourdie.

Pourquoi, que tu me demandes. Pourquoi ? Pourquoi ! Je ne sais pas ! Si, peut-être. Une grande question, en mérites-tu les réponses ? Je n’en suis pas si sûr. Mon nez n’en est pas si sûr. « Devine par toi-même, que l’hôte suggère tranquillement. Mais c’est trop peu savoureux de jouer au conteur mystérieux. C’est bon pour les gens patients. Alcide l’est, bien sûr qu’il sait attendre. Et comment qu’il sait se faire attendre ! Mais il ne peut s’y résoudre face à une scène vierge et un public déjà coloré par ses répliques. Ou... non. Je vais t’aider à comprendre. Soyons concis : tu ne devrais pas être là. » Ici au Thunder Fist. Ici dans Little Italy. Ici, Arcadia, Maine, USA. Ici en vie.

L'Irlandais lui a volé sa place. L'insinue aliéné... mais quel toupet. Ce n’est pas une tisane qu’Alcide sirotera pour se calmer et oublier. Il a changé d’avis. Il ne veut plus connaître l’histoire de ce pur produit d’Outre Atlantique. « Tu as pris d’elle, c’est certain. Tu l’aurais entendue... malgré la voix déformée par le téléphone, on l’aurait presque prise en pitié. Y a bien que ta petite vie qui comptait pour elle. Eve, Lina, quelque chose comme ça... Evelyn ? ...Mais on s’en fout pas vrai ? Une idiote comme il en existe par milliers. Tenace l'allumée. On pouvait lui accorder cette pseudo qualité. Quant à pondre son mioche au bon endroit au bon moment... non, là, elle avait tout foiré. Apprendre que le gamin a survécu et s'est fait ses armes auprès de l’An Riocht... crois-le ou non, McNamara, mais la nouvelle m’a contrarié. » Oui, bien résumé. Voir ce passé trouble refaire surface avait agité de mauvaises ondes en lui. Savoir le môme adulte adepte des rixes nocturnes, greffé à une mafia... les similitudes l’avaient décidé à ordonner l’embuscade. Mais il ne l’avait pas lui-même planifiée et le travail avait été bâclé.




Revenir en haut Aller en bas
Last Man Standing -

Revenir en haut Aller en bas

Last Man Standing

 :: terminés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Sauter vers: