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damsel in distress (torben)

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damsel in distress (torben) - Lun 2 Juil - 16:05

damsel in distress .
torben & sinead

« Question, tell me how you feel about this. Try to control me, boy, you get dismissed»
La soirée est habituelle, toujours les mêmes mâles en rut, toujours les mêmes cordes sensibles sur lesquelles il est si facile de jouer, toujours la même montée d’adrénaline lorsque l’impudent commence à s’approcher, croyant qu’il peut saisir la hanche d’une blanche gazelle comme si c’était son dû. Sans doute qu’il y en a certaines qui n’ont pas su lui dire « non » en étant écoutées, voire entendues. Sans doute qu’il a besoin de se prendre une main dans la gueule, ou un pied de biche dans la rotule, pour comprendre qu’il va falloir se calmer et arrêter de prendre les femmes pour des choses dont il peut disposer à sa guise. Manque de pot pour lui, il va l’apprendre à ses dépends, et douloureusement.

Sinead est entrée dans le bar alors qu’il était minuit ou quelque chose comme ça. Les habitués l’ont reconnue, et se sont remis à regarder leur verre. Certains se sont donné un coup de coude, avides du nouvel épisode dans le Reed Show. L’étui d’alto a été posé sur le comptoir puis elle s’est hissée sur une chaise en hauteur, a croisé ses jambes et a commencé à siroter son whisky on the rocks avant de jeter un coup d’œil autour d’elle. Un salut de tête à un type qui était parmi ses informateurs, le reste est anonyme.
Elle semble ne pas se rendre compte que sa jupe courte remonte dès lors qu’elle croise ses jambes, et s’arrête donc à mi-cuisse avec cette position. Ne s’en rend pas compte, ou ne s’en soucie guère, peut-être. Elle reprend un deuxième whisky, parce qu’elle a les idées sombres pour la soirée, pleines d’envie de meurtre qu’elle ne parvient pas à s’expliquer, plus que d’habitude en tout cas. Le barman qui la connait rechigne à lui en servir un troisième, de verre, mais elle insiste et lui fait des yeux de chiots battus. Viens pas me faire chier si tu vomis tout, qu’il ronchonne, alors que les lippes de la rouquine s’étirent en un rictus satisfait tandis que le goulot de la bouteille penche une nouvelle fois vers son verre. Elle regarde les informations, semble complètement absorbée par la télévision qui annonce des reconductions à la frontière de clandestins, parle d’une énième guerre des cartels au Mexique. Ça doit bien faire dix minutes que son verre est vide, qu’elle pianote sur le comptoir en bois verni, et les informations reviennent à la première brève qu’elle a déjà vue. L’heure de partir sonne, d’autant plus que, toute attentive aux conversations et aux émotions autour d’elle, Nemhain a ouvert l’œil et se sait observée.

Elle ouvre son étui, le contenu invisible de la salle, en sort un porte-feuille, paie, puis, après avoir claqué une bise au barman, sort dans la nuit noire et obscure, l’air plus guillerette que lorsqu’elle est entrée, une demie-heure plus tôt.

C’est que, la voilà suivie, la belle.
Suivie, et se sachant suivie, bien entendu.

Les talons avancent tranquillement, tandis qu’elle sifflote un air que les oreilles averties qualifieront de martial. Les pans de la jupe tressaillent à chaque pas, les boucles rousses dansent dans son dos, un poing américain enserre ses phalanges droites, invisible à un assaillant venant par derrière.

Et ça ne loupe pas. Elle tourne dans une ruelle qui pourrait la mener jusque chez elle, si toutefois elle habitait dans ce coin de la ville, et se retrouve nez à nez avec un type qui a un peu trop lorgné sur ses cuisses dénudées au bar. Et derrière elle, un autre mec à l’air goguenard qui doit être son copain à la soif attisée par la perspective d’un peu de sexe non-consensuel.

« Oui, c’est pour quoi ? », interroge-t-elle, arquant un sourcil et cessant sa marche, bizarrement presque ravie d’être au bord de l’agression. L’adrénaline pulse dans ses veines et le sourire qu’elle affiche est carnassier.
« Si c’est pour une pipe, vous perdez votre temps.
- C’est ça, fais la maligne tant que tu peux, ma jolie. »
Les yeux de Sinead s’étrécissent, les pupilles se dilatent, le réseau sanguin se tend… Autant dire qu’elle est prête au combat, et qu’elle l’appelle peut-être de ses vœux. Le fait de se faire appeler « ma jolie » n’arrange rien à son humeur, massacrante. « ’Ma jolie’ ? T’es sérieux ?! » qu’elle peste, tandis que ses interlocuteurs se rapprochent de part et d’autre sans qu’elle soit vraiment effrayée. Elle colle une prune dans le nez du bavard, mais se fait surprendre par celui de derrière, qui a sorti une lame et la presse désormais contre son cou. Belle soirée en perspective.
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damsel in distress (torben) - Lun 2 Juil - 22:14

Le film me fait frémir. J’ai toujours été sensible au cinéma. Surtout aux salles pleines, pour des raisons évidemment liées à mes pouvoirs. Cela faisait longtemps que je n’y étais pas allé. Celui-là proposait des tarifs réduits le soir. Alors pourquoi pas ? Je n’avais rien de mieux à faire. Pas de famille, pas d’amis, pas de boulot. Demain je jouerais de mon téléphone pour essayer de me retrouver un contrat mais il était évident en attendant que je n’avais rien de mieux à faire qu’aller perdre deux heures dans une salle obscure. Je venais voir un petit film, pour me changer les idées. Et m’éviter de traîner les bars. Je buvais trop, en ce moment. Ca m’aidait à me calmer, à étouffer toutes ces sensations qui me serraient sans arrêt le cœur, mais je notais bien que je ne me sentais plus en grande forme depuis quelques semaines. Trop d’alcool et trop d’attente à rien foutre. Et puis dans les bars, les émotions étaient souvent plus fortes qu’au dehors. Les squatter pendant les heures creuses, pourquoi pas… Mais autrement je commençais à m’épuiser, et faute d’allant avec un taf, une mission qui m’occuperait pour de bon, je ne pourrais pas me sentir mieux. Le film passe bien. Il dégage le bon cocktail de tension, de belles images et avec un rien de rebondissements. Je maîtrise les émotions que le film me renvoie en même temps qu’au public. Quand c’est fini, je suis un peu plus fatigué que quand je suis rentré, mais content.


Je prends l’air dehors. Je commence à m’allumer une clope quand des gens me dépassent dans la rue. Une femme d’abord. Je ne lui lance qu’un vague regard, car nous sommes passés assez prêts. Je ne me concentre pas sur ses émotions, plutôt diffuses à cet instant précis. Pas assez fortes pour me frapper comme une gifle. La porte arrière de la salle de cinéma donnait dans une ruelle assez glauque, comme c’était aussi souvent le cas dans mon pays d’origine ; l’entrée était dans la belle rue, la sortie dans une petite rue piétonne ou une impasse. Je sors mon zippo qui claque sèchement deux ou trois fois avant de produire une flamme. Deux gars me dépassent à leur tour. Et je sens instinctivement qu’il y a quelque chose qui cloche. Une vague de chaleur acide m’imprègne totalement. Ils ont de mauvaises intentions. Beaucoup d’excitation. Ils tournent déjà au coin de la rue suivante. Où est la femme ? Je sens leur désir. L’un des deux a des émotions que l’on pourrait prêter à une bête. L’autre a peur autant qu’il est excité. Il se pose beaucoup de questions, car ses émotions tourbillonnent et font battre la chamade à son organe cardiaque. Je sens que ça va mal tourner. Je sens l’instinct de mort du premier. Mon cœur se fige quand je comprends ce qu’ils souhaitent commettre, et pars en petite foulée, blouson de cuir ouvert et battant mes flancs.


Je déboule dans la ruelle après avoir suivi les deux mecs, le cœur au bord des lèvres et prêt à intervenir. Si je dois bouger, ça va être encore sale. Quinze ans de Légion, ce ne sera pas joli à voir. Je vois la femme de tout à l’heure devant les deux gars. Elle les tance. Ils répliquent. Quelque chose cloche. Quelque chose ne se passe pas comme prévu. Je bouillonne de l’intérieur.


Je veux tuer ces deux fils de putes.


La mort était loin d’être automatique, quand j’agissais. Tuer quelqu’un est à la fois plus facile et plus dur que ce qu’on imagine. Plus facile parce que cela ne demandait que de la volonté absolue, en acier trempé. Plus dur, parce que le mec d’en face n’a jamais envie de crever. Il veut tenir jusqu’au bout. Ca se bat bec et ongles pour la survie. Je comprends avec deux ou trois secondes de retard que ces émotions ne sont pas les miennes. J’avais agi d’instinct, mais tuer des gens aussi gratuitement, je m’étais promis de ne plus le faire depuis Kapisa. Je reflue. Je comprends ce qui cloche. Normalement, elle devrait avoir peur. Un rien d’anxiété, au moins. Rien. Quedal. Elle irradie de colère et de haine. Ce que je ressens autour d’elle, comme une aura, me perturbe et me fait douter. Il se passe quelque chose d’anormal, ce soir. J’ai failli me laisser avoir. Je serre les poings.



| Je serais vous, les deux connards, je rentrerais fissa faire un bisou à maman. Autrement, je crois bien que vous n’aurez plus que quelques instants pour le regretter amèrement. |


Ca ressemblait à des menaces… Ca n’en était pas. C’était une constatation. Je l’avais compris dans le cœur de la fille. Elle allait les buter. Etait-ce mal ? Je n’en savais rien, mais ça me semblait déplacer, comme si l’ordre habituel des choses était circonscrit. Exclamations furieuses. Surprises. Le dur rebondit et gonfle les muscles. Le moins décidé des deux hésite encore plus. La femme va attaquer. J’attaque. Au même moment que le balaise. Je passe sur le côté, juste en dessous de son poing. Bas-ventre, œil. Points faibles. Mais il a de la ressource, il se sait acculer. Il riposte, et j’en prends un en pleine mâchoire. J’en bloque un second


| Barrez-vous ! | criais-je à la femme, tout en sentant très bien qu’elle n’allait pas le faire ; je sentais la puissance de son âme. Et celle-ci appelait au meurtre.
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damsel in distress (torben) - Ven 6 Juil - 13:43

damsel in distress .
torben & sinead

« Question, tell me how you feel about this. Try to control me, boy, you get dismissed»
Le cœur pulse lorsque la lame froide mord la peau du cou brûlant. Sinead s’immobilise une infime seconde, lorsque Nemhain, elle, tétanise l’impudent qui a cru pouvoir s’en prendre à elle sans être blessé. Dans le même temps, une présence se fait sentir, une aura apparaît dans le champ de vision de la rouquine qui repère à la fois un dieu et un homme. La récurrence inconnue interrompt le trio et lance une menace à l’égard des deux agresseurs. Se barrer sinon ils vont le regretter. Les malfrats se gaussent face au freluquet -carré d’épaules, mais pas particulièrement imposant dans sa silhouette en outre. C’est qu’il croit leur faire peur, à eux ? Eux, c’est des durs, voyons ! De ceux qui se mettent à deux pour s’en prendre à une pauvre femme sans défense (qu’ils croient), certes, mais des durs quand même !

Et l’agressée, hein, elle en pense quoi de ce blanc-bec ?
Qu’il vient lui gâcher tout son plaisir.
Lui casser son plaisir coupable.
L’empêcher de faire couler le sang comme elle l’avait prévu, ouais.

Alors elle laisse faire celui a qui elle a déjà fracassé le tarin. Ils sont à deux contre deux, mais le type au couteau observe sans vraiment pouvoir faire quoi que ce soit de plus que de cligner des yeux, figé par la terreur dans une position qui n’est déjà plus vraiment menaçante. Reed observe les coups échangés en face, prend mentalement note que son chevalier servant sait se battre, mais ne bouge pas plus -elle est à la limite d’observer sa manucure, c’est dire l’absence d’effroi. Non, ce qui l’étreint, actuellement, c’est plutôt l’ennui. Elle aurait aimé tuer les deux criminels tranquillement. Elle aurait aimé s’en débarrasser comme on enlève un pansement. D’un coup sec, pour ne rien sentir.

« Barrez-vous ! », qu’il lui beugle, l’inconnu. L’hésitant s’éveille, tandis que Sinead se désintéresse de lui un bref instant, et le voilà qui tente d’attaquer la rouquine qui lui tournait le dos. Et la voilà qui peste et jure, se fait entailler l’avant-bras par le poinçon -et l’entaille se reproduit sur l’avant-bras de l’homme qui hurle horrifié, la faculté de miroir-jumeau étant enclenchée. Ragaillardie, furieuse, elle colle en échange un coup de poing métallique à l’imbécile. La frénésie guerrière s’est emparée d’elle et irradie tout autour, mêlée à la terreur du combat que Nemhain continue toujours d’insuffler aux agresseurs. Et de lancer à son pseudo-sauveur, tout en broyant le poignet détenteur du couteau pour le lui faire lâcher : Je vous signale bim, tu vas lâcher, oui ? que je gérais et encore un coup dans les dents parfaitement le couteau tombe et elle pose son pied dessus tout en agrippant l’agresseur par le cou avant que vous n’arriviez ! » Sa prise sûre autour de la gorge de l’agresseur, elle se permet de jeter un coup d’œil au bon samaritain, pour voir s’il est toujours aux prises avec le meneur du duo de salauds.

Finalement, pour être plus libre de ses mouvements, elle se permet de mettre un coup de genou dans les bijoux de famille du porte-couteau, puis lui instille la plus forte trouille de sa vie et d'un « Fuck off », le laisse se barrer en courant et en couinant, en se tenant les attributs pour parfaire le tableau. Et de se baisser pour prendre le couteau, l’essuyer sur le revers de sa jupe sombre et observer la lame d’un air nonchalant, l’envie de meurtre étant passée.
C’est qu’elle est intriguée, Sinead. Intriguée parce qu’elle ne connait pas ce type, qui doit être un nouveau venu à Arcadia. Intriguée aussi parce que son aura indique avec évidence qu’il est l’un des leurs, un de ces dieux réincarnés.
Elle passe une main dans ses cheveux et interroge : « Vous venez d’où ? Parce que ça se voit que vous êtes pas d’ici : vous auriez su sinon que j’avais beau être une femme agressée, je pouvais me débrouiller comme une grande. »


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damsel in distress (torben) - Lun 9 Juil - 22:22

Quelque chose va horriblement mal tourner. C’est la faute à cette putain de ville. Je le ressens de façon ténue, sourde. Comme un arrière-goût dans un alcool très fort. Une espèce de relent. Cet endroit pue le vice et la corruption. Les émotions exacerbées des hommes ne sont d’habitude qu’éphémères, vagues scintillements dans la pénombre qui me guident vers eux, leurs grâces et leurs démons. Ici c’est différent. Toute cette cité est illuminée comme un phare en pleine nuit. C’est ça qui m’a fait venir ici. Ce sentiment que quelque chose m’y attendait. Jamais je ne m’étais attendu à ce que ça soit facile ou que ma vocation ne me donne une place rapide et bien payée, dont les émoluments me permettraient de me payer ce qu’il me fallait pour m’isoler suffisamment pour être ensuite plus efficace dans mon travail. Mais il y avait eu les espoirs, le pragmatisme et la réalité. Et je me retrouvais là à poursuivre deux violeurs qui allaient agresser une nana qui, quand je ressentis ce qu’elle avait au fond de son âme, semblait être capable de les envoyer tous les deux en enfer.


Je sens un esprit revanchard. Une frustration. Si la fille avait été une bête, elle aurait sans doute grogné dans ma direction, non pas par peur, mais pour me disputer ces deux proies qui lui apparaissaient comme du juteux menu fretin, un combat facile qu’elle appelait de ses vœux. J’avais appris depuis longtemps que les gens qui cherchaient à se battre étaient les plus fous et les plus dangereux de tous ; il était presque impossible de jamais leur faire entendre raison. Je sens la frustration, mais pire, je sens l’ennui. Comme si ma présence gâchait les réjouissances qu’elle venait de se préparer, comme une friandise qu’elle tenait au dessus de sa bouche mais sur lesquelles je venais de poser la main dessus.


C’est son attitude à elle qui me mit instinctivement sur la réserve. Ce n’était pas une victime. Pas du tout. Mais j’étais le Juge des Morts, et j’allais déjà avoir deux âmes à soumettre en justice.


Le costaud s’en est déjà pris à moi mais je suis plus vif, plus rapide. Il est peut être plus fort, mais j’ai fait la guerre des hommes pendant quinze ans. Je sais où taper, je sais bloquer ses coups. J’entends les chocs brutaux d’un second combat juste à côté. La fille, que je sentais d’une puissance absolue, terrible, et sans pitié, me lance qu’elle se débrouillait bien sans moi. Vus les sons que j’entends de son côté et les couinements de son adversaire, je n’en doute pas une seule seconde. Le pointeur qui me fait face n’a aucune chance et il l’a deviné ; je suis un vétéran. J’ai tué des gens à mains nues, pendant la guerre. Pas lui, même si je ressens dans son cœur la panique violente d’un animal blessé et acculé, qui constraste avec le feu glacial qui parcourt les veines de la déesse non loin. L’homme se fend d’un coup en avant, mais son poignet est bloqué. Mes jointures cognent deux fois l’articulation à la base du radius. Le premier choc donne un craquement fibreux. Le second un craquement plus sec. L’homme gueule et tombe par terre.


Je suis le Dieu-Père, le Dieu-Juge. Le Protecteur. Je suis l’incarnation d’une justice antique, qui ne connaît pas la pitié.

Je saisis l’homme haletant par le cuir chevelu et lui écrase le visage une fois, deux fois, trois fois, contre le mur de vieilles briques en face de lui. Son cri étouffé au premier choc s’est transformé en bruit liquide au second, et un son sourd au troisième. Je le lâche. Haletant. Ravagé par les émotions violentes qui avaient émané de tous les protagonistes, même s’il ne restait plus que la force tranquille de l’inconnue, de la « victime », vers qui je me retournais en me frottant la moustache d’un revers de la main ; je saigne un peu du nez. Mince filet carmin.


C’est ça de parer les coups avec la tête.



| Je viens de l’Est. Vous avez raison, je ne viens pas d’ici. Je me demande même où j’ai atterrit, putain de merde. De là où je viens, les filles dans les ruelles sombres ne sont pas le grand méchant loup déguisé sous des appâts de femme. |


Je regarde autour de moi, entre les affaires abandonnées par le sien et le mien, inconscient.


| Vous les auriez tués sans poser de questions, n’est-ce pas ? |


Je n’avais que peu de doutes là-dessus, ou elle les auraient battus et les auraient laissés baignant dans leur jus. Honnêtement, je le faisais moi-même. Je me frotte la nuque, un rien gêné par la situation. Je lui parlais comme si je savais d’instinct qu’elle était comme moi, mon égale, et qu’elle ne trahirait pas mes mots. Ou bien je n’en avais rien à foutre.


| Le jeune est abîmé mais vous lui avez donné une bonne leçon. Il y a peut-être un rien d’espoir. Sale petit con qui se laisse entraîner dans des merdes trop sales pour lui. Quant à lui, là. | Je tapote le mien du bout du pied. | Lui, en revanche, il est foutu. Vous voulez le faire ? C’était à votre cul qu’il comptait s’en prendre. Pas au mien. |

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damsel in distress (torben) - Mer 8 Aoû - 18:39

damsel in distress .
torben & sinead

« Question, tell me how you feel about this. Try to control me, boy, you get dismissed»
La lame tenue sans véritable tension dans une de ses mains, Sinead observe et détaille la stature du chevalier servant autoproclamé. Un filet de sang lui sort d’une narine et se perd dans sa moustache : rien de très choquant compte tenu de la violence de l’affrontement. Elle s’attendait à le voir plus sanglant, mais il a su utiliser ses mains au bon moment. Nemhain reconnait en lui un compère de l’existence, dieu guerrier et combattant humain ; Sinead y voit un raseur qui met son gros nez là où il ne faut pas, dans des affaires qui ne le concernent pas. « Grand méchant loup ? J’aime bien. », s’amuse-t-elle de la qualification, sans pour autant s’en sentir insultée. C’est vrai qu’elle joue à retourner ses atouts que certains prennent pour des invitations dans la face des vicelards qui se croient tout permis. Elle triche à peine avec leurs émotions, n’ayant d’impact que sur celles liées au combat, à son appréhension ou à sa frénésie. Autant dire que les mortels sont tout bonnement naturels, prévisibles, et décevants par moment. Elle s’accroupit à côté du déglingué complètement sonné et, posant un instant à côté d’elle le couteau du compère qui a déguerpi, commence à lui faire les poches jusqu’à trouver un paquet de clopes -dégueux, celles-ci, mais tant pis- et un briquet. Elle en prend une, sans aucune gêne, tend même le paquet à l’anonyme, sans gêne aucune, allume la sienne, lui passe le briquet et hoche la tête un peu en retard à la question de l’inconnu.

« Légitime défense, hein. Ils n’auraient eu que ce qu’ils méritaient. »

Elle tapote sa cigarette au dessus du corps assommé, les cendres déjà froides qui forment un petit tas de poudre grise sur le dos de l’amoché. Remettant le tube de tabac entre ses lèvres pincées, elle écoute ce que lui raconte le Guerrier, le bilan du combat et l’issue infaillible, et profite d’avoir les mains libres pour passer la bandoulière de son étui d’alto au dessus de sa tête, puis ouvrir le double-fond dudit étui en machinant la fermeture éclair. En lieu et place de l’alto (qui est dans le premier fond, contre le dessus de l’étui pour l’heure, qu’elle dépose avec précaution par terre, un neuf-coups. Elle range le poing américain qui ornait encore ses phalanges, ramasse le poignard et l’y glisse aussi, puis se relève, le flingue dans la main droite. Elle observe la bouillie humaine -faire des bisous à un mur de façon forcée plusieurs fois, ça fait jamais du bien à la physionomie- puis regarde de nouveau son interlocuteur. Il dit s’en laver les mains, mais il y a quelque chose chez lui qui suinte la mort, comme chez elle, peut-être, comme chez Aodha et Bronach, maintenant qu’elle y pense, tiens.

« Vous en posez des questions étranges., maugrée-t-elle, la cigarette encore entre les lèvres, tout en vissant un silencieux à son flingue. Évidemment que j’lui règle son compte, à cet enfoiré. » Pffiut, pffiut., font les deux balles qu’elle loge dans l’agresseur : une dans le crâne, l’autre entre les omoplates. Et de pester juste après : « Rah merde ! » Le sang a giclé et commence à couler dans les rigoles entre les pavés, presque à toucher son étui, qu’elle ramasse à la va-vite, pose plus loin et où elle range ensuite flingue & silencieux désunis, avant de tout refermer comme si de rien n’était.

« Ils parleront d’un règlement de comptes, d’un vol à main armée, et jamais ils n’iront essayer de comprendre pourquoi ce connard avait limite la bite à l’air. Ou un meurtre rituel, tiens. Ils sont capables d’inventer n’importe quelle connerie. »

Et de tendre la main à l’anonyme, l’étui d’alto de nouveau en bandoulière dans son dos. C’est qu’elle est sûre qu’il n’est pas de la flicaille, le sans-nom -c’est qu’à force de minauder avec les poulets, elle sait plutôt bien les reconnaître, même en civil. Alors, autant faire connaissance, non ?

« On m’appelle Sin, faut bien que j’sois à la hauteur de mon surnom, non ? »

Comme présentation, elle a rarement fait mieux.

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damsel in distress (torben) - Jeu 9 Aoû - 22:15

[HJ si je pars en vrille sur ma lecture des émotions de Sin, tu me dis]


Je ne sais pas encore sur qui, ou plutôt sur quoi je tombe. Comme d’habitude, je fais les frais de mon tempérament impétueux. A la Gauloise, à foncer dans le tas après s’être soi-même remonté à bloc. Je n’avais jamais su m’en empêcher. D’un autre côté… Qu’est ce qui ce serait passé si je n’étais pas intervenu ? Allez savoir. Cette nana-là a l’air en capacité d’écraser des noisettes sous ses aisselles ou de croquer du cuir entre les dents. Le genre violente, qui sait ce qu’elle vaut, et qui sait surtout ce qu’elle est prête à faire pour ne pas subir. Je la traite de grand méchant loup et honnêtement, je ne sais pas quoi dire d’autre. Je ne veux pas subir de contrecoup à mon action de ce soir, il est clair que je n’ai pas agi avec tout le calme et la sérénité que j’aurais peut être dû avoir, mais en ressentant ce que ces mecs avaient en eux, c’était bien trop dur de tenir le cap et de faire comme si de rien n’était. Je ne lui voyais pas d’autre surnom, en tout cas, pas en sondant ce qu’elle avait dans le cœur. La nana se penche sur le mec qui se trouve en vrac sur le sol. Elle commence à le dépouiller, mais je ne trouve rien à y redire. Je ne suis pas le dieu de la justice moderne non plus, hein, ne commencez pas à me courir sur le haricot avec vos leçons de morale. Elle me tend un paquet de clope, dont j’en prends une avant de le fourrer dans la poche arrière de mon jean pour éviter de laisser un indice de plus derrière nous.


| D’accord. Mais vous avez attendu ça, je me trompe ? Ca ne changer rien à ce qu’ils ont fait, ou essayé de faire. |


J’en étais sûr. Elle ne les avait pas cherchés, elle ne les avait pas provoqués. Mais elle avait souhaité chaque seconde de ce qui avait fini par arriver. Elle avait vibré pour ça, et je sentais encore cette joie sauvage que libérait chez tout individu une bagarre et un dépassement physique avec autant de danger, mais c’était dix fois plus fort chez elle. Elle fume comme si elle n’allait pas tuer ce mec, mais je sens déjà la certitude l’engourdir toute entière. Je constate son petit manège en plissant des yeux. Qu’est ce qu(‘elle fichait ? Poignard, poing américain, et maintenant, un pistolet avec silencieux. Elle l’abat sans la moindre vergogne. De deux tirs. Précision chirurgicale. Habitude militaire ; le double-tap à l’américaine. Tir dans la tête, et on en met un plus facile dans la poitrine pour faire bonne mesure. Et elle manque d’imprégner ses affaires de sang. Je secoue la tête.


| Vous avez utilisé un silencieux. Ca se verra à l’autopsie, même à cette distance, parce qu’avec la perte de vitesse initiale les projectiles ne lui ont pas fracassé le crâne. Ca plus les deux jolis trous placés sans erreur et à courte distance dans des endroits stratégiques, ils en conclueront à un guet-apens. Mais dans l’autre sens. Ils ne sauront pas pourquoi, il ne le sauront pas non plus avec certitude, mais ils nous suspecteront de meurtre. Sans légitime défense. |


J’en étais certain. J’avais passé trop de temps, sans compétence de flic, à essayer de distinguer dans les montagnes qui avait tué qui et pourquoi, pour savoir qui des gouvernementaux, des rebelles, des moudjahidines, qui de tout ce merdier avait flingué des bergers. Je lui serre néanmoins la main.


| Je dirais que je suis enchanté, Sin, mais ce serait mentir. J’aurais préféré massacrer personne ce soir. Et pas me retrouver mêlé à… Vous êtes quoi au juste ? Une espèce de tueuse déguisée en victime ? Ca pue l’embrouille, votre matos. |
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damsel in distress (torben) - Sam 18 Aoû - 11:40

damsel in distress .
torben & sinead

« Question, tell me how you feel about this. Try to control me, boy, you get dismissed»
Il fouine, et il sait plus de choses qu’il n’en montre. Parce que pour savoir qu’elle a attendu la tentative d’agression pour contre-attaquer, il faut soit très bien la connaître, soit lire en elle comme dans un livre ouvert. Or, à moins qu’elle ait une amnésie partielle, ce type-là, elle ne l’a jamais croisé. Ou bien peut-être dans une autre vie, mais rien qui ne puisse lui permettre de connaître son modus operandi. À moins qu’elle se soit complètement trompée, qu’il soit de la flicaille et qu’il la file depuis des mois.

Hm.
Ça serait problématique.

Quand elle tire, elle sait ce qu’elle fait. Les tirs sont précis, mais dénués d’émotion forte. Elle tue parce qu’elle ne peut le laisser vivre. Elle tire parce qu’il l’a cherchée et qu’il a certainement fait le coup à plusieurs femmes avant de tomber sur elle.

Le raseur commence à lui faire la morale et à lui apprendre son métier. Il sait de quoi il parle, pour sûr. Ancien flic ? Il aurait probablement plus de scrupule à l’observer. Ancien militaire, ouais. Ça sent la guerre, cette dégaine, cette silhouette, cette stature, et la façon qu’il avait de frapper l’autre enfoiré. Ça sent la guerre, même si elle ne sait pas si c’est l’aura qui dégage ça, ou le type en lui-même.
Certainement les deux.

Elle ôte la cigarette d’entre ses lèvres une fois qu’ils se sont serrés la main, tapote le tube, fait tomber la cendre, tout en soufflant alors qu’il parle. Il essaie de deviner ce qu’elle est et elle esquisse un sourire amusé, tandis qu’elle ouvre l’étui de façon normale tout en le maintenant par la bandoulière sur son épaule, le zip qui s'ouvre et dévoile un véritable alto, tandis que les armes sont sagement dissimulées dans le double-fond : « Quel matos ? J’suis altiste, monsieur, j’sais pas de quoi vous parlez. »

Clin d’œil rapide, elle lui en dit bien trop sur elle-même.

« Bon, venez, j’vous paie une bière pour vous remercier de votre aide, et j’veux bien répondre à quelques unes de vos questions les plus pressantes. Vous m’avez l’air d’un chic type, à pas balancer tout ce qu’on peut vous confier au premier venu. »

C’est peut-être elle qui fait trop confiance à ce mec. Peut-être parce qu’elle a l’impression qu’il la comprend, qu’il ne la juge pas vraiment dans ses actes, mais cherche probablement à comprendre ses motivations. Un coup d’œil au cadavre, qui ne sera pas découvert tout de suite, elle reste pensive un instant, puis finit par sortir son téléphone pour appeler un contact sans nom. « Y a un chat mort dans la Lincoln-Barry Alley. Ouais, faudrait s’en occuper avant que ça pue. » Pas plus d’explications, pas plus de précision. Les types savent ce qu’ils doivent faire -nettoyer la scène, faire disparaître toute trace de leur passage, faire disparaître jusqu’au corps.

« Vous venez ou vous avez d’autres trucs plus intéressants à faire ce soir ? »

Au fond des prunelles de la rouquine, gît une proposition plus ample à faire connaissance. Pour autant, pour l’heure, une bonne pression, ça ne pourra que lui faire du bien.

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damsel in distress (torben) - Sam 18 Aoû - 18:55

J’ai l’impression que s’il y a une merde de chien dans la rue, c’est pour ma pomme. Je ne regrettais pas d’être intervenu. Pas vraiment. J’avais beau ne pas apprécier ni rechercher les complications, il était clair que je préférais être dans le coup qu’en dehors, c’était beaucoup plus simple pour moi de gérer les conséquences d’une bagarre qui avait salement dégénéré que de tomber dessus après coup. Et quelque chose m’interpellait gravement chez cette nana. Je ne savais pas vraiment si elle était purement sociopathe ou si elle savait simplement bien camoufler ses émotions « humaines », bien que je sache qu’humaine elle ne l’était pas vraiment. L’embrouille. J’étais sûr de moi. Lire l’âme de cette femme aurait défrisé mamie Torben, croyez-moi. J’étais un ancien militaire ; je ne craignais pas les armes, mais je devais bien reconnaître que je les connaissais assez pour juger d’un niveau de menace particulièrement élevé.


Sociopathe, je dirais. Elle liquide ce mec sans émotion, violente ou légère. Comme une envie de pisser, assumant parfaitement ce qu’elle faisait. Ca forçait le respect. Mais ça putain, ça me foutait bien plus les choquotes que la perspective d’une baston en direct avec des adversaires déterminés. Je sens qu’elle me jauge. Une certaine curiosité, mais pas brûlante comme quelque chose d’irrépressible… Quelque chose de plus froid, plus impersonnel. Une espèce de curiosité professionnelle, sans plus. Elle continue de fumer. On se jauge, on se regarde.


Altiste. Et mon cul, c’est du poulet.



| Je suis sûr que votre musique, c’est une véritable tuerie, pas vrai ? |


Bon alibi, en tout cas. Le masque de l’artiste était efficace pour ce que j’en savais, c’était plus discret que l’air patibulaire que l’on arborait parfois. Je note l’info. Une altiste qui a toute la panoplie d’un tueur à gages. Comme Léon ? Ou c’était un autre film, je ne savais plus très bien, l’adrénaline qui irriguait toujours mon système nerveux m’empêchait de me saisir de toutes les informations. Je ris de bon cœur quand elle me dit que j’ai l’air d’un chic type.


| Je n’ai jamais refusé une bière, je ne vais pas commencer aujourd’hui. Même si je n’avais encore jamais bu avec une tueuse. Et qu’on ne m’avait jamais dit que j’étais un chic type avant ça. |


J’arque un sourcil quand elle appelle quelqu’un qui doit venir nettoyer. J’exprime ma curiosité, toujours sur mes gardes. Quand je tuais, même en opérations, je « savourais » toujours d’un verre. Ou quand je le pouvais, mais c’était plus rare, en tirant un coup. La clope servait d’expédient minimal que je requérais dans l’immense majorité des cas.


| Ca dépend, si je dis non, je finis par être « nettoyé », moi aussi ? Pas d’autres plans. Faites-moi connaître un rade dans ce coin. Si possible, dans un coin où on ne risque pas d’en vouloir encore à vos fesses ; un mort, c’est assez pour une soirée. |
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damsel in distress (torben) - Dim 19 Aoû - 21:26

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« Question, tell me how you feel about this. Try to control me, boy, you get dismissed»
À force de grandir dans un milieu où le crime organisé est le quotidien, et où la couverture professionnelle est une seconde peau qui protège du Law Enforcement, Sinead s’y est faite, à cette double vie, à ce visage de Janus qu’elle affiche tantôt dans la bonne société pour laquelle elle se produit au sein de l’orchestre philharmonique, tantôt dans les bas-fonds les plus sordides d’Arcadia. Parfois, certains la supposent dotée d’une double personnalité, or il n’y a qu’une seule Sinead Reed, qui sait parfaitement qui elle est et qui elle accueille en son sein. Certains connaissent les deux facettes de la pièce Reed, d’aucuns n’ont eu affaire qu’à une seule du duo. On pourrait dire que ces deux vies sont incompatibles, et ne peuvent être vécues par une seule et même personne, et pourtant.
Mais qu’il ne veuille pas la croire, fort bien ! Elle n’en sera que plus protégée dès lors, alors même qu’elle s’était volontairement placée en situation de vulnérabilité relative. Elle ricane encore, constatant qu’il ne prête pas foi à ses confessions, en raillant avec un sacré jeu de mots. On ne lui avait jamais fait encore, à croire qu’il a plus d’esprit que l’ensemble de la flicaille d’Arcadia. Bon point pour lui. Limite, elle est contente qu’il ne l’ait pas crue. Ça rendra la suite de la soirée plus marrante encore si elle se décide de sortir l’alto et de lui prouver qu’elle sait en jouer, et pas trop mal.

La voilà qui hoche la tête quand il accepte la proposition, prend une dernière taffe et vide le mégot du reste de tabac emporté par une bourrasque de vent un peu plus forte que les autres, avant de le glisser dans la poche de sa veste. Sinead se demande si elle lui fait peur, à ce type qui n’a toujours pas sorti son nom. Peut-être devrait-elle s’en méfier un peu, mais Nemhain en elle est assurée et en confiance alors la Reed ne s’attarde pas à presser l’homme de questions : il parlera s’il le souhaite et sinon, eh bien elle sait faire la conversation convenablement.

Elle est enjouée, la Reed. Tuer son agresseur lui a fait plus de bien qu’elle n’aurait pu l’imaginer, à croire que Nemhain se nourrit de cette puissance qu’elle a retiré du corps inerte et baignant désormais dans une mare de sang. Et puisqu’elle est d’humeur joyeuse, la voilà qui arque un sourcil douteux lorsque l’anonyme demande s’il risque d’être nettoyé. Peut-être pas comme tu redoutes de l’être., semble-t-elle dire alors qu’un rictus mutin soulève le coin de ses lippes. Elle ne dit mot, pour autant, et lui prend le bras avec familiarité. C’est que ça rapproche, de se battre dans le même camp, et de liquider un type aux vilaines intentions.

Tandis qu’elle l’entraîne, elle le rassure vaguement par un « On va aller là où les gens savent que mon cul est intouchable. » Autrement dit, un bon petit bouge où la clientèle est à 99% composée d’habitués et de sujets du Royaume, qui rigolent en pensant au dernier abruti qui s’est pris une mandale de Sinead Reed pour avoir osé lui toucher le cul en étant bourré. Et elle n’ajoute rien sur le nombre de morts convenable pour une soirée. Parce qu’il y a eu des soirs où ça aurait pu aller plus loin, des soirs où Nemhain voulait du sang comme offrande forcée, des soirs où Sin, plus jeune, est revenue avec la gueule rougie d’hémoglobine. « En prime, les gens poseront pas de questions sur votre nez qui saigne ou mon propre état. »

* * *

Le trajet a été relativement court, une dizaine de minutes pour rejoindre les Docks à pieds, pendant lesquelles ils ont marché sans trop discourir, tandis que leurs auras se jaugeaient et se frôlaient. Çà et là, Sinead désignait un bâtiment plus haut que les autres, se découpant avec ses bornes lumineuses, et indiquait sa spécificité, s’improvisant guide touristique pour un nouvel arrivé. La porte du pub grince lorsqu’elle la pousse, précédant le blond à l’intérieur, et ils sont bientôt attablés et servis. Elle semble se souvenir d’une chose :

« Je sais même pas votre nom, tiens. Vous avez un nom, hein ? Ou bien vous êtes comme ces créatures des folklores qui ne donnent pas leur nom par peur d’être sous l’emprise du détenteur de cette information ? »

Elle se marre, vraiment. La perspective serait amusante, il faut bien le reconnaître. Nemhain transpire par tous les pores, cherche à reconnaître dans son interlocuteur un ancien compère peut-être. Sinead, elle, pose les questions et mène l’interrogatoire sans avoir l’air de le faire sérieusement.

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damsel in distress (torben) - Lun 20 Aoû - 22:37

J’essaie de deviser sereinement. De ne pas m’emballer. Même si tout ce que j’avais eu sous les yeux depuis un moment me taraudait, ce n’était pas pire qu’un passage en rase-mottes d’un Gunship sur une colonne de guides de montagne, près du Pakistan. Il y avait une raison à tout. Ces mecs avaient cherché la mort. Ils avaient cherché la bagarre. Il y aurait des conséquences. L’un d’eux était mort. L’autre devrait survivre avec la conviction intime, profonde, de ce qu’il avait fait. De ce à quoi il avait assisté. La brune et moi risquions gros, aussi. Le premier en avait assez vu pour nous identifier. Et je ne pensais pas la femme en face de moi capable de soutenir un interrogatoire poussé. Peut être au niveau des flics du coin ? Peut-être. Pas du plus gros poisson. Je lisais dans son cœur et je n’en savais pas beaucoup plus. Les gens de cœur étaient trop imprévisibles, même pour quelqu’un comme moi. Mais son histoire d’alto ne tiendrait sans doute pas super longtemps. Ce genre de nana qui pouvait vous péter les roustons sous son aisselle, ça se laissait jamais marcher sur les pieds ad vitam.


Je me dis que je risque inutilement mes fesses dans cette ruelle. Si elle est aussi professionnelle qu’elle en a l’air, elle serait peut être tentée de me buter. Liquider les témoins. Mais ça deviendrait encore plus louche, alors. Une racaille au crâne démolie par une balle, d’accord. Un sale type dans un sale endroit. Mais un ancien de la légion, flingué à côté d’une petite frappe qu’il a visiblement contribué à contusionner à cause des marques sur ses mains ? Aucun flic ne délaisserait le dossier pour s’enfiler un donut. Elle ne se méfie que vaguement, toutefois. Et je me demande d’où lui vient un tel niveau de certitude. De satisfaction. Elle aime ça, tuer. Je ne peux pas nier que je n’aime pas ça, de mon côté. Ca ne veut pas dire que j’ai envie de recommencer à chaque fois que je me lève le matin. Je me revois, mains gainées de mes mitaines, couteau de combat en main. La porte enfoncée. Le sourire. J’ai fait des choses que je n’aurais jamais dû faire, mais je me suis résigné au fait que j’aimais bien ce moment de prise de risque extrême, ce moment où l’on joue son âme avant de basculer. Elle me prend le bras, me sourit d’un air taquin. Je me laisse faire ; elle n’a pas envie de me tuer.


Je comprends alors d’où lui vient sa certitude que je ne suis pas un danger ; elle est protégée. Ca pue la pègre, son histoire. Je commence à en faire lentement l’expérience. Tout Arcadia est pourri par des montages clandestins dont les ficelles sont tirées par des divins, comme moi. Je n’en avais rencontré aucun en 35 ans. Sauf ma mère, qui avait toujours fermé la bouche. Et depuis quelques semaines, je ne croisais plus que ça. Elle me rappelle mon nez qui saigne. Je pose ma main libre contre ma narine opposée, et me mouche par terre le peu de sang accumulé dans celle qui se bouchait doucement. Je me frotte le visage. Me l’essuie avec un vieux mouchoir.



| Cette dégaine. Et donc on va dans un bar qui fait bon accueil aux victimes de tentatives de viol et aux pauvres hères qui s’interposent. J’ai hâte de voir la tronche de ces bons samaritains. |


Et je ne suis pas déçu en arrivant. J’aime bien les pubs. J’ai toujours aimé les débits de boisson bien fréquentés, de préférence ceux où on sert de bonnes bières à la pression. Depuis mon arrivée en Amérique, je n’étais pas tant déçu que ça ; les ricains savaient prendre le meilleur ailleurs, et eux-mêmes savaient bien s’inspirer. Elle me demande mon nom. Je sais que ça n’a rien d’anodin. Je me saisis de ma pinte, que j’entrechoque contre son propre contenant.


| Je sais déjà ce que je risque à être sous votre emprise, pas vrai ? Ca n’arrivera pas. ui promettais-je, un sourire plein de défi


Je bois une longue lampée de bière trop légère, à peine six degrés sans doute mais qu’importe ; elle rafraîchit


| Torben. Vous pouvez chercher mais vous ne trouverez pas grand-chose. |


Si je n’étais pas totalement demeuré, le meurtre était son boulot. On aimait bien se rancarder sur les gens. A l’armée c’était pareil. Bien connaître ses ennemis, alliés et simples camarades un jour permettaient de mieux savoir qui on allait devoir tuer le lendemain. Le fait était que l’armée française ne partageait pas ses dossiers avec les américains, et que ma nationalité d’origine, la canadienne, ne m’avait même pas servi jusqu’au permis de conduire.


| Et vous donc, votre truc c’est de vous trimballer un alto dans un coin pourri pour en jouer aux premiers garçons venus qui en voudraient à votre vertu ? C’est original. Et vous avez même votre petite renommée, hein ? |


les pubs… Les mafias… Jouerais-je ? Peut être l’occasion d’en savoir plus.


| Irlandaise ? |


Simple intuition. J’avais déjà fait un tour chez les popov et ces mecs là ne buvaient pas dans des « pubs ».
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damsel in distress (torben) - Lun 27 Aoû - 12:28

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« Question, tell me how you feel about this. Try to control me, boy, you get dismissed»
La pinte fraiche dans la main droite, elle ausculte ses ongles de la main gauche un instant, trinque et interroge. Et le voilà qui fait le malin, à vouloir jouer au plus fin avec la guerre, raillant qu’il sait déjà tout ce qu’il risque à être sous son emprise. Le rictus se fait mutin, le sourcil arqué, et la rouquine de hocher la tête l’air de dire qu’elle n’y croit pas du tout, à sa tentative de montrer qu’il sera plus fort qu’elle. Elle ignore qu’il ressent les émotions comme s’il les vivait lui-même. Tout ce qu’elle sait, c’est que s’ils en viennent à lutter, elle aura toujours des atouts qu’il n’aura pas encore éprouvés. Et puis, qui sait, peut-être qu’il entendait « emprise » dans un autre sens, moins martial. Mh. À voir plus tard.

Elle remet à plus tard ces idées loin d’être professionnelles, tandis qu’il lui donne son prénom, sans pour autant rentrer dans les détails. « Qui vous dit que j’allais fouiller ? » Certes, elle allait creuser cette histoire et se renseigner auprès de ses informateurs habituels, ne serait-ce que pour savoir depuis quand il rôde dans les parages, le Torben Sans-Nom. Qu’elle trouve quelque chose ou pas, elle allait lui coller une filature au cul si elle restait toujours intriguée à la fin de la nuit. Pour l’heure, c’est toujours Nemhain qui cherche, qui veut savoir, qui tente de transpercer les yeux de l’homme pour reconnaître son compère divin. C’est toutefois Sinead qui répond, presque fière, aux questions de l’interlocuteur, et son intonation s’épaissit seconde après seconde. « C’est exactement ça. C’est d’ailleurs pour cette raison que tout le monde me fout la paix sur les Docks. » Nemhain a pris le contrôle et Sinead la laisse prendre la place au volant, sans s’inquiéter, sans lutter. Physiquement, le changement est imperceptible, tant le passage de relai se fait naturellement. Elle continue de railler, la Rousse. Elle sourit. Elle s’enroule dans cette gloire macabre qui lui déroule un tapis rouge sang dans les espaces où le Royaume tient boutique. « Mon agent n’a jamais voulu que je fasse une offre « Pour un disque acheté, un violeur émasculé », mais je garde l’idée dans un coin de mon crâne. »

Elle a l’air de trouver ça drôle, cette perspective. Et depuis que c’est la déesse aux commandes, ça risque d’être difficile pour le militaire de lire dans les émotions de sa compagne d’un soir. Elle brouille les pistes, et les trémolos impérieux de son timbre empêchent de déterminer si elle croit vraiment ce qu’elle raconte, si elle l’a vraiment fait, d’ailleurs.

« Celte. »

Là encore, c’est Nemhain qui répond, de ces millénaires d’existence qu’elle ne parvient pas encore à retrouver dans sa mémoire encore trop obscurcie par les souvenirs de l’humaine-enveloppe charnelle. Celte, plutôt qu’Irlandaise. L’identité de Sinead et ses origines importent peu, tant la Guerre s’impatiente de démasquer le Guerrier face à elle.

« Et Toi ? », interroge-t-elle, à la fois plus familière et plus solennelle.

Dévoile-toi, semble-t-elle ordonner au dieu qui se cache, se terre, se refuse à ses sens. Sinead, elle, assiste comme sur un fauteuil d’orchestre, à la tournure de l’interrogatoire qui lui échappe. La fatigue physique, pour sûr. Le fait d’avoir laissé Nemhain la guider pendant sa lutte, aussi, peut-être.

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damsel in distress (torben) - Mer 29 Aoû - 22:53

La bière fait du bien. J’ai toujours apprécié l’alcool. Pas tant pour ses effets ou pour son goût, encore que l’un comme l’autre de ces points se discutait, mais pour la distraction bienvenue que cela offrait dans une discussion. Boire permettait de se poser, de réfléchir. De faire le point. J’en venais à me dire que je venais de me bastonner salement avec des inconnus, et d’être le complice direct d’un meurtre. Je n’aimais pas forcément me retrouver dans cette situation, et c’était pire encore en ayant le sentiment d’être « coincé » ; moralement j’avais sans doute bien fait. Mais ne m’étais je pas mis un peu vite en danger sachant que je commençais à avoir des responsabilités par les contrats qui me liaient à la protection des gens. J’aurais sans doute pu gérer les choses autrement… Mais j’avais encore surtout obéi à mon instinct, et je n’avais plus qu’à en payer les conséquences. Avec cette drôle de déesse. Une brute. Elle aimait la baston, et elle aimait donner la mort. Pourtant, je ne pensais pas qu’elle tue au hasard par simple plaisir. Comme moi aujourd’hui, elle se dominait aussi bien sur ses pulsions que sur leur exécution. Je glisse un regard en coin, sourire de connivence, quand elle me demande pourquoi elle fouillerait mon passé.


| Nous le savons tous les deux, que vous le ferez. |


Et donc. Connue dans les environs des docks. Elle m’aidait. Moi aussi j’allais me renseigner. Une nana qui planque une arme automatique dans ce genre de cachette artistique, c’est certainement pas pour protéger uniquement sa vertu. Elle devait être une contractuelle, elle n’avais pas la dégaine d’une vengeresse de la nuit à la batwoman. Même si elle aurait sans doute pu lui péter quelques dents, à Kate Kane.


| Impressionnant… On ne m’a jamais craint, moi. Je suis jaloux. |


C’était aussi vrai que faux à la fois ; on avait craint mon unité. Chez nos ennemis comme chez certaines unités rivales, ou qui avaient entendu les rumeurs sur la section de reconnaissance du premier bataillon. Sourire à sa plaisanterie, à cet humour noir que j’avais toujours su apprécier. Je comprends qu’elle veut jouer, maintenant que l’adrénaline reflue. Et me lâche l’information qu’elle est celte, d’origine. Comme moi. Pas irlandaise. Devais-je prendre le manque de précision pour argent comptant, pour une piste sur une autre sous-origine plus précise, ou est-ce qu’elle ne voulait pas simplement me leurrer ? Difficile de savoir. En dehors de l’acier de la guerre, son âme m’était encore beaucoup trop inconnue. Je lui souris alors.


| Celte aussi. |


Et je bois une longue lampée de bière. Je déglutis. Et ravale. Le manège se poursuit jusqu’à ce que je la finisse, de la mousse sur la moustache que j’essuie d’un revers de poignet, comme jadis avec les copains de l’unité.


| Gaulois. Vous devriez prendre garde alors ; il paraît qu’on a mauvaise réputation vis-à-vis des femmes, en Amérique. |


Je me rappelais de toutes ces lectures, de ces gros titres sur les comportements tendancieux voire répréhensibles des « gaulois », parodiés en France. La plaisanterie file comme une menace sur sa vertu plus que sur sa sécurité. Plaisanterie grivoise. Gauloiserie, en somme. J’entendais d’ici mes ex me traiter de gros lourd, et le souvenir de la lassitude, voire du dégoût, que cela pouvait provoquer chez elles.
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damsel in distress (torben) - Mer 5 Sep - 23:48

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« Question, tell me how you feel about this. Try to control me, boy, you get dismissed»

Nemhain se doute bien que son interlocuteur s’interroge sur la nature de l’humaine qu’elle occupe. Évidemment que c’est intriguant. Mais elle, ce qu’elle veut toujours savoir, c’est qui de divin elle a en face. Le jeu du chat et de la souris continue, parce qu’il se dérobe à chaque avancée de pion. Va-t-elle devoir donner de sa personne pour en savoir un peu plus ? À cette pensée, le sourire s’esquisse et découvre les dents de la rouquine, carnassier. Il commence à s’ouvrir, peut-être. Celte aussi, ça explique probablement la proximité des âmes, à moins que ça ne soit qu’une impression. Il précise, et le sourire s’élargit encore. Un sous-panthéon, qu’il est mignon.

C’est que, pour Nemhain, ne vaut peut-être vraiment que les Celtes des îles grandes bretonnes. La Gaule, c’est des pouilleux sales et colonisés. « Vous passez surtout pour des soumis, ouais. », ricane-t-elle, tout en repensant aux régulières occasions auxquelles les Français n’ont pu que décevoir l’opinion mondiale. « On raconte que vous n’avez toujours pas appris les bonnes manières, vous, Gaulois présents sur nos terres. », elle pianote sur le bois de la table, le regard ourlé, la tête penchée sur le côté, tandis que la pinte stagne pour l’heure. « Et donc, je devrais potentiellement me sentir menacée par ton… intérêt à mon égard ? » Encore le tutoiement, familier, presqu’intime. Peut-être se berce-t-elle d’illusions, Nemhain, avec son sourire éclatant, ses boucles rousses, son teint de porcelaine, et ses prunelles qui promettent à la fois monts et merveilles au vaillant guerrier, et tourments terribles à l’outrecuidant qui viendrait à aller contre sa volonté. « Tu veux que je fasse mine de te craindre un peu ? » pour regonfler son orgueil mal placé de mâle alpha qui en joue, tiens, peut-être qu’elle serait prête à faire pareil geste… Ou peut-être pas. « Je croyais que tu avais compris que la peur, c’était plutôt moi qui l’inspirais… » De prendre une longue gorgée de bière blonde, le temps d’un silence, le temps d’un apaisement.

La Guerre observe, la Guerre couve, la Guerre attend. Et la Guerre s’offre, presque, à Torben : « Tu avais d’autres questions ? » S’adresse-t-elle au dieu face à elle, ou à l’humain qui l’abrite ? Difficile à dire. Nemhain est toujours aux commandes mais elle pourrait peut-être se lasser d’attendre que son compère se dévoile et remettre cette affaire à plus tard.
Reste plus qu’à voir si les Gaulois sont si lourds que la légende le veut.

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damsel in distress (torben) - Ven 7 Sep - 0:37

Drôle de rencontre. Nous avions du sang encore bien frais sur les mains. Et on s’enfilait une petite pinte. Je ne me comprendrais jamais. Incapable de faire autrement que de me foutre sans arrêt dans de sales draps. J’étais comme ça. Impossible à arrêter puisque je n’en avais jamais eu la force. La discipline de m’infliger les pires épreuves, ça je savais. Mais pouvoir me stopper, me figer moi-même dans mon élan, c’était tout à fait autre chose. J’avais senti la merde arriver ce soir, et je n’avais pas pu faire autrement que sauter à pieds joints dedans. Je savais très bien où ça me mènerait un jour. J’en avais conscience depuis longtemps. Je ne craignais pas vraiment ce destin-là. Je l’avais embrassé depuis longtemps. J’aurais pu me foutre en l’air tout seul il y a bien longtemps. Finalement aujourd’hui, je me retrouvais surtout à gagner un peu plus de jours sur le décompte inéluctable que ma propre folie m’avait fait enclencher il y a bien longtemps.


Je sens une certaine forme de désir, mais pas sous sa forme la plus pure ou la plus habituelle. Et du dédain. Elle m’insulte ouvertement. J’encaisse. Ce n’était pas le genre de choses qui m’atteignait ; je savais précisément –et sans doute un peu trop- ce que je valais, et quels étaient mes défauts. Mince sourire au coin des lèvres. Elle me prend pour un français, maintenant. Certains diraient que j’en suis un « transplanté » ou un « cousin ». Peu importe. Ca n’a pas grande importance, à l’échelle du monde, du temps, de l’Histoire qui nous écrase tous.



| C’est un fait que je sois particulièrement mal élevé, je le reconnais bien volontiers. Les leçons ont toujours été très compliquées à s’imprimer… Plus têtu et obstiné que soumis. Impétueux, sans doute trop. Sinon, je ne serais pas ici. Et vous en auriez eu deux de plus à votre tableau de chasse, ce soir, et pas un seul. |


Elle me tutoie. Elle me tance. Je sens sa confiance. D’ordinaire je me nourris de ce genre de personnalité. Ce soir, je reste sur mes gardes. Je n’ouvre pas la porte, pas même un peu. Je me rappelle avec quelle facilité elle avait tiré sur ce mec. Qu’un vieux salopard comme moi le fasse m’aurait moins choqué ; je savais que parfois, la mort d’un individu était indispensable. Mais de cette femme, cette attitude aussi froide et détachée elle qui s’était battue avec tant de passion et d’appétit. Je secoue la tête.

| Non, la crainte peut être utile, mais je préfère ma discrétion. |


Les gens sont moins sur les gardes. Et elle a raison. Elle sait faire naître la peur.


| Deux dieux qui savent se servir de ce que les Hommes ressentent. On se ressemble. Un peu. |


Epone ? Non. Je l’aurais senti, j’en étais certain. Et elle méprisait visiblement les gaulois. Ou alors elle cachait bien son jeu. Mais il y avait en elle trop de brutalité, trop de guerre, pour qu’elle soit celle qui, d’après les récits, était ma véritable semblable. Je croisais toujours les doigts pour la trouver un jour, si elle existait. La chance voudrait qu’elle soit plus âgée et plus expérimentée que moi. Ce pouvoir m’avait fait perdre mon âme il y a bien longtemps, et je n’avais aujourd’hui plus aucun espoir de me guérir de cette folie continuelle. La brune me demande si j’ai d’autres questions. J’y vais cash.


| Vous travaillez pour le Royaume ? |


Equipement. Entrainement. Meurtre. Irlandaise ou galloise. Le calcul était vite fait. Ce n’était pas tant la réponse qui m’intéressait…
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damsel in distress (torben) - Lun 17 Sep - 16:28

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« Question, tell me how you feel about this. Try to control me, boy, you get dismissed»

Il reconnaît s’être mêlé de choses qui ne le regardaient pas, et semble présenter son impétuosité comme une excuse à son intervention. Nemhain s’en moque pas mal, de savoir ce qui l’a poussé à voler à son secours. Nemhain cherche encore à démasquer l’interlocuteur et ça résiste sans se rompre. Il va falloir qu’elle se fasse une raison, il ne se dévoilera pas sciemment face à elle. Qu’importe, elle en sait déjà pas mal. Elle lève sa pinte à la mention de la discrétion, que Sinead a fait sienne à sa façon : après tout, n’est-on pas le mieux caché du monde en attirant l’attention volontairement ? Parce que si on fait le bilan, lorsqu’on la regarde -et qu’on ne l’a pas vue en train de tuer un type de sang froid- on ne voit vraiment que ce qu’elle montre ouvertement sans rougir : une femme de petite vertu qui s’en accommode parfaitement, une altiste de talent qui perd son temps à vider des verres et jouer debout sur les bars, une demoiselle en âge d’avoir des gosses qui n’en a pas encore pondu un, qui brise les couples mariés et ne sait pas se fixer. Sinead sait que sa vie n’est peut-être pas celle que ses parents lui auraient souhaitée : bien qu’entourée souvent, c’est finalement  seule qu’elle se retrouve le soir dans son lit deux places. Mais elle dira toujours, la Reed, que c’est ce qu’elle a choisi de vivre, cette existence de louve solitaire. Elle n’en a pas besoin, de jouer à la sédentaire des sentiments.

Se ressemblent-ils vraiment, tous les deux ? Elle l’ignore, au fond. Nemhain sent le Guerrier face à elle, et il est certain qu’elle va écumer les recueils de mythologie celtique d’ici peu, une fois qu’elle sera rentrée, pour trouver la réponse à l’énigme qu’il pose sans mot dire. Nuada n’est pas face à elle, elle en est certaine. Neit, peut-être ? Nemhain serait sans doute plus tendue vers lui. Non, ils sont proches et cela se sent, mais ils ne sont pas voués à finir ensemble, si le destin existe bel et bien. Elle hausse les épaules tandis que le silence s’éternise, reprend une gorgée de sa bière. Coup d’œil autour, ça commence à se vider dans le bar. L’heure doit être avancée. Son portable vibre et elle y jette un coup d’œil en le sortant de sa poche. Hm. Il n’est plus temps d’interroger, le Royaume ne dort jamais.

Comme s’il savait l’affaire qui venait de rejaillir par le biais d’un simple sms, la question tombe, et les yeux de la rouquine remontent vers Torben.
Son visage était redevenu neutre, mais le rictus carnassier revient s’afficher sur les lippes de la tueuse. Elle vide d’un trait le reste de sa bière, contourne la table, repasse la bandoulière de son étui d’alto à son épaule et se penche, ou se hisse, c’est selon, vers l’intriguant : « Si je vous réponds, faudra que je vous tue. » Les billes glissent vers les lèvres du combattant, hésitation d’un instant, Sinead qui joue et Nemhain qui nargue. L’embrassera, l’embrassera pas ? Elle recule d’un pas, remet ses cheveux derrière ses épaules, lui tend un petit carton accompagné d’un : « C’était rafraîchissant, mais il faut que je vous abandonne. Voici ma carte, si vous voulez qu’on discute de nouveau. » Et, alors qu’elle s’est déjà éloignée, elle lui lance sans se retourner : « Par contre, m’envoyez pas de dick-pic, j’pourrais mal le prendre ! »
Et la porte se referme derrière elle : il faudra un autre round pour tenter d’en savoir plus.
(c) DΛNDELION
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damsel in distress (torben) - Lun 17 Sep - 20:03

Bon. Un peu de bière pour faire passer la tension née de la complicité d’un meurtre. Un homme au mauvais endroit, au mauvais moment, mais surtout avec l’âme vile et mauvaise du criminel qui n’a ni principes ni idéaux, aucun autre but que celui d’assouvir des pulsions qui le rapprochaient plus de l’animal que de l’Homme doué de raison. Qui étais-je pour juger ? Je me le demandais, parfois. Si j’opérais envers moi-même la même justice que celle que j’opposais aux salopards que je croisais, je devrais peut être commencer tout ça par me glisser une corde autour du cou et me jeter du haut d’une hauteur raisonnable. C’était peut être ça qui réglerait tout, qui ferait rentrer les choses dans l’ordre ? Je n’y croyais pas vraiment. J’étais un Dieu. J’en avais la certitude depuis des années. Et un Dieu, ça ne meurt pas en se pendant tout seul, sauf dans les tragédies grecques. Si on se réfère aux mythes et aux histoires, je suis un gaulois, un guerrier. Doué dans son travail et propre au bellicisme. La tueuse me prend pour un espèce de rustaud mal dégrossi.


Elle n’a pas tout à fait tort.


Mais c’est ce genre de caractère que la Légion façonne. Rétifs. Seule la plus stricte discipline permettait de tenir ces tueurs sous contrôle. Autrement, cet esprit guerrier qui nous était modelé permettait à ses hommes de tenir bon même dans les pires situations. C’était même dans ce genre de moment que l’on donnait le meilleur de nous-mêmes. Comme ce soir. Un tué, un fuyard. Deux pertes à zéro. On avait déjà vu mieux mais c’était déjà un joli score. Et même si je me demandais si je n’avais pas encore fait une boulette en la laissant déssouder ce mec, je savais au fond de moi que ça aurait évité à d’autres victimes ce genre de mauvaises surprises. Un sms la dérange, elle vide sa bière et se lève, mais sans me répondre. Je me demande si elle veut pas m’embrasser. J’en sens le désir. Je ne sais pas si je dois être tenté, moi aussi. Il y avait quelque chose dans ces yeux et dans son assurance qui allaient bien au-delà de la seule attirance physique. Je ne savais pas comment je répondrais, si elle exprimait du désir physiquement. Mais elle ne le fait pas.



| Oh, encore des mystères. Vous êtes aussi transparente que la zone 51 | la complimentais-je pour son goût du secret.


Je termine à mon tour ma bière. La déglutis lentement. Pisse de chat irlandaise, pas plus de 5,5° comme on aimant tant la boire sur ce continent. Mais ça faisait l’affaire ; ça faisait toujours l’affaire. Je prends la carte qu’elle me tend et y lit ce qui y est imprimé. Et souris quand elle parle de dick-pic, lui lançant dans le dos.


| Pour « discuter », hein ? Ca marche fillette. J’oublierais pas. |


Ni l’invitation, ni le meurtre, ni sa nature. Rien.


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