La foudre qui brule le corps. Le corps qui s'effondre sous le choc. Le choc qui étreint la cage thoracique. La cage thoracique qui se soulève dans un spasme violent.

Les éclairs sont puissants Romàn, mais il y a un an, tu as déjà touché par la foudre céleste. Un second ne peut pas te faire plus de mal. Il t'a déjà pris ton esprit, aujourd'hui, il te laisse la vie.

Alors les yeux qui se réouvrent brutalement, l’impression d’étouffer, de brûler, de crever. Mais non, Titan réveillé par l’éclair, humain éveillé sous la foudre. Tu respires vivement, tu ne comprends rien, ta tête brûle, ton corps brûle, tu sens la tortue grillée à plein nez - un plat typique que tu avais gouté un jour au … Où ça ? Souvenirs détruits, mémoire entachée. Bordel d’éclair. Tu ne comprends rien mais tu te lèves. Tu entends des voix.

« JE SUIS LEGION »

Encore X-men. Bordel mais c’est quoi cette ville ?  Tu restes debout, le regard hagard, le souffle brut et tellement chaud que tu t’en cramerais les doigts si tu te les mordais. Mais t’as pas peur Romàn, t’as pas peur. T’es totalement effrayé. Mais encore capable de continuer pour aider ceux qui le méritent et ont besoin de toi. Plus fort que tes cauchemars, y’a ton besoin irrationnel de sauver le monde, le soldat en toi qui reste debout malgré les bombes. T'es pas Hercule, non, tu t’en fous des damzell’s en détresse et des héros. Toi tu veux juste briller, montrer au monde que tu existes. Que tu es là.

Et que tu sers à quelque chose.

Un pas, ça brûle. Deux pas, tu regardes ton torse. Ça brûle vraiment , figures de Lichtenberg qui s’étendant sur ton poitrail, coton du tshirt éclaté. Tu te souviens de ce que tu faisais avant. De la gueule du blond que tu as envoyé valser. Et surtout de la rouquine @Aislinn O'Reilly. Tu la vois, sous les débris de la fontaine, une pomme dans la main. Une pomme…. Des xmens et une pomme. Tout ça pour... Une putain de pomme.

Pas d’hésitation, un troisième pas te permet de reprendre un peu de stabilité, c'est difficile mais tu avances. Tu t'es pris des balles et des déflagrations plus violentes en Afghanistan Romàn, alors bouge.

Démarche difficile, mais tu y arrives, à la fontaine. Il y a aussi un homme… Mal en point. Tu oublies ta propre douleur Romàn et tu bouscules brutalement d’un bras @Aksel Beliakov qui te gêne sur la route, s'occupant du blond aux éclairs, pour aider ton unique amie ici, @Aislinn O'Reilly. « Ais…Ais… »La difficulté de parler, souvenirs de médecin, leçon d'école qui te rappellent les effets d'un éclair sur un corps humain. La foudre qui palpite dans ton poitrail et rend ta respiration douloureuse et ton élocution laborieuse. Tant pis pour les mots, tes mains sont encore là.
Il y a un autre homme avec elle @Clarence Birdwhistell, tu le regardes, essayes de comprendre, mais rien ne te viens.

Qui comprendrait ce qui se trame dans ces jardins ?

« Accroche t-t-oi… aidez là !» Que tu balances à @Clarence Birdwhistell. La force est encore là, minime et presque disparue mais y’a l’adrénaline. Alors tu tires @Aislinn O'Reilly par la main et la pousse un peu brutalement vers @Clarence Birdwhistell, le seul à pouvoir l'aider vu que tu as une urgence priorité 1 en ligne de mire ( @Éamonn McNamara). Petite chose  rousse qui a du mal à se maintenir mais qui tient dans les bras de l'inconnu. « Je… » Tu vois dans le regard de la rousse, que l’homme qui a la tête ouverte compte pour elle. Tant pis pour les autres, ton coeur est déjà cramé, alors tu écoutes le seul qui bat assez fort pour te motiver : et dans les yeux de la belladone, ça pulse l’amour, ça vibre sous la peur de la mort de son bien-aimé. Romàn, dernière force, dernier éclat. Tu attrapes le bras de @Éamonn McNamara, repousse les gravas et le hisse brutalement dans tes bras. Un colosse qui pèse son poids, même pour toi. Force titanesque qui t’abandonne mais tu tiens, pour elle, pour son regard, pour son amitié tu tiens. « Ais… Tiens… » Pas les mots, la langue qui claque, vibre, tressaute. Putain de foudre et d’effet neuro'. D’un regard, tu intimes au brun (@Clarence Birdwhistell) de te suivre, et ensemble, vous vous éloignez de la fontaine, retrouvant l’autre blessé @torben rawne à quelques mètres.

Tu déposes le colosse (@Éamonn McNamara) au sol, tu as pu voir ses blessures en le portant, sa tête éclatée - principale urgence à gérer. D'un geste machinal mais tremblant, tu lui ouvre les paupières. Pupilles dilatées.  « Ok-k-key…. » Cerveau déglingué, trouver, trouver…. Les agrafes ! Il faut stopper l’hémorragie « Ais’ ou... vous...Attrapez ma… T-trousse ! Ma trousse ! »  Trousse de médecin un peu plus loin, plus qu’a l’avoir et tu vas sauver cet homme aux allures de Goliath. « Meurs pas… » que tu murmures à @Éamonn McNamara alors que tu plantes ta poigne sur son visage pour tenir aux mieux les plaies béantes.

Putain de soirée.

Elle s’est laissée faire, complètement. A peine la tête posée contre le torse de @Finn O'Meara qu’il la prend entre ses bras, pour la porter loin de là. Elle a plus la force de lutter, Lyra. Alors elle s’accroche un peu plus à Finn, la pomme bien au chaud dans le creux de sa main.
Délicatement posée au sol, contre la fontaine, à l’ombre de l’imposante statue, la jordanienne a dû mal à rester droite. Elle a même du mal à ne pas se laisser sombrer tant la fatigue est écrasante. Elle tremble, Lyra, elle aurait presque froid contre la pierre trop fraiche. Sans franchement réfléchir, sans se soucier du fait qu’il y a peu, c’est à peine s’ils se parlaient, elle se rapproche de Finn et cale une nouvelle fois sa tête sur son épaule. Elle voit réfléchir, un peu trop. Plus que d’habitude encore. Elle la connait trop bien cette tête là. Celle de quand il se pose tout un tas de questions. Alors il pose la main sur le sol, quand l’autre vient fermement entourée son poignet. L’espace de quelques secondes, elle fronce les sourcils, tentant de savoir ce qu’il se passe, ce qu’il essaie de faire. Et elle comprend. Lyra sourit doucement, reconnaissante et touchée de ce qu’il essaie de faire. La sueur commence doucement à perler, mais aucune différence pour elle, pour son corps. Elle soupire silencieusement, plus triste pour lui que pour elle et son manque d’énergie. Du bout des doigts, elle vient caresser l’une de ses tempes, sa joue, la ligne de sa machoire. « Arrête… C’est pas grave. Merci quand même. C'est gentil d'avoir essayé » L’idée était bonne pourtant. Et peut-être que la terre ne veut transmettre son énergie vitale aux ombres. Peut-être que c’est contre nature.
Avant qu’elle n’ait anticipé quoique ce soit, @Sybille M. Dousmanis est déjà là, devant eux. «  Je ne suis pas envoûtée par la pomme, je voudrais les libérer et la détruire. Je ne sais pas comment faire, mais regarde les, ce n'est pas normal. Lyra est chère a mon coeur. » Elle entend les mots, Lyra, pourtant, ils lui paraissent loin. Trop loin. Sans qu’elle ne puisse réagir, le fruit lui est subtilisé. Elle a pas la force de râler ou de la récupérer. Y’a plus que ses voix qui restent, pour la rendre dingue alors que son amie s’éclipse avec la pomme.

Y’a plus qu’elle et Finn. Elle et cette obsession insupportable pour un truc dont elle se foutait il y a encore quelques heures. Et ça pète dans les sens. Ils se tirent dessus, les éclairs fusent, et ça ressemble plus un champ de bataille qu’à un jardin appréciable et tranquille. Elle les voit tomber, les uns après les autres, alors qu’elle aimerait que tout ce bordel se stoppe. Sybille tombe à terre et Lyra finit par détourner le regard, horriblement impuissante. Le visage dans le cou de l’irlandais, ça l’apaise quelques instants. A peine vu les voix qui ne cessent de murmurer. Jusqu’à ce qu’elles se stoppent. Totalement. Elle redresse la tête. « Finn ? » Elle regarde autour d’elle, rien si ce n’est ces mortels qui sont plus flippants qu’à l’accoutumée. « y’a plus les voix » Ca la remet pas pour autant d’aplomb, mais c’est toujours ça de gagné. Elle était prête à lui demander de la raccompagner, quand son regard se pose sur Prométhée, qui lui semble plus vivant que jamais. Tout comme cet aigle, condamné à rendre la justice des dieux sur le voleur de feu. Pour la première fois, ses yeux se posent sur la phrase du dessous. 'La vie est un champ de bataille où naissent les héros qui meurent pour que l'on vive.' Ca pourrait représenter tant de choses. Y compris le ‘sacrifice’ de Prométhée pour que les hommes puissent évoluer. C’est alors que son regard se pose sur une blondinette qui tente de.. retirer l’anneau ? Ok, cette soirée n’a définitivement pas pris la tournure qu’elle imaginait. Un remix du Seigneur des Anneaux ? « Hm, tout va bien ? » demande-t-elle à la blondinette (@Célestine Beauchamp)

Il y a l’attente, tes doigts qui tremblent, le coeur qui manque des battements à mesure que les secondes défilent. Il y a tes pupilles dardées sur les plaies ouvertes de l’inconnu (@Éamonn McNamara), dont tu n’arrives pas à contenir le flux sanguin, malgré tes paumes habituées à éloigner la mort où elle n'a pas encore sa place.  Et il y a ta peur, vibrante, au coeur de ton esprit, qui tangue, tangue, comme un navire sur l’océan.La Marina. L'Eclair. Le réveil. Tout en toi n'est que brouillard Romàn, une seconde fois. Une millième fois. « Bordel.. » que tu murmures en sentant tes mains poisseuses et que tu perçois la cage thoracique du brun continuer de descendre lentement sans pour autant se soulever dans le même mouvement.
@Aislinn O'Reilly, délicate fleur dans ce merdier au jardinier en congé, abandonne ses tripes à côté, incapable de retenir ses émotions. Et tu ferais pareil Romàn si tu le pouvais. Mais tu dois tenir car tu es le médecin, l'unique à pouvoir aider cet homme qui fait frémir le ventre de la rouquine. Et ses mots, qui se mêlent aux sirènes que tu entends. Et son supplice - sauve le.

Je fais ce que je peux Aislinn, je fais ce que je peux.
Mais tu peux toujours plus Romàn, malgré tout ce que tu penses, tu peux toujours plus.

La trousse arrive, la morphine attrapée, la tête de l’homme abandonnée et la piqure plantée dans sa jugulaire. Tu penses bien faire Romàn, pour éteindre sa douleur et l'endormir encore plus, mais au premier coup d'agrafe, le hurlement te vrille les tympans et te fend le coeur.

Tu as foiré ton coup.
La morphine n’est pas assez forte.
Tu ne comprends pas, reste interloqué, tu lui as administré une dose de cheval, tu…

Tu laisses tomber.

Deuxième agrafe, troisième, l’homme retombe dans le néant et tu te bouffes la joue Romàn, tellement la peur te taraude la tête et te donne envie de te rouler en boule. De te laisser choir, comme une tortue, carapace bloquée sur le sol, pattes en l'air, à la merci de l'inévitable. Cauchemars, scènes sanglantes, le monstre qui en toi sommeille, darde ses poings, te dit de te lever et d’aller te battre. De retrouver les t-….

Non !

Quatrième agrafe. Les plaies tiennent et au moment où tu finis ton massacre, y’a des brancards qui arrivent, des hommes en blouses blanche et tu te lèves. Des collègues, tu les as déjà vu arriver en urgence sur le parvis de l’hopital. Romàn debout, Romàn en sang, le poitrail cramé, la tête exposée et les mains qui tremblent.

« Faut faire gaffe avec celui-là, il va clamser en chemin. » «Trauma cra-…cranien, plaies.... aucune stérilisation, pu-…. les… Les pupilles sont réactives mais dilat-... coma probable….. Hôpital Central, ESI 1-... » T’abandonnes de faire des phrases complète. L’ambulancier te regarde, acquiesce face à ton discours de médecin, lorgne sur tes propres cicatrices, poitrail foudroyé, comprends, et ne dit rien. Tu es debout Romàn, tu n'es pas un ES1.
En même temps, un nouveau éclair tombe sur la foule, hurlements et cris de toute parts, blessés d’une guerre que tu ne comprends pas. Mais les ambulanciers emportent avec eux @Aislinn O'Reilly, le blessé @Torben Rawne qui tient bon (et tu iras t’excuser de lui avoir fait un trou aussi dégueulasse dans le dos dès qu'il sera debout) et enfin le dernier homme, le traumatisé, @Éamonn McNamara que tu refuses d’abandonner.

L'ambulance est prête à partir, d'autres arrivent et la main tendue d'un urgentiste te fait hésiter. Tu jettes un regard sur l'apocalypse et sens ta tête partir en arrière.

Tu peux pas rester. Tu dois rester. Tu peux pas. Tu dois.
Tu peux partir Romàn.

Dernier regard jeté vers @Clarence Birdwhistell, un désolé tacite, une ombre dans les prunelles cérulines avec comme unique phrase  «Ba-…barrez-vous…». Paupières qui se ferment, sentiment d’avoir échoué malgré ce que tu as fais Romàn, impression d’abandonner la seule chose que tu sais faire : sauver.
L'ambulance démarre, tu t’écroules littéralement sur le banc de métal, laissant un impact sous le choc. Rien à faire, t’es plus capable de penser. Tu jettes un regard vers l'ambulancier qui s'occupe du brun. @Aislinn O'Reilly est ailleurs, pourtant tu aurais aimé qu'elle soit là, pou lui demander ce que c’était ce foutu merdier mais tu ne peux pas. Alors que ta tête te fait souffrir, que tes poumons se compressent une deuxième fois, que le souffle te manque sous la retombée de l'adrénaline, tu ne penses même pas à toi. Y'a que lui dans ta tête, lui qui malgré la morphine, a tout ressenti.

Illogique.
Incompréhensible.

« Il va… sur-vvv-ivr…. Il va survivre.

Tes mots sont complets cette fois-ci. Et Romàn, tu ne sais pas mentir.

Son échec le ronge mais il esquisse un sourire rassurant. Uniquement destiné à @Lyra al Khayzuran. Lui se meurt d'inquiétude, à l'intérieur. Lui se demande comment il survivra, si la belle s'éteint entre ses mains. Eo tambourine à l'arrière de son crâne et pourtant il s'efforce de la repousser. Il doit se concentrer sur l'instant présent. Se concentrer sur la jeune femme serrée contre lui, au palpitant lancé en pleine cavalcade. L'esprit entièrement focalisé sur le poids du corps de Lyra contre le sien, Finn n'entend pas la brune (@Sybille M. Dousmanis) s'approcher. Ce n'est que lorsque qu'elle lui parle qu'il relève la tête. Les mots sont vides de sens et quand elle se penche pour prendre la pomme, il la laisse faire. Hagard, étranger à la scène, l'irlandais est ailleurs. Trop secoué par les événements de la soirée, tout est hors de sa compréhension. Lyra, au bord du sommeil, est la seule chose qui le retienne encore à la Terre.

Quand Lyra lui parle, il semble lui-même s'éveiller. Un soupir de soulagement lui échappe et il resserre sa prise sur elle. « Tu m'en vois ravi... » La fatigue qui s'abat sur ses épaules est réelle, et elle tient plus de l'épuisement psychologique que physique. Tout cela, toute cette soirée, est bien plus que le libraire ne peut en supporter. Lui qui s'est toujours tenu à l'écart des dieux et de leurs étranges pouvoirs s'est trouvé brutalement confronté à leur réalité. Et même pour Finn, lui-même une récurrence, la pilule est dure à avaler. Ignorant les mots de Lyra adressé à une blonde arrivée il ne sait quand, Finn se relève. La brune toujours dans ses bras, il remarque à peine le chaos ambiant. Œillères mentales qui le protègent, pour un temps, de la vue des jardins dévasté et de l'armée humaine à l'écho lancinant. Au bord de la crise de nerf, le libraire se dirige vers le manoir, désireux de regagner l'entrée et de partir loin d'ici. Qu'importe l'avis de Lyra, il ne la laissera pas dans cet enfer. Un taxi hélé, l'adresse de la librairie donnée, les voilà partis loin du cauchemar qu'est devenu cette soirée.