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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN

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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Ven 10 Aoû - 22:02

everybody wants to be a cat
août 2018, en soirée bien avancée Faisait-il tout pour te faire vriller, ou s'était-il simplement éclipsé parce qu'il avait colloque avec d'autres confrères ? Tu jettes un énième coup d'œil à ta montre : cette fois c'est  la bonne, tu es en retard. Pas une seule absence depuis trois semaines que tu as commencé ton nouveau boulot, il fallait que la première soit du fait de ce chat. Rien sur le balcon, personne dans l'appartement, tu te décides à descendre dans la rue pour voir si tu as plus de succès de le retrouver. Au fond, tu en doutes. Il s'était présenté à toi alors que tu déballais encore tes cartons. En piteux état et un peu amoché, il avait miaulé jusqu'à ce que tu daignes lui offrir un peu de viande. Tout est parti de là, et tu pensais naïvement avoir trouvé une compagnie pour la vie. Tu avais même réussi à lui désinfecter une sale plaie et, à l'aide de ton don que tu n'utilises plus que rarement, avais refermé la blessure sans avoir besoin de points de suture. Ses poils avaient repoussés, il avait pris du gras et devenait un joli matou. Il se sentit très vite à l'aise dans l'appartement que tu n'avais même pas encore décidé de lui trouver un nom. Un chat c'était pas mal pour accompagner les ben'n'jerry's sur le canapé et le bourbon sur le balcon. Partenaire de passe-temps, il s'était fait une place dans le salon et peu à peu dans ton cœur. Le perdre venait à devoir panser, encore une fois, une blessure de l'âme.
_Cabrón
oses-tu marmonner dans un parfait accent cubain. Dix ans aux États-Unis font que ton anglais est pratiquement défait de consonances hispaniques, tandis que tu as su garder l'espagnol de chez toi en pratiquant régulièrement.
L'inquiétude se mue gentiment en exaspération. S'il est parti, tant pis au final. Qu'il fasse sa vie. Mais tu sais que cette pensée partira bien vite, lorsque tu seras seule chez toi demain, en te demandant ce qui a bien pu lui arriver. Sur le trottoir, juste en bas de ton immeuble, tu continues de l'appeler doucement, histoire de ne pas ameuter tout le quartier. Le nom Pichoncito ne court pas les rues, tu es certaine qu'il se reconnaîtra. Si ce n'est pas déjà fait et que le félin s'amuse à te voir chercher en vain. Tu râles en shootant dans une canette qui part se balader sur la route. Tu la suis des yeux pour la voir s’arrêter de l’autre côté de la chaussée, près d’un tas d’ordures. Oui, ici les habitants sont chaleureux, les éboueurs un peu moins. Tu jures voir filer une ombre noire que tu reconnais bien pour la voir chaque jour ces derniers temps.
_Espèce de..
tu t’arrêtes avant de lâcher encore une injure. Ni une ni deux, tu te précipites sur le trottoir d’en face : il ne t’échappera pas. Tu l’aimes ce chat. Une course folle qui te met les nerfs en pelote, un coin de rue plus loin puis une ruelle, et tu penses l’avoir de nouveau perdu. Les faux espoirs, chez toi, c’est typique. Rien que le dernier en date : ton mariage foiré. D’un réflexe qui fait mal, tu jettes un œil là où se tenait encore ton alliance il y a quelques mois. Tu l’avais enlevée avant de le surprendre en charmante compagnie, il n’avait même rien remarqué. Et si tu pensais pouvoir te débarrasser de plus d’une décennie de souvenirs avec cet homme en balançant une bague, tu avais vite réalisé qu’il n’en était rien. Le cœur à vif, les souvenirs remontent, la respiration s’accélère. Dehors il fait bon, mais ça ne saurait apaiser ta peine. Pourquoi ce foutu chat ne veut pas rentrer avec moi ? Les larmes montent et tu sais que comme d’habitude tu n’arriveras pas à les retenir. Alors, rien ne sert de lutter. Tu es seule dans cette rue pas trop mal éclairée. Seuls quelques éclats de voix proviennent d’un balcon sur lequel quelques personnes soupent plus haut. Les gouttes salées dévalent tes joues, parfois tu as juste besoin de lâcher la soupape. De laisser filer la pression. Pis ça va mieux.
_Fais ta vie sans moi, t’as raison !
Il ne sera pas le premier, de toute façon. Ta patience s’effondre, tu fais mine de revenir sur tes pas pour pouvoir partir travailler alors que tu perçois un miaulement. Et c’est toute ta rancœur qui s’en va. Qui l’eut cru ? Que tout ce tumulte d’émotions pouvait se résorber avec un simple son ? Tu te retournes brusquement, cherchant des yeux le petit vicieux. Quelle n’est pas ta surprise lorsque tu vois ton nouveau compagnon revenir dans les bras d’un type. Il lui caresse la tête, alors que l’autre con ronronne en plus, lové dans ses bras. Retenant un reniflement, tu vérifies ne pas avoir de vestiges de larmes sur les joues avant de lâcher un sourire.
_Je.. Merci de l’avoir attrapé. C’est très gentil.
Tu ne sais plus où te mettre. C’est bien beau de pousser des gueulées en pleine ville, mais faut savoir les assumer.
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Sam 11 Aoû - 9:56


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"Oh, Mama I can hear you a-cryin',
you're so scared and all alone
Hangman is comin' down from the gallows
and I don't have very long"
song




L’air bouillant du quartier mexicain qui s’insuffle dans tes poumons. Ça sent la sueur, la cire et le sang tant ces rues sont le berceau de la violence puritaine. Tu cours vite Alejandro, pas comme un fuyard mais comme un chasseur, un prédateur qui n’a que faire de la saveur morbide dont Delray Hollow se pare la nuit. Tu en es le prince depuis des années, tu passes et les yeux vrillent vers le sol pour ne pas te croiser. C’est ça, d’être la Mort personnifiée, d’avoir des lames au bout des doigts qui, d’une simple insulte, pourraient vriller.

Les kilomètres s’enchainent, pas de fatigue, pas de soucis au niveau du souffle, c’est comme si je revivais. Pas de tremblement, pas de perte de contrôle où les guiboles s’affolent et le coeur part en perdition. Je suis moi, sauvage et rapide, les cheveux en sueur et les poumons qui crépitent. Qu’est ce que ça fait du bien, de courir et d’enchainer sans avoir peur de clamser sur le bord du chemin. Foulées plutôt courtes, pas de sprint ce soir, y’a rien à choper, pas de corps ou de victimes. Seulement la nuit et quelques notes suaves de musique qui se laisse aller au delà des fenêtres. Delray Hollow mi amor, tu fais vibrer mon coeur jour et nuit, nuit et jour, dans un mélange d’horreur, de cris et d’amour.

Arrêt des pieds, arrêt des jambes, expiration bouillante quand, contre mes chevilles, je sens une boule de poils se coller et ronronner comme un tracteur.

« ¿ pero quién eres tú ? »

Espagnol murmuré en me baissant et en attrapant le chat noir qui continue sa ritournelle animale dans mes bras. Adorable petite chose, miroir de l’homme je suis dans ces rues, le petit chat de la Calevera qui court, griffe et dévore. Ça serait amusant que je ronronne moi aussi, lorsqu’on me flatte la nuque de la même façon que je caresse son pelage.

Pensée retirée, petit sourire en coin en imaginant le seul qui pourrait faire ça.

" Je.. Merci de l’avoir attrapé. C’est très gentil.

Regard relevé vers ta voix, jolie chicà dont les traits me sont inconnus alors que de ce quartier, je pensais avoir cartographié chaque visage, chaque corps, chaque oeillade. Va falloir revoir ton p'tit carnet Jan, t'es plus à la page.

« No hay problema… Il est adorable.

Que je murmure en glissant une dernière caresse au creux de son cou avant de me rapprocher pour te le redonner et abandonner sa chaleur féline qui me rappelle tant celle que j’impulse chez les autres.

« Ne vous inquiétez pas, ici, vous le retrouverez toujours s'il se fait la malle une seconde fois.

Car ici, c’est la famille avant tout. Et avec ton jolis minois aux allures de terre brûlée, ça se voit, que y’a le feu qui coule dans tes veines, autant qu'il brûle en moi.
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Dim 12 Aoû - 2:36

everybody wants to be a cat
août 2018, en soirée bien avancée plongeant tes doigts dans la fourrure noire, tu te remets de tes émotions grâce à la douceur que te transmet Picho'. L'idée de regarder ta montre te paraît incongrue : ce serait pas très bien vu d'éconduire l'homme qui vient de t'éviter une crise de nerfs de plus. De toute façon, si t'es en retard, fais-le bien. La voix, qui semble de velours, du quidam aux airs de salvador te mets instantanément sur le qui-vive. A part les regards curieux des petits vieux et autres mamás - les mêmes qui parsemaient les ruelles de La Havane, tu te souviens ? -, tu ne connais personne. Qui te dit que celui qui se tient face à toi n'est pas un ami. Peut-être parce que vous ne vous connaissez pas ? Oui mais non. Tu ne veux plus rencontrer personne. Pas avant des mois, pas avant que cette foutue enclume te pèse sur le cœur. Pas tout le monde n'est mauvais. Ouais, mais personne n'est vraiment franc. Difficile de distinguer le vrai du faux quand les gens se baladent avec des écrans de fumée pour masquer leurs trahisons, leurs pensées. T'es pas la femme la plus entreprenante en relations humaines, c'est vrai. Tu pourrais penser à faire connaissance avec tes voisins de palier, par exemple. Un jour. Mais, malgré ta méfiance devenue systématique, Delray Hollow te ramène à des souvenirs que tu pensais avoir enfoui depuis ton arrivée sur le sol américain. Les conversations bruyantes et les anciens aux visages burinés constamment perchés au balcon, les latin' big brothers comme tu les surnommes, les quelques sourires, rares mais francs, des habitants. Dans ce petit coin des Etats-Unis, t'as l'impression d'être revenue au pays. Même si tu prends doucement tes marques, nul doute que dans quelques mois tu y seras comme un poisson dans l'eau. C'est tout juste si les artères du quartier ne sentent pas le tacos et la sauce piquante. Et tu sais que cette ambiance chaleureuse peut te tromper, biaiser ton jugement. La venue de l'homme a agit comme de l'eau sur ton feu intérieur. Comme s'il avait soufflé sur une bougie, ta tension reprend un rythme normal. Tu toussotes pour essayer de reprendre contenance.
_Oui, il est adorable. Quand il veut.
Tu te surprends à glisser un sourire gêné. Tu hésites à te présenter, est-ce que c'est nécessaire ? Les yeux verts de Pichoncito rencontrent les tiens, un semblant d'excuse y brille. Tu relèves la tête pour détailler celui qui a eut la gentillesse de te ramener ton jaguar de salon. Son regard rieur t'inspire confiance, tu serais presque tentée de poser une main sur son avant-bras pour le remercier. Toi qui n'est pas tactile, cette pensée te surprend sans pouvoir la trouver étrange. Tu es tentée de froncer les sourcils et tourner les talons en courant. Mais c'est comme si tu étais arrimée, comme si tu devenais la biche devant les feux de la voiture, ou la souris devant le chat.
_Et bien j'espère que tout le monde me le ramènerait intact. En fait, c'est pas vraiment le mien, il s'est.. un peu imposé.
Tu te surprends à placer ça sur le ton de la confidence. Picho' gigote, ce qui permet de briser votre échange visuel. Ça devenait oppressant. Il a quelque chose qui pénètre. Dans le regard hein. Tu lâcherais presque un rire, c'est toujours comme ça quand tu passes une crise. Ce moment d'euphorie qui clôt l'épisode, pour que ça finisse bien. Jusqu'au prochain. Tu hésites à te présenter, est-ce que c'est nécessaire ? Tu oses relever les yeux vers le latino.
_Je m'appelle Carmen.
Le chat entre tes bras, la main qui fouraille dans son pelage, plus pour juguler ton anxiété que par plaisir. Quelque chose te dérange mais tu ne saurais mettre le doigt dessus.
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Dim 12 Aoû - 12:10


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"Oh, Mama I can hear you a-cryin',
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Toi aussi t’es adorable, avec ton air mutin mais un peu sauvage. Peut-être parce que j’ai toujours vécu dans la chaleur de Delray Hollow où les peaux sont marbrés de soleil et les regards exultant la fièvre, mais j’ai toujours eu du mal à trouver les blanbecs’ canons. Les dermes pâles et les joues rosies, ça n’a jamais été mon truc. J’aime quand c’est doré et que ça sent la sueur. J’aime quand ça brûle sous les doigts, quand c’est déjà tellement tacheté qu’une marque en plus ne se verra même pas. Alors toi et ton visage bruni par tes ancêtres et tes lèvres charnues pleines de peut-être, ouais, j’t’aurais bien proposé un verre pour me faire remercier d’avoir récupérer le fauve.

Dommage pour moi, à part la nuance de peau, y’a rien d'autre qui me séduit chez toi. Et plus j'avance, plus je me dis que trouver une femme et lui faire un gosse, ça va être complexe vu que y'a rien qui me fait exulter chez le sexe opposé.

Petit sourire gêné de ta part, éclat amusé de mon côté, ce quartier, je l’aime pour ses rencontres fortuites et sa facilité à créer le contact. Malgré la violence de la Calavera, si tu es d’ici, jamais personne ne te touchera. Y’a pas plus protecteur que les gens du sud, pour leur famille, ils donneraient la vie. N’en ayant plus, pour tout ceux d’ici, j’offrirais la mienne sans aucun soucis.
Je referme mes bras sur mon poitrail, le souffle qui se calme enfin, le coeur qui diminue sa cadence pour revenir à une ritournelle normale, du moins pour moi. Température trop élevée, battement cardiaque toujours trop excessifs, comme si ton corps vivait en acceléré Jan. Tu te souviendras toujours de la remarque de Selda, quand elle était gosse, la première fois qu’elle a entendu ton palpitant « il va exploser un jour ». Ouais, c’est déjà le cas Selda, il a déjà implosé depuis longtemps.

« Imposé ? Vu le quartier, ça ne m’étonne même pas, je pense qu’on… S’impose tous ici, c’est le côté famille je crois. »

J’étouffe un rire, étire quelques muscles du dos en bougeant les omoplates. On se connait tous, des mamàs aux vieux qui regardent le quartier grandir et se parer de sang et de larmes. Des gosses qui rêvent de prendre un flingue et des hommes qui n’ont de cesse des faire voler les balles. Des gamines qui vivent d’amour et de rage aux ado en rute squi se pensent capables d’intégrer la Cala. Nous sommes des centaines, mais au fond, nous ne sommes qu’un.

Ton prénom glissé fait éclater un large sourire sur mon visage. Carmen, sauveuse des chats et nouvelle arrivée. J'aime bien, ça me parle.

« Alejandro, mais appelez moi Jan, tout le monde m’appelle comme ça ici.

Quand ce n’est pas Pretty Boy ou le petit chat de la Calavera. Les surnoms, j’en ai la pelle depuis que je suis gosse. Bizarre, aucun n’a été trouvé pour le visage que j’arbore, quand le capitano prend le dessus. Quand les doigts deviennent lames et que le sang coule sous le derme d’acier. En même temps, comme tu veux qu’on t’appelle Jan, Alejandro aux doigts d’argents ? Du mal à ne pas sourire face à la pensée, ça se rigolo comme surnom.

« Alors Carmen, j'imagine que vous êtes nouvelle par ici vu que... Je ne vous ai jamais vu.

Et que je connais tout le monde.
Et que tout le monde me connait.
Et que, en te voyant à mes côtés, promis, ton chat, il te sera toujours ramené.

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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Dim 12 Aoû - 22:29

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août 2018, à l'heure où t'as loupé l'entrée de ton service il t'écoute, ça te fait tout drôle. C'est pas que tu veux jouer la carte de la 'broken hearted girl', mais tu as perdu toute confiance envers le sexe masculin. Tu as surtout perdu confiance en toi. C'est rude, souffler comme avant avec la poitrine comprimée par la colère. Tu aurais du te venger, la prochaine fois tu ne te laisseras pas faire. Tu ne tourneras plus le dos, tu affronteras.
_Imposé ? Vu le quartier, ça ne m’étonne même pas, je pense qu’on… S’impose tous ici, c’est le côté famille je crois.
Mais que c'est difficile de se montrer froide envers le sourire désarmant de celui dont tu apprendras qu'il se nomme Alejandro. Ou Jan, apparemment pour les intimes. L'idée de l'effleurer te caresse à nouveau l'esprit. Quelle drôle d'idée. Ta solitude te pèserait tellement que tu en es résignée à tenir la jambe à la première personne qui daignera t'adresser la parole ? La quarantaine est encore loin, mais on se demande si la crise n'est pas déjà en train de se préparer. Alejandro - l'appeler Jan reviendrait à rendre l'idée d'être familière avec lui plus tangible - a tout du natif. Ici, tout le monde doit se connaître et se rappeler qui sont père et mère de tel ou telle. L'opposé de la Floride, où chacun passe son chemin et reste nombriliste jusqu'au cercueil. Tu doutes que l'ambiance reste la même dans tout Arcadia, mais au moins t'es tombée dans le bon quartier.

Celui qui n'est désormais plus un étranger imagine bien : tu as débarqué il y a presque un mois et c'est pas en se déplaçant du travail jusqu'à l'appartement et vice-versa que tu risques de croiser du monde. La clientèle du Kuhana commence à te connaître et les pourboires, quand il y en a, sont de plus en plus importants. Tu ne feras pas ce job toute ta vie, tu vas pouvoir enfin suivre une voie qui fait sens. Sans devoir te cacher par ordre de ta mère, ou te dissimuler par peur de ce qu'en penseraient tes proches. A bien réfléchir, tu as peut-être été encore moins honnête que celui avec qui tu as partagé un mariage. Il n'a jamais rien su de ce que tu pouvais faire de tes mains, il ne savait pas non plus que tu étais au courant de son adultère puisque rien qu'en posant tes mains sur lui tu avais pu deviner un début de chlamydia. Et ça ne venait pas de toi, puisqu'il n'y avait plus d'occasion que cela le soi. Mais en l'apprenant, parce qu'il t'a fallu t'y reprendre à plusieurs fois pour cibler le mal qui infusait doucement en lui, tu te souviens avoir étiré un long sourire. Une de ces esquisses purement mauvaises. C'était drôle de l'entendre pleurnicher dans la salle-de-bain, l'oreille collée à la porte un sourire aux lèvres. Tu avais découvert un nouvel aspect de tes capacités, qui amenait encore plus de questions. Mais personne à qui en parler.
_Apparemment on peut rien vous cacher. Oui, je viens d'arriver et j'imagine qu'on ne vous présente plus, normalement.
Tu crains que la conversation ne s'essouffle, alors que ces quelques phrases échangées te font du bien. Mais tu sens bien que t'es rouillée, que rien ne va durer. Rien ne dure de toute façon. Alors tu lances doucement, sans arrière-pensée, puisque tu voudrais juste parler.
_N'hésitez pas à passer au Kahuna. Je vous offrirai un café. Ou un jus d'orange. Enfin, ce que vous voulez.
Tu perds le peu de contenance qui te restait. Tu te donnes envie de rigoler, mais tu te retiens. Faussement nonchalante, tu fais deux pas en arrière pour poser ton félin par terre. La silhouette sombre se déplace d'un pas aérien jusqu'au latino et ses cheveux légèrement gominés. Ça lui va bien. Picho ronronne entre les jambes de ton interlocuteur, se fichant bien de la notion d'espace vital. Et tu croises les doigts pour qu'il ne se tire pas une seconde fois, t'as plus envie de courir pour ce soir.
_On dirait bien qu'il vous a adopté.
Drôle de rencontre quand même. Tout ça pour un chat.
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Lun 13 Aoû - 9:31


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C’est rare, de nouvelles arrivées par ici. Surtout de personnes n’ayant aucune famille ni d’amis dans les parages et vu ta réaction et tes premiers mots, c’est visiblement le cas. Si on écoute les rumeurs, Arcadia n’est pas la cité la plus tranquille du Pays, malgré les jolies brochures et les publicités ventant sons ouverture sur des communautés minoritaires.  Il est difficile de cacher le sang et la rage qui naissent au creux des rues chaque nuit et chaque jour qui passent. Et plus dangereux encore, le quartier mexicain est connu pour être le berceau de crimes sanglants et sans pitié. Les habitants n’ont rien à craindre, ils ne seront jamais visés même s’ils peuvent finir par tomber sous les balles perdues. Mais y vivre, c’est accepter d’entendre murmurer des crimes perpétués la nuit, c’est accepter de sentir les balles grouiller dans les rues quand vous dormez, c’est accepter de vivre au plus proche de la gangrène et de la Mafia. C'est accepter de nourrir les hommes et les femmes qui se battent chaque jour pour leurs trafics et leurs histoires.

Et je n'évoque même pas les Divins.

"Je suis né ici et je travaille ici donc... Oui, tout le monde me connait mais ça ne me dérange pas de me présenter, j'aime bien rencontrer de nouvelles têtes !

Que je te réponds avec le sourire d'un gamin qui aime finir sa journée par une surprise, par des nouveautés. Ouais, tout le monde te connait Jan, tout le monde sait que sous le tshirt, il y a des centaines de cicatrices, de plaies, de brulures ainsi qu'une tonne de violence et de rage. Tout le monde sait que derrière ce visage d'ange et ce sourire de gamin, y'a une des armes les plus adroite et violente de la Calavera. Tout le monde sait que d'un contact, tu peux déchirer la peau et ouvrir les entrailles. Et que t'en rigoles, car tu aimes ça.
Sous le clair obscur, les fines estfillades brillent sur mes bras, comme des rappels de la divinité qui m'habitent et s'amusent à joueur à la couture chaque nuit avec moi. Et il y a des tatouages, que l'ont perçoit, que l'on devine, symbole de l'appartenance à une seule et unique famille, la Calavera. Mais toi, tu ne peux savoir ça Carmen, tu viens d'arriver, tu es une brise de fraiche, avec un visage pleins de promesses et de nouveautés.

"A vos risques et périles, je suis connu pour... hésiter quelques instants, dodiner de la tête sur le choix des mots... Avoir bon appétit. Et je compte les boissons dedans.

Bon appétit. c'est un euphémisme vu que je mange pour 4 chaque jour et que jamais ça nous suffit, à moi et à lui.

Chat abandonné sur l’asphalte, regard qui le suit et qui pétille quand le félin vient danser au creux de mes pattes. Je be baisse à sa hauteur et commence à caresser son pelage de mes doigts acérés. Non, promis monsieur le chat, je ne tuerais pas. Je ne touche pas aux animaux, sauf les humains.

« On doit se reconnaitre entres semblables…

Que je murmure en étouffant un petit rire avant de l’attraper une seconde fois et de le lover au creux de ma nuque. Enfant de 40ans, aux muscles ciselées et aux marques dévorantes. Tu es étonnant Jan, un vrai mélange de plusieurs personnalités qui s 'entrechoquent dans une même journée.

« … On me surnomme el pequeño gato par ici, c’est pour ça….

Et sentir son ronronnement tout contre moi alors que la chaleur qui émane de ma peau ne fait que lui répondre, en parfait écho.

« Vous avez surement quelque chose de prévu mais… ronronnement et petit sourire qui valent bien une pause dans la question. "Ça vous dirait d’aller boire un café ? J’viens de finir mon entrainement et j’ai… soif et faim. Ou, je peux juste vous raccompagner à votre porte aussi...

Un café à cette heure-ci, chez moi, c’est signe que la nuit ne fait que débuter. Y'a une mission qui m'attend sur les docks, mais pour l'instant, il faut se ravitailler.



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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Mar 14 Aoû - 13:36

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août 2018, à l'heure où t'as loupé l'entrée de ton service tu aimes le fait qu'on t'adresse la parole autrement qu'en anglais. Après tout, tu as vite remarqué qu'il faudrait reprendre rapidement ta langue maternelle. Oui, tu ne l'avais jamais oubliée, mais la diversité des accents et de certains dialectes qui communiaient à Delray Hollow rendaient la compréhension difficile. Mais on te comprenait toujours. L'accent cubain n'avait rien de très sorcier, même si dans ton cœur il restait le plus chantant. Alejandro ne se formalise pas de ta gêne, il continue sur sa lancée. Lancée qui a pour effet de chasser peu à peu tes réticences. Tu y arriverais, tu réparerais toutes ces fissures et tu pourras à nouveau respirer sans avoir l'impression que ta poitrine reste coincée dans un étau. La nuit rafraîchit l'air, apportant un peu de répit à la faune, la flore et aux hommes. La mise en garde d'Alejandro te tire un sourire. Après tout, tu ne lui avais pas proposé d'engloutir le restaurant entier mais que tu lui paierais juste un café, ou ce qu'il préférerait. Pas un rein.

Tu observes, attendrie, la petite bête noire se hâter d'aller dans les bras à la musculature sèche du brun. Ce dernier s'empresse de le ramener contre lui, alors que ses manches découvrent une partie de ses avant-bras. Tu notes quelques tatouages, rien de bien étonnant : on dirait que la mode, ici, est de recouvrir le plus de centimètres carrés de peau. La vision est furtive, tu ne peux en distinguer presque rien, si ce n'est quelques bouts de phrasés assez sombres. Des poèmes sûrement.
_[...] On me surnomme el pequeño gato par ici, c’est pour ça…
Il faudrait qu'il arrête avec ses sorties, tu commences à en avoir des crampes aux joues à force de sourire. Croit-il réellement avoir des similitudes avec les chats ? Ou est-ce que son surnom lui est simplement monté à la tête ? Tu hésites à rire, mais ta retenue est encore trop grande. Tu te contentes d'une moue amusée, continuant de le fixer en silence. A bien y réfléchir pourtant, tu comprends d'où est sorti ce surnom. Démarche souple, épaules coulantes, un visage de chérubin velu et des cheveux noir corbeau dans lesquels on a envie de passer les deux mains. Tu serais prête à parier que dans une nuit noire, si l'ont s'approchait avec une lampe, ses rétines miroiteraient de la même manière qu'un félin. Tu n'as pas le temps d'aller plus loin dans ton analyse d'homme à bête qu'Alejandro te propose un café.
_Je dois toute façon me rendre au restaurant, j'y travaille.
Toi qui maudissais les hommes, les chats, la terre entière pour leur indifférence. Cette rencontre fortuite avait définitivement éteint le feu qui te rongeait ce soir.
_Laissez-moi juste ramener Pichoncito chez moi et me changer pour enfiler mon uniforme.. Vous m'accompagnez du coup ? J'en ai pour quelques minutes, venez.
Tu lui laisses le chat dans les bras, tandis que tu tournes les talons en t'engageant hors de la petite ruelle. Tu entends qu'il t'emboîte le pas, évidemment qu'il le fait puisque tu ne lui laisses pas trop le choix. Tu ralentis pour pouvoir marcher côte à côte, drapant un doux regard sur le félin noir qui semble être aux anges de ne pas devoir rentrer de lui-même et profiter d'une chaude étreinte. Le trajet est silencieux, quand tu te demandes s'il serait bon de briser ton mutisme, vous êtes déjà arrivés.
_Il va falloir lui dire au revoir. Mais je suis sûre qu'il saura où vous retrouver.
Tu tends les mains pour retrouver la chaleur du chat, alors que ce dernier miaule de mécontentement. Laisser le latino seul sur le trottoir, devant la porte de l'immeuble, n'est peut-être pas poli. Mais ramener quelqu'un qu'on vient de croiser, chez soi, c'est pas l'idée du siècle. En intimant à Alejandro de t'attendre - décidément, tu ne te connaissais pas si autoritaire que ça -, tu pousses la lourde porte pour gravir les quelques escaliers jusqu'à ton chez toi et y dépose le chat. Ce dernier te lance un regard sombre alors que tu revêts le costume pas très chic du Kahuna. Un bref passage devant le miroir pour vérifier que la couleur moutarde et les surpiqures rouges de la robe te vont toujours aussi mal et tu repars dehors. Tu y retrouves avec soulagement Alejandro : un peu plus et tu pensais que tout ceci était une blague, que tu ne retrouverais personne dehors et qu'on te dévoilerait où sont les caméras.
_Je doutais que vous ne soyez toujours là. On peut y aller si vous n'avez toujours rien d'autre à faire.
Sourire à la dérobée, peut-être que ce soir sera l'occasion de faire autre chose que le fameux 'métro-boulot-dodo'.
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Mar 14 Aoû - 17:48


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Ah oui, le restaurant. Mon sourire disparait un peu, j’ai toujours quelques difficultés à accepter les refus, habitué à ce qu’on me dise oui à n’importe quelle proposition. Sauf peut-être passer une nuit avec moi. Ça, bizarrement, avec les rumeurs qui courent sur mes dernières conquêtes, ça ne se presse plus au portillon…  « Dis moi la vérité, qu’est ce qu’on balance sur mon compte ? » Rien apparement. Rien a part des histoires sur les deux derniers gars qui ont fini à l’hosto, plaies béantes sur le dos, dégueulis d’entrailles sous des coups de hanches. C’n’était pas voulu, prometido mi padre, c’est pas mon truc, le sexe ensanglanté.

Huntington décide.
Ah Puch grogne.
Et Alejandro se laisse tomber.

Raturer de la tête la rage et la colère, se focaliser sur la jolie Carmen qui… Oh visage qui se rallume, ampoule sous électricité. Nouveau sourire, Carmen a accepté.  D’un coup de menton, je valide sa proposition et la suit jusqu’à son immeuble, chat au creux de mes bras qui ronronne comme moi le matin. Il est bouillant, l’impression de sentir ma propre chaleur se lover contre la sienne. C’est bon, de ne pas se sentir étranger pour une fois, différent, à cause d’un corps trop bouillant, sous un dieu trop funeste.

Joli chicà qui disparait dans son appartement, chat capturé des bras, Alejandro se retrouvant tou sel, à fouler le sol et le noir. La fatigue est là, le corps quémande du sommeil après ces kilomètres dévorés à courir et une journée à tirer, secouer et réfléchir. Les muscles tirent, la tête titille, la maladie gigote un peu, les calmants l’ont endormi mais malgré tout, je la sens, qui ne demande qu’à se réveiller.  « On n'augmentera pas les doses maintenant alejandro, c’est trop tôt. » que Roukie m’a balancé. Trop tôt pour quoi Aislinn ? Pour crever ? Si la Joaquin te demande d’augmenter, tu augmentes. Et si je demandes, tu augmentes aussi, point barre. Mais non, peut-être qu’au fond, elle tient vraiment à moi et qu’elle sait qu’à trop m’en donner, c’est pas ma tête qui va exploser, c’est mon corps tout entier.
La porte s’ouvre et tu réapparais, habillée comme une jolie serveuse à la bouche carmine prête à servir des sourire et des cocktails.

"Pourquoi je serais parti ?" que je murmure, sincère et curieux de comprendre pourquoi j’me serais barré comme un malpropre. Et puis faire un pas en arrière et te regarder de haut en bas avec un large sourire. Pas celui de l’homme qu’a la dalle et qui sauterait sur tout et n’importe quoi, non. Celui du gamin, de l’enfant qui trouve réellement ce qu’il voit, adorable.

"Vous êtes… surement la plus jolie serveuse du Kahuana , cette tenue vous va… perfectamente ! " Et reprendre le chemin, les mains dans les poches, les yeux qui piquent un peu, la tête qui bourdonne et la faim qui gronde. Dites moi qu’il y a de la bouffe dans son bar sinon…

"Jan ? T’es pas censé être chez Mendoza ? "

Sonorité familière, Enrique qui s’approche et me tape l’épaule comme à un frère.

" Je serais en retard, j’accompagne ma nouvelle amie à son boulot avant. "

« Je vois ça, mademoiselle… »

Ses prunelles sur toi, mielleuses et pleines d’indécence me font changer de regard en un quart de seconde.

"He, relève les yeux, no la miras así…* ».

Langue qui claque dans la bouche, ton qui ordonne, ton du capitano, ton de l’horreur et du Dieu qui vrille dans les trippes  et pas seulement des yeux.  

" Je viendrais plus tard, mais par contre… toi t’es en retard. "

Et lui sourire, lui taper sur l’épaule en y laissant un joli cadeau en découpant le coton et le derme sur quelques petits centimètres. C’est discret, personne d’autre le verra mais lui, il s’en souviendra. J’intime à Carmen de continuer la route d’un mouvement de bras et abandonne Enrique, qui va se faire taper sur les doigts en arrivant à cette heure-ci.

" Excusez le, certaines claques se perdent par ici..."

Et pas que des claques à vrai dire.


Spoiler:
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Mer 15 Aoû - 9:31

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août 2018, en soirée plus que bien avancée, il fait presque totalement nuit à part les quelques lampadaires dont on perçoit les insectes s'écraser contre leur lumière. Lorsque tu avais posé le pied sur le trottoir, en sortant, tu avais ressenti la même étrange intuition qui t'avais frappé une dizaine de minutes auparavant. Quelque chose de sombre, de fondamentalement mauvais et malin. Mais, rattrapée par la présence de ta nouvelle connaissance, tu avais relégué ça de côté. Il était toujours là, tout sourire. Tu croises les doigts pour que le feu qui dévore tes joues ne se remarque pas. Pourquoi serait-il parti ? C'est vrai que tu n'as pas grande conversation et maintenant que Picho n'est plus avec vous, l'impression de ne rien avoir à offrir d'autre te pèse. Cette impression n'est pas toute fausse, tu le sens jusqu'au bout de tes ongles. La trahison subie quelques mois plus tôt a pollué ton esprit et ton cœur. Un gel les a recouvert, gel qui semble momentanément fondre en présence d'Alejandro. Tu tires sur le bas de ta robe, mal à l'aise, ne sachant que trop répondre. Mais devant l'air réjoui de l'homme, tu fronces les sourcils. Sa remarque te surprend. Cette tenue ne va à personne, peut-être encore moins à toi. Tes joues se drapent d'un fard encore plus foncé. Au final, amadouer une femme au cœur brisé c'est pas si compliqué : elle ne souhaite que ça, trouver un chevalier qui la sortirait de son impasse. Tu bredouilles quelques remerciements maladroits, tu n'as pas le temps d'entrevoir ses mains qui sont anormalement agitées qu'il repart en direction du Kahuna. Tu lui emboîtes le pas, un peu en retrait pour éviter d'affronter son regard que tu sais maintenant malicieux. Le rouge des joues commence à tomber, tu les sens se refroidir. Ça faisait longtemps que tu n'avais pas entendu un compliment pareil. Il ne mesure certainement pas toutes les barrières savamment érigées qu'il vient d'abattre avec quelques mots. Toute à tes pensées, tu ne remarques pas la silhouette qui s'approche et tu tressailles lorsqu'elle ouvre la bouche.
_Jan ? T’es pas censé être chez Mendoza ?
Tatoué, un accent qui te fait dire qu'il vient tout droit d'Espagne - mais ici, on est sûr de rien - et teint hâlé. Tu te demandes s'il y a des critères de sélections pour habiter à Delray Hollow, critères dont tu ne serais pas au courant. Tu écoutes distraitement, faisant mine de trouver la ruelle déserte  plus intéressante que jamais. Le 'ma nouvelle amie' te fait sourire. C'est sympa d'avoir un chat, mais des amis c'est très bien aussi. Tu sens être devenue le centre d'attention, tes poils se hérissent doucement : même au travail, tu n'aimes pas ce genre de regards. Pas que tu les reçoive souvent, mais ça arrive. Ton sourire disparaît, laissant place à une moue crispée que ton salvador ne manque certainement pas de remarquer. Il te tire, une fois de plus, de ton embarras en remettant sèchement l'autre à sa place. Même en sachant que l'ordre ne t'es pas adressé, tu courbes l'échine sous la surprise. Tu te mords l'intérieur de la joue, redoutant la suite. Alejandro met rapidement fin à la rencontre, en passant de la menace à un bonsoir intime. Ce changement de ton n'est pas pour te déplaire : tu t'en serais voulu de rencontrer les amis de longue date d'Alejandro dans une ambiance pareille. Un bref regard pour le type dont tu ne connaîtras pas le nom et vous reprenez votre marche côte à côte. Alejandro se sent obligé de s'excuser, alors que tu voudrais le remercier. Cela faisait une petite trotte que tu n'avais pas autant parlé. Tu aimerais lui dire que tu en as vu d'autres, de types peu respectueux, que ce ne sera pas le dernier et que tu n'es pas la seule à en faire les frais. Tu voudrais déjà lui dire que tu es sûrement libre demain, après-demain et les jours qui suivent s'il veut discuter. Tu aimerais bien le revoir, parce que ça apporte un vent nouveau. Une brise fraîche dont tu as foutrement besoin. Tu pourrais même ajouter que Picho serait content de le revoir.

Mais tu fais l'erreur de poser une main sur son avant-bras découvert, peau contre peau, pour intention première de le rassurer. Puis tu comprends tout. Pourquoi cette mauvaise impression, cette intuition de quelque chose de louche. Pourquoi en ressortant dans la rue après avoir déposé le chat, tu avais senti aussi cette même tension, ce truc dans l'air qui tentait de te mettre la puce à l'oreille. Tes dons ne se manifestaient pas uniquement lorsque tu le désirais : tu ne savais trop comment, mais ils se permettaient également de sonder aléatoirement ceux que tu touchais. Et ce qu'ils te font découvrir sur Alejandro n'a rien d'agréable. Tu retires ta main comme si la peau de l'homme avait été chauffé à blanc, ne pouvant retenir une grimace et continuer ta marche. Les mots te manquent, le souffle aussi. De peur, tu auscultes tes propres mains pour vérifier que tu n'as toi-même rien. Relevant les yeux vers ton compagnon de soirée, tu te rends compte du ridicule de la situation. Si seulement tu avais eu conscience de ta nature, tu pourrais au moins apprendre à la contrôler et ne pas prendre peur pour chaque manifestation de celle-ci. Est-il au courant ? Sait-il qu'un mal le ronge ? Tu ne saurais même pas comment aborder le sujet, tu n'as aucune idée de ce qu'il peut bien couver. La seule chose que tu pourrais lui conseiller est d'aller faire un tour à l'hosto le plus proche. Pourquoi faut-il que tu t'entendes bien avec quelqu'un pour lui découvrir un sombre dessein ? Tu serais lui, tu n'attendrais pas ton reste pour filer maintenant et laisser la fille complètement frappée là, avec ses gestes étranges et ses réactions déplacées. C'est décidé, dès demain tu te balades avec des gants. Ton expression n'a pas changé, un mélange de choc, de surprise et de crainte. Ta voix en fait son écho, incertaine et entrecoupée.
_Je ... m'excuse. Je n'aurais ... vraiment ... pas du.
Secouée par cette découverte, tu ne souhaites qu'une chose : déguerpir le plus loin possible pour ne pas avoir à annoncer au latino qui s'improvise chevalier d'un soir qu'il couve plus qu'un petit refroidissement bénin. C'est une des facettes que tu as découvert bien après t'être réjouie de pouvoir panser les blessures externes : pouvoir lire dans le corps des gens comme à travers une glace, la plupart du temps pour y découvrir des horreurs. Comme maintenant. Pile alors que tu commençais à vraiment baisser ta garde, ta nature te rattrape. Elle avait pas tout tort, ta mère, quand elle disait que ça allait t'attirer des ennuis. T'aurais mieux fait de les couper, ces mains. Tu reprends ton souffle, certainement sous le regard interrogateur d'Alejandro qui ne doit pas comprendre ce qu'il se passe dans ton crâne. Secouant tes mains, comme si tu souhaites en chasser une matière visqueuse qui s’agripperait de toutes ses forces à tes menottes, tu lances à la dérobée :
_C'est à moi de m'excuser, on devrait mieux en rester là.
Évidemment que tu préférerais finir le trajet avec lui, tu aimerais lui servir le café - ou autre chose - promis. Tu voudrais en savoir plus. Tu voudrais pouvoir lui expliquer. Tu voudrais que ce soit plus simple. En tournant les talons, le plantant là dans la rue, tu sais que tu le regretteras. Ta première chance d'aller de l'avant, qui s'était présentée sous la forme d'un mec qui ramenait un chat ronronnant comme jamais, venait d'être brisée par un simple toucher. Tu ne serais pas celle qui lui annoncerait la mauvaise nouvelle - quelle que soit la nature de cette dernière.
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Mer 15 Aoû - 11:51


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"Oh, Mama I can hear you a-cryin',
you're so scared and all alone
Hangman is comin' down from the gallows
and I don't have very long"
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Il y a les pas, qui lentement, foulent le sol sans se soucier de ce qu’il peut y avoir derrière.
Il y a le feu, qui rugit, dévore petit à petit la carcasse.
Il y a l’esprit, qui se plie, détruit le moindre intellect.
Et il y a le coeur, qui sous le contact, explose, se réveille.

Et brûle tout sur son passage.

Au contact sur mon derme, mes yeux passent sur toi, mes pieds s’arrêtent, c’est comme avoir été piqué par une abeille, rapide et douloureux.  Fugace et quasi invisible. J’ai senti le crépitement, la brûlure, légère mais pourtant bien là. Dans ma tête, ça réfléchit trop vite, ça pense trop bas. Okey, pas d'aura, mais y'a bien quelque chose, je le sens, je le vois, maintenant que tu m'as touché Carmen. Maintenant que tes doigts ont prit possession de ma peau sans savoir ce qu'ils faisaient. Et tu l'as senti toi aussi, tes épaules se sont contractées, ta tête s'est baissée. Qu'est ce que tu as vu, qu'est ce que tu as fais.

Pas de dieu non.
Mais autre chose…
Ou alors une de ces nouvelles divinités qu’on ne peut voir ?
Ou alors…

Ou alors…. Peut-être oui.

Arrêt des pas, tu t’excuses, tes mots sont troubles, ton regard aussi. Tu as vu quelque chose, tu as senti sous ma peau, la violence, la rage ou peut-être la maladie. Quelque chose en tout cas qui t’empêche de continuer de sourire, de me voir comme l’homme que je te présente. Qui t’oblige à voir le monstre qui dort et qui s'éveille sous l'échine. Ton inspiration est trop lente, trop douloureuse, c’est bizarre, comme si… Comme si tu n’avais pas contrôlé ce que tu venais de faire. Comme si tu ne savais pas, ce que ton contact en moi avait créé. Une petite piqure, qui gratte, qui réveille la curiosité, qui fait ouvrir les yeux au capitano et au Dieu qui se lèche la lippe à l'idée de regarder ce qu'il y a, à l'intérieur de tes entrailles.

Mains qui broient la peau, doigts qui crépitent, empreintes qui ne cessent de brûler.

On touche pas.
On regarde.
On questionne.

Ne touche pas Ah Puch.
A la niche.
Reste couché.

« Non.

Ce n’est ni un supplice, ni une question. Ça sonne presque comme un ordre, car je ne sais faire que ça, affirmer. Je ne veux pas qu'on se quitte comme ça, on ne se connait pas et ça fait du bien, des relations à peu près normales, qui tendent ni vers les cris, ni vers les orgasmes.

"Enfin... Vous pouvez partir bien sûr mais... Qu'est ce que vous avez senti ?

Pas de filtre chez toi Alejandero, tu ne sais pas mentir, tu sais juste déguiser la vérité. Mais l’inquiétude qui grandit en toi est bien plus forte que ta facilité à contenir ce que tu es. Carmen n’est pas une humaine comme une autre, qu’elle soit un novum ou un oracle, dans tous les cas elle a perçu en toi quelque chose qu'elle n'aurait pas du voir.

Qu'elle n'a pas le droit de savoir.

Alors tu sors les mains des poches Alejandro, tu les dardes sur tes cuisses et tu attends.
De savoir si sa peau va se parer de rouge ou son coeur, continuer sa cadence.

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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Mer 15 Aoû - 13:58

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août 2018, en soirée plus que bien avancée, tes pas si pressés sont sommés de s'arrêter. Le ton, guttural et plus qu'équivoque, d'Alejandro te vrille les tympans. Tu serres les poings, tu cherches une excuse pour lui fausser compagnie pour de bon. Il ne peut le voir, mais tes mâchoires sont si crispées que tu pourrais t'en péter une dent. Sa question te prend de court, elle te rend plus méfiante encore. Comment ça, qu'est-ce que t'as vu ? Tu ne comprends pas de quoi il parle, obligée de te retourner pour vérifier s'il est sérieux. Alejandro doit, à son expression crispée et sévère, être également confronté à un combat intérieur. Tu le lis dans ses yeux foncés, tu le ressens dans l'air. Ce n'est pas un besoin sourd de prendre tes jambes à ton cou, mais plutôt une mise en garde. Ne pas jouer avec le feu. Et quelque chose te dit que tu viens d'y envoyer un baril d'essence, sur ce brasier-là.

Comme une biche devant des feux de voitures ou un animal sauvage devant un trappeur. Une mouche devant un caméléon ou un chat devant un cerbère. C'est l'impression que tu as lorsque tu fais face, gardant bien quelques mètres de distance, à celui que tu pensais être un futur ami. Si naïve, tu ne changeras pas même si tu le veux. On peut pas vraiment te blâmer, il nous a berné aussi. Et si là tu as peur, estime-toi heureuse de ne pas le croiser sous son autre forme. Mais, ignorant les signaux, ignorant cet espèce de signal d'alerte qui tente de t'ouvrir les yeux, tu décides de jouer à l'idiote. C'est que technique que beaucoup connaissent, mais dont peu savent réellement s'en servir.
_Je ne vois pas de quoi vous parlez.
Ton air se veut confiant, ta posture également. Mais en réalité, tu ne mènes pas large. Ta nervosité grimpe, on pourrait presque la sentir tellement ton cœur bat fort. Tu n'avais rien vu, à proprement parlé. Tu avais juste ressenti un malaise comme nul autre. Pas de douleur, celle-ci viendrait en découlant de tout ça. Ce qui grandit en lui ce n'est pas un petit rhume mal soigné ou une otite perforante. C'est plus que ça, pire que ça. Tu t'en gratterais encore les mains nerveusement si tu n'étais pas si concentrée que ça sur les réactions d'Alejandro. La mort rampait en lui, arriverait-elle dans cinq jours, cinq mois ou cinq ans, aucune idée.

Tu avais déjà eut cette manifestation de ton don, en touchant ton ex-mari. Il n'avait rien remarqué, cela n'avait pas été douloureux pour toi, et encore moins t'avait-il demandé ce que tu avais bien pu apercevoir. Pourquoi tes mains te jouent ce genre de tour ? Pourquoi ici, pourquoi avec lui ? Au lieu de fuir, tu persistes. Pauvre folle. Mais, cela doit sans doute être le fait que pendant tant d'années tu as réprimé ce besoin de savoir, de comprendre. Tellement de questions restées au fond de toi, ne sachant jamais à qui les poser. Sauf que toute vérité n'est pas bonne à entendre. Ça prendra son sens plus tard, ça fera son petit bonhomme de chemin, puis après seulement, tu comprendras.
_Vous. ¿Quien eres tù?1
Ta voix vacille à certains endroits, entre impérieuse et hésitante. Tu tentes de donner du poids à tes mots, en t'adressant en espagnol comme il le fait avec toi. Tu n'as pas assez peur de lui pour renoncer. Tu ne te laisseras plus marcher sur les pieds, plus maintenant. Pourquoi ne réagissait-il pas comme tous les autres face à tes sursauts étranges et tes comportements versatiles ? D'habitude, les gens passent leur chemin. Ils vont pas jusqu'à demander ce que tu as remarqué. C'est comme s'il savait.

1Vous êtes qui ?
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Mer 15 Aoû - 17:45


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"Oh, Mama I can hear you a-cryin',
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Tu ne vois pas. Et tu mens. Peut-être qu'à moi, peut-être à toi aussi, mais ni Alejandro, ni le capitano, ni le dieu ne peut laisser passer ça. Les oracles sont trop importants pour nous, les divins, pour les laisser vadrouiller dans les rues d’Arcadia sans protection ou possession. Et vu le rÂche que tu m’as laissé dans la carcasse, la brûlure piquante dardée par tes doigts, je ne pense pas me tromper sur ta principale nature Carmen.

J’arrache la vie, tu la guéris.

Et j’espère pour toi et moi, que je ne me trompe pas et que mes 24ans de divin ne vont pas me tromper cette fois-là. J’ai assez travaillé au côté de Clemens pour savoir ce que les thaumaturges sont capables de faire, pour connaitre leur saveur et l’odeur qui laissent dans le coeur des êtres. Il a déjà emprisonné quelques maux en moi, a guéri des plaies par balles, des coups de couteaux et aussi des douleurs divines, qui lorsque la nuit tombe, se réveille et déchirent mes entrailles. Je me souviens, de la chaleur que ça laisse, de l’impression d’avoir été vrillé de l’intérieur, resserré, comme un boulon, qu’une clé de mécano vient remettre à sa place. Là où la mort devait être, c’est la vie qui restera.

Je reste silencieux, te regarde, Ah Puch lorgne sur tes muscles qui se tendent, imaginent les filaments rosâtres sous le derme, ressent ta tension, ton stress. Le Dieu est curieux, le Dieu est méticuleux, le Dieu a besoin de savoir, ce qui se dérobe sous la façade.

L’espagnol tinte dans mon crâne, ça chante dans mon coeur, réveille l'humain qui doucement, laissait son hôte prendre possession de ses mains. J'aime cette force qui sommeille en toi jolie Carmen, tu aurais pu partir, courir, t'enfuir. Mais non, tu restes. Et en espagnol, tu m'obliges à me plier à ta requête.

"Espérons que vous êtes ce que je pense sinon...

Alejandro, qui pour la Calavera, est capable de tout.
Même d’y laisser sa peau.

Les doigts de la main gauche qui viennent crépiter sur le derme du bras droit. C’est doux, c’est lent, et sous ton regard Carmen, le poignet s’ouvre, d’une ligne chirurgicale, tracée à la verticale.  Ça suinte, ça coule, les veines de l’avant bras sont toujours les plus simples à ouvrir, et les plus rapides à faire mourir.

« … Vous aurez la mort d’un Dieu sur les bras.

Et te regarder, les yeux comme des billes, le souffle comme un train. Le coeur qui crépite et le Dieu qui rugit, face à l’action de l’humain.

Qu’est ce que tu ne ferais pas, Alejandro, pour la Calavera.

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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Mer 15 Aoû - 19:54

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août 2018, en soirée plus que bien avancée, ta gorge se serre comme jamais elle ne s'était serrée. Tu étouffes. L'incompréhension et l'horreur se peignent sur ton visage lorsque tu le vois s'ouvrir l'avant-bras. Tu balbuties, hébétée. Pourquoi se faire ça ? Si ce n'est qu'il sache. Qu'il sache ce que tu peux faire. Oh mamá, pourquoi ne pas t'avoir écouté ? Que t'est-il passé par la tête pour débarquer sur ce continent, seule. Désespérément seule et perdue. Toi qui voulais des réponses il y a seulement quelques secondes, tu n'étais plus sûre de toi. Toute vérité n'est pas bonne à entendre, ou voir, dans ce cas-là. Que pense-t-il que tu es ? De quoi il veut parler avec ses dieux ? Tu lui as demandé qui il était et non pas ce qu'il croit être. Rien que ça, un dieu. Si la situation ne te privait pas de tous tes moyens, tu l'aurais probablement chambré  en lui répliquant que s'il était une divinité, tu serais Queen B. Mais le sang goutte, coule de l'estafilade qu'il s'est lui-même infligé, pour venir s'écraser sur le sol clair. Finissant par créer une flaque énorme. Jamais tu n'es parvenue à soigner pareille blessure, tu ne t'occupais que de gosses aux genoux égratinés ou d'animaux. Puis, jamais de quelqu'un qui se l'était faite exprès. Et où est donc sa lame, est-il chirurgien pour couper pareillement la chair ? Tes mains tremblent, ton souffle est irrégulier. Ton cœur te dit d'accourir, de lui porter secours. Mais ta raison te souffle de prendre le chemin inverse et fuir pour ta vie. Par réflexe, ton don se réveille et réchauffe tes paumes. Il est prêt, toi non. Quel espèce de malade est ce mec, à qui tu as confié ton chat quelques minutes ? Tes mains frétillentt, tu tentes de stopper les tremblements incontrôlés en les joignant. Comme si c'était le moment de prier, toi la catho non croyante.
C'est con d'avoir les paroles de Lady Gaga en tête, en ce moment. Ironie morbide.

She's got both hands in her pocket
And she won't look at you
Won't look you at


Il sait, il doit le savoir, ce que tu fais de tes dix doigts. Comment ? Toi qui pensais être un cas unique, une brebis égarée.

She got a halo around her finger

Tes paumes appellent à faire ce pourquoi elles sont faites : faire stopper l'hémorragie. Mais tu restes bêtement là, tes yeux en amandes écarquillés tellement tu n'as pas habitude de ce genre de spectacle. Comment cette simple rencontre pouvait tourner ainsi ?

Just stop, please, just let me go
Alejandro, just let me go


Le dilemme est grand. Et tu sais que tu t'en voudrais de le laisser là, tu ne pourrais plus passer devant une glace. Une gamine apeurée, voilà à quoi tu ressembles. T'as la trouille et tu comprends pas. Sursaut de présence, le cœur l'emporte sur la raison. Peu importe qu'il découvre ce que tu fais, puisque apparemment il est déjà au courant. La tâche sera difficile. Tu as soigné de l’eczéma, des cicatrices mal cousues ou temporairement de l’arthrose. Mais les poignets sont une zone difficile.

At this point I gotta choose
Nothing to lose


_Estúpido.
L'insulte est soufflée, ta gorge est si étroite que tu ne pourrais pas hurler même si tu le voulais. Tu t'élances vers l'imbécile suicidaire qui semble très bien connaître comment et où couper pour que l'hémoglobine sorte en un flux continu et fort. Il ne doit pas lui rester grand chose, d'ailleurs. Autoritaire, tu lui saisis le poignet droit pour le surélever et inspire à fond. La même impression de malaise te saisit, plus ténue cette fois. Ce n'est pas la maladie qui se cache qui t'intéresse, mais son poignet. Si cet imbécile te fait sombrer dans l'inconscience alors que tu tenteras de le soigner, tu espères pour lui qu'il aura la sympathie de te rattraper.
Expirer. Fermer les yeux et se concentrer. C'est pas plus compliqué que de s'occuper de Picho. Tu doutes un instant que cela ne marche. Mais seulement quelques secondes. Lorsque tu sens ton propre flux se diriger vers celui d'Alejandro, qu'ils convergent et se mêlent, tu sais que cela fonctionne. Tu ne le vois pas, n'oses pas ouvrir les yeux, de peur de rencontrer le regard du pauvre fou. C'est quand tu sens ton propre poignet te démanger que tu sais que tu franchis tes propres limites. Le corps humain est plus complexe que celui des animaux, sans compter la superficie de la plaie. Et là aussi, tu doutes pourtant tu continues. Pas besoin de regarder l'état de son bras pour savoir que ce n'est pas encore refermé. Quelques efforts de plus. Ta propre force est mise à mal, tu sens un grattement douloureux sur ton bras.

She got a halo around her finger
Around you


Et tout s'arrête. Tes jambes vacillent un instant, mais l'adrénaline n'a pas encore reflué et vient prendre le relais pour te maintenir debout. Comme si le contact du latino te brûlait, tu relâches son poignet redevenu intact alors que le tien porte encore les légères stigmates de sa propre blessure. Tu sais qu'elles disparaitront dans l'heure. Tes pupilles osent enfin aller à sa rencontre. Tout comme ta main droite qui vient s'abattre sur la joue d'Alejandro. Ton geste te surprend. Mais comme si tu ne te le répétais pas déjà assez, tu ne te laisseras plus marcher sur les pieds.
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Mer 15 Aoû - 21:45


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"Oh, Mama I can hear you a-cryin',
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Y’a ton regard, qui vrille du haut vers le bas. Tes yeux qui passent des miens au poignet ouvert pour revenir sur mon visage placide, froid. Habitué à ressentir la mort vriller sous le derme. Tes prunelles qui hésitent, qui se parent de terreur, de panique, d’incompréhension face à ma verbe. Un Dieu. Complexe ou réalité, visiblement, tu n’en as aucune idée. Sais tu ce que tu es au final ? Espérons le, car le sang qui coule sur l'asphalte, lui, il sait très bien ce qu'il fait.

Yeux qui vrillent lentement, tête qui tourne en accompagnement. Prunelles chargées de colère, le Dieu appelle, le Dieu grogne. Sauve moi bordel. Sauve le, sinon il va mordre.

L’insulte arrive comme une conclusion au silence, comme une acceptation de ce que tu dois faire. De ce que je t’ordonne de faire. Car au fond, Carmen, tu sais parfaitement de quoi je veux parler et t’obliger à me le montrer me prouve que tu es pleinement consciente du talent qui gravite sous tes dextres.

Y’a tes mains, qui s’agrippent à mon bras, qui osent enfin faire un geste alors que je sentais la vie m’abandonner, mes jambes perdre leur force et mon coeur tente de s’a…s’accrocher. Tes doigts s’a…s’agitent sur la plaie alors que ça… tourne…. Légèrement… Que …

Vide.
Petit chat qui se laisse grappiller par le ciel.
Vide.
Petit chat qui accepte le silence.

Et sentir que les fils se tissent entre eux, que le coeur… Le coeur rebondit, les synapses se… collent.
Que la vie reprend goût à mon derme.
Ça a la saveur d’un nouveau jour, ça crépite, ça influe comme un pansement divin accolé sur les plaies et dans la tête. La douleur n’est plus, le sang ne coule plus. La soirée ne fait que débuter Alejandro, et déjà tu as failli crever.

On évitera d’en parler aux autres.

Carmen, tu te recules, abandonnes ma peau qui brûle un peu plus qu’avant. Toujours pas à la température normale, mais ça signifie bien que tu as calmé le Dieu qui s’échauffait pour retenir son vassal. Et quand ma bouche débute son ascension dans un nouveau sourire, je me reçois ta main en pleine gueule. C’est violent, douloureux, et mes lèvres se muent en une grimace d’enfant qui a fait une bêtise.

"Aïe… !

Que je te réponds, étouffant un rire, l’air mi-amusé, mi-surpris par ta réaction. J’aurais pensé que tu te serais barrée en courant, aurais abandonné, pour ne pas vouloir comprendre. Car y’a qu’une oracle qui refuse la vérité qui ne saurait pas ce que je suis et ce que je représente. Un protecteur avant d’être un tueur.

Promis Carmen, je ne suis pas le méchant dans l’histoire.
Pas dans ce quartier en tout cas.

"C’était….

Et voir tes jambes trembler, ton visage se parer de nuances trop claires pour un ovale cuivré. Mes doigts aggripent ta taille et te retiens au moment où je t’imaginais flancher. Je te tiens Carmen. J’te lâche plus. Le fil que t'a tissé sous mon derme va nous relier jusque ce que l'un se casse la gueule.

Promis ma belle, je serais le premier à tomber à terre.
Tu s’ras vite libérer.
Mais avant, essayons de nous amuser.


"… Je ne vous veux pas de mal, prometido…"  je te souris, de ce smile qui en a fait tomber, des hommes, sous mon étreinte. " Mais je pense que le Kahuna va devoir attendre sa plus jolie serveuse."

Alejandro qui charme, sans le savoir.
Alejandro qui parle aux femmes avec son coeur.
Alejandro qui restera le petit chat, même si ses griffes sont plus acérées que les scalpels d’un chirurgien.

Alejandro qui reste Alejandro malgré la mort, le danger et les questions sans réponse.


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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Mer 15 Aoû - 23:10

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août 2018, en soirée plus que bien avancée, tu as sorti les griffes. C'est bizarre, toi qui d'habitude repousse la violence de toutes tes forces, elle te dégoûte. Tu n'as jamais eut besoin de te défendre, tu vivais ta petite vie sans te préoccuper du reste. Des sourires par-là, des remarques sympas par-ci. Jamais tu n'as levé la main sur quelqu'un, pas même lorsque tu as réalisé être cocue. Jamais, sauf ce soir. Tu dévisages ta paume, elle te brûle. Ça fait mal de frapper, pourquoi les gens y prennent alors tant de plaisir ? Il y a des choses qui te dépassent, toi la naïve Carmen. Et ton regard interloqué poursuit sa route jusqu'à la mine partagée d'Alejandro. Tu crois voir passer un éclair hilare au fin fond de ses pupilles. Tu es sur le point de lui demander ce qui l'amuse tant, que tu sens des picotements te saisir. Si tu ne papillonnais pas autant des paupières, tu l'inviterais à aller se faire voir ailleurs et ne plus jamais recroiser ton chemin sous peine de.. de quoi ? Tu tiens plus sur tes jambes, tu te laisses doucement glisser. Les points noirs devant tes yeux se font plus nombreux, sans pour autant t'engloutir comme tu le craignais. La tâche était dure, mais tu y survivras. La poigne chaude du latino autoproclamé dieu vient cuire tes entrailles. Son souffle ardent que tu ressens sur ta peau lorsqu'il te parle, d'un ton se voulant rassurant, vient détendre tes muscles crispés. Tu n'es pas à l'aise, loin de là. Ton corps vient reposer sur Alejandro, s'abandonnant à la fatigue. Il te faut quelques minutes, quatre ou cinq tout au plus, pour réussir à te séparer de lui. Ses paroles de miel ont coulé jusque dans tes oreilles, pour lentement s'insinuer en ton sein. Il est tellement attentionné que c'en est déroutant. Pourtant, tu ne peux te décider à lui faire confiance et, dès que tu en as la force, tu le repousses. Il peut promettre tout ce qu'il veut, tu n'as aucune raison de lui faire confiance. Il a lui-même confirmé cette sensation en s'ouvrant les veines.
_Estúpido, estúpido, estúpido.
que tu répètes encore, pour être sûre qu'il ait bien compris, le brun au sourire qui lui dévore le visage, en t'asseyant en tailleur sur le bitume. La rue est si peu fréquentée que personne n'a été témoin de la scène. Tes jambes et tes mains en tremblent encore, mais tu sais ne pas avoir la force de t'enfuir. Alors tu affrontes, en dissimulant tant bien que mal : ton trouble, ton semblant de colère et tes craintes. Ton crâne abrite un véritable chantier où le marteau-piqueur y occupe une belle place. Un effort pareil, tu en ressentiras les effets jusqu'à demain. L'adrénaline disparaît, laissant place aux émotions et au raisonnement. Toi qui n'a pas pour habitude ce stress, cette pression et la violence de ce qui vient de se dérouler, tu dois te forcer à garder tes larmes derrière la barrière que forment tes yeux. Choquée. Tu souhaites garder le peu de contenance qu'Alejandro t'a laissé en enfouissant ta tête entre tes mains. Le temps de reprendre ton souffle.
_¿Tú querías matarme?1
Ces mots sont un murmure lancé dans la nuit noire, entrecoupée des quelques lampadaires qui longent le trottoir. C'est vrai ça, tu aurais peut-être pu y rester. Toi, ou lui. Quoique ça aurait été son problème s'il y était passé. Tu aurais du le laisser un peu dans les choux avant de l'aider, ça lui aurait peut-être enlevé son sourire que tu trouves autant arrogant que terriblement.. craquant.
_Tu n'as pas répondu à ma question. Qu'est-ce que tu es ?
Ta voix est si dure que tu peines à la reconnaître. C'est la colère qui parle, prenant la place à la fatigue. Tu viens de lui éviter de finir dans un coma assuré, il te doit bien ça. Et puis, il est trop tard pour reculer. Tu en sais trop, ou pas assez.


1Tu voulais me tuer ?
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Jeu 16 Aoû - 9:41


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"Oh, Mama I can hear you a-cryin',
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Tu souffres, ça se voit. Je sais reconnaitre ces choses-là Carmen, du moins le Dieu en moi sait les discerner. Tes épaules ont beau s’abaisser, ton souffle ralentir, y’a ton coeur, qui lui, tambourine un peu plus contre mon poitrail. Plus fort, plus fort, badaboum rythmé par la peur qui s’insuffle à l’intérieur. Badaboum, badaboum, Alejandro qui vient de dévoiler une partie de son visage et qui continue malgré tout, de te tenir, contre lui. Qui refuse de te laisser partir. Badaboum, badaboum que tu fais Carmen, en te relevant, en faisant preuve de force et de courage. Ton palpitant qui abandonne le mien, la chaleur de ta peau qui disparait de la mienne. Et ton refus de rester plus de deux secondes supplémentaires au creux de mes mains, me brise un peu plus, comme une habitude ritournelle.

Malade Alejandro.
Sauvage Alejandro.
Dangereux Alejandro.

Tes doigts sont des armes, tes bras, des fers. Qui voudrait s’emprisonner à l’intèrieur ? Qui accepterait d'y rester plus de vingts secondes et de se laisser bercer par la mort elle-même ? On sait tous ce qui arrive, quand tu laisses tes mains trop longtemps sur les flancs de quelqu'un. On sait tous que le Dieu prend plaisir à découper alors que toi, tu cherches le plaisir dans les baisers.

Dans la tendresse.
Dans tout ce que tu n’as jamais pu connaitre.

Souris Alejandro.
Y'a que ça que tu sais faire.

Carmen, tu recules de quelques pas, vacille un peu et trouve refuge sur le trottoir. Toujours mieux qu’au creux de mes doigts. Mais ne rien montrer, accepter, comme toujours. Oui, ritournelle habituelle, chanson déjà trop connue.
Mai main grappille ma nuque et y chatouille les cicatrices récentes. Ça chauffe, ça chatouille. Ça ma rappelle que même lui, il a reculé sous le contact. Tête qui se secoue un peu, raturer les pensées sombres, viciées d’une maladie qui lentement s’écoule même dans mon esprit.

Les insultes pleuvent, je suis encore plus stupide qu'il y a quelques instants apparement. Je ne peux pas m’empêcher de rire, pas pour me moquer mais simplement que ton air agacé et ta colère sont légitimes. Et que peu ose m’insulter de la sorte normalement. Mais tu ne me connais pas, et ça fait du bien. Ça fait tellement du bien de ne pas être encore attaché à un nom et à des cris que je saute à pied joints dedans et vient me caler contre toi. Les jambes trop grandes, qui se replient, la tête qui tourne pour te regarder. La question s’éclate contre mon visage et fait naitre un énième sourire.

Arrête Alejandro, de vibrer comme ça, d’illuminer tout sur ton passage.
T’es la Mort, pas un Soleil.
Mais ça crame le soleil, ça crame quand on s’en approche de trop près.

« …Vous ne crèverais jamais à mes côtés….

C’est murmuré et pourtant c’est une promesse. Tourner la tête, regarder la rue et… Ecouter ta nouvelle requête. Lippe mordue. Peu de gens connaissent le dieu que tu habites Alejandro. On se doute un peu, vu ta relation avec Joaquin mais tu préfères les rumeurs aux vérités.

« Quelqu’un qui peut vous aider ?

Que je te propose comme unique réponse, en te regardant, en vrillant mes prunelles dans les tiennes sans sourire cette fois-ci. Je suis sérieux et sincère Carmen.

« Le trottoir n’est pas le meilleur endroit pour vous expliquer tout ça mais… Dites vous simplement que…

Regard qui virevolte sur la gauche, sur la droite, pour finir au centre.

« Que pour certains, je suis la fin… Et pour vous, le commencement.

Regard qui virevolte vers le sol, et sur toi, pour finir au creux du tien.

« Vous n’avez rien à craindre… Avec moi, vous n'aurez jamais plus rien à craindre.

Et la main qui gravite sur ton genoux. Car y'a que comme ça, que je sais faire, moi. Par les gestes, par les baisers, les étreintes, et les sourires. Y'a que comme ça, que je sais montrer que je suis sincère. Et que je suis là.


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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Jeu 16 Aoû - 12:09

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août 2018, en soirée plus que bien avancée, tu es décidément perdue. Petite chose fragile qui risque de s'effeuiller au moindre effort. Le sol est frais, contraste agréable avec la présence flambante d'Alejandro. Sa main sur ton genou, tes flancs contre les siens, tu y trouves un certain réconfort et ton souffle reprend un va-et-vient normal. Ses phrases t'absorbent, telles des promesses trop belles, trop propres pour être tenues. Tu te souviens de tes jeunes années, du temps où tu avais constamment ta mère sur le dos. Ton père parfois. Ils te manquent, ton cœur se serre et ta gorge s'assèche. Que t'a-t-il prit d'accepter une soirée en compagnie d'un latino aux cheveux légèrement gominés dont tu ne sais rien. Et il continue de déjouer tes questions, de les éviter. De te répondre sans avoir à se mouiller. Tous pareils ces hommes. Absolument tous le même regard qui tente de vous convaincre, qui tente de vous calmer avec des mensonges dont ils ne croient eux-mêmes pas un mot. Tu le connais ce fameux regard, tu le sentais glisser sur toi lorsque tu portais encore la bague au doigt.
Mais non, tout va bien. Rien ne pourrait nous séparer. Oui, rien. Si ce n'est une jeune pute pathétique au cul plus ferme que la roche. Lorsque le rideau était tombé, tu n'avais été que mi-surprise. Puis tu étais partie. Tu avais accordé à ses mensonges trop d'espoir pour essayer de les affronter. C'était trop dur, trop injuste. Mais les mots d'Alejandro ne trouvent pas tout de suite ta méfiance et s'insinuent perfidement dans ton crâne.

_Comment te croire. ? Tu viens de t'ouvrir les veines sans lâcher un cri, sans hésitation, devant moi. Tout ça pour quoi ? Tu savais que j'allais pouvoir t'aider ou tu voulais avoir un suicide assisté ?
Il n'a pas répondu à tes questions, pourquoi lui en reposer dans ce cas? C'est vrai, c'est con mais tu ne vas pas le laisser s'en tirer si facilement. Tu ne le connais pas, il ne te connaît pas. Mais puisque tu lui as sauvé la vie en égratignant un bout de la tienne, il serait moment de jouer carte sur table. Tu le coupes, en levant le doigt tout en délaissant le creux de tes mains pour le regarder.
_Peu importe. Tu vas me trouver un endroit où 'm'expliquer tout ça', comme tu le dis si bien. Et après, je verrai si je peux te faire confiance ou si je me barre de cette ville de dingues.
Le tutoiement s'impose, fini de donner dans la politesse. Il a exigé, un temps. C'est ton tour. Tu as besoin de comprendre. Que sait-il à ton sujet exactement. C'est sur un trottoir d'un quartier mal famé, accompagné d'un type dont tu as tout à découvrir, que tu vois renaître en toi la flamme. C'est sûr, elle n'a rien d'un brasier mais plus d'une petite bougie de kermesse. Mais tu la prends en guise d'espoir et de renouveau.
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Jeu 16 Aoû - 15:59


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Suicide assisté. Les mots piquent là où ça fait mal. Je n’y ai pas pensé, je n’ai pas… Non. J’aurais pu couper autre part, déchirer mon épaule, mon ventre, mon visage. J’aurais pu tenter la carotide, ça saigne avec le même flux, la même puissance. J’aurais pu, oui, choisir un autre endroit. Mais ce sont les veines du poignet que j’ai décider d’entailler. Pas a l’horizontal, comme la culture populaire nous l’apprend, mais bien à la verticale. Ligne droite, parfaitement incisée, déchirant les vaisseaux sanguins de telle sortes qu'aucune suture ne peut les réparer. A la verticale. Le poignet.

La maladie a déjà gagné.
Inconsciemment tu y penses déjà.
On t’avait prévenu que les pensées suicidaires viendraient s’immiscer en toi, lentement, insidieusement.


Elles sont déjà là.


Je ne te regarde plus, tente de contenir Ah Puch qui grappille un peu plus d’espace au fur et à mesure. Il a faim lui aussi, il quémande de l’énergie, gratte la carcasse, dévore calories sur calories. Arrête Jan, de manger, de grogner quand on te retire ton sandwich, te lorgner sur les assiettes des autres. Arrête, ça fait peur, à force, de te voir engloutir une telle quantité de nourriture et de voir ton corps perdre en graisse et en muscle. Mais je ne peux pas, diminuer la faim. Homme, Dieu, malade, les trois en ont besoin pour survivre. Si j'arrête, j'vais crever plus vite...

J'ai faim bordel.

« Okey.

Ça claque dans le silence, y’a plus de sourire, plus de roulage de mécanique, plus rien. Ah Puch, le Dieu de la Mort est de sorti, il est froid, méticuleux, curieux et tellement pressé de découvrir ce qui se cache sous ta chair Carmen. Ah Puch lorgne sur ta peau, y imagine des merveilles, des filaments rosées, tissés par la magie, retenus entier par le divin. Petit thaumaturge, tu vas lui appartenir, il a besoin de toi, pour sauver son vassal.

Je me lève d’un bon et te tend ma main pour que tu la prennes. Ne refuse pas Carmen, tu ne peux pas mieux tomber ce soir. Tu as la Mort à tes pieds, le Désastre qui te tends les doigts. Attrape les, accepte les, car si tu t’y refuses, c’est à tes trousses, que tu auras le Dieu de la Fin. Ou de la Faim, ça dépendra de l’heure de la course poursuite.

« Par contre, ill va falloir me faire confiance avant Carmen…

Car vu comment tu trembles et vacilles, vu la nuance de tes joues et la noirceur de tes prunelles, tu n’es pas en état de tenir la cadence. Je ne te demande même pas l’autorisation, quand ta main glisse dans la mienne, je me penche et cale l’autre sous tes genoux pour te soulever et te serrer tout contre mon coeur. Qui palpite beaucoup trop fort.

J’ai faim.
Bordel que j’ai faim.


« Ne criez pas, personne ne vous croira si vous dites que j’tente de vous agresser…

Car c'est pas mon style. Je coupe, je tue, mais les femmes, j'les laisse tranquille.

-

Une dizaine de minutes plus tard, remerciant ma cadece rapide et la faim qui grogne dans mon estomac, j’ouvre la porte de salle de boxe et m’engouffre à l’intérieur tout en te lâchant sur le sol bétonné. Il fait noir et il faut quelques secondes avant que les lumières automatiques s’allument et illuminent le ring et les sacs de frappes.

« Asseyez vous là-bas, je reviens dans quelques minutes…

Et disparaitre, les pieds qui m’amènent dans le premier bureau, ouvrir le frigo et sortir tout ce que je peux y trouver. Deux sandwich à la dinde de mamà Varina, la fin des enchiladas de ce midi et… Oh Pedro a laissé le guacamole. Mes victuailles dans les, bras, j'attrape deux assiettes et reviens dans la salle principale en posant tous sur la table.

"Vous m'excuserez, je parlerais surement la bouche pleine...

Et ne pas finir ma phrase en croquant avidement dans le première sandwich.

es tan bueno...

« … Que pensez-vous être… Votre don. Qu’est ce que vous savez dessus ?... Vous en voulez ?

Je te tend l'autre sandwich mais je préférais que tu refuses à vrai dire. Croc. Miam. Ah Puch ronronne sous les premières bouchées, Jan se sent revivre, la tempête a cessé.

Croc. Bientôt terminé.
Allez Carmen, explique moi, parle moi.
N'espère pas attendre la fin du repas, il ne fait que commencer.


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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Jeu 16 Aoû - 22:42

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août 2018, en soirée plus que bien avancée, tu t'efforces de ne pas perdre pied. L'étreinte chaude et, malgré tout ce que tu veux bien mettre comme barrière entre lui et toi, rassurante a disparue. Elle est loin, la sensation désagréable de ton premier toucher. C'est doux maintenant, comme du coton. Mais c'est naïf - encore une fois - de ta part, de te laisser aller ainsi. Même si tu sais que s'il ne t'avait pas portée comme si tu ne pesais rien, tu n'aurais pu suivre sa marche rapide. Dans ses bras, ton corps flottait, ton esprit aussi. Ailleurs, loin et serein. Rythmé par les battements de son cœur, tonnant comme le tonnerre, tu avais hésité à fermer les yeux pour te laisser aller. Seule la gêne de t'endormir devant lui, bouche ouverte et respiration sifflante, t'avait retenue. Il t'avait emmenée sans que tu n'opposes le moindre geste, docile. S'il fallait l'être pour obtenir des réponses, tu y étais prête. Il t'a porté jusqu'à s'engouffrer dans un bâtiment sombre, tu t'es crispée lorsque vous en passiez la porte. Les endroits contigus dont tu ne sais rien ont tendance à te rendre nerveuse. En fait, ça rendrait probablement nerveux tout être vivant avec un minimum d'instinct de survie. La pièce était plongée dans le noir, alors que tu rencontrais à nouveau le sol. Son manque de galanterie le tuerait un jour, s'il tombait sur quelqu'un de plus susceptible que toi. Tu es tentée de lâcher un soupir, lui demander si vous pouviez pas recommencer, s'il ne veut pas rouvrir l'étau agréable qu'il a entre les bras.

Tu fais ce qu'il dit, silencieuse. Tu ne sais pas quoi ajouter, c'est à lui de s'expliquer à présent. Tu profites de son absence pour détailler les lieux. Nul doute que ça doit être en boxant qu'il entretient la ligne ferme et fine de ses bras, la robustesse de son tor.. Merde. Ça ne veut pas déjà commencer, c'est une blague. La salle est sommairement décorée, comme une salle pareille devrait l'être, tu oses imaginer. Puisque tu n'as jamais mis les pieds dans pareil endroit. Tu patientes. En tripotant l'ourlet de ta robe de service, tu remontes jusqu'à la poche, qui te permet d'habitude d'y ranger ton petit carnet où tu y notes les commandes du Kahuna, mais qui est occupée par ton portable. Remerde. Tu le sors et compose rapidement le numéro du fast-food. Ton gérant décroche après la première sonnerie, tu essaies de lui expliquer tant bien que mal ton souci. Il y croit - évidemment tu ne lui as pas raconté que tu avais empêché un pauvre type de s'ôter la vie en lui refermant la peau et les vaisseaux -, te précise que ce n'est pas grave, qu'ils sont assez ce soir et te dit de soigner ce début d'otite au plus vite. A demain, qu'il te fait encore. Ils sont adorables dans ce restaurant. Tu raccroches pile quand Alejandro réapparaît, s'avançant les bras chargés de victuailles. Un sourire fugace, c'est vrai que ton estomac crie famine. Ces efforts t'ont achevés.

Tu poses tes fesses sur la chaise face au latino, rester debout est encore difficile. C'est décidément une étrange soirée. Toi qui, à trente-quatre ans, n'as jamais clairement révélé ton don, qui n'a jamais mis les pieds dans une salle de boxe, tu te retrouves à faire ça dans le même soir. Attablés comme de vieilles connaissances, Alejandro aborde enfin le sujet. Tu pensais être venue pour rien. Tu acceptes volontiers le sandwich bien garni qu'il te tend, croyant même voir un éclair de déception dans ses yeux.  
_Je n'en sais rien. On m'a toujours dit de le cacher, de ne pas en parler. Je.. Je crois que ma mère me foutait la trouille et je n'ai jamais voulu aller plus loin sur le sujet.
C'était comme ça à la maison : fallait pas venir sur ce sujet là, sans quoi tu pouvais rester dans ta chambre.
_Alejandro, tu as l'air d'en savoir plus que moi, sur moi-même. Et comment tu as fait ce que tu as fait ? J'ai bien regardé, vraiment partout, tu n'avais pas de lame. Je veux savoir, maintenant.
Tu exiges, alors même que tu te trouves dans l'antre du loup. Mais la peur s'en est allée depuis qu'il t'a soulevée comme personne ne t'avait jamais portée. Te rappelant une gamine dans les bras de son papa. Tu prenais la confiance, peut-être un peu trop vite. Mais tu insistes, invitant Alejandro à définitivement se mettre à table - lol, il y est déjà. Ta curiosité n'a jamais été autant mis à mal.
_Je m'en fous que tu parles la bouche pleine, je veux que tu m'expliques maintenant. Je t'ai fait confiance..
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Jeu 16 Aoû - 23:57


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Sandwich attrapé, pain picoré, dinde  grappillé. Mes prunelles se chargent de déception face à ta réponse, ce qu'il y a sur la table ne suffira pas à calmer Ah Puch, un second round sera obligatoire. Voir un troisième si la discussion tourne aux révélations. Bout de miche dans la bouche, je mâche, croque, dévore à mesure que ta réponse m’apprend quelque chose. Caché, le don, cachée, Carmen, ne rien montrer, ne rien dire. Soit sa mamà savait que nous existions et que les oracles, étaient comme nos bonbons, soit... Soit Carmen était perçue comme un monstre, une ignominie à cacher, à ne pas montrer. Car les monstres, on les chasse avant de les enfermer.

Coup de dents, sandwich déjà terminé.
Prend ton temps, Jan, prend ton tem-. NON !

Guacamole attrapé, une fourchette et à la bouche, l’avocat écrasé.
Calories qui se répandant, énergie qui se développe, ventre qui grogne, grogne, grogne. Maladie dévastatrice, hybris merdique, dieu qui s’égosille.

Question. Putà, j’ai la bouche pleine d’avocat, je fais comment…. Avale Jan. Même si elle vient te dire qu’elle s’en foutait, que tu lui postillonnes à la tronche, tu respectes assez les chicà pour éviter de repeindre son joli visage de guacamole.

« Okey.

Comme le okey de tout à l’heure, mais avec un peu plus de sympathie et un vrai sourire cette fois-ci. Je pose les objets du délit sur la table, doigts longs, fins, veines apparentes, sculptées sous les innombrables cicatrices visibles seulement quand on regarde en détails.

« ….Vous êtes ce qu’on appelle une thaumaturge, vous guérissez les gens.

Soyons simples, soyons concis. Allons droit au but, avant que tu te barres en courant sous la panique, le stress et surtout, la folie. Mais ne t’inquiètes pas Carmen, du moment où je te dirais ce que je suis, tu appartiendras à ce monde, à mon univers. Et j’te laisserais pas partir comme ça, prendre tes jambes à ton cou et disparaitre dans la nuit. Ce qui est moi, est à moi. Comme les sandwichs.

« … Je suis ce qu’on appelle une récu….Une réincarnation….d’un Dieu.

Tu ne sauras pas lequel, c’est un secret ça, y’a que ceux qui osent s’approcher un peu trop près qui comprennent que sous le derme marbré, y’a la Mort qui vibre, la Mort qui murmure et la Mort qui s'empiffre. Mes épaules se détendent, je prend place là où j’ai toujours été à l’aise, dans une conversation où le pragmatisme dépasse la folie des mots, où le scepticisme est accepté mais ne peut durer plus d’un instant.

« Ne tentez même pas de vous enfuir, laissez moi terminer avant mais… deux secondes.

Deux secondes pour prendre une fourchette et dévorer une énorme bouchée d’enchiladas froide mais délicieuses. Les paupières closes, le ventre qui bondit, rugit. Le Dieu qui lentement se calme, ronronne dans la carcasse et se blottit au creux de l’estomac.

Avale.
Parle.
N'la laisse pas se barrer Jan.
T'en as pas assez dit et t'en as trop dit à la fois.


« … Le monde quand lequel vous pensez vivre est… Un vrai bordel. Alors vaut mieux que je vous montre pour que vous me croyez….

J’attrape ta main qui tenait le sandwich et la pose sur la table, la paume contre ma propre main, qui s’ancre parfaitement, que je retiens légèrement. Toute petite main Carmen, douce et fébrile sous ma poigne brûlante. Mes prunelles glissent sur la peau, le Dieu se réveille, pas sous la faim mais sous la curiosité, de voir ce qui se cache sous les veines marbrées. Mes doits libres s’approchent de l’enveloppe charnelle et caressent lentement les veines, y abandonnent des effleurements pleins de tendresse.

« Ça va un peu piquer mais… No se preocupe Carmen…

Et te murmurer cela en plantant mes yeux félin dans les tiens, petit coup de menton vers le bas pour t'obliger à regarder le ballet de mes doigts contre le dos de ta main.

L’empreinte digitale qui devient de verre.
L’ongle qui se pare d’épine.
Le dextre qui devient scalpel.

Regarde, la ligne qui apparait sur ton derme, qui découpe à la verticale ta peau si parfaite. Regarde Carmen, le sang légèrement suinter, petites gouttelettes vermillon qui glissent de la minuscule plaie.
Regarde la parfaite incision, regarde la conclusion nette du tracé sur ta peau… As tu déjà vu une telle beauté ?

« Je n’ai pas besoin de lame Carmen… J’en ai dix à disposition…

Et tenter un sourire vers toi, alors que j’imagine très bien qu’à l’intèrieur ça panique, ça crépite. Et ça hurle, devant la scène que je viens de te montrer.

Mais que veux-tu Carmen, y’a que la réalité qui blesse.
Sans jeu de mot, si je puis me permettre.


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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Ven 17 Aoû - 9:35

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août 2018, au milieu de la nuit, tu mâchouilles gentiment un sandwich qui doit être à la dinde. Tu prends ton temps, contrairement à Alejandro qui se jette sur le sien, puis sur du guacamole, puis sur des enchiladas. Tu n'es pas tant dépaysée du Kahuna, finalement.
_Eh, ils t'ont rien fait hein. Pas besoin de les malmener comme ça..
Son appétit te couperait presque le tien. La façon avec laquelle il s'enfile les aliments, les uns après les autres, la manière dont il les entasse sans pourtant montrer le moindre signe de sustentation te refile la nausée. Au moins, ça a le don de calmer un peu tes ardeurs - ardeurs dont tu n'avais plus soupçonné l'existence depuis quelques mois - à son égard. Tout ce spectacle t’amènerait presque à ne pas prêter attention aux explications d'Alejandro. Il continue avec son délire de dieu et maintenant de thauma- quelque chose. Qu'est-ce qu'il ne tourne pas rond, chez lui ? Les idées virevoltent, les questions fusent dans ta tête. Mais tu le laisses continuer. Tu veux juste en entendre encore un peu plus, histoire de savoir jusqu'où il s'enfonce dans son délire. Perdón Alejandro, mais je ne soigne pas les problèmes qui semblent être légion dans ton crâne, que tu voudrais lui dire. En même temps, tu as un peu cherché. Quelle idée de suivre quelqu'un que tu connais à peine, mais qui en sait assez sur tes capacités pour se mutiler en pleine rue. Et comme si ça ne suffisait pas, il tient un discours plus que bancal. Et toi, tu cours, tu fonces dans le piège. Tu ne sais pas ce qui te donnes le plus envie de rire : ta bêtise ou ses divagations. Tu as cessé de manger, tu aurais trop peur de t'étouffer de rire si Alejandro revient sur le sujet du divin. Tu te contentes de l'observer, est-ce qu'il croit vraiment à son discours entrecoupé de mets mexicains ?

Ne même pas essayer de s'enfuir. D'accord, gros malin. On voit que toi, t'as jamais refermé de plaies. T'as jamais mis ton énergie au profit de la santé d'autrui. Sûrement que c'est plus facile de causer le problème que d'essayer d'en être la solution. Même si tu voulais t'enfuir, tu n'en aurais pas la force. Puis, c'est pas comme si tu allais dénoncer le latino aux propos douteux au premier hôpital psychiatrique du coin. Tu n'étais en rien une menace.

Ta main dans sa poigne, qui te saisit, autoritaire. Si tu n'étais pas si surprise, sûrement que tu rougirais. Ne pas s'inquiéter ? Mais de quoi ? C'est dans son regard sombre que tu plonges franchement, ne sachant trop que faire si ce n'est lui donner un avertissement silencieux. Quelque chose a changé, tu le sens au toucher. Ce que tu avais senti en début de soirée n'était rien, comparé à ce qu'il se déroule sous la peau de l'homme. Tu ressens un mal (maladie) si grand en lui, un tumulte de symptômes et une dégradation qui te fait peur et te donne envie de hurler à plein poumons. Ce contact chaud se fait différent du premier, il est plus intrusif. Incisif. Et douloureux. Tu grimaces, essayant de te défaire de la poigne de fer. Il te prévient - trop sympa - que ça va piquer. Comme si rien qu'en le touchant, tu ne souffrais pas déjà assez. Que veut-il faire de plus ? L'entaille est petite, rien qu'une minuscule estafilade. Mais elle te permet d'ériger un mur entre Alejandro et tes mains, le fait de lire en lui comme dans un livre ouvert te faisant plus de mal que cette coupure qui commence à perler d'un rouge carmin. La stupéfaction succède à la douleur, puis vient l'incompréhension. Tu te demandes où est sa lame, une fois de plus. Tu refuses de croire à son explication toute trouvée. Et pourtant, tu l'as vu sous tes yeux : ce changement étrange et horrifiant. Voire dégueulasse. Tu pourrais stopper le petit saignement qui orne ta main d'une simple pression. Mais ce n'est pas ce qui t'intéresse pour le moment. Tu jettes un regard paniqué, qui se veut discret, à la porte de sortie qui se trouve derrière Alejandro. A trois mètres. Si tu gères bien la chose, tu devrais pouvoir le faire. Tu commences, d'une voix vacillante et peu assurée, tout en posant doucement ton sandwich. D'un débit trop rapide pour être anodin.
_Je.. Ça m'a l'air vraiment très logique, c'est vrai. Intéressant aussi. J'irai me renseigner, promis. Mais voilà, on m'attend au Kahuna et..
Absolument pas habituée à réaliser ce genre de truc, tu marques un temps d'arrêt avant de brusquement te lever. La chaise va s'écraser par terre et tu t'élances, sans demander ton reste, en prenant soin de contourner là où Alejandro est assis. On repassera pour l'effet de surprise. La gorge est serrée, tu ne peux même pas tenter de lâcher un cri de frayeur. Tu es la souris, tu le sais, ça se sent. Il est le chat, et tu serais prête à mettre ta main au feu qu'il en est bien conscient. Mais, trop soulagée , tu fonces sur la porte qui donne dehors avec espoir. Comme dans les séries, tu balances ton épaule droite dessus pour l'ouvrir d'un coup sec. Sauf que, dans les séries, on vous précise pas que ça fait foutrement mal. Qu'importe. L'adrénaline est plus forte, elle guide tes pas sur l'asphalte alors que ton souffle est court. Et toi, t'es perdue, dehors, dans un coin de la ville où tu n'as jamais mis les pieds. Tu n'oses pas regarder en arrière de peur de distinguer une silhouette. Non, la meilleure chance et de continuer. De le semer.

La peur est un moteur puissant, mais la colère l'est plus. Malheureusement, mise à part être énervée contre toi, tu ne peux en vouloir au latino. C'est toi qui l'a suivi, tu t'es laissée amadouer par son sourire et ses yeux accrocheurs. Dommage qu'il ait pour fantasme de reproduire Freddy, les griffes de la nuit. Premier flic que tu vois, tu t'arrêtes et s'il faut tu tireras toi-même sur le taré avec qui tu partageais ton repas. Non parce qu'on va pas se mentir, dans les films ça se passe toujours comme ça. La femme apeurée arrive à débusquer un agent de police, elle lui hurle qu'il y un malade dans les parages. Le flic lui demande de se calmer, elle ne veut rien entendre. Il insiste et là, paf. Le flic finit avec une lame dans le thorax, plantée par le dingue dont elle essayait de se sauver. Ça se passe toujours comme ça.

Tes pieds ralentissent, tes foulées se font moins grandes. Tu t’essouffles. Parce que non, l'adrénaline ça fait pas tout, faudrait encore avoir un peu d'endurance. Tu regardes autour de toi, pour le moment personne. Seules les poubelles et les quelques vêtements aux fenêtres habitent la ruelle dans laquelle tu t'es enfilée. Priant pour avoir encore de la batterie, tu dégaines ton portable qui était resté bien sagement dans ta poche. Tu appuies frénétiquement sur les touches, DIAL A NUMBER : 911.
L'appel commence, plus que quelques secondes et tu es sauve. Tu te dis que c'est presque trop facile.  
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Ven 17 Aoû - 10:41


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Et tu ne cries pas. Et tu ne hurles pas. Et tu ne trembles même pas. Et c’est à cet instant précis que je comprend que la porte derrière moi, tu allais la prendre, tu allais l’exploser et tu allais te barrer. J’ai 25ans d’expérience derrière moi Carmen, je sais reconnaitre les symptômes du refus, le stress latent sous un derme touché. Je connais la peur, je l'insinue à l'intérieur des gens avec ce don qui foudroie les esprits autant que ma propre tête. Un regard et les gens se pissent dessus. Un regard et les gens se barrent en courant. Mais j'l'utilise pas sur toi à cet instant précis, et pourtant... Tu te barres quand même.

La chaise s’écroule, ton corps fulmine et j’entends la porte claquée brutalement sous la mini tornade que tu viens de devenir.

Coup de fourchette dans l’enchiladas, profité de quelques secondes de silence pour prendre une dernière part. Je me lèche les babines, je souris, habitué. La tête et le coeur un peu plus fissuré, mais habitué. Le petit chat qui brise les âmes avec des mots, qui brise des corps avec les lames. Y’a que lui, pour pas avoir peur. Car lui, il ne ressent pas la douleur.

Se lever de la chaise, épaules roulant sous le derme. Muscles qui se bandent, doigts qui craquent, ça faisait longtemps, que j n’avais pas traquer une gazelle.

Club abandonné, regard à droite à gauche, te voir courir en ligne droite, continuer, continuer. Essaye de t’enfuir Carmen, ici, personne acceptera tes cris, ils sont habituels. Et encore une fois, personne pensera que je te veux du mal en tant qu’homme, C’est pas ton cul qui m’intéresse, j’serais même pas quoi en foutre et rien que l’idée m’exècre. Ta carotide ou ton coeur, c 'est ça que je recherche. Petite foulée, pour te rattraper, le souffle même pas saccadé, habitué à courir tellement plus vite, à rattraper tellement plus fort.

« VOUS NE VOUS ÊTES JAMAIS DEMANDÉ SI VOUS ÉTIEZ FOLLE ?! OU SI Y’EN AVAIT D’AUTRES COMME VOUS ?!

Que je te hurle à mesure que je me rapproche. T’as le téléphone à l’oreille, tu appelles à l’aide. Carmen, personne viendra ici, à cette heure de la nuit. Delray Hollow appartient à la Calavera, les pompiers sont payés pour venir seulement quand la Calavera appelle. Et les flics… Oh les flics, Costilla s’en occupe très bien.

« VOUS N’ÊTES PAS TOUTE SEULE CARMEN…

Continuer de m’approcher, de gueuler, de… Finir à côté de toi. Sans t’arracher le téléphone. Car j’te laisse le choix. Parle au combiné, abandonne les quelques informations que je t’offre ce soir, allez parle… Un mot et t’es plus de ce monde Carmen. J’ui pas un monstre malgré ce que certains pensent. J’ui pas une bête.

J’ui un Dieu.
Le Dieu laisse toujours le choix, entre s’agenouiller et crever.

« No estás solo Carmen… Laissez moi vous expliquer.

Je ne crie plus, je murmure. Pas de croque mitaine pour toi, juste le visage juvénile d’Alejandro Flores qui sait parler aux esprits avant de les faire tomber dans le trépas. Là est ta plus grande arme Jan, pas tes mains, pas ton talent de boxeur… Ton sourire.

La tendresse qu’on y lit.
L’amour qu’on y perçoit.
Le véritable besoin de posséder quelqu’un

« Laisse moi…t'expliquer…



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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Ven 17 Aoû - 23:35

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Ton coeur bat à tout rompre, tes doigts peinent à rester sur le combiné. L'opératrice qui est au bout du fil te demande ce qu'il se passe, où tu es. Mais la seule réponse que tu as à la bouche est ta respiration qui se fait sifflante. Il approche, sortant de l'ombre avec laquelle il avait pourtant fusionné deux minutes avant. Il savait qu'il t'aurait, à aucun moment il n'en doutait. Et ça te rend malade, ça assèche ta gorge. Son regard n'est plus habité de la même lueur qu'avant, cela ne veut pas dire que tu ne le crains plus. Son espagnol devrait t'apaiser mais il t'hérisse les poils. Tu n'avais pas fait la difficile jusque-là, mais les informations étaient trop grosses à avaler. C'était comme se rendre compte qu'on ne voyait qu'en noir et blanc. Et qu'en y regardant vraiment, avec un coup de main, on pouvait y distinguer des couleurs. Pourquoi maintenant, pourquoi seulement maintenant ? Ton épaule brûle, ton sang vient s'abattre sur tes tempes comme une mer déchaînée le ferait sur des rochers. Tu comprends pourquoi, dans les films d'horreurs du vendredi matin tôt, les personnages s'arrêtent en voyant le méchant. Ils sont terrorisés, comme tu l'es en ce moment. Sa démarche, qui te rappelle celle des grands félins, le fait glisser jusqu'à ce que vous ne soyez plus que séparés par un souffle. S'il ne te foutait pas autant la trouille, sûrement que tu apprécierais flancher dans ses bras. Mais il n'a plus le rôle du preux chevalier, mais du taré qui s'attaque aux âmes éplorées. Déjà bien sollicitée, l'adrénaline peine à alimenter tes idées. Tu revois tes options rapidement. Courir ne sert à rien, appeler au secours pour qu'il te tranche la gorge avant que les autorités n'arrivent, aucun de ces deux choix n'est viable. Il te reste à jouer le jeu. Te laisser prendre comme une mouche dans son aura accueillante. Plus tôt dans la soirée, tu l'avais fait bien volontiers. Tu n'en étais plus certaine à présent. Biche prise devant un tigre, tu ne pourrais même pas espérer répliquer. Il est plus fort, il est plus rapide, l'évidence de ta faiblesse te foutrait presque les larmes aux yeux. T'as jamais rien pu faire contre personne. T'es d'une inutilité navrante, ma pauvre fille. Mâchoires contractées, tu tentes une énième fois refréner ton rythme cardiaque. Le trouillomètre à mille, il t'est impossible de stopper ton cerveau affolé. Le souffle d'Alejandro et le tien s'entrechoquent, tu trouverais presque ça poétique si tu ne le pensais pas bon pour l'asile. Tout compte fait, dès que tu seras sortie de cette impasse, tu iras illico le déclarer à l'hôpital psychiatrique. Ce genre de mec ne devrait pas courir les rues impunément.

Ses lèvres sont relevées en leurs coins, beauté sauvage. Est-ce que c'est comme ça que Bella trouvait Edward intéressant ? La blague. Une trentenaire avancée ne devrait même pas savoir qui sont ces deux personnages. Ca sent les emmerdes, si tu ne marches pas avec lui tu seras forcément contre lui. Choix à faire et vite. Toi qui pensais avoir à faire à un ami, voilà que tu te sens menacée. C'est juste ? C'est pas ce qui était prévu, il me semble. Qui a rendu ce scénario merdique ? Il est où le bureau des réclamations ? Tu te décides à boucler au nez de l'opératrice. Ça va, tu marches. Pour combien de temps, aucune idée. Le temps de trouver un autre moyen.

_Tu m'as déjà expliqué. Comment y croire ? Ça te suffit pas juste de me dire merci. Oh gracias Carmen, de ne pas m'avoir laissé mon sang repeindre el suelo!
Les derniers mots sont hurlés dans ta langue maternelle. Ta tirade est trop rapide pour paraître sereine. Ta raison se déchire, tu te dois de fléchir. Ce n'était simplement pas la vérité que tu aurais voulu.
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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Sam 18 Aoû - 10:48


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Tu hésites, tu trembles, ton visage se pare d’une nuance opaline et je comprend alors que j’ai été un peu loin avec toi Carmen. Que j’ai vrillé un peu trop brutalement dans ta tête. Forte mais peut-être pas encore assez, pour accepter une simple introduction comme argument et ne pas avoir besoin de toute l’encyclopédie divine pour capter. Alejandro qui n’est pas le plus intelligent, ni le plus à même de charmer, pour recruter. Tu sais pas faire, quand tu dois mettre en avant tes atouts de beau parleur. Tu sais pas mentir, tu sais pas séduire, t’es incapable d’argumenter convenablement quand c’est ta langue qui doit servir pour convaincre et pas tes lames, pour atteindre.

Pas d’école pour Alejandro, que le ring des combats. Pas de livres pour Alejandro, que les brûlures qui ont tissé des lignes sur tes bras. Tes leçons, elles sont en toi Alejandro et certains soirs, y’a même des hommes qui en suivent les contours pour y découvrir ton tableau de conjugaison.

Tu mords.
Il meurt.
Nous tuons, Alejandro.


Alors Carmen, pardonne moi si je n’ai pas les mots, si je suis trop brute, trop violent, trop sanglant pour tes jolies mirettes. J’peux pas faire autrement, je sais jamais comment faut faire, pour dorloter ceux qui vont plus tard, cramer leurs ailes.

Tu raccroches le téléphone, j’expire lentement au plus près de ton visage, essaye de m'habiller de douceur, de calme. T'offrir un peu de l’homme que je ne montre qu’à une seule personne. Puis tu éclates, la phrase gagne en décibel, l’espagnol est balancé dans la rue avec la fougue d’une mexicaine aux aboies. Pourtant, tu ne l’es pas, de mon pays, je reconnais les sonorités venues d’une autre contré, Cuba je crois. Cuba et ses musiques affriolantes, Cuba et ses plages, Cuba et ses combats. Es-tu une guerrière Carmen ou un simple corps à charcuter pour le faire entrer dans le culot d’un m9 prêt à crépiter ?

« Respirar Carmen, respirar…

Que je murmure en approchant ma main de ton épaule mais sans la poser. Cette fois-ci, j’ai besoin de ton autorisation, je reste là, la main à deux centimètres de ton derme, pour simplement l’échauffer et non le brûler.

« Je comprend ce que tu ressens, t’as l’impression que j’me fous de toi et que... Je suis surement… loco mais…

Putain mais comment faire simple et efficace au milieu d’une rue, comment expliquer, comment…

"T’es croyante ? Si oui, tu dois connaitre les légendes sur les dieux mayas, qu'étaient sur nos terre il y a des milliers d’années… Tu dois y croire, car ta mamà, ta abuela, toutes ces femmes t’en ont parlé, j'pense, de ces histoires sur nos dieux qui marchaient parmi les hommes....

Lever les yeux, le malaise est palpable dans ta bouche Alejandro, mais tu veux pas perdre une thaumaturge, tu ne peux pas la laisser exploser en plein Delray Hollow.

" …. Depuis des milliers d’années ces âmes utilisent des corps humains pour continuer d’exister… Ne me demande pas comment, ni pourquoi mais… J'avais 16ans quand le Dieu de la Mort a décidé que je lui appartiendrais.

Et balancer la vérité pour, peut-être, te prouver que je suis sincère. Le regard n’a jamais été aussi brillant, aussi vrai, aussi dilaté. Carmen, c’est ma confiance que je fous entre tes mains, brûle-la si tu en as envie. De toute façon, je te retrouverais si tu refuses de me croire. Je te retrouverais et mon identité dans ton crâne, cramera dans un feu de joie.

« … J'n’ai rien décidé, sache que parfois, j’aurais préféré que mes mains soient faites de chair et non de lames…. Comme toi, tu aurais surement préféré ne pas soigner les gens en échange de ta propre santé.

Nous ne sommes que des esclaves des Dieux Carmen.
Et j’ai beau aimé ça, j’ai beau remercier tous les soirs le Metnal pour m’avoir choisi comme vassal, parfois… Ouais parfois, j’aurais préféré n’être qu’un homme avec un m9 entre les doigts.

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vous voulez bien me rendre mon chat ? JAN - Dim 19 Aoû - 0:26

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Le chat a refermé sa patte sur toi, petite souris. Tu es prise au piège, trop tard maintenant pour agir. Vous êtes si proches que tu en étouffes, lui ne semble en rien affecté de ta proximité. Il t'intime de respirer, ce que tu aimerais lui faire avaler sa langue à ce moment-là. Tu ne hausses jamais le ton, tu dis toujours merci, tu fais ce qu'on te dit. Mais, qu'une fois la 'bonne' Carmen pète un plomb, on lui dit de se détendre ? Elle, qui a le cœur sur la main et qui se plie en quatre, n'aurait pas le droit brailler à tout va si l'envie lui prenait ? Un peu plus et tu lui répondrais d'un charmant Alejandro, ¿por qué no te vas al diablo?. L'insulte dans laquelle est dessinée une menace certaine reste coincée au fin fond de ta trachée. Une souris ne s'amuserait pas à provoquer le chat, elle attendrait de pouvoir trouver une échappatoire. Ton sang bouillonne, en écho à sa main qui s'approche sans pour autant se poser sur toi. Tu ne pourrais supporter encore un contact de sa part, c'est trop dur. Tes émotions se mélangent en tumulte fabuleux, tu ne sais plus quoi penser ni où aller. Tu aurais beau essayer de fuir une seconde fois que tu ne saurais quelle direction prendre pour rentrer chez toi. Non mais quelle idée stupide de lui avoir laissé voir où tu habitais. Jamais tu ne te débarrasserais de lui, il reviendrait à la charge.

Si tu le prends pour un fou ? Pour un taré psychotique et macabre, oui. Plus jamais ne s'adresser à un inconnu qui te ramène un chat. Tu n'as pas le temps de donner ton avis sur le sujet qu'il repart déjà dans une explication sortie d'on ne sait trop où. Sérieusement, avec autant d'imagination, rends-toi à Hollywood. Ça ferait un super film du dimanche soir. Ton sarcasme cesse lorsqu'un souvenir remonte à toi, te plongeant des années en arrière, quand tu n'étais que petite fille.


Les larmes coulent, dévalent les joues des mamàs présentes, le spectacle est difficile. On te tient la main, la large paume de ton père entourant la tienne. Tes pas incertains témoignent que tu n'as pas envie d'être ici, tu aimerais être à mille lieues de là. Ta robe noire s'agite avec le vent, tu ne sais pas où regarder pour éviter d'avoir l'estomac noué. Tu es trop jeune pour comprendre tous les enjeux, mais pas pour ressentir tout ce qui se dégage de cet endroit. De ce moment. On enterre un proche, apprécié de beaucoup, regrettés par tous. L'ambiance est morbide, les conversations que tu retiens hanteront tes nuits pendant de longs mois après cet événement. Les anciens parlent de dieux, d'offrandes et de gratitude. Ton père te dit en un sourire de ne pas les écouter - lui étant catholique, hors de question de croire en autre chose que le christianisme -, mais tu ne peux en faire autrement. Ta famille est peut-être catholique, mais l'île garde ses vieux mythes et ses cultures qui s'inspirent de ce qu'on peut trouver sur différents continents. Ils parlent de ce qui doit être fait, offert et rendu. Ils laissent sous-entendre que la Mort rôde. Et d''autres' la suivent ou la précédent. Tu décroches, tu fais comme ton père te dit de faire : fermes les écoutilles et passes ton chemin.

Les souvenirs affluent après celui-là. D'un temps que tu avais relégué, que ta mémoire avait absorbé. Il t'arrive parfois d'oublier certains épisodes, c'est vrai. Mais jamais tu n'oublies d'où tu viens. Cuba est une île pleine d'histoires, sur laquelle convergent plusieurs cultures. Et tu en as entendu des choses. Ça te fait mal de l'admettre, mais le discours du latino ne t'es pas étranger. Non, ce n'était pas ta mère qui t'en parlait mais plutôt les quelques mamàs qui échangeaient entre elles à certains coins de rue. Des pipelettes qu'on ne pouvait ignorer. Tu pousses un soupir. Un long soupir qui annonce ta capitulation partielle. Le goût amer d'avoir été embrouillée en bouche, tu ne peux ignorer que si Alejandro voulait te faire du mal il l'aurait déjà fait. Ta main te gratte, là où il l'a entaillée légèrement. Tu toises la main d'Alejandro, que tu sais caleuse, qui ne s'est toujours pas décidée : rejoindre ton épaule ou laisser tomber.

_Déjà, Carmen respirar si elle en a envie. Et non, ma famille n'a jamais abordé ce genre de sujet. Mais.. ce que tu dis ne m'est pas inconnu. J'ai déjà entendu parler de ça.
Ta tirade avait commencé d'un regard dur et d'un pas en arrière pour te défaire d'un éventuel rapprochement, quand on provoque plus fort que soit on essaie d'avoir un coup d'avance, mais s'était finie en abdication. Tu avais de la patience, mais chercher trop loin tes limites revenait à prendre le risque de les dépasser.

_Le dieu de la Mort, carrément ? Satan t'as possédé ? Je comprends rien, je ne te suis pas. Tu peux pas me balancer ça à la figure et t'attendre à ce que j'y crois dur comme fer. ¿En serio?
Ça y est, tu reprends du terrain. Ton palpitant ralentit pour finir par se stabiliser. Ridiculiser légèrement le discours du latino te permet de reprendre tes moyens, même si ce n'est pas un procédé que tu aimes appliquer.

_D'abord tu me ramènes mon chat, galant comme jamais. Tu te ramènes avec ton sourire, là. Et après tu t'ouvres la peau. Qu'est-ce que tu comprends pas ? Tu me fous les jetons. Et tu te trompes : pouvoir soigner les autres c'est la plus belle chose qui me soit jamais arrivé. Pour rien au monde j'échangerais ma place.
Tu lui en veux. Parce que tu as bêtement misé ta confiance sur le mauvais cheval, tu t'es laissée embobiner par ses jolies paroles. T'es comme ça, ça ne change pas. Tu lui en veux parce que ses sourires t'ont touchés plus que tu ne l'aurais voulu. T'as pas fait attention, t'as baissé ta garde. Tu te prends la tête entre les mains, brisant votre contact visuel qui devient trop sombre, pour soupirer encore une fois.
_Donc si je comprends bien. T'as des pouvoirs, moi aussi. Je suis une déesse alors ? On se croirait dans un Supernatural. Mais j'aurais préféré faire équipe avec Dean, plutôt qu'avec toi.
Le ressentiment flotte au-dessus de vous et tu espères qu'il glisse jusque dans les oreilles d'Alejandro. Ses cheveux corbeaux à peine ébouriffés, il n'a pas du se donner beaucoup de peine pour te rattraper. Heureusement qu'il fait frais la nuit, ça t'éviteras de transpirer trois litres après ta course de pas cinq minutes.
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