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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel

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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Mar 16 Oct - 21:39

Un mensonge, une vie basculée.

If this feeling flows both ways, sad to see you go, was sorta hoping that you'd stay. baby we both know, that the nights were mainly made for saying things that you can't say tomorrow day.





Journée pluvieuse sur le Maine. Les sanglots de la fin de l'année, l'automne venant doucement faire tomber l'espoir du printemps. Temps encombré, sonnait la pluie sur la ville, soleil timide ne daignant pas se révéler. 16 heure, le soleil allait démarrer sa chute, abandonnant le monde sa chaleur pour mieux laisser la nuit nourrir ses peurs. Le vendeur avait indiqué le lieu, et l'horaire. Choix non hasardeux, puisqu'il savait qu'il s'éviterait des coups d'éclat. Première fois qu'il traitait officiellement avec une mafia, sans pour autant donner son nom, décliner son identité. Des faux papiers, il en avait sur lui. Réplique de sa carte d'identité, celle universitaire ainsi que d'un permis. Préparé, le gamin l'était. Trop besoin de cet argent pour risquer de se faire doubler. Le gosse avait donc décidé, sans écouter les contestations de l'acheteur, d’organiser un rendez-vous au coeur du quartier asiatique. Pas aveugle, pas con, pas du genre à être aveugle. Il avait remarqué cette violence exacerbée, des mots et des gestes. De la crainte qui s'était glissée, des rumeurs chuchotés au sein de l'université. Une amie, fut une douce conseillère sur le repère des nouveaux lieux à la mode : se méfier de la douceur d'un sourire. Le brun s'était donc empressé d'emboîter le pas aux stéréotypes de la société. 1905, guerre Russo-Japonaise. Guerre supposée simple pour le régime Tsariste, devant remettre l'empire glorieux dans le coeur des populations fragilisées. Une guerre, perdue par les russes, qui fut une première démonstration militaire de la faiblesse russe. Une opposition, alors, assez basique : les russes avaient une dent contre le japon depuis cette défaite. Le brun s'était appuyé sur des idées qui dataient du siècle dernier, mais fut plutôt heureux de constater que les russes étaient absents des ruelles colorées de cette société mêlant étrangement modernité et de traditions. Le brun avait joué une carte. La Bratva n'était pas une alliée, pas plus que cette nouvelle mafia dont le nom était impossible à prononcer – existence non avérée, de toute façon. Une carte jouée avec habilité, et il en était plutôt convaincu : l'amitié avec une mafia, était basée sur la capacité à faire pression sur le couteau déposé sous la gorge. Égorgé ou égorgeur. Isma venait vendre un produit, et affirmait aujourd'hui cette idée : il pouvait retourner sa veste, sans crier garde. Pas d'alliance, juste un arrangement financier.

Un pull, un sac à dos rouge pétant, supposé associé à ce foulard qu'il avait soigneusement glissé sur sa main, recouvrant son avant bras : un enfant qui tuait le temps. Foulard rouge, sac à dos de la même couleur. Deux informations simples. Où était-il ? Dans un restaurant japonais, ouvert perpétuellement, comme s'ils étaient doués d'un don : celui de ne jamais dormir. Commandant des desserts, simplement pour s'éviter des remarques des propriétaires. Poli et courtois, découvrant des saveurs nouvelles. S'installant à une table à quatre en extirpant du sac un thermos ainsi qu'un téléphone à clapet. Pas de parfum particulier, ni même d'affaires personnelles. Isma n'existait pas, se fondait dans une masse comme un étudiant qui viendrait simplement tuer une après-midi après une rude journée. Une image, qui changerait en fonction du client. La Bratva n'avait pas besoin de l'admirer en costume pour se fier à son sang : un échantillon fut donné, attestant de la véracité des dires du gosse. Il arriva, cinq minutes avant l'heure réclamée : 16h05. Exactement, pas de retard, pas d'excuse. Le gamin partirait une fois le compteur affichant 16h06. Il imposait les règles, pourtant, il avait besoin de l'argent sale de cette mafia. Un client se remplaçait, mais pas son sang. Avantagé, pour cette fois. Le temps s'écoula et au loin, hors du restaurant, il remarqua bien vite un visage, qu'il connaissait, qu'il admira à de nombreuses reprises en se réveilant au petit matin.  «  Fuck. »   Crédule, qu'il était de croire que cela était un hasard. L'intermédiaire, arrivait et l'enfant, ne s'en doutait point.



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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Ven 19 Oct - 20:34



Tu y vas, tu prends la marchandise, tu payes et tu reviens, pigé ? Pas compliqué. Petit pion que l’on sort de son monde, jeté à l’extérieur de sa maison à la lanterne rouge pour quelque trafic dont il se fout. Avantage certain de toute cette histoire, les heures de sommeil qu’il peut récupérer. Oiseau de nuit emmitouflé dans sa couette, à râler du fond de sa grotte moelleuse après le portable qui sonne. Réveil mis en plein après-midi, Ariel n’a pas envie de bouger. S’enlise dans son monde de coton, léthargie délicieuse engourdissant le corps et l’esprit. Personne ne s’est donné la peine de lui dire ce qu’il devait chercher. Juste une heure et un lieu, des informations sur le dealer, rien de plus. Il râle encore, souffle, jure tout en s’extirpant de son cocon. A traîner des pieds pour se préparer, comme un gosse un lundi matin qui n’a aucune envie d’aller à l’école. Il fait gris dehors, ces nuages engrossés de flotte qui commence à tomber sur Arcadia Râle à nouveau, le môme venu de contrées tropicales n’a jamais réussi à se faire à cette grisaille maussade, rien à voir avec les pluies de sa terre natale. Tout est triste ici, une peinture à l’invraisemblable palette de gris.

L’incompréhension barbote toujours dans sa tête alors qu’il la rentre dans ses épaules, comme pour éviter l’averse timide. Pourquoi lui ? Sûrement parce qu’il n’est rien, un anonyme au milieu des visages connus de la Bratva. Parce qu’il n’a pas la carrure du russe de service, encore moins l’accent. Pas violent non plus, du moins au premier regard, pour endormir la méfiance et rendre un potentiel argument plus facile à gagner. Bullshit. Pauvre pomme que l’on envoie pour accomplir les petites tâches, besogne ingrate qui fait perdre du temps, et du temps, ces gens-là n’en ont pas. L’argent, oui, à n’importe quel prix, mais il est toujours plus facile de laisser les larbins s’occuper de la récolte. Feignasses de première, c’est tout ce qu’il en pense. A se tremper le cul dehors, dans un quartier qu’il connait à peine pour ramasser un paquet dont il se fout éperdument. Coup d’œil au téléphone, histoire de vérifier qu’il est au bon endroit. Pas en avance, pas en retard non plus. Ariel et la ponctualité, ça n’a jamais été son plus bel atout. Il fait des efforts pour être à l’heure, dérape bien souvent, les habitudes reprenant le dessus, la nonchalance achevant de parfaire le tableau de son je m’en foutisme bien affirmé.

Mafia russe qui fait affaire dans le quartier japonais. Bonne blague qui l’a fait marrer quand l’adresse lui a été donnée. Il en ricane encore lorsqu’il pousse la porte du lieu de rendez-vous, s’abrite de l’averse dans la chaleur douce de la salle presque désertée d’un petit restaurant. J’ai faim, qu’il pense en retirant sa capuche, passant la main dans ses bouclettes pour les remettre en place. Sac et foulard rouge, assortis à sa tignasse, éléments qu’il cherche de l’œil acéré du prédateur. L’oupyr qui sent les effluves avant même d’en repérer la provenance. Notes de fer, le délicieux écarlate, à lui vriller le ventre et les veines. Ariel souffle, mal à l’aise maintenant qu’il croit comprendre ce qu’il vient chercher. Plus encore lorsque ses pupilles figées se posent sur le fameux foulard carmin, et le visage de son propriétaire. Un sourire tordu, embarrassé, se coince sur ses lèvres, témoin du trouble, de la gêne grattant sous la peau. Il hésite, planté devant la porte à transformer le plancher en serpillère. C’est une caméra cachée, c’est ça ? Ses cils papillonnent contre les coins de murs, à la recherche de dispositifs d’enregistrement placés là pour être certain de ne rien perdre de la comédie qui s’apprête à commencer. Bouge de là, magne. Tu prends la marchandise, tu payes et tu te tires. Plan simple, efficace. Validé et approuvé.

« - Quel temps de merde… » Comme entrée en matière, on pouvait trouver mieux. Sauf qu’il pense de travers, Ariel, alors qu’il s’installe face à Ismaël. Combien de chance pour tomber sur lui quand ils s’évitent depuis presque deux ans ? Tu devrais acheter un ticket de loterie en sortant. Mains posées sur la table, à jouer avec ses bagues en remède à sa nervosité. « - Je suis content de te revoir, Isma. » Vrai, à l’image du sourire qui ourle ses lèvres. La réciproque l’étonnerait cependant.

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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Dim 21 Oct - 1:44

Un mensonge, une vie basculée.

If this feeling flows both ways, sad to see you go, was sorta hoping that you'd stay. baby we both know, that the nights were mainly made for saying things that you can't say tomorrow day.





Rire de tout. Tout devenait une blague. Humour noir. Il pourrait lister tout ce que l'humour était à ses yeux. Ses apports, et occultant totalement ses défauts. La souffrance semblait plus facile à cacher, lorsque l'humour était une arme naturelle. En abuser, rendant faux le discours. Ce n'était pas mentir, que de contourner le sujet. Fort peu glorieux, mais nullement un mensonge. Ce défaut, du mensonge, était celui d'un autre. Ismaël n'était pas un menteur. Il était émotionnellement dérangé, abusant de ses joies et occultant ses peines. Socialement, un danger ambulant, l'homme détesté aussi rapidement qu'il fut aimé pour renoncer à la délicatesse. Imparfait, assumant ses défauts et baigné dans une sincérité à faire hurler des bonnes sœurs. Le brun savait, ce qu'il faisait de mal et il s'excusait. Toujours, il se remettait en question. Mettait en évidence la chance qu'il avait, le destin tout tracé auquel il avait renoncé. Toute la sincérité dont il était capable, s'envolait uniquement face à un cas : ses histoires d'amour. Une colère, qui dépassait la raison l'enveloppait. Une honte l'enrobait doucement, pour finalement muer vers la rage. Il était resté avec ses ex, à plusieurs reprises, nombreux furent-ils d'ailleurs. Isma n'était pas le genre de mec qu'on aimait pour autre chose que de l'amitié, tenter de l'aimer, était comme pousser la porte vers la prison. Il s'en remettait, des déceptions, des ruptures et des séparations. Il fut à l'origine d'une seule pourtant. Le largué serait certainement le meilleur surnom pour lui. L’exception à cette règle, s'appelait Ariel. Plusieurs mois écoulées, nombreuses difficultés, que le gamin pensait parvenir à affronter. Les mensonges d'autrui furent trop lourds. Relation superficielle, emmenée par des mensonges et des clichés. Tant pis. Pour la première fois il fut l'enfoiré à rompre, mais le manipulé restait le bouclé. Tant pis ? Tant mieux, dirait les cyniques. Le destin, lui, fit le choix d'être drôle. Optant pour cette bonne vieille idée qui se nommait « le karma ». Ismaël ne traitait pas avec ses amies, mais avec la Bratva. Aujourd'hui, cette mafia avait le visage d'un ex petit ami. Venant lui rappeler, à quel point, il fut baladé.

L'admirant se poser face à lui en ouvrant le dialogue. Tentative d'humour à laquelle le gamin crevait d'envie de lui répondre : journée de merde. Palpitant à la dérive, imaginant le pire. Pourquoi l'envoyer lui ? Le deal était simple : un échange dans les formes, rien de très particulier, mais simplement dans un lieu fixé par la poche de sang humaine.  Le silence, était rare chez Isma. Il imaginait Jolene, choquée par cette absence de réponse : Ariel parvenait à faire taire le brun aux cheveux bouclés. Puis, la phrase de trop. L'envie de fondre de larmes et de partir. Pas de l'insulter, ni même de le frapper. La colère, fut une étape nécessaire. Aujourd'hui, il ne parvenait même pas, à assouvir ses blessures par la rage.  Parce que la rupture, elle était oubliée. Il avait tourné la page, tout comme son ancien amant. Isma ne voulait pas devenir son ami, ni même réveiller une guerre sentimentale. De l'argent, voilà ce dont il avait besoin. «  Tu peux remercier ton CDI avec eux, je suppose. »   Eux, sans oser prononcer le nom dans ce quartier. Parce qu'il ne voulait pas savoir depuis quand il était avec les russes. L'ignorance, voilà ce que le gamin convoitait. Un regard neutre, ne pas se remémorer des souvenirs. Bons ou mauvais, qu'importait : il voulait faire face à rien d'autre qu'un porte monnaie. Dommage, mais pas cette fois. Les questions fusaient, mais en poser signifiant également devoir en recevoir : non. Isma ne voulait pas de ses nouvelles, pas lui donner les siennes. Le brun se contentait de le fixer avec un sourire en coin, qui se perdait dans la tristesse et une certaine dose de joie.  «  Tu sais ce que tu viens chercher ? Tu as conscience que c'est glauque ? »   Il n'allait pas passer par quatre chemins. Isma récoltait son sang, pour le donner à son ex, et finalement ce dernier servait uniquement de mule.  «  Tu n'pouvais pas savoir, que c'était moi. Sache que, je ne vais pas du tout hurler que tu me mens ou j'ne sais quoi. Tu n'pouvais pas savoir. J'vais pas te fustiger, promis. Tu es là pour affaire, moi aussi, on va dire ça.  »   Parce qu'il y aurait toujours du respect pour son ex. Minime, mais réel.






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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Mer 24 Oct - 19:43



Complexité de l’être humain, à noyer le palpitant sous un flot de vagues aux couleurs toutes différentes. Il a la honte qui s’abat contre la poitrine, relation bâtie sur les bases d’un mensonge, entretenue jusqu’à la cassure. Pour l’épargner, Ismaël, des immondices de sa vie. Mafia et prostitution ne font jamais bon ménage dans un couple. Il y a de la peine, pour l’avoir fait souffrir, l’avoir perdu aussi, même s’il savait que l’amant était voué à disparaître. C’est l’ami qui lui manque cruellement, plus encore maintenant qu’il se tient devant lui. A se perdre bêtement dans la noirceur de ce regard qu’il a tant de fois bouffé à s’en abîmer la rétine. Ses relations passées à Ariel, elles se comptent sur les doigts d’une main. Premier crush qu’il pensait être le bon, dégagé de sa vie d’une balle en pleine tête. Et Ismaël. Deux. Pas plus. C’est presque ridicule. Logique quand on y pense un peu mieux, à comprendre qu’il est cassé, là, dans le fond de sa poitrine. Que les aiguilles sont plantées dans la chair et n’en bougent plus, fixées dans une seule direction, à pointer vers le seul être qu’il ne devrait pas aimer et dont il pourtant dangereusement entiché. Qu’était-il alors, celui qui se tient devant lui ? Un pansement pour apaiser les douleurs. Le miel d’une idylle au goût de normalité à laquelle il s’est laissé prendre, charmé par l’idée d’être, pour une fois dans sa vie, dans les clous de la morale humaine.

Rire jaune, grinçant à faire disparaître le sourire des lèvres le temps d’un soupir douloureux. Remercier. Si tu savais combien je m’en fous de leurs histoires. Il a essayé, Ariel, de justifier ses histoires. Pourquoi il avait jugé préférable et bénéfique de lui cacher ses liens avec la Bratva. Parce qu’elle ne représente rien à ses yeux hormis la destruction et le malheur. A les détester, tous autant qu’ils sont, les rendre démoniaques comme il pouvait diaboliser son géniteur. Tous comme lui au fond, avides et manipulateurs. Le regard se baisse, se perd sur les détails de la table, le bois qu’il gratte du bout des ongles. Oui, il le sait. Le sent, cette odeur qui lui vrille le ventre et l’obsède. A faire trépigner la créature, l’oupyr qui crève de récupérer le maudit thermos et de le garder pour son propre compte. Prétendre ensuite que le dealer n’est jamais venu, partit avant qu’il n’arrive. Idée presque enchanteresse à lui faire lever un sourcil d’intérêt. « - Tu trouves ça glauque ? » Et tu sais que j’en ai besoin, de ta marchandise pour pas crever, ça c’est glauque. Il ravale la moquerie, touche d’humour qui lui semble affreusement malvenue. Plus le regard se perd sur le visage du prophète, plus il se sent mal à l’aise. A vouloir disparaître dans sa chaise comme si cela pouvait arranger les choses.

« - Ils ne m’ont rien dit, je ne savais même pas ce que je venais chercher avant de m’asseoir. Parce que je doute que tu deales du café ou du thé infusé au chanvre... » Ses doigts tapotent nerveusement sur la table. Un peu de colère peut-être aussi, Ariel qui fulmine à l’intérieur. « - Mon rôle dans leur entreprise est inexistant, Isma. Je ne sais même pas pourquoi ils ont décidé de m’utiliser pour cette affaire. » T’es mignon, tu présentes pas trop mal, cherche pas, c’est pour noyer le poisson. Ce qu’il la déteste cette petite voix dans sa tête qui se mêle au flot de ses pensées pour lui retourner le cerveau. Ca l’agace, fortement. Au point de tapoter plus fort encore sur la table. Laisser planer ce silence qui lui donne envie de gueuler, cracher à la tronche de tous les êtres présents dans ce foutu restaurant, que les jeux de mafias, il s’en balance. Tout envoyer balader, la table, le sac et le thermos, en tapis écarlate sur le plancher bien ciré et se tirer sous les baragouinages des japonais en colère. Et passer pour un fou. Je suis plus à ça près. Silence, donc, temps suspendu au-dessus de la table. Ses doigts s’arrêtent et son index se tend en direction du thermos. « - Pourquoi ? » Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu te vends ?
Et toi, pourquoi tu te vends Ariel ?
Ca n’a rien à voir, son cas et celui d’Ismaël. Ca le dépasse même qu’il se perde sur cette route quand elle est une des pierres qui a foutu en l’air leur relation.

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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Mer 24 Oct - 21:30

Un mensonge, une vie basculée.

If this feeling flows both ways, sad to see you go, was sorta hoping that you'd stay. baby we both know, that the nights were mainly made for saying things that you can't say tomorrow day.





Nombreuses relations, charnelles et éphémères. Jamais réelles, sentiments faussés et imagination débordante pour mieux inventer des combles par dessus son coeur. Relations diverses et variées, avariées aussi il fallait bien l'avouer. Le brun pouvait attribut bien des idées, à ses relations passées. Superficielles, certaines. Sexuelles, presque toutes sauf une : Ariel. Loin des déboires de sa génération, la relation fut sensuelle et nullement basée sur l'instinct primitif du rapport physique. L'ivresse des caresses, sans demander le reste. Longtemps pensant qu'il s'agissait de se faire désirer, avant de réaliser qu'Isma était simplement repoussé. Triste histoire, que d'être poussé vers la sortie de la sorte. Ismaël, garçon gentil, qui pour la première fois de sa vie fit le choix de rompre. L'enfoiré dans l'histoire, éternellement, il serait celui qui avait renoncé à son couple. Ariel avait délaissé cette histoire bien avant, et il fut trop lâche pour l'assumer. L'étudiant s'était perdu dans les pupilles d'un amant qui en fut un durant un court instant. Moment oublié, occulté pour mieux avancer. Rire de tout, même de cette rupture qui fut un coup dur. Le recroiser, en soirée, fut suffisant. Le brun ne voulait pas discuter, entamer une longue conversation qui réveillerait sa rancune qui sommeillait au fond de sa chair.  «  Glauque oui. Sauf si tu viens pour m'annoncer qu'en fait j'étais bourré et que je me suis amusé à chasser des papillons en chantant Hannah Montana pour mettre ça dans un thermos. Même ça, ça serait glauque pour les papillons. »   Parce qu'il ressent une attaque dans cette question. Oui, il trouve ça glauque l'étudiant. Il voulait le dessin ? Isma se ferait un plaisir de lui expliquer cela de façon simple et schématique. Sans doute qu'Ariel avait besoin de ça, pour comprendre les choses : des explications simples et détaillées. Le frisé lui ferait une dissertation : pourquoi tu as été un petit ami absolument indigne et merdique. Sujet prometteur.


Il ne savait pas. Il ne voulait pas savoir de toute façon, il s'en foutait, il fuyait et surfait sur le problème. Soit disant, il était innocent. Menteur. Le visage d'Isma pouffe, roulant des yeux en secouant négativement la tête. Parce que l''agacement chez l'un, entraînant le sentiment réciproque chez l'autre. Inexistant. Mot fort, qui était un mensonge. Il était là, en train de venir confirmer qu'il était toujours le même.  «  T'es là, tu as un rôle, qu'importe lequel, j'aurais aimé découvrir que tu vivais heureux avec 2 chiens et un minet plutôt que ça. C'est ta vie, paraît que j'suis pas là pour juger. »   Parce qu'il à dû mal à rester cohérent le gamin. L'adulte, c'était Ariel. Isma était jeune, dans la fougue de ses années folles, de sa jeunesse dorée. L’aîné fut un ancrage dans cette sensation hors du temps et de la réalité. Le brun s'envolait aussi vite qu'il s'écrasait, enivré un temps durant pour finalement se réveiller et réalisé qu'il fallait cesser. La bouffée d'air frais semblait désormais l'étouffer. L'amant était devenu comme une épée de damoclès, le poids de ses conneries et de ses relations mortes pour des raisons ridicules. Ariel fut bien des choses, mais face à sa dernière question, le brun fut incapable de le prendre au sérieux. Laissant échapper un petit rire sarcastique tandis que son interlocuteur osait s'interroger sur les actions de son ancien petit copain. Culot, qu'il ferait bien de remballer plutôt que de penser que le gamin allait répondre à ses interrogations.  «  Le marché de la vente d'organe semblait un peu bouché. »   Phrase humoristique, mais qui cachait néanmoins une réelle peine. Pas de la colère, il n'avait pas l'envie de lui accorder plus que du dédain.  « J'ai mes problèmes, j'ai mes raisons. Tu as tes problèmes, tu as tes raisons. C'est trop tard pour se demander pourquoi, Ariel. Tu m'dois rien, alors j'vais pas te retourner la question, ça serait assez hypocrite. »   Presque aussi hypocrite que d'entendre son ex venir lui demander « pourquoi ». Isma avait envie de lui hurler, qu'il avait déjà la réponse à cette question. Trop borné, pour écouter son copain à l'époque. Les problèmes furent inchangés, mais avaient évolué. Le brun occulta l'idée de l'incendier et préféra  déposer sa main sur le thermos.  «  Chacun ses atouts, c'est comme ça. »  





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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Dim 28 Oct - 20:42



Il est des êtres ayant la capacité à s’envelopper d’une éternelle bonhomie. Sourire, éclats de rire, contagieux et dissimulant les fêlures. Ariel fait partie de ces êtres, récupère les miettes de positif dès qu’il le peut pour s’en nourrir et garder le plus loin possible de lui le négatif. Pour ne pas souffrir, ne pas marcher au bord du gouffre de sa mélancolie et de ses détresses. Celles qui parviennent pourtant à la plonger dans des états de profonde misère, ces phases assassines il n’est rien de plus qu’un amas de désespoir. Un jour, une semaine, jamais la même durée. Jamais la même intensité. Ciel morose à l’extérieur, gris à pleurer sa flotte sur les passants qui se pressent dans la rue, il a un orage dans le cœur, Ariel. A sentir la chaleur se tirer de sa poitrine. Franc sourire prenant la courbure de quelque chose de bien plus timide, gêné par les coups qu’il prend. A triturer plus fort encore ses bagues, ses doigts. Articulations qui craquent, clac, à le faire grimacer tant il a horreur de ça. Cette froideur qui le détruit bien plus que des éclats de voix et la violence des gestes.
Tu aurais préféré quoi, qu’il te balance son thermos à la gueule et tente de t’étrangler avec son foulard ? Tu lui as menti, Ariel, on ne ment pas à son petit copain, règle numéro 1. Il le sait, et si une part de lui s’en veut de l‘avoir fait, l’autre se persuade qu’il a eu raison de le faire. Bonjour, je suis Ariel, j’appartiens à la mafia russe, je suis une pute, je crois que j’aime mon frère, on sort ensembles ? Belle entrée en matière, pour se faire larguer sur l’instant. C’était reculer pour mieux sauter. Est-il seulement à blâmer ? L’handicapé sentimental qui n’a jamais su comment aimer ?

La créature s’enveloppe de silence, laisse l’orage s’abattre sur ses épaules. Soutient le regard de son ancien amant malgré l’envie de s’arracher les yeux, regarder n’importe où sauf dans ces pupilles ténébreuses. Tant de fois contemplées, tant de fois dévorées. A embrasser les paupières au sortir de ces instants de voluptés où les corps s’épousaient, n’en formaient plus qu’un. Frissons contre l’échine, ils insufflent une nouvelle charge de malaise dans la poitrine. Là où le pauvre cœur cogne piteusement, à ne plus savoir s’il doit continuer de battre ou se taire par trouille d’être entendu. « - Tu veux que je te dise, ce qui se serait passé si j’avais joué cartes sur table ? Tu serais mort, mon… géniteur t’aurais tué, comme il a buté mon premier copain. Considère-moi comme un connard si ça peut te faire du bien, mais me diaboliser pour avoir voulu te protéger, tenter de vivre normalement ? C’est presque injuste comme raisonnement. » Lèvres pincées, doigts crispés, s’il pouvait fondre comme neige au soleil, il le ferait. C’est définitivement une blague, de l’avoir envoyé là, pour réceptionner du sang. Lui, l’oupyr, qui le sirote pour ne pas crever. Le sang de son ex. Comment auraient-ils pu savoir ? Il n’en sait rien et ne parvient pas à leur trouver une excuse. C’est Björn c’est ça ? Raclement de gorge nerveux, presque un éclat de rire grinçant face au ridicule de la situation.

« - Très drôle… » Absence d’humour dans les mots pourtant, la bonne humeur a foutu le camp. Elle le laisse seul au milieu d’un champ de bataille où les obus tombent encore. En sifflement régulier à ses oreilles, explosant le terrain à côté de lui pour l’ensevelir sous les gravats sans jamais le toucher directement. Retour de flamme amplement mérité, il le sait, mais rien n’y fait, ça reste affreusement douloureux. « - Et c’est une raison pour les marchander, tu as conscience de ce que tu risques si tu continues sur cette voie ? Tu vas te saigner pour satisfaire les demandes, et à la fin c’est ton cadavre qu’ils commanderont. » Désespoir en vibratos fébriles dans le timbre. Ses paumes qui s’aplatissent un peu trop fort sur la table, à faire se taire les autres occupants de la salle. Le poids des regards des propriétaires pesant sur lui le temps de plusieurs inspirations. Cassez-vous, occupez-vous de vos foutus sushis. « - C’est hypocrite de ta part, de te tourner vers cette option là pour régler tes problèmes. » Et ça l’est encore plus de lui faire la leçon, mais il n’y peut rien. Ca sort tout seul, parce qu’il tient toujours à lui malgré ce qui a pu se passer. Parce qu’il refuse de le voir mourir sous la violence de la Bratva comme il a vu mourir son premier amant.  
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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Dim 28 Oct - 21:48

Un mensonge, une vie basculée.

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Relation de couple. Une histoire à deux, des emmerdes à deux, ces fous rires que personne ne pourrait comprendre.  Des moments partagés dans l’intimé, des regardés échangés qui voulaient tout dire. Engueulade dans le feu de l'action, réconciliations sur l'oreiller. Couple banal, espoirs normaux, quotidien classique. Voilà ce que ne fut jamais cette relation. Le frisé se contentait donc de faire face à ce flagrant échec amoureux, dont il était coupable également. Il ne pouvait pas tout foutre sur le dos de son ex, Isma. Il n'en pensait pas moins, mais parvenait néanmoins à relativiser et à trouver des points où il avait merdé. Finalement, alors qu'il pensait parvenir à obtenir une conversation basique, simple, avec son ancien amant : cela vola en éclat. « Jouer cartes sur table », disait-il fièrement ? Le brun laissa son visage se crisper, les pupilles se plisser et son corps se braquer. Osait-il venir parler, avec sincérité, de franchise ? Se faisant alors passer pour un héros qui aurait caché la vérité, par bonté d'âme. Il pouvait garder se discours pour les minets, les crédules et les naïfs. Ismaël était positif, mais nullement un simplet. L'oupyr pouvait dire ce qu'il voulait, mais se cacher derrière ces idées, n'aurait en aucun cas raison de la libération de ses fautes. «  Et qui es tu, Ariel, pour prétendre savoir ce qui est bon dans ma vie ?  »   Le dédain dans sa voix est lisible comme jamais. Parce que là, il jouait sur des valeurs et des vertus, mais ferait bien de réaliser que tout cela n'était qu'un miroir de fumée.   «  Puis ce que tu viens de dire je le rajoute dans quelle catégorie ? Mensonge ou vérité ? Parce que la première catégorie explose déjà les scores. »   Parce qu'il abordait le sujet de la vérité, et que le gamin ne comptait pas se priver pour lui rappeler à quel point il fut un manipulateur hors pair lors de cette relation. Ses mots, n'avaient aucune valeur. Il balançait cela, comme pour se rattraper, se justifier. Isma avait été aveugle sur les nombreux mensonges de son amant, cela ne se reproduirait pas. Ariel avait déterminé la direction de cette conversation. Le poids des mots, sans doute qu'il finirait par comprendre la souffrance que cela pouvait causer à autrui. Il enrobait ses mensonges de bons sentiments, persuadé que cela bernerait à nouveau le romantique bouclé, mais il se méprenait. Pas cette fois, il pouvait garder ses mensonges pour lui.


Ismaël Warren, ne connaissait pas le malheur. Ismaël, ne pouvait pas être malheureux parce qu'il avait une vie quasiment parfaite. Isma', ne savait pas être malheureux. L'argent de son père, supposé lui apporter le bonheur sans se douter un seul instant que ce dernier croulait sous les dettes et finirait par se tirer une balle dans la tête. La popularité, accordée par sa facilité à s'intégrer au sein de la société, et que par définition il n'était jamais seul se gamin, qu'il recevait de l'amour depuis toujours. Le physique attirant, gamin mignon qui avait le mérite d'être beau à regarder, qui plaisait et qui le savait. Intelligent, qui avait un avenir brillant. Un gamin nécessairement heureux, sans problèmes, hormis ceux d'un bourgeois. Ismaël Warren, ne fut jamais torturé par son père au nom de la science. Ismaël, n'allait pas toutes les semaines dans une prison fédérale rendre visite à sa mère. Isma, n'était pas obligé de vendre son sang pour échapper au poids de la souffrance de son enfance. Alors, toutes ses démarches étaient injustifiées. Il n'avait aucune raison de le faire, alors, il était coupable. Ariel transpire le jugement, comme si ses motivations étaient supérieures, sous prétexte qu'il n'était pas né dans l'argent, mais dans la misère. Mouvement de légère violence de la part du mafieux, qui fit sursauter le brun et attira le regard des asiatiques. Redescendre d'un cran, respirer et éviter de se faire remarquer. Lui balancer que son corps était déjà abusé, serait puéril. Le mot qui fit renversa la balance, fut celui d'hypocrisie. Un rire s'échappa du gamin.   «  Tu veux une autre vérité ? Ta gueule Ariel. Putain ferme ta putain de gueule, tu m'écoutes pour une fois dans ta vie et t'arrêtes tout de suite de taper cette pauvre table, drama queen. »   Haussant les épaules en reprenant avec le rythme frénétique qui lui était habituel.   « Fallait jouer au copain protecteur quand tu l'étais. Tu te souviens ? Où ça s'est perdu entre tes mensonges et ta mémoire ? Tu oses venir me parler d'hypocrisie, mais putain t'es qui ? Et si c'était mon choix de me faire crever ? Si j'avais envie de mourir ? Si j'étais malheureux ? Si j'étais en manque de sensation dans ma vie ? T'es bien la dernière personne, qui peut venir critiquer ma façon de gérer mes problèmes car j'aurais tout donné pour t'aider à l'époque, et t'as été trop con pour me faire confiance. Alors tu arrêtes avec ton numéro de superman, et tu me fous la paix. T'appartiens à ces gens, sinon tu serais pas là. T'es pas une mule, sinon j'aurais déjà mon fric et toi ce putain de sang. »   Bien sûr qu'Isma savait avec quel, genre de gens il traitait. Loin d'être un amateur, l'étudiant.





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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Jeu 1 Nov - 20:16



Peut-on souffrir deux fois à cause de la même personne ?
Pourquoi tu poses la question alors que tu connais la réponse ? Ca va le cœur ? Non, ça ne va pas. Ca saigne dans sa poitrine, à gros remous. Si fort qu’il ne sait pas quoi faire pour l’arrêter. Lâcher la table qu’il vient de frapper et agripper de ses doigts fébriles le tissu humide de son sweat. Serrer fort, pour mieux sentir les battements lourds et douloureux qui se répercutent contre sa peau. Tais-toi mon cœur, tu te fais mal pour rien. Il s’efforce de rester neutre, Ariel, de ne pas perdre l’esquisse fragile de sourire qui s’accroche à ses lèvres comme les nuages trop bas restent empêtrés dans les antennes et les fils électriques. Rupture qui a laissé des cicatrices, invisibles et profondes. De son fait, mais il ne voulait pas que l’histoire s’achève. S’en ait voulu, s’en veut encore, d’avoir été le seul à précipiter leur chute. Ariel qui se voulait doucement la face, à se persuader qu’Ismaël était le bon, son cocon de normalité, celui capable de lui faire oublier le reste. Son frère surtout. Erreur de parcours, l’obsession est trop ancrée en lui, trop violente, trop purulente et sublime pour qu’il puisse s’en défaire. Célibataire, solitaire, c’est tout ce qu’il mérite. Qui pourrait aimer une pute de toute façon ? Personne. Personne de normal, lui-même se déteste parfois, souvent. Tombe en désamour pour sa piteuse personne, se dégoûte à vouloir s’en ouvrir les veines, le torse et extraire la pauvre chose qui s’évertue à battre quand elle ferait mieux de se taire pour de bon.

Coup sec contre les côtes, soupire d’inconfort et il se mord la lèvre, nerveusement. « - Personne, t’as raison. Ca ne me regarde pas. » Timbre changeant, trébuche sur les rocs acérés de son mal être. La douceur qui est sienne ravagée par des relents de tension destructrice. « - Je ne passe pas ma vie à mentir, sérieusement, change de disque. » Et l’agacement qui pointe le bout de son nez, la colère en bord de ciel, là dans ses yeux aux nuances qui se morcèlent. Son ineffable bonne humeur saccagée par sa peine, l’injustice qu’il subit et qui lui écrase les épaules. Maintient la tête sous la flotte pour l’y noyée. Ca te fait du bien au moins, Isma ? De me pourrir comme tu le fais ? Il l’espère, que sa douleur soit au moins bénéfique à quelqu’un. Ne pas souffrir pour rien, et se persuader que la prochaine fois, ça ira mieux. Il n’y aura certainement pas de prochaine fois, plus les minutes passent, plus il en est persuadé. L’ancien amant qui préférerait certainement le voir la gueule ouverte sur le trottoir d’une ruelle pourrie plutôt que de lui faire la conversation une nouvelle fois. Ses doigts s’agrippent plus fort encore contre le sweat à mesure que l’humeur dégringole en chute libre. A flirter avec les limites de sa mélancolie funeste, celle qui le cloue au lit pendant des jours où tout n’est que morosité et abattement.

Plus de mots sur la langue. Juste du vide. Ariel et sa sublime répartie, disparue, envolée. Ta gueule, Ariel. Il s’exécute, cloué sur sa chaise comme un condamné à mort prêt à être grillé vivant sur son foutu fauteuil électrique. Encaisse sans broncher, les couleurs qui foutent doucement le camp de son visage pour le laisser plus pâle que la porcelaine de l’assiette posée devant le prophète. Silence, entrecoupé du fracas de la pluie contre les vitres, des bruits classiques d’un restaurant en pleine vie. Il n’entend plus que les bourdonnements à ses oreilles pourtant, les battements sourds de son cœur qui se morcèle et s’écrase lourdement contre le tapis de ses entrailles. Laisse-moi faire, je peux le faire taire. On peut le faire. Ca te plairait non, de lui ouvrir la gorge, là, devant tout le monde, avoue… Peut-être. Il en a des flashs violents accrochés aux cils, des sursauts de fureur animale tordant son être. Ces envies de meurtres, de destruction qui le terrorisent autant qu’elles le fascinent.

« - Tu dois être dans une bien mauvaise passe pour en arriver là… Mais c’est ton droit, si tu penses que ça te permettras de te sentir mieux. » Je donnerais tout pour t’aider, encore maintenant, tu sais. Il a de la peine dans la voix, un abattement douloureux qui résonne jusque dans les tréfonds de ses pupilles figées par la créature qu’il abrite. Dans les éclats défaits du regard qu’il repose sur son l’amant déchu. Son aide, il n’en veut pas, message clair et passé, gravé à même la chair pour la laisser brutalisée et abîmée. « - Peut-être que je leur appartiens, par naissance mais certainement pas par choix, ni partage de leurs idéaux et de ces manières qu’ils utilisent dans l’espoir de conquérir la ville. » Des justifications, encore, qui s’écrasent contre la barrière de ses dents. Pas la peine, perte de temps, et ça le désole d’en être arrivé là. Ariel soupire, abandonne la lutte. A se graver sur son visage, défait et tendu à la fois, plaide coupable, à tous les niveaux. Ses doigts lâchent le sweat froissé et se glissent dans une des poches de son pantalon. Extirpent une enveloppe qu’il pose doucement devant lui sur la table, à l’abri des regards sous la paume de sa main. « - Le montant a déjà été convenu j’imagine ? » Ca sonne presque comme du déjà-vu. L’argent sous ses doigts, un prix que l’on fixe en échange d’un service rendu. Curieux de savoir à combien le prophète se vend, estime le prix de ce trésor qu’il a dans les veines.
Vérifie la marchandise, il ment peut-être lui aussi. Juste une goutte, pour voir… Presque à en saliver d’envie, lorgne alors le thermos avec l’intérêt du prédateur.

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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Jeu 1 Nov - 21:50

Un mensonge, une vie basculée.

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Culpabilité se mêlait à la colère. Rancœur sans fond, mais qui le bouffait, noyait ses entrailles et le portait vers la misère du passé. Il disait et répétait de se remémorer le bon, même lorsque le pire pénétrait dans sa vie. Putain qu'il s'en voulait, de ce qu'il avait fait. Quitter quelqu'un, briser un coeur, être celui qui venait achever une relation. Dire, en premier, je ne t'aime plus. Faux, que cette idée. L'amour, pour Ariel s'était évaporé après, mais nullement cela ne fut évident pour lui. La confiance fut brisée, envolée sous le poids des mensonges. Pas un mensonge, ni deux, mais une panoplie de petits mensonges. Superficiel ? Sans doute, dans les faits, il était le mauvais qui quittait, larguait et délaissait les autres sans jamais se retourner. Pourtant, la colère l'embrasait toujours avant la compassion. Le menteur, celui qui avait trompé la confiance de son amant. Tout ça, fut causé par Ariel. Compréhensif, à l'écoute et prêt à en découdre avec son copain de l'époque. Ismaël aurait tout donné pour préserver cette relation, mais se battre dans le vent ne fut jamais une passion pour le jeune garçon. Tout le monde le lui avait répété : la vie était devant, il n'était même pas majeur à l'époque et il fallait vivre. Ivre de liberté, ivre de vérité que son copain se refusa à lui révéler. La relation brisée par les deux, pas par un gamin qui avait souffert des mensonges. Le menteur et l'aveugle, tous deux coupables et condamnables. Lui, avait conscience de ses fautes, et savait donc où se trouvaient celle de son ancien amant. Doux souvenirs, qui revenaient pour mieux le pourrir. Les remords, et les regrets, deux notions fourbes qu'il fallait apprendre à oublier. Ariel daigna finalement prononcer ces mots : cela ne le concernait pas. L'étudiant continuait sa vie sans son partenaire, et vice versa. Le frisé ne comptait pas juger son ancien camarade, il n'était pas là pour venir l'enfoncer. Alors oui : chacun sa vie, et le cadet s'occupait parfaitement de son cul tout seul. Accusation froide, comme si le jeune homme n'était pas légitime dans sa méfiance.  « Un mensonge, et toutes les vérités sont remises en cause. Tu fais ce que tu veux de cette affirmation.  »   Le brun ne voulait pas se battre, ce n'était pas son genre d'agresser les gens sans raison. Il en avait des défauts, mais il avait toujours considéré la violence comme légitime que lorsqu'elle répondait à une attaque. Et en effet, lorsqu'il posait ses pupilles sur Ariel, Isma n'avait pas peur de se prendre un coup. Sans doute que ce couple était hors des clichés, qu'il le fut, et cela expliquait pourquoi le frisé visait un autre style de mec. Pas deux fois, mieux valait sombrer dans les stéréotypes.



Colères, insultes et mise au clair. Ce n'était pas un déferlement de haine, loin de là. Il n'avait aucune idée, de la capacité du brun à encaisser – hormis sexuellement parlant. Ariel était un mec qui dégageait une vie difficile, qui transpirait le vécu lourd, les expériences difficiles et dont la joie était souvent en surface et éphémère. Isma lui, débordait de vie. Souriait, riait et explosait toujours de joie même dans les pires moments. Alors, ces insultes et ce mépris : le niveau restait correct et il était facile pour lui de retomber dans un élan de joie, ou même pire, de s'excuser pour s'être emporté « sans raison ». Ariel ne comptait pas jouer les victimes, ni même hausser le ton. Comme toujours Ismaël culpabiliserait plus tard, pour l'instant, il voulait terminer cette rencontre. Alors, comme un réflexe nerveux il se décida à retirer le foulard pour le foutre dans son sac alors que son ancien copain lui répondait.  «  Le bonheur est un état supposément impossible à atteindre, c'est ce que je répète souvent à Jolene.  »   Il aimait la philosophie le gosse, d'un amour sincère. Tout le monde lui disait que tout cela n'était que de la branlette intellectuelle. Il refusait cette idée, la réfutait et la rejetait de toutes ses forces. Il se calmait, sans surprise, déposant à nouveau son regard sur son amant, croisant les bras sur la table en l'observant avec attention. Le regard enchaîné à celui de son ancien partenaire, qui justifiait son allégeance. Comme toujours, il parlait sans vraiment tout dire. Ismaël n'aimait pas les messages énigmatiques, cela était devenu superflu entre eux et cliché. Le choix des mots était néanmoins intéressant. Opposé aux idées de la mafia ? Pas vraiment surprenant. La question était rarement de la moralité du moyen, mais de la finalité. Tout le monde avait conscience que tuer et voler étaient des mauvaises choses, mais la finalité était trop belle.  « On est tous l'esclave de quelqu'un ? Même d'une idée ?   »   Question ouverte, espérant réellement une réponse. La liberté de choisir, la liberté tout court. Question ouverte qui faisait saigner les coeurs et embrasait les valeurs.

La réalité de la rencontre revient le saisir : le sang, l'argent. L'enveloppe qui allait lui permettre de combler le découvert à venir. Il en avait besoin, de ce fric. Écoutant alors la question avec une oreille attentive, mais l'iris dévorait l'enveloppe et imaginait son contenu.  «  Montant fixé, pas des numéros qui se suivent, des coupures diversifiées, mais jamais au dessus de 20 dollars.  »   Parce qu'il était né dans un monde dominé par l'argent, alors inutile d'espérer qu'il allait se faire duper par une mafia. Déposant sa main sur le haut du thermos pour ouvrir ce dernier d'un simple geste du doigt.  «  Je te laisse l'honneur de vérifier la qualité du café, je ferais de même après. »   Refermant alors le bouchon pour tendre le thermos à son ancien copain de façon naturelle, avec un petit sourire en coin.


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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Dim 4 Nov - 19:48



Mentir pour dissimuler une vérité trop ignoble pour être révélée, sur le moment il était persuadé que c’était la meilleure chose à faire. Peut-être aurait-il mieux valu être honnête, avouer dès le départ son appartenance à la Bratva, l’existence de ce géniteur qu’il a préféré enterré pour ne pas prendre le risque de voir son ombre s’immiscer dans son couple. Morceau visible de l’iceberg, prostitution qui serait restée là, en latence dans un coin, à attendre son heure pour sortir de l’ombre et tout fracasser. S’en mordre la langue, nerveusement et se contenter d’un hochement de tête en guise d’unique réponse. Ariel qui s’avoue vaincu et préfère garder le silence plutôt que de s’enfoncer, continuer d’empirer son cas déjà bien gratiné. On ne le reprendra plus, la vie de couple ce n’est pas pour lui, il l’a compris maintenant. Petit cœur cassé dont les morceaux sont éparpillés aux pieds d’un seul, et lui qui en donne la poussière à ceux qui l’achètent et l’abîment. Des petits tas qu’il ramasse après chaque passe pour les refiler au suivant. Et dans ses moments de solitude, s’échiner à ériger des remparts autour de la mécanique fragile, un cocon d’acier pour ne plus se retrouver à souffrir inutilement. Juste laisser les aiguilles qui s’agitent dans le fond de sa poitrine lui transpercer la chair, la faire saigner lorsque les déceptions et les désillusions lui bousillent l’âme. Trop fragile Ariel, lui qui se planque derrière ses sourires, ce charisme fauve et ce personnage qu’il construit un peu plus chaque jour. Elle fait marrer la créature, cette petite chose qu’elle possède et qu’elle tente d’écraser de toute sa puissance.

Trop philosophique Ismaël. C’est une des choses singulières qu’il aimait chez lui, quand plus personne ne semble se soucier de son cerveau à le laisser moisir au fond du crâne, abrutit par la technologie et cet apathie dans laquelle tout le monde se plonge. Ces discussions sans fin à refaire le monde d’idéaux, jusqu’à sentir la migraine s’installer entre les tempes. « - Il ne reste plus qu’à se leurrer et se persuader que ça va durer. Ou alors personne n’est fait pour l’être, dans cette ville du moins. » Lui en tout cas n’a pas été programmé pour ce genre de chose. Famille de malheur, certainement pas de bonheur. S’il était resté avec sa mère, très certainement qu’il ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Joie de vivre réelle et non en rempart contre la noirceur qui s’accumule sous sa peau. Nuage de regret passant sur le visage, le corps tout entier qui se crispe et ses doigts qui s’enlacent les uns les autres, en renfort pour ne pas se laisser submerger par ses douleurs. Soutenir le regard de l’autre malgré l’envie folle de baisser les yeux. Honteux face à l’ancien amant, à se mordiller pensivement la lèvre. Ca cogne dans sa poitrine, si fort qu’un soupire lui échappe. Ses doigts qui se serrent plus fort encore dans le but de ne pas se libérer pour venir le toucher. Comme une nouvelle tentative de se rapprocher, recoller ces fragments minuscules d’un simple contact. Trop tactile Ariel, à souffrir lorsqu’il se retrouve contraint à l’immobilisme. La distance qui le glace. Il entend les questions, et comprend pertinemment que des réponses sont attendues. Qu’il se dévoile un peu, comme lorsqu’il se dénude devant les regards de ceux qui l’achètent. C’est plus compliqué pourtant, de parler de lui. Plus simple de se foutre à poil et de fermer les yeux le temps que ça se termine. Petite boite de Pandore qui ne s’ouvre jamais entièrement, à seulement laisser des brides de lui s’en échapper. Le monde s’en fout de ce qu’il est vraiment, il n’y a que l’emballage qui intéresse, l’intérieur personne n’y prête attention.

« - C’est déprimant non ? D’être l’esclave d’une idée, c’est tellement con comme notion. Je pensais qu’une fois mon vieux dans la tombe, ce serait plus facile pour moi de les quitter. A croire que non, même mort il continue de me contrôler, et je reste un pion pour eux… » Ricane sur les derniers mots, le dégoût sur les lèvres, dans l’esquisse de sourire forcé qui lui tord la bouche. « - Ne les laisse pas t’enchaîner Isma, une fois que c’est fait, il n’y a plus de retour en arrière possible. La neutralité, c’est certainement ce qu’il y a de mieux pour se croire encore un peu libre. » Aucun ordre, le ton reste fébrile à la chaleur sincère d’un conseil qu’il aurait aimé pouvoir appliquer pour lui. Etre neutre, vraiment, sans cette étiquette qui reste collée sur son front et qu’il ne parvient pas à enlever. S’enveloppe de silence, il écoute mais ne dit rien. Le fixe avec cet intérêt un peu trop marqué qui le caractérise tant. Comme un gosse qui scrute trop longtemps quelqu’un et qui s’en fout que ça soit bien ou pas. Presque jusqu’à sentir quelque chose qui se pince dans sa poitrine, un petit truc là, dans le fond du ventre. Grince et chatouille, à fleur de peau pour le laisser fébrile. « - Plus facile pour la discrétion, c’est bien. » Pute qui parle, ils ne le font pas tous, ces clients mais certains se donnent la peine de rester anonyme. A donner de faux noms dans le registre, l’illusionniste qui a fini par comprendre quand on lui ment, on lui offre une identité tout droit sortie de l’imaginaire parce que s’envoyer en l’air contre de l’argent, c’est honteux et indigne. Pauvres cons.

Le sourire qui fait craquer, fondre à se sentir mourir. Les muscles qui se tendent dans un odieux réflexe du prédateur lorsque le thermos se rapproche de son espace. Ariel qui se redresse de tout son corps, crispé, mal à l’aise.
« - Ce n’est peut-être pas la peine, je te… » Fais confiance. Wrong answer, essaie encore. Hésitants, ses doigts se délient et il tend la main, attrape le thermos et le traîne sur le table jusqu’à lui. Il lui suffit de l’ouvrir pour que ça lui saute à la gueule. La faim, l’appel du carnage. L’oupyr qui feule, l’éclat malsain dans les pupilles figées. Pas envie d’avoir le goût de l’autre sur la langue, à nouveau et pourtant son index vient boucher le goulot, il renverse le contenant et tressaille lorsqu’une perle de rubis scintille au bout de son doigt qu’il porte à sa bouche. Suave inquisition, les frissons lui dégringolent le long de la chair à lui faire fermer les paupières le temps d’une inspiration, petit cœur bondissant dans la poitrine, le bide qui se retourne et hurle encore. « - Il est… C’est parfait. » Sa voix qui s’arrache d’une trachée serrée à s’en asphyxier, l’humain fait un énorme effort pour rester calme, maître de lui quand il vient d’agiter sous le nez de la créature la promesse d’un sublime carnage.


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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Dim 4 Nov - 21:36

Un mensonge, une vie basculée.

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Le monde pensait avec l'anatomie sexuelle, tandis que les yeux jugeaient avec les goûts surfaits de la société de consommation. Ismaël savait ce qu'il aimait et pourquoi il l'aimait, c'était facile avec un peu de réflexion. Son père n'avait jamais enseigné à son fils les pensées philosophiques, préférant lui offrir le petit kit du futur médecin. Sa mère, depuis sa tour d'ivoire, fut au contraire dévouée dans le développement de l'expression philosophique du gamin. Ne jamais suivre le fil d'une seule pensée, mais bel et bien l'inviter à pousser les portes de la psyché humaine. Pas de la psychologie, mais de la philosophie qui se basait sur des concepts et des idées souvent abstraites. Paradoxe entre celui qui intellectualisait beaucoup et qui pourtant était victime de ses envies, incapable de contraindre ces dernières. Le brun savait parfaitement que parfois, il faisait des conneries, mais s'en moquait.  La réflexion ne signifiait pas le règne de la raison. Qu'importait les motivations, il s'en sortait toujours même dans les contradictions. Ariel semblait plus, blasé sur de nombreux sujets. La vie, la mort et toutes ces conneries. Une supposition et il partait au galop : une théorie supposait que le bonheur n'existait pas. Nombreux étaient ceux qui pensaient que ce dernier était réel, mais que personne ne savait réellement de quoi il était question. Un débat sur le sujet, et le gamin parlait des heures, rendant plus que nécessaire de la patience de la part de celui qui devait l'écouter déblatérer ses théories parfois fumeuses.  « Les gens ne savent pas être heureux. Encore faudrait-il que tout le monde soit d'accord sur sa définition du bonheur. »   Le conflit humain, encore et toujours. Celui des idées, des pensées et des réalités. Ariel pourrait dire qu'il avait été conforté dans des idées, des modes de pensée : foutaises, toutes ces conneries. Le frisé savait à quel point le poids d'un héritage pouvait être lourd à porter, mais il était faible de croire que le déterminisme était la cause de toute chose. Mensonge inventé pour soulager ceux qui se cachaient derrière la société pour expliquer des problèmes. Le gosse savait qu'il était plus facile de mentir que d'assumer le principe de faiblesse d'esprit. Ariel était physiquement condamné, peut-être, mais son esprit restait libre. Noyé dans le négativisme, mais bel et bien vivant malgré tout. Le jeune homme ne comptait pas lui offrir une analyse approfondie, il n'était pas là pour ça et n'avait pas le droit.


Il évoqua finalement un peu de lui, l'ancien amant. De façon superficielle. Cela faisait de la peine pour le gosse, qui devait l'écouter sans pourtant devoir s'incruster dans sa vie. Isma était quelqu'un de réel lorsqu'il était question des sentiments : il n'avait pas le droit de s'intéresser à sa vie en osant en retour l'expulser de la sienne. Malheureux, éternellement. Il ne semblait jamais sincèrement sourire, mimant le plaisir, la joie tout en venant feindre la banalité. Vraiment ? Il aimait sa vie ? Non. Pourquoi ne pas quitter la ville ? Il jetterait sans doute une excuse minable, comme aujourd'hui. Néanmoins son affection pour le frisé était réelle, mais le gamin ne pouvait pas se permettre de renouer, ce n'était pas dans ses habitudes.  « Chacun ses bourreaux. Certains sont russes, homophobes, parents désastreux, un système corrompu. Toi et moi, nous savons que la neutralité ça n'existe pas. Une idée, c'est une position et elle est toujours subjective. Crois moi, cette situation ne va pas durer, t'inquiète pas pour moi.  »   Parce que bientôt Isma aurait de quoi prendre son indépendance, se barrer de la maison de son père pour s'enfoncer dans une chambre étudiante. Pas le grand luxe, mais qui serait le meilleur moyen pour s'éloigner de la violence psychologique de son père. Ariel était prisonnier, s'il le disait. Ismaël était une victime qui acceptait son statut, donc, il était libre d'en changer comme cela le chantait. Jolene, bordel qu'il l'aimait. Soeur de coeur qui fut plus que jamais son pilier. Il fut également présent, dans le pire et dans le meilleur pour sa consœur. Jamais il n'avait pleuré avec elle, jamais il n'avait perdu son temps dans des descriptions futiles et longues. Il fut toujours simple, oubliant ses malheurs. Un modèle, qu'il appliqua finalement avec tout le monde. Brisé dans ses pensées par une petite remarque qui fit sourire et même rire Isma.  « Si seulement j'étais toujours aussi discret.  »   Le gosse qui hurlait en soirée, qui chantait trop fort, qui faisait de la merde, toujours le même. Celui qui venait avec des tongs lors des réunions de famille avec son père : lui. Celui qui se foutait royalement d'être à demi dénudé la moitié de sa vie chez lui, sous prétexte que cela n'était pas commun ni même accepté par la majorité. Ismaël n'était pas discret, hormis pour ce qui concernait son « anomalie » comme le disait Jolene.

Phrase coupée qui fit tiqué le brun. Laissant échapper un petit son désapprobateur : non, il ne devait pas se fier au gamin et vérifié. Pas d'arnaque, mais cela était important de fixer que le vendeur était clean. Crispé, il l'était, face au frisé toujours aussi zen. Le brun se contenta de hocher la tête en se pinçant la lèvre inférieure. Moment terriblement gênant, plus encore que lorsqu'il avait commencé à parler de banane et de capote avec Jolene. Le brun inspira alors, en crispant ses doigts et finalement, en tapotant sur la table. L'argent, il allait le vérifier par la suite, mais attendait l'approbation d'Ariel. Non, pas de contact physique, aucun. Ismaël s'en foutait, mais cela risquait de mettre mal à l'aise son ancien partenaire de chambre. Moment qui s'éternisait alors que le gosse détournait le regard vers les propriétaires, la foule, la population et toutes ces personnes qui se baladaient dans un monde dont l'âme était en RTT. Petit compliment sur… son sang. Ariel pouvait donc se vanter d'être assez doué pour complimenter son ex sans pour autant créer un malaise. « Que veux-tu, j'ai une hygiène de vie parfaite. Beaucoup de sport, de l'alcool, de la bouffe... »   Finalement, il réalisa qu'il était préférable pour tout le monde qu'il était inutile de poursuivre, parce qu'il n'avait pas changé : ses études, ses amies, le sport, la bouffe, l'alcool et le sexe. La différence était que la dernière activité n'était pas avec son copain, rien de plus, rien de moins. « C'était exceptionnel, la vente pour une mafia. Ils ont fait monter les prix, c'est tout, promis tu n'auras pas à me revoir en train de vendre mon sang dans un resto que j'aime même pas. »   L'argent et au-revoir.




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Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue ✤ Ariel - Sam 17 Nov - 15:18



Vérification malvenue, effectuée sous la contrainte d’une envie mordante. A faire planer le malaise au-dessus de la petite table. Se dire qu’il n’aurait pas dû agir de la sorte, mais il en sait quoi, Ariel, des usages d’un trafic ? Pas grand-chose. Les seuls échanges de bons procédés qu’il exécute sont directs, argent en main, compté, approuvé, et on passe aux choses sérieuses. C’est lui que les autres achètent, pas l’inverse. Alors il ne sait rien, de ce qu’il est bon de faire ou non. Dealer de drogue qui teste la marchandise avant de l’acheter, en se frottant les dents avec la poudre pour s’assurer de la qualité. Tu regardes trop de films. Sûrement. Le thermos reposé sur la table et sa main qui s’y accroche. S’y crispe avant l’envie folle d’y revenir. Petit ventre qui papillonne d’un besoin qui déroute, écœure et dérange. Fascine aussi, un peu, quand la couche de dégoût s’étiole légèrement pour lui laisser entrevoir des merveilles sanglantes. Une vie sans l’impression d’être déchiré à l’intérieur, constamment à l’étroit dans son propre corps, tiraillé entre ses deux lui qui se bouffent l’un l’autre. Goût de l’autre sur la langue, comme un retour en arrière qui laisse une amertume contre le palais. Un murmure d’encore à même la chair, ses autres doigts posés à plat sur le bois, les ongles qui triturent une aspérité dans l’espoir de s’occuper. Il suffirait d’un rien, juste tendre le bras et laisser les phalanges effleurer la peau de l’ancien aimé. A peine, une caresse à la saveur d’éphémère. Se rappeler ce qu’il a bêtement perdu et en souffrir encore plus. Quitter le restaurant avec un nouveau souvenir à apposer sur le tas de leur vie commune dissolue, et se dire qu’il a merdé, encore une fois. Ca n’aurait jamais pu le faire, vous deux, arrête d’y penser. Peut-être qu’elle a raison cette petite voix, parce qu’ils ne l’effacent pas, cet autre qui le hante et qu’il adore de tout son être. Déteste de toute son âme.

Phrase en suspens, et dont la finalité lui est évidente. Esquisse fébrile d’un sourire faussement gêné quand la pupille pétille d’un éclat mainte fois aperçu aux aurores de ces moments de tendresse privée. Pareil et pourtant si différent, il a changé, l’ancien amant. Comme lui a pu changer. Il s’est enlisé dans la noirceur de sa vie, la saleté de son monde, pantin aux sourires de façades, le baume au cœur pour éviter les cassures. A prétendre, simuler, jusqu’à ne plus vraiment savoir ce que ça fait d’exister pour de vrai, juste pour lui et pour personne d’autre. Il l’envie, Ariel, cet autre qui irradie de liberté. Son soleil qu’il tente d’entretenir mais qui se fane doucement, un peu plus chaque jour. Il crève d’envie de lui demander, s’il le trouve différent. Crève d’envie d’en savoir plus sur cette vie à laquelle il n’appartient plus. Tu vas bien ? Tu fais quoi ? Les classiques d’une conversation qu’ils ont perdus quand tout s’est cassé la gueule. Il ne répond pas Ariel, se contente de hocher doucement la tête, approuve le mode de vie qu’il connait si bien. Lentement, sa main libre se pose sur l’enveloppe qu’il fait glisser sur la table, jusqu’à laisser le bout de ses doigts buter doucement contre ceux d’Ismaël. « - Normalement tout doit y être, j’imagine. Ils seraient capables de t’entuber mais pas au premier achat, ce serait con… » Pas s’ils ont l’intention d’y revenir, ce qui en l’étonnerait pas. Ce que le prophète ne semble pas croire pourtant, tant mieux si c’est le cas.

Récupère sa main et attend patiemment que se compte le pactole, discrètement. Tout le monde s’en fout de ce qu’ils font. C’est l’une des caractéristiques de ces gens-là, le respect, cette absence d’intrusif dans l’existence d’autrui. Ils ne sont que deux types installés à une table près de la fenêtre, un jour de pluie. Ni plus ni moins. « - Je ne suis personne pour juger ce que tu fais, encore moins pour m’inquiéter. Mais l’exceptionnel est une bonne option. » Faire la mule aussi est exceptionnel. Il s’en mord la langue pour ne pas lâcher le morceau, pas certain d’être pris au sérieux. Ses doigts tapotent d’impatience, le malaise présent dans sa poitrine depuis le début prenant des proportions affolantes. Tire-toi, t’as plus rien à faire là, et il a clairement pas envie de te faire la conversation. « - Si tout est en ordre pour toi, je vais y aller… » Regard qui s’accroche à celui du prophète, attente d’une réponse qui vient plus rapidement qu’il ne l’aurait voulu. Pour faire durer encore un peu plus l’instant, première véritable rencontre depuis leur rupture. Aucun moyen de s’enfuir, se supporter le temps de la transaction et se séparer à nouveau. Se dire que c’est déjà mieux que rien et, au fond, espérer qu’il y aura bien une prochaine fois. Bratva provoquant le hasard, rassemblant les morceaux fracassés pour mieux les jeter au vent quand les routes se séparent à nouveau. Il se lève dans un couinement de chaise sur le plancher rutilant, s’attire les regards et le silence. Une fébrile inspiration, moment de flottement avant que la vie reprenne son cours. Le thermos serré contre sa poitrine, dans les plis de son sweat encore humide, pas vraiment prêt à affronter de nouveau la pluie au-dehors.

« - Prends-soin de toi Isma. » Tu veux pas lui rouler une pelle aussi tant que t’y es ? Conclusion certainement stupide, mais il n’a pas réfléchit. Eclatée contre sa langue, balancée dans le vide entre eux avec la chaleur d’un sourire fébrile sur les lèvres. Ceux qui ne s’affichent pas vraiment, par pudeur mais qui sont bien plus éclatants que tous les autres. Avec son butin dans la main, Ariel quitte le restaurant. S’engouffre sous la flotte qui tombe à verse à présent, se planque sous sa capuche, le cœur battant à tout rompre contre le thermos. Qu’il serre plus fort encore entre ses doigts, presque à sentir le sang heurtant les parois à chaque pas sur le pavé trempé. Ne leur donne pas tout… Ca chante dans sa tête, et plus le refrain tourne, plus il se dit pourquoi pas. Juste une goutte, rien qu’une.

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