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locked in a cage (anthea)

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locked in a cage (anthea) - Jeu 13 Sep - 20:42



LOCKED IN A CAGE
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Au volant de sa voiture, le roi avale l’asphalte. Devant ses pneus, les automobilistes s’écartent, libèrent la voie. L’autoroute n’est pas assez large pour lui. Le moteur du bolide ne vrombit pas avec assez de puissance. Il voudrait un bruit assourdissant, pour éloigner l’appel de ses idées sombres. Il voudrait un virage contre lequel se fracasser. La fuite ne lui ressemble pas mais ce soir, il est d’humeur massacrante. Le climat d’Arcadia ne lui convient pas, pas plus que les quatre murs de son appartement. Ophelia hante les lieux comme une âme en peine, son ventre désormais arrondi brandi comme un avertissement. L’annonce d’une catastrophe à venir, d’un cataclysme en préparation. L’être qui sommeille encore dans les entrailles de la créature n’a pas conscience des mauvais présages qui entourent sa naissance. Le géniteur involontaire préfère, pour l’heure, s’éloigner du tumulte que provoque cette gestation. Et quoi de mieux que risquer la mort à bord d’une carcasse de métal ? Ô combien ironique serait la situation, s’il venait à trépasser maintenant. Lui, le souverain d’outre-tombe, seigneur et maître du monde du dessous. Le gardien des âmes mortes, bourreau des défunts. Coincé entre quatre planches de sapin, enterré au fond d’un trou. Au moins trouverait-il le repos que son existence présente ne lui offre plus depuis longtemps. Il sait que cette enveloppe mortelle n’est pas étrangère aux affres qui l’agitent. Que les désirs qui habitent la chair l’ont conduit à faire bien des erreurs. Mais il sait également que c’est lui, Hadès, qui mène la barque. Le palpitant bat, fait pulser l’ichor divin. La carcasse n’a pas besoin de lui fonctionner, machine à la mécanique parfaie. Mais seule sa conscience millénaire le guide. Seules les réminiscences d’une vie antique l’ont mené jusqu’à ce visage. Jusqu’à ce rideau de cheveux bruns, jusqu’à la tourmaline de ce regard.

Un geste furieux fait braquer le volant, faisant quitter l’autoroute au véhicule infernal. Le moteur hurle de douleur alors que les vitesses décroissent rageusement et qu’il s’engage sur la bretelle de sortie. Il veut la voir. Contempler ce visage, sentir sa présence. Sans réfléchir, il conduit jusqu’au centre. Jusqu’à la bijouterie. Une nouvelle fois, il se questionne sur leurs choix en tant que récurrences. Sa divine moitié pouvait elle exercer un autre métier que celui-ci ? Un léger sourire déforme son visage, alors qu’il se garde devant la vitrine de la boutique. Derrière lui, la portière claque avec plus de violence que nécessaire. Le soleil qui irradie sur Arcadia rend superflu le manteau sombre qu’il porte. Mais Saturno fait partie de ces êtres sans cesse glacés, que rien ne parvient à réchauffer. Lorsqu’il pénètre dans la bijouterie, il cherche immédiatement l’objet de son désir. Il cherche Anthea. Il a pourtant promis à son aînée que rien n’arriverait. Mais il sait qu’il l’a trouvée. Sa reine. Alors il s’approche et fait sonner la petite clochette d’argent du comptoir. Il ne prête même pas attention aux précieuses qui dorment dans leurs cercueils de verre. Seule l’intéresse la déesse qui jaillit de l’arrière-boutique. « Mademoiselle Al Khayzuran. C’est un plaisir de te revoir. » Le ton est prudent, principalement employé pour cacher la tornade qui loge entre ses côtes. « Je viens chercher un petit quelque chose pour la tête de mule qui te sert de sœur. » Un léger éclat s’allume dans son regard, alors qu’il évoque Lyra. La culpabilité le ronge, pourtant il est incapable de quitter les lieux. Incapable de tenir sa promesse. Incapable d’enfouir le visage d’Anthea dans un recoin de son esprit et de jeter un voile dessus. La belle l’obsède, hante ses jours, habite ses nuits. Le sommeil le fuit, Ophelia l’insupporte. Irritable, l’infernal est comme un enfant à qui l’on refuse une friandise. Pourtant les dieux savent avec quelle avidité il voudrait goûter à ce fruit défendu. La faim qui le tenaille est ancienne, antique. Millénaire. Et il est fatigué d’attendre.


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locked in a cage (anthea) - Sam 15 Sep - 13:13



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(@saturno bellandi)


Ses prunelles sombres semblent envoutées par les pierres précieuses figurant dans les vitrines de sa boutique. Pensive, la gamine ne cesse de repenser à cette fameuse soirée qu’elle a passée en agréable compagnie. Saturno. Un charmeur, un mec qui semble enchainer les conquêtes et qui semble être très proche de Lyra. Incapable de mettre des mots sur ce qu’elle ressent vis à vis de cet homme, la gamine semble être irrésistiblement attiré par lui et intriguée par la curieuse aura qui se dégage de lui. Elle le sait marié, chose qui l’aurait habituellement repoussé, car malgré ce que l’on pourrait croire, la gamine a des principes. Charmeuse elle aussi, elle n’avait pu s’empêcher de répondre à ses pics, à ses provocations lors de la soirée, et elle était loin de connaître la vérité à propos la relation qu’il entretenait avec son ainée. Pensant qu’elle était enfouit dans les souvenirs du passé, une petite voix ne pouvait s’empêcher de lui murmurer qu’il y avait plus entre eux. De plus, la réaction que Lyra avait eu dès qu’elle avait mentionné son nom en précisant qu’il était canon ne faisait qu’appuyer cette théorie. A présent qu’elle avait ouvert les yeux et qu’elle voyait Saturno d’une manière totalement différente, divers évènements qui avaient eu lieu entre Lyra et lui refaisait surface, semblant suspect. Se remémorant les regards qu’ils échangeaient et qui pourtant, malgré l’évidence et le désir qui dégoulinaient de ses regards insistants, elle n’avait jamais réalisé. La gamine avait senti son estomac se nouer sans vraiment comprendre pourquoi. L’imaginer avec sa sœur lui donnait des frissons, donnant un goût dramatique à la situation. Ils entretenaient une relation farfelue dont elle ne connaissait pas les détails, mais il l’avait quand même clairement dragué à cette soirée. Perdue, freinant des quatre fers à l’idée d’être confrontée à lui, la déesse des enfers réincarnée était bien loin de se douter qu’il franchirait les portes de sa boutique d’ici quelques minutes. Clac. Une portière se ferme violemment à l’extérieur. Curieuse, elle tourne ses ambres sombres vers la fenêtre et l’aperçoit vêtu de son manteau sombre. Plus ses pas foulent le sol pour s’avancer vers la porte d’entrée, plus son palpitant s’accélère. Que venait-il faire ici ? La petite clochette posée sur le comptoir retentit et il l’attend tandis qu’elle sort de l’arrière boutique où elle l’observait discrètement. Il est vraiment là. Perturbée, la gamine spontanée qu’elle est se ressaisit rapidement et affiche un air détachée. « Mademoiselle Al Khayzuran. C’est un plaisir de te revoir. » Elle lui adresse un sourire, avant de le saluer à son tour. « Monsieur Bellandi. Le plaisir est partagé. » Elle affiche un air malicieux, semblant oublier les souvenirs qui la tourmentaient quelques instants plus tôt. « Je viens chercher un petit quelque chose pour la tête de mule qui te sert de sœur. » Son sourire se ternit, sans réellement s’éteindre. Elle se crispe, prise de court. Dire qu’elle pensait qu’il venait la voir simplement pour discuter. Quelque peu décontenancée, elle se ressaisit vite et s’approche un peu plus du comptoir. « Oh, tu es ici pour Lyra. » Les mots franchissent ses lèvres, laissant transparaitre plus d’amertume qu’elle ne l’aurait voulu. Amertume qui n’est pas dirigée envers son ainée, mais envers lui. Sa mâchoire de crispe, et elle sent son estomac se nouer. Incapable de comprendre la jalousie qui l’envahit, elle fuit son regard et inspecte les pierres précieuses qui ornent les bijoux dans ses vitrines. « Quel genre de bijou souhaites-tu lui offrir ? J’espère que ce n’est pas une bague, car il me semble que tu étais censé lui en offrir une il y a dix ans. » Une lueur vient éclairer son regard. Cette jalousie qu’elle ne comprend pas la rend mauvaise, elle sort des mots qui dépasse sa pensée et le sujet des fiançailles vieilles d’il y a dix ans ressort. Elle remet ce foutu souvenir sur le tapis, espérant que cela blessera quelque peu le cœur de glace de l’homme qui lui fait face.


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locked in a cage (anthea) - Jeu 20 Sep - 18:57


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Il sait qu’il est en train de rompre une promesse faite il y a trop peu de temps. Il s’imaginait plus de volonté, plus de contrôle. Il se croyait maître de lui-même mais en vérité, il a déjà donné les rênes de son âme à la jeune femme qui lui fait face. Elle l’ignore mais elle est constamment à ses côtés ; dans ses pensées comme dans ses gestes. Anthea et son sourire espiègle, Anthea et son regard malicieux. La seule évocation de son nom fait frémir la vieille carcasse, qui craint d’être emportée par la tornade. Sa main gauche pianotant contre le verre du comptoir, il est incapable de se détacher de son visage. L’ovale parfait, les lippes boudeuses, le regard hypnotisant… tout chez elle concourt à le rendre fou. Le sourire qu’elle lui adresse en guise de salutation est un argument supplémentaire. « Monsieur Bellandi. Le plaisir est partagé. » Soit elle a le sens du commerce, soit elle est véritablement contente de le revoir. Il ne doute pas que Lyra aura abreuvée sa cadette d’histoire à son sujet, qui pousserait n’importe quel être sensé à le fuir. Pourtant Anthea lui sourit comme si elle ignorait tout de lui. Sa bonne humeur semble néanmoins disparaître lorsqu’il annonce l’objet de sa visite. Une raison fabriquée à la va-vite. Un prétexte. C’est tout ce dont il avait besoin pour justifier sa présence ici. « Oh, tu es ici pour Lyra. » Le ton le désarçonne. Peu habitué à provoquer la déception chez une femme – autre que la sienne – le roi ne réagit pas tout de suite. Il se recompose une figure, sourire ironique à l’appui. « Je vois que nous avons la même définition. » Il essaie de détendre l’atmosphère, manifestement transformée par l’évocation de Lyra. « Quel genre de bijou souhaites-tu lui offrir ? J’espère que ce n’est pas une bague, car il me semble que tu étais censé lui en offrir une il y a dix ans. » C’est à son tour de se crisper. La pique est brutale, inattendue. Elle le blesse plus qu’il ne l’aurait cru, dix ans après. Son visage se fige, dur et froid. Il sait qu’il n’est pas responsable de la rupture entre lui et Lyra. Il lui arrive même de se dire qu’il aurait apprécié être marié à cette furie. Pourtant, elle en a décidé autrement et même si sa décision les a séparés officiellement, Saturno et Lyra sont toujours aussi proches qu’à l’époque.

« J’ignore ce que ta sœur t’a dit sur cette histoire, mais ce n’est pas moi qui ait tout envoyé valser. » Sa voix est chargée d’amertume. Pas facile, d’être le méchant dans l’histoire de quelqu’un d’autre. C’est un rôle qu’il endosse avec de plus en plus de difficulté, lassé d’être diabolisé par son entourage. Une nouvelle fois, il se considère comme le résultat d’une éducation méprisante, plutôt que dépendant de sa nature propre. Il n’est pas né mauvais. C’est seulement l’image que l’on a voulu donner de qui et qu’il a fini par adopter, par conformisme. Il fallait un antagoniste dans le conte fabuleux de Scipio et Alcide Bellandi. Sans rechigner, l’infernal l’a accepté. Il ignore désormais comment s’en défaire et être lui. « C’est elle qui a pris peur, alors que tout allait bien. Je n’ai rien fait qui justifie… ça. » Cette jalousie, cette colère. Un soupir lui échappe. Comme elles sont compliquées, les filles Al Khayzuran. Comme elles sont difficiles à comprendre. Leurs raisonnements complexes, tortueux et torturés le mettent au supplice à chaque fois. D’abord Lyra, à la rage destructrice. Puis Anthea, jalouse comme une chatte. La rancune déplacée qu’elle affiche brise quelque peu l’illusion de perfection qui entourait la gamine jusque-là. « Maintenant, si ça ne t’ennuie pas, j’aimerais offrir un collier à ta sœur. Grenat et argent, si possible. » Une lueur de défi s’allume dans son regard. Qu’elle ose le contredire et s’opposer. Elle verra qui est le croque-mitaine de son propre conte. Ses mains quittent ses poches pour se croiser dans son dos, tandis qu’il commence à déambuler le long des vitrines. Son regard se promène à la recherche d’un bijou qui conviendra à la Nuit. Mais il ne peut s’empêcher de garder l’image de l’enfant à l’esprit. Une gamine qui, il s’en doute, ne le quitte pas des yeux. Elle l’observe, comme on observerait un monstre, attendant de voir son prochain mouvement. Finalement, les billes de glace se fixent sur un médaillon d’argent, orné d’un unique grenat. « Celui-ci sera parfait. » Et lorsqu’il relève les yeux pour fixer la joaillière, c’est sur elle qu’il imagine le bijou.



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locked in a cage (anthea) - Sam 6 Oct - 18:52



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(@saturno bellandi)


La déception se lit clairement à travers les très fins du visage de la gamine. Il était ici pour Lyra, non pas pour elle. Elle le sent, le fossé se creuser dans son cœur de glace. Elle n’est pas habituée à ce qu’on la repousse, la belle enchanteresse habituellement volage et irrésistible. Mais cette fois-ci, ce n’est pas pour elle que l’homme semble succomber, mais pour sa sœur ainée. Lyra. La parfaite Lyra. Anthea avait toujours envié la beauté de sa sœur, ne cessant de se comparer à elle, envieuse. Jalouse depuis toujours, elle s’était fait une raison en se disant qu’elles étaient toutes les deux belles, mais d’une beauté totalement différente. « Je vois que nous avons la même définition. » Tentant de cacher sa déception derrière un sourire ravageur, les traits de la gamine se durcissent. Il l’a vexé, le Bellandi, alors elle se venge en sortant des propos qu’elle sait blessants, avec amertume. Son palpitant s’accélère, et elle est ravie de constater que sa remarque a l’effet escompté. Il se crispe. Il ne l’avait pas vu venir celle là. A son tour, ses traits deviennent durs et froids. Deux âmes sœurs aux cœurs de glace se font désormais face. « J’ignore ce que ta sœur t’a dit sur cette histoire, mais ce n’est pas moi qui ait tout envoyé valser. » L’amertume est clairement audible. La gamine déglutit, sans le quitter du regard. Elle scrute le moindre de ses gestes, la moindre expression qui vient ternir son beau visage. «C’est elle qui a pris peur, alors que tout allait bien. Je n’ai rien fait qui justifie… ça. » Elle acquiesce en retrouvant son sourire, sauf qu'il n'a plus rien de narquois, il est plutôt moqueur. Ca. Qu’est-ce que ce « ça » voulait dire ? « Maintenant, si ça ne t’ennuie pas, j’aimerais offrir un collier à ta sœur. Grenat et argent, si possible. » Elle hausse un sourcil, effaçant son joli sourire de son minois. Il ose couper court à la conversation en un claquement de doigts. Exubérante tout d’un coup, elle affiche un air outré. « Si cela m’ennuie. Mais tu n’as que faire de mes états d’âme alors parlons plutôt bijoux. » Le sourire a disparu, car la jalousie mélangée à une pointe de colère se font une place. Elle est colérique, Anthea, mais avant tout blessé. Elle n’aime pas être repoussée et certainement pas par un homme qui semble épris de Lyra. Lyra est magnifique, Lyra est parfaite. Elle aime sa sœur plus que tout, jamais elle n’oserait lui voler son fiancé, mais faudrait-il encore qu’elle soit au courant de la relation qu’il entretient avec elle. Elle continue de le regarder, laissant ses yeux osciller entre les bijoux qu’il admire et son visage. Dieu qu’il est beau.  « Celui-ci sera parfait. » Son regard se pose sur un magnifique collier et la jalouse qu’elle est ne peut s’empêcher de penser qu’il serait magnifique à son cou. « Très bien. Il sera parfait. » Elle ouvre la vitrine intérieur pour saisir le bijou et le déposer dans une magnifique petite boite de couleur rouge. « Un peu gros et peu raffiné à mon goût, mais tu semble sûr de tes choix en ce qui concerne Lyra. Je ne voudrais pas m'interposer. » Elle daigne lui adresser un regard, avant de reporter son attention au bijou qu’elle est en train d’installer correctement. Une fois terminé, elle tend la jolie boite au Dieu des enfers et lui fait face. « Tu dis qu’elle a tout envoyé valser, mais tout semble encore bien d’actualité. » Son regard défie le sien, lançant des éclairs au passage, sachant pertinemment que la réponse la fera davantage souffrir.  


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locked in a cage (anthea) - Lun 22 Oct - 0:05



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La colère qui lui étreint le cœur semble sortir de nulle part. En vérité, elle a toujours été là, profondément enfouie. La colère d’avoir été rejeté toute sa vie. Par Scipio puis Alcide, par de nombreuses femmes ensuite, et par Lyra, enfin. Même si leur histoire n’a jamais pris véritablement fin, le point-virgule qu’elle a mis à leur relation l’a blessé. Lui croyait fermement à ce conte fabriqué de toute pièce. Lui croyait vraiment qu’ils pourraient parvenir à créer quelque chose de beau. Dix ans après, Lyra continue de semer le chaos dans sa vie. des bouleversements qu’il accueille d’habitude avec amusement et bienveillance. Mais cette fois, elle est allée plus loin que jamais. Son raisonnement lui échappe mais il a malgré tout accepté de se plier à ses exigences. Et depuis, il se sent enfermé, contrôlé. Lui qui depuis trop longtemps laisse les autres décider pour lui se trouve maintenant coincé, bridé par les promesses faites à la jordanienne. Son esprit a beau ruer dans les brancards, réclamer sa liberté, quémander la possibilité d’aimer sans contraintes, il reste immuablement prisonnier. Il a déjà dérogé à la règle en rendant visite à la cadette des Al Khayzuran. Et il en paye désormais le prix, alors que la colère froide d’Anthea se heurte à la sienne. Il regrette d’avoir fait ce détour par la boutique de la jeune femme. Et surtout, il se sent stupide d’avoir cru que la jordanienne serait simplement heureuse de le voir. Il se sent stupide d’avoir cru que sa seule présence lui suffirait. Au vu des piques qu’elle ne cesse de lui adresser, il s’est lourdement trompé. « Si cela m’ennuie. Mais tu n’as que faire de mes états d’âme alors parlons plutôt bijoux. » Le regard qu’il lui lance est chargé de reproches. Mais il choisi de passer outre, pour ne pas envenimer la situation. Parce qu’il ne veut pas être celui qui fout tout en l’air. Il ne veut pas être celui qui ruine cette relation avant même qu’elle ne débute réellement. Il l’ignore et désigne un pendentif dans la vitrine. Il espère que les inflexions vaguement tristes de sa voix passeront inaperçues, et il semble que ce soit le cas, car Anthea lui répond d’un ton égal. « Très bien. Il sera parfait. » Il la regarde emballer le bijou sans un mot, son regard glacier ardemment posé sur la jordanienne.

« Un peu gros et peu raffiné à mon goût, mais tu semble sûr de tes choix en ce qui concerne Lyra. Je ne voudrais pas m'interposer. » Cette fois, le regard qu’il lui lance est franchement agacé. Les réflexions que se permet Anthea depuis quelques minutes ont le pouvoir de le mettre hors de lui. De toutes évidences, elle lui reproche quelque chose, mais il ignore quoi. Cette ignorance le ronge et le rend amer. Il ne s’est jamais vu ainsi. Au contact de la jeune femme, Saturno retrouve ses vingt ans, et l’aigreur qui le caractérisait à l’époque. « En effet, puisque je la connais suffisamment pour être sûr de ses goûts. Et pour savoir ce qui lui ira, ou non. » Sa voix trahi maintenant l’amertume que lui inspire leur conversation. Sans en avoir l’air, il attend qu’Anthea dévoile le fond de sa pensée. Car l’attente le tue, le ronge, le dévore. « Tu dis qu’elle a tout envoyé valser, mais tout semble encore bien d’actualité. » Le regard qu’elle lui adresse l’embrase, tout en le glaçant. Paradoxe incompréhensible, qui le laisse figé sur place. Il réalise également la vérité derrière les mots. Naïvement, il pensait que sa relation avec Lyra n’est pas aussi discrète qu’il le pensait. Non pas qu’il cherche particulièrement à la cacher. Mais ils ne se montrent pas au grand jour non plus. Leur histoire, Saturno et Lyra la vivent derrière des portes closes, dans un huis-clos intimiste hérité d’années d’habitude. Qu’Anthea devine cela le laisse perplexe. Et un peu mal à l’aise, aussi. Car d’un coup, il a le sentiment de tromper Anthea. Lasse, sa main monte à la rencontre de son visage, pince l’arête de son nez. « Mais enfin, qu’est-ce que tu attends de moi, Anthea ? Je ne te dois rien, rien du tout... » Il a conscience de répéter des mots déjà jetés au visage de Lyra. Des mots qui ont provoqué la colère de l’aînée. Reste à voir comment réagir la cadette. « Nous ne sommes pas ensemble, et ma relation avec Lyra ne regarde que moi. Tu n’as aucun droit à cette jalousie. » Les mots se font durs, comme une réprimande. Pourtant, il n’a pas envie de la traiter en gamine. Il veut la faire femme, déesse idolâtrée et vénérée entre ses mains.  


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locked in a cage (anthea) - Lun 22 Oct - 18:59



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(@saturno bellandi)


C’est un regard chargé de reproches qu’il lui lance suite à ses remarques. Remarque qui, visiblement, ne lui ont pas plu. L’ambiance n’a plus rien de détendue, l’accueil si chaleureux qu’elle aurait voulu lui offrir s’était soudainement transformé en un silence glacial, brisé par des remarques de plus en plus blessantes. Blessantes, c’était le mot qui convenait. La gamine au cœur de glace avait espéré que leurs échanges étaient plus que du simple flirt, que derrière les belles parôles qu’il lui sortait, il y avait des sentiments derrière. Naïve, elle s’était une fois de plus trompée. Il était entré dans sa boutique pour acheter un bijou à son ainée, Lyra la magnifique. Lyra, celle qui faisait battre son cœur. Elle s’était emballée pour rien, berçant d’illusion son cœur d’artichaud, car au fond, elle était trop sensible. Sous ses airs froids, la déesse réincarnée était bien plus chaleureuse qu’elle ne le laissait transparaitre. Et lorsqu’il lui adresse un regard agacé, elle sent ses jambes trembloter, mais ne laisse rien transparaitre. Regard agacé plongé dans un regard glacé. « En effet, puisque je la connais suffisamment pour être sûr de ses goûts. Et pour savoir ce qui lui ira, ou non. » Elle hausse les épaules, affichant un air résigné. Bien, qu’il en soit ainsi. Pouvait-elle prétendre le contraire ? Bien qu’elle aurait souhaité que ça ne soit pas vrai, ça l’était. Et la vérité faisait horriblement mal. Elle reste muette, laissant de nouveau un silence glacial les séparer, mais une question lui brûle la langue. Une question sur Lyra, bien évidemment. Une question sur Lyra et lui, plus précisément. Il disait qu’elle avait tout envoyé valser, mais il était pourtant dans une bijouterie en train de choisir un bijou pour elle. Perplexe, les mots franchissent ses lèvres avec une pointe de jalousie. Jalousie, terrible jalousie qui la ronge sans qu’elle ne contrôle rien. Sans qu’elle ne comprenne rien non plus. Ce mec, elle l’avait vu que deux ou trois fois, tout au plus. Ils s’étaient parlé qu’une seule fois, à la fameuse soirée, et depuis ce jour là, il l’obsédait. Véritable électrochoc qui l’avait remué, qui l’avait hypnotisé en incrustant le personnage dans son esprit le jour comme la nuit. Véritable torture quotidienne puisque l’objet de ses pensées semblait amoureux de sa sœur. « Mais enfin, qu’est-ce que tu attends de moi, Anthea ? Je ne te dois rien, rien du tout... » Ses gestes indiquent une part de lassitude. Non, il ne lui devait rien du tout. Question qui la prend un peu au dépourvu, la gamine reste figée quelques secondes. « Nous ne sommes pas ensemble, et ma relation avec Lyra ne regarde que moi. Tu n’as aucun droit à cette jalousie. » Elle la sent, la colère qui refait surface et elle sert les poings pour ne pas exploser, pour ne pas devenir une véritable furie. Un soupir à la fois lasse et agacé s’échappe de ses lippes, ses yeux quittent les saphirs de Saturno pour s’y replonger quelques instants plus tard. « Je n’attends rien du tout. »  Laisse-t-elle échapper, croisant les bras sur sa poitrine, l’air contrarié. « Pourquoi attendrais-je quelque chose de ta part ? Tu n’as fait que ce que tu fais toujours : draguer une jolie fille pour passer le temps et puis c’est tout. » Elle se retourne et quitte la vitrine qui se trouve devant pour aller jusqu’à la caisse pour qu’il paye le bijou et disparaisse le plus vite possible. « Je suis vraiment stupide. Genre, vraiment. J’ai rien vu pour Lyra et toi alors que ça fait dix ans que ça dure, j’ai répondu à tes avances au bal alors que je savais très bien quel genre de type tu étais, et pour couronner le tout, j’ai bêtement cru qu’un mec comme toi pouvait s’intéresser à une fille comme moi. » Elle ne le regarde plus désormais. Le regard fuyant, elle concentre son attention sur sa caisse, les mains crispées sur le comptoir. Elle est consciente qu’elle lui déballe tout, Thea, et elle en a affreusement honte. Honte et peur, mais la colère lui donne des ailes. Elle a besoin de lui dire. Elle a besoin d’exprimer ce qu’elle ressent. « Mais rassures-toi, tout est très clair désormais. Je ne ferais plus de fausses idées. » D’un geste, elle lui indique le prix qui s’affiche automatique sur l’appareil. Ses yeux croisent de nouveau les siens. Elle n’est plus glaciale, la gamine. Elle se sent étrangement soulagée. Soulagée d’avoir exprimé tout ce qu’elle ressentait depuis la soirée. Maintenant, elle n'a qu'une envie, c'est de se recroqueviller en position foetale et pleurer. Foutue obsession. « Payes ce foutu collier et va-t-en, s’il te plait. » Elle le supplierait presque, si elle n’avait pas un peu de trop fierté. Mais à quoi bon rester digne ? Au point où elle en était, elle n’avait plus rien à perdre. La seule chose qu’elle souhaitait, c’était qu’il franchisse cette maudite porte pour se retrouver seule. Elle en avait affreusement besoin, de se retrouver seule pour verser les larmes qui étaient prêtes à sortir à ce type qui l’avait fait vainement espéré.

 


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locked in a cage (anthea) - Dim 4 Nov - 23:37



LOCKED IN A CAGE
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La colère se change en fureur, froide, blanche, implacable. Les accusations, incohérentes, que lui adressent Anthea le dépassent. Il n’y comprend rien ; ne cherche même pas réellement à comprendre. Il écoute, il entend, mais tout lui paraît déformé. Malgré ses questions, les réponses d’Anthea n’apportent aucun éclaircissement. Elle semble savoir quelque chose que lui ignore ; ou du moins, quelque chose qu’il s’est pris à espérer mais a très vite oublié. « Je n’attends rien du tout. Pourquoi attendrais-je quelque chose de ta part ? Tu n’as fait que ce que tu fais toujours : draguer une jolie fille pour passer le temps et puis c’est tout. » Cette fois, il reste atterré. Consterné que ces histoires aient pu arriver aux oreilles d’Anthea. Et surtout, par quel moyen ? Qui, le connaissant suffisamment et sachant son amour pour elle, irait volontairement rapporter ses sordides liaisons à la jordanienne ? Un visage ami se dessine dans son esprit mais il se refuse à y croire. Secouant la tête, il s’efforce de s’éclaircir les idées. « Tu crois que c’est ce que tu es, pour moi ? Une fille pour passer le temps ? » Il essaie tant bien que mal de garder le contrôle de sa voix. Face à lui, Anthea se dirige vers le comptoir pour encaisser son achat. Mais elle n’en a pas fini avec lui, l’épinglant un peu plus à chaque mot. « Je suis vraiment stupide. Genre, vraiment. J’ai rien vu pour Lyra et toi alors que ça fait dix ans que ça dure, j’ai répondu à tes avances au bal alors que je savais très bien quel genre de type tu étais, et pour couronner le tout, j’ai bêtement cru qu’un mec comme toi pouvait s’intéresser à une fille comme moi. » Ses paroles le mettent hors de lui, alors même qu’il s’efforce de retrouver son calme. La mention de Lyra suffirait à elle seule à le faire sortir de ses gonds. Mais les accusations achèvent de le rendre fou. « Quelle genre de bête tu crois que je suis ? Un homme sans cœur, uniquement guidé par le sexe ? » Cette fois il crie, complétement submergé par l’indignation et la fureur. Se détournant, il fixe le plafond en espérant apaiser sa rage. Peut-être qu’en ne la regardant plus, il y parviendra. Peut-être qu’il pourra ignorer la fureur qu’il lit sur le visage de la belle. Et qu’il parviendra à oublier les mots terribles qu’elle a eu contre lui. Il ne mentionne pas le fait qu’elle se dénigre, déjà trop occupé à se réhabiliter. « Mais rassures-toi, tout est très clair désormais. Je ne ferais plus de fausses idées. » Il se retourne une nouvelle fois et la contemple. Dans sa colère, elle est sublime. Mais l’aveu le détourne de sa vision. A-t-il bien entendu ? S’est-il trompé, en croyant qu’elle ne l’aimait pas ? A-t-il renoncé trop tôt, promis trop vite ? Soudain, toute sa colère retombe et il ne peut plus rien faire d’autre que fixer la jeune femme. Qui, elle, ne veut plus le voir. « Payes ce foutu collier et va-t-en, s’il te plait. » Alors qu’il était tenu éloigné, il s’approche et ose franchir la barrière que forme entre eux le comptoir. En quelques enjambées il coince Anthea contre sa caisse, la surplombant de toute sa hauteur, l’empêchant de prendre la fuite si elle le désire. « De fausses idées ? Anthea, j’ai promis à Lyra de ne plus t’approcher, parce que j’ai cru que… » Il a désormais la gorge nouée, et peine à continuer. « Qu’une jeune femme comme toi ne pouvait pas aimer un homme comme moi. » La voix s’effondre un peu, se brise sur les derniers mots. Dans sa bouche, l’aveu résonne de façon différente. Ce n’est pas lui en tant qu’homme qu’il dénigre, mais le dieu qui l’habite. Car, après tout, qui voudrait d’Hadès ? Seule Perséphone pourrait le tolérer. Et s’il a cru, jusqu’à maintenant, qu’Anthea pouvait être sa terrible reine, il doute désormais. Après cette violente dispute, il n’est plus sûr de rien. Il recule d’un pas, jette un coup d’œil au montant qu’affiche la caisse. Une main cherche dans la poche du manteau les billets qu’il lance sur le comptoir. Il y a sans doute trop, mais il n’en a que faire. « Quant au collier, je l’ai choisi pour toi… » Entre eux, l’écrin rouge sang renfermant le bijou est comme un rappel ironique de la raison de sa présence ici. « Garde-le. » Reculant encore, il fini par tourner les talons et quitter la boutique, laissant la jeune femme seule face à ses interrogations et ses doutes.


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