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Slowmotion - Ven 14 Sep - 21:21



Slowmotion
Don't we wish that we could feel something more than hate

 
Hermès  ϟ  Bélénos .

Toute satisfaction est partie, il dit merde à tout, il dit merde à tout le monde. La dépression guette toujours plus le fugitif, épaules voûtées, nez noyé dans le verre. Le mois n'a pas été de tout repos, la chute est douloureuse, le moindre effort est douloureux. Il a tout perdu, une nouvelle fois, contemple les résultats de sa faiblesse, de tout ce qu'il n'a pas fait ou fait. A leur encontre, Augustin, Mairead, même le royaume ne voudra plus d'un déchet comme lui. Plutôt partir, plutôt se foutre en l'air. Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Mais c'est un lâche Alan, alors il opte pour un processus lent, d'overdoses, d'alcool mélangés aux substances illicites, quitte à se perdre complètement.

Lumières hypnotiques épileptiques, se parent de toutes sortes de couleurs. Les fumées se font mirages, hallucinatoire, étouffantes. Sous le bitume, les cafards grouillent, dansent sur de la musique qui n'a ni début ni fin mais dont l'essence transcende de toutes parts. Repère pour les rebelles, foyer pour les paumés, ici il n'y a pas d'identité, pas de passé, pas de présent, pas d'avenir. Et l'organisme révolté encaisse, lentement, chaque verre, chaque substance dont les effets amplifiera l'abandon. C'est se retrouver dans le ventre de sa mère, c'est se retrouver dans le cercueil - la vie, la mort, le ciel, l'enfer. Insomnies usuelles, excitation générale, il es oublie, tous. Personne n'existe, il n'y a que sa carcasse ambulante, la chair qui se démène et réagit à ce qu'il ingère depuis quelques jours. C'est son refuge. Tous autant qu'ils sont, ceux qui gravitent autour de lui, ils se sont évaporés, il ne désire pas penser à eux plus qu'il ne désire penser à lui. C'est un cercle confortable qu'est celui de ne ressentir que l'euphorie, que l'extase que certains peuvent lui apporter, qu'il s'agisse de rêves volés dans le coin de la salle, ou qu'il s'agisse de corps rencontrés dans l'autre coin.Toutes ces silhouettes sont des ombres, qui se mouvent au gré de la musique, dansent, boivent, s'embrassent. Il ne retient d'eux que la couleur de leurs iris, leurs visages, leurs noms, leur sexe, il s'en fiche complètement. Cette cour des miracle regroupe sans doute toutes sortes de personnalités, qui sait, provenant de mafias ennemies. Qui s'en soucie ? Se laisser vivre est bien plus agréable. Il renie tout , vit en slowmotion et tout devient indistinguable jusqu'à ce que plus rien ne soit.  

Sauf cette silhouette qui se glisse entre ses paumes quand le verre de trop noie ses intestins dans une ivresse démesurée. Il ne sait plus réellement ce qu'il fait, il ne sait pas qui est cette personne et ne parvient pas non plus à percevoir si c'est un homme ou une femme. Peu importe, les questions sont vaines, les questions dans son monde n'existent pas, pas plus que le doute ou l'hésitation. Alan l’accueille contre ses lèvres, sa langue danse avec sa jumelle entre ses lèvres sucrées et le désir revient. Le physique est superficiel, c'est une rencontre de sensations uniquement, pas dit que la personne qui l'embrasse soit plus consciente que lui. Qu'importe, elle est là, glisse ses mains sur lui, tente le diable en le tirant par la ceinture. Les yeux entrouverts, il se délecte de cette légèreté provoquée par l'ivresse, amplifiée par un besoin monstre de s'unir à cette personne là, maintenant. Il se fait entraîner, Alan, les fumoirs au sous-sol sont vitrés et dedans il y a des gens qui boivent, fument, rient, baisent, dansent. La musique cogne contre les murs, ça continue, c'est répétitif, ça lui donnerait mal à la tête en temps normal. Ils se trouvent un endroit, Alan se retrouve plaqué contre le mur, ses lèvres retrouvent de nouveau celles de cet inconnu. Il n'a remarqué que ses cheveux fluo et multicolores, sa silhouette fine, androgyne ; elle embrasse divinement bien, elle ne lui fera pas de mal, elle ne le trahira pas, elle ne l'abandonnera pas.


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Slowmotion - Lun 17 Sep - 23:16


slowmotion. breathless devotion.


3 jours après le braquage


Une bouteille de whisky allongée sur la table basse, vide. Du liquide ambré reste au fond d’un verre juste à côté, oublié depuis ce qui semble bien être des heures. De l’herbe parsème le bois verni, des feuilles déchirées et un briquet blanc gisent par là, oubliées elle aussi. Augustin est assis par terre, le dos posé contre le bas du canapé. La télé est allumée, passe un vieux film en noir et blanc dont il ne comprend ni les paroles ni le scénario, les images se succédant simplement sur sa rétine en un flot indescriptible et inintéressant. Il regarde pourtant, mais le vrai film se passe dans sa tête, un film qu’il n’arrive pas plus à saisir, pas plus à contrôler ni à comprendre. Tout lui échappe, même ce joint qui avant lui aurait apporté tout l’apaisement recherché. Même cette bouteille d’alcool qui aujourd’hui ne l’aide plus qu’à aller pisser et lui pèse sur l’estomac. Il a zieuté le tiroir de la commode pendant de longues heures à se soûler sans jamais y parvenir, l’esprit toujours plus attaqué par ces vagues de folies qui le hantent depuis deux jours. Il sait ce qu’il y a dans ce tiroir, caché dans un faux fond. Des pilules qui pourraient l’aider à passer les tourments, à oublier le désir inavouable qui le bouffe de l’intérieur avec un appétit insatiable. Ça fait mal. C’est entêtant. C’est tellement fort qu’il en crèverait de honte et de rage.

Passé la douleur et la colère, une fois ses blessures soignées par Vito, n’a subsisté que cette vague impression de décalage, de mécontentement. L’envie de se venger qui lui broyait les tripes. Le besoin de frapper sur quelque chose, quelqu’un, mais le corps encore trop faible pour le faire – et puis non, ça n’était pas encore ça. Il revoyait son visage quand il fermait les yeux, vision lui apportant une colère aussi forte que l’envie qu’il tentait de tenir à l’écart autant que possible. Mais putain que c’est tenace. C’est rien de plaisant, c’est violent, ça lui en a fait mal à la tête de serrer les dents pendant la nuit. Et puis avec sa main droite à la peau cramée, pas la peine de faire quelque chose de satisfaisant, rien n’avait pu le libérer. Il était allé voir Sybille, en chien, les dents qui raclaient le sol. Elle n’avait pas dit non, bien sûr, mais il avait fallu expliquer son état. La Grèce, qu’il avait sorti, invoquant à la fois leurs batifolages au clair de lune et la nouveauté de son lien avec Hermès. Il lui en veut pas mal, au dieu. Foutu faux frère qui lui a enlevé le réconfort des poisons humains. Regarde où ça nous mène, pense-t-il, ferme les yeux. Un soupir lui échappe du nez, il tremble un peu, tente de se contrôler avec la respiration mais rien ne marche. Même Sybille, la belle et fougueuse Sybille, même elle n’a rien pu faire pour apaiser l’incendie acide qui le ronge de l’intérieur. Il rouvre des yeux las, son regard se pose sur le portable jeté sur le tapis un peu plus tôt. Il n’apas répondu, a tourné les mots dans sa tête depuis deux jours, ne voulant pas lui parler et en même temps lui faire avaler ses mots avec sa propre langue si possible. Il le revoit retirer sa cagoule de voleur de merde, le voit pointer son flingue avec la pire des haines dans les yeux. Il repense à cette femme qu’il aurait pu tuer si facilement, rien que pour avoir la satisfaction de voir son visage se décomposer, rien que pour avoir la certitude qu’elle ne pourrait plus jamais toucher ce à quoi il n’avait plus accès. Tu aurais dû me tuer. Oh oui, il aurait dû. Il aurait dû le tuer il y a bien longtemps, histoire de ne plus se retrouver dans cette situation pathétique.

Son regard retourne machinalement se poser sur ce fameux tiroir et il finit par se lever non sans mal, titube jusqu’à la commode d’un pas groggy par la position tenue trop longtemps et le bordel qui lui travaille les hormones et le système nerveux. Les doigts à la peau rougie trouvent vite la boîte en bois qui contient quatre pilules divines, gardées pour les occasions spéciales. Il les touche du bout des doigts, considère un instant ses options sans vraiment parvenir à mettre des mots sur ses pensées, puis finit par en prendre deux qu’il fourre dans la poche de son jean avec sa main gauche, les frottements du tissu encore trop douloureux pour sa peau brûlée. Il s’avance vers le canapé, récupère sa veste puis s’arrête en plein mouvement, se prend la tête entre les mains. Qu’est-ce que tu branles. Rien, justement, répond une voix cynique et il souffle, agacé au plus au point. Il cherche la télécommande, éteint la télé et s’arrête un moment pour l’appeler, lui. L’esprit s’ouvre, il le cherche lui et son aura qui l’attire comme une lampe en pleine nuit attirerait les nuisibles. C’est ce qu’il est, Alan. Un nuisible. Il finit par le trouver, à moitié défoncé dans un club mal famé du centre ville. Il l’observe un instant se bouger sur la musique avec la grâce d’une planche à repasser, le regarde s’enivrer d’alcool et d’autres corps cadavériques qui se déhanchent autour de lui. Une jalousie noire irradie ses tripes, il ne sait pas ce qu’il envie plus, cette ivresse qui lui manque ou le toupet de ces enfoirés qui se trémoussent un peu trop près de ce déchet vivant qui le hante. Il grince des dents, coupe le lien et jette sa veste sur le canapé. En une seconde il n’est plus là.

Les lumières et la musique lui arrachent les sens quand il rentre dans le club sous-terrain, aussi bien que les odeurs de pisse, de sueur et d’alcool. Il ne fait pas attention aux gens qu’il croise et qu’il bouscule alors qu’il se fraie un chemin pressé jusqu’à la piste de danse. Il souffle, la respiration haletante et la chaleur lui monte à la tête, lui qui était déjà à bout le voilà qui commence à bouillir, aussi bien d’énervement que de ce putain de désir malsain qui ne veut pas le lâcher. Il n’a qu’une envie, qu’un nom à la bouche, il sent déjà ses lèvres au goût de clope et de débauche contre les siennes, sent déjà ses mains se saisir de cette peau qu’il veut refaire sienne, rien qu’une fois, rien que pour se libérer de cette faim qui le tenaille, impitoyable. Mais les gens sont sur son passage, envolés dans leurs mondes alcoolisés et il les hait pour cette chance qu’ils ont de tout oublier, de relâcher le contrôle aussi facilement. Il les pousse, cherche sa proie au milieu de ce troupeau de brebis galeuses. Le loup a faim, il a soif.

Il finit par descendre vers les fumoirs et leurs portes vitrées, qui ressemblent à des cellules de cachots – sûrement l’impression glauque recherchée par les gérants. Il rentre dans le premier où ça sent la weed et la clope, les gens font à peine attention à lui. Ça piaille, ça baise, ça fume, mais rien ne l’intéresse ici. Il ressort, en fait un deuxième, un troisième. Quand il rentre dans le quatrième, il ne le voit pas tout de suite, mais c’est son aura qui le trahit, caché derrière une grande gigue aux cheveux fluos. Il ou elle le tient à sa merci contre le mur du caveau, et alors qu’il ou elle penche la tête pour mieux l’embrasser, Augustin aperçoit le haut de son visage, ces sourcils sombres et expressifs, ces cheveux longs et le début de ce nez dont il connaît par cœur la courbe. C’est lui. Lui, et ses mains qui serrent l’inconnu/e dans ses bras. Augustin est toujours à la porte qu’il tient ouverte dans sa main, observe la scène avec une colère froide qui contraste avec le feu qui lui brûle les tripes. Il rentre dans la pièce, laisse la porte se refermer derrière lui. Il pousse les gens qui parlent et fument, attrape l’insolent/e par le col de son pull et  le ou la tire en arrière. Le cri de protestation fait face à un regard glacial et meurtrier, et Augustin pousse la personne en arrière sans sommation, l’envoie tâter le sol un peu plus loin de ses mains trop curieuses. Les gens sont outrés, peut-être, d’autres s’en foutent – rien à faire. Il tourne la tête vers Alan, toujours acculé contre le mur, la respiration haletante de quelqu’un qui vient de jouer des langues pendant un moment. Mâchoires serrées, il s’avance vers lui jusqu’à ce que leurs nez se frôlent, sent le cœur tambouriner dans sa poitrine et ce mélange de haine et d’envie lui font tourner la tête. Il fait trop chaud ici, il fait trop chaud en lui. Il lève sa main brûlée et vient la glisser dans ses cheveux, sur le haut du crâne où il empoigne les mèches entre ses doigts sans aucune douceur. L’autre main vient se plaquer autour de son cou, le poussent encore plus contre ce mur. Il dévore son visage des yeux, voudrait tellement écraser cette gorge entre ses doigts, voudrait lui aussi le serrer jusqu’à ce qu’il sente les derniers souffles de vie s’échapper d’entre ses lèvres, voudrait lui faire subir cette torture ultime. Il tire un peu plus ses cheveux comme pour le punir, et vient placer un genou entre ses jambes, serrant la cuisse contre son entrejambe. Ses mots échappés d’entre ses dents serrées se rapprochent plus d’un grognement d’avertissement, une sommation qui ne souffrira pas d’autres travers. « T’es à moi, t’as oublié ? » Il donne un coup de genou en avant, serre un peu plus son cou. Les nez se frôlent, les souffles s’entremêlent, et la sensation équivaut à une demi-douzaine de bouteilles de whisky, dépasse largement toutes les drogues qu’il a pu goûter et vendre dans sa vie. Il n’y a rien de pareil que de retrouver ces effluves, l’odeur familière de cette peau salée par la sueur et l’effort, salopée par la clope et la débauche. Il n’y a rien de pareil, rien qui n’aurait pu apaiser cette soif qui le tue à petit feu. Les lèvres finissent par se retrouver et il y plonge comme s’il s’agissait de la dernière source de vie sur cette terre, s’y engouffre avec l’ardeur et la hargne qui ont monté en lui pendant ces trois jours, réveillés par ce cauchemar qu’il avait laissé vivre sans vraiment qu’il ne puisse s’expliquer pourquoi.

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Slowmotion - Mar 18 Sep - 15:04



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Hermès  ϟ  Bélénos .

Et c'est ce démon qui lui apparaît quand l'ambiance lui paraissait légère, tout droit venu d'un cauchemar, Alan ne sait pas si c'est une illusion ou s'il est vraiment là, mais son corps réagit, se crispe, ne désire pas s'en aller de son emprise qui fait monter la tension d'un cran. Le dos contre le mur, cette main sur sa gorge, il a du mal à respirer, non pas parce qu'il serre l'emprise mais parce que sa présence le met dans un état de sidération. L'alcool et la drogue ne jouent pas en sa faveur, il est impossible pour lui de se défaire – il n'en a pas envie non plus. La pression exercé entre ses jambes lui font davantage tourner la tête, Augustin possède son corps et son âme depuis trop longtemps ; Alan est arrivé à un point où il ne sait plus quoi faire pour calmer cette violente envie, ce désir qu'il a toujours pour lui et qu'il a cru mettre sous silence. C'est revenu, ça lui ronge les entrailles, c'est des décharges violentes dans le bas du ventre. Sa voix résonne dans sa tête, bourdonne désagréablement et il lui rappelle a quel point il est à sa merci, fait revivre des sensations qu'il a cherché à éradiquer ; il avait presque réussi, il avait presque réussi à tout oublier, à se refaire une vie sans sa présence. Et lui revient le marquer au fer rouge. Alan pousse un soupir, lutte toujours, entre sa raison et son corps, imbibé dans le vice, imbibé par ses plus bas désirs. Il vient l'embrasser, d'une telle fougue et d'une telle passion qu'il répond, l'incite à venir plus près encore, se délecte de la douceur de ses lèvres de ce goût qu'il a l'impression de connaître par cœur. Sa respiration s'emballe, il étouffe, il ne supporte pas ce qu'il ressent, cette force d'attraction contre laquelle il ne parvient à lutter. Il pense à Mairead, qui a réussi à lui sortir la tête de l'eau un instant et en s'en allant l'a laissé dériver une nouvelle fois. Alan s'accroche à Augustin comme une bouée de sauvetage en pleine mer, même s'il signe son arrêt de mort psychique parce que c'est tout ce qu'il a sur ce moment présent, c'est tout ce qui s'offre à lui, ces illusions, ces rêves, ces cauchemars

C'est les souvenirs qui reviennent, quand il ferme les yeux, essaye de se rassurer en se disant que ce n'est qu'un mauvais rêve, un bad trip dont il se réveillera sans le moindre souvenir. Mais la douceur des lèvres d'Augustin le happe, c'est une drogue que son corps n'a pas oublié et le réclame alors de nouveau, comme avant. Il n'est pas capable de mettre un terme à cela, parce qu'il ne sait pas comment s'exorciser d'Augustin, il est dans sa tête, dans un coin, même quand il croit l'oublier ; il revient, lui broie le cœur, détruit tout sur son passage, il est à lui, c'est ce qu'il dit, c'est une âme esclave, victime d'un syndrome de Stockholm. Arraché à son innocence, sans le moindre mode d'emploi de survie, Alan a enchaîné les faux pas, les mauvaises décisions, cela continue, encore. Et il a chaud, tellement chaud, il ressent le corps d'Augustin, reconnaît les moindres parcelles quand ses doigts viennent s'agripper à ses hanches, furieuse envie de le sentir de nouveau, lui ôter toute humanité.

Quel horrible cauchemar.

Alan attrape la mâchoire d'Augustin, le force à se détacher de ses lèvres après lui avoir mordu la langue. Il l'empoigne par le col de la chemise, le malmène comme le démon qu'il se prétend être et l'emmène dans les toilettes, il le fait rentrer dedans, ferme à clef derrière eux et vient à son tour le plaquer contre une paroi tremblante sous la violence du geste. Il l'embrasse, encore, encore plus et entre ses mans lui fait glisser un couteau. Puis Alan revient coller son dos contre le mur opposé, le visage rougi, les lèvres tremblantes d'angoisse. Il ouvre sa propre chemise, dévoile le torse couvert de marques, de brûlures, peau usée, peau abusée. « Tue moi, maintenant. » Il est fatigué Alan, son visage est marqué, cerné, et il ne peut lutter contre ce désir qu'il a pour lui, ça le détruit.


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Slowmotion - Mer 19 Sep - 1:01


slowmotion. breathless devotion.

La ferveur est la même, transcendée par ces années de glace et d’indifférence feinte, amplifiée par le mal qu’ils se sont encore fait ces dernières semaines. La haine a toujours nourri leur passion et ce soir Augustin ne sait plus se retenir, n’en n’a plus envie car la frustration est trop grande. Enfin c’est le mot qui lui vient quand il retrouve les sensations familières de cette bouche qu’il a cent fois réclamée par le passé, et quand les lèvres de Alan répondent avec la même intensité à son agression. La danse recommence, létale, insidieuse et pleine d’un venin qu’ils ne pourront jamais totalement purger de leur système. La chaleur monte à son contact, ça Augustin le sait trop bien, et il se languit de cette fournaise qu’est son corps abritant le divin. Les mains de Alan s’invitent sur ses hanches et ce contact rend Augustin encore plus assoiffé, encore plus à cran. Il y est, ça y est. Ce ne sont plus que des images, des pensées refoulées, il y est.

Les dents s’abattent sur sa langue avec force dans un geste inattendu et Augustin cille, piaille sous la douleur, sent le goût du sang lui envahir la bouche. Une main solide repousse sa mâchoire tandis que l’autre l’empoigne avec virulence par le col pour le pousser au-dehors du fumoir. Alan le traîne sans ménagement jusqu’aux toilettes et ouvre une cabine où il le plaque bien vite contre la paroi après avoir verrouillé la porte. Ses yeux sont plus sombres que jamais, noirs de désir, de colère, il ne saurait pas vraiment le dire. Il sent l’alcool et Augustin s’enivre un peu plus à son contact, recherchant cette ivresse qui lui a été volée, goûte la plus forte des liqueurs au creux de sa bouche. Il n’a jamais connu de meilleure cuite lorsqu’il s’abreuvait aux sensations de sa peau, lorsqu’il lui tirait des gémissements qui le hantent encore parfois la nuit. Alan l’embrasse avec envie et Augustin  s’en délecte, s’abandonne complètement à ce désir qu’il laisse prendre le volant, ce désir qui lui a retourné le cerveau et auquel il laisse maintenant libre court. Ses mains cherchent la ceinture, tâtonnent mais ne trouvent que leurs jumelles qui font glisser un objet entre ses doigts. Il s’écarte, il ose briser une nouvelle fois ce contact vital qui s’est lié entre eux lorsque le sang a été versé pour la première fois. Il s’éloigne et Augustin baisse les yeux pour constater le fait qu’il s’agit bien d’un couteau qu’il lui a fait passer. Alan ouvre sa chemise, adossé contre l’autre paroi il lui demande de le tuer. Augustin l’observe, loin d’être lucide après toutes ces émotions et le tumulte du désir qui tambourine à ses oreilles – et pas que. Alan ne provoque pas, Alan est las. Le regard sûrement embué par l’alcool est devenu lointain, fatigué, mais dans ses yeux il ne lit pas d’insolence, pas de moquerie. Pas d’entourloupe.

Son regard passe du visage du lyonnais jusqu’à ce couteau dans sa main, puis il avance vers lui, traverse avec lenteur ces deux pas qui les séparent. Il pointe le bout de la lame en-dessous du nombril, touche la peau et fait remonter doucement la pointe le long de ses abdominaux, la fait traverser le torse en la suivant des yeux, détaille le grain de cette peau marquée et coriace qu’il n’avait plus vue depuis longtemps et qu’il a envie de ravager avec l’entièreté de sa passion et de sa colère. Il vient poser la lame contre son cou, le tranchant en avant, et la presse sur la peau. Il le regarde dans les yeux, étudie son absence de réaction qui prouve qu’il ne blague pas. Il n’y a que cette respiration qui se fait plus rapide, plus sonore, pour donner un indice sur son état émotionnel. Et c’est un état que Augustin n’est pas sûr d’aimer. « C’est ce que tu veux ? » Sa voix est grave, rendue presque caverneuse par le feu qui bout dans ses entrailles. Il hausse les sourcils, puis de sa main valide fait glisser le couteau sur la peau, laisse la lame ouvrir juste une entaille dans son cou. Une goutte de sang roule jusqu’à son plexus et Augustin lève les yeux, attentif à chacune de ses réactions, avant de se pencher et de venir lécher la ligne tracée par le sang sur sa peau, partant du plus bas pour remonter jusqu’à la base de sa mâchoire, dépassant de loin la faille créée par le couteau. Il retrouve le regard de Alan, plus en feu et en chien que jamais. Il le prendrait là, maintenant, sur ce toilette, contre cette paroi en pvc, peu importe. Il repose le couteau contre son cou avec sa main brûlée et envoie l’autre récupérer les pilules dans sa poche.

« Ouvre la bouche. » Ses doigts remontent jusqu’à la bouche du cambrioleur, s’y fraient une entrée et déposent la pilule sur sa langue. Après quoi il avale l’autre, laissant bien le temps à Alan de voir qu’il l’accompagne, puis colle leurs visages, mord sa lèvre inférieure, ravit des baisers affamés entre ces mots auxquels il ne réfléchit pas.  « J’aimerais le faire – crois moi. » Le couteau descend la ligne de son cou, passe les pectoraux et vient se planter, menaçant, dans son flanc gauche. Ses lèvres viennent trouver son oreille qu’il mord à son tour avant de parler. « Je devrais le faire... » Il ferme les yeux, sent doucement les premiers effets de la drogue lui picoter les synapses. Ce n’est que le début, doux et mélodieux, la montée vers l’euphorie sera longue mais il est prêt à risquer la douleur de la descente juste pour que ces moments d’agonie soient plus supportables. Sa main libre passe sur l’autre flanc, profite de la chemise ouverte pour remonter doucement dans le dos, caresses à peine frôlées qui rendent fou l’ancien policier, il le sait. Il lâche le couteau, le laisse retomber sur le sol et attrape la nuque de Alan avec sa main libérée avant de ravir sa bouche une nouvelle fois. Plus furieusement, l’urgence se presse contre son jean trop étroit, il se rapproche de lui, prend son visage entre ses deux mains pour mieux l’embrasser, puis fait glisser cette chemise le long de ses bras pour l’envoyer retrouver l’arme blanche sur le carrelage sale des toilettes. Il redécouvre ce corps qu’il a envie de violenter autant que d’aduler, et la drogue et le feu le font lâcher toute retenue alors qu’il vient très vite s’attaquer à cette ceinture qui lui barre le passage, l’ouvre avant de s’attaquer au bouton du jean avec précipitation et une faim qu’il n’avait plus connue depuis longtemps. Depuis lui. La peau de Alan est brûlante sous ses doigts, et sa main encore fragile s’électrise à son contact. Il ne s’arrête pas pour autant, retient son souffle alors qu’il s’invite là où toutes ses pensées lancinantes le dirigent avec insistance, retrouve ce contact qu’il n’avait plus pensé un jour revivre. Ses yeux fixent le visage d’Alan alors, et il lui caresse la joue avant de descendre sa main valide qui saura mieux lui apporter ce qu’il a envie de lui donner, mieux lui retirer cette dignité et cet honneur qu’il lui appartient de voler. A lui, à lui seul. Il sent un sanglot se bloquer dans sa gorge alors que les premières réactions d’Alan lui font tourner la tête de plaisir, ce plaisir malsain qu’il avait tant essayé de combattre, de refouler comme une tare qu’on se doit de renier et de cacher. Il l’embrasse à nouveau, incapable de résister à ces lèvres, souhaitant ressentir avec lui pleinement cette torture qu’il lui inflige, qu’il leur inflige à tous les deux.

Le couteau sur le sol les nargue, nouvelle preuve de cette faiblesse et cette lâcheté qui les caractérise. Cela aurait été si simple d’achever le calvaire ce soir, une bonne fois pour toute, mais rien au monde ne lui donnerait la force de céder à cette solution de facilité qu’il n’arrive pas à concevoir. Car ce simple instant d’abandon mérite de souffrir les pires des tortures.

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Slowmotion - Mer 19 Sep - 15:37

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Slowmotion - Mer 19 Sep - 21:55

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Slowmotion - Mer 19 Sep - 22:30

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Slowmotion - Mer 19 Sep - 23:45


slowmotion. breathless devotion.

Il l’a voulu, il l’a. La colère, la violence, la baise pure et dure. Il l’assume pas mais au fond de ses tripes il y a tout qui se barre en couille, tout qui dégringole alors que les mots ont l’effet d’une gifle sur Alan, il le sent. Il le sent à ce corps qui se tend, ces mains qui se font sèches, dures, impitoyables. L’atmosphère change et la drogue euphorisante se transforme en poison maudit alors que Alan s’applique à respecter sa demande avec toute la férocité qu’il peut y mettre. C’est ce qu’il voulait. Et pourtant quand les mouvements s’enchaînent il n’y trouve aucun plaisir, aucune satisfaction. Il n’y a aucune fusion, toute chaleur s’étiole alors que tout autour de lui semble perdre de ses couleurs, comme si le monde devenait tout à coup noir et blanc. Il s’accroche à ce désir brûlant qu’il était venu satisfaire ici, avec lui, mais les mots ont tout changé, ont tout cassé. Putains de sentiments.

T’es qu’une merde. Alan est hargneux, il prend, prend sans aucune pitié et il retrouve cette violence animale qu’il lui connaît, le laissant incapable de réagir. Il le malmène, le traite comme un objet à torturer à sa convenance. L’acte est douloureux et il saigne en dedans, il saigne à chaque coup de hanche, saigne un peu plus à mesure qu’il réalise que c’est ce qu’il voulait. Pas de sentiments, pas de chichis, juste un besoin insurmontable à apaiser. Mais rien ne va là, rien ne s’apaise, tout empire et alors qu’il est au bord d’une extase aussi nécessaire qu’abjecte, Alan le laisse en plan, le jette au sol comme une vulgaire poupée de chiffon. Le sol sale et froid l’accueille avec lourdeur et le choc le sonne un instant, le laissant hors d’haleine, dénué de toute force et de toute volonté. Il est là, lui, le regarde avec tout le mépris possible en ce monde, un regard qu’il a déjà vu des milliers de fois. Le crachat fuse, ultime humiliation, dernière touche ajoutée avec finalité à ce tableau détestable qu’ils ont encore réalisé ce soir. En un instant il est parti, la porte claque derrière lui et Augustin est parcouru d’un frisson, quasiment nu sur ce sol froid et inconfortable. Le vide et le silence couvrent la musique et les bruits alentours, l’absence se fait assourdissante et il déglutit, peine à trouver la volonté de se redresser. La drogue lui paralyse le cerveau, l’empêche de trop penser à ce qui se trame dans sa tête. Il soupire, remonte son pantalon avec des gestes lents et maladroits. Il frissonne encore, le corps accuse le coup de la douleur, du froid soudain contre sa peau. Il s’appuie sur la lunette des toilettes et se relève tant bien que mal, grimace en posant un pied devant l’autre. Il récupère la chemise déchirée sur la chasse d’eau et la passe, essaie d’accrocher un ou deux boutons mais ses doigts tremblent trop pour qu’il parvienne à faire quelque chose de concluant. Il n’y a pas de papier, bien sûr, rien pour essuyer le crachat donc il  ramasse le couteau oublié par terre, racle la lame contre sa peau avant de l’essuyer sur le dérouleur à papier toilette.

Un vertige l’accable, il se tient au mur et sent encore ce désir fauché en plein vol le tarauder, plus inconfortable et plus honteux que jamais. Il n’y a plus rien qui lui fasse envie maintenant qu’il est parti, maintenant qu’il l’a jeté comme la merde qu’il est. Il frappe le mur de ses mains, plusieurs fois, laisse éclater sa rage et sa honte en rageant lourdement, peu importe si des gens l’entendent. Ils auront entendu pire. Il ferme les yeux, laisse son front se poser contre le mur, inspire, expire. Inspire, expire. Le couteau est glissé dans sa poche après quelques secondes où il songeait à s’en servir, à s’extirper du sang peut-être, ou à aller chercher celui qui vient de le laisser en plan avec un crachat dans la tronche. Il pourrait le retrouver, mais la messe est dite pour ce soir.

Sortir ce la cabine est un processus long et marqué par les effets dégradants de la drogue divine et de cette auto-détestation qui grince au fond de son âme, lancinante, entêtante. Il ne veut pas l’écouter, ne veut pas donner raisons à ces voix qui depuis des années lui crient la vérité, et qui maintenant encore lui hurlent d’arrêter de se voiler la face. Regarde où ça te mène. C’est peut-être Hermès qui lui parle, lui qui s’emmêle chaque jour de plus en plus dans son esprit, et il lève les yeux vers le miroir alors qu’il vient de se passer de l’eau sur le visage. Le reflet danse devant ses yeux, pâle, vieux, cadavérique, une merde. Une merde qui a laissé passer une chance simplement par lâcheté, par colère, par honneur aussi. Il n’a pas été lé premier à flancher, mais après cette démonstration de force il ne sait plus ce en quoi il doit croire.

Il sort du club, lentement, misérable à l’ardeur encore entêtante. Sa démarche est douloureuse, et ce n’est pas l’hybris qui l’accable cette fois mais bien le fantôme de Alan et de sa haine qui le hantent physiquement et mentalement.

Je te déteste, Alan.

L’air frais au-dehors lui fait presque plus mal au crâne, et il erre sans but, sans aucune idée de ce qu’il doit faire ni de où il va. Il a froid, le tumulte des émotions lui retourne la tête, la pilule entame la descente aux enfers plus vite que prévu, précipitée par la violente tournure de la soirée. Il finit par s’asseoir sur le bord du trottoir, se prend la tête entre les mains et souffle fortement, tente de faire le vide, tente d’oublier, d’ignorer cette extase avortée qui lui inonde le corps de frustration.

Ses mains finissent par trouver son portable, et là il a envie d’une clope, ou même d’une dizaine. Il retourne vers le club et passe deux minutes à chercher une cigarette, les gens aussi pétés que lui sont généreux et se fichent bien de son allure déglinguée. Augustin retrouve bêtement son coin de trottoir, près d’un lampadaire et fume, reprend son téléphone en main. Il s’y reprend à trois fois pour déverrouiller l’écran, cherche un moment avant de trouver le numéro de Sybille qu’il appelle malgré l’heure tardive, sans même savoir pourquoi il fait ça. Ça sonne, une fois, deux fois, cinq fois, il ne sait pas. Elle décroche, et s’il entend le son de sa voix lui parler il n’écoute pas vraiment. « Syb. » Il tire une taffe, tapote gauchement la cigarette et regarde tomber les cendres pendant de longues secondes, l’esprit trop loin pour être rationnel. « Syb, ça va pas là. »

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Slowmotion - Jeu 20 Sep - 19:30



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Hermès ϟ  Némésis .



Soirée pot de glace chocolat chantilly devant un film. Allongée dans son lit, elle n'a personne à impressionner de toute façon ce soir, elle peut se permettre d'être loin de son avantage. Ça change de d'habitude, Sybille qui est une femme très soignée sur son apparence, très élégante en toutes circonstances se retrouve en nuisette en train de se goinfrer devant Ocean's 13. C'est drôle parce que l'un d'entre eux lui fait penser à...

Augustin ?

Le téléphone vibre, le nom s'est affiché sur l'écran avec une photo de lui. Sybille jette un coup d'oeil sur son réveil qui affiche 4:23 du matin. En outre ce n'est clairement pas à cette heure là qu'elle attend un coup de téléphone. Sybille fronce les sourcils, prend le portable et décroche.

Ça ne va pas du tout.

Elle ne l'aurait jamais laissé sans aide, et quelle que soit l'heure, Augustin passe avant bien des choses. Elle lui déclare donc qu'elle arrive après lui avoir demandé où il est, raccroche sur la seconde d'après et celle encore d'après elle se hisse hors de son lit, attrape un trench qu'elle referme sur sa nuisette et s'empresse de partir. Elle ignore encore ce qu'il se passe, mais si Augustin ne peut pas se téléporter c'est que c'est grave. Son cœur tambourine d'angoisse à l'idée de le retrouver entre la vie et la mort. Elle refuse que cela puisse être une possibilité, qu'il puisse avoir besoin d'autant d'aide et dans la voiture elle essaye de rester concentrée sur la route pour ne pas se mettre en danger et ensuite ne pas pouvoir le secourir. Le gps en place, à cette heure là les rues sont quasi désertes ce qui fait qu'elle arrive vite devant le lieu dit. Elle ne pensait pas qu'il traînait dans ce genre d'endroit et elle sort de la voiture, elle le voit là, une cigarette à la main, en entier visiblement. Les deux mains sur ses épaules une dernière vérification elle comprend qu'il a juste consommé quelque chose qui le met à rude épreuve et dont la chute est souvent bien difficile. Fut un temps où elle avait consommé ce genre de choses, ce n'est désormais plus tellement le genre de vie qu'elle mène et elle ignorait qu'Augustin avait de tels penchants. Un regard un peu inquiet à son adresse, elle dépose un baiser sur sa joue et lui prend la main, l'emmène et l'installe sur le siège passager.

Soupir de soulagement qui passe ses lèvres, il est entier, il n'a rien, sa mine déconfite veut dire autre chose, elle en a bien conscience, elle le connaît bien, de mieux en mieux même. Mais le moment n'est sans doute pas venu pour lui demander ce qu'il se passe. La jeune femme reprend sa place et lui tend une bouteille d'eau qu'elle a tout juste eu le temps de préparer pour lui. «  Soirée agitée hein? » elle lui sourit, inquiète, elle espère qu'il va bien, qu'il va s'en remettre normalement. Elle décide de l'emmener chez elle, qu'elle puisse veiller sur lui jusqu'à ce qu'il se sente de nouveau normal. Et le chemin du retour lui semble bien plus court. Elle l'aide à monter le premier pallier, la main glissée à sa taille pour diriger ses pieds et une fois chez elle, elle l'aide  également à retirer ses vêtements complètement souillés. Sa chemise en charpie, la soirée effectivement a dû être bien agitée. Heureusement pour lui elle a des affaires de rechange qu'elle lui garde, à force de rester chez l'un ou chez l'autre. Au moins il ne repartira pas dans un sale état, par contre la chemise va directement à la poubelle. «  Une bonne nuit de sommeil et demain ça ira mieux » ses doigts glissent sur son front humide, dans ses cheveux, elle n'aime pas le voir dans un tel état, elle n'a pas l'habitude. « Tu veux boire ou manger quelque chose? »


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Slowmotion - Dim 23 Sep - 23:51


slowmotion. breathless devotion.

Il voit vaguement la voiture se garer, entend la portière claquer dans un bruit lointain et détaché. Des mains douces et fraîches trouvent son visage, ses épaules avec une infinie douceur qui contraste avec celles qui l’ont malmené tout à l’heure. Il lève les yeux, devine son visage à travers le nuage brumeux de la drogue, il aurait presque envie de pleurer en reconnaissant cette silhouette qui ne le laissera pas tomber. Jamais. Pas comme ça. Il s’accroche à son aide, s’accroche à sa force inébranlable et se laisse guider aveuglément. Incapable d’avancer seul Augustin, incapable de mettre un pied devant l’autre sans t’effondrer, sans partir là d’où tu ne pourras plus jamais revenir. Si elle n’était pas là, il aurait suffi d’un pas, d’une pichenette pour qu’il tombe à jamais dans l’oubli.

L’eau coule dans son gosier, la fraîcheur lui fait du bien sur l’instant mais la sensation s’efface vite, la tête ballante, il a du mal à rester droit et pose la tempe sur sa main, le coude bloqué contre la vitre. Il entend les mots de Sybille, ne réagit pas, n’a pas assez de force ni de lucidité pour répondre ou pour simplement bouger la tête. Les images vont et viennent, mirages dans son cerveau, sensations fantômes qui dansent une valse abrutissante et insupportable dans son esprit. Il ne sait plus ce qui est vrai ou pas vrai, le ronronnement du moteur le plonge dans un état de sommeil éveillé agressé par des cauchemars qu’il ne comprend pas et qui l’effraient. L’air extérieur s’engouffre dans ses narines et un bras doux passe autour de sa taille, l’aide à s’extraire de la voiture. Il ne saisit pas les enchaînements, des passages lui manquent et il n’a conscience que de cette main autour de son buste, de cette voix qui le guide et de ce corps proche qui le soutient. Les marches s’envolent sous ses yeux mi-clos, il sent qu’on lui enlève sa chemise, la lumière autour de lui devient réelle et les formes réapparaissent devant ses pupilles dilatées. Il a une idée de là où il est mais rien n’est rationnel. Les mains reviennent, la voix aussi, douce, chaude, familière. Cette voix qui lui paraît être le cœur du monde, le cœur de son univers, la seule source à laquelle s’abreuver. L’homme n’a plus besoin de manger, rien n’apaise ces tripes qui avaient soif d’autre chose ce soir, besoin d’une libération autrement plus charnelle. Il attrape ces poignets qui semblent si fins entre ses mains, ses yeux parcourent ce visage qui est encore flou mais bien plus réel que le reste de son champ de vision où dansent des couleuvres, des flammes et des chimères. Ses gestes sont lents, maladroits, il ne sait pas ce qu’il fait mais l’abandon et le désespoir se lisent sur son visage, s’entendent dans chacun de ses soupirs. « Non. »

Il recule, tire Sybille avec lui. Quelques pas hésitants, lents. Le corps tangue de droite à gauche, il heurte un peu l’encadrement de la porte au passage, sent à peine le choc dans son dos car rien n’est plus réel, rien n’est plus réel que cette douleur qui lui arrache l’âme, lui déchire les tripes. Rien d’autre n’a plus de poids que la honte et la frustration et ce besoin de se libérer, coûte que coûte, lâcher le démon qui le tourmente. Et ces mains sont si bonnes, si délicates. Cette femme, son roc, son ange aux ailes sombres. Il la devine dans l’obscurité de la chambre, les traits moins précis encore sans la lumière, mais ses mains suivent les traits de son visage délicieux, sentent la peau douce qui ne gratte pas sous ses doigts. Un pic écorche encore un peu plus son cœur, il ne maîtrise plus rien, ne sait même pas ce dont il a envie. « Je te veux, toi. » Les mots glissent, presque durs, caverneux, fébriles. Il l’embrasse alors, ivre de désir, seulement contrôlé par la drogue et la frustration. Humilié et prostré, honneur pulvérisé, l’amour est loin des gestes qu’il lui porte. La tendresse habituelle a disparu, il n’y a que cette faim que l’homme et le dieu ne savent plus comment apaiser, que cette faim viscérale qu’il s’est vue refusée ce soir, que cette colère née de la plus profonde des déceptions. Les mains sont empressées, brûlantes, et bien vite il fait fi de la soie qui pare les courbes désirables de la vengeance pour aller la réclamer là, sur les draps estivaux qui devraient se parer de joie et de communion. Il la désire, c’est vrai, l’a toujours désirée. Mais entre ses mains ce soir, il n’y a qu’un nom, qu’un corps aux contours durs et anguleux, qu’un visage vieilli et hargneux, qu’une silhouette violente et affligeante qu’il a envie de châtier. Les larmes lui viennent alors au milieu de l’effort, alors que ses gestes sont virulents, sans détour, presque animaux. Le fond de son cœur sait, il sait ce qu’il fait. Mais la rage et la drogue sont plus fortes, et le désir vient chercher ce qu’il veut avec toute l’énergie du désespoir.

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Slowmotion - Lun 24 Sep - 14:20



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Hermès ϟ  Némésis .



Baiser ardent, baisé volé au goût trop prononcé de l'alcool. Ils n'en sont pas à leur premier rapprochement, mais cette fois-ci c'est un goût amer qu'il lui laisse sur les lèvres. Elle ignore pourquoi, c'est une intuition, qu'il se passe quelque chose d'étrange, qu'il n'est pas comme d'habitude. Il est arrivé de ces fois où  leurs échanges étaient plus passionnés que doux, mais cette fois-ci son empressement la met mal à l'aise. Sybille le laisse faire, perdue au milieu des draps, tout va trop vite et elle accroche ses mains à ses hanches pour retenir sa fougue, les ongles presque plantés dans la chair. Doucement lui demande t-elle expressément à plusieurs reprises, il la dépersonnifie, elle est un buvard, le buvard de ses émotions comme depuis quelques temps. Elle sait qu'il la respecte, elle sait qu'il l'aime, mais c'est la déesse au fond qui se crispe et ça en devient presque douloureux. Le corps raide, la respiration saccadée par l'anxiété, elle entre en état de sidération psychique et prie pour que cela cesse, paralysée. Il l'achève, quand elle sent des perles d'eau laissées sur sa peau, devine l'émotion. Alors elle demande, encore doucement parce que ça lui fait de plus en plus mal. Sa douleur est sienne, sa douleur lui est amplifiée, il lui transmet tout son mal-être, se défoule ; elle déteste ça.  Les plaintes qu'elle étouffe, arrachées à sa gorge en rien n'expriment de plaisir, la déesse pleure, l'hybris se réveille et l'humaine ne bouge plus.

Alors quand il la lâche elle glisse sa main par dessus son épaule, gratte la peau à s'en arracher l'épiderme trace ses lacérations rougeoyantes. L'équilibre n'est plus et la noirceur revient. Elle n'en veut pas à Augustin, parce qu'elle sait qu'il a un passé, parce qu'elle connaît l'histoire. Elle aurait voulu, qu'il continue de bien la traiter, Hermès, n'était il pas son premier véritable allié ? La jeune femme tourne le dos à Augustin, tandis qu'il s'endort, elle garde les yeux grands ouverts durant toute la nuit, réfléchi, encore, toujours, se pare de l'obscurité alentour, cherche le réconfort dans les ténèbres. Il doit être 6 heures quand elle se lève, démangeaisons infernales, elle file sous la douche et y reste un moment sous l'eau brûlante partagée entre l'humaine et la déesse qui se sent trahie. Encore une fois. Elle lui avait dit de ne plus faire affaire avec ce type qui lui pourrit la vie, il ne l'a pas écoutée et c'est elle qui se prend le retour des choses. Désorientée, Sybille redoute le moment où il va se lever, que lui dire, comment ? Il ne va pas s'en souvenir et elle, ça va la ronger petit à petit.

L'esprit cherche à s'occuper, ranger, dépoussiérer comme si elle le faisait dans sa propre tête, dans son propre corps. Prise de nausée, elle rend le vide de son estomac et reprend le temps de faire sa toilette. Quand elle sort, elle tombe nez à nez avec Augustin, la gueule enfarinée, l'air accablé. Gueule de bois, il sent l'alcool il sent la débauche. Ne me dis pas que t'as besoin de moi pense t-elle ; il ne la regarde pas, il n'a pas oublié, elle le sent, le malaise. Et Némésis pique le dos, Némésis hurle. Sybille pose sa main sur l'épaule d'Augustin ; dans ce couloir, enfermés par leurs peines, la gorge nouée, les larmes montent et elle réclame ses bras. Serre, serre moi contre toi, parce que c'est moi qui ait besoin de toi. Elle s'autorise à demander cela, à lui réclamer ses bras entre lesquels elle avait l'habitude de se sentir bien et entre lesquels pourtant elle a ressenti l'horreur. Et entre lesquels Némésis a éclaté. Sanglots, les idées se bousculent, elle serre sa taille.  « Pourquoi moi? »


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Slowmotion - Lun 24 Sep - 23:46


slowmotion. breathless devotion.

Le matin arrive trop vite, et la prise de conscience avec. Elle est lente à venir, nuit noire entrecoupée de cauchemars sanguins, plaies et images honteuses qui lui tordent les entrailles. La chape de plomb sur son crâne le fait tanguer, il ouvre faiblement les yeux. Sa main passe sur le lit, cherche cette partie de lui qu’il a visiblement fait fuir. Les doigts se referment sur le drap froissé et froid, il ferme les yeux, laisse échapper un long soupir las. Il aurait préféré ne jamais se réveiller, aurait préféré que ce sommeil soit le dernier, l’emporte dans un souffle vengeur. Il aurait préféré mourir plutôt qu’affronter l’atroce réalité, faire face à ses démons et les conséquences de sa lâcheté. Car le lit est froid sous sa main et sur le tissu nacré il croit deviner des traces, des tâches même peut-être. Du sang. Il enfouit sa tête dans l’oreiller, passe les doigts dans ses cheveux à s’en arracher la peau avec les ongles. Les événements de la veille s’affichent dans le désordre dans son esprit mais l’important est aussi voyant qu’un néon dans la nuit noire. L’humiliation. La douleur. La drogue. Et Sybille, Sybille et sa douceur, celle là même dont il a abusé, cette bonté qu’il a transformé en véritable calvaire. Des morceaux de la nuit lui manquent mais il se souvient très clairement de ses plaintes et de ses supplications, de cette voix brisée que son esprit drogué avait ignorée. Il mord l’oreiller, frappe le matelas du poing, étouffe un grognement de rage et d’agonie. Comment a-t-il pu lui faire ça ? Comment a-t-il pu l’utiliser ainsi, trahir sa confiance à ce point ?

Comment pourra-t-il la regarder dans les yeux après ça ? Il ne mérite plus que son mépris.

Il reste de longues minutes allongé là, inerte, incapable de bouger, terrassé par ses abus et la force de ses erreurs. Encore. Encore une fois, c’est une jeune femme chère à son cœur qui paie le prix de ses fautes, mais hier c’est lui-même qui a porté le coup de grâce. Tu es un cancer, Augustin. Un porc. Alan avait raison, en fait. T’es qu’une merde. L’idée même qu’il ait pu avoir raison lui donne la gerbe, lui refout une boule de rage et de rancœur dans l’estomac.

Non. Tu ne gagneras pas comme ça.

Il finit par se lever, sort de la chambre d’un pas lourd, difficile, et tombe nez à nez avec Sybille dans le couloir. La tête baissée, il évite son regard, sent ses entrailles se tordre sous le regret et la culpabilité. Comme un chien désobéissant pris sur le fait par son maître, il se fige, acculé, baisse les oreilles et attend la sentence. C’est une main bien trop douce qui se pose sur son épaule et il frémit à ce contact, le corps entier voudrait se retirer car il ne mérite pas une once de son affection. Frappe, Sybille, frappe-moi. Pourtant elle l’enlace, se serre contre lui et il sent des larmes chaudes couler sur son t-shirt alors que la question s’élève entre eux, brise les dernières défenses et tout ce que Augustin pouvait encore supporter. Il hésitait mais finit par la serrer dans ses bras, ses propres larmes viennent rejoindre celles de Sybille et il embrasse le haut de son crâne, les yeux embués. Il l’a brisée. Hermès a brisé Némésis, et Hermès ne pourra jamais se le pardonner. Il s’en couperait les ailes pour les lui donner à la place de celles de la déesses, ces ailes magnifiques qu’il a abîmées quelques heures plus tôt, tout ça à cause de la faiblesse d’un homme. « Je... » Il ravale un sanglot, cherche des mots qui de toutes manières ne pourraient pas exprimer l’étendue de sa tristesse et de son accablement. « Je suis désolé Syb, je... » Il serre les dents, lutte contre cette vague de détestation qui lui arrache les poumons, lui donne envie de pleurer des larmes de sang. Ses mains trouvent les joues de la déesse et il colle leurs fronts ensemble, évite toujours son regard. Les larmes roulent sur leurs visages à l’unisson et Augustin donnerait sa vie pour pouvoir recommencer et faire les choses autrement. « Tu mérites tellement mieux, je... » Il la reprend contre lui, la tient comme si c’était la toute dernière fois. « Je n’suis qu’un… qu’un sale porc. » Il la lâche doucement et s’écarte, ne mérite pas son contact, ne mérite que sa haine. Il l’a cherchée, et elle sera de toutes façons plus en sécurité loin de lui et de sa carcasse pathétique. Il recule d’un pas hésitant, le corps encore engourdi par la descente, les effluves de drogue se traînant encore dans les viasseaux sanguins. Il se prend le mur derrière lui, tangue un peu et se rattrape au montant de la porte. Il ferme les yeux, se pince le nez. « Dis moi de partir, je partirai. » Dis moi de sauter, je sauterai.

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Slowmotion - Mar 25 Sep - 10:46



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Hermès ϟ  Némésis .



Le cœur cogne à son oreille, l'angoisse, la fatigue, la haine, il regrette, elle le sent dans les vifs spasmes que provoquent sa tristesse. Loin de celui qui l'a étreinte la veille, alors qu'elle lui suppliait de se faire plus doux. Il est redevenu lui-même, Augustin, même s'il a du mal à revenir, à sortir la tête de l'eau, encore une fois il trouve le soutien de son acolyte. Parce qu'il aura beau se traiter de tous les noms, il a toujours été là pour elle, il a toujours pris soin d'elle, il a toujours été prêt à risquer sa vie pour sauver la sienne. Il s'est égaré, ce n'est pas une trahison, se répète t-elle, ce n'est pas une trahison, c'est à elle de lui prendre la main et le mener sur le droit chemin. Parce que c'est son rôle, c'est leur rôle commun, c'est le sien aussi. Alors la peine s'efface, la raison et l'équilibre reviennent. Augustin se défait d'elle, n'accepte pas ses actes et propose de s'en aller.

Sybille l'observe un instant, les yeux abîmés par les larmes, Augustin pleure. Il regrette et Sybille ne  sait pas comment interpréter ce qu'il lui a fait. Il ne l'a pas violée mais elle a ressenti toute la colère qu'il a, il l'a relâchée sur elle, et ça l'a sidérée. Elle se rapproche de lui, un pas, puis deux, encore une fois tout proche de lui, parce qu'elle le connaît, elle sait qu'il l'estime beaucoup, et elle l'aime trop pour lui en vouloir trop longtemps. Il s'en veux, elle le sait, elle le voit que c'est sincère ; il a merdé, mais il a toujours été irréprochable avec elle si on ne compte pas ce petit épisode. Sybille lui cherche des circonstances, parce qu'elle refuse de se fâcher avec lui ; elle aura besoin de temps pour accepter ce qu'il s'est passé, réaliser que lui aussi est capable de lui faire du mal. Sa main lisse sur sa joue, elle observe sa mine, il refuse de la regarder dans les yeux, mais elle le force parce que pour cela elle a besoin de le voir dans ses yeux, qu'il ne recommencera pas et qu'il a l'intention d'honorer cette promesse. «  Ne me refais plus jamais ça, Augustin... » souffle qui s'écrase sur les lèvres d'Augustin, elle l'aime à sa manière, ils s'aiment à leur manière, c'est un lien indivisible qui surmonte les époques, elle a besoin de lui pour son équilibre. Elle veut le garder près d'elle, toujours, quoi qu'il arrive dans leurs vies, elles doivent se faire en parallèle.

« Tu sais que je tiens trop à toi pour t'en vouloir, mais s'il te plaît, fais attention à toi, ne te détruits pas comme ça » Parce qu'elle sait pourquoi il est dans cet état, parce qu'elle sait qu'il s'agit d'un amour obsessionnel et exclusif, violent, dont elle sait qu'il ne pourra se défaire et il n'a pas eu besoin de l'expliquer qu'elle l'a compris, son corps lui parle, ses yeux aussi. Mais Sybille refuse de le voir se faire tuer pour quelqu'un qui n'est pas capable de prendre soin de lui ou qui le met dans de tels états. «  Écoute ta vieille amie, ne te laisse pas avoir, prends sur toi, je sais que tu es fort, que tu en as les capacités » Son pouce caresse cette joue humide par les larmes, elle dépose ses lèvres sur les siennes. Un baiser doux, langoureux, emprunt d'une affection dont lui seul a le secret, ce même baiser qu'il lui a offert quand l'hybris lui a déchiré la peau, le même qui guérit les cœurs d'une chaleur intense. Le soutien, l'intérêt, l'envie de lui ôter toute sa peine. Elle entoure sa nuque de ses bras, elle veut retrouver sa douceur, sa bienveillance, sa protection, autant qu'elle lui offre tout ça dès cet instant. Ils doivent tout reprendre, tout ce qu'ils ont été, ne pas se laisser consumer par ces histoires et revenir à ce duo de choc qu'ils forment et qu'ils formeront toujours. « Promets moi » demande t-elle contre ses lèvres, suppliante. Il doit être là, toujours, sa présence est essentielle, il ne doit pas partir, il ne doit pas marcher sur les débris mais l'aider à ramasser ses plumes.


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Slowmotion - Dim 30 Sep - 0:35


slowmotion. breathless devotion.


Les larmes coulent sur les joues de Sybille, et à chaque nouvelle versée c’est son cœur qui se déchire un peu plus. Ces larmes là sont les siennes, elle les lui doit tout comme l’inconfort et peut-être même la douleur qu’elle doit ressentir. Il le sait car il l’a subi lui aussi, en ressent encore les courbatures en ce matin et il n’arrive pas à croire qu’il ait pu perdre les pédales à ce point, pu penser un seul instant à faire la même chose à cet ange qui plus d’une fois lui avait sauvé la vie. De toutes ses erreurs, celle-ci est la plus abjecte car il l’a fait en son âme et conscience. Pas d’excuse, peu importe qu’il ait pris une pilule, rien de tout cela n’aurait dû arriver. Il aurait dû se contrôler, s’arrêter à sa demande, ne pas commencer même. Il n’aurait même pas dû se rendre à se club, n’aurait pas dû chercher à le retrouver, n’aurait pas dû succomber encore une fois à ses démons. Elle le lui avait dit, lui avait demandé de ne plus le revoir. Il n’avait pas écouté, n’avait pas tenté de lutter ou en tout cas pas assez. Et il se retrouve là, ce matin, devant l’étendue des dégâts, avec une Némésis aux ailes blessées, les joues inondées de déception. Tout est de sa faute. Simplement parce qu’il n’arrive pas à oublier, parce qu’il n’arrive pas à se détacher de cet homme et de cette obsession malsaine qui lui bousille encore les neurones, après toutes ses années. Regarde ce que t’as fait Augustin.

Elle s’approche de lui et pose une main sur sa joue, le force à la regarder dans les yeux. Elle est trop douce, son regard triste n’est pas assez haineux à son goût ; elle devrait crier, devrait lui frapper, se venger. Mais cette main reste un contact presque chaleureux et réconfortant contre sa peau alors qu’elle lui parle et lui demande de ne plus jamais recommencer. Sa propre main brûlée recouvre celle de Sybille, il hoche la tête bien sûr, acquiesce. Cela n’arrivera plus, il ne sait même pas s’il se fera encore assez confiance pour se laisser encore aller avec elle. Pour l’instant rien que son contact doux le fait se sentir mal à l’aise. Son esprit encore sous le choc et révulsé par les actions de son corps, rejette cette approche qu’il ressent comme un danger potentiel – et c’est lui l’élément inquiétant dans l’équation, l’élément dont il faut se débarrasser. Pourtant les mots de Sybille sont compréhensifs, s’inquiètent plus de son propre état que du mal qu’il lui a fait. Elle ne lui en veut pas, dit-elle, et Augustin a du mal à le comprendre. Comment peut-elle être si calme, essayer de lui redonner espoir ainsi ? Il ferme de nouveau les yeux quand elle essuie ses larmes et lui demande d’être plus fort, il craque de nouveau, pose ses lèvres au creux de sa paume et embrasse doucement la peau là, alors que d’autres larmes viennent remplacer celles désormais séchées sur ses joues. Défenses abattues, barrières ébranlées, il n’a plus de filtre et ses émotions filent en roue libre pour la première fois depuis très longtemps – depuis Nina.

Les mots et l’affection de Sybille ont brisé ses dernières palissades, car il ne sait même pas s’il en est digne, ne sait même pas s’il est capable de faire ce qu’elle dit. Il n’est pas fort comme elle le croit. Il n’a pas réussi avant, pourquoi réussirait-il maintenant ? Alan a capturé son âme il y a bien longtemps, et il semblerait qu’il ne soit pas de taille à lutter, et ce même si le reste de son monde venait à s’écrouler autour de lui. Il n’y a qu’une seule solution, il le sait. La mort. La sienne, celle d’Alan, peu importe. Mais il ne peut partager tout cela avec son amie car ça la briserait, alors il se contente de bouger la tête doucement, avant de recevoir ses lèvres avec tout l’amour qu’il lui porte, passant à travers ce doux baiser toute la désolation qu’il ressent. Les mains de Sybille trouvent sa nuque et elle lui demande une promesse, la voix fragile, les mots presque murmurés qui lui rappellent une autre confession, amère, qui a déchiré a nuit dans un éclair de vérité. Il soupire contre ses lèvres, ses mains viennent s’agripper doucement aux cheveux à l’arrière de sa tête, s’enroulant dans les boucles noires de la jeune femme. Plutôt mourir que de la faire souffrir ainsi de nouveau. « Promis, » s’engage-t-il, pas vraiment certain d’avoir compris ce qu’elle attend de lui, mais sûr de ne plus jamais la décevoir. Il ne peut pas, pas Sybille, pas sa Némésis. Elle est trop importante à ses yeux. Il passe une main sur sa joue, essuie ses larmes à son tour. « Je n’aime pas te faire pleurer... » C’est la première fois, et la dernière. Sauf peut-être si elle vient à assister à son enterrement, chose qui risque d’arriver si la situation continue à s’envenimer. « Je suis désolé. Désolé. Je n’ai aucune excuse. » Il ne sait même pas comment elle supporte encore sa présence ici, comment elle peut se lier ainsi à ses lèvres et à ses mains qui quelques heures plus tôt ont commis l’irréparable. Il ne comprend pas, mais une partie de lui en est reconnaissante car vivre avec la haine de Sybille serait un châtiment plus effroyable que la mort. « Je ne sais pas - » Il ferme les yeux alors, accablé par une lancée de migraine fulgurante, et se tient le front en fronçant les sourcils. Les émotions, la fatigue, la drogue dont il a abusé, pratiquement vingt-quatre heures sans manger – son corps de mortel cinquantenaire a du mal à l’encaisser. Il ré-ouvre les yeux et reprend la main de Sybille dans les siennes. « Je ne sais pas comment me racheter, Syb. » Il cligne des yeux, accablé par la fatigue et une crampe à l’estomac qui se fait ressentir – il aurait dû dire oui pour la nourriture la veille, au lieu de… Il serre les dents, impardonnable, refusant presque d’être pardonné.

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Slowmotion - Lun 1 Oct - 19:48



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Hermès ϟ  Némésis .



Le corps est encore marqué de ces traces invisibles, elle ressent encore la brutalité de ses gestes. Courbatures qui témoignent de cette crispation restée une nuit durant,  la jeune femme entend ses excuses, perçoit la culpabilité dans les spasmes de son corps, il réagit presque il se serait défait de son étreinte si elle ne l'avait pas retenu. Mais elle l'aime trop pour mettre de la distance, elle croit en lui, cela ne lui ressemble pas. Il n'aime pas la faire pleurer, elle le sait, il aurait dû réfléchir avant de se laisser sombrer. Elle ignore s'il sera capable de tenir parole et prendre soin de lui comme elle le lui demande, mais il a la volonté de le faire, c'est déjà ça. Il souhaite se racheter, pour elle il n'y a rien d'autre à faire que de prendre en considération ses demandes s'il désire rattraper ce manquement. Sybille soupire doucement, la main sur la joue d'Augustin elle perçoit sous sa peau froide, ces regrets. Elle est la déesse de la vengeance, mais de la juste colère aussi, c'est qu'elle sait avoir ce recul pour ne pas chercher à se venger de manière inutile. Bien sûr qu'elle lui en veut, parce que la drogue et l'alcool ne son pas des circonstances atténuantes et son mal être non plus. Mais elle le connaît, elle sait qu'il n'a pas fait cela délibérément, elle sait qu'il ne recommencera pas. Mains liées, elle l'emmène dans le salon, le fait asseoir dans le canapé et va lui préparer une infusion et détoxifier son organisme. La nausée toujours dérangeante, Sybille masse son ventre, le stress lui noue l'estomac, cela n'arrangera pas sa condition physique un peu en dents de scie ces temps là. Un moment dans le silence, dans lequel elle réfléchi et se demande quand est ce que tout ceci pourra se terminer. Il lui a explicitement demandé de ne rien faire à ce type et la vengeance toujours réclame sa justice. Elle rêve d'aller le retrouver et le châtier pour ce qu'il a fait à Augustin. Elle soupire, il faut qu'elle prenne son mal en patience et doit faire confiance à Augustin pour le dénouement. Il a échoué une fois, elle espère que c'était l'unique fois.

La jeune femme revient, une tasse fumante entre les doigts et prend place à côté de lui. S'il souhaite se racheter, elle a d'abord besoin de comprendre ce qu'il lui est arrivé à lui, à eux, à elle. Pourquoi tels gestes, pourquoi telle colère qu'il a exprimé au travers de ces gestes qui leur sont habituellement passionnés et sensuels ? A t-il cherché la vengeance au creux de ses reins ?  « Augustin...Tu sais que je t'aime, mais je ne supporte pas de te voir comme ça et me demander de ne pas agir » Elle pourrait régler ce problème si lui n'y arrive pas, il a juste à le lui demander. Elle soupire doucement, agacée par la situation. « Que t'est il arrivé ? Est ce que c'est encore lui ? » Sa main se pose sur son bras, avec ce remède infusé il se sentira un peu mieux, il n'est peut être pas en état de parler mais attendre ce sera pire après. «  Explique moi, il faut que je comprenne ce qu'il t'es arrivé, ce que tu avais dans la tête quand... » Les mots pourront être durs à prononcer, Sybille en a conscience, le but n'est pas de le torturer mais de le faire avouer pour trouver des solutions.Elle a toujours été là pour lui, elle le sera toujours, cette forte amitié ne pourra jamais être brisée, parce qu'ils sont Hermès et Némésis, ils travaillent ensemble pour l'équilibre du monde. «  Je ne t'en voudrais pas, j'ai juste besoin de savoir, laisse moi t'aider »



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Slowmotion - Sam 6 Oct - 13:11


slowmotion. breathless devotion.


Jamais il n’avait connu tel malaise, tel malheur auprès de Sybille. Jamais il n’avait eu de difficulté à la regarder, à la sentir près de lui, à l’enlacer, lui sourire. Il lui semble avoir brisé le miroir, avoir écorché cette belle entente qu’ils avaient, cette confiance naturelle et inébranlable qu’ils avaient l’un en l’autre. C’est l’impression d’avoir tout gâché, d’avoir fait du mal à la prunelle de ses yeux, douleur infligée impardonnable, qu’elle n’a pas méritée, loin de là. Elle n’y est pour rien dans cette histoire, n’a fait qu’apporter du bonheur dans sa vie depuis son arrivée à Arcadia. Et voilà sa façon de la remercier. Par le vice et la cruauté, sa faiblesse et sa lâcheté. Elle le voit maintenant, l’étendue de sa laideur, la mocheté de son âme putride et dépravée. Il ne voulait pas ça pour elle, pas ça pour eux. Il a envie de disparaître, de lui ôter l’inconfort d’avoir encore à supporter sa présence. Mais elle le veut près d’elle, encore, son soutien se fait doux malgré la tristesse qu’il sent en elle. Et ses mains ne quittent pas les siennes, son regard humide est doux, inquiet, l’affection toujours présente à travers les nuages de douleur. Qu’est-ce que j’ai fait?

Un soupir, elle décroche son regard du sien, tire doucement sur ses mains pour l’amener dans le salon où elle le fait s’asseoir dans le canapé. Réminiscences de cette fois où elle l’a sauvé, encore, soigné ses blessures au prix de son hybris, encore une fois à cause de cet homme à qui elle n’a rien fait. Elle paie les pots cassés, Sybille, elle le ramasse à chaque fois et c’est ses ailes à elle qui brûlent, c’est son cœur qui s’émiette à cause de lui. Enfoiré.

Boisson chaude dans la main, Sybille revient vers lui et s’assoit à ses côtés, lui passe la tisane qu’il sent brûler ses mains coupables. La chaleur irrite la peau encore sensible de sa main cramée, mais il serre encore plus la tasse entre ses doigts, espère peut être les voir fondre pour de bon. Plus de mains pour faire mal à ta Némésis.

Ses mots sont doux, empreints d’inquiétude et l’amour qu’elle réitère ressentir pour lui lui transperce le cœur. Il l’aime, lui aussi, et pourtant voilà ce qu’il lui a fait. Il serre les dents, regarde au fond de la tasse, sent les effluves de l’infusion s’insinuer dans ses narines. Il a presque la nausée, ne sait pas s’il pourra l’avaler, en fait. La main de Sybille touche son bras, il est tiraillé entre l’envie de se laisser aller à son contact et celui de fuir encore une fois. Mais elle a besoin de lui, il a besoin d’elle, et elle lui a fait promettre. Il ne la quittera pas, ne la lâchera pas tant qu’elle voudra de lui. Confessions murmurées sur une plage tranquille, Sybille connaît le gros de l’histoire, a compris que ce qui le taraude n’est pas une situation simple à évoquer. Il a l’impression que ces instants de bonheur volés à Mykonos sont si lointains désormais, comme si en deux semaines des millénaires s’étaient déjà écoulés. Il voudrait y être encore, le sable chaud sous les pieds, Sybille lovée contre lui, des étoiles plein les yeux et leurs problèmes laissés loin derrière eux. Mais il en sont là, désormais, et elle cherche des réponses. Il les lui doit bien, lui qui l’a impliquée sans le vouloir, et encore plus après cet acte odieux qu’il lui a fait subir. Il n’a pas d’excuses, aucune. Mais il n’a pas le droit de lui refuser des explications, quelque soit la honte qu’il puisse ressentir. Homme déjà à terre, peu importe qu’on le batte encore plus car le mal est fait, là, insidieux dans sa tête et dans son corps entier.

Il laisse de longues secondes s’écouler, bataille dans son cerveau, les yeux qui ne quittent pas le fond de cette tasse car l’humiliation le démolit, et la culpabilité lui ronge la gorge. Il n’a pas le droit de se défausser de ces questions auprès de Sybille car c’est lui qui a apporté la maladie sous son toit, mais les mots lui coûtent cher, les images qui lui reviennent sont impitoyables. Il acquiesce lentement, oui c’est lui, bien sûr que c’est lui. Elle veut l’aider, il le sait, elle le lui a déjà dit. Il déglutit, ses doigts pianotent sur la porcelaine de la tasse, nerveusement. Il ne la regarde toujours pas, mais sa main noircie vient toucher celle de son amie, timidemen, comme pour demander la permission d’aller au contact. « Je sais que tu veux m’aider Syb, mais - » Il soupire, désemparé, las, accablé par les remords et la culpabilité. Il n’y a rien à faire, rien pour briser le cycle à part la mort, et il ne sera pas celui qui demandera à sa Némésis de se salir les mains. Surtout que malgré la haine, la rage et la rancoeur qui brûlent en lui, le fond de son âme désire seulement de le sentir vivant tout contre lui, la mort loin de tout.

« Regarde ce que je t’ai fait, Syb, regarde... » Les doigts se resserrent autour des siens, il serre les mâchoires. « J’ai craqué, je suis allé le voir. » L’aveu est amer. Il a été le faible, l’idiot, croyant pouvoir tromper le destin, croyant pouvoir maîtriser la situation, prendre ce dont il avait besoin et repartir comme le dieu intouchable qu’il se croyait être. Grossière erreur. Elle lui avait dit, Sybille, lui avait dit de ne pas s’y frotter de nouveau. « Ça s’est pas bien passé, on a pris des trucs et… on s’est dit des choses... » Et j’ai tout relâché sur toi, comme un connard. Il lâche sa main, rattrapé par son amertume et sa culpabilité. Il porte la tisane à ses lèvres, c’est encore chaud, il sent le liquide couler le long de son œsophage et n’est pas sûr que ça lui fasse du bien. Ça ne lui fait rien. Le mal-être est là, ancré profondément dans ses entrailles. « Je peux m’éloigner de toi Syb si tu veux, le temps que… je règle ça. Je veux pas qu’il te fasse du mal, ou… Je veux pas que tu paies pour mes erreurs, Syb, t’es… je t’aime trop pour te perdre. » Toujours sans la regarder, les mots sont pourtant sincères et sortis du ventre, du cœur, il y a trop de destruction dans sa tête pour qu’il puisse assumer le poids de ses sentiments là, si tôt, dans ce bordel qu’est son esprit où s’entre-tuent trop d’émotions plus létales les unes que les autres. Il sait qu’elle refusera, elle lui a déjà dit qu’elle le voulait à ses côté malgré tout, mais il se doit de lui laisser le choix.

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Slowmotion - Dim 7 Oct - 15:55



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Hermès ϟ  Némésis .


Ça le déchire, elle le voit au fond de ses yeux embrumés encore à quel point il regrette ce qu'il lui a fait. Quand elle y repense, elle lui en a voulu, beaucoup, elle ne pourra pas l'oublier c'est certain, mais au delà de ça, c'est un nouveau appel à l'aide qu'il lance. Elle n'est pas assez stupide pour le laisser sans réponse, l'amour qu'elle lui porte est trop pur, trop important pour qu'lele le laisse se débrouiller seul désormais. Alors elle lui demande des comptes et Augustin hésite un peu avant de se lancer dans les confidences et les aveux, il a failli, il a échoué à retenir cette promesse qu'il lui avait faire et cela la dérange un peu de savoir qu'elle a été le buvard d'une frustration engendrée par la vengeance et la haine. Il s'est laissé aller sur elle, la vengeance elle-même ; et elle a ressenti tout ceci. Sbille soupire doucement, lui laisse continuer de parler, la tristesse au fond de la gorge et cette main qui serre la sienne. Qui désire continuer de l'avoir près d'elle en s'estimant ne pas le mériter.

Elle est un peu déçue qu'il y soit allé en sachant ce que ça pourrait engendrer, mais elle comprend aussi à ce moment qu'il doit encore avoir des sentiments pour cet homme et que c'est incontrôlé. Sybille soupire, doucement, pose son regard ailleurs sur son salon et réfléchi. Elle ne peut pas lui interdire d'aller le voir, le prévenir manifestement ne sert à rien et elle n'est pas certaine que ce qu'il « C'est bon Augustin arrête ça. Des emmerdes on va en avoir, il faut qu'on reste soudés. Toi et moi on est forts, alors reste le s'il te plaît.  » elle veut bien oublier, elle veut bien pardonner, à condition que jamais il ne la laisse tomber, a condition qu'il puisse toujours être à ses côtés quand elle a besoin de lui, à condition de toujours avoir son amitié, son amour, son respect. Elle lui a demandé à Mykonos, il a répondu avec la plus belle des sincérités, qu'il serait toujours là pour elle. Peut importe son comportement, peut importe ce qu'il lui fait tant qu'elle ne se retrouve plus seule ; car la solitude désormais lui fait peur et elle se sent aussi particulièrement fragilisée ces derniers jours. Une déprime ? C'est une sensation étrange qui lui traverse l'échine, à en être malade ; physiquement, les derniers événements doivent sans doute plus la toucher que prévu. La jeune femme reprend sa main dans la sienne, serre doucement cette main qui a été trop brutale cette nuit et qui pourtant a toujours été source de douces caresses sur son dos, dans ses cheveux. Elle sait qu'il s'en veut, elle le voit et le connaît maintenant bien assez pour voir qu'il perd le contrôle de la situations.

Comment l'aider maintenant ? Pour qu'il ne se perde plus ? La jeune femme choisit de continuer de lui faire confiance, revient se blottir entre ses bras. Il lui propose de s'éloigner d'elle, mais il lui déchirerait le cœur s'il osait une seconde penser la laisser. «  Ne me laisse jamais c'est tout ce que je te demande » C'est tout, le reste en fait est peu important, l'amour qu'elle lui porte acceptera toutes les limites, tant qu'il est là. Elle doit réfléchir maintenant a ces solutions envisageables pour lui faciliter la vie avec le poison nommé Alan qui agit en lui comme un cancer, létal. Elle reste longtemps contre lui, s'endort entre ses bras finalement éreintée par cette nuit, par tout ce qu'il se passe dans leurs quotidien et qui peu à peu efface les bienfait des vacances qu'il ont passé en Grèce.



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