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let go or be dragged (vito)

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let go or be dragged (vito) - Mer 3 Oct - 15:03


LET GO OR BE DRAGGED
début août 2018 @vito bellandi


L'orage gronde, dehors. Le rythme des talons qui claquent sur les pavés s'accélère, fait entrer le monde dans une valse folle. Les gens perdent la cadence. Ils perdent pied. C'est une belle cacophonie là-bas, derrière la vitrine qu'elle s'apprête à fermer. Des visages. Quelques visages passent et à mesure que l'astre roi s'en va, ils se cachent. Ils ne regardent que l'horizon. Les prunelles ne s'attardent plus vraiment sur les traits des autres et lorsque c'est le cas, ils sont bourrés d'embarra. Le diable profite de cela. Il virevolte, sourire aux lippes, dans la noirceur des cœurs meurtris. Les membres tremblent. Les cols remontent sur les mentons et les mains des femmes meurtrissent celles de leurs enfants. Ces belles têtes blondes, ils sont le dernier soupçon d'innocence de la saison. Comme ce dernier qui passe et qui la regarde. Fixement. Intensément. Avant d'être emporté dans l'ombre par sa maman.

La vendeuse reste là quelques secondes, elle regarde par la vitre sale le va-et-vient des passants. Immobile. Paralysée devant la vitesse à laquelle tourne l'univers sous ses pieds. Hier n'était pas bon. Aujourd'hui va mal, de mal en pis à mesure que tournent les aiguilles et demain sera pire. Elle le sait. Sans le voir. C'est pour ça qu'elle ne sonde plus les visages, à quoi bon ? Les bons et mauvais se confondent. Il devient sorcier de reconnaître les perfides dans le flot d'innocence. Parce que toutes les iris sont fuyantes. Toutes les iris mentent.

Une cigarette gagne la commissure de ses lèvres et son pouce actionne la roulette d'un briquet. Les volutes de fumée se mélangent, remontent jusqu'au plafond et stagnent là, coincées, jusqu'à ce que le carillon tinte. La brise rentre dans le commerce à l'allure des clochettes qui s'entrechoquent. La porte se referme. L'action lui arrache un frisson sans qu'elle ne devine si cela provient du courant d'air ou de la silhouette qui se dresse dans la lumière. L'extrémité de la clope crépite. Ses paupières s'abaissent une seconde. Puis deux. Puis trois. Le tic-tac d'une vieille horloge dans le fond de la boutique compte pour elle. Les babines se détachent enfin pour laisser passer la grisaille et se modèlent en sourire. Un sourire fatigué. De dépit. « J'allais fermer, mais c'est sûrement la raison de ton entrée. » Monotone est la voix. Les traits reprennent doucement leur nonchalance et le regard se détache de l'homme pour se figer sur l'asphalte, de l'autre côté des carreaux. « Les journées sont longues en ce moment. Les clients se font rares et c'est deux fois plus épuisant de se retrouver seule face à soi-même que d'assouvir les envies de dizaines de personnes rongées par les questions. » Les phrases se coupent dans leur milieu quand les doigts montent jusqu'au bas du visage. La couche de nuages se reforme vite dans l'endroit. Mêlée à la buée qui commence doucement à maculer la vitrine, ils seront bientôt enfermés. Dans leur bulle de fumée. « Alors qu'est-ce que tu veux ? Pas de détours s'il te plaît, il me tarde d'en finir avec cette journée. » Le petit marché peut enfin fermer les yeux quand la nuit tombe. Le brouhaha s'éloigne jusqu'au matin pour le laisser se reposer. Et voilà que ces deux vont gentiment le bercer, au son de sombres confessions.
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let go or be dragged (vito) - Jeu 11 Oct - 10:12



Les néons sulfureux lui lèchent le visage tandis qu’il s’avance rapidement sur le trottoir, les rebords de sa veste sont remontés sur ses joues, la pointe du tissu rêche contre sa barbe et l’inquiétude bordant avec soin le rebord de ses yeux. Le fils du Don dans un des pires quartiers de la ville, ce n’est déjà pas très commun en soi mais il a toujours fait en sorte de pouvoir bouger aussi librement que possible. Les choses changent pourtant et la cité est à feu et à sang depuis certains événements, l’embarras sanguinaire d’attitudes provocatrices éparses sur le bitume entre Siren Valley et Little Italy. C’est une provocation qui n’en est pas une que le cuir de ses chaussures italiennes ici, il vient sans volonté de guerre mais avec des batailles silencieuses au fond des yeux. Les mafias peuvent tomber et s’entretuer entre elles - pour ce qu'il en a à foutre après tout. C’est encore ce qu’elles font de mieux mais il y a son oncle et les liens du sang comme dernier rempart à un massacre programmé. Alors, il est là.

Pourtant, lorsqu’il lève les yeux vers la devanture aguicheuse, l'image de la boule de cristal kitsch à souhait scintillante, il sait déjà qu’il n’apprendra rien de plus. Peu importe, c’est le fait de s’être déplacé qui fait la différence. Peut-être aussi a-t-il désir de la voir, la mélancolie trop discrète pour se faire visible : il fallait bien une excuse et elle est ici toute trouvée. Ils sont de la même engeance, les magies ancestrales dans leurs veines, ça aurait dû les rapprocher mais Arcadia veille, le sourire sinistre et l’ironie triomphante. Leurs destins ont des ritournelles similaires qui s’agitent à l’unisson dans une musique stridente. Elle voit. Loin, trouble parfois, les yeux plein de douleurs qui la rende spectrale dans un monde trop coloré et lui n'a jamais été fichu d'accepter ce qui était étalé jusque sous ses yeux.

« J'allais fermer, mais c'est sûrement la raison de ton entrée. » Il s’en veut presque d’hésiter sur le moment. Il n’y a pas à le faire alors il avance le pas qui se veut fluide sous l’attention lasse qu’elle lui offre distraitement. S’attendait-elle déjà à le voir ? L’a-t-elle vu ? Il se garde bien de demander, agit avec l’évidence des années d'enfance effritées passé en compagnie l’un de l’autre, les parfums familiers comme autant de pont suspendu entre eux. « Les gens ne se demandent plus vraiment ce que l’avenir leur réserve je suppose. Les destins semblent tout tracés dans cette ville. » Il tord ses lèvres en un mouvement incertain. Ils ont toujours subits Arcadia, le poids de traditions qu’ils ont tout simplement accepté, lui bien plus tardivement qu’elle parce qu’il avait fuit avec une régularité de coucou suisse.

L’illusion prend le temps de l’échange, la fumée comme un onguent brumeux entre eux. La porte se referme et il a son prénom au bord d’un sourire sage. Il aurait dû venir la voir depuis longtemps mais les tensions sont si ardentes sous les réverbères agressifs au dehors que leurs retrouvailles n’ont de sens que maintenant. « Mon oncle est aux mains de la Bratva. » Il ne pose pas d’autres questions, n’a pas désir de lui faire danser le spectre de la trahison sous le nez. On la paye trop durement dans leur milieu. « Je venais arpenter les lieux, de façon un peu stupide évidemment mais je ne suis qu’un pion dans ces affaires, je crains bien moins qu’on ne peut le croire. » Il aime à se dire ça, s’avance enfin dans la pièce aux lumières saturées. « Tu as l’air fatiguée. » Elle n’est plus une enfant des rues pourtant, Malkina. Ils ont grandi à l’abri des kalachnikovs et des vins capiteux empoisonnés, la situation n’est pas si pire à bien y regarder. « Je n'aurai pas droit à une séance, tiens ? » Il penche son visage, un soupçon d’inquiétude dilué dans l’œil malgré l’intonation maîtrisée.


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