Soupir, tendu, crispé sans doute. Le reflet dans le miroir ne lui convient pas, comme à l'accoutumée le regard évite l'autre, il détaille sa chemise, sa cravate, sa veste. L'esprit est focalisé sur la bonne mise en forme et pourtant il se perd parfois en étranges pensées. Est ce une bonne chose ? Est ce qu'il n'aurait pas préféré que les choses se passent autrement ? Ho s'il le pouvait il aurait refait sa vie entière depuis le début. Il aurait choisi d'être documentaliste, ou quelque chose comme ça, pour travailler dans un endroit calme et culturel plutôt que se lancer à la poursuite des malfrats. Qu'en aurait il été aujourd'hui ? Il serait encore à Lyon avec sa femme et son gone, il n'aurait pas rencontré Augustin, il n'aurait pas rencontré Mairead. Regard lancé par dessus l'épaule, sur la porte close où derrière il sait qu'elle se prépare aussi. Aurait il pu vivre sans la connaître ? Non. Alors tout est à sa place, malgré les sacrifices. Le regard revient sur le miroir. Souris un peu, Alan, t'as une sale tronche quand tu tires la gueule. Elle mérite cent fois mieux que lui, pourtant elle lui a dit oui, alors il ne doit pas lui faire regretter ce choix. Il lui a promis que jamais il ne la mettrait en péril, même pas pour lui, Alan compte s'y tenir, cela va de soit, elle n'est pas plus importante que lui et il n'est pas plus importante qu'elle. La haine qu'il porte à Augustin est à son comble et pourtant il est ancré dans ses chairs, Mairead a bien compris qu'il a du mal à s'en défaire et il s'estime heureux qu'elle a cette ouverture d'esprit, de comprendre. Elle est intelligente Mairead, il devrait s'en inspirer.
« T'es prête ? On va y aller. » Alan souffle une dernière fois, le pas grince sur le parquet de cette demeure trop vieille et trop flippante, il ouvre la porte à la volée et la découvre. Oh. Il reste absent un moment, bien entendu qu'elle est magnifique comme femme qu'elle porte un sac poubelle ou qu'elle soit à poil. Mais dans sa robe de mariée, cela vient lui bloquer le diaphragme. Il déglutit, idiot sur le pas de la porte, parce qu'il réalise qu'elle va être sa femme et qu'il n'a pas le droit de la faire pleurer, de lui faire du mal. « Et bien... » Du français, parce qu'en état de trouble son anglais ne ressemble strictement à rien. La porte relâchée, il glisse ses doigts dans ses cheveux courts, pris sur le fait, comme un voleur qui dérobe une créature de rêve. Il s'approche d'elle, mains sur ses hanches, glisse ses lèvres contre les siennes. Un baiser, puis un second, et il met quelques centimètres de distance entre leurs deux visages, garde son corps contre le sien. « Tu es très jolie » Alan ne s'embarrasse pas dans les compliments en temps normal, ça lui demande de trop décrisper les mâchoires et préfère le penser plutôt que le dire. La dépression dans laquelle il est plongé depuis des années a grignoté toute compassion, tout empathie, toute capacité à être agréable. Pour elle il fait des efforts, se reconstruire c'est difficile, mais ces dernières années elle a su le maintenir dans le calme. Il en veut à Augustin d'avoir gâché cela, plutôt que de faire les choses simplement, il s'en veut à lui-même de ne pas avoir fait preuve de plus de recul ce soir là où il l'a retrouvé. Au final ils ont leurs torts tous les deux, mais c'est trop tard. Augustin a jeté la poudre sur le feu, désormais la colère d'Alan n'aura de cesse de brûler tant qu'il ne se sera pas vengé, tant qu'il ne lui a pas pris ce qu'Augustin lui a prit des années auparavant.
Il garde cette vengeance pour lui, il l'a déjà préparée, personne ne sera au courant de ce qu'il compte faire à cette femme qu'il a vu en compagnie d'Augustin. Lui prendre un peu plus de ce à quoi il tient, pour toute la souffrance qu'il endure à chaque fois qu'ils se voient. Le front contre celui de sa déesse, il esquisse un très fin sourire, essaye de ne pas se laisser polluer par cet homme. Mains liées, il attire Mairead avec lui, le moment est venu, ils ont rendez-vous pour signer dans l'intimité, parce qu'Alan n'est pas à l'aise dans les regroupements joyeux quand lui même n'arrive pas à l'être. Et pour ne pas lui gâcher cela, il a voulu être avec elle, juste avec elle.
Sweet little words made for silence - Jeu 25 Oct - 17:10
ALAN + MAIREAD
SWEET LITTLE WORDS MADE FOR SILENCE
Elle est prête. Je reste un moment devant elle, je la regarde. Mon esprit tente de se projeter dans le passé. Je tente d’imaginer à quoi elle a pu ressembler. Elle devait être belle, la plus belle, mais j’avoue que je ne suis pas la femme la plus objective, j’imagine ma mère comme étant la plus belle des déesses. Je n’ai pas eu la chance de partager ma vie avec elle, mais je peux lui être reconnaissable de m’avoir donné la vie. C’est sa robe que je regarde, c’est sa tenue, celle qu’elle portait lorsqu’elle a épousé mon père. C’était une évidence, j’ai demandé à la femme qui entretient le manoir au Pays de Galles de la retrouver et de me l’envoyer. Je l’ai laissé au pressing pour la remise en état de la dentelle et elle semble comme neuve. Elle a une valeur sentimentale, sachant que je vais me marier mais que personne de ma famille n’est présent, ni mon père, ni ma mère, ni mes sœurs. Rien. Je ne suis pas sûre que tous aurait approuvé cette relation. Je me fiche pas mal d’ailleurs de leurs avis, je sais dans quoi je m’engage. Ce n’est pas pris à la légère. Je crois que ce qui me bouleverse le plus c’est que je vais porter cette robe. Je me sens un peu perdue. Je n’ose pas la passer, à vrai dire je ne l’ai même pas essayer alors il a plutôt intérêt à ce qu’elle m’aille parce que sinon je vais aller signer les papiers dans une tenue de ville. Je n’aurais rien d’autre à me mettre. La seule robe que j’avais, c’était la bleue qui a été ruinée lors de l’attaque en Triannon.
Je me lève, j’en quitte la serviette qui me sert de vêtements. Je suis maquillée, coiffée, il ne me reste plus que la robe, je vais être en retard si je ne me bouge pas. Les sous-vêtements blancs que je porte n’ont rien à voir avec ma virginité, ma pureté, on peut dire que c’est un peu trop tard. C’est un côté sexy que j’apprécie et surtout on ne les verra pas sous la robe. J’attrape le tissu, la dentelle est belle, de bonne facture, je soupire puis j’enfile la robe. Me voir en blanc me fait presque un choc, je n’ai pas l’habitude, j’aime les couleurs passe-partout, notamment le noir, avec mon activité nocturne c’est sans doute la meilleure couleur qui soit. Je me sens plus femme, moins enfant, mon physique fait plus jeune. Les cheveux relevés, une coiffure qui se veut un peu guerrière. C’est ce qu’Alan va épouser, une guerrière, c’est ce que j’aime être. C’est ce que ma déesse était. Je me tourne devant l’immense psyché qui me renvoie mon portrait des pieds à la tête. Le rendu n’est pas si mal. Je crois que j’ai un peu de mal à réaliser ce qui se passe. J’entends la voix d’Alan, il me rappelle qu’il faut qu’on y aille. J’enfile mes talons assortis, un peu de parfum et je suis prête. Je me dirige vers la porte pour retrouver mon fiancé, n’est-ce pas le terme ? Il l’ouvre avant moi, je me fige, je n’étais pas prête. Il me regarde, je ne sais pas ce que je dois en penser ? Il flippe ? Il veut fuir ? Je reste bloquée. Je me mordille la lèvre en attendant une réaction. Il en perd son anglais, je comprends son français. Je souris légèrement. Je crois que ça lui plaît. Je suis rassurée, c’est la première fois qu’il me voit dans une telle tenue. Ce n’est pas souvent que je suis en robe. Je le laisse venir à moi, il pose ses mains sur moi, je frissonne, son effet toujours aussi fort. Je réponds à son baiser. Le compliment me fait plaisir. « - Tu n’es pas mal non plus » dis-je en jouant avec sa cravate. « - Le costume te va très bien » Je lui vole un baiser. Il va falloir qu’on y aille. Je sers ses doigts quand sa main vient se glisser dans la mienne. Je me sens bien, je crois que je ne me trompe pas, je crois que je prends la bonne décision. Et quand bien même, le monde ne cessera pas de tourner. La voiture ancienne de mon père nous attend devant. Pas de nœuds, pas de fanfreluches, tout dans la simplicité. Nous serons que tous les deux, l’intimité, c’est que nous voulions, ne pas nous étendre sur le mariage. Nous retrouver. J’attrape les clés et on descend, on se retrouve dehors. Je lui tends les clés, ma tenue n’est pas de circonstances pour conduire. Je remonte d’ailleurs la dentelle immaculée pour éviter de l’abîmer. « - Tu conduis ? Ma tenue n’est pas à adéquate » On prend place tous les deux. Je soupire, un soupir de soulagement, de stress, je cherche à me rassurer, c’est un engagement important. Je lui envoie un sourire. Ma main se perd sur sa cuisse, affectueusement. « - C’est parti ! » Puis on se rend à la mairie, lieu où l’on doit signer tous les papiers.
Instants volés, il n'a pas le droit de voir sa mariée avant le moment fatidique dit la tradition, mais pour lui il n'y a pas de réelle signification quand on signe des contrats. La cérémonie celtique sera sans aucun doute plus représentative à ses yeux ; c'est Bélénos qui le dit. Alan s'est marié deux fois déjà, il a eu droit aux cérémonies avec toute la famille pour prendre des photos et sur chacune d'entre elles on le voit mal à l'aise. Il avait apprécié la petite fête, mais Alan est un homme trop réservé et pantouflard pour vraiment profiter de grandes fêtes. Il a toujours été comme ça. Il se sent bien plus serein avec Mairead, qui accepte ces facettes là de lui-même, qui l'a toujours accepté comme il est. C'est peut être pour cela qu'il est bien plus subjugué par elle qu'il l'a été par le passé avec Cassandra ou Amanda. Ils sortent, quitte ce manoir hanté pour le plus grand bonheur d'Alan qui se sent bien mieux à l'air libre. Elle lui passe les clefs de sa voiture, lui demande de conduire parce qu'elle n'a pas une tenue adéquat.
Il sourit, veut bien lui éviter d'être mal à l'aise en conduisant, au pire ils auraient pris sa voiture à lui, mais elle y tient à cette vieille poubelle alors il peut bien lui faire plaisir. Alan monte côté conducteur, ajuste les réglages et les rétroviseurs. La main de Mairead sur sa cuisse attire l'attention d'Alan qui tourne la tête vers elle. Elle est belle Mairead, qu'elle devienne sa femme est une suite assez logique au vu de leurs dieux respectifs et il se sent rassuré de pouvoir l'avoir près de lui, la protéger, que jamais plus il ne la retrouve entre la vie et la mort. Baiser déposé à son front, il démarre et prend le chemin en direction de la mairie où ils ont rendez-vous pour signer les papiers. Très peu pour Bélénos qui préfère faire cela de manière traditionnelle pour eux deux, Alan a aussi réservé pour un mariage celtique juste après. Toujours dans l'intimité, pas de klaxon pour fêter les mariés, juste eux deux. Il se gare, descend de la voiture et vient côté passager pour aider Mairead avec sa robe. La dentelle sous ses doigts est si fine, qu'il se perd un instant à observer les détails. Elle lui va réellement bien, lui qui n'a pas l'habitude de s'arrêter à l'apparence physique et vestimentaire des autres mais là, elle rayonne, à en aveugler le dieu du Soleil. La main passe à la taille de sa future femme, ils marchent alors tous les deux jusque sur le parvis où ils sont accueillis par des représentants. Les témoins sont déjà dans la salle, alors Alan respire un coup, prend le temps de jeter un regard nerveux par dessus son épaule.
Sourire glissé à sa future femme, il prend sa main dans la sienne, déterminé quoi qu'il en soit à faire d'elle une Madame Kaneved. Ils avancent ensemble, dans le couloir, les quelques regards qu'ils croisent se perdent sur eux, c'est vrai qu'ils forment un joli couple, bien qu'il soit un peu trop vieux pour elle, voilà bien six ans qu'ils sont cette complicité là ; le mariage était donc la suite logique des choses et l'événement qui lui permettra sans doute de tirer un trait sur Augustin. Le dire est plus facile que le faire, mais au moins il agit en conséquence, il désire protéger Mairead, l'avoir avec lui, qu'elle garde une place importante dans sa vie jusqu'à son dernier souffle, parce qu'elle a été une source de bien-être pour lui et ce, dès son arrivée à Arcadia. Dirigés dans une salle, les témoins sont là devant les portes, Alan salue Clarence d'un bref sourire. Il ne le connaît pas très bien, mais il l'apprécie parce qu'il est sincère, et que comme lui il aspire à une vie de calme. Alan salue également la jeune femme venue témoigner pour Mairead, qu'il ne connaît pas, du moins personnellement. Puisqu'il l'a déjà vue dans le manoir, mais qu'il lui a très peu parlé. Pas sa faute à elle, juste qu'il est compliqué de connaître du monde quand l'on est aussi antisocial qu'Alan. Il lâche la main de Mairead, va en avant avec Clarence et rentre dans la salle jusqu'à rester debout devant la table où se trouve les contrats de mariage. Le cœur cogne contre la poitrine, l'homme qui les marie serre la main d'Alan et ne manque pas de le féliciter. Il ne répond que par un bref sourire, encore un peu tendu, il s'éclaircit la gorge et porte sa main à sa cravate pour la desserrer un peu. Ils attendent maintenant la mariée avant le fameux discours.
Sweet little words made for silence - Sam 3 Nov - 19:45
SWEET LITTLE WORDS MADE FOR SILENCE
Les talons qui claquent sur le parvis, les bracelets qui claquent entre eux, annonçant son arrivée comme un léger son de cloche. Ca faisait longtemps qu’elle s’était pas fait aussi jolie. Ca faisait longtemps qu’elle n’en avait pas autant ressenti le besoin. Pas pour faire de l’ombre à son amie. Non, juste pour lui faire honneur. Les cheveux sont relevés dans un chignon coiffé-décoiffé, agrémentés de tresses, et quelques mèches délicatement ondulés, qui retombent à la perfection. Elle sourit à l’officiant en arrivant, et à l’homme qui doit être le témoin d’Alan. Un sourire poli, mais pourtant timide alors qu’elle se débarrasse de son manteau, posé un peu plus, avec son sac.
Elle attend dans la salle de la mairie, Majken. Pas très à l’aise, faut bien l’avouer. Les mariages, c’est pas vraiment son truc. C’est pas qu’elle est contre, les gens font bien ce qu’ils veulent, elle a juste pas eu le meilleur des exemples. Mais elle est réellement ravie pour son amie. Son mentor. Sa coach. Et c’est bien pour là qu’elle est là. C’est bien pour elle qu’elle a fait l’effort de s’apprêter, et de se tenir là, dans ce lieu un peu trop formel pour elle. Si ça tenait qu’à elle, les mariages se feraient à l’ancienne. Pas de papier à signer. Juste des couronnes de fleurs, un petit discours, des vœux échangés, au bord d’une falaise ou en bord de mer. Quelques amis, plusieurs verres, et le tour est joué. Rien d’administratif. Juste de la fête et de bons sentiments.
Elle se dandine, d’un pied sur l’autre, dans sa robe bordeaux, sur ses talons hauts. Elle regarde l’homme face à elle, qu’elle ne connait pas, mais sourit poliment. A force d’être aussi étrange, il va finir par se demander ce qu’elle a. Et il n’aurait clairement pas tort…Elle replace quelques-unes de ses mèches blondes avant de les voir arriver, main dans la main. Fini l’attitude étrange, la môme sourit sincèrement, heureuse pour eux. Elle le connait pas vraiment Alan, en réalité même aps du tout, seulement croisés quelques fois, ici et là, au détour du manoir. Mais à voir sa tête, elle sait que c’est le bon, elle sait qu’il en prendra soin de Mairead. C’est ce qu’elle se dit, et au fond, elle le sait, malgré sa piètre expérience des relations. Toutes plus foireuses les unes que les autres en ce qui la concerne. Alors lorsque leurs yeux se croisent, elle hoche légèrement la tête, un léger sourire sur les lèvres. Un bonjour, mais surtout un encouragement, et des félicitations avancées, un peu discrètement. C’est là qu’elle croise le regard de son ami, et son sourire s’élargit. Pas de retenue, seulement du bonheur, pur et dur. Et qu’elle est belle dans sa robe, avec ses cheveux bien tressés. Mais comme ça, on la sent guerrière, Mairead. Même comme ça, elle est badass. Et pourtant tout en élégance. Ca c’est de la déesse, qu’elle pense, Majken. « t’es belle » qu’elle mime de ses lèvres, sans qu’aucun son ne sorte, à l’adresse de la brune alors qu’elle se place à côté de son futur mari.
Sweet little words made for silence - Dim 4 Nov - 9:41
sweet little words made for silence
mariage d'alan & mairead
Elle attend. ça vibre en elle, le palpitant affronte la joie et le bonheur. Rares moments ces derniers temps, mais celui-ci s'accorde sur milles chansons douces, chatoyantes. Elle ne l'a pas vu venir, mais n'en a pas été surprise. Etrange qu'est l'amour, parfois si vif, parfois si lent. Déesse emplie de bien-être, elle est arrivée avant tous les autres, plantée à l'entrée de la Mairie pour mieux observer les arrivants. Un jour, elle s'est mariée ici, elle aussi. Elle se souvient chaque détail, chaque infime partie de cette union ancienne. Et comme à l'accoutumée, la joie résonne en elle, une joie profonde, celle de célébrer l'amour. Celui-là même qu'elle envie, parfois, tant il semble lui manquer. Elle les a tous salué, d'une embrassade maternelle, fraternelle, amicale, protectrice. La Reine n'a pas de couronne, aujourd'hui. Elle n'est que l'amie qui vient célébrer, l'amie qui vient accompagner et contempler le nouvel épisode de l'existence de deux êtres qu'elle aime. Parenthèses dans ce monde qui s'effrite, les luttes insensées n'ont plus de sens, semblent ne plus exister, tandis qu'elle contemple l'arrivée des deux futurs époux. « Tu es très élégant, mon ami. » qu'elle a dit à Alan, tout contre ses joues, où elle a déposé deux baisers. Le voir filer auprès des autres, et surtout auprès de celui qui les marie aujourd'hui. En soeur qu'elle est, elle attend, Fiona. C'est un sourire tirant sur l'heureux et le mélancolique qui vient étriquer ses lèvres, lorsqu'elle pose les yeux sur Mairead. Celle qu'elle connait depuis si longtemps, qu'elle considère viscéralement comme soeur. Celle qui fait jaillir les larmes au fond des yeux, émois soudains quant à l'apogée d'une vie côtoyée pendant des années. Les mains entourent le visage pour mieux l'embrasser. « Tu es parfaite. » qu'elle lui intime. S'écarte pour lui saisir la main, la serrer dans la sienne. « Tu es prête ? »
Sweet little words made for silence - Mar 6 Nov - 11:32
ALAN + MAIREAD
SWEET LITTLE WORDS MADE FOR SILENCE
L’arrivée à la mairie. Mon coeur bat trop fort. J’ai trop de choses en tête. L’entretient avec Augustin est toujours dans ma tête. Alan a beau me certifier qu’il tient à se marier avec moi, le doute est toujours présent. Je l’aime, personne ne peut m’enlever cette certitude mais est-ce que lui fait le bon choix ? Je sais que je ne dois pas prendre de décision à la place, c’est quand même plus fort que moi. Je soupire légèrement. Je me donne du courage. Je ne suis pas des plus à l’aise dans cette tenue, pourtant il fallait bien marquer le coup avec un robe, la robe de ma mère, celle qu’elle a porté lorsqu’elle a épousé mon père. Je ne me voyais pas en mettre une autre. Et puis cela m’a évité les séances d’essayage interminables.
Alan gare la voiture. On sort de l’habitacle, on se montre au monde. Nos témoins doivent être là. Il y a Majken, cette belle valkyrie que je considère comme une jeune sœur, que j’adore, il y a Clarence un membre du Royaume témoin d’Alan et Fiona, ma Fiona, ma sœur adorée. Elle est là, elle représente cette famille qui a disparu. Je sens un tas d’émotions, je suis perdue, je n’ai pas l’habitude d’être bouleversée mais c’est un jour important, je ne suis pas sentimentale et pourtant… des larmes montent. Ok, ce n’est pas le moment de pleurer, j’ai les yeux entourés de Khol, je ne suis pas sûre qu’il soit waterproof.
On s’avance vers eux. Je souris comme je peux, je serre fort la main d’Alan, pilier dans ce moment important. Mes yeux croisent ceux de Maj’ mon témoin, je souris à son compliment mimer. Je lui souffle un Merci car elle est présente. C’est important. Fiona s’approche alors que je lâche Alan, il rentre avec Clarence, il faut faire la fameuse marche vers Monsieur le Maire, enfin là, il y a des chances que ce soit un de ses adjoints, Arcadia est une grande ville. Je vois l’émotion de Fiona. Je me mordille la lèvre, je contiens mes émotions. « - Oh, Fiona, ne pleure pas ! Merci d’être là » Je souris. Elle attrape ma main, se sont ses doigts à elle que je serre fort maintenant. Je déglutis quand elle me demande si je suis prête. Est-on jamais prêt ? Je souffle, je calme mon rythme cardiaque. « - Je suis prête » Et on fait alors notre entrée. La salle semble bien vide… mais si pleine pour moi. Je ne suis pas à l’aise dans cette tenue. Je sens les regards sur moi, il y en a déjà trop. J’avance vers Alan, Fiona m’approche comme une parente. Je l’embrasse sur la joue et je reprends la main d’Alan. Le discours peut alors commencer. Je lance un petit regard à Alan puis à Maj qui se tient à côté de moi comme témoin. Voir des têtes familières me rassurent un peu je crois.
Sweet little words made for silence - Lun 12 Nov - 22:51
WEDDING
MISTER MAYOR
Ils arrivent. Un couple hors du commun, loin d’être commun, deux dieux vont s’unir. Le destin fait parfois bien son travail et peut-être que ces deux-là étaient faits pour retrouver une énième fois. Ils ont leur public, il n’est pas grand mais il suffit. Les témoins sont là. La famille est présente. La cérémonie de la mairie peut commencer. Le marié est devant l’autel du maire, son témoin à ses côtés. Une jolie blonde se trouve de l’autre côté, le témoin de la mariée sans nuls doute. Pas musique, musique, la pudeur dans son plus bel éclat. C’est une femme qui amène la mariée. On lit l’émotion dans son regard. Elle est de la famille, la famille de la mariée, ce qu’il lui reste. Le couple est enfin réuni, et le discours peut alors commencer.
Le Maire récite un discours tout fait, qu’il connait par cœur, on ne peut pas parler d’un moment magique.
Bonjour, Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue dans notre salle des mariages. Cette salle ne ressemble à aucune autre en mairie. Elle est chargée de l’histoire de tous ceux qui sont venus y vivre le moment inoubliable de leur mariage. Aujourd’hui, nous sommes tous rassemblés, pour qu’à leur tour… (prénoms des futurs mariés) connaissent l’intense émotion de cet engagement. Mais avant de procéder à cette union, je souhaite vous rappeler brièvement l’histoire du mariage civil et sa signification. Beaucoup d’entre vous l’ignorent sûrement, mais le mariage civil est apparu à la Révolution française. Les révolutionnaires ont alors décidé que les actes d’état civil ne relèveraient plus de l’Église, mais de l’État, et ils ont conféré au mariage une importance à la hauteur de l’engagement auquel il correspond. En effet, se marier, ce n’est pas accomplir une simple démarche administrative, signer un bout de papier. C’est prendre l’engagement public, devant témoins, de se construire ensemble un avenir, de fonder une famille. Ils imposèrent donc aux futurs époux de venir dans la « maison commune », devant le maire, pour proclamer publiquement cet engagement. Vous constaterez d’ailleurs que les portes de la salle resteront ouvertes durant la cérémonie pour permettre à chacun d’être le témoin de l’engagement des futurs mariés. C’est cette cérémonie, symbolique et solennelle, qui a été reprise par le Code civil de 1804 et qui perdure aujourd’hui. Nous ne sommes plus dans le même contexte aujourd’hui. Les modes de vie ont évolué, les esprits se sont ouverts et il n’est plus nécessaire de se marier pour s’aimer, vivre ensemble et avoir des enfants. Amour et mariage ne sont plus indissociables.
Pourtant, l’acte du mariage conserve toute sa force symbolique et toute son actualité. Car, s’il procède du sentiment, le mariage n’est pas moins un acte juridique majeur et officiel, porteur d’un engagement de solidarité mutuelle. C’est le sens des articles du Code civil dont je vais à présent vous donner lecture. Écoutez-les bien : ils sont le socle de l’engagement que vous prenez. Ils définissent les droits et devoirs que vous vous reconnaissez l’un envers l’autre. Votre famille et vos amis, venus nombreux vous entourer pour cette occasion, en seront les témoins.
Je vais à présent demander aux futurs époux de se lever pour la question traditionnelle qui scellera leur union.
Mademoiselle… Mairead Branwen Morgan Breachnach, consentez-vous à prendre pour époux Monsieur… Alan Gwenael Kaneved ici présent ? - Oui
Monsieur… Alan Gwenael Kaneved consentez-vous à prendre pour époux Mademoiselle… Mairead Branwen Morgan Breachnach, ici présente ? - Oui Au nom de la loi, je déclare Monsieur… Alan Gwenael Kaneved et Mademoiselle… Mairead Branwen Morgan Breachnach unis par le mariage. Vous pouvez donc embrasser la mariée.
La main de Mairead se glisse dans la sienne quand ils se retrouvent tous les deux debout devant le type qui va les marier. Lui aussi saisit fermement ses doigts, c'est quelque chose qu'ils vivent ensemble, quelque chose de fort. Ça a l'air de lui convenir, même si elle aurait peut être préféré quelque chose de plus festif. La pudeur d'Alan l'a toujours emporté sur leur couple ; elle sait qu'il ne fait jamais dans les effusions de joie, pour autant quand les regards se croisent c'est un vrai sourire qu'il lui offre. Évidemment qu'il est content de sceller son union avec elle, Bélénos l'est, parce qu'il s'agit de Belisama et que dans des vies antérieures ils sont sans aucun doute passés par là aussi. Le discours du maire est long et chiant, comme toujours, pour ses précédents mariages il n'a pas apprécié ce moment même s'il ne s'agit que de formalités civiles. La cérémonie celte sera bien plus spirituelle se promet il. Puisque Fiona la dirige, il se sentira bien plus à l'aise que devant ce bouffon avec une écharpe. Il l'écoute néanmoins, fait preuve de sérieux, répond oui à la question fatidique sans la moindre hésitation à sa suite. Embrasse ta femme, Alan. Il se retourne vers elle, les regards se croisent et il y a cette même électricité qui passe que lorsqu'ils se sont rencontrés, lorsqu'ils se sont reconnus, l'union entre deux dieux qui sont faits pour être le double de l'autre. Les paumes recouvrent les fines mâchoires du visage de la jeune femme et scelle leur union en pressant ses lèvres contre les siennes. Un baiser doux et qui dure un certain temps, comme pour savourer ce qui sera le premier jour d'une nouvelle vie ; il envoie valser tout le reste, tout ce qui pour lui avait de l'importance – du moins il y croit, il le veut, quand à le faire il ne sait pas de quoi sera fait l'avenir. La haine latente laisse place à une lueur d'espoir et de soulagement. Tout ce qui l'a hanté n'est plus en cet instant. Et puis il se détache, glisse ses mains jusqu'à ses épaules et lui offre un fin sourire. Il s'est déjà marié, mais c'est bien plus fort pour elle, parce qu'ils sont étroitement liés divinement et parce qu'il tient énormément à elle, elle est sa femme désormais, son épouse.
Alan s’éclaircit la voix et se retourne pour signer la paperasse, si elle le désire elle prendra son nom de famille, aux yeux de la loi ils sont désormais mari et femme mais elle n'en reste pas moins libre de faire et d'aller là où le vent l'emporte, elle le sait, ils ne sont pas assez humain pour se donner des barrières et des contraintes, par dessus tout ils resteront liés. Il laisse sa mariée signer, les témoins aussi puis il se dirige vers Fiona. Voilà un moment qu'ils n'ont pas discuté tous les deux, les derniers dialogues échangés datent de la réunion du royaume qui a été pour le moins houleuse sur le fond comme en surface. Alan n'est pas un mauvais bougre, il est juste trop inquiet. « [b] Merci d'être venue. C'est important pour elle, et pour moi aussi. » Alan et Fiona ont été de bons amis avant qu'il ne s'enferme encore plus dans sa forteresse. Il est bien plus le genre à exprimer son mécontentement que les choses positives, ce qui fait qu'il est un type difficile à suivre et parfois à supporter. Avec le royaume, bien que ce soit compliqué, il ressent quand même cette grande fraternité, c'est important pour lui, il donnerait sa vie pour eux. Le marié repose son regard sur les autres témoins, puis sur sa femme tout en restant près de la reine. « Où est ce que tu nous emmènes pour la cérémonie celte? » l'idée d'une cérémonie celtique l'enchante bien plus que de passer devant l'état civil, uniquement entouré de visages qu'il connaît et en qui il a confiance. Ça lui plaira aussi à Mairead, il en a la certitude. Il n'a cependant jamais fait cela et se demande s'il va devoir changer de tenue, laisser le strict de son costume pour quelque chose de plus traditionnel dans les règles de leur art avec bien assez d'hydromel il espère.
Sweet little words made for silence - Mer 28 Nov - 11:20
SWEET LITTLE WORDS MADE FOR SILENCE
Ils arrivent, ils sont beaux. Et Fiona, aussi, elle rayonne. La môme sourit un peu plus, se détend lorsque son amie lui souffle un merci. Tout le monde bien installé, c’est un silence sacré qui s’installe. Un silence sacré avant que le maire ne se détache et commence son discours. Discours proche de l’habituel, cérémonieux, mais plus elle l’écoute, Majken, plus elle le trouve sympa. Les mots lui parlent, la symbolique derrière aussi. Elle a pas eu de bel exemple, et ça, elle le regrette, mais juste pour son père. Il méritait mieux. Mieux que sa mère. Et malgré sa manie à se foutre dans des relations plus toxiques les unes que les autres, peut-être qu’elle en rêve, la blonde, d’un joli mariage. Rien de pompeux, rien de grandiose, seulement quelque chose de vrai. Peu de gens, le peu de famille qu’il lui reste, de sang ou qu’elle a choisi, ses amis les plus proches… Ouais, ça le ferait bien. Encore faut-il qu’elle tombe sur la personne. Et ça, c’est pas gagné. Un jour peut-être.
Elle se perd dans ses pensées, et le discours continue. Les phrases traditionnelles, celles qui scellent l’actent, qui les font mari et femme. Les réponses viennent sans hésitation, et ça la fait sourire. Ils sont beaux. Vraiment beaux. Et Majken se surprend à regretter de ne pas avoir franchement cherché à connaitre Alan. Elle aurait dû. Discours fini, c’est autour des témoins discrets d’entrée en jeu. Juste une signature. Une signature pour prouver que tout a bien été fait dans la légalité. Et surtout dans l’amour. Juste un gribouillis dans un registre pour témoigner d’une union sublime. Stylo posé, elle sait que c’est pas fini. Y’a la suite, la cérémonie celte. Toujours en retrait, la môme reste silencieuse, un sourire un peu timide sur le visage, en attendant la suite. Elle sait pas à quoi s’attendre, elle a jamais assisté à un mariage celte, et un bref instant, elle se demande si ça a été le cas pour son père. Tant de choses qu’elle ignore encore. Elle glisse rapidement sa main dans celle de Maisy, la tire légèrement et doucement à elle. « Heureuse… Madame ? » qu’elle chuchote à l’oreille de son amie, en insistant sur son niveau statut.
Elle est prête. Je reste un moment devant elle, je la regarde. Mon esprit tente de se projeter dans le passé. Je tente d’imaginer à quoi elle a pu ressembler. Elle devait être belle, la plus belle, mais j’avoue que je ne suis pas la femme la plus objective, j’imagine ma mère comme étant la plus belle des déesses. Je n’ai pas eu la chance de partager ma vie avec elle, mais je peux lui être reconnaissable de m’avoir donné la vie. C’est sa robe que je regarde, c’est sa tenue, celle qu’elle portait lorsqu’elle a épousé mon père. C’était une évidence, j’ai demandé à la femme qui entretient le manoir au Pays de Galles de la retrouver et de me l’envoyer. Je l’ai laissé au pressing pour la remise en état de la dentelle et elle semble comme neuve. Elle a une valeur sentimentale, sachant que je vais me marier mais que personne de ma famille n’est présent, ni mon père, ni ma mère, ni mes sœurs. Rien. Je ne suis pas sûre que tous aurait approuvé cette relation. Je me fiche pas mal d’ailleurs de leurs avis, je sais dans quoi je m’engage. Ce n’est pas pris à la légère. Je crois que ce qui me bouleverse le plus c’est que je vais porter cette robe. Je me sens un peu perdue. Je n’ose pas la passer, à vrai dire je ne l’ai même pas essayer alors il a plutôt intérêt à ce qu’elle m’aille parce que sinon je vais aller signer les papiers dans une tenue de ville. Je n’aurais rien d’autre à me mettre. La seule robe que j’avais, c’était la bleue qui a été ruinée lors de l’attaque en Triannon. 
