| | | Tire la chevillette, la bobinette cherra. - Tavor - Jeu 29 Nov - 1:24 |
| « C’est une petite fille ! Félicitations ! »
Tes lèvres s’ourlent d’un sourire radieux, alors que tu déposes cette petite merveille dans les bras de sa mère, contre son sein. Sa peau est couverte d’une pellicule de sueur, due à l’effort. Elle est épuisée, mais heureuse. Et elle en pleure. Sa petite fille est là, tout contre elle. Et le papa aussi pleure de bonheur. Leur précieux trésor, tout petit trésor se trouve là. De deux, ils passent à trois. Et la douceur emplit la pièce. Ton office est terminé. Toi aussi, tu es épuisé. Vous êtes en sous effectifs, actuellement, cela n’a rien de nouveau, tu enchaines les accouchements sans pouvoir te poser. Mais là, c’était le dernier. Tu as le droit à deux jours de repos. Ton week-end, hors week-end. Si tant est que l’on ne t’appelle pas pour une urgence, ce sur quoi tu ne mises absolument pas. Et quand bien même, tu ne diras pas non. Parce que tu aimes ton métier et que tu es prêt à te bousiller la santé pour lui.
Mais pour le moment, une infirmière te pousse jusqu’aux vestiaires pour que tu te laves, te changes, puis rentre chez toi. Tes collègues sont toujours gentilles avec toi. Et après un dernier passage par la chambre du couple qui nage dans le bonheur et leur avoir assuré de te faire appeler s’ils ont besoin de quoi que ce soit, tu pars enfin, direction ton lit pour une longue nuit de sommeil réparateur. Mais avant ça, voilà que le papa t’a rejoint, pour te remercier une dernière fois et vous offrir à tous les deux, un dernier café. Et tu ne peux pas refuser. Te voilà à devoir rester éveillé encore quelques heures. Parce que le café, ça fonctionne super bien sur toi. Une dernière poignée de main, quelques dernières goutes de gel hydroalcoolique et te voilà prendre la direction de la sortie.
L’air frais de la nuit sur ton visage te fait du bien. Tu as l’impression de respirer de nouveau. Et pour bien ruiner cet effet, tu te cales, à la lumière d’un lampadaire pour t’allumer une cigarette puis sortir ton téléphone que tu rallumes. Tu regardes les derniers messages reçus, les dernières notifications. Email, facebook, twitter… ton colis devrait arriver dans la journée au point relais juste à côté de l’hôpital, une de tes camarades de la fac vient d’annoncer son mariage, tu las félicite rapidement, puis tu ranges ton téléphone dans ta poche, tes mains s’y calant également. Et enfin, tu te mets en marche. Que cette ville est belle, la nuit. Plus calme qu’en journée, parfaitement éclairée, moins de circulation… et à cette heure, les seuls gens que tu croises sont les fêtards sortant de boite, de bars, les amants qui quittent les draps de leur maîtresse pour rentrer auprès de leur femme et leur enfant. C’est amusant. Mais tu n’envie personne, dans tout ce lot.
Et tu envie encore moins ce gars qui titube devant toi, qui titube sévèrement avant de… se mettre à vomir partout, éclaboussant le sol de ses relents répugnants qui toi, te laissent indifférent. Il faut dire que tu as quelque peu l’habitude de tout ce qui peut être rebutant, vu ton métier. Matières fécales, urines, sang… Tu soupires, hésite à t’approcher pour demander s’il va bien, avant de sentir ton téléphone vibrer dans ta poche. Une de tes collègues qui te demande si tu es bien rentré, avant de t’ordonner de te coucher immédiatement. Et le temps de lire et de répondre à son message, tu entends un bruit sourd. L’inconnu vient de se casser la gueule, alors qu’il était en train de traverser la route. Et tu vois, au loin, une voiture arriver. Elle roule doucement, mais tout de même. Tu ne peux pas le laisser là. Alors tu jettes ton mégot, avant de te diriger vers le pauvre bougre pour l’attraper par le bras, l’aider à se relever et le décaler jusqu’au trottoir.
« Tout va bien ? »
Que tu demandes, doucement. Tu n’es pas super fort, mais visiblement, il lui reste assez de conscience pour t’avoir aidé quelque peu dans ta tâche. Tu le fixes, haussant doucement un sourcil. Tu ne le connais pas, c’est vrai. Mais tu t’inquiètes. C’est dans ta nature, que veux-tu… tu es gentil. Trop gentil. Un véritable bon samaritain…
« Vous pouvez rentrer chez vous ? Monsieur ? J’ai combien de doigts ? »
Tu en montres deux, comme le signe peace. Sa réponse risque d’être critique quand à la décision que tu vas prendre… |
|  | | | Tire la chevillette, la bobinette cherra. - Tavor - Ven 30 Nov - 2:43 |
|  You stumble through your daysLe monde tourne, tout est au ralenti, c'est normal que je porte un t'shirt blanc ? J'aurais pourtant juré qu'il était noir à l'origine. Il est bien trop grand aussi, j'ai piqué le t'shirt de qui dans le tas ? Le type va repartir avec un t'shirt qui lui arrive au nombril vu comment le truc semble large, ou alors c'est un drap. Je sais bien que je ne suis pas très grand, mais quand même, c'est du xxl ce haut. Assis là dans un fauteuil, je suis totalement en train de discuter avec moi-même pour savoir à qui appartient le haut. Ça fait rire ceux qui font semblant d'être mes amis et flipper les jolies filles. Tant pis pour elles, elles ratent beaucoup, un petit vomi sur le décolleté, on apprécie toujours. Je suis loin, je suis haut, tu n'auras jamais le plaisir de voler avec moi. Je finis par quitter l'endroit, me sentant des plus au fond. Je sais où son mes limites est malheureusement ce soir j'ai abusé et bien rapidement. Je ne sais même plus l'heure qu'il est. Dans la rue je me perds un peu, titubant jusqu'à finir par vomir dans un coin. La seule pensée que j'ai c'est de me dire que c'est chouette, je vais pouvoir boire de nouveau maintenant, soif constante, qui ne mène à rien. Je ne fais attention à rien j'avance comme je peux avant de louper la marche en voulant traverser la route. J'ai au moins l'honneur de lui faire un bisou. « Enchanté madame. » Léger rire et je finis par me relever, seul, comme un grand, non, y'a quelqu'un qui m'aide, mon regard se pose sur toi en haussant les sourcils. Il y a vraiment des gens qui aident les autres ? Ce n'est pas qu'une légende. « Je vais bien, j'ai fait connaissance avec la route. Elle est fracassante. » Rire que je ne retiens pas et je m'allume une cigarette, ton odeur qui m'appelle. Ce n'est pas ma faute si tu sens la clope, je ne peux pas résister. Je me pose assis en tailleur et je te regarde en souriant. « Alors théoriquement dix ! Maintenant il faut me dire si tu en as pas déjà perdu, mon bichon. » Qu'est-ce que j'en ai à faire du nombre de doigts que tu as ? Je te rends ton signe peace en souriant et je reste assis là. Incapable de me relever comme un grand. Il y a un peu de sang qui coule sous mon nez, qui vient se perdre sur mes lèvres, puis qui rejoint mon t-shirt. Je baisse les yeux pour regarder la tache qui se forme et je soupire. Tant pis, ça s'arrêtera quand ça voudra. J'essuie mes lèvres pour venir tirer sur ma cigarette, mon regard continuant de se perdre. Je finis par te regarder de haut en bas. « Pourquoi tu m'as aidé ? Normalement on s'en fout des déchets. Qu'est ce qui te pousse à aider ? » Je penche la tête la question est sincère. Même si en vrai, la réponse m'importe peu,c'est plus pour faire genre ça m'intéresse. Je suis curieux, mais je n'ai jamais dit que ce qui me rendait curieux m'intéressait plus de cinq secondes. Je finis par me pincer le nez et m'essuyer le visage avec ce tissus déjà foutu et qui de toute façon m'est inconnu. « T'aurais pas un mouchoir que je peux me fourrer... dans le nez bien entendu. Pour ailleurs j'ai d'autre projet. » Doux sourire, sans gêne, toujours. |
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