Le chemin vers le restaurant est ponctué par des rencontres, des regards, des sourires et des sourcils froncés. Une gringa, avec le capitano, ? Ça étonne, ça pose question. Mais il n’y fait pas gaffe Jan, le menton levé et la main qui parfois s’avance légèrement vers le dos de Molly en signe de protection, suffisent à faire taire les mamas et autres soldados marchant dans les rues. Les questions posées par la jeune inconnue lui tape dans la tête à Jan, on dirait qu’elle s’y connait plus qu’elle ne laisse penser. Carrure chétive peut-être, mais les muscles noueux et surtout les marques ne laissent pas de doutes. Oui, elle combat et pas sur un tapis de gym d’une salle de luxe.

La porte poussée, l’odeur est délicieuse. Elle éveille l’estomac et l’hybris de Jan d’une inspiration. Ça sent le riz, le chili, les épices, le soleil, et le mexique. D’un geste, il montre une table à Molly, lui indiquant de s’y asseoir.  « Je vais saluer la cuisinière !»  Qu’il lance, disparaissant au fond de la pièce pour embrasser Carina. Il aime les petits plats des mamas et elles aiment le nourrir, le capitano qui manque comme dix hommes réunis. Même si depuis quelques mois, le poids reste stable, Jan reste toujours sous le joug de son dieu quand il est question de repas. Alors il mange, engouffre, dévore, ne se laisse pas happer par l'hybris d'Ah Puch et continue de faire gonfler les revenus des restaurateurs de Delray.
Revenant vers Molly après quelques mots échanges avec Carina, il prend place rapidement, les doigts déjà autour de la carafe d’eau pour en servir deux grands verres.  « Pour en revenir à la Vale tudo… C’est une forme de combat libre, y’a pas de règles, ni de véritables techniques. Donc on leur apprend un mélange de différents styles  de boxe ou d’arts martiaux pour être capable de… » Il hésite, un léger sourire amusé sur le visage.  «… tenir plus de vingts secondes ou détruire l’autre en moins de vingts secondes. Donc tu peux être autodidacte mais... Disons que c'est rare de voir des nouveaux réussir à foutre au sol les anciens, on gagne en puissance et en stratégie au fil des années. C'est pas uniquement celui qui tapera le plus fort, c'est celui qui saura où taper.»  Une longue gorgée est prise avant de recommencer à parler.  «Mais vu tes questions, tes bleus et tes p’tits yeux brillants quand tu regarderais le ring, c’est que tu t'y connais bien là-dedans, j’me trompe ? »  Et les yeux du capitano ont les mêmes étoiles que Molly avaient dans les prunelles tout à l’heure dans la salle. Il sourit Jan, comme le soleil qu’il est, s’amusant à séduire tout ce qui débarque dans son existence pour ensuite choisir ce qu’il gardera. Comme un petit enfant avec ses jouets.

Il le voit, Jan, que la gamine n’a pas l’air bien. Tout à l’heure, elle souriait presque, avait l’air plus calme et réussissait à rester concentrée sur la discussion et sur son joli sourire. Mais quelque chose a changé, comme un glitch dans sa personnalité qui la rend encore plus sauvage  qu’il y a quelques heures. Et le visage qui s’inquiète, et les mots qui se cherchent, et les lèvres qui se pincent, il connait tous ces symptômes le capitano, il sait ce que ça signifie. Qu’au creux de sa tête, ça s’embrase, que les voix prennent trop de place, que l’esprit s’emmure pour se protéger et survivre face à la tornade.

Les yeux qui la fixent, prunelles sombres qui détectent un plaisir vibrant chez la gamine quand elle parle de combats et de violence. Ça plait au capitano autant qu’au professeur. Elle s'y connait,
les mots le prouvent, tout comme le sourire et le corps. « Et cet ami… il est ici avec nous ? » Tenter, avancer un peu, montrer qu’il n’est pas là pour lui faire du mal ou lui mettre la pression. Qu'il pense savoir de quoi elle parle. Jan est curieux, parfois trop et il aime jouer avec le feu en s’avançant au plus près des braises pour comprendre ce que ça fait, d'être sur le point de se brûler les mains.  « J’ui pas là pour t’embêter ou te faire du mal Molly… On ne se connait pas, ce serait mal venu de ma part de te donner une aussi mauvaise image du quartier » Les yeux sont plissés sous un sourire éclatant. Delray est trop beau pour être perçu comme une simple fosse aux lions. « Et si ça peut te rassurer… J’ai été malade, y’a quelques temps…. Et j’ai du gérer des voix dans ma tête…. Qui faisaient beaucoup de boucan.» Un silence, le malaise caché par un sourire moins lumineux cette fois-ci, un peu plus triste peut-être.  « L’une d’entre elle m’a dit de me tirer une balle… Je l’ai écouté.  Mais je suis là, le destin s’est dit que j’méritais de rester, donc… Je te comprends. »  Jamais il n’en a reparlé Jan et c’est plus simple de le faire avec une inconnue qu’avec l'un des siens. Même Joaquin ne sait pas, que le capitano a mit le canon entre ses lèvres et qu’il a tiré. Et que seul l’arme vidée par une djinn attentive aux ordres du commandante lui a sauvé la vie. Il ne le saura jamais.

Et il voit le changement s’opérer devant lui Jan. Les traits du visage sont les mêmes, mais se teintent d’une allure plus bestiale. C’est le regard, la façon d’ouvrir la bouche, de respirer, c’est tout ça qui diffère de la timide Molly. Même physique mais entité opposée, l’inconnu se lève, interprète son rôle à la perfection, même le buste ouvert qui donne l’impression que le corps à pris quelques kilos. Jan a été malade, Jan connait les voix, mais les doubles personnalités, c’est différent. Ah Puch n’en est pas encore une même si parfois, il arrive que le dieu de la Mort s’élève un peu trop haut et oblige son vassal a sourire comme lui s’amusait à le faire auparavant. Pas de lumière quand la déité maya apparait, mais une ombre morbide, un éclat de fureur sur les lèvres. Alors il connait un peu mais pas au point de se la jouer orgueilleux. Il est comme un enfant sur les bancs de l'école, en plein apprentissage.
Les mains sur la table, il sait qu’il n’a qu’un pas à faire pour couper la carotide de la jeune femme si l’ambiance continue de s’envelopper de ténèbres. Il ne laissera pas cette chose faire du mal à Carina.

Les mots sont écoutés, le menton relevé mais sans faire preuve de supériorité. Il écoute attentivement le capitano, n’arque pas de sourcil, reste à sa place. C’est donc lui le protecteur. Une façon de parler rustre, qui lui rappelle la sienne, à Jan. Surement un truc d’animal qu’il pense le capitano. Puis viens la révélation sur la raison de tout ce sang et du couteau  dans le dos. Pourtant, il tique surtout sur le « plus jamais » Jan, croit comprendre que Molly a déjà été agressé, ce qui expliquerait ce besoin de sécurité. Il devrait en parler à Dahlia, peut-être qu’elle saurait lui répondre… Ou à Cruz. Médecin ou psychiatre, pour aider à comprendre, à mettre des mots sur la scène qui se joue devant lui.  
La respiration se veut lente, Jan s’oblige à garder contenance alors que les doigts ont envie de pianoter contre son jean pour attraper le m9. Mais il se retient, comprend à la voix que ça ne sert à rien d’essayer. Si combat il y a, il sera sanglant et douloureux pour les deux entités.
Le corps qui s’abaisse enfin, la question est posée avec un léger amusement dans la voix. Enfin, il lui laisse la parole.  " Alejandro Flores, je n’ai pas menti, j’suis bien prof de boxe. Et désolé de te contredire mais j’ai pas dis qu’elle était malade, j’ai dis que je comprenais un peu ce qu’elle vivait, avec les voix et les autres dans sa tête. " La voix est clair et pour une fois, Jan fait attention à chaque mot utilisé, optant pour des termes simples mais précis. Faire comprendre à l’inconnu qu’il n’est pas là pour les emmerder, sans pour autant courber l’échine. Derrière, il entend les pas de Carina approcher, lève la main directement pour lui signaler de ne pas venir.   " Et toi, j’peux t’appeler comment ? Pas Molly j’imagine... T'as autant faim qu’elle ? Tu veux commander quoi ? " Ma Dame serait-elle Molly ? Pas sûr vu qu’il utilise le terme de gamine pour la jeune fille… Une troisième identité ? Est ce ça qui l’attends dans quelques temps, Jan ? Un combat perpétuel avec Ah Puch pour savoir qui causera, qui vivra et qui décidera ? Il en a déjà marre de se perdre dans les mots de son dieu, dans ses envies et ses choix mais ça… Ça c’est un autre niveau. Il ne sait pas s’il sera prêt à l’accepter, tout comme il est capable de savoir s’il pourrait y survivre. Cette Molly est encore plus intrigante qu’il le pensait, peut-être qu'elle pourrait lui être utile ou même l'aider.

Et il attend Jan, patient, les yeux lorgnant sur le visage qui change de façon discrète. Il les voit, les sourcils se froncer, puis reprendre leur courbure ordinaire. Il le voit aussi, le sourire colérique, agacé, qui lentement se pare d’une douceur qu’il pensait éteinte pour la suite du repas. C’est impressionnant, cette façon de se muer sans changer de visage. Le corps a beau être le même, le faciès aussi, les expressions et la façon de parler sont la preuve qu’en elle, plusieurs entités se mélangent. C’est incroyable comme le monde continue de le surprendre malgré tout ce qu’il a déjà vu et vécu. Comme un enfant, les prunelles sont dilatées, l’intérêt piqué et les questions affluent dans l’esprit du capitano qui refuse de se laisser marcher dessus. Jan écoute et ne dit rien mais il ne lui faudrait qu’une seconde pour réagir et devenir le tueur que le quartier respecte autant qu’il craint. Il est prêt à attaquer s’il le faut, prêt à se battre, prêt à frapper l’autre identité, même s’il s’agit du corps d’une jeune femme qu’il pense innocente malgré les bleus et le couteau souillé.

Puis ça change, la voix est différente, le regard aussi, la jeune Molly revient à elle avec une allure de fière combattante. Jan reste silencieux, la voit s’enfoncer dans sa chaise alors que ses yeux voguent de droite à gauche. Les excuses sont bredouillées, la voix puissante de… cet Autre rangée quelque part dans la caboche de la gamine. L’évocation du chili tire un sourire au capitano, elle n’a pas perdu l’appétit et c’est ce qui lui importe. D’abord manger, après discuter, toujours dans cet ordre, sans jamais laisser la première étape de côté. Si. Réponse en espagnol, un geste du menton et Carina se rapproche pour leur servir deux assiettes fumantes où chili parfumé et riz parfaitement cuit se mélangent.   Tu m’en diras des nouvelles ! Et déjà la fourchette est remplie avant de finir dans la bouche. Un sourire de bonheur illumine le visage du capitano. Le chili est avalé goulûment avant de reprendre la parole.   T’as pas besoin d’te faire toute petite ou de baisser les yeux devant moi après… L’Autre. L’Autre, drôle de façon d’appeler une deuxième identité.   Il est toujours de mauvais poil ou il lui arrive de rigoler ? Nan parce que j’ai une liste comme ça de blagues qui peuvent le décoincer. Et mimer une liste très longue de conneries, histoire de détendre Molly et de la faire sourire.  Une autre fourchette de chili, Carina le cuisine tellement bien que ce plat devrait être inscrit au panthéon maya.

Elle se régale Molly, ça se voit aux yeux roulant dans les orbites et au silence à table. Elle prend son temps, ne se jette pas dessus malgré la faim qui doit tirailler son ventre vu le peu de gras qu’elle a dessus. Ça fait sourire le capitano, de voir quelqu’un manger avec tant de plaisir. Lui aussi adore ça, et il se laisse aller à la gourmandise, dévorant avec plus de rapidité que Molly, le chili de Carina. Un geste d’une main pour accepter le verre d’eau, les mots reprend d’un côté, alors que le second de la Calavera continue son repas. Les yeux lorgnant sur le visage de la jeune fille, il écoute attentivement, picore les détails pour savoir comment mieux gérer cette autre entité qui sévit dans le corps de Molly. L’attirer avec des combats ? Ça, Jan sait faire et il s’en donnera à coeur joie. Il sait amener sur le ring, le capitano, sait jouer des hanches et des poings pour donner envie à quiconque de le rejoindre. Et d’après ce que dit Molly, le combat serait plaisant pour les deux partis. Il a envie de voir l’Autre en action, après les quelques secondes à lui causer. Le torse gonflé sous la testostérone et surtout, le regard noir et les mots tranchant comme des couteaux, ont réellement piqué la curiosité d’Alejandro.

Le chili est terminé bien avant Molly et à peine a -t-il eu le temps d’appeler Carina que l’assiette est remplacée. Un sourire de gamin est offert à la cuisinière, elle le connait si bien qu’il n’a même plus besoin d’attendre pour être resservi. Disons que j’ai vécu la même chose. Et qu’il le vit encore, le dieu de la Mort hurlant dans son crâne à mesure que les semaines passent et que son éveil approche. Et j’n’ai pas peur de moi, alors aucune raison d’avoir peur de toi Molly. La fourchette est enfournée dans la bouche, la capacité de Jan a manger détonne toujours avec ceux autour. J’en ai encore… Des voix. Disons que… Il hésite, réfléchit quelques secondes, les yeux abandonnant les prunelles de Molly. Comment expliquer qu’il a fait taire celles de la maladie ? Comment parler de djinn sans l’évoquer ? J’parle plus fort qu’elles, j’m’arrête jamais. De vivre, de causer, de bouger, aucune pause. Ça m’empêche d’avoir du temps pour les écouter. Vivre à 100 à l’heure, sans moment de répit pour empêcher Ah Puch de lui grignoter l’esprit comme il lui dévore la panse depuis des années. J’leur laisse pas le choix. C’est ma vie, pas la leur, j’les écoute mais elles ne décident pas pour moi. il a encore le souvenir du murmure lui quémandant d’arrêter tout et de se tirer une balle. Il l’a écouté lui. Il a appuyé sur la queue de détente et n’a pas réfléchit. Le chargeur était vide, ça a été la preuve qu’elles n’ont pas toujours raison. Que les voix ne savent pas tout et que la réalité, c’est lui qui la dessine.  Ça fait combien de temps… que tu vis avec elle ? singulier utilisé mais qui peut-être utilisé comme pluriel. Peut-être que Molly n’a pas que l’Autre en elle, peut-être que sous cette jolie frimousse, elle aussi, en cache des horreurs et des merveilles.

La fourchette se calme, l’appétit non, mais la conversation est bien assez importante pour faire passer la faim après. Molly a des choses a dire, le coeur qui déborde un peu trop tout en restant discrète sur ses ressentis. Ils sont trois avec elle, à vivre au creux de sa frêle carcasse. Trois identités distinctes qui s’occupent de domaine bien différents. Une façon de fractionner sa personnalité peut-être ? De se protéger de la réalité morbide sans entacher ses propres valeurs ? Derrière l’Autre, Molly peut se cacher sous une violence exacerbée, qui laisse des plaies et des traces marbrées. Quant à ma dame… Peut-être un côté maternel ? Ou à une conseillère ? Le nom utilisé lui fait penser aux mamas qu’il écoute sans répliquer Jan, comme avec Carina quand elle lui dit de finir son assiette. Toi, ils t’aident, moi, ils me tuent à petit feu, chacun à sa façon de gérer et t’as raison d’avoir la tienne. S’ils te protègent, y’a aucune raison de les ignorer. La fourchette reprise, trois bouchées sont englouties en quelques secondes. La question de la gamine lui revient en tête. Oui, comment fait-il pour rester aussi mince avec toute cette nourriture ingurgitée ? Je suis sûr que tu peux manger autant que moi… Avoir plusieurs p’tites voix en haut, ça creuse ! Le sourire donné est lumineux, joueur, taquin. Le Jan qui charme les foules et enflamme les coeurs, le Jan gamin, qu’on apprécie, qu’on aime, qu’on n’imagine pas capable de cette violence dont il est le principal acteur.

L’assiette est terminée trop vite, encore. Le ventre est presque rebondi, l’homme, rassasié. Pour deux heures tout au plus. C’est la première fois, que je rencontre quelqu’un pour en discuter aussi ouvertement. C’est… enfin… il perd un peu ses mots Jan, fronce les sourcils, se sentirait presque penaud de ne pas réussir à s’exprimer sur un sujet qui le touche aussi personnellement. Beaucoup s’en doute, personne n’en a jamais parlé, on sait que les récurrences ont cette fâcheuse tendance a se laisser bouffer par leur dieux un temps passé. Surtout quand il s’agit de divinité obscures, surtout quand il s’agit des dieux de la guerre et de la mort. On n’vit pas la même chose, on n’se connait pas mais on peut se comprendre sur ça. C’est chouette. Il le pense sincèrement, n’en parle que rarement avec Joaquin, par peur de lui montrer que lui aussi, perd les pédales face a un dieu trop en demande. Avec Molly, avec une inconnue, avec un jeune fille qui n’est pas de son monde mais qui vit les mêmes choses, il peut en parler discrètement. Sans trop en dire, sans se mettre en danger, juste être lui. Sans garde-fou ou m9 prêt à tirer.

Non, vivre à 100 à l’heure, sans frein, sans jamais s’arrêter, ce n’est pas une solution durable et encore moins vivable. Jan le sait, mais c’est bien la seule solution qu’il ait toujours essayé. Et pour le moment, ça lui convient, malgré la fatigue, les siestes dans le bureau, les canapés du QG réservé pour les fesses de Flores quand il sent que le sommeil l’emporte après une réunion. Ça se sait, que Jan a ce feu bouillant en lui, qu’il chérit autant qu’il déteste. Ça se sent aussi, quand on le touche, qu’on effleure sa peau ou quand il vous prend dans ses bras. Malgré la température frôlant le zéro, lui a toujours ce soleil qui brille sous la carne. Petite bouillotte que les gamins de Delray prennent dans leurs bras pour se réchauffer quand il fait froid, petit astre du jour qu’on regarde tourner et qu’on aime approcher. Mais un jour, le soleil s’arrêtera de briller, et les nuages remplaceront la lumière. Plus que des ombres, plus que la nuit, plus que la mort pour étreindre les corps de Delray.

Les yeux sont plissés sous le sourire quand Molly lui avoue apprécier le lieu. Le quartier mexicain est chaleureux, pleins de couleurs et de voix qui donnent envie de s’arrêter pour mieux les écouter. Ça chante, ça cuisine, ça s’amuse, ça rigole. Ici, la vie pulse matin et soir, même la nuit et dans les rues, la mafia est perçue comme le protecteur du quartier. La Calavera aide les siens, protège sa famille, permet à Delray de survivre, d’avoir une école en bon état, un orphelinat prêt à accueillir les enfants qui ont perdu leurs mamas et leurs papas . Delray est la Calavera, et la Calavera est Delray, on ne changera pas ça, qu’importe la guerre et les combats. Tu reviens quand tu veux, avec ou sang ton couteau. Et si on t’fait chier avec ça…. T’auras qu’à dire que tu connais Flores, normalement ça a son p’tit effet. Clin d’oeil presque trop théâtral, amusement chez le capitano comme chez Carina qui apporte un sandwich à Jan pour le chemin. La chaise d’abandonnée, un baiser sur la joue de la cuisinière, avant de commencer à s’en aller. De toute façon, tu dois connaitre certains lieux où les combats se déroulent… Pas tous, heureusement, les plus importants, les moins officiels, se cachent aux yeux de la police et de certains autres gangs. On se croisera surement là-bas si tu n’reviens pas avant par ici. Une main pour lui montrer la sortie, l’accompagner, être rassuré de savoir qu’elle a le ventre plein et des vêtements chauds, Jan aimerait faire plus mais ne sait trop comment lui proposer. Elle sait se battre, reviendra, elle la dit et il y croit, le capitano, au retour de la jolie Molly. Lui qui a la violence au creux de l’esprit, la sauvagerie sur les contours du myocarde, ne peut s’empêcher de plier face à une gamine. Le besoin de protéger, le besoin de leur prouver qu’elles sont plus que ce que la société leur a appris. Le besoin d’être aimé aussi, de se dire qu’il est plus qu’un monstre. Qu’il est un monstre apprécié.