Le cœur au bord du précipice quand ils arrivent enfin, Annalisa souffle doucement, extériorise toute la pression accumulée en ce court instant durant une soirée qui aurait dû être tranquille. Finalement ils s'en sortent sans la moindre égratignure, juste une désagréable sensation que celle d'avoir perdu ses facultés l'espace d'un instant. Elle ignore si ça revient, préfère se concentrer sur l'instant présent accrochée aux lèvres de Clarence, un baiser d'amour, soulagée. Parce qu'il est toujours à ses côtés et qu'il a tout simplement été formidable. Elle se sent en sécurité avec lui, plus qu'avec personne d'autre, Clarence est un homme bienveillant, de confiance, puissant. Elle serre aussi ses doigts et puis se détache de ses lèvres, soupire doucement et ferme les yeux. Elle a passé le trajet au téléphone avec la sœur de Clarence pour qu'elle leur ramène les enfants ici même. C'est ici que vit Luca, c'est ici qu'elle a dit qu'elle le retrouverait le jour où elle déciderait de quitter la Bratva. Un sauve conduit, un passage entre la mafia et la liberté. Le chemin a été dur, et sera encore sans aucun doute semé d’embûches. Elle arrive dans quelques minutes, mais Annalisa doit vérifier que Luca est là et qu'il sera disposé à l'aider. Une personne sort de l'immeuble à ce moment là, tirant Clarence par la main, elle en profite pour se faufiler et essaye de se souvenir des indications qu'il lui a donné un jour si elle voulait venir se réfugier chez lui.

Elle se coller contre Clarence dans l'ascenseur, réclame une étreinte dans laquelle passent à son oreille les trois mots doux. Un je t'aime, empli de bonnes ondes, empli de ce sentiment merveilleux qu'est l'amour. Parce qu'avec lui elle y croit. La jeune femme lie ses doigts aux siens, sort de l'ascenseur et trouve le nom de Luca sur la porte. Inspire, expire, elle toque. Il ouvre quelques instants plus tard, en pyjama, elle sait qu'elle le dérange mais elle lui avait dit qu'un jour elle aurait besoin de lui. « Luca... » Souffle coupé par l'angoisse de son avenir, ils ont eu le courage de faire tout ce chemin, pas question de faire un pas en arrière. « J'ai quitté la Bratva, nous avons besoin de toi... »

Lèvres mordillées et il ne s'agit pas d'hormones, mais bien d'émotion quand ses yeux commencent à briller. Parce qu'il n'a jamais oublié qu'il lui apporterait son aide et qu'il honore la promesse qu'il lui a faite. Elle enlace Luca, une accolade amicale, avant de se reculer pour attraper la main de Clarence qui se présente. Elle sourit à Clarence, un petit geste de la tête pour lui assurer que tout va bien, qu'ils seront bien traités ici. Annalisa a une confiance totale en Luca, elle sait qu'il n'ira jamais lui nuire tout comme il sait qu'elle ne fera jamais rien à son encontre. C'est une amitié divine et indestructible. « Clarence est....» Elle inspire, sent son coeur se serrer sous la puissance des sentiments qu'elle éprouve pour lui « L'amour de ma vie.» regard pétillant d'amour qui efface l'angoisse sous-jacente soudainement. Elle serre son bras contre elle et soupire doucement. Sans lui elle ne serait pas là, sans lui elle n'aurait jamais eu le courage de se battre au fil des années. Avec lui elle se sent en sécurité, elle se sent respectée et aimée, plus que tout.

Annalisa prend la liberté de s'asseoir sur le canapé en tirant Clarence à ses côtés, elle doit lui expliquer rapidement la situation, qu'il sache où ils en sont exactement et ensuite elle sait qu'il l'aidera à trouver une solution. Pour le moment ils ont besoin d'un abri protégé de la Bratva. « J'ai trahi la Bratva, de plusieurs façons, ils ont tout découvert et ont mit ma tête à prix. On a été poursuivis par des torpedo ce soir» Regard qui se pose ailleurs que sur les orbes azurées de Luca, il s'est passé bien des choses depuis leur dernière rencontre. Et elle pense à toutes les conséquences désastreuses que cela a eu, sur le fait d’éloigner leurs enfants, de craindre pour sa vie à chaque seconde. Puis elle serre un peu plus la main de Clarence dont les doigts sont entremêlés aux siens, revient sur l'instant présent. « Et puis ils n'ont pas approuvé ma relation avec Clarence, que je sois amie avec Aislinn ou même toi et Alcide. Je suis tombée enceinte, tu sais ils n'aiment pas mélanger les panthéons, ils me les auraient arrachés du ventre.» Peut être dans ces extrêmes ou peut être pas, Anna n'en sait rien et n'a pas envie de le savoir. Elle comprend leurs convictions mais n'approuve guère leurs méthodes. Tout comme elle n'a pas apprécié être mariée contre son gré à des hommes violents qui ont semé la zizanie dans sa famille autant de leurs vivants qu'une fois morts aussi. « je suppose qu'ils chercheront à me tuer si ils me retrouvent et Clarence aussi parce qu'il m'a défendue, il m'a sauvée de leurs griffes.»

Faim? Oui, étrangement elle ressent un peu de faim mais elle sait que c'est la faim de ses deux loulous qu'elle ressent. Elle mange encore normalement Anna, ces derniers temps elle dévore ses émotions, à coups de tartines de chocolat. Le stress et l'anxiété vont redescendre car désormais elle est libre comme l'air, libre d'aimer Clarence. Annalisa garde cette proximité avec son amoureux, assise sur le canapé pendant que Luca leur commande de bonnes choses à manger. Elle embrasse leurs doigts liées, puis frotte son nez contre le sien. Clarence a été formidable, comme d'habitude, il est son héros et elle mesure sa chance d'avoir croisé son chemin, de désormais être avec lui. Elle lui souffle ces trois mots chargés d'amour avant que Luca ne revienne vers eux et cherche à comprendre plus en détails ce qu'il s'est passé. Elle laisse donc Clarence répnodre en premier, expliquer la situation de son point de vue, Anna a ommis quelques détails, l'empressement sans doute. Il a reconnu la troisième torpedo, une amie de lui donc, c'est pour cela qu'ils ont évité de trop la blesser. Raté pour le coup, elle s'est sacrifiée pour leur réussite.

« Ce n'était pas moi le tremblement de terre, c'était comme une onde dans le sol, d'un épicentre extérieur... J'ai été un peu déboussolée.» Petit étouffement de rire quand elle ne souhaite pas prendre la responsabilité du temblement de terre alors qu'elle a complètement déformé la chaussée.  Elle ignore si l'information sera réellement utile pour Luca mais Clarence fait bien de mentionner ce fait là, surtout après les étranges événements d'eden Manor. « Mais j'ai vu une silhouette, je n'ai pas vu son visage, tout ce que j'ai compris c'est qu'il n'était pas du côté de la Bratva et ni du notre, il était contre les dieux. Je pense que tu devrais prévenir Alcide, ce qu'il s'est passé à l'Eden Manor n'est qu'une ébauche.» Elle serre la main de Clarence, il n'aurait jamais voulu qu'ils aillent les aider, parce que naïvement elle aimait Maksim et Aksel aussi a eu droit à ses moments de complicités avec elle. Une partie d'elle ne voulait pas tirer un trait sur les bons moments passés avec eux. La plupart des gens ont tendance à ne relever que le pire des autres, de tout ce qu'il a pu se passer; Anna c'est l'inverse et c'est pour ça qu'elle risquait aussi de se faire avoir. Elle a suivit son instinct cette fois-ci et parce qu'elle ne voulait pas mettre Clarence en danger pour ses espoirs vains. Elle ne regrette pas maintenant, il est là, elle entend son coeur dans sa poitrine, elle se serait damnée si elle n'avait pas pu l'écouter battre ce soir.

De quoi auraient ils besoin ? Anna sait que Luca l'aidera et lui donnera tout ce qu'elle désire, il l'a déjà fait par le passé, ce jour là où il lui a ouvert les yeux sur sa condition. « Je risque de mettre Clarence en danger si je vais chez lui. J'ai juste besoin d'un abri, d'un toit pour moi et mes enfants, où Clarence pourra venir me voir sans risquer d'avoir des ennuis. J'ai quitté ma maison, toutes mes affaires sont encore là-bas, mes papiers, mes souvenirs...Je n'ai absolument plus rien sur moi et je vais devoir penser à transférer mon compte en banque avant qu'ils ne mettent la main dessus. J'aimerais que la Nuova Camorra nous protège le temps que l'on trouve une solution..» La jeune femme se mord les lèvres, elle aurait enflammé sa maison pour rester avec Clarence et avoir leurs enfants en sécurité, mais ce point là encore, elle a du mal. Ce n'est que des souvenirs, c'est matériel, mais elle aurait aimé conserver les photos de ses enfants au moins, et le cadre dans sa chambre une photo de Clarence et elle durant leur premier noël ensemble. « Je suis libre Luca, enfin!»